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LE 24.01.2020: Actualité de la météo,de l'astronomie et de la science/SpaceX : Elon Musk promet 1 million de personnes sur Mars en 2050!
- Par dimitri1977
- Le 24/01/2020
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SpaceX : Elon Musk promet 1 million de personnes sur Mars en 2050!
Rémy Decourt
Journaliste
Dans une série de tweets, Elon Musk a dévoilé ses plans de colonisation de Mars et expliqué comment envoyer un million de personnes sur la Planète rouge d'ici 2050. Pour peupler Mars, Musk prévoit d'utiliser 1.000 Starship qui seront lancés à chaque fenêtre de tir, environ tous les 26 mois. Comme à son habitude, le patron de SpaceX est un éternel optimiste, voire un peu trop en avance sur son temps !
Le 16 janvier, Elon Musk a surpris ses fans en dévoilant dans une série de tweets sa stratégie pour coloniser Mars. Il a notamment dévoilé un calendrier pour peupler la Planète rouge avec un million d'humains d'ici 2050.
Cette idée de faire de l'humanité une espèce interplanétaire n'est pas une lubie. Chez Musk, il s'agit simplement du « but de sa vie » et cela lui tient à cœur comme il l'a confié à Ashlee Vance dans l'excellent livre qu'il lui a consacré (Elon Musk, l'entrepreneur qui va changer le monde, paru chez Eyrolles en 2015). Elon Musk a toujours dit que c'est la raison pour laquelle il a fondé SpaceX en 2002 et pourquoi il s'est enrichi. Pour comprendre le raisonnement de Musk, il faut savoir qu'il craint que « l'humanité s'apprête à vivre des jours sombres, voire à disparaître du fait de l'avènement de l'intelligence artificielle et de robots de plus en plus intelligents ». Concernant Mars, son but est d'établir une colonie martienne pour préserver l'humanité qui dans un premier temps dépendrait de la Terre pour « survivre », puis au fil des années deviendrait autonome et finirait vraisemblablement par faire sécession.
Concept de ville martienne envisagée par SpaceX. © SpaceX
D’énormes flottes de vaisseaux spatiaux en route pour Mars
Pour transporter tout ce monde, Musk compte utiliser Starship, le futur système de transport spatial à tout faire de SpaceX, en cours de développement. Dans sa version habitée, ce véhicule sera capable de transporter une centaine de passagers à destination de Mars - ou d'horizons encore plus lointains - en étant capable d'atterrir en rétropropulsion. Dans sa version transport de fret, 100 tonnes de charges utiles pourraient être envoyées en orbite puis à destination de Mars.
Pour peupler Mars d'un million d'habitants, un seul véhicule ne suffira évidemment pas ! Mille Starship seront nécessaires. Ils seront construits au rythme d'une centaine chaque année pendant 10 ans et chaque véhicule aura une durée de vie de 20 à 30 ans. Mille de ces véhicules devraient donc être en service d'ici 10 ans. Selon les plans de Musk, pour quitter la Terre et rejoindre Mars, l'enjeu est de lancer tous les Starship, alors en service, à destination de Mars, lors des fenêtres de tir qui s'ouvrent tous les 24 à 26 mois ! C'est-à-dire quand Mars et la Terre sont au plus près, de façon à rendre le voyage plus court (60 millions de kilomètres).
Sans surprise, cet exercice de prospective devrait susciter un débat entre les partisans d'Elon Musk et ses détracteurs. Certains pointeront l'extravagance du personnage, quand d'autres expliqueront que le projet d'envoyer des hommes sur Mars ne peut être que le résultat d'une collaboration internationale, à plus forte raison s'il s'agit d'une colonisation. Il nous paraît très difficile pour une entreprise d'y parvenir seule, en raison notamment des coûts que cela implique et des nombreuses technologies qui restent à acquérir, notamment pour rejoindre Mars, et vivre et travailler en sécurité sur sa surface.
Cela dit, l'idée d'essayer de coloniser Mars, au cas où quelque chose tournerait mal sur Terre, est bien plus réaliste qu'elle n'y paraît.
Source: https://www.futura-sciences.com/
Lien: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/exploration-spacex-elon-musk-promet-million-personnes-mars-2050-79254/?fbclid=IwAR0ebF6LX2Vze5n4yV8lKzvdX38X5YbMeADqmKhZnd_w-XWyrgrj6RiJxDM#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura -
LE 23.01.2020: Actualité de la météo,de l'astronomie et de la science/Détection de la deuxième collision d’étoiles à neutrons : c’est confirmé !
- Par dimitri1977
- Le 23/01/2020
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Détection de la deuxième collision d’étoiles à neutrons : c’est confirmé !
La collaboration Ligo-Virgo vient de confirmer sa seconde détection d’une collision d’étoiles à neutrons. Elle précise les caractéristiques de ces deux astres, sources d’ondes gravitationnelles.
Pour la deuxième fois dans l’histoire de l’astronomie, l’un des événements les plus violents de l’Univers a été détecté. Une collision, ou fusion entre deux étoiles à neutrons. Survenu il y a environ 500 millions d’années, l’événement a engendré une déformation de l’espace et du temps. Celle-ci s’est propagée dans l’Univers sous forme d’ondes gravitationnelles pour enfin traverser la Terre, où les immenses interféromètres Ligo et Virgo l’ont détectée.
La collaboration scientifique a évalué la masse des deux corps impliqués dans le choc. Entre 1,12 et 1,68 fois la masse du Soleil pour l’un, et 1,61 et 2,52 pour l’autre. Des astres extrêmement denses puisque leur rayon avoisine à peine une dizaine de kilomètres. À l’heure actuelle, il n’est d’ailleurs pas totalement exclu qu’il s’agisse d’une collision entre deux trous noirs, de masse particulièrement faible. Une éventualité néanmoins très peu probable.
Des collisions à surveiller
Baptisée GW190425, la collision vient d’être annoncée publiquement. Mais comme l’indique cette désignation, c’est le 25 avril 2019 qu’elle a été détectée. « J’étais de garde ce jour-là, chargé du suivi de qualité des données de Virgo », témoigne Olivier Minazzoli, astrophysicien à l’observatoire de la Côte d’Azur. « Quand on est de garde, généralement avec une quinzaine d’autres scientifiques, on reçoit un appel automatique et un texto en cas de détection. Alors on se réunit le plus vite possible sur internet pour vérifier ensemble qu’il ne s’agit pas d’une fausse alerte. »
Car chaque détection est également transmise automatiquement à des dizaines d’équipes aux commandes de télescopes, désireuses d’interrompre leur programme pour se braquer sur la nouvelle source d’ondes gravitationnelles. « On fait vérifier chaque alerte par des humains pour qu’en cas de fausse alerte, l’on puisse rapidement indiquer aux autres astronomes qu’ils peuvent reprendre une activité normale », explique le membre de la collaboration Virgo.
La collision du 25 avril 2019 a bien passé ce test, mais aucun télescope n’aura pourtant pu en saisir la contrepartie électromagnétique — c’est-à-dire voir la lumière issue de la kilonova (1000 fois plus intense qu’une supernova) que l’explosion a engendrée. Tout simplement parce que… l’on ne sait pas dans quelle direction regarder.
Parmi les deux interféromètres Ligo, seul celui de Livingston en Louisiane était en fonctionnement. En Italie, le signal a également été perçu par Virgo, moins sensible que ses deux homologues américains. Une donnée qui a contribué à améliorer la localisation de la source. Ce fut malgré tout insuffisant, car il faut au moins trois détecteurs pour reconstruire géométriquement l’origine d’un signal. La fusion d’étoiles à neutrons du 17 août 2017, moins lointaine, demeure à ce jour le seul événement cosmique à avoir été vu au travers des deux prismes : gravitationnel et optique.
Ligo et Virgo rejoints par le japonais Kagra
Depuis leur mise en fonctionnement, respectivement en 2015 et en 2017, les observatoires Ligo et Virgo ont déjà détecté au total deux fusions d’étoiles à neutrons et dix fusions de trous noirs. L’interféromètre japonais Kagra a depuis rejoint la collaboration officiellement renommée LVK pour Ligo-Virgo-Kagra. Depuis décembre 2019, Kagra a même pris part à la troisième campagne d’observation « O3 » qui a débuté le 1er avril 2019 et doit durer un an.
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LE 23.01.2020: Actualité de la météo,de l'astronomie et de la science/L’étoile Bételgeuse a-t-elle touché le fond ?
- Par dimitri1977
- Le 23/01/2020
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L’étoile Bételgeuse a-t-elle touché le fond ?
Depuis plusieurs semaines, Bételgeuse n’est plus l’étoile la plus brillante de la constellation d’Orion. Victime d’une spectaculaire baisse de luminosité, elle pourrait retrouver son éclat bientôt.
