GALAXIE

  • LE 3.05.2020: Actualité de l'astronomie / Pourquoi les extraterrestres ne se montrent-ils pas ?

    Pourquoi les extraterrestres ne se montrent-ils pas ?

     

    Xavier Demeersman

    Journaliste

    Nous vivons dans une galaxie peuplée de centaines de milliards de soleils. Les planètes de type terrestre y seraient des milliards... Alors, pourquoi dans cet espace si vaste, n'avons-nous pas (encore) eu de contact avec des civilisations extraterrestres ? Voici 11 possibilités pour tenter de l'expliquer.

     

    Interview : les exoplanètes sont-elles habitées ?  Il pourrait y avoir au moins 100 milliards de planètes simplement dans notre galaxie. Difficile d’imaginer qu’aucune ne puisse abriter la vie. Le Cnes a interviewé Michel Viso, responsable des programmes d’exobiologie, afin qu’il nous parle des conditions d'apparition de la vie dans l'univers. 

    Y a-t-il de la vie ailleurs que sur Terre ou bien sommes-nous absolument seuls dans l'univers ? Cette question taraude l'humanité. On aurait plutôt tendance à penser qu'il y a d'autres mondes habités, surtout si l'on considère qu'il y a des centaines de milliards d'étoiles dans notre galaxie -- et des centaines de milliards de galaxies dans l'univers -- et que la plupart d'entre elles sont entourées de planètes...

    En outre, 13 milliards d'années se sont écoulées depuis la formation de la Voie lactée, ce qui, est-on en droit de penser, laisse pas mal de temps à la vie pour émerger sur une multitude de planètes. Alors, comme l'énonce le fameux paradoxe de Fermi, s'il y a de la vie ailleurs et des civilisations extraterrestres (Carl Sagan en pronostiquait plus de 10.000), pourquoi ces êtres ne sont-ils pas encore venus nous trouver ? « Mais où sont-ils donc ? », s'était écrié Enrico Fermi. Voici 11 possibilités qui pourraient expliquer ce silence.

    1. Il n’y a pas d’extraterrestres

    Une possibilité serait que nous sommes absolument (et désespérément) seuls dans tout l'univers. Il n'y aurait aucune vie ailleurs que sur la Terre. Tous les autres mondes seraient stériles, en somme. Ou alors, la vie aurait pu commencer puis être annihilée par un évènement cosmique. C'est bien possible mais cela reste difficile à croire quand on sait, selon les statistiques, qu'il y aurait au moins 40 milliards d'exoterres habitables, rien que dans notre galaxie. On aurait plutôt envie de penser, au contraire, que la vie pullule...

    2. Il n’y a pas de vie extraterrestre intelligente

    D'abord, comment définir une vie extraterrestre intelligente ? En faisons-nous partie ? Après tout, il y a peut-être bien de la vie ailleurs mais de nature primitive... microbienne, par exemple, à l'image de celle qui s'est développée sur Terre durant plusieurs milliards d'années. Ou encore des plantes et des animaux qui n'auraient pas (encore) les facultés de communiquer au-delà de leur planète (pour la Terre, ce fut le cas jusqu'à tout récemment... à l'échelle géologique).

    VOIR AUSSIKIC 8462852, l'étrange étoile, devient... encore plus étrange

    3. Les extraterrestres n’utilisent pas de technologie

    Des civilisations extraterrestres pourraient très bien ne pas avoir de technologie leur permettant de communiquer avec d'autres mondes. Leur développement a pu être très différent du nôtre, aussi pourraient-ils très bien ne pas s'y intéresser. Ou encore, ne pas avoir envie de l'utiliser...

    Une vidéo pour la promotion de la recherche de civilisations extraterrestres dans l'univers. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle avec deux barres horizontales en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître, si ce n'est pas déjà le cas. En cliquant ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, vous devriez voir l'expression « Traduire les sous-titres ». Cliquez pour faire apparaître le menu du choix de la langue, choisissez « Français », puis cliquez sur « OK ». © Breakthrough Initiative, YouTube

    4. Les extraterrestres ont une technologie beaucoup plus avancée que la nôtre

    Autre cas de figure : leur technologie pourrait être beaucoup plus avancée que la nôtre. Il est possible qu'ils utilisent des modes de communication que nous ne connaissons pas (encore) et qui sont impossibles à déchiffrer.

