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Actualité de l'astronomie du 04.12.2020 / Saturne et Jupiter s’aligneront pour créer une « étoile de Noël » très rare.
- Par dimitri1977
- Le 04/12/2020
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Saturne et Jupiter s’aligneront pour créer une « étoile de Noël » très rare
IL Y'A 20 HEURES
PAR CYRIL R.
Pour la première fois depuis près de 800 ans, Jupiter et Saturne apparaîtront très proches l’une de l’autre dans le ciel nocturne. Les passionnés d’astronomie pourront observer cette « étoile de Noël » très rare le 21 décembre 2020, date du solstice d’hiver.
Saturne et Jupiter apparaîtront tellement proches que nous pourrions avoir l’impression de voir un seul et unique point très lumineux.
« Les alignements entre ces deux planètes sont relativement rares, se produisant une fois tous les 20 ans environ, mais cette conjonction est très rare en raison de la proximité des planètes qui apparaîtront l’une par rapport à l’autre », a expliqué l’astronome Patrick Hartigan dans un communiqué de presse de l’université Rice de Houston, au Texas. Le dernier alignement aussi proche remontait au 4 mars 1226, ce qui correspond à l’époque médiévale.
Évidemment, ces deux planètes ne seront pas réellement proches l’une de l’autre puisqu’elles seront tout de même séparées par 1/5ème du diamètre de la pleine lune.
Depuis cet été, Jupiter et Saturne ont commencé à se rapprocher et du 16 au 25 décembre les deux astres sembleront séparés par un diamètre inférieur à celui de la pleine lune.
Images d’illustration / Crédit images: Pixabay
Selon les astronomes, le meilleur endroit pour les observer sera autour de l’équateur, mais si le ciel est bien dégagé, il sera possible de les observer de n’importe où.
Pour savoir où vous devez observer, certains sites comme Stellarium vous indiqueront dans quelle direction regarder pour trouver cette « étoile de Noël » rare.
Si vous passez à côté de cet événement, sachez qu’il faudra attendre 2400 pour voir Jupiter et Saturnes aussi proches l’une de l’autre !.
Source: https://sain-et-naturel.ouest-france.fr/etoile-de-noel-rare.html?fbclid=IwAR0_0uBB4ccb5NlDnouZm8kDaO1iWB1SfpCnkmOzIhvSxby_-b1ViDnx1pg
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Actualité de l'astronomie du 04.12.2020 / Le premier satellite-éboueur CleanSpace-1 va pouvoir aller ramasser un débris spatial.
- Par dimitri1977
- Le 04/12/2020
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Le premier satellite-éboueur CleanSpace-1 va pouvoir aller ramasser un débris spatial
Rémy Decourt
Journaliste
Publié le 03/12/2020
L'Agence spatiale européenne (ESA) vient de signer un contrat de 86 millions d'euros avec la start-up suisse ClearSpace SA pour l'achat d'un service unique : le premier enlèvement d'un débris spatial en orbite lors de la mission ClearSpace-1. Cette mission s'inscrit dans le cadre du projet Adrios (Active Debris Removal/In-Orbit Servicing) du programme de Sécurité spatiale de l'ESA.
L'achat de cette mission dans le cadre d'un contrat de service de bout en bout, plutôt que le développement d'un engin spatial défini par l'ESA pour une exploitation en interne, représente une nouvelle approche pour l'ESA. C'est en effet la première fois que l'Agence spatiale européenne s'engage auprès d'une start-up, qui n'a jamais rien démontré, à la surprise des industriels bien installés comme Thales Alenia Space ou Airbus.
Animation du mode de capture d'un débris spatial. © ClearSpace SA
Certes, ClearSpace n'a encore rien démontré en orbite, mais il faut savoir que cette entreprise est issue de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), dont l'expertise en matière de robotique est reconnue. À cela s'ajoute que CleraSpace s'appuie sur un petit réseau de conseillers externes, tous spécialistes du secteur spatial, qui sont confiants dans le succès de la mission ClearSpace-1.
La start-up est essentiellement issue de l'EPFL et bénéficie du travail et de l'expérience accumulée depuis 2012 dans le cadre du projet CleanSpace-1. Son but était déjà de développer des technologies de capture et de désorbitation d'objets spatiaux devenus obsolètes - satellites hors d'usage, étages de fusée, morceaux de panneaux solaires, écrous en perdition - mis en orbite au cours des 60 dernières années. À l'époque, il était question d'aller chercher Envisat, déclaré perdu en 2012. Or, ce satellite de l'agence spatiale européenne est un des plus gros débris recensés. D'une masse de 8,1 tonnes et des dimensions hors tout de 26 × 10 × 5 m, ce satellite situé à 800 kilomètres d'altitude pose un problème avec une probabilité de collision élevée.
Le déroulement de la mission ClearSpace-1. © 2019 ClearSpace
Une mission sans difficulté majeure de développement
D'un point de vue technique, aucun problème particulier est à signaler. Toutes les technologies de capture et de désorbitation mises en œuvre dans cette mission sont matures et maîtrisées. La seule complexité c'est de tout faire fonctionner ensemble ! Si l'on se fie à l'échelle de niveau de maturité technologique TRL (une échelle imaginée par la Nasa en vue de gérer le risque technologique de ses programmes) qui compte neuf niveaux, les technologiques de la mission sont notées 8 ou 9 !
Le lancement de ClearSpace-1 est envisagé à l'horizon 2025. Cette mission a pour but d'aller récupérer un adaptateur de charge utile Vespa, d'une masse de 112 kilogrammes, de le capturer et de le désorbiter. Une pince à quatre bras sera utilisée pour le saisir. Une tâche d'apparence simple mais qui sera plus complexe qu'elle n'y paraît. Il faut savoir que Vesta, dont la taille est proche de celle d'un petit satellite, tourne sur lui-même. Cependant ce débris a aussi été choisi parce qu'il ne contient pas d'ergols susceptibles d'exploser !
Cet objet a été laissé à une altitude d'environ 801 km par 664 km, sur une orbite d'atténuation progressive, conforme aux normes d'atténuation des débris, après le deuxième vol du lanceur européen Vega en 2013.
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Actualité de l'astronomie du 04.12.2020 / Le mystérieux objet qui s'est approché de la Terre est un vieux propulseur de fusée.
- Par dimitri1977
- Le 04/12/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Le mystérieux objet qui s'est approché de la Terre est un vieux propulseur de fusée
Adrien Coffinet
Journaliste scientifique
Publié le 03/12/2020
Modifié le 04/12/2020
On le supposait, c'est désormais confirmé : le petit corps 2020 SO, temporairement en orbite autour de la Terre, est bien un propulseur de la fusée de la mission Surveyor 2, lancée vers la Lune en 1966.
Découvert en septembre dernier, le petit corps 2020 SO laissait planer le mystère sur sa véritable nature : petit astéroïde ou débris spatial ? Il faut dire que sa trajectoire n'est pas des plus habituelles. En effet, son orbite était très similaire à celle de la Terre et son mouvement indiquait qu'il allait devenir, pour quelques mois, un satellite temporaire de la Terre.
Une étude plus poussée montra que cet objet était passé près de notre Planète à quelques reprises au cours des décennies précédentes, en particulier en 1966, ce qui laissait envisager qu'il l'avait quitté à ce moment-là. Paul Chodas, directeur de Cneos, identifia plus précisément un suspect : le propulseur de l'étage supérieur du lanceur Centaur de la mission Surveyor 2, lancée le 20 septembre 1966 à destination de la Lune. La mission a échoué et l'étage supérieur de la fusée, qui mesure 12 mètres de long sur trois mètres de large, s'est retrouvé en orbite autour du Soleil. Cependant, plus d'observations étaient nécessaires pour confirmer cette identification.
Une trajectoire affectée par le rayonnement solaire
La première chose regardée pour vérifier si 2020 SO était un objet naturel ou artificiel, ce fut sa trajectoire. Marco Michelli, astronome au Centre de coordination des objets proches de la Terre de l'ESA, explique avoir obtenu de l'astrométrie (mesures de sa position) de 2020 SO, laquelle présenta une signature de pression de rayonnement solaire assez forte, montrant que 2020 SO était trop léger pour s'être formé naturellement.
La pression de rayonnement affecte en effet d'autant plus un objet que sa surface est grande en proportion de sa masse. Pour être autant affecté, 2020 SO devait donc être très léger et peu dense, comme ce qu'ont tendance à être les objets artificiels fabriqués par l'Homme (un propulseur ou un étage de fusée n'étant pas un bloc plein comme un gros rocher).
L'objet 2020 SO. © ESA.
Un spectre bien spécifique
De son côté, une équipe dirigée par Vishnu Reddy, professeur associé et planétologue au Laboratoire lunaire et planétaire de l'université de l'Arizona, a effectué des observations spectroscopiques de 2020 SO en utilisant l'Infrared Telescope Facility (IRTF), télescope infrarouge de laNasa installé sur le Mauna Kea, à Hawaï. Des observations effectuées avec le Grand Télescope binoculaire (LBT) suggéraient que 2020 SO n'était pas un astéroïde.
Grâce à ces observations de suivi, Reddy et son équipe ont analysé la composition de 2020 SO et ont comparé son spectre à celui de l'acier inoxydable 301, le matériau des propulseurs de fusée Centaur dans les années 1960. Les deux ne correspondaient pas parfaitement, mais Reddy et son équipe réalisèrent que la différence pourrait provenir du fait que le spectre de référence correspondait à de l'acier frais, alors que celui de 2020 SO aurait été exposé aux conditions difficiles de l'espace pendant 54 ans. Le matin du 1er décembre, Reddy et son équipe observèrent alors un propulseur de fusée Centaur D lancé en 1971, lui bien identifié, et purent comparer son spectre à celui de 2020 SO. Les spectres étaient alors cohérents, confirmant que 2020 SO devait bien un être un propulseur de fusée Centaur.
Reddy se réjouit de ce résultat : « Cette conclusion est le résultat d'un formidable effort d'équipe. Nous avons finalement pu résoudre ce mystère grâce au grand travail de Pan-STARRS, Paul Chodas et l'équipe du Cneos, LBT, IRTF et les observations autour du monde ».
2020 SO est passé au plus près de la Terre le 1er décembre 2020, à 50.000 kilomètres et restera dans la sphère de Hill de la Terre (sa sphère de dominance gravitationnelle, qui s'étend jusqu'à environ 1,5 million de kilomètres) jusqu'à ce qu'il reparte sur une orbite autour du Soleil, en mars 2021.
CE QU'IL FAUT RETENIR
Un objet d'une dizaine de mètres de large, 2020 SO, est devenu un satellite temporaire de la Terre en octobre-novembre 2020.
Cet objet restera en orbite autour de notre Planète jusqu'en mars 2021.
Cet objet, initialement pris pour un astéroïde, s'avère être un propulseur de fusée Centaur lancé en 1966.
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Actualité de l'astronomie du 04.12.2020 / Gaia dévoile sa nouvelle carte de la Voie lactée avec près de 2 milliards de sources !
- Par dimitri1977
- Le 04/12/2020
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Gaia dévoile sa nouvelle carte de la Voie lactée avec près de 2 milliards de sources !
Futura avec Relaxnews
Publié le 03/12/2020
Modifié le 04/12/2020
Le télescope spatial européen Gaia vient de dévoiler la première partie d'un catalogue de plus de près de deux milliards d'objets célestes de notre Galaxie, observés avec une précision inégalée.
L'évènement était attendu par les milliers de scientifiques du monde entier qui piochent quotidiennement dans les données du satellite mis en orbite par l'Agence spatiale européenne (ESA) en 2013. Gaia est stationné à 1,5 million de kilomètres de la Terre, à l'opposé de la direction du Soleil, pour mieux se protéger de son rayonnement. Abritées sous une coiffe parant les impacts de micrométéorites, ses deux optiques balaient l'espace lentement, avec un tour complet en six heures.
Le télescope détecte et observe une toute petite partie des astres de la Voie lactée, laquelle s'étend sur plus de 100.000 années-lumière. Son catalogue recense une pléiade d'objets célestes, allant des divers types d'étoiles aux exoplanètes en passant par les astéroïdes du Système solaire et jusqu'à l'espace intergalactique.
Objectifs de la mission Gaia
Ces observations, détectées par un assemblage de cellules photo de presque un gigapixel, permettent de situer leur position, distance et déplacement. Avec les mesures de leurs caractéristiques physiques, les scientifiques peuvent mieux comprendre les phénomènes de formation et d'évolution des étoiles, et de notre Galaxie.
Après un premier catalogue en 2016, c'est grâce au deuxième, livré en 2018 avec 1,7 milliard de sources, que les scientifiques ont déterminé par exemple que la Voie lactée avait « fusionné » avec une autre galaxie, il y a dix milliards d'années. C'est donc le début d'un troisième catalogue qui est dévoilé aujourd'hui.
Le début du troisième catalogue stellaire de la mission Gaia vient d'être rendu public par l'ESA. En fournissant des mesures encore plus précises des distances, mouvements et spectres des étoiles dans la Voie lactée, il permet de faire de nouvelles révélations sur son passé, son contenu en exoplanètes et aussi sur la forme exacte de l'orbite du Soleil autour du centre de la Voie lactée. Téléchargez la carte de la Voie lactée à 1,8 milliard d'objets (60,5 Mb). © ESA, Gaia, DPAC, CC BY-SA 3.0 IGO
Une révolution des connaissances
Gaia a entrainé « une révolution des connaissances », a déclaré à l'AFP Catherine Turon, astronome émérite à l'Observatoire de Paris-PSL, pionnière de l'astrométrie spatiale et impliquée dans la mission dès ses débuts. Une de ces collisions intergalactiques « correspond à l'âge de notre Système solaire, amenant l'hypothèse qu'avec chaque collision il y a une flambée de formation d'étoiles », dont notre Soleil ferait partie.
« Les découvertes vont se démultiplier », affirme pour sa part Chantal Panem, cheffe de mission au Cnes, le Centre national d'études spatiales, en notant que « environ 3.800 articles scientifiques utilisant les données de Gaia ont été publiés », depuis le deuxième catalogue.
Mouvement des étoiles de la Galaxie dans un rayon de 1.000 parsecs du Système solaire à travers le ciel terrestre relevé par le satellite Gaia. Plus le trait est épais, plus le mouvement est important. © ESA, Gaia, DPAC, CC BY-SA 3.0 IGO
Des mesures deux à trois fois plus précises
Le troisième enrichit les précédents, avec 1,8 milliard d'objets célestes, et « surtout des précisions astrométriques et photométriques bien meilleures », selon Catherine Turon. La mesure du déplacement des étoiles est de deux à trois fois plus précise, et le calcul de leur distance a été amélioré d'environ 30 % par rapport au catalogue précédent. Un progrès dû en grande partie à l'accumulation de données étudiées sur 34 mois d'observation contre 22 pour le deuxième catalogue.
Jusqu'aux années 1990, on pouvait déterminer depuis la Terre la position d'à peine 8.000 étoiles par une mesure d'angle, la méthode de la parallaxe. Le précurseur de Gaia, Hipparcos, a révolutionné le domaine depuis son lancement par l'ESA en 1997, en cataloguant plus de 110.000 objets célestes. Gaia a une précision de mesure 1.000 fois plus grande !
80.000 milliards de bytes !
Cette précision extrême a un revers : les volumes de données à « avaler » et « digérer » sont toujours plus considérables. À ce jour, Gaia a transmis plus de 80 000 milliards de bytes. Un volume qui mobilise une grosse plateforme informatique du Cnes en France, et celles des partenaires européens. Et qui explique qu'il ait fallu plus de trois ans pour fabriquer et valider cette première partie du catalogue, « qui comprend les positions, distances, mouvement et magnitude des étoiles », explique Catherine Turon.
La deuxième partie, avec par exemple des données sur les caractères physiques des objets observés, la classification des étoiles variables, et des données sur la galaxie d'Andromède, sera disponible au premier semestre de 2022.
Un troisième catalogue complet livréa en 2022
La fin de la mission de Gaia est maintenant prévue pour 2025. « Nous n'aurons pas de catalogue final avant 2028, au mieux », estime Chantal Panem. D'ici là, on peut en attendre des découvertes majeures, selon Catherine Turon, avec « par exemple le recensement exhaustif de toutes les exoplanètes massives tout autour du voisinage solaire ».
Les petits points blancs disséminés un peu partout sur la carte correspondent à des sources connues, des galaxies, des amas globulaires et des amas galactiques dont le nom le plus commun est indiqué au-dessus ou à côté de la source. Les deux galaxies très étendues dans l’hémisphère sud sont les Nuages de Magellan. Dans un petit point comme Messier 5 au milieu de la carte, Gaia a détecté plusieurs milliers d’étoiles. © ESA, Gaia, DPAC
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Actualité de l'astronomie du 03.12.2020 / Soho a 25 ans : ses plus grandes découvertes et ses plus belles images.
- Par dimitri1977
- Le 03/12/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Soho a 25 ans : ses plus grandes découvertes et ses plus belles images
Nathalie Mayer
Journaliste
Publié le 02/12/2020
Parti pour une mission de moins de trois ans, l'observatoire solaire et héliosphérique Soho fête aujourd'hui, 2 décembre 2020, le 25e anniversaire de son lancement. Il devrait poursuivre sa mission jusqu'en 2022. Retour sur quelques temps forts de ces dernières années.
Le 2 décembre 1995, l'observatoire solaire et héliosphérique -- de son petit nom Soho -- décollait de Cap Canaveral, direction le Soleil. Il embarquait douze instruments pour une mission qui devait durer trois ans, au maximum. Mais 25 ans plus tard, huit de ces instruments transmettent toujours régulièrement des données aux astronomes. Des données d'une valeur scientifique inestimable.
Sur ces images, le Soleil tel qui s’est présenté à l’imageur ultraviolet de Soho chaque printemps entre 1996 et 2017. Des images qui révèlent la couronne de notre étoile, son atmosphère qui peut atteindre deux millions de degrés Celsius et s’étendre sur des millions de kilomètres. © Soho, ESA, Nasa
Soho et le cycle du Soleil
Soho est par exemple le premier à avoir eu l'occasion de suivre de près l'activité du Soleil pendant plus d'un cycle complet de 22 ans. Car oui, si l'on parle généralement de cycles de taches solaires d'environ 11 ans, c'est bien au bout de 22 ans que le champ magnétique de notre étoile sera revenu à son orientation initiale. Celle-ci, en effet, dérive progressivement, jusqu'à basculer au bout de 11 ans, inversant les hémisphères nord et sud. Et il faut attendre une seconde inversion pour boucler réellement un cycle magnétique.
Le 30 mars 2001, le Soleil arborait à sa surface la plus grande tache sombre jamais observée. À cette période, notre étoile était proche du maximum du cycle d'activité 23. © ESA, Nasa, Soho
Depuis quelques semaines maintenant, Soho est le spectateur privilégié de la reprise d'activité du Soleil, entré officiellement dans son 25e cycle. Fin octobre, la sonde nous a même offert des images d'une éruption de 2012 des plus spectaculaires, grâce à l'intervention d'un algorithme fusionnant les images de deux de ses instruments. Plaçant les astronomes aux premières loges pour assister à une succession d'éjections de masse coronale (CME).
Soho au cœur du Soleil
« C'est certainement le résultat le plus important obtenu grâce à Soho ces dix dernières années. » Avec toute la mesure qui les caractérise, les astronomes de la Nasa ont présenté ainsi, en août 2017, les travaux menés à partir des données de l'instrument Golf -- pour Global oscillation at low frequencies -- embarqué à bord de la sonde. Celui-ci mesure la vitesse de déplacement de la surface du Soleil. Ses données, patiemment accumulées et traitées au fil des années, ont finalement permis de détecter la signature superficielle d'ondes profondes. De quoi estimer que le cœur de notre étoile tourne environ quatre fois plus vite que sa surface.
Illustration de Soho superposée à une image de notre étoile prise par le satellite le 14 septembre 1999 avec l’instrument EIT (Extreme-ultraviolet Imaging Telescope). Ce jour-là, une gigantesque protubérance en forme de poignet se développait sur le limbe du Soleil. Le pic d’activité du cycle 23 allait alors débuter. © Soho, Esa, Nasa, ATG medialab
Les 4.000 comètes de Soho
Alors que l'objectif de la mission Soho était d'étudier la structure interne du Soleil ainsi que le vent et la couronne solaire, la sonde a également fourni d'autres informations de valeur plus inattendues. Avec le précieux concours de scientifiques citoyens qui ont inlassablement travaillé à explorer les images renvoyées par Soho vers la Terre.
En juin 2020, la sonde ne débusquait ainsi pas moins que sa 4.000e comète. Une comète rasante -- une sungrazer comet comme disent les anglophones -- peu lumineuse et qui n'aurait pas pu être détectée depuis la Terre. La comète -- comme d'autres avant elle -- est apparue notamment grâce à une position favorable de Soho et à l'éclipse artificielle de Soleil créée avec son coronographe grand-angle.
Les comètes perdues de Soho
Les comètes sont des corps de glace qui, lorsqu'elles s'approchent du Soleil, perdent une partie de leur masse. Ces dernières années, Soho a, à plusieurs reprises, été le témoin de la sublimation de comètes un peu trop exposées à la chaleur de notre étoile.
En août 2016, la Nasa a, par exemple, publié une animation qui montre une comète disparaissant derrière le Soleil pour ne jamais réapparaître de l'autre côté.
Trois ans plus tard, c'est cette fois une comète plongeant directement sur notre Soleil que Soho a surpris. Une comète qui, comme la majorité des rasantes, serait issue de la fragmentation il y a plusieurs milliers d'années d'un noyau cométaire baptisé X/1106 C1, des comètes du groupe de Kreutz.
Sur cette image prise le 18 février 2003, le Soleil (Sun) masqué par un coronographe de Soho (le disque bleu sur l'image) venait d’expulser des millions de particules chargées dans le milieu interplanétaire (Coronal Mass Ejection). Au même moment, la comète NEAT (Comet NEAT), découverte en 2002, traversait le champ d’observation. C’est une des 15 images retenues par la Nasa pour un concours. Vous pouvez voter pour votre préférée ici. © Soho, Esa, Nasa
Soho tend son oreille vers le Soleil
En 2018, le Stanford Experimental Physics Lab (États-Unis) a sonifié les données de Soho, laissant littéralement entendre aux astronomes les vibrations naturelles du Soleil et leur offrant ainsi une représentation concrète de la dynamique de son atmosphère. « Nous n'avons pas de moyens simples de regarder à l'intérieur du Soleil , déclarait alors Alex Young, chercheur au Goddard Space Flight Center, dans un communiqué de la Nasa. Utiliser les vibrations du Soleil nous permet de voir son intérieur ».
Soho et l’énigme du carré noir
Durant l'été 2020, certains ont cru que Soho avait surpris un engin extraterrestre juste là, devant notre Soleil. Car les images de la sonde avaient montré un mystérieux carré noir sur notre étoile. Mais les responsables de mission ont rapidement mis fin aux plus folles des spéculations. Le carré noir en question correspond tout simplement à un bloc de télémétrie manquant. Le résultat d'une erreur de transmission entre Soho et notre Terre...
Certaines des images de Soho sont livrées par la Nasa avant traitement et peuvent surprendre ceux qui les regardent. Comme celle-ci qui présente un étrange carré noir. © SoHO, ESA, Nasa