Cela fait plusieurs semaines que les astronomes observent Bételgeuse avec plus d’assiduité que d’habitude. Cette supergéante rouge arrivée au stade ultime de son évolution avant son explosion en supernova était jusque-là neuvième étoile la plus brillante du ciel. Sa magnitude était en effet de 0,5, avec de légères variations. Mais depuis le début du mois de décembre 2019, les astronomes ont constaté une baisse très importante de son éclat. Actuellement, l’étoile distante de 640 années-lumière pointe en 23e place, juste derrière Régulus (dans le Lion) avec une magnitude voisine de 1,5.
Le 17 janvier 2020, depuis la région parisienne, l’astronome amateur Emmanuel Beaudoin (par ailleurs collaborateur régulier de Ciel & Espace) a pris cette photo de la constellation d’Orion. L’affaiblissement de Bételgeuse (située en haut au centre) est très nettement perceptible. On remarque qu’elle est plus faible que Rigel (de couleur blanche, en bas au centre) et même qu’Aldébaran (visible en haut à droite), étoile principale du Taureau, qui est, du coup, remontée de la 13e à la 12e place des étoiles les plus brillantes. Cette photo pourrait être l’une de celles qui montrent Bételgeuse à son éclat minimal. Car celui-ci devrait remonter progressivement…
Un nuage de poussière devant l’étoile ?
Les astronomes ne savent pas encore dire avec certitude qu’est-ce qui est à l’origine de cette baisse d’éclat de Bételgeuse, sans précédent depuis au moins 50 ans. Toutefois, l’hypothèse la plus probable est que l’étoile aurait relâché brusquement une partie de son enveloppe comme cela lui est déjà arrivé plusieurs fois. Le gaz ainsi éjecté se serait condensé en poussière qui agirait comme un voile entre l’étoile et la Terre. Une observation vient étayer cette théorie : dans la longueur d’onde de l’infrarouge, Bételgeuse. Pour Pierre Kervella, astronome à l’observatoire de Paris, « le fait que la luminosité soit stable en infrarouge est l'argument principal indiquant que de la poussière masque la lumière de l'étoile, mais que l'étoile elle-même n'a pas varié fortement. On sait que la poussière est transparente en infrarouge (longueur d'onde plus grande que les grains de poussière), mais qu'elle diffuse la lumière en visible (et particulièrement aux courtes longueurs d’onde). Elle est donc plutôt opaque en visible. Si l'étoile avait changé de taille (pulsation), ou bien de température (baisse de luminosité de surface) par exemple, cela aurait dû être observé à la fois en visible et en infrarouge. »
Une remontée d’éclat attendue
Actuellement, la baisse de luminosité de Bételgeuse semble s’être arrêtée. Et si c’est bien un nuage de poussière qui est à l’origine du phénomène, son éclat devrait progressivement remonter au cours des prochaines semaines. Pierre Kervella le suppose : « Une remontée est ce qui collerait le mieux au scénario de la formation de poussière. On pense que la poussière s'éloigne maintenant de l'étoile et donc la “fumée” va se dissiper. L'étoile devrait réapparaître progressivement et la forme de la courbe de lumière nous donnera des indications sur la densité et la vitesse de la poussière. » Il n’y a plus qu’à observer. Sans oublier qu’une surprise reste toujours possible : « Un nouvel épisode de perte de masse pourrait arriver et conduire à une nouvelle baisse de lumière. Il y a aussi du hasard dans cet évènement », conclut l’astronome.
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LE 23.01.2020: Actualité de la météo,de l'astronomie et de la science/Les dernières images de Cassini dévoilent les aurores de Saturne.
- Par dimitri1977
- Le 23/01/2020
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Les dernières images de Cassini dévoilent les aurores de Saturne
Céline Deluzarche
Journaliste
La sonde Cassini s’est désintégrée dans l’atmosphère de Saturne en septembre 2017. Mais elle n'a pas fini de nous délivrer les secrets de la planète géante, alors que les scientifiques continuent d'analyser ses dernières données. Des images des aurores de Saturne, « d'une résolution inédite », viennent ainsi d'être dévoilées dans deux études publiées dans Geophysical Research Letters et JGR: Space Physics.
