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Actualité de l'astronomie du 29.12.2020 / Des astronomes ont déterré « une relique stellaire » qui raconte le passé de la Voie lactée.
- Par dimitri1977
- Le 29/12/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Des astronomes ont déterré « une relique stellaire » qui raconte le passé de la Voie lactée
Nathalie Mayer
Journaliste
Publié le 29/12/2020
Les archéologues ne sont pas les seuls à fouiller le monde à la recherche de traces du passé. Les astrophysiciens le font aussi. Et cette fois, c'est en direction du centre de la Voie lactée qu'ils ont débusqué un fragment fossile qui pourrait bien les aider à raconter l'histoire de notre Galaxie.
Plus de 40 ans que les astronomes voyaient en Liller 1 un amas globulaire un peu comme les 150 autres qu'abrite la Voie lactée. Il lui voyait tout de même une particularité. Liller 1 est quasiment situé dans le plan galactique, à proximité du centre de notre Galaxie. Mais aujourd'hui, des chercheurs de l’université de Bologne (Italie) affirment qu'il constitue en réalité ce qui reste de l'un des amas stellaires géants qui, il y a environ 12 milliards d'années, ont fusionné pour former le renflement central de la Voie lactée.
“Une relique stellaire“
« Nos résultats montrent sans équivoque que Liller 1 est bien plus complexe qu'un simple amas globulaire. C'est une relique stellaire », raconte Francesco Ferraro, astronome, dans un communiqué de l’université de Bologne. Un fragment fossile du bulbe galactique « dans lequel est imprimée l'histoire de la formation de la Voie lactée. »
Il y a quelques années déjà, ces mêmes chercheurs avaient montré que les caractéristiques de Terzan 5 ne correspondaient pas à celles d'un amas globulaire. Une curieuse anomalie, à cette époque. Mais avec la découverte faite sur Liller 1 aujourd'hui, les astronomes semblent bien montrer qu'il existe une classe de systèmes stellaires qui n'avait pas encore été identifiée jusqu'à présent.
Sur cette image, les localisations de Terzan 5 et de Liller 1, au cœur de la Voie lactée. © F.R. Ferraro, C. Pallanca, Université de Bologne
Relire l’histoire de la Voie lactée
C'est grâce à une combinaison de données de l'observatoire Gemini South (Chili) et du télescope spatial Hubble que cette découverte a été rendue possible aujourd'hui dans l'une des régions les plus opaques de la Voie lactée. Une région dans laquelle d'épais nuages de poussière rendent la lumière des étoiles jusqu'à 10.000 fois plus faible qu'elle ne l'est en réalité. « Les images combinées de Gemini et d'Hubble nous ont fourni une vue claire et détaillée sur les étoiles de Liller 1 », confirme Cristina Pallanca, astronome à l'université de Bologne.
Ce qui a étonné les chercheurs, c'est qu'au sein de ces structures -- Liller 1 et Terzan 5 -- cohabitent deux populations stellaires très différentes. Des étoiles très anciennes d'une part. Formées il y a environ 12 milliards d'années. Et des étoiles beaucoup plus jeunes d'autre part. D'un âge compris entre 1 et 2 milliards d'années pour Liller 1 et d'environ 4,5 milliards d'années pour Terzan 5. « Des populations riches en fer et concentrées dans les régions centrales, conformément à un scénario d'auto-enrichissement », explique Barbara Lanzoni, chercheur. De quoi prouver, donc, que ces structures se sont formées au moment de la formation de la Voie lactée et qu'elles ont pu, par la suite, déclencher des évènements de formation d'étoiles.
VOIR AUSSIGalaxie : la généalogie de la Voie lactée révèle une grosse surprise
« Maintenant, nous devons continuer à creuser encore plus profondément. Grâce à ces "découvertes fossiles", nous pouvons enfin commencer à lire l'histoire de la Voie lactée. Et qui sait, peut-être devrons-nous repenser nos connaissances sur la formation du bulbe galactique », conclut Francesco Ferraro.
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Actualité de l'astronomie du 28.12.2020 / l'astronaute européen Matthias Maurer nous parle de sa future mission à bord de la Station spatiale.
- Par dimitri1977
- Le 28/12/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Cosmic Kiss : l'astronaute européen Matthias Maurer nous parle de sa future mission à bord de la Station spatiale
Rémy Decourt
Journaliste
Publié le 24/12/2020
En 2021, deux astronautes européens séjourneront à bord de la Station spatiale internationale. Après Thomas Pesquet qui s'envolera au printemps 2021, Matthias Maurer rejoindra le complexe orbital à l'automne 2021. Il prendra la suite du Français pour une mission d'une durée d'au moins six mois. Aux États-Unis pour s'entraîner, Matthias Maurer nous parle de sa mission et comment elle va aider le retour de l'Homme sur la Lune et préparer les voyages à destination de Mars.
Alors que Thomas Pesquet se prépare pour sa seconde mission à bord de la Station spatiale internationale, sa doublure, l'astronaute européen de nationalité allemande Matthias Maurer a officiellement été désigné pour un premier vol en 2021. Originaire du Saarland dans le sud-ouest de l'Allemagne, Matthias Maurer est issu de la même promo que Thomas Pesquet. Très francophile, il est, entre autres, diplômé en sciences des matériaux de l'EEIGM de Nancy.
Son départ est prévu à l'automne 2021 pour une mission d'une durée d'environ six mois durant lesquels il réalisera des travaux scientifiques et des opérations pour le compte de chercheurs et de partenaires internationaux du monde entier. Il rejoindra le complexe orbital à bord d'un véhicule Crew Dragon de SpaceX en compagnie des astronautes de la Nasa, Raja Chari et Thomas H. Marshburn. Il sera alors le second astronaute européen à voler à bord d'un véhicule commercial.
Cosmic Kiss, la première mission de Matthias Maurer à bord de la Station spatiale Internationale. © ESA
Une mission baptisée « le baiser cosmique »
Matthias Maurer décrit sa mission, baptisée « le baiser cosmique » (Cosmic kiss en anglais), comme une « déclaration d'amour pour l'espace ». Ce baiser cosmique « symbolise le lien particulier que la station établit entre les habitants de la Terre et le cosmos », explique-t-il. « Il traduit également la valeur du partenariat dans l'exploration de la Lune et de Mars, ainsi que la nécessité de respecter, de protéger et de préserver la nature de notre Planète, alors que nous sommes en quête d'un avenir durable sur Terre. »
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Il y a avant tout le grand rêve de voler dans l’espace, de voir la Terre de l’extérieur et de voir le monde dans sa globalité
« Il y a avant tout le grand rêve de voler dans l'espace, de voir la Terre de l'extérieur et de voir le monde dans sa globalité toutes les 90 minutes, de flotter tout librement, sans gravité. C'est la combinaison de tout cela qui me motive à aller dans l'espace. » Dans le cadre de cette mission, Matthias Maurer réalisera une très grande variété d'expériences scientifiques à caractère médical et scientifique qui toucheront de nombreux domaines, comme les sciences de la vie, la santé, la croissance des plantes, la mécanique des fluides, le comportement des matériaux ainsi que la démonstration de nouvelles technologies et la réalisation de programmes à destination des communautés universitaires et scolaires. Certaines de ces expériences serviront à préparer les prochaines étapes de l'exploration qui mèneront les Hommes sur La Lune et Mars.
Le saviez-vous ?
Lors de son temps libre à bord de la Station spatiale, Matthias Maurer a prévu de réaliser des activités dont certaines seront partagées sur les réseaux sociaux. Deux lui tiennent particulièrement à cœur. Après ses études, l’astronaute a réalisé un tour du monde et souhaite « photographier depuis l’espace chaque étape réalisée et les mêmes lieux visités lors de ce tour du monde ». Enfin, « rendre la pareille » à Lucas Parmitano qui a été le premier DJ de l'espace, le temps d'un court set destiné à une nuit électro organisée sur un bateau de croisière à Ibiza. « À l’époque j’étais en soutien au sol. »
Sans surprise, les expériences liées à la physique des matériaux intéresseront particulièrement Matthias Maurer, qui a étudié la science et le génie des matériaux dans quatre universités européennes. Et notamment celles qui lui permettront de « développer de nouveaux matériaux et alliages plus performants » avec des retombées très concrètes sur Terre. « Ils pourront être utilisés dans la construction de moteurs d'avions et de voitures afin de les rendre plus légers, avec à la clé une consommation d'énergie pour les faire fonctionner. »
Préparer l'Homme à vivre et travailler en autonomie dans l'espace
La santé des astronautes est un sujet de préoccupation majeur et plusieurs expériences médicales et physiologiques sont prévues pour préparer au mieux les futurs voyages à destination de la planète Mars. Malgré la multitude d'expériences sur les effets de la microgravité sur la santé des astronautes déjà réalisées, il faut savoir que ces expériences prennent beaucoup plus de temps que celles menées sur Terre. Elles durent en général entre trois et cinq ans, car il faut récolter les données de plusieurs astronautes si l'on veut obtenir un résultat significatif au niveau statistique. D'où la répétition des expériences médicales d'une mission à une autre. C'est notamment vrai pour le risque d'ostéoporose, une maladie qui entraîne une détérioration de la densité et de la force des os et qui peut « constituer un obstacle majeur aux vols de longue durée, notamment ceux à destination de Mars ». Aujourd'hui, les mesures préconisées pour prévenir et contenir ce risque « pourraient ne pas s'avérer suffisantes », rappelle Matthias Maurer, et donc « le risque de se fracturer un membre une fois arrivé à destination est bien réel ».
D'autres voies sont à l'étude pour élaborer de nouvelles contre-mesures, voire de nouveaux traitements, en « complément des traditionnels exercices physiques qui rythment l'activité quotidienne des astronautes à bord de l'ISS », par exemple « une meilleure alimentation ». L'absence de gravité a aussi des « effets indésirables sur la vue des astronautes » qui peut se traduire par « une perte d'une partie de leur vision ». Lors de son premier séjour à bord de l'ISS, Thomas Pesquet avait reconnu ressentir que sa vue avait diminué dans l'ISS. Ces problèmes de vision sont pris très au sérieux en prévision des voyages à destination de Mars. Dans les cas les plus extrêmes, le « risque est qu'un astronaute arrive aveugle à destination ». N'oublions pas que les études menées pour la santé des astronautes et les efforts de recherche « contribuent et contribueront toujours, à prévenir et à traiter l'ostéoporose sur Terre et les myopathies par exemple ».
Matthias Maurer : « Contrairement à Elon Musk qui croit que notre futur est dans l’espace et semble convaincu que la Terre est condamnée et souhaite que l’Homme devienne une civilisation spatiale et une espèce multiplanétaire, je pense, au contraire, que notre Planète doit rester notre lieu de vie et qu’il faut la préserver. Cette conquête de l'espace ne doit pas se faire avec l'objectif de trouver une Terre de substitution. Mars ne sera pas notre deuxième planète. La nôtre est là, menacée par nos activités, et il faut faire en sorte de la protéger. Néanmoins, je suis d’accord avec lui sur d’autres points. Nous devons devenir une espèce multiplanétaire car il y a tellement à apprendre dans l’espace. Mais aller dans l’espace, ce n’est pas simple et il faut maîtriser une technologie plus avancée qu’elle ne l’est aujourd’hui. Selon moi, la stratégie de SpaceX qui s’appuie sur la réutilisation est la bonne si l’on veut vraiment explorer l’espace. » © ESA, P. Carril
Pour vivre et travailler sur la Lune et Mars, voire sur un astéroïde, la maîtrise d'un certain nombre de nouvelles technologies sera nécessaire, dont celles qui nous permettront d'exploiter et d'utiliser les ressources in situ. Dans ce contexte, le programme Artemis de la Nasa, qui prévoit l'installation d'un camp de base au pôle Sud, sera riche d'enseignement. « Il déterminera l'avenir de l'exploration humaine ! » Si sur la Lune on ne « parvient pas à démontrer qu'il est possible d'utiliser les ressources lunaires pour soutenir une présence humaine, aucune agence spatiale ne s'engagera dans un voyage humain à destination de Mars ». Une des expériences que réalisera Matthias Maurer doit démontrer que l'on peut construire des infrastructures en dur, à partir du régolithe lunaire. « On souhaite démontrer que du régolithe lunaire peut être à la base de la fabrication additive qui, aujourd'hui, utilise essentiellement des polymères. »
Pour pouvoir vivre en autonomie sur la Lune et sur Mars, il sera également nécessaire de recycler au maximum l'air, les déchets et l'eau. À bord de l'ISS, l'eau consommée est issue à 80 % du recyclage de la transpiration, des urines et autres eaux souillées. Pour améliorer ce taux, une expérience doit « permettre d'améliorer le taux de recyclage de l'air et de l'eau à bord de l'ISS et nous souhaitons bientôt arriver à 92 % ». Cette technologie développée pour l'ISS est aussi de nature à améliorer la qualité de vie sur Terre en « l'adaptant pour le recyclage des eaux dans les régions terrestres qui en manquent, voire pour des systèmes de purification ».
Les astronautes européens Matthias Maurer et Thomas Pesquet devant l'étage principal et réutilisable d'un Falcon 9 de SpaceX. © ESA
Un entraînement a minima pour voler à bord du Crew Dragon et préserver ses secrets
Sans surprise, l'entraînement des astronautes pour voler à bord du Crew Dragon est « très différent de celui nécessaire pour Soyouz ». En raison de la conception du Soyouz, qui date de la fin des années 1960, l'apprentissage à son utilisation « était très mécanique, car un vol Soyouz peut être manuel de A à Z si nécessaire ». A contrario, la préparation au Crew Dragon est plutôt de type « logiciel ». On passe d'une époque à une autre « où il nous faut apprendre quoi faire quand un logiciel "bugue", plutôt qu'à savoir comment piloter un véhicule à partir d'une multitude de boutons ». La période d'entraînement est aussi plus courte. « À bord de Crew Dragon c'est la technologie qui fait tout ! », au point que le pilote ne « pilote pas vraiment, se contentant de surveiller et confirmer les décisions de l'ordinateur de bord. »
Thomas Pesquet et Matthias Maurer seront de « simples » passagers à bord du Crew Dragon. Cela peut surprendre, mais les entreprises SpaceX et Boeing souhaitent initialement se concentrer sur le succès des missions et « éviter la bureaucratie autour des questions de transfert de technologies aux étrangers et d'exposition de secrets industriels » que les deux astronautes auraient pu approcher dans le cadre d'exercices plus poussés, comme ceux nécessaires pour devenir pilote ou commandant de bord.
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Actualité de l'astronomie du 28.12.2020 / Solar Orbiter : que nous disent les premiers résultats sur la physique du Soleil ?
- Par dimitri1977
- Le 28/12/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Solar Orbiter : que nous disent les premiers résultats sur la physique du Soleil ?
Adrien Coffinet
Journaliste scientifique
Publié le 24/12/2020
Les derniers résultats de Solar Orbiter montrent que la mission établit les premiers liens directs entre les événements à la surface du Soleil et ce qui se passe dans l'espace interplanétaire autour de la sonde. Ils donnent également de nouvelles perspectives sur les « feux de camp » solaires, la météorologie spatiale et les comètes en désintégration.
Les scientifiques de Solar Orbiter sont contents et ont de quoi l'être au vu des résultats obtenus avec la sonde de l'Agence spatiale européenne, lancée le 10 février dernier.
Solar Orbiter a dix instruments scientifiques répartis en deux groupes : six télescopes de télédétection, qui regardent le Soleil et sa couronne, ainsi que quatre instruments in situ, qui mesurent pour leur part les particules de vent solaire autour de la sonde ainsi que ses champs magnétique et électrique. Le 15 juin, la sonde a effectué son premier passage au plus près du Soleil, à seulement 77 millions de kilomètres, presque deux fois plus près de notre étoile que la Terre. Ses instruments ont alors enregistré des données.
Du vent solaire, des feux de camp et une comète
Les données de Solar Orbiter ont permis de déterminer la région source du vent solaire qui frappe la sonde et d'identifier cette « empreinte » dans les images de télédétection. Dans un exemple étudié en juin 2020, l'empreinte est vue au bord d'une région appelée « trou coronal », où le champ magnétique du Soleil atteint l'espace, permettant au vent solaire de circuler. Cette cartographie est la plus précise qui a pu être faite à ce jour.
Solar Orbiter a également obtenu de nouvelles informations sur les « feux de camp » du Soleil, de minuscules éruptions à la surface de notre étoile. L'existence de ces éruptions était pressentie depuis longtemps, mais il n'y avait jusqu'à présent aucun moyen de voir des événements aussi petits. C'est important car on suppose que ces nanoéruptions sont responsables du chauffage de la couronne solaire. Les données de l'instrument Spice (Spectral Imaging of the Coronal Environment) de Solar Orbiter, conçu pour révéler la vitesse du gaz à la surface du Soleil, a montré qu'il existe effectivement des événements à petite échelle dans lesquels le gaz se déplace à une vitesse significative, mais la recherche d'une corrélation avec les feux de camp n'a pas encore été faite.
Image à haute résolution, prise par l'Extreme Ultraviolet Imager (EUI) de Solar Orbiter, avec le télescope HRIEUV le 30 mai 2020. Le cercle en bas à gauche représente la Terre à l'échelle. La flèche montre un des « feux de camp » repérés à la surface du Soleil. © Solar Orbiter/EUI Team/ESA & Nasa; CSL, IAS, MPS, PMOD/WRC, ROB, UCL/MSSL
Outre les objectifs scientifiques prévus de Solar Orbiter, la sonde a été utile pour des études fortuites. Peu de temps après le lancement de la sonde, il a été remarqué qu'elle traverserait les deux queues de la comète C/2019 Y4 (Atlas). Solar Orbiter n'a pas été conçue pour une telle rencontre, mais les experts de la mission ont veillé à ce que tous les instruments in situ l'enregistrent. La comète s'est désintégrée avant que la sonde ne s'en rapproche, mais heureusement ça n'a pas empêché Solar Orbiter de voir des signatures dans les données de la comète Atlas. Cependant, au lieu d'un fort croisement de queue unique, la sonde a détecté de nombreux épisodes dans les données magnétiques, ainsi que de la poussière irrégulière, probablement libérée de l'intérieur de la comète lorsqu'elle s'est divisée en de nombreux petits morceaux.
Météo spatiale furtive
Solar Orbiter a mesuré le vent solaire pendant une grande partie de son temps dans l'espace, enregistrant un certain nombre d'éjections de particules du Soleil. Le 19 avril, une éjection de masse coronale (ÉMC) particulièrement intéressante, partie du Soleil le 14 avril, a balayé Solar Orbiter alors qu'elle était à environ 120 millions de kilomètres de notre étoile. Cet événement a été aussi observé par la sonde BepiColombo, qui se trouvait alors près de la Terre, et l'observatoire solaire Stereo, qui était alors environ 90 degrés « derrière » la Terre sur son orbite et regardait directement à travers la zone de l'espace que l'ÉMC a traversée. De son côté, l'observatoire solaire Soho, à 1,5 million de kilomètres de la Terre en direction du Soleil, l'a à peine enregistrée. Cela place l'événement du 19 avril dans une classe rare d'événements météorologiques spatiaux appelés ÉMC furtives.
Détections multipoints d'une éjection de masse coronale. © ESA
Dans les années à venir, les opportunités de la science multipoint, c'est-à-dire basée sur des observations depuis plusieurs points, augmenteront. Solar Orbiter fera ainsi, par exemple, des mesures conjointes avec la sonde solaire Parker de la Nasa, cette dernière effectuant des mesures in situ depuis l'intérieur de l'atmosphère solaire tandis que Solar Orbiter prendra des images de la même région, donnant ainsi à la fois les détails et une vue d'ensemble.
En 2022, Solar Orbiter se rapprochera à moins de 48 millions de kilomètres de la surface du Soleil, soit plus de 20 millions de kilomètres plus près qu'en 2021.
CE QU'IL FAUT RETENIR
La sonde européenne Solar Orbiter, lancée en février dernier, établit les premiers liens directs entre les événements à la surface du Soleil et ce qui se passe dans l'espace interplanétaire autour de la sonde.
La sonde a également étudié le vent solaire, de toutes petites éruptions solaires baptisées « feux de camp », la météorologie spatiale ainsi que la désintégration d'une comète.
Solar Orbiter effectue certaines de ces mesures de façon conjointe avec d'autres sondes, un bel exemple de développement de la science multipoint.
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Actualité de l'astronomie du 28.12.2020 / En vidéo, les « sept minutes de terreur » qui attendent le rover Perseverance à son arrivée sur Mars.
- Par dimitri1977
- Le 28/12/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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En vidéo, les « sept minutes de terreur » qui attendent le rover Perseverance à son arrivée sur Mars
Xavier Demeersman
Journaliste
Publié le 26/12/2020
Dans moins de deux mois, le vaisseau transportant le nouveau grand rover de la Nasa Perseverance et le révolutionnaire Mars Helicopter Ingenuity va entrer dans l'atmosphère de Mars pour les déposer en douceur sur leur site d'exploration. Un moment où toutes les équipes de la mission retiendront leur souffle.
L'arrivée du rover Perseverance à la surface de Mars en quête de traces de vie anciennes ou actuelles sera un des plus grands moments de 2021. Une mission, rappelons-le, très ambitieuse tant sur le plan de la recherche en exobiologie, météorologie, environnement extraterrestre que celui de la préparation de l'installation des premiers êtres humains sur une autre planète.
VOIR AUSSIMars : des lacs étaient salés et probablement favorables à la vie
Pour l'instant, le super-rover à la pointe des technologies (célébré par le Time magazine, on en parle ici), encapsulé dans le vaisseau qui le conduit jusqu'à la Planète rouge, vogue paisiblement dans l'espace interplanétaire à une vitesse de quelque 85.000 km/h ! Les trois quarts de son voyage sont déjà accomplis (77 % ce 24 décembre) et il ne lui reste plus que 56 jours de vol (108 millions de kilomètres) avant d'apercevoir la terre rouge... Comme prévu, ce sera donc le 18 février que la machine va atterrir à l'intérieur du cratère Jezero, une destination bien entendu sciemment choisie par les équipes scientifiques de la mission pour son habitabilité passée, il y a plus de trois milliards et demi d'années, quand il faisait plus chaud à la surface de ce monde.
Le rover Perseverance dans les griffes du Sky Crane qui le transporte jusqu'à son site d'atterrissage prévu, le cratère Jezero. © Nasa, JPL-Caltech
Sept minutes de terreur !
Comme tous les engins qui veulent toucher le sol de Mars, Perseverance va devoir atterrir en douceur, et ainsi passer d'une vitesse de croisière supérieure à 50.000 km/h à zéro en très peu de temps. La méthode choisie pour cette séquence nommée EDL (entry, descent, and landing) est pratiquement la même que celle employée pour Curiosity, en août 2012. Elle a fait ses preuves.
La très belle animation ci-dessus présente l'enchaînement des différentes actions qui se dérouleront le jour J. Le moment le plus tendu sera bien sûr celui où la capsule plongera dans l'atmosphère jusqu'au terminus au sol quelques minutes plus tard. Un moment crucial pour la mission que la Nasa appelle, à juste titre, « sept minutes de terreur ! » (ici condensées en trois minutes dans la vidéo). Comme le centre de contrôle de Mars 2020 est sur Terre, à des centaines de millions de kilomètres de là, soit une dizaine de minutes-lumière, toutes les actions ont donc été orchestrées à l'avance et le cerveau du vaisseau n'aura plus qu'à jouer la partition qu'on lui aura transmise.
Déposé en douceur par le Sky Crane, Perseverance touche le sol de Mars. © Nasa, JPL-Caltech
Les principales étapes de l’atterrissage de Mars 2020
0:28 : Mars est en vue ! La capsule se sépare de son enveloppe de panneaux solaires.
0:40 : Le vaisseau qui transporte Perseverance entre dans l'atmosphère martienne. Il doit passer de 20.000 km/h à presque zéro en quelques minutes.
0:54 : Solidement attaché, le rover et son vaisseau sont conçus pour résister aux vibrations au cours de son voyage et la manœuvre périlleuse de la séquence EDL.
1:05 : le cratère Jezero n'est plus très loin. Le parachute supersonique est ouvert. Maintenant, la descente peut se faire à une vitesse réduite.
1:26 : la capsule s'ouvre, le rover a les pieds dans le vide. Quelques instants plus tard, l'engin qui va le porter se détache du vaisseau, lequel va aller s'écraser des centaines de mètres plus bas.
Aussitôt largué, le SkyCrane a allumé ses rétrofusées. C'est parti pour une petite balade au-dessus de la région où doit atterrir Perseverance.
2:03 : quand la zone d'atterrissage est en vue, à l'intérieur d'une ellipse de huit kilomètres, l'engin-porteur descend le rover avec les filins.
2:08 : quand Perseverance touche le sol, les filins sautent aussitôt. Le SkyCrane s'éloigne pour aller s'échouer dans un endroit qui ne met pas en danger le rover.
Perseverance est livré. Reste plus ensuite qu'à vérifier que tout est en état de fonctionnement. Puis viendront les premières images de son environnement, mais aussi de lui-même, afin de l'ausculter visuellement. Puis les premiers tours de roue, les premières mesures météo, le déploiement du petit hélicoptère révolutionnaire qui l'accompagne, etc.
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Actualité de l'astronomie du 20.12.2020 / Cette exoplanète « excentrique » met les astronomes sur la piste de l'introuvable planète 9.
- Par dimitri1977
- Le 20/12/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Cette exoplanète « excentrique » met les astronomes sur la piste de l'introuvable planète 9
Nathalie Mayer
Journaliste
Publié le 14/12/2020
Pour expliquer les orbites chaotiques de planètes naines aux confins du Système solaire, les astronomes envisagent depuis plusieurs années l'existence d'une « planète 9 ». Elle échappe toutefois toujours aux observations. Mais aujourd'hui, les chercheurs ont mis la main sur une exoplanète dont le comportement se rapproche de celui théorisé pour la « planète 9 ». De quoi apporter un peu plus de crédibilité à l'hypothèse.
Aux confins de notre Système solaire se joue une histoire étrange. Une série de planètes naines naviguent sur des orbites perturbées. Pour expliquer le phénomène, les astronomes ont avancé l'idée de l'existence dans la région d'une « planète 9 ». Une planète de 10 fois plus grande que la Terre, se déplaçant sur une orbite très excentrique. Mais qui reste hypothétique, car échappant toujours à toute observation.
Aujourd'hui, l'histoire pourrait avoir fait un pas vers son dénouement. Grâce à des données extrêmement précises recueillies par le télescope spatial Hubble et par la mission Gaia, des astronomes semblent avoir mis la main sur une exoplanète qui se comporte comme ils imaginent que la fameuse « planète 9 » pourrait le faire.
Elle porte le nom de HD 106906 b. Elle a été découverte en 2013, à 336 années-lumière de la Terre, du côté de la constellation de la Croix du Sud. Sa masse est estimée à quelque 11 fois celle de Jupiter. Ce qui est bien plus que la masse supposée de la « planète 9 ».
Ce qui rapproche cette exoplanète de la mystérieuse inconnue de notre Système solaire, c'est qu'elle orbite à une distance de sa paire d'étoiles hôtes de 737 unités astronomiques, soit 737 fois la distance entre la Terre et le Soleil ou 25 fois la distance entre Neptune et le Soleil ! Et les chercheurs montrent aujourd'hui que son orbite se révèle en plus très inclinée -- d'un angle compris entre 36 et 44° --, très excentrique -- avec une période de pas moins de 15.000 ans -- et externe au disque de débris qui entourent lesdites étoiles. De quoi montrer que l'hypothèse de la « planète 9 » est possible. Que de telles planètes éloignées peuvent exister et se former dans les 10 premiers millions d'années de la vie d'une étoile.
Cette image du télescope spatial Hubble montre une orbite possible de l’exoplanète baptisée HD 106906 b, en dehors du disque de débris circumstellaires — l’équivalent de notre ceinture de Kuiper — de son système. Ce disque est, lui-même, déformé, sans doute par des tiraillements gravitationnels induits par la planète. © Nasa, ESA, Meiji Nguyen/UC Berkeley, Robert De Rosa/ESO et Paul Kalas/UC Berkeley et SETI Institute
Le jeu des interactions gravitationnelles
Pour expliquer la configuration actuelle du système HD 106906, les astronomes se reposent sur des images obtenues par l'imageur de planètes Gemini (Chili) du disque de débris entourant les étoiles hôtes de l'étonnante exoplanète. Ils avancent que celle-ci a dû se former bien plus près de ses étoiles. À seulement trois fois la distance Terre-Soleil. Puis « quelque chose s'est produit très tôt -- des interactions gravitationnelles propres au système stellaire binaire -- qui a projeté la planète vers l'extérieur avant que des étoiles de passage -- les astronomes ont identifié trois candidates probables -- stabilisent son orbite et l'empêche de quitter son système d'origine », explique Paul Kalas, chercheur à l'université de Californie, dans un communiqué.
“ Comme une machine à remonter le tempshttps://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/exoplanete-cette-exoplanete-excentrique-met-astronomes-piste-introuvable-planete-9-84684/?fbclid=IwAR2il-TVQ9IBtWBh2HdfcQONn76RKMfeD2HpQVkpwdLYwmVjTKHR4Rz4_UY&utm_content=buffer04f4b&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura “
« C'est un peu comme si nous étions face à une machine à remonter le temps, qui nous permet de voir ce qui aurait pu se passer dans notre jeune Système solaire », ajoute-t-il dans le communiqué de l'équipe du télescope spatial Hubble. Des interactions avec Jupiter auraient en effet pu éjecter une planète vers l'extérieur. Mais avec une telle force qu'elle se serait probablement retrouvée à errer dans l'espace, comme une planète vagabonde. Sans l'intervention d'étoiles de passage qui pourrait l'avoir stabilisée sur une orbite éloignée de celles de toutes les planètes du Système solaire pour la muer en « planète 9 ».
« Si une planète se cache derrière les perturbations observées sur les orbites des objets transneptuniens, elle doit avoir une orbite excentrique inclinée par rapport au plan du Système solaire », confirme Robert De Rosa, membre de l'équipe de l'Observatoire européen austral (Chili). Les astronomes attendent désormais avec plus d'impatience encore, les données que pourra fournir sur HD 106906 b, le futur télescope spatial James Webb.