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    5. Les civilisations extraterrestres s’autodétruisent

    Quand on voit les défis auxquels l'humanité est confrontée, particulièrement depuis le milieu du XXe siècle, il est permis de penser qu'ailleurs, sur d'autres planètes, des civilisations dites « intelligentes » aient pu causer leur propre disparition. En ce qui nous concerne, les menaces d'effondrement et/ou d'extinction sont multiples : le feu nucléaire au terme d'un conflit mondial, un réchauffement climatique sévère (famines, sécheresses, maladies, guerres, effondrement des démocraties, etc.) combiné à la sixième extinction massive, des épidémies, etc. Néanmoins, on peut espérer que l'Homme saura éviter de telles issues...

    6. L’univers est un environnement très dangereux

    Comme nous l'avons vu plus haut, une sixième extinction de masse a commencé sur Terre. Alors que cette dernière est causée par notre espèce, les précédentes avaient toutes une origine naturelle : des changements climatiques naturels et aussi... des astéroïdes, comme ce fut le cas pour la précédente crise biologique, il y a 65 millions d'années.

    Aujourd'hui, Homo sapiens sait que des astéroïdes risquent encore un jour de mettre en péril la vie sur Terre et il sait aussi qu'il existe encore d'autres évènements cosmiques qui pourraient l'anéantir, tels que des surpernovae, des quasars et aussi, près de nous, de violentes éruptions solaires. Il est donc possible qu'ailleurs, et fréquemment, la vie n'ait pas eu le temps de se développer. Songeons, par exemple, que les naines rouges autour desquelles sont souvent découvertes des planètes rocheuses (voir Trappist-1 et ses 7 planètes) sont manifestement des étoiles à l'humeur ravageuse. Leurs colères répétitives réduisent en effet fortement les chances que ces planètes soient vraiment habitables...

    VOIR AUSSIHawking et Milner veulent expédier une sonde vers les étoiles

    7. La Voie lactée est très grande

    Pour expliquer qu'un contact avec une civilisation extraterrestre avancée n'ait pas encore eu lieu, une autre possibilité est que notre galaxie -- et plus encore, l'univers -- est tellement grande que cela n'a pas pu encore se produire. Avec un diamètre de 100.000 années-lumière, on peut imaginer que des signaux émis à l'autre bout de la Voie lactée mettent donc plusieurs millénaires pour arriver. Tout dépend de la distance et aussi quand cela a été fait. Et puis, n'oublions pas qu'il y a des centaines de milliards d'étoiles... Nous n'avons tout simplement peut-être pas (encore) été repéré. Nous ne sommes peut-être même pas sur leurs listes... Le choix est incommensurable. Par exemple, s'ils ont émis un signal il y a 100 ans et qu'ils sont à 10.000 années-lumière, il va donc encore falloir attendre 9.900 ans. Même problème pour nous, qui recherchons (aussi) des interlocuteurs.

    Réalisé à partir d’images de missions spatiales, le court-métrage Wanderers nous invite à nous promener en compagnie d’explorateurs humains d’un monde à l’autre dans notre Système solaire. Bientôt une réalité ? Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle avec deux barres horizontales en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître, si ce n'est pas déjà le cas. En cliquant ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, vous devriez voir l'expression « Traduire les sous-titres ». Cliquez pour faire apparaître le menu du choix de la langue, choisissez « Français », puis cliquez sur « OK ». © Erik Wernquist

    8. Nous recherchons des extraterrestres depuis trop peu de temps

    Cela ne fait pas encore un siècle que l'humanité est en mesure de capter des signaux d'une civilisation extraterrestre via des radiotélescopes. Cela fait 80 ans et la recherche active de signaux a débuté vraiment, quant à elle, il y a à peine 60 ans. C'est donc un laps de temps extrêmement court en comparaison avec l'âge de la Voie lactée.

