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  • Actualité de l'astronomie du 06.12.2020 / Chang'e 5 : la Chine réalise son premier amarrage en orbite lunaire.

    Chang'e 5 : la Chine réalise son premier amarrage en orbite lunaire

     

    Par Sciences et Avenir avec AFP le 06.12.2020 à 10h31

     

    La sonde chinoise Chang'e 5, qui avait quitté jeudi la Lune pour ramener des échantillons sur Terre, a réussi dimanche à s'amarrer au module placé en orbite lunaire, une nouvelle première pour le programme spatial chinois, rapportent les médias d'Etat.

    Chang'e 5

    La sonde lunaire chinoise Chang'e 5 prélève des échantillons sur la Lune le 2 décembre 2020, sur une photo publiée le 3 décembre par la CNSA via CNS

    CHINA NATIONAL SPACE ADMINISTRATION (CNSA) VIA CNS/AFP - -

     

    Cette manoeuvre s'inscrivait dans le cadre d'une ambitieuse mission ayant pour but de ramener sur la planète bleue des roches provenant de son satellite, et ce pour la première fois depuis plus de 40 ans. Chang'e 5 est composé de plusieurs parties: un orbiteur (resté en orbite lunaire durant toute la mission), un alunisseur (qui s'est posé sur la Lune) et un module de remontée (du sol vers l'orbite lunaire).

     

    "Capsule de retour"

    C'est ce dernier qui, chargé d'échantillons de sol lunaire, s'est amarré dimanche matin à l'orbiteur, selon l'agence de presse officielle Chine nouvelle, qui citait l'agence spatiale nationale (CNSA). Chine nouvelle précise qu'il s'agit là pour Pékin du "premier rendez-vous et du premier amarrage réalisé en orbite lunaire". Le départ de la capsule jeudi de la Lune était également historique pour la Chine, puisque c'était la première fois que Pékin faisait décoller un engin d'un corps extraterrestre. Les échantillons, d'abord placés dans le module de remontée, ont été transvasés dans une "capsule de retour", qui effectuera le voyage vers la planète bleue, selon Chine nouvelle.

    Montage publié le 6 décembre 2020 par l'agence spatiale chinoise d'une illustration (haut) et d'une photo de l'amarrage de la sonde Chang'e-5 au module placé en orbite lunaire (China National Space Administration (CNSA) via CNS/AFP - -)

    Montage publié le 6 décembre 2020 par l'agence spatiale chinoise d'une illustration (haut) et d'une photo de l'amarrage de la sonde Chang'e-5 au module placé en orbite lunaire (China National Space Administration (CNSA) via CNS/AFP - -)

     

    Chang'e, nom d'une déesse de la Lune selon la mythologie chinoise

    Si le retour sur Terre se déroule sans encombre, la Chine deviendra le troisième pays à en rapporter des échantillons, après les Etats-Unis et l'ex-URSS. La dernière tentative était soviétique, avec la mission inhabitée Luna 24 menée avec succès en 1976. Le module arrivé mardi sur la Lune y avait déployé le drapeau chinois, selon des images diffusées par la télévision publique CCTV.

    Cette mission est la nouvelle étape du programme spatial chinois, qui avait frappé un grand coup début 2019 en faisant atterrir un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale. Ce n'est pas la première fois que le géant asiatique lance un engin vers l'astre lunaire dans le cadre du programme Chang'e - du nom d'une déesse de la Lune selon la mythologie chinoise. Il y a déjà fait atterrir deux petits robots téléguidés (les "Lapins de jade") en 2013 et 2019. La Chine investit des milliards d'euros dans son programme spatial, afin de rattraper l'Europe, la Russie et les Etats-Unis.

    Source: https://www.sciencesetavenir.fr/espace/exploration/la-chine-realise-son-premier-amarrage-en-orbite-lunaire_149781

  • Actualité de l'astronomie du 06.12.2020 / Un million de galaxies dont les astronomes ignoraient l’existence.

    Un million de galaxies dont les astronomes ignoraient l’existence

     

    Nathalie Mayer

    Journaliste

    Publié le 04/12/2020

    Ce que d'autres avaient accompli en plusieurs années, un réseau australien de radiotélescopes, l'ASKAP, vient de le faire en moins de deux semaines. Des chercheurs dévoilent aujourd'hui en effet la carte la plus détaillée jamais obtenue du ciel austral. Elle révèle un million de galaxies que les astronomes n'avaient encore jamais observées. 

    Il y a quelques jours, le radiotélescope d’Arecibo faisait tristement la Une des médias. Sur l'île de Porto Rico, l'instrument mythique venait de s'effondrer. Pour trouver une bonne nouvelle dans le domaine de la radioastronomie, il faut aujourd'hui partir de l'autre côté du monde, en Australie. Là, un réseau de 36 antennes réparties sur un kilomètre carré, l'Askap, vient de dévoiler une carte incroyablement précise du ciel austral.

    VOIR AUSSIEn vidéo : un extraordinaire panorama du ciel boréal imagé par Tess

    Trois millions de galaxies révélées en seulement 300 heures d'observation, soit moins de deux semaines. Alors que de précédentes cartographies avaient demandé des années de travail. Et parmi les galaxies mises à jour, environ un million que les astronomes n'avaient encore jamais vues. Grâce à des images bien plus précises et détaillées que par le passé.

    Rappelons que la première cartographie radio du ciel austral n'a été dévoilée qu'en 2006. Il avait fallu aux chercheurs de l'université de Sydney (Australie) près de 10 ans pour couvrir 25 % du ciel et montrer 260.000 galaxies. La carte proposée aujourd'hui par les chercheurs de l'Agence nationale des sciences australienne (CSIRO) a été établie en une dizaine... de jours. Elle couvre 83 % du ciel austral !

    Sur les images produites par les chercheurs de l’Agence nationale des sciences australienne (CSIRO), chaque point correspond presque, non pas à une étoile, mais à une galaxie ! © RACS, CSIRO

    Sur les images produites par les chercheurs de l’Agence nationale des sciences australienne (CSIRO), chaque point correspond presque, non pas à une étoile, mais à une galaxie ! © RACS, CSIRO 

     

    Des dizaines de millions de galaxies encore à découvrir

    « Tout cela est rendu possible par des récepteurs radio innovants qui intègrent la technologie d'alimentation en multiéléments -- et des processeurs de signaux numériques haute vitesse. Ces derniers permettent à l'Askap de générer plus de données brutes à un rythme plus rapide que l'ensemble du trafic Internet australien », commente Larry Marshall, PDG du CSIRO dans un communiqué. Derrière, un supercalculateur capable de convertir ces données en images. De quoi produire de magnifiques clichés panoramiques du ciel austral à partir de seulement 903 images -- contre des dizaines de milliers nécessaires aux précédentes cartographies.

    Pour les astronomes, disposer d'une carte du ciel détaillée est crucial. Pour étudier le comportement -- solitaire ou de groupe -- des galaxies et leurs interactions. Ou encore pour éclaircir les processus qui les façonnent et gouvernent leur évolution. Pouvoir cartographier le ciel en moins de deux semaines ouvre donc de nouvelles perspectives à la recherche. La possibilité de répéter régulièrement l'opération.

    Et ces nouvelles données devraient permettre aux astronomes d'entreprendre des analyses statistiques de grandes populations de galaxies. D'autant que ce n'est que la première fois que toute la puissance de l'Askap a été mobilisée. « Nos prochaines observations devraient nous permettre de mettre à jour des dizaines de millions de nouvelles galaxies », estime David McConnell, astronome au CSIRO.

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/univers-million-galaxies-astronomes-ignoraient-existence-84522/?utm_content=buffer4fcf7&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura&fbclid=IwAR0vHO10qGzs3vCrfTSOHOsrhAibn3Hq8JYovrq4kgcfamh6Yt9bjm1s-28

  • Actualité de l'astronomie du 05.12.2020 / Une image sans précédent d’une tache sombre sur le Soleil.

     

    Une image sans précédent d’une tache sombre sur le Soleil

     

    Xavier Demeersman

    Journaliste

    Publié le 04/12/2020

    Le télescope Daniel K. Inouye, bientôt opérationnel, dévoile sa toute première image d'une tache solaire. Le résultat est impressionnant de détails.

    Dans l'espace, il y a les satellites Soho et SDO, rejoints par Solar Orbiter, de l'ESA et Parker Solar Probe, de la Nasa, qui nous livrent en continu des images de notre Soleil. (Au passage, vous pouvez découvrir les récentes grandes taches sombres qui ont fait leur apparition sur notre étoile, attestant de sa vigueur retrouvée avec le cycle 25 qui a débuté il y a un an.)

    Et sur Terre, au milieu du Pacifique, il y a le plus grand télescope solaire du monde (4 mètres de diamètre) Daniel K. Inouye de la NSF (National Science Foundation). Les travaux ne sont pas encore tout à fait terminés que déjà ses premiers coups d’œil au Soleil nous épatent. On se languit tous de le voir à l'œuvre maintenant que le nouveau cycle d'activité solaire a commencé.

    Tache solaire imagée par le télescope Inouye le 28 janvier 2020. Les détails sans précédent révèlent la structure interne d'une tache sombre. Celle-ci mesurait quelque 16.000 kilomètres de diamètre. © NSO, Aura, NSF

    Tache solaire imagée par le télescope Inouye le 28 janvier 2020. Les détails sans précédent révèlent la structure interne d'une tache sombre. Celle-ci mesurait quelque 16.000 kilomètres de diamètre. © NSO, Aura, NSF 

     

    Des détails sans précédent d’une tache solaire

    L'image est à couper le souffle : le télescope Inouye vient de dévoiler une petite tache sombre, d'environ 16.000 kilomètres (soit un peu plus grande que la Terre) qu'arborait le Soleil, le 28 janvier dernier. Jamais, on n'avait pu voir autant de détails d'une région active comme cela. C'est stupéfiant ! « L'image des taches atteint une résolution spatiale environ 2,5 fois plus élevée que jamais auparavant, montrant des structures magnétiques aussi petites que 20 kilomètres à la surface du soleil », raconte Thomas Rimmele qui dirige l'observatoire.

    Il y a donc les granules (chacun fait à peu près la taille de la France) autour de ce qui ressemble tant à une fleur de tournesol. Un cœur sombre -- mais pas noir -- comme nervuré où s'enfoncent les lignes de champ magnétique. C'est là, semble-t-il, que prennent racine les pétales, dans ce cas-ci la zone dite de la « pénombre ». Si la région active apparaît plus sombre que le reste de la photosphère c'est parce que la température y est inférieure à celle qui règne partout ailleurs. Jamais, vraiment, on n'avait vu la structure d'une tache solaire avec autant de détails. Cela augure de ce que nous pourrons admirer après son ouverture, dans les mois à venir, et à la faveur d'un cycle d'activité solaire 25 en pleine ascension.

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/soleil-image-precedent-tache-sombre-soleil-84564/?utm_content=bufferd9799&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura&fbclid=IwAR2X2VmZ6WfARXpS0WbS2BMo8QHJkbTWoumTmIlgG0V5uQ9dREiiWmJI1wU

  • Actualité de l'astronomie du 05.12.2020 / Chang'e 5 : les échantillons lunaires sont en orbite autour de la Lune.

    Chang'e 5 : les échantillons lunaires sont en orbite autour de la Lune

     

     

    Rémy Decourt

    Journaliste

    Publié le 04/12/2020

    Seulement deux jours après son atterrissage sur la Lune, la mission chinoise Chang'e 5 est déjà repartie avec une précieuse cargaison d'échantillons lunaires. Elle se trouve en orbite autour de la Lune et demain elle devrait s'amarrer à l'orbiteur Chang'e 5 pour transférer les échantillons dans une capsule de retour. Le départ de la Lune est prévu plus tard et l'arrivée sur Terre devrait avoir lieu le 16 décembre.

     

    La collecte des échantillons s'est terminée dans de très bonnes conditions, ont annoncé les responsables de la mission qui ont confirmé qu'ils ont été scellés à l'intérieur du module de remontée. Apparemment, les deux kilogrammes d'échantillons prévus auraient bien été prélevés dont une partie jusqu'à deux mètres de profondeur. Comme prévu, la mission ne s'est pas attardée sur la surface lunaire. Seulement quelques heures après le dernier coup de « pelle », le module de remontée quittait la Lune, deux jours après son arrivée  !

    Décollage du module de remontée depuis sa plateforme d'atterrissage. © CNSA

     

    Ce matin, les échantillons lunaires sont toujours en orbite lunaire. Le module de remontée doit effectuer un rendez-vous automatique avec l'orbiteur Chang'e 5. Dès l'amarrage accompli, les échantillons seront transférés dans la capsule de retour. Cette manœuvre complexe permet à la Chine de transporter une grande quantité de matériaux lunaires. En effet, un retour direct depuis la Lune n'aurait pas permis d'en transporter autant. Pour rappel, les trois missions soviétiques qui ont réussi à rapporter des échantillons sur Terre, Luna 16, 20 et 24 en 1970, 1972 et 1976, avaient rejoint la Terre directement depuis la Lune mais avec « seulement » 170 grammes d'échantillons au maximum.

    Cette manœuvre sera réalisée samedi et doit durer environ trois heures et demie. Elle se terminera par la séparation des deux satellites. Avant de quitter l'orbite lunaire, Chang'e 5 devra attendre plusieurs jours, le temps que la Terre et la Lune soient correctement alignées pour amener la sonde à destination.

     

    Retour sur Terre prévu le 16 décembre

    Le voyage de retour sur Terre est prévu pour durer environ 112 heures. S'il se déroule comme prévu, la capsule qui contient les échantillons sera larguée et accomplira une trajectoire de rentrée avec rebond contre l'atmosphère pour ralentir sa vitesse avant de plonger dans l'atmosphère et atterrir sous parachutes. Cette technique de retour d'orbite a été testée avec succès avec Chang'e 5 T1 en octobre 2014. La capsule devrait se poser sur le site de Siziwang Banner, en Mongolie-Intérieure - le même site où atterrissent les taïkonautes à bord des capsules Shenzhou.

    Chang'e 5 collectant des échantillons de surface et dans le sous-sol. L’atterrisseur est équipé d’une caméra, d’un spectromètre et d’un radar dont les données serviront à fournir le contexte géologique des échantillons. © CNSA

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/lune-change-5-echantillons-lunaires-sont-orbite-autour-lune-54866/?utm_content=buffer4d374&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura&fbclid=IwAR3r3gNSIVv9oKoumS4sL5Y0Q9_Ca6ImmSjoaEb861bOhQcMCdPqt3qMq9A

  • Actualité de l'astronomie du 05.12.2020 / Les rayons crépusculaires d'un trou noir révélés par Hubble ?

    Les rayons crépusculaires d'un trou noir révélés par Hubble ?

     

     

    Laurent Sacco

    Journaliste

    Publié le 02/12/2020

    Une astronome amateur, fouillant dans les images de Hubble, a mis en évidence des structures qui ressemblent aux rayons crépusculaires sur Terre. Les astronomes lui ont emboîté le pas et ils pensent que l'on est probablement bien devant ce phénomène et qu'il est associé au trou noir supermassif au cœur de la galaxie observée avec le télescope spatial.

    Newton, via les travaux de Kepler, a montré que la physique terrestre de Galilée et de Descartes était la clé de la physique céleste. Bunsen et Kirchhoff ont montré qu'il en était de même avec la chimie terrestre et la chimie céleste via les travaux de Fraunhofer en optique. C'est aussi au début du XIXe siècle que Jean-Baptiste Biot a établi que les météorites sont bien des pierres littéralement tombées du ciel, ce qui, là aussi, va bâtir un pont entre le ciel et la Terre, pont que les futurs cosmochimistes et astrophysiciens nucléaires vont exploiter au cours du XXe siècle.

    De nos jours, cette transposition de ce que l'on observe dans les laboratoires terrestres pour comprendre le ciel se poursuit mais les chercheurs disposent aussi de nouveaux yeux qui, comme il se doit, sont en orbite tel le télescope Hubble. Après les planètes, les étoiles et le Soleilles héritiers d’Anaxagore se sont tournés vers les trous noirs de John Michell revus et corrigés par Einstein, Schwarzschild et Kerr. Quand ces astres compacts accrètent de la matière, ils peuvent devenir extraordinairement brillants et être à l'origine de noyaux actifs de galaxies que l'on appelle des quasars.

    Les images de Hubble permettent d'observer jusqu'à un certain point les trous noirs supermassifs et l'état de la matière qui les entoure en formant un disque d'accrétion lui-même bordé par un tore de gaz et de poussières. La physique de ces enveloppes de matière peut s'étudier en transposant la mécanique des fluides bien terrestre et la théorie du transfert radiatif utilisée pour comprendre les nuages et les atmosphères aussi bien de notre Planète bleue que celle du Soleil. Il semblerait que l'on voit aujourd'hui, associé au disque et au tore autour d'un trou noir supermassif, l'équivalent des rayons crépusculaires de l'atmosphère terrestre comme l'explique un article d'une équipe d'astronomes, dirigée par Peter Maksym du Centre d'astrophysique Harvard & Smithsonian (CfA), à Cambridge, Massachusetts.

    Un exemple de rayons crépusculaires à travers les nuages. © Z. Levy

    Un exemple de rayons crépusculaires à travers les nuages. © Z. Levy  

     

    La découverte d'une astronome amateur

    Publié dans The Astrophysical Journal Letters mais accessible sur arXiv, il traite de ce phénomène avec la galaxie IC 5063 située à environ 156 millions d'années-lumière de la Voie lactée dans la constellation de l'Indien, dans l'hémisphère Sud. Cette galaxie lenticulaire avait déjà fait l'objet d'observations avec Hubble mais les astronomes n'avaient pas remarqué les rayons crépusculaires. Ils ont été débusqués initialement par sérendipité et par Judy Schmidt, une artiste et astronome amateur, basée à Modesto, en Californie.

    Les observations de Hubble sont compilées dans des archives qui sont largement publiques tout comme certains logiciels de traitement d'image astronomique, de sorte que celui ou celle qui veut s'y plonger le peut au moyen d'un peu de travail et sans être un professionnel en poste dans un institut. Judy Schmidt s'était donc amusée à retraiter les images de Hubble concernant IC 5063 et elle a fait apparaître les structures qui lui ont fait penser qu'elle était en présence de rayons crépusculaires.

    Cette illustration représente une explication possible des mystérieux rayons lumineux et des ombres sombres observées émanant du centre extrêmement lumineux de la galaxie active IC 5063. Dans ce scénario, un disque poussiéreux entourant le trou noir du monstre projette son ombre dans l'espace, qui est entrecoupé de rayons brillants qui fuitent à travers les espaces du disque. Les ombres et les rayons s'étendent des deux côtés du disque, vu de côté dans cette vue. Le trou noir, qui est caché à l'intérieur du disque, est entouré de gaz surchauffé — la source du noyau brillant. L'effet d'optique est similaire aux rayons de Soleil qui brillent à travers des nuages épars près du coucher du Soleil et que l'on appelle des rayons crépusculaires. Vu de la Terre, le disque est perpendiculaire à de puissants jets de plasma à grande vitesse qui jaillissent du trou noir et ne percutent pas le disque. © Nasa, ESA, STScI and Z. Levy (STScI)

    Cette illustration représente une explication possible des mystérieux rayons lumineux et des ombres sombres observées émanant du centre extrêmement lumineux de la galaxie active IC 5063. Dans ce scénario, un disque poussiéreux entourant le trou noir du monstre projette son ombre dans l'espace, qui est entrecoupé de rayons brillants qui fuitent à travers les espaces du disque. Les ombres et les rayons s'étendent des deux côtés du disque, vu de côté dans cette vue. Le trou noir, qui est caché à l'intérieur du disque, est entouré de gaz surchauffé — la source du noyau brillant. L'effet d'optique est similaire aux rayons de Soleil qui brillent à travers des nuages épars près du coucher du Soleil et que l'on appelle des rayons crépusculaires. Vu de la Terre, le disque est perpendiculaire à de puissants jets de plasma à grande vitesse qui jaillissent du trou noir et ne percutent pas le disque. © Nasa, ESA, STScI and Z. Levy (STScI) 

    Cherchant à se faire contredire, elle en a parlé sur son compte Twitter, ce qui a attiré l'attention de Peter Maksym. En effet, Judy Schmidt explore régulièrement les archives de Hubble à l'affût de belles images qu'elle retraite pour les partager à destination de ses « followers » et sur son site. Certaines de ces images ont eu l'honneur de l'Astronomy Picture of the Day (APOD).

    Il semble que l'on est bel et bien en présence de rayons crépusculaires, en l'occurrence, une partie du rayonnement produit dans le disque d'accrétion au plus proche du trou noir passerait à travers des régions moins riches en gaz et en poussières aussi bien dans le disque que dans le tore qui bloque ce rayonnement dans d'autres régions. Les caractéristiques de ces rayons peuvent nous renseigner sur la structure du disque et du tore ; elles peuvent donc nous aider à comprendre les mécanismes d'accrétion qui font croître les trous noirs supermassifs et qui sont à l'origine des jets de particules et des rayonnements, ces derniers pouvant influer fortement sur la croissance conjointe des galaxies qui abritent ces trous noirs.

    Sur ce schéma, les rayons crépusculaires, en l'occurrence, les ombres du tore et du disque d'accrétion de IC 5063 sont plus claires et les distances en années-lumière (light-years) donnent l'échelle.© Nasa, ESA, STScI and W.P. Maksym (CfA). Peter Maksym s’est spécialisé dans l’étude des trous noirs supermassifs en utilisant une large plage de longueurs d’onde, des rayons X aux ondes radio. Intrigué, il a donc avec ses collègues entrepris d’explorer les données prises dans l’infrarouge proche collectées avec Hubble en mars et novembre 2019.

    Sur ce schéma, les rayons crépusculaires, en l'occurrence, les ombres du tore et du disque d'accrétion de IC 5063 sont plus claires et les distances en années-lumière (light-years) donnent l'échelle.© Nasa, ESA, STScI and W.P. Maksym (CfA). Peter Maksym s’est spécialisé dans l’étude des trous noirs supermassifs en utilisant une large plage de longueurs d’onde, des rayons X aux ondes radio. Intrigué, il a donc avec ses collègues entrepris d’explorer les données prises dans l’infrarouge proche collectées avec Hubble en mars et novembre 2019. 

    D'ordinaire, il est difficile d'avoir des renseignements sur le disque et le tore d'un trou noir car il faut atteindre des résolutions importantes et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il est difficile aussi d'observer l'ombre de l'horizon d'un trou noir supermassif. Pour le moment, nous n'avons réussi à le faire qu'avec le trou noir M87* dans le cadre de la collaboration Event Horizon Telescope. Si l'on est bien en présence de rayons crépusculaires alors ceux-ci nous ouvrent de nouvelles perspectives sur l'astrophysique des trous noirs.

    https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/trou-noir-supermassif-rayons-crepusculaires-trou-noir-reveles-hubble-84460/?utm_content=buffer9c9bc&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura&fbclid=IwAR3YrfxQuW3xyEW8mswfDtQVec3ZStUDYv7DaamfxoW2PFDp0YivvXUlnWI