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LE 26.09.2020 Actualité de l'Astronomie / Les lunes d'Uranus ressemblent beaucoup à Pluton.
- Par dimitri1977
- Le 26/09/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Les lunes d'Uranus ressemblent beaucoup à Pluton
Adrien Coffinet
Journaliste scientifique
Les principaux satellites d'Uranus - Miranda, Ariel, Umbriel, Titania et Obéron - présentent des signatures thermiques similaires aux planètes naines de la ceinture de Kuiper.
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[EN VIDÉO] Uranus, première planète découverte au télescope Partez à la découverte d’Uranus, une géante de glace située à trois milliards de kilomètres de la Terre. Un mode froid et étrange dont on commence à peine à comprendre son histoire et sa composition.
Les cinq plus grands satellites d'Uranus, à savoir Miranda, Ariel, Umbriel, Titania et Obéron, ressemblent aux planètes naines du Système solaire externe, telles que Pluton, Éris et Hauméa. Ces corps n'ont pas nécessairement tous la même apparence mais, selon une équipe d'astronomes germano-hongroise, ils ont des signatures thermiques similaires : comme les planètes naines, ces compagnons de la géante de glace retiennent très bien la chaleur solaire et leurs faces nocturnes se refroidissent relativement lentement, ce qui est typique des surfaces rugueuses et glacées de grands objets compacts.
Montage des grands satellites d'Uranus et d'un satellite plus petit : de gauche à droite Puck, Miranda, Ariel, Umbriel, Titania et Obéron. Les photos originales ont été prises par la sonde Voyager 2 de la Nasa. Les proportions sont respectées. © Image réalisée par Vzb83 sur la base d'images de la Nasa
Les précieuses données d'étalonnage de Herschel
Voyager 2 a observé ces satellites en janvier 1986, mais la sonde de la Nasa n'était pas équipée pour observer les longueurs d'onde infrarouges lointaines nécessaires pour étudier leur comportement thermique. Pour obtenir ces données, Örs Detre, de l'Institut Max-Planck d'astronomie (Allemagne), et ses collègues ont analysé des données d'étalonnage d'archives recueillies par Herschel, le télescope spatial infrarouge de l'Agence spatiale européenne qui a fonctionné de 2009 à 2013. Leurs résultats ont été publiés, le 14 septembre, dans Astronomy & Astrophysics.
En soustrayant soigneusement le signal de la planète, ils ont pu faire ressortir les signaux de ses satellites, qui sont des milliers de fois plus faibles à ces longueurs d'onde. Une comparaison des mesures de Herschel avec un modèle détaillé développé par Thomas Müller, de l'Institut Max-Planck de physique extraterrestre (Allemagne), a révélé l'inertie thermique du matériau de surface.
Vue d'artiste des satellites Planck (à gauche) et Herschel. © ESA, Thales Alenia Space
Un résultat sans surprise ?
Meg Schwamb, de la Queen's University Belfast (Irlande du Nord), qui n'a pas participé à l'étude, trouve que c'est « un résultat soigné avec une technique cool », mais elle n'est pas très surprise du résultat : en effet, selon la compréhension actuelle, des objets comme Pluton, Éris et Hauméa se sont formés dans la même région du Système solaire qu'Uranus, ce qui « signifierait des conditions similaires en matière de température, de composition du gaz, etc. », et donc que les principaux satellites d'Uranus se seraient formés avec des propriétés de surface et des compositions similaires à celles des planètes naines. En revanche, les nombreux petits satellites extérieurs d'Uranus ressemblent davantage à des objets plus petits de la ceinture de Kuiper : des agrégats relativement lâches de roches et de glace.
Heidi Hammel, experte sur Uranus et Neptune à l'Association des universités pour la recherche en astronomie (États-Unis), loue aussi l'« excellent travail [de l'équipe] avec un jeu de données difficile ». Néanmoins, selon elle, la grande inclinaison de l'axe de rotation d'Uranus (98 degrés) pose « une complication significative pour le système lunaire uranien. Si elle était due à un événement catastrophique (une des principales théories), alors cet événement aurait également perturbé le système primordial de lunes, avec des conséquences qui pourraient peut-être être évidentes dans les propriétés de leurs surfaces. ». Une nouvelle mission spatiale vers Uranus pourrait grandement aider à résoudre certains de ces mystères.
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LE 25.09.2020 Actualité de l'Astronomie / Mars brille plus que Jupiter : comment l'observer ?
- Par dimitri1977
- Le 25/09/2020
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Mars brille plus que Jupiter : comment l'observer ?
Xavier Demeersman
Journaliste
[EN VIDÉO] C'est le moment d'observer Mars Jusque fin octobre, Mars va devenir plus éclatante que Jupiter. Du soir au matin, vous pourrez l’admirer à l’œil nu ou dans un instrument. Elle sera au plus près de la Terre le 6 octobre et en opposition le 13 octobre.
Mars se rapproche. Dans quelques jours, elle sera en opposition et la distance entre nos deux planètes ne sera plus que de 62 millions de kilomètres. C'est le moment de l'observer.
Avez-vous remarqué à quel point Mars est devenue brillante ? C'est parce que la distance entre nous et notre voisine se réduit d'heure en heure. C'est le 6 octobre prochain, dans l'après-midi, que nous serons au plus près de la Planète rouge, avec 62 millions de kilomètres seulement entre nos deux mondes.
Une configuration qui, vous l'aurez deviné, est très favorable à son observation. Comme tous les 26 mois, Mars est en effet en opposition, c'est-à-dire alignée avec la Terre et le Soleil. Nous, les Terriens, nous serons donc entre les deux, ce qui signifie que quand l'un part se coucher, l'autre, en face, se lève. L'opposition aura lieu bientôt : le 13 octobre prochain.
Mais, d'ici là, on peut déjà l'admirer quasiment toute la nuit. À l'œil nu, sans aucune difficulté : Mars est maintenant plus étincelante que Jupiter et brille comme un phare au-dessus de l'est quand elle se lève. Impossible de la rater et aussi de la confondre avec une étoile car, contrairement à elles, elle ne tremble pas, ne scintille pas. C'est un point fixe rouge écarlate qui domine le paysage.
À noter que le 3 octobre prochain, la Lune, encore presque pleine (et à l'apogée) la rejoindra pour toute la nuit. Une belle conjonction planétaire au sein des Poissons qui réjouira nombre d'astrophotographes à travers le monde.
Observez Mars
À la faveur de son rapprochement avec la Terre, Mars est donc devenue beaucoup plus brillante qu'il y a trois mois et son éclat surpasse maintenant celui de Jupiter. Cependant, bien que plus proche de nous, Mars ne dévoile pas facilement les détails de sa surface, et l'on peut parfois préférer regarder dans un télescope ou une lunette Jupiter, pourtant située à plus de 600 millions de kilomètres de la Terre.
Jupiter a surtout l'avantage d'être beaucoup plus grande que la Planète rouge, laquelle, rappelons-le, est deux fois plus petite que la Terre. Donc, même si elle est 10 fois plus éloignée de nous que Mars, la géante gazeuse Jupiter a de beaux détails de ses tempêtes à montrer à ses observateurs terrestres.
Pour Mars, c'est différent : on peut distinguer des reliefs, ce que nous ne verrons jamais sur la géante gazeuse. On peut les deviner dans un instrument mais des captures avec une caméra à son foyer donneront des résultats, après traitements, autrement plus spectaculaires. Là, où dans l'oculaire, on peut deviner la présence de la calotte polaire sud -- comme un petit coup de pinceau brillant et nacré posé sur le disque orangé de Mars --, les images qu'obtiennent les astrophotographes dessinent, elles, ses contours, ainsi que ceux des taches sombres caractéristiques de la planète.
Le 5 septembre, la Lune a rendu visite à Mars dans les Poissons. Les prochaines conjonctions seront le 2 et le 29 octobre. La Planète rouge est de plus en plus brillante à mesure qu'elle se rapproche de la Terre. © SkyGuide (capture d'écran)
Pour vous aider, il existe des apps iOS et Android avec des cartes de Mars qui vous permettront d'identifier les masses charbonneuses que vous apercevez. La Planète rouge n'est en effet pas entièrement rouge et n'a rien de monotone, comme on peut le voir sur les images détaillées que nous envoient les sondes spatiales qui la survole.
VOIR AUSSIVoyage vers Mars : combien de temps faut-il pour y aller ?
En tout cas, n'espérez pas reconnaître les fameux « canaux martiens » qui avaient tant défrayé la chronique à la fin du XIXe et début du XXe siècle. On peut s'étonner qu'un tel biais ait connu autant de succès. De là est né le mythe d'une planète habitée par des Martiens dépeints comme hostiles. Des Martiens qui avaient creusé des canaux pour acheminer l'eau stockée aux pôles et l'amener aux basses latitudes, plus chaudes. Certains, comme Percival Lowell, y croyaient dur comme fer.
De la vie sur Mars, il y en a peut-être eu dans un lointain passé, ou encore aujourd'hui, enfouie dans le sous-sol. Pour le savoir justement, les chercheurs comptent sur Perseverance, actuellement en croisière vers sa cible. Arrivée du rover sur le sol de Mars prévue en février 2021. Le rapprochement entre la Terre et Mars est, bien sûr, le bon moment pour relier nos deux planètes.
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LE 25.09.2020 Actualité de l'Astronomie / Magnétar : le VLBA sur la piste de l'énigme des sursauts radio rapides.
- Par dimitri1977
- Le 25/09/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Magnétar : le VLBA sur la piste de l'énigme des sursauts radio rapides
Laurent Sacco
Journaliste
La méthode de la parallaxe est une méthode géométrique simple permettant d'évaluer la distance des astres. On vient de l'utiliser avec des radiotélescopes pour mesurer pour la première fois directement la distance d'un magnétar. En multipliant ce genre de mesure, on pourrait découvrir que les sursauts radios rapides sont en fait des colères particulières des magnétars.
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[EN VIDÉO] Interview : qu’est-ce qu’une étoile de Planck ? La relativité générale bute sur le Big Bang et les trous noirs, qui sont des « singularités ». Et si les trous noirs, à force de se contracter, pouvaient rebondir ? Et si notre univers était né de cette manière ? C'est l'hypothèse des « étoiles de Planck », que nous explique Aurélien Barrau, astrophysicien spécialisé en cosmologie et auteur du livre Des univers multiples.
Les étoiles à neutrons sont des résidus d'explosion d'étoiles en supernova qui ne peuvent guère contenir que quelques masses solaires mais dont le diamètre est de quelques dizaines de kilomètres seulement. La saga, à leur sujet, a commencé au cours des années 1930 et se poursuit aujourd'hui depuis les années 1990 avec l'étude des magnétars, des étoiles à neutrons avec un champ magnétique prodigieux comme Futura l'expliquait dans le précèdent article ci-dessous. Entre ces deux décennies, les objets théoriques qu'étaient les étoiles à neutrons à leur début sont devenus des sujets d'observations, d'abord avec des radiotélescopes pour la première fois, en 1967, grâce à Jocelyn Bell, puis les rayons X et maintenant, les ondes gravitationnelles à l'occasion de collisions d’étoiles à neutrons donnant des kilonovae.
Au début de leur découverte, les étoiles à neutrons ont très temporairement donné des frissons aux astrophysiciens et astronomes intéressés par le programme Seti car c'est sous forme de pulsars, c'est-à-dire de sources d'émissions périodiques d'ondes radios, qu'ils ont été débusqués par Jocelyn Bell alors en thèse. On pouvait penser qu'il s'agissait de signaux artificiels d'une civilisation extraterrestre mais, comme l'explique Jocelyn Bell dans la vidéo ci-dessous, cette hypothèse a été rapidement réfutée car on ne voyait aucun décalage Doppler.
Dans cette vidéo, extraite du documentaire Du Big Bang au Vivant, Jean-Pierre Luminet parle de la mort des étoiles massives, leur explosion en supernova et la formation de pulsars. © ECP Productions, Jean-Pierre Luminet
Les FRB, l'histoire des pulsars qui se répète ?
Depuis quelques années, d'autres mystérieuses sources radios intriguent les astrophysiciens et là aussi, l'hypothèse E.T a été considérée un temps avant d'être abandonnée. Il s'agit des sursauts radios rapides, les Fast radio bursts ou FRB en anglais. Les sursauts radio rapides ont été découverts pour la première fois en 2007. On sait juste qu'ils sont très énergiques et durent au plus quelques millisecondes et que la plupart viennent de l'extérieur de la Voie lactée.
Les FRB pourraient trahir l'existence des étoiles de Planck mais des chercheurs ont proposé une hypothèse moins exotique, à savoir qu'ils soient la manifestation de magnétars, des étoiles à neutrons possédant des champs magnétiques d'une intensité record dans le cosmos observable, de l'ordre de mille milliards de fois l'intensité du champ magnétique de la Terre.
Pour tenter d'y voir plus clair à ce sujet, et comme ils l'expliquent dans une publication en accès libre sur arXiv, une équipe de radioastronomes a, pour la première fois, réussi à faire une détermination précise de la distance d'un magnétar au Système solaire en faisant une mesure de parallaxe avec les radiotélescopes du Very Long Baseline Array (VLBA). Rappelons qu'il s'agit d'une technique de combinaison par interférométrie des mesures de plusieurs radiotélescopes répartis sur les continents permettant de faire de la synthèse d'ouverture qui, à la fin, compose un instrument virtuel dont la taille peut être équivalente à celle de la Terre. On peut donc faire des observations avec une résolution spectaculaire.
Jocelyn Bell nous raconte sa découverte des pulsars. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Perimeter Institute for Theoretical Physics
L'interférométrie à très longue base (ou VLBI pour Very Long Baseline Interferometry) est l'une des techniques fondamentales de la radioastronomie moderne, qui a d'ailleurs permis le succès de la collaboration Event Horizon Telescope, réussissant à imager pour la première fois un trou noir supermassif au cœur d'un noyau actif de galaxie, M87*. Elle a été proposée en 1962 par Leonid Matveenko, Nikolai Kardashev, et Gennady Sholomitskii, avec le soutien du radioastronome ukrainien et soviétique Iossif Chklovski du célèbre Institut Shternberg.
Dans ce cas précis, le VLBA comprend 10 antennes, de 25 mètres chacune, couvrant le territoire américain depuis Sainte-Croix, dans les Îles Vierges situées dans les Antilles, et le Mauna Kea sur l'île d'Hawaï, dans l'océan Pacifique.
Les mesures de distances, une clé pour l'astrophysique
Les étoiles à neutrons ne sont pas toutes des pulsars et c'est aussi vrai dans le cas des magnétars dont on ne connaît à ce jour que six exemples capables d'émettre des impulsions radios. Le premier du genre a été découvert en 2003 et, dans un catalogue, il est mentionné sous la forme XTE J1810-197. Son activité s'est poursuivie de 2003 à 2008, puis de janvier à novembre 2019 et, tout dernièrement, de mars à avril 2020.
Un schéma expliquant la méthode de la parallaxe appliquée à un magnétar (voir les explications ci-dessous ). © Sophia Dagnello, NRAO/AUI/NSF
C'est justement XTE J1810-197 qui a été observé à des dates différentes sur la voûte céleste en utilisant la méthode de la parallaxe connue depuis l'antiquité en astronomie planétaire et rendue possible pour la première fois avec des étoiles au début du XIXe siècle grâce aux observations publiées en 1837 par les astronomes allemands, Friedrich Georg Wilhelm von Struve pour Vega, et en 1838, par Friedrich Wilhelm Bessel pour 61 Cygni.
Cette méthode est simple à comprendre et repose sur des raisonnements élémentaires en géométrie pour un Homo sapiens du XXIe siècle ; évidemment, il en était tout autrement au temps des grecs comme Hipparque. Il faut mesurer à 6 mois d'intervalle des positions d'un astre sur la voûte céleste et appliquer la trigonométrie dans les triangles. De la mesure de la variation angulaire apparente de l'astre et de la connaissance du diamètre de l'orbite terrestre, on en déduit sa distance. Dans le cas de XTE J1810-197, elle est d'environ 8.100 années-lumière, ce qui confirme qu'il s'agit bien d'un des plus proches magnétars connus.
Cette donnée est d'importance car elle permet de mieux calculer la puissance des éruptions de rayonnement produites par ce magnétar et donc de contraindre les modèles avancés pour les expliquer. C'est aussi une preuve de principe que l'on peut faire de même avec le VLBA pour d'autres magnétars proches dans la Voie lactée, ce qui veut dire que l'on finira par avoir assez de données collectées pour départager les modèles envisagés, notamment ceux qui font des FRB des éruptions particulières de magnétars.
Ainsi, on sait que le pulsar du Crabe émet parfois des impulsions radio plus fortes qu'à son habitude et que les caractéristiques de ces impulsions laissent penser qu'elles sont analogues à celles, plus puissantes encore, associées aux FRB.
CE QU'IL FAUT RETENIR
- La méthode de la parallaxe est une méthode géométrique simple permettant d'évaluer la distance des astres, d'abord appliquée dans le Système solaire pour les planètes, puis aux étoiles de la Voie lactée proches du Soleil au XIXe siècle.
- On vient de l'utiliser avec les radiotélescopes combinés du VLBA pour mesurer pour la première fois directement la distance d'un magnétar, XTE J1810-19, une étoile à neutrons fortement magnétisée, et pouvant émettre des impulsions radio à l'occasion de sorte d'éruption.
- En multipliant ce genre de mesure, on pourrait découvrir que les mystérieux sursauts radios rapides sont en fait des colères particulières des magnétars. Une mesure plus précise de distance permet en effet de mieux évaluer les quantités d'énergies émises par un magnétar et de départager des modèles pour ces émissions.
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LE 24.09.2020 Actualité de l'Astronomie / Attention, chefs-d'œuvre : les plus belles photos d'astronomie de 2020 !
- Par dimitri1977
- Le 24/09/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Attention, chefs-d'œuvre : les plus belles photos d'astronomie de 2020 !
Xavier Demeersman
Journaliste
Le cru 2020 de ce grand concours d'astrophotographie international est excellent. Découvrez notre sélection dans chaque catégorie.
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[EN VIDÉO] Galaxie : où se trouve la Terre dans la Voie lactée ? Le satellite Gaia a cartographié plus d’un milliard d’étoiles. Grâce à ces données, cette vidéo de l'ESA nous transporte jusque dans notre quartier résidentiel au sein de la galaxie, à la découverte de quelque 600.000 étoiles qui nous entourent. Les plus brillantes et connues depuis le sol terrestre, telles Sirius, Betelgeuse, Véga, Aldébaran…, ont leur nom marqué. Le voyage se termine par un plongeon vers le Soleil (Sol), petite étoile à plus de 26.000 années-lumière du centre de la Voie lactée.
Comme les années précédentes, vous allez adorer les photos couronnées du grand concours d'astrophotographie Insight Investment Astronomy Photographer of the Year dont l'édition 2020 vient d'être dévoilée. Un excellent cru comme vous allez pouvoir vous en rendre compte, qui tapera autant dans l'œil des astronomes amateurs avertis que dans celui de tous les curieux férus d'images de l'univers.
L'univers vu de la Terre, dans tous les cas, et parfois, sans aucun instrument. Du grand spectacle que vous pourrez découvrir à partir du 20 octobre en réel à travers l'exposition au Royal Museums de Greenwich.
Les aurores polaires
Qui n'a jamais rêvé d'admirer des aurores boréales ou australes dans la réalité ? Ce phénomène naturel produit par l'interaction des particules du vent du Soleil, avec la haute atmosphère terrestre enchante l'humanité depuis des temps immémoriaux.
The Green Lady, vainqueur dans la catégorie Aurores. Déferlante d’aurores photographiée par Nicholas Roemmelt. © Nicholas Roemmelt, Insight Investment Astronomy Photographer of the Year
« Une image majestueuse et éthérée comme si elle avait été prise aux confins de l'au-delà. Une vision prometteuse, émouvante et édifiante », a salué le comédien britannique Jon Culshaw, rapporte le site du Royal Museums de Greenwich.
Geysir Aurora par Phil Halper. © Phil Halper, Insight Investment Astronomy Photographer of the Year
Sur cette photo finaliste présentée dans la même catégorie, on croirait que les aurores se soulèvent du sol, ou l'inverse, qu'elles descendent jusqu'à toucher terre. On aimerait que ce soit vrai (quoique ce ne serait pas sans danger) mais cela n'arrive jamais. Les aurores dansent dans le ciel à très haute altitude.
House under Rainbow Aurora. © Wang Zheng, Insight Investment Astronomy Photographer of the Year
Cette autre photo dominée par les tons pastels du ciel est un enchantement que l'on croirait tout droit échappé d'un conte ou d'une saga. On devine la ceinture et le poignard d'Orion derrière le rideau rose et vert pâle de l'aurore. Des couleurs qui se reflètent sur la neige.
Voir toutes les images finalistes de la galerie Aurores
Notre Étoile, le Soleil
Les photos sont impressionnantes. Que ce soit celle du vainqueur ou celles des autres finalistes qui nous montrent l'astre solaire avec des détails flamboyants. Les photos de l'éclipse totale du Soleil de l'été 2019 sont aussi à couper le souffle. Comme il a dû être difficile pour le jury de choisir parmi toutes ces prestations, tant le niveau est élevé !
Liquid Sunshine. Les granules à la surface du Soleil. © Alexandra Hart, Insight Investment Astronomy Photographer of the Year
Alexandra Hart, lauréate de la catégorie, nous dévoile la « peau » granuleuse du Soleil. Chacun de ces granules, que l'on pourrait compter ici sans difficulté tant l'image est nette, fait la taille de la France ! Comme le rappelle l'astrophysicienne Emily Drabek-Maunder, qui a commenté ce chef d'œuvre, « c'est un exemple impressionnant que le Soleil calme n'est jamais vraiment calme », faisant allusion au cycle solaire qui, certes, ces dernières années, était dans le creux de la vague (ce qui se traduit par une absence de taches à sa surface) mais en y regardant de plus près, c'est très actif : un océan de bulles de gaz en mouvement, bien vivant. « Bien que le Soleil soit moins actif, la fusion nucléaire sous sa surface soutient toute la vie sur notre petit monde ».
Total Solar Eclipse, Venus and the Red Giant Betelgeuse. © Sebastian Voltmer, Insight Investment Astronomy Photographer of the Year
Sebastian Voltmer était au Chili, à l'Observatoire de La Silla, pour admirer et photographier l’éclipse totale du Soleil du 2 juillet 2019. La photo du phénomène est splendide : l'œil ardent du Soleil est assombri par le disque lunaire, nous dévoilant ainsi son immense couronne. Dans la nuit soudaine, des étoiles sont devenues visibles... et Vénus aussi.
No Earthly Hedgerow, protubérances visibles sur le limbe du Soleil. © Paul Andrew, Insight Investment Astronomy Photographer of the Year
Un autre regard sur le Soleil avec Paul Andrew. L'étoile est, cette fois, masquée volontairement par un disque noir installé sur son instrument, de sorte que l'astronome amateur puisse admirer les protubérances qui se déploient sur le limbe. Des forêts de protubérances surprises ici lors de leur soulèvement. Cela a lieu tous les jours depuis plus de quatre milliards et demi d'années.
Toutes les photos des finalistes de la catégorie Soleil
Notre satellite naturel, la Lune
La Lune nous accompagne toutes les nuits (ou presque) si bien que l'on n'y prête plus vraiment attention... Ce qui est bien dommage car, pour qui l'a déjà regardée à travers des jumelles (ou un télescope) sait que ce monde tout proche (à seulement 384.000 kilomètres de la Terre en moyenne), d'ombre et de lumière, est fascinant à regarder pour ses plaines, ses montagnes, ses crevasses, etc.
Tycho Crater Region with Colours. Premier prix de la catégorie Lune. © Alain Paillou, Insight Investment Astronomy Photographer of the Year
Notre satellite naturel que l'on a tant l'habitude de voir dans ses centaines de nuances de gris semble comme métamorphosé sur cette image d'Alain Paillou, qui remporte le grand prix de la catégorie Lune. Nous regardons ici la région qui entoure le beau cratère rayonnant Tycho. On pourrait croire qu'un artiste la repeinte avec de l'aquarelle ou de la gouache mais, en réalité, les filtres nous dévoilent les différents matériaux qui tapissent sa surface.
Some Moons are Close, and Some are Small and Far Away. Cette photo de l’occultation de Saturne par la Lune fait partie des finalistes de la catégorie. © Andy Casely, Insight Investment Astronomy Photographer of the Year
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Les galaxies
La nôtre s'appelle la Voie lactée. Depuis la Terre, nous pouvons voir des centaines de milliers de consœurs, géantes ou naines, éparpillées dans le cosmos. Toutes les photos finalistes dans cette catégorie n'ont pas été prises par Hubble mais parfois, on pourrait le penser.
Nicolas Lefaudeux est le grand gagnant dans cette catégorie avec son portrait de la galaxie d’Andromède. Notre voisine apparaît comme irréelle, flottant sur les eaux noires d'un océan. Un effet qui, en milieu terrestre, donne l'illusion de miniaturisation de scènes quotidiennes.
Grand prix : Andromeda Galaxy at Arm's Length. © Nicolas Lefaudeux, Insight Investment Astronomy Photographer of the Year
Une autre galaxie, cette fois, dans la constellation du Sculpteur : NGC 253. Les détails sur cette photo sont impressionnants, fruits d'une exposition de quelque 34 heures, à laquelle il faut encore ajouter tout le temps passer pour le traitement. Le résultat est splendide. On peut distinguer la couronne d'étoiles bleues du disque central où sont massées les étoiles les plus âgées. Les bras spiraux sont ourlés de dizaines de nuages aux teintes rose fuchsia, matrices de gaz et de poussières qui sont en train d'accoucher de bébés étoiles...
NGC 253 - Starbust Galaxy in Sculptor. © Terry Robison, Insight Investment Astronomy Photographer of the Year
Ci-dessous, M33, surnommée la galaxie du Triangle. C'est une très belle voisine de la Voie lactée et d'Andromède. Une multitude de nébuleuses fleurissent le long de ses tentacules.
M33 The Triangulum Galaxy. © Rui Liao, Insight Investment Astronomy Photographer of the Year
Voir toutes les photos des finalistes de la catégorie Galaxies
Paysages célestes
De nombreuses merveilles dans cette catégorie où l'on peut voir le spectacle du ciel au-dessus de paysages terrestres. Voici deux des plus belles photos sélectionnées. La Voie lactée, la rouge Antares au dessus du désert. On se croirait presque sur Mars, nonobstant la timide végétation éparse.
Runner up : Desert Magic par Stefan Liebermann, grand amoureux de la Voie lactée. © Stefan Liebermann, Insight Investment Astronomy Photographer of the Year
Ci-dessous, la grande et belle constellation d'Orion, la tête en bas, presque posée au sommet de cette montagne. Photo prise dans un milieu sauvage, dans l'hémisphère Sud. Le géant de la mythologie grecque se montre ici à nu, avec les milliers d'étoiles visibles dans cette direction de la Galaxie, qui composent sa chair, ainsi que les délicats nuages de formation d'étoiles ou de supernovae qui saignent encore.
Questions. © Paul Wilson, Insight Investment Astronomy Photographer of the Year
Les corps du Système solaire
Plusieurs comètes sur la même photo ! Mais la plus spectaculaire, que nous étions nombreux à suivre du regard en juillet dernier : la comète Neowise. Superstar de l'année, indéniablement. L'astrophotographe Gerald Rhemann révèle toute la splendeur de cet astre venu des confins du Système solaire. Le noyau cométaire à l'origine de ces queues de plusieurs millions de kilomètres ne mesure que quelques kilomètres. Sur cette photo, on peut admirer le voile bleu de la queue de gaz ionisé agité par le vent solaire.
Comets Traffic in Constellations Perseus and Cassiopeia 1. © Gerald Rhemann, Insight Investment Astronomy Photographer of the Year
On a beaucoup parlé de Vénus ces derniers jours avec l'annonce de la découverte de phosphine dans son atmosphère (est-ce lié à une forme de vie dans les nuages de Vénus ?), la voici, notre étincelante voisine, dans un beau portrait de Michel Leost. Venus in furs ?
Venus colors. © Michel Leost, Insight Investment Astronomy Photographer of the Year
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LE 24.09.2020 Actualité de l'Astronomie / Pourquoi n’y a-t-il pas de son dans l’espace ?
- Par dimitri1977
- Le 24/09/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Pourquoi n’y a-t-il pas de son dans l’espace ?
Nathalie Mayer
Journaliste
« Dans l'espace, personne ne vous entendra crier. » C'est l'accroche, aussi célèbre que réaliste, du film Alien. En effet, le son ne peut pas se propager dans le quasi-vide interstellaire.
La lumière est ce que l'on appelle « une onde électromagnétique ». Elle peut se propager même dans le vide. Le son, quant à lui, est une onde mécanique. Un peu comme une vague à la surface de l’eau ; il se propage de proche en proche.
L'onde sonore et le bruit dans l'espace
L'onde sonore a donc besoin de matière pour se propager, par une succession de compressions et de dilatations du milieu dans lequel elle est produite. Ce milieu pouvant aussi bien être solide que liquide ou gazeux.
Propagation, vitesse du son et densité de matière
Dans l'espace interstellaire, la densité de matière est beaucoup trop faible - de l'ordre d'une particule par centimètre cube contre quelque 1020 particules par centimètre cube du côté de la Terre - pour que le son puisse y prendre appui et se propager. C'est la raison pour laquelle on ne peut entendre aucun son dans l’espace. Blaise Pascal a parlé fort justement du « silence éternel des espaces infinis ».
Il est par ailleurs à noter que, plus un corps est dense, plus il permet au son de se propager vite. Ainsi, dans l'air, la vitesse du son est d'environ 340 mètres par secondes (m/s), dans l'eau, elle monte à quelque 1 500 m/s et dans l'acier, elle atteint les 5 km/s !