LE 6.06.2020: Actualité de l'astronomie / Le halo de la Voie lactée surprend à nouveau les chercheurs.
- Par dimitri1977
- Le 06/06/2020 à 13:01
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Le halo de la Voie lactée surprend à nouveau les chercheurs
Emma Hollen
Journaliste scientifique
Le halo galactique de la Voie lactée serait bien plus chaud que les scientifiques ne l'avaient estimé par le passé. Ces nouveaux résultats pourraient aider les astronomes à mieux comprendre le processus de formation des galaxies.
Les galaxies sont des objets... flous. Bien qu'il nous arrive souvent de nous les représenter comme des disques, des globes ou des sombreros aux contours bien dessinés, leurs frontières sont en réalité bien plus diffuses que les vues d'artistes ne le laissent percevoir. À la périphérie de ces géantes cosmiques, on trouve en effet un ensemble d'étoiles anciennes et erratiques, de gaz et, théoriquement, de matière noire, constituant ce que l'on appelle un halo galactique.
Un halo très, très chaud
La transition entre le corps des galaxies et leur halo est imprécise. Il arrive même que certaines étoiles de la périphérie s'offrent un voyage à travers le centre du disque, animées par un mouvement propre. De façon plus générale, les halos eux-mêmes sont des objets encore relativement flous et incompris pour les chercheurs, qui tentent encore d'expliquer comment ceux-ci influent sur la vitesse de rotation aux bordures de leurs galaxies. Certaines théories postulent même l'existence de Machos et de Wimps (mauviettes en anglais) dans le halo, respectivement des objets compacts et sombres. Mais aujourd'hui, c'est sa température qui nous intéresse.
Une étude de l'université d'État de l'Ohio avait déjà contesté les premières estimations pour la température du halo de notre Voie Lactée, faisant monter le thermomètre à 10 millions de degrés Kelvin pour les régions les plus extrêmes. Néanmoins, de nouveaux résultats semblent suggérer que ces températures élevées pourraient être trouvées dans l'ensemble du halo. « Nous ne pouvons pas affirmer avec certitude qu'il en est ainsi partout, car nous n'avons pas analysé halo en entier », explique Smita Mathur, chercheuse principale de l'étude et de celle qui l'a précédée. « Mais nous savons désormais que les températures que nous avons observées dans la première étude ne sont pas exceptionnelles, et c'est très excitant. »
L'observatoire XMM, développé par l'Esa © ESA
Retracer l'histoire des galaxies
Le halo galactique détient de nombreuses informations qui peuvent renseigner les chercheurs sur le processus de formation et l'évolution des galaxies. Il constitue en quelque sorte le chaînon manquant entre sa galaxie et le reste de l'Univers. Cette découverte constitue donc une nouvelle étape dans la compréhension de notre nébuleuse entité. Les données analysées par l'équipe de Mathur proviennent de l'observatoire spatial XMM-Newton, développé par l'Esa et destiné à la collecte de rayons X, qui nous informent sur la formation des étoiles, des galaxies, la distribution de la matière noire ou encore l'existence des trous noirs supermassifs. Afin de compléter ces informations, la chercheuse Anjali Gupta s'est également penchée sur les données du satellite japonais Suzaku, qui ont permis de confirmer que l'observatoire n'avait pas simplement enregistré une aberration. L'observation de NGC 3221, similaire à notre Voie lactée, a donné des températures similaires, suggérant que les chiffres pourraient être revus à la hausse pour plus d'une galaxie dans l'Univers.
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