    En outre, il y a tellement de directions possibles que nous ne tendons pas forcément l'oreille au bon endroit. Comme l'illustre Andrew Fain dans un article d'UniverseToday, c'est un peu comme si nous recherchions la fréquence d'un ami sur une CB qui possède quelque 250 milliards de canaux...

    9. Les extraterrestres n’émettent pas ou peu de signaux

    Il est possible encore que les civilisations extraterrestres écoutent sans pour autant émettre de signaux forts, à l'instar de ce que nous faisons. De notre côté, nous en envoyons quelques-uns en direction de quelques étoiles. En réalité, on s'est encore fait peu connaître.

    VOIR AUSSIStephen Hawking déconseille à nouveau de parler aux extraterrestres

    10. Les extraterrestres nous évitent

    Nous ne connaissons pas leurs modes de pensée bien sûr. Mais, on peut imaginer qu'en fait nous ne les intéressons pas du tout, ni d'ailleurs notre planète. Les conditions y sont peut-être trop hostiles pour eux. À moins, aussi, que nous leur paraissons trop dangereux et infréquentables. Qui sait ? Peut-être leur faisons-nous peur !

    Les exoplanètes potentiellement habitables connues (mai 2017) et leurs distances de la Terre en années-lumière (ly). © Planetary Habitability Laboratory, @ UPR Arecibo

    Les exoplanètes potentiellement habitables connues (mai 2017) et leurs distances de la Terre en années-lumière (ly). © Planetary Habitability Laboratory, @ UPR Arecibo 

    Il est possible aussi qu'ils appliquent une politique à l'échelle galactique de non-ingérence en ce qui concerne les mondes comme le nôtre, peuplés d'êtres primitifs... (comme dans Star Trek). Peut-être jugent-ils alors qu'un contact serait trop prématuré et ont délibérément choisi, du moins pour l'instant, de nous laisser tranquille, à nos affaires, se gardant d'interférer.

    11. Les extraterrestres sont déjà là

    Last but not least (« dernière mais pas des moindres ») : peut-être que les Visiteurs sont déjà là et que nous ne les avons même pas remarqués. Alors, peut-être nous observent-ils en toute discrétion. Par contre, de là à se convaincre que des extraterrestres ont passé des accords avec les gouvernements de plusieurs pays, comme l'assènent à tout bout de champ et à tue-tête (non sans ridicule et non sans nous assommer) les complotistes sur le Web, cela paraît plus risible que probable.

    Alors, sommes-nous seuls dans l'univers ou pas ? En tout cas, estiment plusieurs astronomes et exobiologistes, nous devrions bientôt savoir s'il y a de la vie ailleurs. Des chercheurs sont confiants quant à faire de telles découvertes au cours des prochaines années. D'une part, au sein de notre Système solaire, via des sondes et des atterrisseurs sur Mars, Europe et/ou Encelade. Et, d'autre part, au-delà, en étudiant l'atmosphère des exoplanètes rocheuses que nous débusquons avec toujours plus d'acuité...

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/asteroides-dessous-decouverte-19-nouveaux-asteroides-interstellaires-80727/?fbclid=IwAR2LwNkG0iJ4Y3fposuiNgyfV8la1DKHi8xbhE6yePc3MkmYfUMO11eAIFk#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 2.05.2020: Actualité de l'astronomie / Comment les grosses galaxies deviennent encore plus grosses.

    Comment les grosses galaxies deviennent encore plus grosses

     

    la rédaction de Futura

    Le peintre Pieter Brueghel (1525-1569), connu pour son dessin « Les grands poissons mangent les petits », avait relevé, à juste titre, un phénomène constitutif de la nature et donc par extension de l'Univers : la prédation. Une modélisation vient de confirmer que les grandes galaxies grossissent en fusionnant avec les plus petites, au fil de leur évolution.

