Très sec et venteux dans le Sud-Est

 

Depuis le début de la semaine, le sud-est de la France et la Corse sont confrontés à des incendies. Ces derniers surviennent dans un contexte de très forte sécheresse de la végétation et de vent très fort. Dans les prochains jours, les températures repartiront à la hausse et aucune pluie significative n'est attendue. Le vent devrait quant à lui progressivement baisser en intensité d'ici le weekend.

 

Une sécheresse superficielle des sols très marquée

Sur le pourtour méditerranéen et en Corse, la sécheresse des sols superficiels* s'est accentuée depuis la fin du printemps. En cause, des précipitations déficitaires combinées à des températures régulièrement au-dessus des normales, accentuant l'évaporation.
 

En Haute-Corse, l'indice d'humidité des sols atteint sa valeur la plus basse jamais observé à cette date, battant le record de 2003. En Corse du Sud, il est également très bas, proche du record de 2003.

Dans le Var, les sols sont également très secs et le record de sécheresse de 2006 égalé à cette date.  

Dans les Alpes-Maritimes, l'indice d'humidité des sols est le 2e plus bas jamais enregistré à cette date, approchant là aussi le record de 2003.

 

Indice d'humidité des sols agrégé en Corse du 1er janvier au 25 juillet 2017

Indice d'humidité des sols agrégé dans le Var du 1er janvier au 25 juillet 2017
 

Évolution de l'humidité du sol superficiel depuis le 1er janvier 2017 pour la Corse (au-dessus) et le Var (au-dessous). Les zones colorées décrivent l'enveloppe des valeurs observées depuis 1947 et permettent de comparer aux normales climatologiques. Les valeurs comprises entre les records secs et les normales s'étendent du rose foncé au rose clair. Les valeurs comprises entre les normales et les records humides s'étendent du bleu clair au bleu foncé. © Météo-France 
(Cliquer sur les graphes pour les agrandir)

 

Si le climat méditerranéen est habituellement sec l'été, ce début d'été l'est particulièrement sur les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et Corse,

Sur le Var en particulier, le cumul de précipitations depuis le début de l'été météorologique (1er juin 2017) n'est que  de 10 mm. Il s'agit du 2e début d'été le plus sec depuis le début des mesures, derrière celui de 2003 (8 mm sur la même période).

En Corse et sur une période plus large, du 1er avril au 25 juillet 2017, les cumuls de pluie sont les plus faibles jamais observés sur cette période, avec seulement 63 mm en 4 mois sur l'île, battant le record de 70 mm en 1970.

Ce fort déficit de précipitations, combiné à une chaleur et un ensoleillement persistants depuis le début de l'été météorologique (températures maximales diurnes 2 à 3 degrés au-dessus des normales et ensoleillement excédentaire de 5 à 10 % de la Provence-Alpes-Côte d'Azur à la Corse), a accentué considérablement l'assèchement des sols.

 

Écart à la moyenne saisonnière de la température maximale dans le Sud-Est pour l'été 2017

(Cliquez sur la carte pour l'agrandir)

 

Un vent fort en ce début de semaine 

Dans ce contexte très sec, le renforcement du vent en ce début de semaine a fortement aggravé le risque d'incendies.

Entre une dépression circulant au nord et nord-est de l'Hexagone et un anticyclone présent sur l'Atlantique, le flux de nord-ouest s'est accéléré sur le pourtour méditerranéen : lundi 24 juillet, le vent d'ouest à nord-ouest était particulièrement fort entre PACA et Corse. Il a ensuite faibli sur la Corse mardi, mais le mistral et la tramontane sont restés très soutenus, respectivement sur la Provence et le Roussillon. 

 

En ce début de semaine, on a relevé des rafales de :

162 km/h au Cap Sagro (est du Cap Corse) lundi

148 km/h au Cap Corse lundi

140 km/h au Dramont (côte varoise) lundi

126 km/h à l'Ile Rousse (Corse) lundi

116 km/h au Cap Béar (Pyrénées-Orientales, tramontane) lundi

113 km/h au Bec de l'Aigle (sémaphore exposé sur le littoral sud-est des Bouches-du-Rhône) 

112 km/h à Vidauban (Var) lundi

107 km/h au Castellet (Var) mardi

106 km/h à Porto-Vecchio La Chiappa (Corse-du-Sud) lundi

100 km/h à Toulon (Var) mardi

90 km/h à Nice (Alpes-Maritimes) lundi

et 90 km/h à l'aéroport de Marseille-Marignane (Bouches-du-Rhône, mistral) mercredi

 

Le mistral atteint encore autour de 70 à 90 km/h en rafales mercredi 26 juillet sur la Provence.

Il baissera sensiblement à partir de jeudi, même si un vent d'ouest persistera localement entre les côtes varoises et les extrémités de la Corse, pouvant atteindre 50 à 70 km/h en rafales. Le vent devrait être ensuite beaucoup plus faible au cours du week-end,.

 

Des températures records par endroits dimanche et lundi

Ce vent du début de semaine était associé à de l'air très sec et chaud. Quelques températures remarquables ont été observées dimanche et lundi ponctuellement sur la Côte d'Azur et la façade orientale de la Corse par effet de foehn (vent, de secteur ouest ici, se réchauffant et s'asséchant en aval du relief). On a mesuré par exemple :

38.5°C à Fréjus (Var) dimanche,  2e température la plus élevée jamais observée en juillet dans cette station

35.6°C à Alistro (Haute-Corse) lundi, nouveau record de chaleur pour un mois de juillet (ancien record : 35.1°C le 29/07/2005)

35.5°C à Nice (Alpes-Maritimes) lundi

Mardi, malgré un rafraîchissement de la masse d'air sur le pourtour méditerranéen, il faisait encore 33.9°C à Cannes.

 

 

 

* On distingue plusieurs types de sécheresses

– La sécheresse météorologique correspond à un déficit prolongé de précipitations.

– La sécheresse des sols, dite « agricole », se caractérise par un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour altérer le bon développement de la végétation. Elle dépend des précipitations et de l'évapotranspiration des plantes. Cette notion tient compte de l'évaporation des sols et de la transpiration des plantes (l'eau puisée par les racines est évaporée au niveau des feuilles). La sécheresse agricole est donc sensible aux précipitations, à l'humidité et à la température de l'air, au vent mais aussi à la nature des plantes et des sols.

– La sécheresse hydrologique se manifeste enfin lorsque les lacs, rivières ou nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas. Elle dépend des précipitations mais aussi de l'état du sol influant sur le ruissellement et l'infiltration. Le réseau hydrographique et les caractéristiques des nappes déterminent les temps de réponse aux déficits de précipitations observés sur différentes périodes.

Ces « différentes » sécheresses peuvent intervenir à différents moments, non forcément concomitants, et ne sont pas nécessairement systématiques.

 

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