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Actualité de l'astronomie du 30.11.2020 / Première preuve de l'"aspiration" de la matière noire d'une galaxie par une autre.
- Par dimitri1977
- Le 30/11/2020
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Première preuve de l'"aspiration" de la matière noire d'une galaxie par une autre
Par Sciences et Avenir avec AFP le 27.11.2020 à 10h42
Depuis la découverte en 2018 d'une galaxie dépourvue de matière noire, fragilisant encore un peu plus nos connaissances sur cette hypothétique composante de l'Univers, les chercheurs s'acharnaient à comprendre comment une telle structure pouvait "tenir debout". Ils viennent d'obtenir un début de réponse.
La galaxie NGC 1052-DF2 à laquelle il manque la plupart, sinon la totalité, de sa matière noire, le 28 mars 2018.
ESA/HUBBLE/AFP/ARCHIVES - -
Des astronomes ont établi pour la première fois que la matière noire manquante d'une galaxie était arrachée par les forces gravitationnelles d'une autre plus grande, selon une étude citée sur le site du télescope spatial Hubble. "Cette découverte réconcilie notre connaissance actuelle de la formation et de l'évolution des galaxies avec le modèle cosmologique le plus courant", a dit la Dr. Mireia Montes, astronome à l'Université australienne de Nouvelle-Galles du Sud, principale auteure de l'étude publiée dans Astrophysical Journal.
Les astrophysiciens étaient confrontés à un défi depuis 2018, année de la découverte d'une première galaxie, NGC 1052-DF2, dépourvue de matière noire. Comment expliquer son existence sans cet élément invisible et mystérieux, qui est censé agir comme une sorte de "colle" par sa force gravitationnelle pour assurer sa cohésion? Identifiée théoriquement, la matière noire doit son nom au fait que personne ne l'a observée ni décrite. Elle formerait plus de 25% de l'Univers.
"Force de marée"
En 2019, les astronomes ont découvert une deuxième galaxie, NGC 1052-DF4, elle aussi presque complètement dépourvue de matière noire. L'équipe du Dr Montes a utilisé le télescope spatial Hubble pour détailler le contenu de la galaxie, et notamment ses amas globulaires, des groupes très denses d'étoiles orbitant en son centre. Elle a aussi eu recours au GTC, le grand télescope espagnol des Canaries pour analyser la lumière de NGC 1052-DF4, située à 45 millions d'années-lumière de notre Terre.
L'équipe en a conclu que "l'absence de matière noire peut s'expliquer par l'effet d'une force de marée". C'est-à-dire que les forces gravitationnelles d'une proche galaxie massive, NGC 1035, sont en train de disloquer sa voisine plus petite. Les scientifiques dressent cette conclusion en observant que les amas globulaires sont "arrachés" à leur galaxie hôte et qu'on identifie des queues de marée, des sortes de filaments d'étoiles et de gaz stellaire, caractéristique de cette dislocation.
"A terme, NGC 1052-DF4 sera cannibalisée par le grand système entourant NGC 1035, avec au moins certaines de ses étoiles flottant librement dans l'espace lointain", a dit Ignacio Trujillo, co-auteur de l'étude, de l'Institut d'astrophysique des Canaries, cité dans le communiqué.
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Actualité de l'astronomie du 30.11.2020 / La deuxième lune capturée par la Terre serait bien un astéroïde.
- Par dimitri1977
- Le 30/11/2020
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La deuxième lune capturée par la Terre serait bien un astéroïde
Adrien Coffinet
Journaliste scientifique
Une équipe internationale d'astronomes a identifié la nature de la deuxième « mini-lune » connue de la Terre, 2020 CD3. Cet objet, découvert par Kacper Wierzchoś et Theodore Pruyne au Catalina Sky Survey le 15 février dernier, avait intrigué les astronomes : était-ce un objet rocheux naturel, comme le fut 2006 RH120 (première « mini-lune » temporaire connue de la Terre, en 2006-2007), ou était-ce un morceau de débris spatial, comme certains qui sont connus pour avoir déjà été temporairement capturés plusieurs décennies après leur envoi dans l'espace (dont probablement 2020 SO, actuellement temporairement en orbite autour de notre planète) ?
Pour élucider ce mystère, 2020 CD3 a été imagé par l'observatoire Gemini Nord, installé sur le Mauna Kea, à Hawaï. Le résultat ? 2020 CD3 est bien d'origine naturelle, autrement dit, c'est un petit astéroïde. La mini-lune est un vestige rocheux d'un corps plus grand et mesure environ 1 à 1,5 mètre, ce qui en fait l'un des plus petits astéroïdes jamais découverts. En effet, avec une magnitude absolue de 31,8, il est dans le top 10 des astéroïdes connus avec la plus grande magnitude absolue. L'équipe a également pu confirmer que 2020 CD3 ne fut qu'un visiteur temporaire de la Terre : après avoir passé au moins 2,7 ans en orbite autour de notre Planète, le petit astéroïde a été éjecté en avril de cette année et gravite depuis directement autour du Soleil.
Il est probable que de nombreuses autres mini-lunes soient découvertes dans les années à venir, notamment grâce au Legacy Survey of Space and Time (LSST) de l'Observatoire Vera-C.-Rubin, qui doit scruter le ciel austral pendant 10 ans à partir de 2022.
Le Catalina Sky Survey a découvert une nouvelle mini-lune de moins de 4 mètres de diamètre. © tangoas, Adobe Stock
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Actualité de l'astronomie du 30.11.2020 / Événement : Jupiter et Saturne seront au plus près l'une de l'autre depuis 400 ans le 21 décembre.
- Par dimitri1977
- Le 30/11/2020
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Événement : Jupiter et Saturne seront au plus près l'une de l'autre depuis 400 ans le 21 décembre
Xavier Demeersman
Journaliste
Publié le 26/11/2020
Modifié le 30/11/2020
Les géantes gazeuses Jupiter et Saturne, réunies dans le ciel du crépuscule, seront au plus près l'une de l'autre le 21 décembre. Un tel rapprochement entre les deux planètes ne s'était pas produit depuis 400 ans. On vous dit tout sur ce rendez-vous céleste exceptionnel de la fin de l'année.
Depuis cet été, les deux plus grosses planètes du Système solaire, Jupiter et Saturne, règnent en « maître du ciel » sur le crépuscule et une partie de la nuit, à proximité l'une de l'autre, du point de vue de la Terre. En cet automne qui s'achève, les deux géantes continuent de rôder le soir, au-dessus du sud-ouest. D'ailleurs, vous avez sans doute déjà croisé leur regard, ou plutôt leur éclat.
Pour le solstice de décembre, les deux planètes nous réservent un grand moment d'observation céleste : un rapprochement visuel exceptionnel. Ce qui s'appelle une conjonction géocentrique. Et cette année, on peut parler d'une « grande conjonction planétaire » puisque les protagonistes ne seront séparés que de 0,1° -- un cinquième du diamètre de la Pleine Lune --, ce qui n'était pas arrivé, du point de vue, toujours, du « plancher des vaches », depuis... 1623 ! Alors, si vous les manquer, mais ce serait étonnant, vous ne les reverrez plus ainsi blotties l'une contre l'autre avant 2080.
Position de Jupiter et Saturne, le 30 novembre vers 17 h 30, au-dessus de l'horizon sud, sud-ouest. Au cours des prochaines semaines les deux planètes vont se rapprocher davantage et se déplacer vers la frontière invisible (marquée ici par les lignes bleues) entre les constellations du zodiaque du Sagittaire et du Capricorne. © SkySafari
Un rendez-vous qui n’a lieu que tous les 20 ans
Ce beau rendez-vous céleste est donc à ne pas manquer dans les lueurs du crépuscule, au-dessus de l'horizon sud-ouest, le 21 décembre. Le Soleil, qui sera alors entré dans la « maison » du zodiaque du Sagittaire depuis le 18 décembre (eh oui, l'astre solaire n'est pas dans le Capricorne le 21 décembre) n'est plus très loin de ces deux mondes, du point de vue de la Terre. Par conséquent, les deux planètes ne sont pas visibles longtemps le soir et courent vite se coucher. Cela a l'avantage que l'on peut admirer la scène et la photographier après le départ du Soleil sans être obligé de veiller tard.
Les rapprochements de Jupiter et Saturne dans le ciel terrestre n'ont lieu que tous les 20 ans, le temps que la seconde, plus lente (sa période de révolution est de 29 ans), fasse le tour des 12 constellations du Zodiaque (360°) et rejoigne la géante qui porte le nom de son fils dans la mythologie gréco-romaine. Comme cette dernière ne met que 12 années pour faire le tour du Soleil, elle change de constellation du zodiaque tous les ans.
La précédente grande conjonction géocentrique remonte à 2000. À l'époque, elle n'a pas vraiment pu être observée dans de bonnes conditions, car les deux géantes étaient trop proches de notre Étoile, vues de la Terre. En avril 2000, Mars s'était mêlée aux deux géantes pour former un remarquable trio en début de nuit, dans le Bélier. En 2020, Mars est là aussi, mais plus éloignée, dans les Poissons. Son éclat rouge, plus faible qu'il y a un mois, rivalise encore avec celui, doré, de Jupiter.
Vue en perspective du Système solaire à la date du 21 décembre 2020. Du point de vue de la Terre (Earth), Mars sera plus éloignée du Soleil (et donc bien visible la nuit) que les géantes Jupiter et Saturne. Le schéma montre les positions de chaque planète à cette date. © Skylive
Les distances de Jupiter et Saturne avec la Terre
Naturellement, même si les deux planètes semblent serrées l'une contre l'autre, des centaines de millions de kilomètres les séparent. Lorsque vous les contemplez ces jours-ci, songez que la massive Jupiter est à 850 millions de kilomètres (5,6 fois plus loin du Soleil que nous) et Saturne à quelque 1.600 millions de kilomètres (10,5 fois la distance entre la Terre et le Soleil). Soit 47 et 87 minutes-lumière. Le 21 décembre, Jupiter sera à 890 millions de kilomètres et la géante aux anneaux à 1,6 milliard de kilomètres.
Jupiter et Saturne visibles dans le même champ. © SkySafari
Observez-les dès maintenant !
Bien entendu, n'attendez pas le solstice d'hiver (hémisphère nord) et leur rapprochement à seulement 0,1° pour les observer à l'œil nu, aux jumelles ou dans un télescope. Tout au long de ces prochaines semaines, en effet, vous pourrez suivre leur procession aux frontières du Capricorne et du Sagittaire, jusqu'à leur convergence le 21 décembre, la nuit la plus longue de l'année.
Signalons que la Lune passera leur dire bonjour, ou plutôt bonsoir, les 16 et 17 décembre, et composer un beau trio que beaucoup auront plaisir à photographier. Le spectacle n'en sera que plus beau à travers une paire de jumelles, une lunette ou un télescope. Les deux derniers vous dévoileront leurs satellites respectifs et chacun de leurs plus beaux atours, tels les anneaux pour Saturne, et les bandes nuageuses pour Jupiter. Avec des binoculaires, en plus de les voir ensemble grossies, Jupiter exhibe sa cour de satellites galiléens. Bonne observation à tous !
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Actualité de l'astronomie du 24.11.2020 / L'origine de l'énergie des étoiles confirmée grâce aux neutrinos de Borexino.
- Par dimitri1977
- Le 29/11/2020
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L'origine de l'énergie des étoiles confirmée grâce aux neutrinos de Borexino
Laurent Sacco
Journal
Publié le 27/11/2020
.Il y a quelques mois, Futura expliquait que l'astrophysique nucléaire et l'astronomie neutrino venaient de remporter un succès de plus. Après plusieurs années de patientes observations du flux de neutrinos solaires par l'expérience Borexino, toutes les prédictions concernant les réactions thermonucléaires faisant briller notre Soleil sont maintenant vérifiées comme l'expliquait un article maintenant publié dans Nature.
Il y a 2.500 ans, le philosophe grec Anaxagore, représentant de l'école ionienne qui comportait des penseurs et des savants aussi illustres que Thalès et Anaximandre préfigurant les maîtres de la philosophie naturelle moderne, tel Einstein ou Pauli, avançait que « tout a une explication naturelle. La lune n'est pas un dieu mais un grand rocher et le soleil un rocher chaud » et il tenait également pour vrai que « le but de la vie est l'investigation du Soleil, de la Lune et des cieux ».
Au cours des années 1930, deux autres héritiers de la pensée ionienne, complétée par celle de l'école pythagoricienne et de Platon, le physicien et philosophe Carl Friedrich von Weizsäcker et, après lui, le Prix Nobel de physique Hans Bethe, découvrent les principales réactions faisant briller des étoiles comme le Soleil et celles un peu plus massives que lui. Mais comment réfuter ces théories en accord avec l'épistémologie de Popper ?
Fils de l'ambassadeur d'Allemagne Ernst von Weizsäcker, et frère du président allemand (1984 1994), Richard von Weizsäcker, Carl Friedrich était le jeune protégé de Werner Heisenberg et Niels Bohr lorsqu'il commença des études de physique, mathématique et astronomie en 1929. Passionné toute sa vie par la philosophie, dont il fut professeur de 1957 à 1959 à l'université de Hambourg, il n'en était pas moins un physicien accompli. © Bundesarchiv, B 422 Bild-0174, CC by-sa 3.0
La partition des neutrinos solaires décryptée en sous-sol
On peut le faire dans le cas du Soleil au moins car les réactions proposées prédisent des émissions de neutrinos selon des spectres en énergie donnés. Si l'on se rappelle que les neutrinos sont aussi des ondes de matière alors il existe une sorte de musique des sphères que peuvent entendre sur Terre les oreilles de détecteurs comme celui de Borexino, le diminutif italien de Borex (BORon solar neutrino EXperiment). Les membres de Borexino viennent de mettre probablement un point final à la vérification des théories de von Weizsäcker et Bethe via un article aujourd'hui publié dans Nature mais dont une première version était déjà disponible sur arXiv depuis plusieurs mois comme Futura l'avait expliqué dans le précédent article ci-dessous.
Si tout indique donc bien que nous avons percé les mystères de la nature des étoiles et de l'origine de leur lumière, nous en sommes toujours à balbutier pour percer un autre mystère encore plus fondamental de l'Univers observable, celui de la nature et de la description de l’écume de l’espace-temps, comme l'explique le dernier ouvrage de l'astrophysicien Jean-Pierre Luminet.
Le prix Nobel de Physique 1967 Hans Bethe. © Nobel Foundation archive
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Actualité de l'astronomie du 24.11.2020 / Planète habitable : une question de voisinage ?
- Par dimitri1977
- Le 29/11/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Planète habitable : une question de voisinage ?
Nathalie Mayer
Journaliste
Publié le 20/11/2020
Dans notre Système solaire, les excentricités des orbites apparaissent étrangement faibles par rapport à d'autres systèmes planétaires connus. Selon les chercheurs, il existerait un lien entre la forme des orbites planétaires et le nombre de planètes qui composent le système. Un lien également avec les chances, pour ces planètes, d'abriter la vie.
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Parmi les plus de 4.000 exoplanètes découvertes à ce jour, bon nombre présentent des orbites allongées et excentriques. Alors même que dans notre Système solaire, les orbites des planètes sont plus circulaires. Et selon des astronomes de l’Institut Niels Bohr (Danemark), c'est le résultat d'un système qui a su s'entourer de plusieurs planètes et les garder sur le long terme.
En analysant les trajectoires de plus de 1.170 exoplanètes autour de 895 étoiles, ils ont en effet établi une corrélation étroite entre le nombre de planètes qui constituent un système et la forme des orbites de ces planètes. Quelle que soit la région de l'espace ou le type d'étoile hôte. Une corrélation qui suggère, selon eux, que les chances de voir la vie apparaître sur une planète augmentent avec le nombre des sœurs de la planète en question.
Les planètes qui finissent sur des orbites elliptiques peuvent y être arrivées via des rencontres violentes avec des planètes voisines, des collisions fatales ou des accidents qui secouent les planètes. Certaines de ces rencontres peuvent avoir complètement éjecté des planètes de leurs systèmes planétaires. Ce qui expliquerait pourquoi les planètes avec des orbites excentriques ont moins de frères et sœurs. © Oleksandrum, Adobe Stock
Des voisines, mais pas trop
En l'état actuel des observations, le Système solaire semble appartenir à un type rare de système planétaire. Aucun n'a encore été découvert avec huit planètes ou plus. Le record est détenu par le système de Trappist-1 et ses sept exoplanètes. Et pour les astronomes de l'Institut Niels Bohr, cela pourrait expliquer pourquoi nous n'avons toujours pas décelé de traces de vie extraterrestre dans la Voie lactée. Alors même qu'il existe probablement des milliards de mondes semblables à la Terre et situés dans la zone dite habitable de leur étoile hôte.
Pour les chercheurs de l'Institut Niels Bohr, les systèmes planétaires avec des orbites excentriques et ceux avec des orbites circulaires pourraient avoir vécu des histoires très différentes. Plus chaotiques et violentes pour les premiers. Plus sereines pour les seconds. Notre apparition sur Terre pourrait ainsi avoir dépendu d'un jeu assez subtil entre notre Planète et nos voisines pendant des milliards d'années. Ainsi, il ne suffirait pas de considérer uniquement le cas d'une exoplanète particulière mais il faudrait le juger au regard du système auquel elle appartient.