POLLUTION LUMINEUSE

  • LE 18.05.2020: Actualité de l'astronomie / Qu'est-ce que la pollution lumineuse ?

    Qu'est-ce que la pollution lumineuse ?

     

     

    la rédaction de Futura

     

     

    La pollution lumineuse est l'excès de lumière artificielle émise par les centres urbains. Il s'agit des lumières intérieures et extérieures des habitations et bâtiments, de la signalisation aérienne et maritime, ainsi que de l'éclairage public. D'où provient cette pollution lumineuse ?

    La pollution lumineuse éteindra-t-elle les étoiles ?  En l’espace de quelques décennies seulement, la lumière artificielle est devenue une cause de pollution. Elle menace non seulement d’éteindre nos étoiles. Mais pèse aussi de manière sensible sur la biodiversité. D’autant qu’elle pourrait bientôt ne plus venir exclusivement que de la terre ferme…  

    La pollution de l'environnement intervient lorsque l'homme provoque, directement ou indirectement, un effet négatif sur son équilibre. La pollution lumineuse constitue un polluant important pour notre planète. Elle a commencé avec l'arrivée du feu il y a plusieurs milliards d'années, et s'est accentué avec le temps et l'invention de l'électricité. Le premier éclairage public est apparu au 19ème siècle, et la lumière électrique a alors pris le dessus sur l'éclairage nocturne dans le monde entier.

    La pollution lumineuse émane majoritairement des grandes agglomérations. © alex9091 by Pixabay

    La pollution lumineuse émane majoritairement des grandes agglomérations. © alex9091 by Pixabay 

     

    Quels sont les conséquences de la pollution lumineuse ? 

    Les impacts causés par la pollution lumineuse sont nombreux. Elles affectent les cycles migratoires des oiseaux, en les désorientant et en les faisant s'écraser sur des bâtiments éclairés, par exemple. Elle affecte les enfants de certaines tortues de mer qui confondent la Lune avec les lumières de la ville et se dirigent alors dans la mauvaise direction.

    La pollution lumineuse nocturne attire également des insectes nuisibles, comme les moustiques. Enfin, elle gâche l'observation du ciel et de ses étoiles pour tous ceux d'entre nous qui habitent proches d'une grande ville. 

    La pollution lumineuse peut également provoquer des changements dans le métabolisme de nos cellules, par diminution de la production de mélatonine. Chez les êtres humains, ces changements dans le métabolisme peuvent impacter notre cycle de digestion, et engendrer des maladies telles que l'obésité, le diabète et certaines maladies cardiovasculaires.

     

    Quels sont les différents types de pollution lumineuse ?

    L'éblouissement 

    L'éblouissement se produit lorsqu'une lumière excessive n'est pas correctement protégée et brille horizontalement. Elle diminue alors la visibilité, causant un inconfort visuel et même une cécité momentanée. Par exemple, lorsque vous prenez un flash d'appareil photo dans les yeux, ou encore les pleins phares d'une voiture que vous croisez la nuit. 

    L’intrusion lumineuse

    Elle se produit lorsque l'éclairage envahit un espace qu'il n'est pas censé éclairer. Par exemple, lorsque la lumière d'un lampadaire ou de la maison d'un voisin envahit votre chambre, empêchant ainsi votre environnement de devenir sombre pendant la nuit et perturbant vos heures de sommeil.

    Lueur du ciel, ou « skyglow »

    Le Skyglow est la luminosité accumulée que les lumières artificielles émettent, et qui peut être vue depuis l'espace. Ce phénomène est plus important dans les zones à forte concentration de pollution atmosphérique. Par exemple, la luminosité de la ville de Los Angeles est visible à plus de 300 kilomètres de distance.

    Sur-illumination

    Ce sont des sources de lumière vives ou excessives qui peuvent causer de la confusion, des distractions voire des accidents. Ce fouillis lumineux est visible dans les villes, ou encore sur les routes où les feux sont mal positionnés, ce qui distrait ou gêne les conducteurs et peut provoquer des accidents. La ville de Las Vegas aux États-Unis, avec ses multiples éclairages nocturnes de casinos ou d'hôtels, est un exemple de fouillis de lumière. 

    Comment réduire la pollution lumineuse ?

    Contrairement à d'autres types de pollution, la pollution lumineuse peut facilement être évitée ou réduite. Certaines mesures ont déjà été prises. À Paris par exemple, entre 1h et 7h du matin, les lumières des magasins, des bureaux et des façades de la ville doivent toutes être éteintes. Seules les lumières des monuments touristiques, comme la Tour Eiffel, sont alors maintenus. 

    De plus, pour l'éclairage public, il est possible d'optimiser l'éclairage en diffusant de la lumière vers le bas plutôt que vers le haut ou horizontalement. Cela permet de gagner en puissance tout en consommant moins d'énergie

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/espace-quest-ce-pollution-lumineuse-12/?fbclid=IwAR0rR1w3szW-7NmMfOtXyymkn3Yn4yvWilNKdsTL5J6hnlL3AziS__Rf6Go#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • Le 27.11.2017 La pollution lumineuse ne cesse d'augmenter

    La lumière artificielle peut avoir des effets néfastes sur notre environnement, surtout la nuit. C'est pour cela qu'il est question de pollution lumineuse. Une publication récente montre que cette pollution s'accroît un peu partout dans le monde.

    Les étonnantes images de la Terre éclairée par les lumières humaines  Saisies par le satellite Suomi NPP, de la NOAA et de la Nasa, ces images sont les premières depuis 2012 à montrer la planète entière de nuit. Cette vidéo, qui montre la Terre comme si elle n'était jamais éclairée par le Soleil, dessine une carte étonnamment précise des grandes agglomérations du monde. Les zooms montrent l'Europe de l'Ouest, New York, la vallée du Nil… 

    En octobre dernier, Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire, annonçait la prochaine mise en œuvre de mesures pour protéger le ciel et l'écosystème nocturnes des méfaits de la pollution lumineuse. Il faut dire qu'il y a urgence : la surface du globe artificiellement éclairée la nuit a augmenté de 2,2 % chaque année entre 2012 et 2016. Et l'intensité de l'éclairage artificiel a progressé de 1,8 % par an sur la même période. Ce sont les conclusions d'une étude menée par des chercheurs du centre GFZ de recherche géophysique de Potsdam (Allemagne) à partir d'images satellite.

    Rappelons que si l'on parle de pollution lumineuse, c'est que, la nuit notamment, la lumière artificielle peut avoir des effets néfastes sur notre environnement. Elle en a aussi sur notre santé. Ainsi, elle peut perturber notre cycle circadien et notre horloge biologique. Elle peut également perturber la dormance des végétaux.

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    Sur cette photo de Milan, prise la nuit depuis la Station spatiale internationale (ISS), les quartiers éclairés par des LED (au centre) sont au moins aussi lumineux que ceux restant éclairés par de la lumière plus classique (en périphérie). Le ratio de lumière bleue apparaît bien supérieur au centre, ce qui laisse craindre des impacts accrus sur la santé et l’environnement. © Nasa, ESA

    Sur cette photo de Milan, prise la nuit depuis la Station spatiale internationale (ISS), les quartiers éclairés par des LED (au centre) sont au moins aussi lumineux que ceux restant éclairés par de la lumière plus classique (en périphérie). Le ratio de lumière bleue apparaît bien supérieur au centre, ce qui laisse craindre des impacts accrus sur la santé et l’environnement. © Nasa, ESA 

    La technologie LED mise en cause

    L'inquiétude est d'autant plus grande que les résultats obtenus par les chercheurs allemands pourraient être sous-estimés. Les nouveaux éclairages LED émettent en effet beaucoup de lumière bleue. Or, l'instrument utilisé pour cette étude est incapable de détecter cette lumière. Si certaines villes semblent aujourd'hui moins lumineuses sur les images satellite, elles l'apparaissent tout autant, voire plus, sur de simples photos prises depuis la Station spatiale internationale (voir ci-dessus).

    Préservation du ciel nocturne : des avancées prometteuses

    En cette Année Mondiale de la Biodiversité qui fait suite à l'Année Mondiale de l'Astronomie, la lutte contre la pollution lumineuse commence à porter ses fruits. Petit tour d'horizon des sujets de satisfaction pour les amoureux du ciel étoilé.

    Article de Jean-Baptiste Feldmann, paru le 12/08/2010

    Ces dernières décennies la pollution lumineuse a pris des proportions inquiétantes, comme on peut s'en rendre compte en découvrant les cartes réalisées par l'astronome amateur Frédéric Tapissier, membre de l'Avex. Pour répondre à une forte demande de sécurité, les installations destinées à éclairer lieux publics et voies de circulation se sont multipliées, encouragées par les producteurs d'électricité qui cherchaient à vendre une énergie plus abondante et moins chère la nuit. Depuis quelques années, l'ANPCEN (Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturnes) va à la rencontre des élus et du public pour montrer les méfaits de cet hyper éclairage.

    L'excès d'éclairage a des conséquences négatives sur l'Homme (trop de lumière nocturne est à l'origine de stress, de fatigue et de troubles du sommeil) mais également sur la faune et la flore (la régression ou la disparition de certaines espèces victimes du suréclairage a des conséquences sur toute la chaîne alimentaire). En tordant le cou à quelques idées reçues (notamment en matière de sécurité) et en montrant les économies que réalisaient les villes qui choisissaient un éclairage raisonné, l'ANPCEN peut aujourd'hui dresser un premier bilan positif : 30 communes françaises ont signé la charte de l'Association pour la protection du ciel et de l'environnement nocturnes, et de nombreuses autres sont engagées dans des programmes de modernisation des luminaires publics avec une réduction du temps d'éclairage.

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    Le lampadaire « boule », où comment gaspiller 60 % de l'éclairage qui n'est pas dirigé vers le sol ! © A. Le Gué, ANPCEN

    Le lampadaire « boule », où comment gaspiller 60 % de l'éclairage qui n'est pas dirigé vers le sol ! © A. Le Gué, ANPCEN 

    Quand nuit ne rime plus avec insécurité

    En 2006, l'autoroute A16 dans le nord de la France se retrouve plongée dans le noir définitivement : Etat et Région ne sont pas parvenus à se mettre d'accord pour payer la facture d'électricité. Depuis cette date, la Dirif (Direction des routes d'Île-de-France) constate que le nombre d'accidents et de victimes est en baisse de plus de 30 %, avec aucun tué depuis octobre 2008. Un résultat qui met à mal l'équation plus de lumière égale plus de sécurité mais qui est logique : dans l'obscurité les conducteurs roulent moins vite et sont plus vigilants... Forte de ce constat, la Dirif vient d'éteindre 130 kilomètres supplémentaires de tronçons routiers en Île-de-France et va continuer dans ce sens, l'objectif étant d'atteindre une baisse de 40 % de la consommation électrique sur l'ensemble du réseau de la région.

    De leur côté, les communes qui se sont engagées dans une gestion raisonnée de leur éclairage font toutes le même constat. Qu'ils aient choisi de baisser l'intensité lumineuse des lampadaires, d'en éteindre un sur deux ou de plonger leur commune dans le noir complet entre 3 et 5 heures par nuit, les élus sont unanimes pour reconnaître que ces dispositions n'ont pas diminué la sécurité, bien au contraire. Ils observent moins de cambriolages (les malfaiteurs n'aiment pas le noir), moins de tapage nocturne (les groupes bruyants se disloquent quand les éclairages s'éteignent) et moins d'accidents pour les mêmes raisons que celles évoquées dans le cas de l'A16.

    Sans compter l'aspect économique : à Joué-lès-Tours par exemple, seconde ville du département d'Indre-et-Loire, l'extinction des lumières 5 heures par nuit représente une économie annuelle de 150.000 euros, soit 50 % de la dépense électrique totale ! Comme le souligne l'ANPCEN, les projets de réduction de temps d'éclairage ne peuvent se concevoir que si on les accompagne d'une sensibilisation importante des élus et des habitants des communes concernées. Réunions publiques, périodes d'essai sur des secteurs géographiques limités, présentation du bilan et prise en compte des remarques des usagers : comme toujours la réussite de l'opération passe par le dialogue pour faire tomber préjugés et idées reçues.

    Grâce à son engagement, l'ANPCEN est également à l'origine de l'article 66 du Grenelle de l'environnement qui prévoit d'imposer des restrictions en vue de limiter l'émission de lumières artificielles et la consommation d'énergie qui en découle. Un cadre législatif qui vient en renfort des arguments de bon sens que chacun peut avancer pour mener chez lui la lutte contre la pollution lumineuse...

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