    Une nouvelle recherche révèle que les galaxies grossissent en mangeant leurs « petites voisines ». Le processus permettant aux galaxies massives d'atteindre leur taille est encore mal compris, notamment parce qu'il faut des milliards d'années pour atteindre la taille de certaines d'entre elles. Une combinaison d'observation et de modélisation de chercheurs, dirigée par le Dr Anshu Gupta de l'ARC (Astronomy Research center) a fourni un indice essentiel permettant de mieux appréhender le phénomène. Dans un article publié dans « Astrophysical Journal », les scientifiques ont combiné les données d'un projet australien appelé « MOSEL » (Multi-Object Spectroscopic Emission Line) avec un programme de modélisation cosmologique exécuté sur certains des plus grands supercalculateurs du monde afin d'apercevoir les forces en action qui contribuent à la création de ces antiques monstres galactiques.

    « La modélisation a montré que les jeunes galaxies ont eu moins de temps pour fusionner avec d'autres », a déclaré le Dr Gupta. Ici, des galaxies spirales en collision. © Debra Meloy Elmegreen (Vassar College) et al. et l'équipe Hubble Heritage (AURA, STScI, Nasa)

    « La modélisation a montré que les jeunes galaxies ont eu moins de temps pour fusionner avec d'autres », a déclaré le Dr Gupta. Ici, des galaxies spirales en collision. © Debra Meloy Elmegreen (Vassar College) et al. et l'équipe Hubble Heritage (AURA, STScI, Nasa) 

    Les grandes galaxies mangent les plus petites

    En analysant la façon dont les gaz se déplacent dans les galaxies, a déclaré le Dr Gupta, il est possible de découvrir la proportion d'étoiles fabriquées à l'intérieur, et la proportion d'étoiles « cannibalisées », provenant donc des petites galaxies phagocytées par les plus grosses. « Nous avons constaté que dans les galaxies massives éloignées (environ 10 milliards d'années-lumière de nous), les éléments bougent dans de nombreuses directions différentes, cela démontre que de nombreuses étoiles en leur sein ont été acquises de l'extérieur. En d'autres termes, les grandes galaxies mangent les plus petites. »

    Ceci dit, parce que la lumière prend du temps à voyager à travers l'Univers, les galaxies plus éloignées sont vues avec un décalage temporel, laissant entrevoir le début de leur existence. L'équipe du Dr Gupta a remarqué que l'observation et la modélisation de ces galaxies lointaines ne révèlent que très peu de variations dans leurs mouvements internes.

    « Nous avons dû comprendre pourquoi les grandes galaxies plus anciennes mais plus proches étaient tellement plus désordonnées que les plus jeunes et plus éloignées », a déclaré le Dr Kim-Vy Tran, basé à l'UNSW (University of New South Wales) de Sydney. « L'explication la plus probable est que pendant les milliards d'années qui se sont écoulées, les galaxies survivantes ont grossi en incorporant des galaxies plus petites. La modélisation a montré que les jeunes galaxies ont eu moins de temps pour fusionner avec d'autres », a déclaré le Dr Gupta.

    L'équipe de recherche - comprenant des scientifiques d'autres universités australiennes ainsi que des institutions aux États-Unis, au Canada, au Mexique, en Belgique et aux Pays-Bas - a effectué sa modélisation sur un ensemble de simulations spécialement conçu appelé « IllustrisTNG ». Il s'agit donc d'un projet international pluriannuel visant à construire une série de grands modèles cosmologiques de la formation des galaxies. Le programme est si important qu'il doit fonctionner simultanément avec plusieurs supercalculateurs les plus puissants du monde.

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/galaxie-grosses-galaxies-deviennent-encore-plus-grosses-80753/?fbclid=IwAR39r5hBA_MnwjxbePG7wooQ828yU8kYD6pHPXVjNC1cQ_7jB_oR8rnrKvc#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 28.04.2020: Actualité de l'astronomie / Les galaxies en rotation seraient apparues plus tôt que prévu dans l'Univers.

    Les galaxies en rotation seraient apparues plus tôt que prévu dans l'Univers

     

    Adrien Coffinet

    Journaliste scientifique

     

     

     

     

    De nouveaux résultats du programme Alpine montrent que des galaxies en forme de disques en rotation pourraient avoir existé en grand nombre dans l'Univers plus tôt que ce que l'on pensait jusqu'à présent.

    Le programme Alpine, de son nom complet l'Alma Large Program to Investigate C+ at Early Times (littéralement le Grand programme d'Alma pour étudier le C+ dans les premiers temps), est la première étude multilongueurs d'onde des ultraviolets aux ondes radio de galaxies lointaines qui ont existé entre 1 et 1,5 milliard d'années après le Big Bang (décalage vers le rouge entre 4 et 6). Ce programme, qui implique des scientifiques du monde entier, utilise les données obtenues grâce à 70 heures d'observation du ciel avec l'Atacama Large Millimeter/submillimeter Array (Alma), au Chili, ainsi que des observations antérieures obtenues par divers autres télescopes, dont le Very Large Telescope aussi au Chili, l'observatoire W.-M.-Keck à Hawaï et les télescopes spatiaux Hubble et Spitzer.

    DC-818760, ensemble de trois galaxies probablement sur une trajectoire de collision. Comme toutes les galaxies du programme Alpine, il a été imagé par différents télescopes. Cette approche « multilongueurs d'onde » permet aux astronomes d'étudier en détail la structure de ces galaxies. Le télescope spatial Hubble, qui observe en lumière visible (représentée en bleu ici), révèle des régions de formation active d'étoiles non masquées par la poussière ; le télescope spatial Spitzer, qui observe en infrarouge (représenté en vert), montre l'emplacement d'étoiles plus anciennes qui sont utilisées pour mesurer la masse stellaire des galaxies ; et Alma, qui observe dans le domaine radio (représenté en rouge), trace le gaz et la poussière, ce qui permet de mesurer la formation d'étoiles cachée par la poussière. L'image du haut combine la lumière des trois télescopes. La carte des vitesses en bas montre le gaz dans les galaxies tournantes qui s'approche (en bleu) ou s'éloigne (en rouge) de nous. © Gareth Jones & Andreas Faisst (Alpine collaboration) ; Alma (ESO/NAOJ/NRAO); Nasa/STScI ; JPL-Caltech/IPA

    DC-818760, ensemble de trois galaxies probablement sur une trajectoire de collision. Comme toutes les galaxies du programme Alpine, il a été imagé par différents télescopes. Cette approche « multilongueurs d'onde » permet aux astronomes d'étudier en détail la structure de ces galaxies. Le télescope spatial Hubble, qui observe en lumière visible (représentée en bleu ici), révèle des régions de formation active d'étoiles non masquées par la poussière ; le télescope spatial Spitzer, qui observe en infrarouge (représenté en vert), montre l'emplacement d'étoiles plus anciennes qui sont utilisées pour mesurer la masse stellaire des galaxies ; et Alma, qui observe dans le domaine radio (représenté en rouge), trace le gaz et la poussière, ce qui permet de mesurer la formation d'étoiles cachée par la poussière. L'image du haut combine la lumière des trois télescopes. La carte des vitesses en bas montre le gaz dans les galaxies tournantes qui s'approche (en bleu) ou s'éloigne (en rouge) de nous. © Gareth Jones & Andreas Faisst (Alpine collaboration) ; Alma (ESO/NAOJ/NRAO); Nasa/STScI ; JPL-Caltech/IPA 

    L'étude du programme Alpine

    Alpine utilise en particulier Alma pour observer la signature de l'ion C+, c'est-à-dire du carbone une fois ionisé, à une longueur d'onde de 158 micromètres, dans l'infrarouge lointain. En effet, lorsque la lumière ultraviolette des jeunes étoiles frappe des nuages de poussière, du C+ est produit. Lorsque les galaxies tournent sur elles-mêmes, les ions C+ présents dans le gaz de la galaxie tournent avec. En mesurant le décalage Doppler des raies d'émission de ces ions, il est alors possible de déterminer la rotation de ces galaxies. L'équipe du programme a ainsi étudié 118 galaxies lointaines, non seulement pour mesurer leur rotation, mais aussi pour en déterminer d'autres caractéristiques comme la densité de gaz et le nombre d'étoiles formées.

    Des disques en rotation lointains

    Le relevé a permis de révéler des galaxies déformées en rotation en train de fusionner, ainsi que des galaxies qui semblent avoir une forme spirale parfaitement lisse. Environ 15 pour cent des galaxies observées avaient une rotation douce et ordonnée, telle qu'attendue de galaxies spirales. Cependant, les auteurs notent que les galaxies pourraient ne pas être des galaxies spirales mais des disques en rotation avec des grumeaux. Des observations avec la prochaine génération de télescopes spatiaux permettront de déterminer la structure détaillée de ces galaxies.

    Andreas Faisst, scientifique à l'Infrared Processing and Analysis Center (Ipac, un centre d'astronomie à Caltech) et un des chercheurs principaux d'Alpine, précise : « Nous trouvons des galaxies en rotation bien ordonnées à ce stade très précoce et assez turbulent de notre Univers. Cela signifie qu'elles ont dû se former par un processus en douceur de collecte de gaz et ne sont pas encore entrées en collision avec d'autres galaxies, comme d'autres galaxies l'ont fait. ».

    Collage de 21 galaxies imagées par le programme Alpine. Les images sont basées sur la lumière émise par le C+. Ces données montrent la variété des différentes structures galactiques déjà en place moins de 1,5 milliard d'années après le Big Bang (notre univers a 13,8 milliards d'années). Certaines de ces images contiennent en fait des galaxies en train de fusionner : par exemple, dans la rangée du haut, le deuxième objet en partant de la gauche est en fait trois galaxies en train de fusionner. D'autres galaxies semblent être plus harmonieusement ordonnées et pourraient être des spirales : un exemple clair est la galaxie complètement à gauche dans la deuxième rangée. Notre galaxie, la Voie lactée, est montrée à l'échelle pour aider à visualiser la petite taille de ces jeunes galaxies. La barre en bas à droite correspond à 30 kiloparsecs, soit environ 100.000 années-lumière. © Michele Ginolfi (Alpine collaboration) ; Alma (ESO/NAOJ/NRAO) ; Nasa/JPL-Caltech/R. Hurt (Ipac)

    Collage de 21 galaxies imagées par le programme Alpine. Les images sont basées sur la lumière émise par le C+. Ces données montrent la variété des différentes structures galactiques déjà en place moins de 1,5 milliard d'années après le Big Bang (notre univers a 13,8 milliards d'années). Certaines de ces images contiennent en fait des galaxies en train de fusionner : par exemple, dans la rangée du haut, le deuxième objet en partant de la gauche est en fait trois galaxies en train de fusionner. D'autres galaxies semblent être plus harmonieusement ordonnées et pourraient être des spirales : un exemple clair est la galaxie complètement à gauche dans la deuxième rangée. Notre galaxie, la Voie lactée, est montrée à l'échelle pour aider à visualiser la petite taille de ces jeunes galaxies. La barre en bas à droite correspond à 30 kiloparsecs, soit environ 100.000 années-lumière. © Michele Ginolfi (Alpine collaboration) ; Alma (ESO/NAOJ/NRAO) ; Nasa/JPL-Caltech/R. Hurt (Ipac) 

    En combinant les données d'Alma aux mesures d'autres télescopes, dont le télescope Spitzer récemment mis hors service, qui ont spécifiquement aidé à mesurer la masse des galaxies, les scientifiques sont mieux en mesure d'étudier comment ces jeunes galaxies évoluent au fil du temps. « Comment les galaxies font-elles pour grossir autant et si rapidement ? Quels sont les processus internes qui les laissent grossir si rapidement ? Ce sont des questions auxquelles Alpine aide à répondre », explique Faisst. « Et avec le lancement prochain du télescope spatial James-Webb de 

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/galaxie-galaxies-rotation-seraient-apparues-plus-tot-prevu-univers-80755/?fbclid=IwAR3Dp7qqFSsMeqn3NKdOgDHnyLhyHV7g_2bz8aw8aNtlZrcZZ384kCuOAfE#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 7.03.2020: Actualité de l'astronomie / La Voie lactée est voilée à cause d'une collision en cours avec une autre galaxie.

    La Voie lactée est voilée à cause d'une collision en cours avec une autre galaxie

     

    Journaliste

    L’image contient peut-être : nuit

    Voilà des années que les astronomes se demandent pourquoi notre Voie lactée est déformée. Des données de la mission Gaia (ESA) suggèrent aujourd'hui que la distorsion observée pourrait être causée par une collision en cours avec une autre galaxie.

    Depuis la fin des années 1950, les astronomes savent que le disque de la Voie lactée n'est pas plat. Il est courbé vers le haut d'un côté et vers le bas de l'autre. Une forme qu'ils ont tenté d'expliquer par l'influence de champs magnétiques intergalactiques ou d'effets de halo de matière noire. Mais aujourd'hui, des chercheurs de l'Agence spatiale européenne (ESA) avancent une autre hypothèse. Cette forme particulière serait le résultat d'une collision galactique en cours.

    Ces chercheurs ont en effet analysé les données fournies par la mission Gaia. Une mission dédiée à la mesure de la position, de la distance et du mouvement des étoiles. Et ils y ont découvert que la déformation de la Voie lactée se déplace avec le temps. Un peu comme une toupie qui vacille autour de son axe. Les astronomes parlent de phénomène de précession.

    Surtout, la vitesse à laquelle la déformation évolue - elle ferait un tour de la Voie lactée en 600 à 700 millions d'années - est plus rapide que ce que des champs magnétiques intergalactiques ou un halo de matière noire pourraient produire. De quoi encourager les astronomes à chercher du côté d'un phénomène plus puissant. Comme une collision galactique.

    Le disque de notre Voie lactée oscille un peu comme une toupie. © Stefan Payne-Wardenaar, ESA

    Identifier la galaxie responsable

    La mission Gaia avait déjà mis au jour des preuves de collisions entre la Voie lactée et d'autres galaxies, dans un passé récent ou lointain. Celles-ci ont été observées dans les modèles de mouvement de grands groupes d'étoiles. Même des milliards d'années après le cataclysme. Les astronomes attendent désormais la prochaine publication de données - prévue plus tard cette année ainsi que l'année prochaine - pour préciser leurs résultats.

    Car ils ignorent encore quelle galaxie pourrait être responsable de la déformation de la nôtre. Peut-être la galaxie naine du Sagittaire, une galaxie en orbite autour de la Voie lactée. Elle est supposée avoir traversé notre Galaxie plusieurs fois déjà. Et elle pourrait être en train d'être absorbée par la Voie lactée.

    Mais pas de risque pour nous. « À l'endroit où se trouve notre Soleil, l'amplitude de la distorsion est faible », explique Eloisa Poggio, chercheuse à l'observatoire astrophysique de Turin (Italie) dans un communiqué de l'ESA. « Nos mesures concernent surtout les parties extérieures du disque galactique, à 52.000 années-lumière du centre galactique, voire plus. »

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/voie-lactee-voie-lactee-voilee-cause-collision-cours-autre-galaxie-79850/#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

     

  • LE 23.02.2020: Actualité de la météo,de l'astronomie et de la science/ Nouveaux indices qu’un trou noir géant se cache au centre de la Voie lactée.

    Nouveaux indices qu’un trou noir géant se cache au centre de la Voie lactée

     

    Journaliste

    Les trous noirs sont par définition plutôt difficiles à observer. Mais des chercheurs pensent aujourd'hui voir, dans les mouvements étranges d'un nuage de gaz, des indices de la présence d'un trou noir géant. Le tout dans le cœur de la Voie lactée.

     

    Capture trou noire 2

     

    La preuve formelle de l'existence de trous noirs géants n'a pas encore été faite. Mais quelques candidats ont été présentés par les astronomes. Il a ainsi été suggéré que plusieurs galaxies naines pourraient en abriter. Ou qu'il s'en cacherait au cœur de la Voie lactée. Et des chercheurs ont peut-être justement mis au jour un nouveau candidat dans notre Galaxie.

     

    Rappelons qu'il existe trois grandes catégories de trous noirs. Les astronomes appellent trous noirs de masse stellaire ceux dont la masse ne dépasse pas 100 fois la masse du Soleil. Pour entrer dans la catégorie des trous noirs supermassifs, un trou noir doit, en revanche, présenter une masse colossale de plus de 100.000 fois celle du Soleil. Entre les deux, autour de 1.000 à 100.000 masses solaires, se situeraient des trous noirs géants, que les astronomes qualifient aussi tout simplement d'intermédiaires.

    Et dans leur quête de ces objets insaisissables, l'attention de chercheurs de l'Observatoire astronomique national du Japon a été attirée par des mouvements inhabituels de nuages de gaz à proximité du centre de la Voie lactée. Les astronomes peinent encore à expliquer l'origine de tels nuages de gaz se déplaçant à grande vitesse. Parmi les hypothèses qu'ils avancent : celle que ces nuages orbitent autour d'objets quasi ponctuels de 10.000 fois la masse de notre Soleil.

    Pour étudier leur nuage de gaz, les chercheurs de l’Observatoire astronomique national du Japon ont exploité les capacités du Grand réseau d’antennes millimétrique/submillimétrique de l’Atacama (Alma) au Chili. © Alma (ESO, NAOJ, NRAO)

    Pour étudier leur nuage de gaz, les chercheurs de l’Observatoire astronomique national du Japon ont exploité les capacités du Grand réseau d’antennes millimétrique/submillimétrique de l’Atacama (Alma) au Chili. © Alma (ESO, NAOJ, NRAO) 

    Un résultat qui demande confirmation

    Les chercheurs imaginent donc que l'objet responsable de ces étranges mouvements de gaz au cœur de la Voie lactée pourrait n'être autre qu'un trou noir géant dormant. Un trou noir qui ne dévore pas de matière. Un trou noir qui n'est trahi par aucun rayonnement détectable. Il s'agirait ni plus ni moins que du cinquième candidat trou noir géant dans le centre de notre Galaxie.

    Un objet de 10.000 fois la masse du Soleil

    C'est plus précisément en étudiant HCN-0.085-0.094, un nuage de gaz se déplaçant à grande vitesse dans le centre de notre Galaxie, que les astronomes ont été alertés. Ce nuage se décompose en fait en trois amas de gaz. Et l'un d'entre eux semble tourbillonner - sans toutefois vouloir être accrété - autour d'un objet quasi ponctuel de 10.000 masses solaires.

    Pourtant, lorsque les astronomes pointent leurs instruments dans cette direction : rien. S'agit-il d'un trou noir géant ? Les chercheurs ne sont pas en mesure de l'affirmer avec certitude. Mais si c'était le cas, cela leur permettrait sans doute de mieux comprendre non seulement comment de tels trous noirs intermédiaires se forment - et même comment se forment les trous noirs supermassifs - ainsi que comment et en quelles proportions ils se répartissent dans la Voie lactée.

     

    CE QU'IL FAUT RETENIR

    • Au centre de la Voie lactée, un nuage de gaz semble tourbillonner autour d’un objet de 10.000 masses solaires.
    • Un objet qui reste invisible aux observations.
    • Les astronomes soupçonnent la présence d’un trou noir géant.

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/trous-noirs-nouveaux-indices-quun-trou-noir-geant-cache-centre-voie-lactee-61253/?fbclid=IwAR10yhMKd8n4dO5D1DVSg-lcpHFY51YkjSlnsRjQKZQyiSypZJtG-dKnYSk#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura