Capture 138

Le 14.02.2019:C/2018 Y1 Iwamoto, la comète à observer aux jumelles cette semaine

Découverte il y a deux mois, la comète C/2018 Y1 Iwamoto est bien visible ces jours-ci dans le ciel terrestre avec une paire de jumelles. Un beau cadeau céleste à ne pas manquer.

Les comètes sont si nombreuses dans le Système solaire que les astronomes continuent d'en découvrir de nouvelles chaque semaine. Certes, beaucoup d'entre elles passent inaperçues, traversant le ciel terrestre sans que nous ne les remarquions. Mais de temps en temps, certaines deviennent suffisamment brillantes pour qu'on puisse les admirer avec une paire de jumelles, voire même à l'œil nu.

C'était le cas, il n'y a pas si longtemps avec 46P/Wirtanen (décembre 2018) mais maintenant qu'elle a pris le large, il est devenu très difficile de l'observer. Une autre s'est fait remarquée ces derniers jours : C/2018 Y1 Iwamoto. Elle porte le nom de l'astronome amateur Masayuki Iwamoto qui l'a débusquée alors qu'elle était à peine visible dans un instrument (magnitude 12), au cœur d'une nuit d'hiver constellée d'étoiles, le 18 décembre dernier. Inconnue jusqu'ici, la comète a une période orbitale estimée à 1.371 années. La dernière fois qu'elle est passée près de chez nous, dans le Système solaire interne, en 648, le monde avait un tout autre visage que celui d'aujourd'hui. Et qui sait à quoi il ressemblera en 3390, lors de son prochain passage....

À gauche, la comète Iwamoto, à droite, la galaxie du Sombrero (M104). © Ian Griffin (Otago Museum), Apod

À gauche, la comète Iwamoto, à droite, la galaxie du Sombrero (M104). © Ian Griffin (Otago Museum), Apod 

Comment observer le passage de la comète ?

Venue des confins du Système solaire, là où résident les « objets transneptuniens extrêmes », à quelque 245 UA (245 fois la distance Terre-Soleil), soit bien au-delà de Pluton et d'Ultima Thulé, C/2018 Y1 a atteint le point de son orbite le plus proche du Soleil le 6 février. Ce 12 février, elle est passée au plus près de la Terre, à 45 millions de kilomètres tout de même. Ce rapprochement est donc favorable à son observation, surtout que la comète est à la limite de la visibilité à l'œil nu aux dernières nouvelles, oscillant entre les magnitudes 6.5 et 6. Avec une paire de jumelles, et bien sûr dans une nuit sombre à l'abri de la pollution lumineuse, il est aisé de distinguer l'astre et sa belle chevelure verdâtre, actuellement aussi étendue dans le ciel que la Pleine Lune.

 

Pour la trouver, il faut la chercher ces jours-ci dans le Lion, plus exactement devant la tête du fauve (celle-ci dessine une faucille ou « ? » à l'envers). Et comme cette constellation est parée de plusieurs galaxies parmi les étoiles qui le recouvrent, C/2018 Y1 s'est fait plusieurs fois tirer le portrait en compagnie de galaxies : ici, à côté du Sombrero (M104), là, tout près de NGC 2903, ce 13 février. D'ailleurs, ne manquez pas cette nuit-là le passage de la comète, toujours brillante, à proximité de cette galaxie spirale (jumelles, télescope ou lunette). Au premier-plan, un petit corps glacé réchauffé par le Soleil, à quelques dizaines de millions de kilomètres ; à l'arrière-plan, 30 millions d'années-lumière plus loin, une cité de plusieurs centaines de milliards d'étoiles.

Les nuits suivantes et à mesure qu'elle s'éloigne de la Terre, C/2018 Y1 Iwamoto devrait perdre de l'éclat (sauf si sursaut d'activité). Du Lion, elle prendra la direction du Cancer, puis entrera dans les Gémeaux en fin de semaine. Petit problème à ce moment-là : la Lune gibbeuse, qui passe par là, noiera dans ses lueurs la menue comète. Il faudra attendre que la Lune s'éloigne et décroisse pour espérer la revoir. Nul doute que le meilleur moment pour l'admirer, c'est cette semaine !

Le 13 février, la comète sera visible devant la tête du Lion. Elle atteindra les Gémeaux, ce week-end. © Astronomy Now

Le 13 février, la comète sera visible devant la tête du Lion. Elle atteindra les Gémeaux, ce week-end. © Astronomy Now

 

 

La comète 21P/Giacobini-Zinner est visible aux jumelles

 

Dans notre ciel, la comète 21P/Giacobini-Zinner se fraie un chemin le long de la Voie lactée, posant ainsi devant les plus beaux paysages cosmiques du ciel profond. Pour la plus grande joie des astrophotographes. Nul besoin, pourtant, d'instruments sophistiqués pour l'admirer : une paire de jumelles suffit.

Depuis plusieurs semaines, les chasseurs de comètes sont sur les traces de 21P/Giacobini-Zinner (21P pour faire court), la suivant pas à pas, chaque nuit, dans sa course à travers le Système solaire interne. Aussi petit soit-il, l'astre fait le bonheur des astrophotographes qui peuvent lui tirer le portrait, alors qu'il pose tantôt devant un amas bleuté de jeunes étoiles et le surlendemain près d'un nuage de formation stellaire...

Dans son tour du Système solaire interne -- vu de la Terre --, la comète emprunte le chemin tapissé d'étoiles de la Voie lactée, passant, cet été, du Cygne au couple royal Cassiopée-Céphée, puis dans la Girafe et, en ce moment, le Cocher (Auriga). Le 13 septembre, elle entrera dans les Gémeaux (Gemini).

S'il y a une nuit où il ne faut pas le manquer, c'est celle du 14 au 15 septembre lorsque 21P, encore bien visible, effleurera M35 (Messier 35), une autre grappe de jeunes étoiles. Avec l'avantage, de surcroît, que la Lune sera déjà couchée.

 

La comète 21P photographiée dans le désert, en Iran. © avec l'aimable autorisation d'Amir H. Abolfath

La comète 21P photographiée dans le désert, en Iran. © avec l'aimable autorisation d'Amir H. Abolfath 

Comment observer la comète ?

21P est actuellement de magnitude 6,5, voire 7 -- généralement de magnitude 8, elle avait atteint brusquement la magnitude 5 en 1946. Elle est donc presque visible à l'œil nu. Mais c'est beaucoup mieux avec une paire de jumelles, et de préférence, comme toujours pour les observations astronomiques, depuis un site préservé de la pollution lumineuse.

Pour la reconnaître, c'est assez facile, sa lueur verdâtre la distingue des autres objets célestes qui habitent cette région du ciel. La comète se promène ces jours-ci du côté du Cocher et va bientôt passer dans le camp des Gémeaux. La première constellation, dominée par l'étincelante Capella, ne sort pas de l'horizon avant 22 heures. Et la seconde (où brillent Castor et Pollux) ne se montre qu'à partir de minuit. Quoi qu'il en soit, le meilleur moment pour contempler l'astre chevelu est entre 3 et 6 heures du matin, quand il est suffisamment haut dans le ciel noir. Et en particulier cette semaine, tandis que son éclat culmine.

Si vous ne connaissez pas bien le ciel et que vous avez peur de vous égarer en la cherchant, vous pouvez utiliser une application pour smartphone (et tablettes), véritables cartes du ciel virtuelles, ou consulter une carte du ciel en ligne (par exemple : Heavens AboveStelvision, etc.).

 

astronomie prévision météo france Suisse SOLEIL douceur Printemps week end

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire