Articles de dimitri1977

  • Actualité de l'astronomie du 20.12.2020 / Des E.T autour de Proxima Centauri ? Une technosignature extraterrestre potentielle a été trouvée par Seti.

    Des E.T autour de Proxima Centauri ? Une technosignature extraterrestre potentielle a été trouvée par Seti

     

    Laurent Sacco

    Journaliste

     

    Aucune description de photo disponible.

    Publié le 20/12/2020

    Il y a quelques années, le milliardaire Yuri Milner a lancé le projet Breakthrough Initiative qui se décline sous deux formes en rapport avec un financement sur 10 ans à hauteur de 92 millions d'euros du programme Seti. La première, et la plus importante, le Breakthrough Listen, consiste à tenter de détecter des émissions de civilisations E. T. dans le domaine radio. Le Breakthrough Listen a fait une détection très intrigante, mais il va falloir attendre un peu pour en savoir plus et il faut garder la tête froide.

    Gageons que cela va être l'un des buzz de cette fin d'année 2020 et qu'il reviendra sur le devant de la scène au début de l'année 2021. Des membres du programme Seti, plus précisément du projet Breakthrough Listen financé par le milliardaire Yuri Milner (cofondateur et actuel président du fonds d'investissement russe Digital Sky Technologies, DST, spécialisé dans l'Internet) ont visiblement laissé fuiter une information qui a été révélée par  le très réputé journal  britannique The Guardian.

    Elle a depuis été confirmée par deux articles dans Scientific American et National Geographic. Des signaux radios ayant passé une première batterie de filtres pour exclure des phénomènes naturels ont été captés lors d'observations effectuées entre avril et mai 2019 par des membres du Breakthrough Listen à l'aide du radiotélescope de l'observatoire australien Parkes. Ils semblent venir de l'étoile Proxima Centauri et la source qui l'a émise a été baptisée BLC-1 pour "Breakthrough Listen Candidate 1".

    Les exobiologistes du Breakthrough Listen devraient publier au moins un papier à ce sujet l'année prochaine. Si on en croit les faits révélés par les articles, les signaux détectés ont des propriétés que l'on s'attend surtout à voir avec des technosignatures.

    « On parle beaucoup de sensationnalisme avec Seti. La raison pour laquelle nous sommes si enthousiastes à propos de Seti, et pourquoi nous y consacrons nos carrières, est la même raison pour laquelle le public est si passionné par ce sujet. C'est à propos des extraterrestres! C'est génial! » explique Andrew Siemion, chercheur principal du Breakthrough Listen, dans l'article de National Geographic.

    Une vidéo pour la promotion de la recherche de civilisations E. T. dans l'univers via notamment le projet Breakthrough Listen financé sur 10 ans à hauteur de 100 millions de dollars (environ 92 millions d'euros), soit trois fois plus que ce qu’avait déjà fait Paul Allen, le cofondateur de Microsoft avec Bill Gates. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle avec deux barres horizontales en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître, si ce n'est pas déjà le cas. En cliquant ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, vous devriez voir l'expression « Traduire les sous-titres ». Cliquez pour faire apparaître le menu du choix de la langue, choisissez « Français », puis cliquez sur « OK ». © Breakthrough Initiatives, YouTube

    Une technosignature, oui mais laquelle ?

    « Seule la technologie humaine semble produire des signaux comme ceux-là. Notre WiFi, nos tours de téléphonie cellulaire, notre GPS, les communications radios avec satellites - tout cela ressemble exactement aux signaux que nous recherchons, ce qui rend très difficile de savoir si quelque chose provient de l'espace ou de la technologie générée par l'homme » ajoute  dans le même article Sofia Sheikh, étudiante en thèse de la Pennsylvania State University et membre de l'équipe Breakthrough qui dirige l'analyse du signal de BLC-1.

    En l'occurrence, l'énergie du signal est concentrée dans une bande étroite de fréquences, autour de 982.002 megahertz, et il subit ce qui semble bel et bien être un décalage Doppler, exactement ce à quoi on doit s'attendre si la source se trouve sur une planète en mouvement. Ce pourrait donc bien être une technosignature, oui mais laquelle ?

    Elle pourrait être bien terrestre, un émission issue d'un fonctionnement anormal dans un bâtiment, un avion ou un satellite militaire inconnu en orbite pourrait fort bien faire l'affaire et est même nettement plus crédible selon les chercheurs.

    On ne peut pas non plus exclure à ce stade un  phénomène naturel exotique.

    Rappelons qu'en 1967, lorsque le premier pulsar a été découvert, ses pulsations régulières avaient aussi été interprétées comme la technosignature d'une civilisation E.T. avancée. D'ailleurs, la source radio détectée avait alors été baptisée LGM pour Little Green Men, « petits hommes verts », en anglais. En 1965, des astronomes russes pensaient aussi avoir détecté une civilisation E.T. L'intensité de la source radio CTA 102 variait trop rapidement pour les modèles d'objets de l'astrophysique de l'époque.

    Or nous savons maintenant qu'il s'agissait d'un effet de la physique des quasars.

    Superposition d’une vue du ciel austral, acquise par le télescope de 3,6 mètres de l’ESO à l’observatoire de La Silla au Chili, et d’images de l’étoile Proxima Centauri (angle inférieur droit) et du système d’étoiles double Alpha Centauri AB (angle inférieur gauche) acquises par le télescope spatial Hubble. Proxima Centauri est l’étoile la plus proche du Système solaire. Elle est l’hôte de la planète Proxima b, découverte au moyen de l’instrument Harps qui équipe le télescope de 3,6 mètres de l’ESO. © Y. Beletsky (LCO), ESO, Esa, Nasa, M. Zamani

    Superposition d’une vue du ciel austral, acquise par le télescope de 3,6 mètres de l’ESO à l’observatoire de La Silla au Chili, et d’images de l’étoile Proxima Centauri (angle inférieur droit) et du système d’étoiles double Alpha Centauri AB (angle inférieur gauche) acquises par le télescope spatial Hubble. Proxima Centauri est l’étoile la plus proche du Système solaire. Elle est l’hôte de la planète Proxima b, découverte au moyen de l’instrument Harps qui équipe le télescope de 3,6 mètres de l’ESO. © Y. Beletsky (LCO), ESO, Esa, Nasa, M. Zamani 

     

    Alpha et Proxima du Centaure font rêver exobiologistes et auteurs de SF

    Mais rêvons un peu, supposons que ce soit bel et bien une technosignature E.T. Ce serait absolument incroyable car l'étoile Proxima Centauri est la plus proche du Soleil, à seulement 4,2 années-lumière environ, et depuis 2016 nous savons qu'elle possède une exoplanète en orbite : Proxima Centauri b

    Proxima Centauri fait partie du système triple d'Alpha du Centaure. Il est constitué de deux étoiles proches l'une de l'autre au point de former une étoile binaire, Alpha du Centaure A et B (à 4,36 années-lumière), et d'une troisième étoile, Alpha du Centaure C, à 4,22 années-lumière, également appelée  Proxima du Centaure.

    Le système triple d'Alpha du Centaure a fait rêver les exobiologistes et en particulier les auteurs de science-fiction depuis longtemps en raison des caractéristiques des étoiles de son système double. Alpha Centauri A est en effet une étoile de type spectral G2, c'est-à-dire une naine jaune très semblable au Soleil, et Alpha Centauri B, un peu moins lumineuse, est de type spectral K1 donc d'un type proche du Soleil. Il n'est donc pas étonnant que de nombreux récits de SF fassent état de planètes habitables avec des formes de vie extraterrestres autour d'une des étoiles d'Alpha du Centaure.

    Les nombreux fans quadragénaires et plus du livre de science-fiction Vaisseaux de l’espace de l’an 2000 à l’an 2100 de Stewart Cowley peuvent en témoigner. Avec des illustrations de peintres, ce livre, le premier d'une série, raconte l'histoire de la découverte en 2036 des civilisations d'Alpha, puis de Proxima du Centaure, et de la guerre qui s'ensuivit avec cette dernière. Regroupant ces illustrations à la façon d'un livre d'histoire présentant des avions de la seconde guerre mondiale (l'ouvrage date de 1978), il laisse songeur quand on pense aux dernières découvertes sur les exoplanètes.

    Une origine extraterrestre très improbable

    Mais ne laissons pas les rêves prendre le pas sur l'approche rationnelle et scientifique. Futura a demandé l'avis d'un des membres de l'Institut Seti, l'astronome français Franck Marchis, par ailleurs très impliqué dans l'imagerie des exoplanètes et bien connu des lecteurs de Futura pour ses travaux sur le volcanisme de Io et comme l'un des membres d'Unistellar, la start-up française derrière l'eVscope (Enhanced Vision Telescope) . Voici sa réponse, qu'il a reprise et précisé dans la vidéo ci-dessous :

    « Il est trop tôt pour se prononcer sur la véracité et la nature de ce signal car personne n'a vu le papier scientifique qui est en préparation. Comme beaucoup de scientifiques, j'ai énormément de questions, par exemple:

    Comment se fait-il que le signal ait été détecté qu'une seule fois sur 30h en avril et mai?

    Pourquoi les observateurs n'ont pas alerté la communauté scientifique pour confirmer le signal après sa découverte? 

    Il serait tout de même extraordinaire que dans les 300 millions d'exoplanètes qui pourraient être habitables dans notre galaxie de 200,000 années-lumière de diamètre, deux civilisations (la nôtre et celle qui serait sur Proxima b ou c) utilisant la même technologie en même temps seraient proches de seulement 4,2 années-lumière.

    C'est une coïncidence qui me parait tellement improbable que je pense que l'on va trouver rapidement une explication plus terre-à-terre sur l'origine de ce signal. Après les monolithes, l'annonce de l'existence d'une soi-disant "fédération galactique" par Haim Eshed, nous avons désormais un signal "WOW! 2020" qui semble avoir fuité via un scientifique du groupe Breakthrough Listen. Bizarre non ? ».

    Des explications plus complètes de Franck Marchis. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © SETI Institute

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/civilisations-extraterrestres-et-autour-proxima-centauri-technosignature-extraterrestre-potentielle-ete-trouvee-seti-84814/

  • Actualité de l'astronomie du 16.12.2020 / Un sursaut gamma détecté aux confins de l'Univers dans la galaxie la plus lointaine connue ?

    Un sursaut gamma détecté aux confins de l'Univers dans la galaxie la plus lointaine connue ?

     

    Laurent Sacco

    Journaliste

    Aucune description de photo disponible.

    Publié le 15/12/2020

    Modifié le 16/12/2020

    Il n'y a plus de doute : la galaxie GN-z11, découverte il y a quelques années avec le télescope Hubble, est bien la plus lointaine et la plus ancienne connue à ce jour. On y aurait même observé l'une des plus puissantes explosions possibles dans le cosmos observable, un sursaut gamma, survenue seulement 400 millions d'années après le Big Bang.

    Il y a presque un siècle, au cours des années 1920, l'astronome Edwin Hubble est parvenu à démontrer que certaines des nébuleuses, que ses collègues observaient depuis presque deux siècles, ne faisaient pas partie de la Voie lactée mais qu'elles étaient, comme elle, de grandes galaxies contenant des milliards d'étoiles. Découvrant dans la foulée l'expansion de l'Univers observable, il allait donner à Georges Lemaître des raisons supplémentaires de développer son modèle du Big Bang dont il comprenait qu'il était naturellement impliqué par les équations de la théorie de la relativité générale d'Einstein.

    En fait, comme l'a expliqué à plusieurs reprises Jean-Pierre Luminet, Lemaître était en avance de plusieurs décennies sur tout le monde en cosmologie dans les années 1920 et 1930, que ce soit avec la loi que l'on appelle aujourd'hui celle de Hubble-Lemaître, la théorie de la formation des galaxies, la constante cosmologique accélérant l'expansion du cosmos observable et même une théorie quantique du Big Bang.

    Une large part du modèle cosmologique moderne se trouve donc dans les travaux de Lemaître, tout aussi largement complétés du point de vue théorique par les travaux du prix Nobel de physique James Peebles.

    Les télescopes au sommet du Mauna kea, comme ici, notamment les télescopes de l'Observatoire Keck présentés dans cette vidéo, nous permettent de sonder les secrets du cosmos. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Explore Documentary Films

    Voir les premières galaxies

    Mais on ne doit pas passer sous silence l'importance des observations. Depuis Hubble et Lemaître, les astronomes cherchent à remonter toujours plus loin dans le passé pour comprendre la naissance des étoiles et des galaxies, multipliant les records grâce à des instruments collectant des photons fossiles dans toutes les longueurs d'onde, des rayons gamma, des kilonovae aux ondes radios des quasars.

    La nouvelle frontière est depuis quelque temps celle de l'ère du Cosmos dite des Âges Sombres, et plus principalement en fait, leur fin à l'occasion de la période que l'on appelle la Renaissance cosmique ; elle s'accompagne de la naissance des premières étoiles et de la réionisation du gaz des baryons du Big Bang sous l'effet du rayonnement des jeunes étoiles et aussi des premiers trous noirs massifs accrétant copieusement la matière des courants froids maintenant sur le devant de la scène via le paradigme homonyme expliquant la croissance des galaxies qui les abritent. 

    Les observations du satellite Planck nous ont appris que l'Univers observable est âgé d'environ 13,787 ± 0,020 milliards d'années. On pense aujourd'hui que les première étoiles ont commencé leur vie environ 150 millions d'années après le Big Bang et des galaxies étaient déjà bien constituées seulement 100 millions d'années plus tard environ.

    Ce qui semble certain aujourd'hui, c'est que la galaxie GN-z11 (dont la découverte avait été annoncée en 2016 à la suite des observations du télescope Hubble) est bien la plus ancienne connue à ce jour et que des instruments -- comme ceux équipant les télescopes Keck I et Subaru sur le Mauna Kea, à Hawaii -- nous la montrent, très partiellement il est vrai, telle qu'elle était il y a environ 13,4 milliards d'années.

    En direction de la constellation de la Grande Ourse, il y a relativement peu d’étoiles de notre galaxie, la Voie lactée, si bien que le ciel nous ouvre là de belles fenêtres sur l’Univers. C’est dans l’une d’elles qu’Hubble a débusqué l’objet GN-z11 qui pulvérise le précédent record de distance. © Nasa, Esa, G. Bacon (STScI)

    Des sursauts gamma dès la fin des Âges sombres ?

    C'est en effet ce que montre aujourd'hui via deux publications dans Nature Astronomy une équipe internationale d'astronomes menés par Linhua Jiang, de l'Institut Kavli d'astronomie et d'astrophysique de l'université de Pékin, et Nobunari Kashikawa de l'université de Tokyo. Les chercheurs ont obtenu dans le proche infrarouge des spectres qui confirment ce dont on se doutait déjà avec les observations de Hubble il y a quatre ans, comme l'expliquait Futura dans le précédent article ci-dessous.

    Mais il y a mieux, comme on peut s'en convaincre en prenant connaissance d'une de ces publications dont une version est en accès libre, comme l'autre, dans l'une des célèbres mémoires scientifiques collectives de la noosphère : arXiv.

    On le sait, plus un photon a voyagé longtemps dans l'espace en expansion, plus sa longueur d'onde aura été étirée par cette expansion, produisant l'effet d'un décalage spectral vers le rouge. Les astronomes expliquent maintenant que des photons infrarouges provenant de GN-z11 semblent être, à l'origine, ceux d'un flash de lumière important dans l'ultraviolet survenu donc il y a environ 13,4 milliards d'années.

    Ce flash a duré quelques minutes et ses caractéristiques laissent penser qu'il s'agit de la pointe émergée d'un sursaut gamma survenu dans GN-z1. Il s'agirait donc d'un sursaut gamma long, le type de GRB (gamma-ray bursts) que l'on pense résulter de l'occurrence de supernovas de type Ib et Ic. Si tel est bien le cas, les chercheurs en concluent que les « résultats suggèrent également que le taux d'événements de type GRB pourrait être très élevé dans l'univers primitif, impliquant une formation rapide de galaxies. Des détecteurs de GRB plus sensibles pourront observer directement ces GRB dans le futur, et sonder l'époque précoce de la réionisation cosmique ».

    La galaxie la plus éloignée, GN-z11, pointée par une flèche, est bien visible sur l'image obtenue avec le télescope spatial Hubble. Son spectre dans le proche infrarouge a été déterminé par le télescope Keck. Les raies d'émission du carbone doublement ionisé sont visibles (C III), indiquant un décalage vers le rouge de 10,957. © Université de Tokyo

    La galaxie la plus éloignée, GN-z11, pointée par une flèche, est bien visible sur l'image obtenue avec le télescope spatial Hubble. Son spectre dans le proche infrarouge a été déterminé par le télescope Keck. Les raies d'émission du carbone doublement ionisé sont visibles (C III), indiquant un décalage vers le rouge de 10,957. © Université de Tokyo  

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/cosmologie-sursaut-gamma-detecte-confins-univers-galaxie-plus-lointaine-connue-61915/?utm_content=buffer20807&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura&fbclid=IwAR1sAcFjzh12bxP-tLBIgIy010CGuK3MG0MG531rt1qVplCvVAac5krfU0w

  • Actualité de l'astronomie du 16.12.2020 / Proxima du Centaure : c'est la plus grande menace pour la vie sur l'exoplanète la plus proche de nous.

    Proxima du Centaure : c'est la plus grande menace pour la vie sur l'exoplanète la plus proche de nous

     

    Nathalie Mayer

    Journaliste

    L’image contient peut-être : nuit, ciel, nuage, plein air et nature, texte qui dit ’Une d'artiste du paysage de roxima orbite autour de Proxima Centauri, une naine rouge, au fond. M. Kommesser, ESO Fermer’

    Publié le 14/12/2020

    Modifié le 15/12/2020

    Les astronomes le savent, l'activité de notre Soleil peut avoir des conséquences fâcheuses sur Terre. Bien que généralement limitées. Mais dans d'autres systèmes planétaires, la météo spatiale pourrait se montrer beaucoup plus défavorable. L'exemple de Poxima b, présenté aujourd'hui par des chercheurs, apparaît même comme une mauvaise nouvelle pour la recherche de formes de vie dans l'Univers.

    Début décembre, l'Agence américaine d'étude de l'atmosphère et des océans (NOAA) a émis une alerte tempête un peu particulière. Une alerte qui fait suite à une éruption solaire et à une éjection de masse coronale (CME) impressionnantes. Une tempête solaire donc, qui aurait pu perturber nos systèmes de communications et nos réseaux électriques.

    Le saviez-vous ?

    Les astronomes appellent éjections de masse coronale (CME), les événements de météorologie spatiale les plus énergétiques. De violentes expulsions de plasma ionisé et de rayonnement quittant l’atmosphère d’une étoile. Ils en observent sur le Soleil depuis les années 1970. Elles sont plus difficiles à identifier sur des étoiles éloignées.

    L'événement s'est produit au moment même où des chercheurs de l’université de Sydney publient un bulletin de météo spatiale plutôt défavorable du côté de Proxima Centauri, l'étoile la plus proche de notre Système solaire et que l'on sait désormais entourée d'exoplanètes. Une au moins, baptisée Proxima b, est située dans la zone habitable de l'étoile, où l'eau est supposée pouvoir exister sous forme liquide.

    Pour établir ce bulletin météo, les chercheurs se sont appuyés sur des signaux radio caractéristiques émis par Proxima du Centaure. Des signaux captés avec une précision incroyable par un réseau de 36 antennes réparties sur un kilomètre carré, l'Askap, en Australie. Celui-là même qui nous faisait découvrir, il y a quelques jours, un million de nouvelles galaxies dans le ciel austral.

    En haut, les données fournies par l’Askap pour la nuit du 2 mai 2019. En bas, celles des télescopes optiques. Ces données, rapprochées les unes des autres, font apparaître clairement le lien entre sursaut radio et éruption stellaire intense. © Andrew Zic, Université de Sidney, CSIRO

    En haut, les données fournies par l’Askap pour la nuit du 2 mai 2019. En bas, celles des télescopes optiques. Ces données, rapprochées les unes des autres, font apparaître clairement le lien entre sursaut radio et éruption stellaire intense. © Andrew Zic, Université de Sidney, CSIRO 

     

    De violentes éjections de masse coronale

    Notre Soleil émet généralement ce type de sursaut radio en parallèle d'éjections de masse coronale. « Des sursauts radio peuvent nous arriver d'étoiles naines pour des raisons différentes. Mais il est fort probable que, comme pour le Soleil, les sursauts observés au cours de notre étude soient associés à des éjections de masse coronale », explique Andrew Zic, chercheur, dans le communiqué de l’université de Sidney. D'autant que des observations de Proxima Centauri par le chasseur d’exoplanètes de la NasaTess (Transiting exoplanet survey satellite), notamment, ont montré de puissantes éruptions associées dans le domaine de l'optique.

    Selon les chercheurs, des éruptions stellaires d'une telle puissance ne se produisent pas plus d'une fois toutes les décennies ou deux sur notre Soleil. Du côté de Proxima Centauri, elles semblent survenir... plusieurs fois par an ! Une mauvaise nouvelle donc, pour la météorologie spatiale locale. « De ce point de vue, il semble que les naines rouges, les étoiles les plus courantes dans notre Galaxie -- elles représenteraient 70 % du total des étoiles --, ne soient pas de bons candidats pour abriter la vie », note l'astrophysicien.

    Rappelons en effet que pour une étoile comme le Soleil, la zone habitable se définit relativement loin. Mettant la vie à l'abri des éjections de masse coronale. Pour une étoile naine rouge comme Proxima du Centaure -- une étoile relativement froide, donc --, en revanche, la zone habitable se situe très près de l'étoile. Plus encore que Mercure ne l'est du Soleil. Les chercheurs montrent ainsi que, sous l'effet de violentes éjections de masse coronale, Proxima b est susceptible de subir une forte érosion atmosphérique, exposant sa surface à des rayons X très intenses et à un rayonnement ultraviolet nuisibles à la vie. Sa seule petite chance : posséder -- comme la Terre -- un champ magnétique protecteur. Mais pour l'heure, aucune observation de champ magnétique autour d'une exoplanète n'a pu être faite...

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/meteorologie-spatiale-proxima-centaure-cest-plus-grande-menace-vie-exoplanete-plus-proche-nous-84658/?utm_content=bufferbb5b2&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura&fbclid=IwAR0W2Z9JSgnHd1Sl3ruQ71rgaLBAvKj_3uRBljifv6FPvm3PkdlD_Ai-h0Y

  • Actualité de l'astronomie du 06.12.2020 / Mission réussie pour Hayabusa-2 : la sonde japonaise rapporte aux terriens de la poussière d'astéroïde.

    Mission réussie pour Hayabusa-2 : la sonde japonaise rapporte aux terriens de la poussière d'astéroïde

     

    Par Sciences et Avenir avec AFP le 05.12.2020 à 23h18

    Une sonde japonaise a largué avec succès sur Terre de précieux échantillons prélevés sur un lointain astéroïde, qui pourraient nous renseigner sur la naissance de notre univers.

    Hayabusa-2

    La sonde japonaise Hayabusa-2.

    JAXA

    La sonde Hayabusa-2 ("faucon pèlerin" en japonais) avait été lancée en 2014 et avait prélevé l'an dernier une centaine de milligrammes de particules de l'astéroïde Ryugu ("palais du dragon"), situé à plus de 300 millions de kilomètres de la Terre. Les scientifiques espèrent que ces échantillons, enfermés dans une petite capsule larguée sur Terre dans la nuit de samedi à dimanche, fourniront des indices sur le système solaire à sa naissance il y a 4,6 milliards d'années.

    La composition des corps célestes de grande taille comme la Terre change radicalement après leur formation, sous l'effet de la température et de la pression, contrairement à celle des astéroïdes, beaucoup plus petits, a expliqué le chef de la mission Makoto Yoshikawa. "On peut donc penser que des substances datant de 4,6 milliards d'années s'y trouvent toujours". La présence éventuelle de matières organiques pourrait nous renseigner sur la manière dont la vie est apparue sur Terre, a-t-il ajouté.

    Comme une étoile filante

    La capsule contenant les échantillons a pénétré dans l'atmosphère terrestre peu avant 02H30 du matin dimanche heure du Japon (17H30 GMT samedi), créant dans le ciel une trace semblable à celle d'une étoile filante. Ce petit conteneur s'était séparé de la sonde samedi et l'agence spatiale japonaise (Jaxa) a déclaré dimanche matin qu'il avait été récupéré grâce à des balises dans le désert de Woomera (sud de l'Australie). "Après six ans de voyage spatial, nous avons été capables de ramener ce matin une boîte à trésors", a déclaré le chef de projet Yuichi Tsuda lors d'une conférence de presse.

    Masaki Fujimoto, vice directeur de l'agence spatiale japonaise réagit lors d'une conférence de presse à Woomera (sud de l'Australie), le 6 décembre 2020 après le retour sur terre de la capsule (AFP - Morgan Sette)

    Masaki Fujimoto, vice directeur de l'agence spatiale japonaise réagit lors d'une conférence de presse à Woomera (sud de l'Australie), le 6 décembre 2020 après le retour sur terre de la capsule (AFP - Morgan Sette)

    Mme Megan Clark, qui dirige l'agence spatiale australienne, a salué "une réalisation merveilleuse", alors que 2020 a été "une année difficile" avec le virus. Protégés de la lumière du soleil et des radiations, les échantillons feront l'objet en Australie d'examens préliminaires pour détecter notamment des émissions de gaz avant d'être envoyés par avion au Japon. Lors de sa mission, la sonde, de la taille d'un réfrigérateur, a prélevé en 2019 sur l'astéroïde à la fois de la poussière de surface et des substances obtenues par forage.

    La moitié de la matière recueillie sera partagée entre la Jaxa, la Nasa et des organisations internationales, et le reste sera conservé pour des études futures, au fur et à mesure des progrès de la technologie analytique. "Nous n'avons jamais eu de tels matériaux (...) de l'eau et des matières organiques feront l'objet de recherches", a dit Motoo Ito, chercheur à la Japan Agency for Marine-Earth Science and Technology.

    Dix ans de plus

    Après cette livraison expresse, le travail de la sonde n'est pas terminé : les scientifiques de l'agence spatiale japonaise prévoient de prolonger sa mission de plus de dix ans en ciblant deux nouveaux astéroïdes. Hayabusa-2, qui reste en "parfait état" selon Yuichi Tsuda, effectuera d'abord une série d'orbites autour du soleil pendant environ six ans pour enregistrer des données sur la poussière dans l'espace interplanétaire et observer des exoplanètes.

    La sonde s'approchera ensuite de sa première cible en juillet 2026. Tout en restant à une certaine distance de l'astéroïde 2001 CC21, les scientifiques espèrent néanmoins qu'elle pourra le photographier "en passant à grande vitesse".

    Hayabusa-2 se dirigera ensuite vers sa cible principale, 1998 KY26, un astéroïde sphérique d'un diamètre de seulement 30 mètres. Lorsque la sonde l'atteindra en juillet 2031, elle sera à environ 300 millions de kilomètres de la Terre.

    La prolongation de sa mission comporte des risques, notamment celui de voir ses équipements se dégrader dans l'espace profond.

    La sonde est le successeur du premier explorateur d'astéroïdes de la JAXA, Hayabusa. En 2010, cette sonde a ramené de la poussière d'un plus petit astéroïde, en forme de pomme de terre, à l'issue d’une odyssée de sept ans, déjà saluée comme un exploit scientifique.

    Source: https://www.sciencesetavenir.fr/espace/exploration/une-sonde-japonaise-rapporte-aux-terriens-des-poussieres-d-asteroide_149775

  • Actualité de l'astronomie du 06.12.2020 / VIDEO. Les impressionnantes images de l'effondrement du télescope d'Arecibo.

    VIDEO. Les impressionnantes images de l'effondrement du télescope d'Arecibo

    Par Anne-Sophie Tassart le 04.12.2020 à 11h45

    La Fondation nationale pour la science a partagé le 3 décembre 2020 des vidéos de l'impressionnant effondrement du télescope d'Arecibo.

    VIDEO. Les impressionnantes images de l'effondrement du télescope Arecibo

    Capture d'écran d'une vidéo de la Fondation pour la science. On y voit l'effondrement du télescope d'Arecibo après la rupture de l'un des principaux câbles.

     

    AFP PHOTO / COURTESY OF THE ARECIBO OBSERVATORY, A US NATIONAL SCIENCE FOUNDATION FACILITY

    Après 57 ans de bons et loyaux services, le célèbre télescope d'Arecibo, situé à Porto Rico, s'est effondré le 1er décembre 2020. La Fondation nationale pour la science, l'agence américaine propriétaire du site, a dévoilé le 3 décembre 2020 d'impressionnantes vidéos de cette destruction non programmée.

     

    Une structure qui s'effondre en quelques secondes

    Deux câbles soutenant les 900 tonnes des instruments du télescope au-dessus de la parabole de 305 mètres de diamètre avaient rompu le 10 août et le 6 novembre, poussant la fondation à annoncer son démantèlement. Les accès au télescope étaient interdits depuis dans la crainte d'un effondrement. Seuls des drones inspectaient la structure qui a finalement lâché. L'un de ces drones a d'ailleurs permis de capter de stupéfiantes images de la scène (à partir de 0:55 dans la vidéo ci-dessous). Une tour de contrôle a également pu filmer l'effondrement. Sur des vidéos de la catastrophe, on voit deux des câbles tirés depuis une tour de béton pour soutenir le télescope se rompre. Déstabilisée, la structure tombe quelques secondes plus tard et troue une partie de la parabole.

    Crédit : Courtesy of the Arecibo Observatory, a U.S. National Science Foundation facility

    "La situation était dangereuse", a expliqué Ralph Gaume, le directeur des sciences astronomiques de la fondation. "Après le 6 novembre, ces câbles auraient pu se rompre n'importe quand, nous ne pouvions pas prévoir quand ça arriverait mais nous savions que ça arriverait".

     

    Vers un remplacement du télescope ?

    Malgré la destruction du télescope, la station d'observation d'Arecibo ne devrait cependant pas fermer ses portes. La Fondation nationale pour la science "ne fermera pas l'observatoire d'Arecibo", a assuré M. Gaume. Il n'a cependant pas voulu faire de commentaire sur un éventuel remplacement du télescope. "La NSF a un processus très bien défini pour financer et construire de très larges infrastructures dont des télescopes", a-t-il expliqué lors d'une téléconférence de presse. "C'est un processus qui dure plusieurs années et qui implique un financement du Congrès et des études sur les besoins de la communauté scientifique".

    Source: https://www.sciencesetavenir.fr/espace/astrophysique/video-les-impressionnantes-images-de-l-effondrement-du-telescope-arecibo_149743