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Actualité de l'astronomie du 31.12.2020 / Quadrantides : ne manquez pas la première pluie d'étoiles filantes de l'année 2021.
- Par dimitri1977
- Le 31/12/2020
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Quadrantides : ne manquez pas la première pluie d'étoiles filantes de l'année 2021
Par Joël Ignasse le 29.12.2020 à 14h43
Observables du 28 décembre au 12 janvier, les étoiles filantes des Quadrantides vont atteindre leur intensité maximale le 3 janvier 2021.
Deux étoiles filantes de l'essaim des Quadrantides traversent le ciel étoilé dans le désert des Mojaves, en Californie, le 5 janvier 2012.
WALLY PACHOLKA / LEEMAGE VIA AFP
Certes, le mois de janvier n'est pas celui où l'on rêve d'attendre de longues minutes dehors. Mais les plus courageux auront tout intérêt à braver le froid le 3 janvier 2021. En pointant ses yeux en direction du nord-est, il sera peut-être possible d'apercevoir quelques dizaines d'étoiles filantes. Les premières de 2021.
A l'origine des Quadrantides, une comète disparue
Contrairement à d'autres essaims connus, comme les Léonides ou les célèbres Perséides, les Quadrantides proviennent d'une comète éteinte qui, dans son parcours autour du Soleil, a laissé des poussières dans son sillage. Chaque année, entre le 28 décembre et le 12 janvier, la Terre les traverse. Ces poussières entrent en collision avec notre atmosphère à près de 150.000 km/h. Leur vaporisation et l'ionisation de l'air sur leur chemin provoquent le phénomène d'étoiles filantes. Selon l'International Meteor Organization, en cette année 2021, "les Quadrantides devraient connaître un pic d'activité vers 14h30 heure universelle le 3 janvier", soit vers 15h30, heure de Paris. Les heures suivantes (après le coucher du Soleil à 17h) offriront une occasion magnifique pour observer d'impressionnantes étoiles filantes, à condition de braver le froid mais aussi d'avoir la chance de résider dans une région épargnée par les nuages.
LIRE AUSSICARTE DU CIEL DE JANVIER 2021 : NE MANQUEZ PAS L'HEXAGONE D'HIVER
Rien de mieux que les yeux pour observer
Pour observer le ciel, rien de mieux que d'utiliser ses yeux, particulièrement pour tenter d'apercevoir des étoiles filantes. En effet, seul l'œil offre une vision "grand angle" qui restituera l'ampleur du phénomène, explique l'Association française d'astronomie (AFA). Pour mieux distinguer les planètes et les constellations, des jumelles, une lunette ou un petit télescope peuvent être utiles. Attention toutefois aux éblouissements si vous tentez une observation de nuit : dans l'obscurité la pupille se dilate mais une simple torche, des phares de voitures ou un va-et-vient entre zones sombres et zones éclairées perturbent la vision nocturne.
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Actualité de l'astronomie du 31.12.2020 / Une fusée Soyouz place en orbite un satellite d'observation militaire français.
- Par dimitri1977
- Le 31/12/2020
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Une fusée Soyouz place en orbite un satellite d'observation militaire français
Par Sciences et Avenir avec AFP le 30.12.2020 à 11h27
Un nouveau satellite d'observation militaire français, CSO-2, a été placé en orbite basse mardi 29 décembre par une fusée Soyouz. Celui-ci aura une mission d'"identification" à très haute résolution d'opérations militaires menées par les forces ennemies. Il pourra notamment repérer des armes stockées dans un pick-up depuis le ciel.
Une fusée Soyouz décolle du pas de tir de Sinnamary en Guyane, le 18 décembre 2019.
AFP/ARCHIVES - JODY AMIET
Une fusée Soyouz a placé avec succès en orbite mardi 29 décembre 2020 le satellite d'observation militaire français CSO-2, selon une retransmission sur le site d'Arianespace. Le lanceur a décollé à l'heure prévue - 13h42 heure de Kourou, 17h42 à Paris - et a rempli sa mission en lâchant le satellite sur son orbite après une mission de 59 minutes.
Le tir, initialement prévu lundi, avait dû être repoussé d'un jour en raison de vents d'altitude défavorables. Covid oblige, son succès a été fêté par des coups de coude dans la salle de contrôle du pas de tir de Sinnamary en Guyane française.
Identifier des armements légers
CSO-2, d'une masse de 3.562 kg au décollage, va travailler pendant dix ans sur une orbite basse de 480 kilomètres d'altitude, depuis laquelle il pourra identifier par exemple un armement léger. Il fournira des images "à très haute résolution dans les domaines visible et infrarouge, par temps clair, diurne ou nocturne", selon un communiqué du Centre national d'études spatiales (Cnes), qui en est le maître d'ouvrage avec la Délégation générale de l'armement.
C'est l'un des trois satellites de la constellation CSO (composante spatiale optique) visant à remplacer les satellites militaires d'observation Hélios 2A et Helios 2B, respectivement lancés en 2004 et 2009, et toujours opérationnels. Cette constellation fournit des images utiles pour le renseignement, permettant par exemple d'évaluer des forces ennemies, le ciblage, en fournissant des coordonnées de géolocalisation précises, et des données géographiques détaillées sur des théâtres d'opération.
"Un vrai saut générationnel"
Construit par Airbus Defense and Space France, avec un instrument optique fourni par Thales Alenia Space, il représente avec CSO-1 "un vrai saut générationnel", a dit à l'AFP Paul Arberet, chef du projet CSO au Cnes. CSO-1, lancé en décembre 2018 est positionné à 800 kilomètres d'altitude, tout comme le sera CSO-3, dont le lancement est prévu fin 2021. Ces deux derniers sont affectés à des missions dites de "reconnaissance", alors que CSO-2, positionné plus bas, aura une mission d'"identification".
Si la résolution de ses instruments optiques est classifiée, "son positionnement à mi-distance offrira une résolution deux fois plus importante" que CSO-1 et CSO-3, permettant d'"identifier un armement sur un pick-up", explique à l'AFP M. Arberet. Les données de la constellation de satellites CSO sont accessibles à des partenaires européens (Allemagne, Belgique, Italie, Suède) via des accords bilatéraux avec la France. La Suisse est sur le point de rejoindre cette communauté d'utilisateurs.
Soyouz gagne le ciel depuis le Centre spatial européen de Kourou, en Guyane française, le 18 mahttps://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/data/une-fusee-soyouz-place-en-orbite-un-satellite-d-observation-militaire-francais_150452i 2017. Crédits : AFP/Archives-Jody Amiet
Si CSO-1 et CSO-2 ont été lancées avec l'aide d'une fusée russe, CSO-3 le sera avec le lanceur Ariane-6, selon Stéphane Israël, PDG d'Arianespace, société chargée de la commercialisation des vols de Soyouz. "Progressivement, les futures fusées européennes Ariane 6 et Vega C prendront le relai pour les missions institutionnelles européennes" , a-t-il dit à l'AFP.
La France a engagé un effort pour muscler sa présence militaire dans l'espace et prévoit d'y consacrer 4,3 milliards d'euros dans le cadre de sa loi de programmation militaire 2019-2025. La ministre de la Défense Florence Parly a annoncé en juin 2019 le lancement d'études pour les futures générations de satellites militaires. L'un de ces programmes, baptisé "Iris", aura vocation à succéder aux satellites de la constellation CSO. Un autre programme, du nom de "Céleste", prendra le relais des satellites CERES de renseignement d’origine électromagnétique (ROEM). Les différentes composantes de cette présence et des moyens pour la protéger sont regroupés dans un commandement militaire de l'espace, dont la création a été annoncée par le président Emmanuel Macron en juillet 2019.
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Actualité de la Science du 30.12.2020 / L'île de Madagascar est en train de se morceler en plusieurs petites îles.
- Par dimitri1977
- Le 30/12/2020
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L'île de Madagascar est en train de se morceler en plusieurs petites îles
Par Joël Ignasse le 27.11.2020 à 14h18
L'Île Rouge n'en sera plus une d'ici quelques millions d'années.
Relevés GPS de surface à Madagascar.
RINA ANDRIANASOLO
Le continent africain se sépare lentement en plusieurs grands et petits blocs tectoniques le long du système du rift est-africain ce qui a des répercussions jusqu'à Madagascar qui elle-même se divisera également en îles plus petites.
Le sud et le centre de l'île de Madagascar se déplacent dans deux directions différentes
Une nouvelle étude de la complexe répartition et évolution des plaques tectoniques africaines menée par Sarah Stamps du Département de Géoscience de Virginia Tech et publiée dans la revue Geology a conduit à cette conclusion. Pour y arriver, les géologues ont effectué des relevés GPS de surface en Afrique de l'Est, à Madagascar et sur plusieurs autres îles de l'océan Indien. Et ils ont constaté que l'île de Madagascar était en train de se morceler : le sud porté par la plaque Lwandle se détache du reste de l'île tandis que le centre porté par la plaque Somalienne se déplace dans une autre direction.
Une séparation à un rythme de quelques millimètres par an
Le reste de l'île est également sujet à un complexe processus de division qui s'étend jusqu'aux Comores, situées dans l'océan Indien entre l'Afrique de l'Est et Madagascar, et qui s'achèvera par la formation d'archipels. Ce n'est toutefois pas pour les prochaines années... La séparation se fait à un rythme très lent, quelques millimètres par an. Les grands bouleversements prévus n'auront pas lieu avant quelques millions d'années quand l'écartement des terres donnera naissance à de nouveaux océans. En attendant, ce travail permettra de mieux appréhender l'activité sismique et volcanique récente et en cours dans les Comores.
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Actualité de l'astronomie du 29.12.2020 / La Terre en 2020 : 13 événements vus de l'espace.
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- Le 29/12/2020
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La Terre en 2020 : 13 événements vus de l'espace
Rémy Decourt
Journaliste
Publié le 28/12/2020
En cette fin d'année, la rédaction de Futura vous propose une rétrospective en images de 13 actualités marquantes de la Terre, vues depuis l'espace.
L'année 2020 n'a pas manqué d'événements dignes d'intérêt, qu'il s'agisse du premier confinement de la Covid-19 qui a mis à l'arrêt le monde entier, des développements nucléaires en Iran, des manifestations du mouvement politique Black Lives Matter, de la marée noire à l'Ile Maurice ou plus proche de nous de la tempête Alex qui a ravagé plusieurs villages des Alpes-Maritimes. La fin d'année a également connu son lot d'actualités plus ou moins dramatiques avec la destruction du radiotélescope d'Arecibo et le périple d'un iceberg gigantesque.
Planet, spécialise de l'imagerie satellite et leader de l'observation de la Terre, a photographié avec sa flotte de 150 petits satellites ces événements marquants qui ont façonné cette année historique et difficile. Au cœur de sa mission, rendre l'imagerie satellite visible, accessible et exploitable ; Planet fournit ses données aux médias, aux ONG et aux premiers intervenants pour promouvoir la transparence et donner au monde un meilleur aperçu des événements mondiaux au fur et à mesure de leur déroulement.
13 faits marquants parmi les dizaines de milliers qui se sont produits tout au long de l'année
À Wuhan, épicentre de l'épidémie de la Covid-19 qui s'est propagée tout autour de la Planète, des mesures de confinement très strictes ont permis de quasiment éradiquer le virus. Comme le montrent ces deux images images satellites, la circulation a fortement diminué pendant la période de confinement.
Le quartier d'une des gares de Wuhan.
VOIR AUSSIVu de l'espace, le monde avant et depuis le confinement
Les images satellites haute résolution de la constellation SkySat de Planet révèlent l'étendue des dégâts survenus à la suite d'une frappe de missile iranien début janvier sur la base base aérienne d'Al-Asad (Janvier 2020). © 2020 Planet Labs, Inc.
Comme les compagnies aériennes, les opérateurs de croisière ont également été contraints de cesser leurs activités partout dans le monde. Aux 80 % de la flotte mondiale d'avions clouée au sol, s'ajoute aussi la totalité des paquebots de croisière contraints de jeter l'ancre en pleine mer. Une partie de la flotte des paquebots de croisière de MSC ont été stationnés à proximité de sa réserve marine Ocean Cay MSC Marine Reserve (Bahamas). © 2020 Planet Labs, Inc.
Des pétroliers défient les sanctions américaines. En utilisant les données satellites de Planet, la société de recherche maritime TankerTrackers a pu attraper quatre pétroliers qui avaient manipulé leurs données de suivi pour cacher des visites secrètes dans les eaux iraniennes, où ils ont collectivement récupéré des millions de barils de pétrole (juin 2020). © 2020 Planet Labs, Inc.
Manifestations Black Lives Matters : la fresque murale Black Lives Matter, peinte dans les rues de Washington D.C., est captée par les satellites SkySat de Planet. Alors que les demandes de justice sociale atteignaient de nouveaux sommets dans tout le pays, les images satellites montraient clairement le message jaune vif dans la rue menant à la Maison Blanche à Washington (juin 2020). © 2020 Planet Labs, Inc.
Un satellite de la constellation Planet a pris en photo un sous-marin nucléaire chinois en train de pénétrer dans le système de grottes sous-marines d’une base secrète Yulin de la Marine chinoise. Cette base est située sur l’île de Hainan (août 2020). © 2020 Planet Labs, Inc.
En Californie, l'été 2020 a été terrible. L'État a été la proie d'incendies géants qui se sont formés à partir d'une multitude de feux déclenchés par des milliers d'éclairs qui ont ensuite fusionnés en « complex », terme employé par Cal Fire, l'agence en charge de la gestion des incendies en Californie. L'image satellite montre « l'Apple Fire » qui a ravagé l’est de la Californie (août 2020). © 2020 Planet Labs, Inc.
Fin juillet 2020, le navire Wakashio s'est échoué au large de l'île Maurice et, malgré les efforts des autorités, environ 800 tonnes de fioul se sont déversées dans l'océan (août 2020). © 2020 Planet Labs, Inc.
Explosion dans le port de Beyrouth. Les images satellites ont aidé à mieux comprendre l'origine de cette explosion massive qui s'est produite dans le port de Beyrouth et à montrer l'étendue des dégâts (août 2020). © 2020 Planet Labs, Inc.
Tempête Alex. Les pluies diluviennes de la tempête Alex, qui ont touché les Alpes-Maritimes et le nord de l'Italie, ont provoqué des inondations d'une intensité rarement vue, notamment dans les vallées de la Vésubie et de la Roya. L'image montre la ville de St-Martin confrontée à une crue qui a tout emporté sur son passage (octobre 2020). © 2020 Planet Labs, Inc.
L'iceberg A-68A, le quatrième plus grand iceberg jamais enregistré, a fait craindre d'entrer en collision frontale avec l'île de Georgie du Sud. Finalement, il s'est disloqué avant d'entrer en collision avec l'île et tous ses fragments ont évité l'île de Georgie du Sud (décembre 2020). © 2020 Planet Labs, Inc.
Construction d’une installation souterraine en Iran. L'Iran reconstruit la principale installation nucléaire souterraine après sa destruction en juillet. Le New York Times et Jeffrey Lewis du Middlebury Institute of International Studies ont utilisé l'imagerie satellite Planet pour identifier le nouvel emplacement probable de l'installation souterraine au sud du site nucléaire de Natanz (décembre 2020). © 2020 Planet Labs, Inc.
Le 1er décembre dernier, le radiotélescope d'Arecibo (Porto Rico) s'est effondré. Cet observatoire, qui fonctionnait depuis près de 60 ans, a notamment été utilisé pour communiquer avec d'hypothétiques extraterrestres (décembre 2020). © 2020 Planet Labs, Inc.
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Actualité de l'astronomie du 29.12.2020 / Cette météorite trahit l’existence d’un très grand astéroïde inconnu.
- Par dimitri1977
- Le 29/12/2020
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Cette météorite trahit l’existence d’un très grand astéroïde inconnu
Adrien Coffinet
Journaliste scientifique
Publié le 28/12/2020
La composition d'un morceau de la météorite Almahata Sitta, arrivée sur Terre il y a 12 ans, indique que son corps parent était un astéroïde à peu près de la taille de Cérès, le plus gros objet de la ceinture principale d'astéroïdes, et formé en présence d'eau sous des températures et pressions intermédiaires.
Le Système solaire est peuplé de millions d'astéroïdes, restes de sa formation il y a 4,6 milliards d'années. La plupart se trouvent dans ladite Ceinture principale d'astéroïdes, entre les orbites de Mars et de Jupiter. Divers événements, tels que des collisions, peuvent les briser et en éjecter des fragments à travers le Système solaire interne. S'ils atteignent la Terre, ils produisent un météore en traversant l'atmosphère et, s'ils atteignent le sol, des météorites. Ces rochers venus du ciel renferment des informations importantes sur leur origine et leur histoire ; leur étude nous permet donc d'en apprendre plus sur la formation, la structure, la composition et l'évolution de notre système planétaire.
Parmi les météorites trouvées sur Terre, l'une d'elles a la particularité d'être issue du tout premier astéroïde détecté et suivi dans l'espace avant sa chute sur Terre. C'est Almahata Sitta, reste du petit astéroïde 2008 TC3, qui a atteint notre planète le 7 octobre 2008 dans le nord du Soudan. De cet astéroïde d'environ quatre mètres de large pour 80 tonnes, environ 600 fragments, pour une masse totale d'environ 10,5 kilogrammes, ont pu être retrouvés au sol. Une équipe de scientifiques, dirigée par le Southwest Research Institute, a pu analyser un échantillon de 50 milligrammes provenant de l'un de ces fragments.
Le 28 février 2009, Peter Jenniskens trouve sa première météorite provenant de 2008 TC3 après un voyage de 29 kilomètres. © Nasa, Seti, P. Jenniskens.
Une météorite pas comme les autres
« Les météorites chondrites carbonées (CC) enregistrent l'activité géologique au cours des premières étapes du Système solaire et donnent un aperçu de l'histoire de leurs corps parents, explique Vicky Hamilton, scientifique du Southwest Research Institute et première autrice d'un article publié dans Nature Astronomy décrivant cette recherche. Certaines de ces météorites sont dominées par des minéraux, ce qui témoigne d'une exposition à l'eau à des températures et pressions basses. La composition d'autres météorites indique un échauffement en l'absence d'eau. Les preuves de métamorphisme en présence d'eau dans des conditions intermédiaires étaient pratiquement absentes, jusqu'à maintenant ».
Vicky Hamilton détaille : « nous avons monté et poli le petit fragment [qui nous a été alloué] et avons utilisé un microscope infrarouge pour examiner sa composition. L'analyse spectrale a identifié une gamme de minéraux hydratés, en particulier l'amphibole, qui indique des températures et des pressions intermédiaires et une période prolongée d'altération aqueuse sur un astéroïde parent mesure entre 400 et 1.100 miles [entre 640 et 1.800 kilomètres] de diamètre ».
Une météorite originaire d'un astéroïde inconnu
Rares sont les astéroïdes qui, à notre époque, sont aussi gros. Le plus gros astéroïde actuel est la planète naine Cérès, avec 940 kilomètres de diamètre moyen, et seuls trois autres astéroïdes (Vesta, Pallas et Hygie) dépassent les 400 kilomètres de diamètre.
Les amphiboles sont rares dans les météorites CC et n'avaient jusqu'alors été identifiées que sous forme de trace dans la météorite d'Allende, tombée au Mexique en 1969. Ryugu et Bennu, les astéroïdes explorés respectivement par les sondes Hayabusa2 (Jaxa) et Osiris-Rex (Nasa), ont des spectres compatibles avec les météorites CC altérées aqueusement, ce qui suggère que ces deux astéroïdes diffèrent de la plupart des météorites connues en termes de leur état d'hydratation et des preuves de processus hydrothermaux à grande échelle à faible température.
Image en électrons rétrodiffusés (contraste de numéro atomique) de AhS 202. Les zones plus claires représentent des numéros atomiques plus élevés. © Hamilton et al. 2020, Nature Astronomy
Selon Hamilton, qui fait également partie de l'équipe scientifique de la sonde américaine, « si la composition des échantillons de Hayabusa-2 et Osiris-Rex diffère de ce que nous avons dans nos collections de météorites, cela pourrait signifier que leurs propriétés physiques les empêchent de survivre aux processus d'éjection, de transit et d'entrée dans l'atmosphère terrestre, au moins dans leur contexte géologique d'origine. Cependant, nous pensons qu'il y a plus de matériaux de chondrite carbonée dans le Système solaire que ce que représentent nos collections de météorites ».
CE QU'IL FAUT RETENIR
En 2008, le petit astéroïde 2008 TC3 a percuté la Terre, produisant la météorite Almahata Sitta.
Une équipe de chercheurs a pu analyser un petit échantillon d'Almahata Sitta et ainsi en étudier la composition.
Celle-ci nous indique que le corps parent d'Almahata Sitta était un astéroïde à peu près de la taille de Cérès, le plus gros objet de la Ceinture principale d'astéroïdes, et formé en présence d'eau sous des températures et pressions intermédiaires.