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Le 20.09.2017 Séisme : à Mexico, une école effondrée

Les images de secouristes s'activant autour d'une école effondrée ont fait le tour du monde. Le bâtiment n'a pas résisté au tremblement de terre qui a frappé Mexico (Mexique) mardi soir. Une vingtaine de personnes, élèves et professeurs, pourraient encore être coincés vivants sous les gravats.

 

À Mexico (Mexique), la terre vient de trembler. Les élèves et leurs professeurs se pressent à l'extérieur de l'école. Une partie de l'école s'est effondrée. Des élèves entre sept et treize ans sont piégés dessous. Dans la rue, les parents accourent affolés. Sur les décombres de l'établissement, des dizaines de sauveteurs s'activent. Les premiers corps sans vie sont rapidement extraits, cinq adultes et 21 enfants. À l'extérieur de l'école, des feuilles de cahiers scolaires avec des noms sont éparpillés.

"C'est la liste des enfants décédés"

José, Gustavo, Claudia, l'identité des élèves. "Ça c'est la listes des enfants hospitalisés. Et là, c'est la liste des enfants décédés", explique une femme. La nuit dernière, c'est éclairés par des projecteurs que les secouristes ont fouillé les gravats. Une vingtaine d'enfants et une dizaine d'adultes manquent toujours à l'appel. Pétris d'angoisse, les proches suivent les opérations. Tout à coup, les bras se lèvent. Le silence est demandé. Peut-être un signe de vie. 24 heures après le séisme, c'est tout un pays qui retient son souffle.

 

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Il semble qu’au Mexique, chaque génération a sa catastrophe. 32 ans jour pour jour après le tremblement qui avait fait 10.000 morts, Mexico a été touchée hier. Une semaine plus tôt, le sud du pays avait déjà subi une première  secousse… Le Mexique a beau se préparer, il est régulièrement touché. Témoignages de ceux qui ont vécu cette catastrophe, dont le bilan définitif n’est pas encore connu.

  • Katherina, étudiante mexicaine à Paris, 26 ans

« A Paris, je fais partie d’un groupe d’amis originaires de la capitale. Deux d’entre eux étaient à Mexico hier. Ce sont eux qui nous ont mis au courant pour le tremblement de terre, pour que nous contactions nos familles. J’étais mal.

A priori, tout va bien de notre côté. Mais tous n’ont pas pu être rassurés tout de suite : toutes les communications étaient coupées. Moi, j’ai eu très peur, mais j’ai pu entrer en contact très vite avec ma sœur, grâce à Whatsapp. Elle est prof dans un lycée, elle m’a dit que cela tremblait tellement qu’il fallait se tenir, qu’il était impossible de bouger. Il fallait aussi rassurer les enfants, alors qu’elle avait elle-même très peur.

Sur les réseaux sociaux, on peut voir que les autorités semblent débordées. Un ami a partagé sur Facebook une demande d’aide pour enlever les décombres d’une école qui s’est effondrée. Il y avait toujours les enfants à l’intérieur…

Mexico est très exposée aux tremblements de terre, mais pas de cette force. J’en ai vécu, plus jeune, ce n’était jamais la folie, c’était même amusant. Il y a très régulièrement des simulations, avec un protocole bien précis : quand j’habitais là-bas, il fallait faire les exercices et être dans les temps.

Les bâtiments sont équipés d’une alarme qui doit se déclencher vingt secondes avant l’arrivée du séisme, pour que les gens puissent évacuer. Apparemment, hier, elle s’est déclenchée après. »

 

 

  • Luis, 24, assistant manager dans un hôtel de Mexico
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« Le quartier de mon hôtel, Santa Fé a été peu touchée, comparé au centre-ville, où les bâtiments sont très fragiles, à cause de l’humidité. Il n’empêche que quand les secousses arrivent, je suis au troisième sous-sol du parking, bien loin de la sortie de secours. Le pire, c’est qu’une heure ou deux avant, il y avait eu un exercice pour commémorer le grand tremblement de terre de 1985. Je me dis « Sérieusement ? C’est pour de vrai ? ». En me dirigeant vers la sortie, je pensais être calme. Mais je me rends compte que je marche beaucoup plus vite que d’habitude.

Une fois dehors, il n’y a plus de circulation, la ville est arrêtée. Les murs n’ont pas trop souffert, mais il y a des vitres cassées. Evacuer l’hôtel a été difficile : il y avait de la panique et des gens qui ne voulaient pas abandonner le matériel qui coûte cher : ordinateurs, caméras…

Les premières informations que j’ai eues venaient de la télévision colombienne, avant que les radios locales ne prennent le relais. Il y a des quartiers où le gaz et l’électricité ont été coupés. L’école Enrique Rebsamens’est effondrée avec les enfants à l’intérieur… Les personnes dont les maisons se sont effondrées sont abritées dans les écoles qui ont été réquisitionnées. A priori, seuls les banques et les supermarchés devraient être ouverts aujourd’hui. On m’a dit de ne pas venir au travail. Je ne sais pas quand je reprendrai… »

  • Ian Depauw, 27 ans, instructeur de plongée à Mexico :

« J’espère que mon témoignage réveillera la solidarité qui sommeille en chacun de nous. J’ai heureusement la chance d’avoir été épargné. J’étais au travail quand cela s’est passé. J’apprends la nouvelle en regardant mon téléphone : des amis me demandent si je vais bien. Je ne comprends pas tout de suite de quoi il s’agit. C’est lorsque je regarde les infos que je me rends compte du drame. À mon tour, j’envoie des messages aux personnes que je connais qui vivent à la capitale et à Puebla.

Une amie m’explique qu’elle est bloquée sur la route, qu’elle ne peut pas rentrer chez elle. Les rues sont impraticables, des milliers de personnes sont immobilisées durant des heures. Elle n’arrive pas à joindre sa famille et ne peut pas savoir si elle va bien, car le signal est coupé. Elle me dit qu’à ce moment-là, les bâtiments continuent de tomber, que les voitures s’entrechoquent, qu’il y a des fuites de gaz. L’atmosphère est triste, me dit-elle.

Petit à petit, mes amis me rassurent. Ils vont bien, leur entourage aussi. Ce n’est, hélas, pas le cas de tout le monde.

Je note sur les réseaux sociaux une immense solidarité entre les Mexicains. Au-delà des simples messages de soutien, les gens tiennent à agir, à se rendre utiles. Beaucoup de groupes de jeunes étudiants organisent des collectes de fonds pour venir en aide aux premiers touchés par la catastrophe. Les récoltes servent à acheter des biens de première nécessité comme de l’eau, du pain, du gaz. Même ceux qui n’ont pas d’argent trouvent des moyens pour apporter leur grain de sable en offrant des minutes de leur abonnement téléphonique pour permettre aux gens d’appeler leurs proches.

 

 

 
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