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Actualité de l'astronomie du 20.11.2020 / Après l’échec de son lancement, vers un Taranis 2 ?

Après l’échec de son lancement, vers un Taranis 2 ?

 

Par Fabrice Nicot le 18.11.2020 à 17h37

"Nous étudions déjà la possibilité de faire un Taranis 2" indique le responsable de la coordination scientifique du projet pour le CNRS, après l'échec de la mission qui devait mettre sur orbite le satellite chasseur d'"elfes" et de "farfadets", ces phénomènes lumineux associés aux orages.

Taranis au CNES

Taranis en salle blanche au Centre spatial de Toulouse (CNES).

© CNES/PRODIGIMA/GABORIAUD ROMAIN, 2020

Taranis, le satellite français qui devait étudier les phénomènes lumineux associés aux orages, gît désormais au fond de l’eau, victime d’une défaillance du lanceur européen Vega dans la nuit du 16 au 17 novembre 2020. Est-ce pour autant la fin d’un projet débuté en 2005, et qui a coûté d’ores et déjà près de 110 millions d’euros ? Immédiatement après l’annonce de l’échec, Jean-Yves Le Gall, Président du CNES, affirmait dans un communiqué son soutien aux équipes de Taranis, et sa volonté de réfléchir aux suites qui pourront être données au projet. Evidemment, du côté des chercheurs, on veut y croire.

"Nous étudions déjà la possibilité de faire un Taranis 2"

Jean-Louis Pinçon, en charge de la coordination scientifique du projet pour le CNRS, le confirme ce mercredi 18 novembre à Sciences et Avenir : "Nous étudions déjà la possibilité de faire un « Taranis 2 ». Les premiers retours du CNES sur ce sujet sont très positifs et nous avons commencé à réfléchir ce que cela impliquera en matière de budget et de ressources humaines. Mais il est encore trop tôt pour affirmer que la reconstruction de Taranis est acquise".

Reconstruire à quel prix, c’est toute la question. Taranis n’avait pas de doublure. Il n’était pas non plus assuré, comme c’est le cas pour la plupart des missions scientifiques. Mais la phase de conception ayant déjà eu lieu, le coût global pourrait-il être abaissé ? Pas si simple… "Ce qui coûte, ce sont surtout les salaires, pas le matériel, détaille Francis Rocard, responsable des Programmes d’exploration du Système solaire au CNES. Reconstruire un satellite peut représenter de 70% à près de 100% du coût initial". Il y a toutefois quelques précédents, comme la mission européenne Cluster, victime de l’échec inaugural d’Ariane 5 en 1996. "Cluster a revolé [en 2000 NDLR], mais pour un montant à peu près identique, constate Francis Rocard. Et puis lorsque l’on refait, il y a toujours une volonté de faire mieux ce qui là encore à un coût".

Concernant l'échec du tir, les regards se tournent vers le constructeur italien du lanceur Vega

Concernant l’échec du lanceur européen Vega, le second après celui de juillet 2019, une commission d’enquête s’est mise au travail ce jour, a annoncé Stéphane Israël, directeur général d'Arianespace. Les conclusions pourraient être connues rapidement. On sait déjà que le lanceur a dévié de sa trajectoire au moment de l’allumage de l’étage supérieur. Dans un communiqué, Arianespace indique un "problème lié à l'intégration du système d'activation de la tuyère du quatrième étage est la cause la plus probable à l’origine de la perte du contrôle du lanceur". Selon plusieurs sources, dont le site spécialisé Spacenews, il s’agirait tout simplement d’une inversion des câbles contrôlant l’orientation des tuyères du moteur. Ce n’est pas un problème de conception du lanceur, comme lors du premier échec, mais de réalisation. Les regards se tournent donc vers Avio, le constructeur italien de Vega. De son côté, Arianespace déclare simplement attendre les conclusions de la commission d’enquête.

Source: https://www.sciencesetavenir.fr/espace/planetes/apres-l-echec-de-son-lancement-vers-un-taranis-2_149252

 

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