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Actualité de l'astronomie du 05.02.2021 / La sonde Messenger a observé l'impact d'un météoroïde sur Mercure.

La sonde Messenger a observé l'impact d'un météoroïde sur Mercure

 

 

Laurent Sacco

Journaliste

Aucune description de photo disponible.

Publié le 04/02/2021

Le bombardement météoritique, observé sur Terre et sur la Lune encore aujourd'hui, doit exister également sur les autres planètes du Système solaire, en particulier interne. La sonde Messenger de la Nasa aurait bel et bien détecté indirectement l'effet de la chute d'un météoroïde sur la surface de Mercure, celui-ci ayant provoqué la formation d'un panache de plusieurs milliers de kilomètres de haut.

On se souvient encore de l'évènement de Tcheliabinsk survenu le 15 février 2013, à l'est de l'Oural, en Russie. Ce jour-là, un astéroïde de 19 mètres s'est brisé en de multiples fragments à environ 20 km d'altitude, libérant une énergie équivalente à 500 kilotonnes de TNT, soit presque 30 fois celle de la bombe d'Hiroshima. Ce type d'événement n'est pas rare sur Terre comme le rappelait la fondation B612 il y a quelques années : on avait dénombré 26 corps célestes ayant explosé dans l'atmosphère de la Terre entre 2000 et 2013, libérant à chaque fois une énergie comparable à celle de la bombe d'Hiroshima.

Dans cette vidéo, 25 explosions liées à l'entrée dans l'atmosphère de petits corps célestes entre 2000 et 2013 sont indiquées. L'encadré, en haut à gauche, montre que ces explosions sont comparables à celle de la bombe d'Hiroshima. Heureusement, ces événements se sont produits à haute altitude et souvent au-dessus des océans. Un impact capable de détruire une ville peut arriver en moyenne une fois par siècle environ. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © The B612 Foundation,New Scientist

De plus petites météorites sont également observées avec un flash de lumière au moment de leur impact sur la Lune qui, elle, ne possède pas d'atmosphère pour freiner et faire exploser certains petits corps célestes avant qu'ils n'atteignent le régolite lunaire. On doit s'attendre à observer de telles chutes sur d'autres planètes du Système solaire et c'est justement ce que fait savoir une équipe de chercheurs via une publication dans le célèbre journal Nature Communications.

Jusqu'à présent donc, on n'avait observé de chutes de météorites que sur la Terre et la Lune, même si au cours de son périple sur Mars, le rover Opportunity a bel et bien rencontré quatre météorites tombées dans un passé récent sur la Planète rouge. Quelques membres de la noosphère nous expliquent donc maintenant que, selon eux, le 21 décembre 2013, la sonde de la Nasa MErcury Surface, Space ENvironment, GEochemistry and Ranging (Messenger) a bel et bien été témoin de l'impact d'un petit corps céleste sur Mercure.

« C'est tout simplement incroyable que Messenger ait pu voir cela se produire », a déclaré Jamie Jasinski, physicien au Jet Propulsion Laboratory de Pasadena, en Californie, et auteur principal de l'article publié.

Illustration d’artiste montrant comment Messenger a observé le premier impact de météoroïde sur la surface d’une autre planète. Les particules (atomes neutres) éjectées par le météoroïde sont montées en flèche à plus de 4.800 kilomètres au-dessus de la surface de Mercure, à l’extérieur de son arc de choc (Bow shock, en anglais) la frontière à laquelle la vitesse du vent solaire baisse brusquement à la suite de son approche de la magnétopause. Là, des photons de lumière ont transformé les particules neutres en particules chargées (ions), que l’un des instruments de Messenger pouvait détecter. © Jacek Zmarz

Illustration d’artiste montrant comment Messenger a observé le premier impact de météoroïde sur la surface d’une autre planète. Les particules (atomes neutres) éjectées par le météoroïde sont montées en flèche à plus de 4.800 kilomètres au-dessus de la surface de Mercure, à l’extérieur de son arc de choc (Bow shock, en anglais) la frontière à laquelle la vitesse du vent solaire baisse brusquement à la suite de son approche de la magnétopause. Là, des photons de lumière ont transformé les particules neutres en particules chargées (ions), que l’un des instruments de Messenger pouvait détecter. © Jacek Zmarz  

 

Un météoroïde à l'origine d'un panache de plus de 4.000 km de haut

Le 21 décembre 2013 donc, alors que Messenger survolait la face diurne de Mercure -- rappelons que, si Mercure n'est pas en rotation synchrone autour du Soleil, comme la Lune autour de la Terre, elle y est tout de même en résonance spin-orbite 3:2, effectuant trois tours sur elle-même pendant qu'elle effectue deux révolutions autour du Soleil --, un de ses instruments, le Fast Imaging Plasma Spectrometer (FIPS) a fait une surprenante mesure.

Le spectromètre à plasma à imagerie rapide (FIPS) a, en effet, détecté un brusque pic dans la composition du vent solaire autour de Mercure, pic trahissant à l'analyse des quantités anormalement élevées d'ions sodium et silicium, et surtout animés de vitesses presque identiques en direction et valeur, comme si un jet de ces ions avait été produit.

En rembobinant en quelque sorte le film de ce jet avec ces données concernant les vitesses, il est ensuite apparu que ce jet devait avoir été initié par un panache dense de matière s'étant élevé sur plus de 4.000 kilomètres de hauteur à partir du sol de Mercure.

Notre connaissance des impacts des petits corps sur une planète a alors permis aux planétologues de déduire des caractéristiques de ce panache qu'il devait résulter de l'impact d'un météoroïde d'environ un mètre de diamètre -- météroïde est le terme introduit par l'astronome Hubert Anson Newton en 1864 pour désigner un petit corps du Système solaire provenant de la désagrégation généralement partielle d'un astéroïde ou d'un noyau cométaire.

Un instrument similaire à FIPS équipe la mission BepiColombo de l'Agence spatiale européenne lancée vers Mercure en 2018. Elle se mettra en orbite autour de Mercure à la fin de 2025 si tout va bien. La sonde pourrait alors faire d'autres découvertes similaires.

Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronomie-sonde-messenger-observe-impact-meteoroide-mercure-44437/?utm_content=bufferb9e9d&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura&fbclid=IwAR27tr5Ov8NcNz7ELfUZZCvkSz77uFCAV0Lnrx1a2BfKlKZXnAt4_I90JV4

 

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