Des conditions de formation bien particulières
Pour qu'un cyclone se développe, la température de l'océan doit être élevée dans les 60 premiers mètres pour permettre une évaporation intense et des transferts d'humidité de l'océan vers l'atmosphère. Ce transfert est à son maximum à la fin de l'été lorsque les eaux de surface atteignent 28 à 29 °C. Cette condition thermique est indispensable à la naissance et au développement du phénomène. Ainsi, il ne se forme généralement pas de cyclone en Atlantique sud ou dans le Pacifique sud-est, où les eaux sont relativement froides. Pour la même raison, les cyclones s'affaiblissent rapidement en pénétrant à l'intérieur des terres, où ils ne sont plus alimentés en eau chaude.
La saison cyclonique s'étend habituellement de juin à octobre aux Antilles et de novembre à avril dans l'hémisphère sud (Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, La Réunion, Wallis et Futuna).
De la dépression tropicale au cyclone
Les phénomènes cycloniques sont répartis en 3 catégories, selon l'intensité des vents associés. Lorsque la vitesse du vent de la perturbation dépasse les 63 km/h, le stade de tempête tropicale est atteint et le centre météorologique responsable de la zone concernée lui attribue un nom.
On distingue ainsi trois classes de phénomènes cycloniques :
- si le vent est inférieur à 63 km/h, on parle de dépression tropicale,
- entre 63 et 117 km/h, c'est une tempête tropicale,
- au-delà de 117 km/h, on parle de cyclone
Cyclone, ouragan ou typhon ?
Différentes dénominations sont données aux cyclones selon le bassin cyclonique où ils sévissent. Ainsi, le terme de cyclone (ou cyclone tropical) est réservé à l'océan Indien et au Pacifique sud. On parle en revanche d'ouragan en Atlantique nord et dans le Pacifique nord-est et enfin de typhon dans le Pacifique nord-ouest.
Veille et prévision cyclonique
La veille cyclonique
L'Organisation météorologique mondiale (OMM) coordonne la veille cyclonique sur le plan international. Elle a désigné dans chaque bassin océanique un Centre météorologique régional spécialisé (CMRS) dans la prévision cyclonique :
. Miami (Atlantique nord et Pacifique nord-est)
· Tokyo (Pacifique nord-ouest),
. Honolulu (Pacifique central),
· New-Delhi (golfe du Bengale et mer d'Oman),
· Nadi (îles Fidji, Pacifique sud-ouest),
· et le centre Météo-France de Saint-Denis de La Réunion (sud-ouest de l'océan Indien).
Six centres secondaires, les Centres d'avertissements de cyclones tropicaux, complètent la couverture des océans tropicaux autour de l'Australie, dans des zones de responsabilité plus restreintes.
Chaque CMRS surveille, dans la zone dont il a la charge, toutes les dépressions tropicales en présence, depuis leur formation jusqu'à leur disparition. Dès qu'un phénomène cyclonique est identifié, le Centre météorologique régional spécialisé diffuse toutes les 6 heures (toutes les
3 heures à l'approche de zones habitées) un bulletin à tous les services météorologiques de la région. Cette prévision est associée à des mesures de prévention et de sensibilisation des populations au risque encouru et aux attitudes à adopter afin de minimiser les effets du cyclone.
La prévision cyclonique
La prévision cyclonique consiste à détecter la formation des phénomènes cycloniques, puis à prévoir leur trajectoire, leur intensité et leurs principales conséquences. Elle exploite toutes les informations météorologiques disponibles : observations au sol et en altitude (radiosondages), données issues des avions chasseurs de cyclones, images radars et satellitaires. L'imagerie satellitaire a révolutionné la prévision cyclonique et permet de pallier le manque d'observations sur les zones océaniques.
Aujourd'hui, les cyclones sont plus facilement observables et on peut mieux estimer leurs dimensions et le détail de leur structure. Un modèle spécifique de prévision de trajectoire et d'intensité développé par chaque CMRS simule leur évolution. Les prévisions actuelles ne peuvent excéder une échéance de 24 heures. Au-delà, il s'agit de tendances.
En savoir plus sur nos recherches en matière de prévision et de veille cyclonique.
Météo-France, CMRS pour l'océan Indien
Le centre de Météo-France implanté à Saint-Denis de La Réunion est chargé depuis 1993 de la zone cyclonique du sud-ouest de l'océan Indien. Cette dernière comprend notamment l'Afrique de l'Est (Malawi, Mozambique, Swaziland, Tanzanie et Zimbabwe) et les îles de l'océan Indien (Comores, La Réunion, Madagascar, Maurice et Seychelles).
Météo-France reste toutefois responsable de la prévision météorologique, y compris cyclonique, et conseille les autorités et la sécurité civile pour la mise en œuvre des plans « cyclone » à La Réunion, Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Wallis et Futuna, la Martinique et la Guadeloupe, Saint-Barthélémy et Saint-Martin.
Le CMRS de La Réunion utilise une version dédiée du modèle ALADIN de Météo-France (résolution de 8 km). Grâce à ce modèle et aux autres modèles disponibles, le CMRS de La Réunion effectue des prévisions de trajectoire des cyclones à 5 jours. L'erreur moyenne de position est actuellement d'environ 100 km à 24 heures d'échéance, et d'environ
200 km à 48 heures. Depuis une vingtaine d'années, ces erreurs se réduisent continuellement du fait de l'amélioration des modèles numériques.
En revanche, les prévisions de l'intensité du cyclone et des précipitations qui lui sont associées restent très difficiles car le modèle représente encore mal les processus responsables de leurs évolutions. Pour progresser dans ce domaine, des modèles de résolution plus fine qu'ALADIN sont en cours de développement au CMRS La Réunion, en lien avec le Laboratoire de l'atmosphère et des cyclones (LACy).
Cyclones et changement climatique
Le changement climatique peut-il avoir une influence sur la fréquence et la puissance des cyclones ? Depuis les années 1970, une tendance à la hausse est apparue dans l'Atlantique nord, mais le changement climatique n'est pas le seul facteur en jeu. Les simulations du climat pour le XXIe siècle indiquent que les cyclones ne devraient pas être plus nombreux. En revanche, les cyclones les plus forts pourraient voir leur intensité augmenter.
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Classification des cyclones
Pour classer les cyclones selon leur intensité, les météorologues utilisent différentes échelles.
L'échelle de Saffir-Simpson a par exemple été développée pour les ouragans. Ils y sont classés en 5 catégories, selon la force des vents maximums et l'ampleur des dégâts potentiels.
Échelle de Saffir-Simpson |
Classe |
Vents maximum |
1 |
118 et 153 km/h |
2 |
154 et 177 km/h |
3 |
178 et 209 km/h |
4 |
210 et 249 km/h |
5 |
supérieurs à 249 km/h
(catégorie des super-cyclones)
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