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Le 4.10.2017 Sud-Est : sécheresse persistante

Conséquence tantôt de pressions atmosphériques plus élevées que la normale tantôt de vents dominants orientés à l'ouest ou nord-ouest, les précipitations ont été nettement déficitaires sur le sud-est de l'Hexagone depuis la fin du printemps, menant à une sécheresse solidement implantée.

Important déficit pluviométrique méditerranéen en septembre, dans la continuité des 6 derniers mois

 

Dans la continuité des mois précédents, septembre 2017 a été très peu arrosé sur le quart sud-est : le déficit pluviométrique y dépasse 60 %. Autour de la basse vallée du Rhône et sur une partie du Languedoc, on a enregistré moins de 20 mm (ou 20 L/m²) de pluie sur le mois. En moyenne sur le Gard et l'Hérault, ce mois de septembre est le 2e plus sec jamais observé, derrière septembre 1985.

Si  climatologiquement,  la période estivale est connue pour être sèche sur le pourtour méditerranéen, le mois de septembre ouvre quant à lui la période pluvieuse de l'automne, connue pour ses épisodes pluvio-orageux méditerranéens dont les épisodes « cévenols ». 

 

Sur la période globale avril-septembre (6 derniers mois), les précipitations ont été très déficitaires. Voici le constat à l'échelle des différentes « régions » du Sud-Est :

- Languedoc-Roussillon : le cumul de pluviométrie d'avril à septembre 2017 n'atteint que 224 millimètres en moyenne sur la région (soit un déficit de 44% sur 6 mois), un record sur les 60 dernières années (ancien record : 241 mm en 1967). 

- Corse : avec 118 mm relevés depuis le mois d'avril, le déficit atteint même 61%, en deuxième position derrière 1970 qui avait été encore plus sec (91 mm et déficit de 70% sur la période avril-septembre).

- Provence-Alpes-Côte-d'Azur : avec 226 mm depuis avril, on atteint un déficit de 44% et 2017 se situe en troisième position derrière 1967 et 1979.

 

À l'échelle départementale, cette période avril-septembre 2017 est la plus sèche depuis le début des mesures pour les départements de l'Hérault, du Gard, de l'Aude, de l'Ardèche et des Alpes-Maritimes.

 

Plus localement, on a enregistré en septembre des  cumuls de pluie remarquablement faibles, par exemple :

- à Orange : 7,0 mm en septembre (7 % de la normale), 137 mm d'avril à septembre (39 % de la normale et période avril-septembre la plus sèche à la station depuis le début des mesures en 1948)

- à Nîmes : 5,4 mm en septembre (13 % de la normale), 141 mm d'avril à septembre (41 % de la normale)

- à Montpellier :  7,0 mm en septembre (9 % de la normale), 118 mm d'avril à septembre (46 % de la normale)

 

Rapport à la normale du cumul de précipitations agrégées d'avril à septembre en Languedoc-Roussillon depuis 1959

Anomalie de précipitations sur la région Languedoc-Roussillon sur la période avril-septembre sur les 60 dernières années (record de faible cumul sur avril-septembre 2017, battant l'ancien record de 1967) - 

Sécheresse exceptionnelle des sols superficiels

 

Si certaines années comme 1967, 1970 ou 1979 avaient été quasiment aussi sèches sur la période avril-septembre, la grande différence réside dans le niveau des températures : ces années étaient plutôt fraîches alors que 2017 affiche un excédent de 1 °C sur les 6 derniers mois et sur la région Sud-Est. 

 

Conséquence logique de ce déficit chronique de précipitations combiné à des températures régulièrement au-dessus des normales, la sécheresse des sols superficiels* est proche des records pour un début octobre. Cette sécheresse extrême des sols perdure d'ailleurs depuis la fin du printemps et s'était agravée au cours de l'été.

 

Au 1er octobre 2017, les indices de sécheresse des sols moyennés à l'échelle départementale sur le Gard, l'Hérault, le Var, le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, les Alpes-de-Haute-Provence et la Haute-Corse sont à un niveau record pour cette période de l'année. Il s'agit de la sécheresse la plus importante jamais mesurée à cette date en au moins 60 années de mesures.

 

Indice d'humidité des sols sur le Gard par décades pour l'année 2017 au 1er octobre 2017Écart pondéré à la moyenne quotidienne de référence de l'indice d'humidité des sols sur la France au 1er octobre 2017
 


 

Temps sec dans le Sud-Est au moins jusqu'au week-end prochain

 

Avec la prédominance de conditions anticycloniques sur le proche Atlantique, à l'ouest immédiat de l'Hexagone,  aucune  pluie significative n'est attendue  sur le Sud-Est d'ici le week-end prochain voire le début de semaine prochaine. La combinaison entre ces hautes pressions et des vents plutôt orientés au secteur nord-ouest (mistral/tramontane) devrait maintenir des conditions sèches sur le pourtour méditerranéen. 

 

 

 

*On distingue plusieurs types de sécheresses 

– La sécheresse météorologique correspond à un déficit prolongé de précipitations.

– La sécheresse des sols, dite « agricole », se caractérise par un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour altérer le bon développement de la végétation. Elle dépend des précipitations et de l'évapotranspiration des plantes. Cette notion tient compte de l'évaporation des sols et de la transpiration des plantes (l'eau puisée par les racines est évaporée au niveau des feuilles). La sécheresse agricole est donc sensible aux précipitations, à l'humidité et à la température de l'air, au vent mais aussi à la nature des plantes et des sols.

– La sécheresse hydrologique se manifeste enfin lorsque les lacs, rivières ou nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas. Elle dépend des précipitations mais aussi de l'état du sol influant sur le ruissellement et l'infiltration. Le réseau hydrographique et les caractéristiques des nappes déterminent les temps de réponse aux déficits de précipitations observés sur différentes périodes.

Ces « différentes » sécheresses peuvent intervenir à différents moments, non forcément concomitants, et ne sont pas nécessairement systématiques.

 

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