Les aurores boréales, que l'on peut observer aussi sur Terre, sont dues à des perturbations du champ magnétique liées au vent solaire qui émet des particules énergétiques. Elles sont visibles essentiellement dans les régions polaires, au Nord et au Sud. Les aurores boréales de Saturne résultent du même phénomène, mais elles sont générées par des particules bien plus énergétiques et visibles uniquement dans l'ultraviolet en raison de l'atmosphère saturée en hydrogène.
Elles sont aussi bien plus dynamiques, avec des phénomènes de flash et de lumière pulsée. De nombreux mystères restent cependant à éclaircir sur ces aurores saturniennes. Les images montrent notamment de multiples arcs parallèles près de la surface, et une source de lumière extérieure à l'intensité variable. Cette dernière pourrait être provoquée par des électrons chauds éjectés de ses anneaux.
Image recomposée d’une aurore boréale de Saturne, à partir des observations de la sonde Cassini lors de sa descente vers la planète en août 2017. © Nasa, JPL-Caltech, Space Science Institute, A. Bader, Université de Lancaster
Source: https://www.futura-sciences.com/
Lien: https://www.futura-sciences.com/sciences/breves/saturne-dernieres-images-cassini-devoilent-aurores-saturne-1812/?fbclid=IwAR1vuhgulcZv8jvj9NTN6c4MSWOU3dAT2a91FNM_mbqj5KzFZQwQtcag1QE#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura -
LE 23.01.2020: Actualité de la météo,de l'astronomie et de la science/ Trous noirs supermassifs : on peut les étudier avec des échos de lumière.
- Par dimitri1977
- Le 23/01/2020
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Trous noirs supermassifs : on peut les étudier avec des échos de lumière
Laurent Sacco
Journaliste
La technique des échos de lumière est prometteuse pour mesurer notamment les masses et les vitesses de rotation des populations de trous noirs supermassifs. Pour la première fois, cette technique a été utilisée avec le télescope XMM-Newton de l'ESA pour étudier, avec succès, le trou noir au cœur de la galaxie IRAS 13224-3809.
Nous savons que les galaxies et les trous noirs supermassifs qu'elles abritent croissent de pair mais nous ne comprenons pas encore exactement pourquoi ni comment. On le sait parce que le rapport entre la masse d'un tel trou noir et celui de sa galaxie hôte est généralement le même. Si l'on veut donc comprendre comment ont évolué les galaxies et leurs populations d'étoiles, dont on sait également maintenant qu'elles développent généralement un cortège planétaire en naissant, il est nécessaire de mieux connaître les processus d'accrétion qui permettent à ces trous noirs d'avaler de la matière. Il reste encore du travail à faire pour les comprendre, aussi bien théorique qu'observationnel.
Les télescopes à rayons X comme l'États-unien Chandra, le Russe Spektr-RG et l'Européen XMM-Newton de l'ESA sont très utiles en ce qui concerne le versant observationnel. En effet, lorsque de la matière, par exemple sous forme de filaments froids d’hydrogène et d’hélium gazeux, tombe en direction de l'horizon des évènements d'un trou noir, elle forme d'abord un disque d'accrétion où le gaz spirale en direction de la surface du trou noir. Ce qui le conduit à s'échauffer à cause de processus de frottement liés à la viscosité du gaz. Les températures atteintes deviennent très élevées, le gaz s'ionise en produisant un plasma particulièrement turbulent, comme le montre la vidéo ci-dessous issue d'une simulation numérique savante. Plasma qui rayonne alors dans le domaine des rayons X.
La simulation réalisée montrant l'aspect du plasma tourbillonnant autour du trou noir supermassif de notre Galaxie commence par la vue d'un observateur autour de ce trou noir et l'effet de lentille gravitationnelle qu'il provoque sur le fond d'étoiles. Le temps est bien sûr accéléré. © J. Davelaar, T. Bronzwaer, D. Kok, Z. Younsi, M. Moscibrodzka, & H. Falcke BlackHoleCam, Radboud University Nijmegen, Goethe University Frankfurt
Ce plasma forme également l'équivalent de la couronne solaire étudiée dans le cas du Soleil en ce moment par la sonde Parker Solar Probe, et c'est de cette couronne associée au disque d'un trou noir qu'émanent les rayons X les plus énergétiques. Elle est constituée essentiellement d'électrons à une température de l'ordre du milliard de degrés.
Une méthode pour mesurer la masse et la rotation des trous noirs
Une équipe d'astrophysiciens vient de faire savoir via un article publié dans Nature Astronomy, et en accès libre sur arXiv, qu'elle avait utilisé XMM-Newton pour reconstituer la structure et la dynamique de la partie interne du disque d'accrétion juste autour du trou noir supermassif de la galaxie nommée IRAS 13224-3809 (une galaxie de Seyfert dans la constellation du Centaure à environ 1 milliard d'années-lumière de la Voie lactée). Et cela a permis d'en apprendre plus aussi bien sur le trou noir que sur son disque et sa couronne. La galaxie est connue comme étant l'une des sources de rayons X les plus variables du ciel, subissant des fluctuations de luminosité très importantes et rapides d'un facteur de 50 en quelques heures seulement.
Pour obtenir ce résultat, XMM-Newton a été utilisé pour mettre en pratique la méthode des échos de lumière qui avait déjà été employée pour étudier l'environnement d'un trou noir au cœur d'une galaxie, comme Futura l'expliquait dans le précédent article ci-dessous. Dans le cas présent, des flashs de lumière X issus de la couronne font briller avec un délai la partie interne du disque d'accrétion entourant le trou noir, là où la matière finit vraiment par tomber dedans. Cet écho est affecté par la structure de l'espace-temps autour du trou noir ainsi que par la structure du flot de plasma dans cette partie du disque. Les caractéristiques de la lumière réfléchie donnent alors accès notamment à des estimations de la masse et du moment cinétique du trou noir supermassif en rotation. On obtient aussi des informations sur l'environnement du trou noir que ne peut généralement pas donner avec les trous noirs supermassifs l'Event Horizon Telescope, parce que ces trous noirs sont trop lointains ou trop petits, à de rares exceptions comme dans le cas de M87*. Les chercheurs ont ainsi découvert que la taille de la couronne changeait rapidement, en quelques jours à peine.
Ces illustrations montrent l'environnement d'un trou noir alimenté en gaz ambiant tel que cartographié à l'aide de rayons X par le satellite XMM-Newton. © ESA
Pour rendre un peu plus concret le principe de la méthode appliquée, l'astrophysicien William Alston, de l'Institut d'astronomie de Cambridge, explique ainsi dans un communiqué de l'ESA que « Tout le monde a fait l'expérience de la façon dont l'écho de la voix sonne différemment selon que l'on parle dans une salle de classe ou dans une cathédrale - cela est simplement dû à la géométrie et aux matériaux de ces pièces, ce qui fait que le son se comporte et rebondit différemment. De manière similaire, nous pouvons observer comment les échos des rayonnements X se propagent au voisinage d'un trou noir afin de cartographier la géométrie d'une région et l'état d'un amas de matière avant qu'il ne disparaisse dans le trou noir. C'est un peu comme de l'écho-localisation cosmique. ».
Son collègue et coauteur Michael Parker, chercheur à l'ESA au Centre européen d'astronomie spatiale près de Madrid, en Espagne, ajoute lui toujours dans le même communiqué que : « L'image de l'Event Horizon Telescope a été obtenue en utilisant une méthode connue sous le nom d'interférométrie - une merveilleuse technique qui ne peut fonctionner que sur les très rares trous noirs supermassifs les plus proches de la Terre, tels que ceux de M87 et de notre Galaxie, la Voie lactée, parce que leur taille apparente dans le ciel est suffisamment grande... En revanche, notre approche est capable de sonder les quelques centaines de trous noirs supermassifs les plus proches qui consomment activement de la matière - et ce nombre augmentera considérablement avec le lancement du satellite Athena de l'ESA. ».
La mesure de la masse, du spin et des taux d'accrétion d'un grand échantillon de trous noirs devrait alors nous permettre de faire un nouveau bond en cosmologie pour comprendre l'évolution des galaxies. Athena sera mis en orbite au début des années 2030, au moment où la mission eLisa devrait aussi être opérationnelle et pouvoir commencer à nous donner également, via les ondes gravitationnelles, des renseignements sur les populations de trous noirs supermassifs.
CE QU'IL FAUT RETENIR
- La technique des échos de lumière est prometteuse pour mesurer notamment les masses et les vitesses de rotation des populations de trous noirs supermassifs.
- Pour la première fois, cette technique a été utilisée avec le télescope XMM-Newton de l'ESA pour étudier le trou noir au cœur de la galaxie IRAS 13224–3809 via ses émissions en rayons X.
- Alors que l'Event Horizon Telescope ne peut fonctionner que sur les très rares trous noirs supermassifs les plus proches de la Terre, la technique des échos de lumière est capable de sonder les quelques centaines de trous noirs supermassifs les plus proches qui consomment activement de la matière.
- On devrait apprendre de l'étude de cette population de trous noirs, notamment avec le télescope Athena X de l'ESA qui devrait être lancé à l'horizon des années 2030.
POUR EN SAVOIR PLUS
Les échos de lumière des trous noirs : une clé pour sonder le cœur des galaxies
Article de Laurent Sacco publié le 22/04/2008
Le centre des galaxies est un lieu empli de mystères. En particulier, les astrophysiciens ne comprennent pas bien les phénomènes à l'œuvre dans le tore de poussières entourant les trous noirs à l'origine des quasars. Grâce à la découverte de l'écho de lumière causé par un flash en rayons X et en ultraviolets, émis par l'un de ces trous noirs, les chercheurs sont en train d'en apprendre plus.
Un des événements les plus spectaculaires en astrophysique est celui causé par la disruption d'une étoile s'étant approchée trop près d'un trou noir. Les forces de marée commencent par déformer l'étoile en une sorte de ballon de rugby, l'allongent ensuite en forme de cigare puis l'aplatissent pour en faire une crêpe avant de la mettre intégralement en pièces (voir la figure 1). Une partie du gaz ainsi libéré se met à spiraler en direction du trou noir où il vient alimenter brutalement un disque d'accrétion en matière fraîche. Par frottement, la matière s'échauffe et rayonne en émettant un flash puissant de rayons ultraviolets et X.
Ce phénomène a fait l'objet de nombreuses études théoriques et à l'ordinateur, en particulier par l'astrophysicien et cosmologiste bien connu, Jean-Pierre Luminet. Il a aussi été observé ces dernières années, bien que rarement. A mesure que le flash s'éloigne du trou noir lui ayant donné naissance, cette bulle de lumière entre en interaction avec des nuages de matière interstellaire d'ordinaire peu lumineux et difficilement détectables. A son contact, ces nuages se mettent à briller et la lumière détectée sur Terre fournit de précieux renseignements sur leur localisation et les conditions physico-chimiques qui y règnent (voir la figure 2).
Malheureusement, ces événements étant rares et transitoires, il est difficile pour les astronomes de les observer et de profiter de cette fenêtre observationnelle que sont les échos de lumière.
Figure 1. Une étoile passant près d'un trou noir prend une forme de cigare avant d'être mise en pièces. Une partie de la matière chaude tombe dans le trou noir, l'autre est éjectée au loin. © Nasa/CXC/M Weiss
Un écho lumineux trop étrange
Stefanie Komossa du Max Planck Institute for extraterrestrial Physics à Garching (Allemagne) a eu de la chance. Elle et ses collègues étaient en train d'étudier une galaxie (portant le numéro SDSSJ0952+2143 dans le catalogue du Sloan Digital Sky Survey) lorsqu'ils ont repéré des caractéristiques anormales dans son spectre. Analysé en décembre 2007, ce dernier montrait la présence de très fortes raies d'émissions associées à des atomes de fer. En outre, rapporté à l'intensité d'émission des raies des atomes d'oxygène également détectées, le quotient obtenu était le plus élevé jamais observé pour le spectre d'une galaxie.
Pour les astrophysiciens, l'explication la plus probable est la suivante. Une étoile vient juste d'être détruite par le trou noir supermassif central et le flash de lumière produit est en train d'exciter les atomes présents dans le gaz interstellaire au centre de la galaxie. Mieux, les caractéristiques du spectre font penser que le flash voyage actuellement dans le tore moléculaire encerclant le disque d'accrétion du trou noir central. Une aubaine pour analyser ce qui s'y passe ! En outre, la présence de fortes raies d'émissions de l'atome d'hydrogène fait penser qu'il s'agit des débris de l'étoile encore en train d'être avaler par le trou noir central.
Si ces hypothèses se confirment, les astrophysiciens viennent de découvrir une clé pour explorer plus profondément ce qui se passe dans les noyaux actifs de galaxie (AGN) et comprendre la physique de l'accrétion de la matière autour des trous noirs supermassifs.
Source: https://www.futura-sciences.com/
Lien: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronomie-trous-noirs-supermassifs-on-peut-etudier-echos-lumiere-15325/?fbclid=IwAR1m2eXKq4K896PudW28fV7PsJHznYe5PkW3AK0jcvkxUSRQHlLK-cFGa6E#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura