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  • LE 21.09.2020 Actualité de l'Astronomie / Vénus : La Nasa envisage une mission pour rechercher la vie dans ses nuages en 2027.

    Vénus : La Nasa envisage une mission pour rechercher la vie dans ses nuages en 2027

     

     

    Rémy Decourt

    Journaliste

     

    L’image contient peut-être : texte qui dit ’La planète Vénus et ne vue d'artiste de la mission Venera- © JPL Nasa Fermer’

     [EN VIDÉO] Découverte de la vie sur Vénus ?  Une molécule appelée phosphine a été découverte dans l'atmosphère de Vénus... Il s'agit de la première détection d'un signe de vie potentiel sur la planète ! 

     

     

    Malgré les missions spatiales russes, états-uniennes et européennes, de nombreuses énigmes demeurent avec la planète Vénus. En effet, des micro-organismes pourraient expliquer l'étrange aspect de son atmosphère observée en ultraviolet. Pour en avoir le cœur net, une nouvelle mission est nécessaire. Ce sera la Russe, Venera-D, dont le lancement est actuellement envisagé en 2027. Cette mission, à laquelle participe la Nasa, pourrait être rejointe par le Japon, l'Italie et l'Allemagne.

    Article original publié le 25 mars 2019.

    Venera-D, la mission à destination de Vénus que développe la Russie et à laquelle participe la Nasa, sera lancée lors d'une des quatre prochaines fenêtres de tir de 2026, de 2027 de 2029 ou de 2031. Le lancement sera réalisé depuis le cosmodrome de Vostochny, en Extrême-Orient russe, à bord d'un lanceur lourd Angara A5, dont le vol inaugural est prévu en 2021.

    Très en retard sur son planning initial -- les premières études datent du début des années 2000 --, Venera-D sera vraisemblablement lancée en 2027. C'est du moins ce que pense Lyudmila Zasova, chercheuse à l'Institut de recherche spatiale de l'Académie des sciences de Russie et membre de la mission. Pour la chercheuse, la fenêtre de tir de 2026 est une date trop optimiste, compte tenu de l'état d'avancement du programme.

    Une image en fausses couleurs prise par la sonde Mariner 10 de la Nasa dans l'ultraviolet. Des stries sombres sont bien visibles et on ne sait toujours pas les expliquer. © Nasa

    Une image en fausses couleurs prise par la sonde Mariner 10 de la Nasa dans l'ultraviolet. Des stries sombres sont bien visibles et on ne sait toujours pas les expliquer. © Nasa 

    Venera-D est une mission de grande envergure, comparable aux missions phares de Nasa, de type Curiosity et ses 2,5 milliards de budget. Cette mission compte un orbiteur qui étudiera la planète pendant au moins trois ans, un atterrisseur qui fonctionnera aussi longtemps que possible mais avec un objectif de trente jours.

    Par rapport à certains rovers martiens, dont la durée de vie dépasse les 10 ans, ces quelques jours de fonctionnement peuvent surprendre. Mais, ils s'expliquent par les caractéristiques propres à Vénus : une pression supérieure à 90 atmosphères et des températures aussi élevées que 450 °C. La mission prévoit aussi une ou plusieurs petites stations sol, de conception très simples, et qui collecteraient des données de surface.

     

    Une vie impossible sur la surface mais possible dans l'atmosphère de Vénus !

    Si l'on se fie à Lyudmila Zasova, la Nasa et Roscosmos auraient figé les objectifs scientifiques, dont la recherche d'une forme de vie dans son atmosphère, et s'apprêteraient à donner le feu vert aux instruments nécessaires à la mission. Par contre, le véhicule aérien pour voler dans l'atmosphère de Vénus un temps envisagé est, semble-t-il, abandonné. D'ici quelques jours, Lyudmila Zasova devrait nous apporter un complément d'information sur tous ces sujets.

    La chercheuse a aussi déclaré que l'Europe et le Japon étaient prêts à rejoindre Venera-D en fournissant des instruments. Le Japon propose un jeu de caméras fonctionnant dans l'infrarouge et l'ultraviolet, l'Italie fournirait deux spectromètres tandis que l'Allemagne proposerait une caméra permettant d'observer la surface du côté nuit de Vénus dans le proche infrarouge.

    L’image contient peut-être : nuit, texte qui dit ’Vénus sans sa couverture nuageuse, observée avec le radar de sonde Magellan. © Nasa’

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/nasa-venus-nasa-envisage-mission-rechercher-vie-nuages-2027-58308/?utm_content=bufferf3531&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura&fbclid=IwAR3Oak1l2qmGh3ORokDj0pIc-EI-XVhC4KluO_JHWjD8LLnfZcN7b106X0c

  • LE 21.09.2020 Actualité de l'Astronomie / Les marées de Jupiter ne seraient pas à l'origine du volcanisme de Io et de l'océan d'Europe.

    Les marées de Jupiter ne seraient pas à l'origine du volcanisme de Io et de l'océan d'Europe

     

     

    Laurent Sacco

    Journaliste

     

     

    L’image contient peut-être : nourriture, texte qui dit ’Les quatre plus grandes lunes de Jupiter par ordre de distance de Jupiter lo Europa, Ganymède et Callisto Les tailles relatives sont montrées. Nasa Fermer Θ’

    L'énergie apportée pour chauffer les quatre principales lunes de Jupiter, en particulier Io la volcanique et Europe et son océan global, ne proviendrait pas principalement des forces de marée de Jupiter mais de ces lunes elles-mêmes, les unes sur les autres.

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    [EN VIDÉO] Io, Europe, Ganymède et Callisto, les 4 plus grandes lunes de Jupiter  On vous présente en vidéo les satellites galiléens, les quatre plus grandes lunes de Jupiter, découvertes par Galilée début janvier 1610. Vous pouvez les observer danser autour de la géante gazeuse avec une paire de jumelles. 

    Grosso modo, l'essentiel des outils mathématiques et physiques, utilisés encore aujourd'hui en mécanique céleste pour comprendre les mouvements et les formes des astres sous l'effet de la gravitation, ont été mis en place entre 1750 et 1850 avec les travaux de Lagrange, Laplace, Gauss et Hamilton, sans oublier ceux de d'Alembert, Euler, Legendre, Poisson et Jacobi. On pourra consulter à ce sujet Le traité de mécanique analytique de Lagrange et celui de mécanique céleste de Laplace pour s'en convaincre, ou pour ceux qui sont plus pressés et qui ne veulent pas rentrer dans tous les détails des théories des perturbations, des fonctions elliptiques ou du potentiel, l'ouvrage du regretté André BrahicPlanètes et Satellites : Cinq leçons d'astronomie.

    Des images des missions Voyager de la Nasa. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Nasa, Jet Propulsion Laboratory

     

    Des forces de marée qui malaxent des lunes

    Ces outils ont contribué au succès des navigations des mythiques missions Voyager à la découverte des mondes de Jupiter et de Saturne, sans oublier ceux de Neptune. Complétés par ceux de Fourier décrivant la théorie de la chaleur, ils avaient conduit Stan Peale, Patrick Cassen et R. T. Reynolds à publier en 1979 dans Science un article où ils affirmaient que, en raison des forces de marée résultant de l'influence de Jupiter, Ganymède et Europe, beaucoup de chaleur devait être produite à l'intérieur de Io.

    Cette chaleur provenant de la dissipation de l'énergie mise en jeu dans les déformations de la lune de Jupiter, elle devait engendrer un volcanisme important. De fait, quelques jours après cette publication, en mars 1979, Linda Morabito, alors ingénieur de navigation dans l'équipe de la mission Voyager 1, remarqua un curieux détail sur des photographies prises par la sonde. Tenace, elle décida de s'y intéresser de plus près de sorte que, grâce à son travail, il est plus tard apparu comme la manifestation d'un panache volcanique soufré de 300 km de hauteur.

    La mission Voyager a aussi révélé que Europe possédait une banquise globale et mieux, un océan sous cette banquise. La mission Galileo, qui prendra la suite pour étudier plus spécifiquement les lunes de Jupiter et la géante gazeuse en se mettant en orbite autour d'elle de 1995 à 2003, a confirmé ces découvertes et a aidé à conclure qu'il devait également exister des océans d'eau liquide sous la surface de Ganymède et Callisto, les deux autres lunes principales de Jupiter.

    On pensait jusqu'à présent que l'origine principale de la chaleur dégagée dans les entrailles de ces astres provenait des forces de marée de Jupiter, malaxant et déformant les corps solides mais élastiques qu'ils constituent, les chauffant donc comme un corps gazeux soumis à des pressions variables similaires.

    Le lac de lave du Nyiragongo donne un faible aperçu du gigantesque lac de lave sur Io, la lune volcanique de Jupiter. © Patrick Marcel.

     

    Des résonances mécaniques dans des océans

    Mais voilà, Hamish Hay, post-doctorant au Jet Propulsion Laboratory de Pasadena (Californie) et Antony Trinh, également post-doctorant au Lunar and Planetary Laboratory de l'Université de l'Arizona, viennent de publier, avec leur collègue planétologue Isamu Matsuyama, un article dans Geophysical Research Letters où ils remettent en cause cette théorie.

    Pour comprendre pourquoi ils sont arrivés à cette conclusion, il faut se souvenir de ce qu'est un phénomène de résonance en mécanique. Tout enfant en connaît un exemple quand il fait de la balançoire avec un autre enfant et qu'il lui demande de le pousser. Cela ne peut se faire qu'à une fréquence précise, la fréquence de résonance comme l'appellent les physiciens. Si l'on pousse n'importe comment, non seulement le mouvement de balancement n'est pas amplifié mais il peut être stoppé.

    Les systèmes physiques peuvent avoir aussi des fréquences de résonance propres qui vont faire que leurs mouvements, sous forme d'oscillations notamment, vont être amplifiés si on les « excite » avec des forces variant selon ces fréquences.

    Les trois chercheurs ont découvert qu'il existait des fréquences pour des ondes mécaniques dissipant de la chaleur dans les océans possédés par les lunes de Jupiter, fussent-ils de magma. La quantité de chaleur dissipée sera plus importante à ces fréquences dont les valeurs dépendent notamment de l'épaisseur de ces océans.

    Tous calculs faits, en tenant compte de ces épaisseurs estimées pour chaque lune et qui varient entre quelques dizaines et quelques centaines de kilomètres, il est apparu que les forces de marée de Jupiter, fluctuant périodiquement en fonction des mouvements des lunes, n'étaient pas assez proches des fréquences de production de la chaleur nouvellement estimées pour rendre compte de l'existence des océans. Toutefois, ces fréquences correspondent bien à celles produites par les mouvements relatifs et les distances entres les lunes.

    Il reste toutefois du travail à faire pour confirmer cette nouvelle théorie.

    L'Institut Henri Poincaré produit un documentaire exclusif de 32 minutes sur le mathématicien d'exception Joseph-Louis Lagrange, en coproduction avec le CNRS Images et en partenariat avec l'Institut Lagrange de Paris. © Institut Henri Poincaré

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/jupiter-marees-jupiter-ne-seraient-pas-origine-volcanisme-io-ocean-europe-83028/?utm_content=buffer310aa&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura&fbclid=IwAR3gHki4itzOog8sUhVk00CoMJ9-dZp9MeNWdhPeAEgcEznVJHrHAE9hXPI

  • LE 21.09.2020 Actualité de l'Astronomie / Artemis : et si la Nasa choisissait le site d'Apollo 11 plutôt que le pôle sud de la Lune ?

    Artemis : et si la Nasa choisissait le site d'Apollo 11 plutôt que le pôle sud de la Lune ?

     

     

    Rémy Decourt

    Journaliste

     

    L’image contient peut-être : une personne ou plus

    La Nasa, qui prévoit de retourner sur la Lune dès 2024 en envoyant au pôle sud un équipage composé d'une femme et d'un homme, pourrait revoir ses plans. Son patron, Jim Bridenstine, a évoqué l'idée d'un atterrissage à proximité d'un des cinq sites des missions Apollo. Une déclaration qui ne remet évidemment pas en cause les plans américains de long terme prévoyant la colonisation du pôle sud lunaire.

    Alors que les plans actuels de la Nasa prévoient que la mission Artemis 3 atterrisse au pôle sud lunaire avec un équipage de deux astronautes, Jim Bridenstine, l'administrateur de la Nasa, a suggéré que cette première mission habitée pourrait ne pas forcément atterrir au pôle sud.

    Le patron de la Nasa a fait cette déclaration lors d'une réunion en ligne réunissant le groupe de coordination de l'exploration lunaire de la Nasa (LEAG) : « Il pourrait être avantageux d'envoyer une mission dans les régions équatoriales de la Lune, et pourquoi pas à proximité d'un des cinq sites d’atterrissages du programme Apollo ».

    Cette déclaration ne remet évidemment pas en cause les plans à long terme de la Nasa qui prévoit l'installation d'une base habitée au pôle sud. Cette région de la Lune présente de nombreux avantages pour accueillir des humains. Certains endroits bénéficient d'un ensoleillement quasi permanent, ce qui présente un atout considérable en matière de production d'énergie au moyen de panneaux solaires. Et d'autres abritent de nombreux cratères dont les planchers ne voient jamais la lumière du jour, recélant potentiellement d'épais dépôts de glace de plusieurs mètres d'épaisseur parfois. Le pôle sud est aussi d'un très grand intérêt scientifique mais aussi économiquement stratégique en raison de l'exploitation de ses ressources.

    L’atterrissage au pôle sud est un objectif fixé par le vice-président Mike Pence en mars 2019 lors d’une réunion du Conseil national de l’espace, enjoignant la Nasa à avancer à 2024, plutôt que 2028, son retour sur la Lune. © Nasa

    L’atterrissage au pôle sud est un objectif fixé par le vice-président Mike Pence en mars 2019 lors d’une réunion du Conseil national de l’espace, enjoignant la Nasa à avancer à 2024, plutôt que 2028, son retour sur la Lune. © Nasa 

     

    La Nasa pourrait reconsidérer ses plans

    L'idée de Jim Bridenstine se défend. Pour le patron de la Nasa, un atterrissage au pôle sud est techniquement difficile et aucune mission humaine ou robotique ne s'est aventurée à se poser sur un des deux pôles de la Lune. Cependant, plusieurs missions robotiques commerciales, réalisées dans le cadre du programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services) de la Nasa, devraient s'y poser avant Artemis 3. Ce retour d'expérience, aussi instructif soit-il, ne sera pas suffisant pour décider du lieu d'atterrissage d'Artemis. Avant de se décider, la Nasa, qui utilisera un système d'atterrissage privé pour transporter ses équipages entre l'orbite lunaire et la surface de la Lune, a aussi besoin de voir quelles seront les capacités de ces atterrisseurs et à quels endroits ils pourront réellement se rendre.

    VOIR AUSSILa Nasa retient ces trois projets d'atterrisseurs lunaires

    Pour le patron de la Nasa, si « nous décidons que le pôle sud pourrait être hors de portée pour Artemis 3, je ne dis pas que c'est le cas ou non, alors un atterrissage près d'un site Apollo pourrait être une option ». Et d'ajouter « qu'aucune décision n'avait été prise pour le moment. Nous continuons à identifier les sites d'atterrissage des premières missions Artemis, en lien avec la communauté scientifique ».

    Cependant, la  possibilité que la mission Artemis 3 n'atterrisse pas dans la région polaire sud de la Lune a suscité la curiosité des scientifiques participant à la réunion. Un changement de région du site d'atterrissage (pôle sud vs régions équatoriales) aurait une incidence sur la science qui pourrait être effectuée lors d'Artemis 3 et donc la préparation de la mission. Les activités de recherche envisagées, notamment celles liées à l'utilisation des ressources lunaires, pourraient être remises en cause.

    Enfin, la Nasa n'a pas plus de certitudes pour Artemis 4, la deuxième mission habitée du programme. Alors qu'elle envisage de construire un camp de base Artemis, à partir duquel pourrait naître une base permanente, elle n'a pas pris de décision sur le point de savoir si Artemis 4 irait au même endroit qu'Artemis 3.

    L’image contient peut-être : texte qui dit ’10 km Site102 Site 102 Site 011 Site 105 Site Sie004 004 Site 001 Au pole sud de la Lune, la Nasa étudie plusieurs sites pour implanter le camp de base des missions Artemis. Nasa’

    L’image contient peut-être : texte qui dit ’Vue 'artiste future station spatiale lunaire Gateway. Cet avant-poste avant- poste de l'exploration humaine est un projet international dirig Nasa, dont le premier élément sera lance d'ici quelques années avec comme objectif ine mise en Service partielle d'ici 2024-2025. Nasa’

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronautique-artemis-si-nasa-choisissait-site-apollo-11-plutot-pole-sud-lune-6645/?utm_content=buffer3f16d&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura&fbclid=IwAR2leY9mylg57GpG4JygFawg_7x12sWUiwaaJ8i7mRdN0N7VP2wYbMJem3U

     

  • LE 19.09.2020 Actualité de l'Astronomie / Protéger la Terre d'un astéroïde tueur : c'est l'objectif de la mission Hera.

    Protéger la Terre d'un astéroïde tueur : c'est l'objectif de la mission Hera

     

     

    Par Sylvie Rouat le 18.09.2020 à 17h37

     

     

    La mission européenne Hera, qui partira en 2024, doit permettre d'étudier la lune de l'astéroïde Didymos, dont la trajectoire doit être déviée en 2022 par l'impacteur américain Dart. L'objectif des deux missions est de mettre au point un système de défense si un gros astéroïde menaçait de s'écraser sur la Terre.

    Défense planétaire

    La sonde Hera à l'approche de l'astéroïde binaire Didymos.

    ESA

    De la disparition des dinosaures à Armageddon, les astéroïdes apparaissent dans l'imaginaire collectif comme une menace pour la vie terrestre. Et si la probabilité de chute d'un astéroïde " tueur " est faible, " on sait que cela va se produire sur le long terme. Mieux vaut s'y préparer ", souligne Patrick Michel, astrophysicien à l'observatoire de Côte d'Azur et principal investigateur de la mission Hera. Tel est l'objectif de la mission de défense planétaire Hera, qui a franchi une étape décisive le 15 septembre avec la signature d'un contrat industriel de 130 millions d'euros impliquant 70 entreprises européennes.

     

     

    Objectif : modifier la trajectoire de l'astéroïde

    Hera, c'est le pendant européen de la mission américaine Dart (Double asteroid redirection test) qui doit être lancée par SpaceX en juillet 2021 en direction de l'astéroïde double Didymos qu'il atteindra l'année suivante. Ce système binaire est composé d'un corps principal de 750 mètres de diamètre et d'une petite lune de 170 mètres, Dimorphos, qui tourne rapidement autour de lui à une distance de 1,2 km. Le 30 septembre 2022, alors que le système sera au plus près de nous, les observatoires terrestres seront braqués vers Dimorphos au moment où il sera percuté par Dart, avec l'objectif de modifier sa trajectoire. " Cela va générer une queue semblable à celle d'une comète ", indique Ian Carnelli, directeur de la misssion à l'Esa.

    Le choix de Didymos s'explique par la taille relativement modeste de sa lune, proche du seuil de 140 mètres au-delà duquel les objets sont définis comme potentiellement dangereux à l'échelle d'un pays, voire d'un continent. Ce seuil de catastrophe est celui qui déclencherait une opération de déviation si l'objet était sur une trajectoire de collision avec la Terre. En dessous, l'objet a de fortes chances d'exploser dans l'atmosphère ou de provoquer des dégâts très locaux s'il ne tombe pas dans les océans qui composent les deux tiers de la planète. " On estime entre 13.000 à 20.000 la population d'objets de plus de 140 mètres, dont on ne connaît qu'environ 30%. Ces objets ont une fréquence d'impact tous les 10.000 ans ", explique Patrick Michel.

    Deuxième volet de ce programme de défence planétaire, la mission Hera doit partir en octobre 2024 de Kourou à bord d'une fusée Ariane 6 pour rejoindre à son tour Didymos, quatre ans après l'impact. " C'est le premier rendez-vous avec un astéroïde double, sorte de système Terre-Lune en miniature, s'enthousiasme Patrick Michel. Ces systèmes binaires représentent 15% des astéroïdes. " Initialement, la mission européenne devait accompagner Dart de concert, mais l'agence spatiale européenne a d'abord fait volte-face en 2016 pour finir par donner son feu vert en novembre 2019... Ce délai de quatre ans n'aura pas de conséquence au final, car les changements sur des corps dépourvus d'atmosphère ne se produisent qu'à des échelles géologiques. Hera va ainsi mesurer le ralentissement de la trajectoire de Dimorphos dû à l'impact et sa période orbitale autour du corps principal. Elle dressera également une image 3D du cratère, tandis que la caméra infrarouge fournie par l'agence spatiale japonaise servira pour sa caractérisation thermique.

    Deux cubesats seront aussi de l'expédition, Juventas et Milani, une première à l'ESA. Le premier embarque un radar basse fréquence, semblable à celui qui équipait Philae, l'atterrisseur de la mission Rosetta qui a suivi la comète Tchouri de 2014 à 2016 " afin de cartographier la structure interne de l'astéroïde, sa porosité, ses éventuelles cavités, etc. des paramètres fondamentaux pour l'expérience en cours ", souligne Ian Carnelli. Le deuxième cubesat, Milani, porte le nom du mathématicien italien, qui a imaginé cette technique de déviation il y a 20 ans. Il a pour objectif principal de cartographier la composition minéralogique de l'astéroïde grâce à sa caméra multispectrale qui l'étudiera dans différentes longueurs d'onde. Un autre instrument analysera les poussières susceptibles d'être soulevées par des impacts de micro-météorites, une hypothèse émise à l'occasion de la mission américaine Osiris-Rex en orbite autour de l'astéroïde Bénou depuis décembre 2018.

     

    Des simulations d'impact à améliorer

    Hera et ses deux cubesats vont ainsi pour la première fois explorer la structure interne d'un astéroïde, dont on ne connaît aujourd'hui que la densité, une donnée importante pour améliorer les modèles numériques de simulations d'impact, difficiles à calibrer dans des conditions de faible gravité. " Lors de la mission japonaise Hayabusa 2, une expérience d'impact a été réalisée en avril 2019 avec un projectile de 2kg lancé à la vitessse de 2 km par seconde vers l'astéroïde Ryugu, se souvient Patrick Michel. D'après nos calculs, cela aurait dû former un cratère de 1 à 3 mètres de diamètre. Or on a obtenu un cratère de 15 mètres ! Or l'âge des surfaces des corps du système solaire est basé sur le nombre de cratères, leur taille, tout ça repose sur l'estimation de la taille du projectile par rapport à la taille du cratère. " Estimations qui pourraient être radicalement remises en question par les missions Dart et Hera... Or ces connaissances seront capitales pour les futures missions de retour d'échantillons ou pour l'exploitation des ressources des astéroïdes, comme le promeuvent des Etats comme le Luxembourg, notamment pour la conception d'outils. A la fin de la mission, les deux cubesats vont atterrir à la surface pour comprendre ses propriétés d'élasticité, quant à Hera, il est envisagé de la faire atterrir sur l'un des pôles de Didymos.

    " Hera, c'est aussi une mission de démonstrations technologiques, notamment celui de la navigation autonome de proximité ", précise Ian Carnelli. La sonde est équipée d'une série d'instruments dédiés à la navigation en se positionnant par rapport aux étoiles et à la détection autonome des reliefs à la surface de l'astéroïde. Elle pourra ainsi calculer seule les manœuvres d'approche au plus près de l'astéroïde, jusqu'à seulement 150 mètres de la surface sans communication nécessaire avec la Terre. Cela devrait être utile pour des missions futures.

    Les missions Dart et Hera, sont une sorte d'assurance-vie pour protéger la planète, conclut Ian Carnelli, et la source d'une coordination internationale pour faire face à un problème planétaire. Dans une période aussi particulière que celle que nous vivons aujourd'hui avec la pandémie, c'est un bon message de montrer qu'en travaillant ensemble on peut trouver des solutions globales pour éliminer un danger.

    Source: https://www.sciencesetavenir.fr/espace/proteger-la-terre-d-un-asteroide-tueur-c-est-l-objectif-de-la-mission-hera_147510

     

  • LE 19.09.2020 Actualité de l'Astronomie / Superbe image de Mimas, une lune de Saturne qui fait penser à l'Étoile de la mort de Star Wars.

    Superbe image de Mimas, une lune de Saturne qui fait penser à l'Étoile de la mort de Star Wars

     

    Xavier Demeersman

    Journaliste

     

     

    [EN VIDÉO] Renversant : Saturne comme vous ne l'avez jamais vue !  Envolez-vous vers Saturne ! Dans cette merveilleuse vidéo créée à partir de plus de 30.000 images réelles capturées par la sonde Cassini lors de son arrivée autour de la géante gazeuse, en 2004, nous avons littéralement l’impression d’être à bord d’un vaisseau spatial. La planète cernée de milliers d’anneaux et de petites lunes est magnifique. 

    L'anniversaire du plongeon final de la sonde Cassini dans l’atmosphère de Saturne - c'était le 15 septembre 2017 - et celui, ce 17 septembre, de la découverte de Mimas, l'une des principales lunes de la planète géante, est une belle occasion - ou une excuse - pour en parler et revoir quelques-uns de ses plus beaux portraits.

    Comme celui, ci-dessous, magnifiquement retouché par l'orfèvre Kevin M. Gil, un passionné qui a réalisé de nombreux chefs-d'œuvre dans l'imagerie spatiale de planètes.

    Sur cette image prise par Cassini le 30 janvier 2017, soit un peu plus de six mois avant sa destruction dans la planète aux anneaux, on peut mesurer combien ce monde ovoïde (près de 400 kilomètres de diamètre) a été frappé par des astéroïdes. Les traces de ces bombardements passés sont encore bien visibles.

    Superbe photo retouchée de la lune Mimas prise par la sonde Cassini le 30 janvier 2017. © Nasa, JPL-Caltech, SSI, CICLOPS, Kevin M. Gill

    Superbe photo retouchée de la lune Mimas prise par la sonde Cassini le 30 janvier 2017. © Nasa, JPL-Caltech, SSI, CICLOPS, Kevin M. Gill 

    C'est d'ailleurs à l'un d'eux, le plus grand qu'elle arbore (il fait un tiers du diamètre du satellite), que Mimas doit sa relative célébrité pour son mimétisme, si l'on peut dire, avec l'inoubliable Étoile de la mort dans Star Wars. Voici le cratère Herschel, du nom du découvreur de l'astre, l'illustre William Herschel, le 17 septembre 1789.

    Mais leur ressemblance n'est qu'une coïncidence, car la physionomie de Mimas n'était pas encore connue lors du tournage de Star Wars en 1976. La première image de cette lune, la plus proche de Saturne, ne nous a été en effet transmise par la sonde Voyager 1 qu'en 1980.

    Le cratère Herschel (130 kilomètres de diamètre) sur Mimas. © Nasa, JPL, Space Science Institute

    Le cratère Herschel (130 kilomètres de diamètre) sur Mimas. © Nasa, JPL, Space Science Institut

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/breves/astronomie-superbe-image-mimas-lune-saturne-fait-penser-etoile-mort-star-wars-3213/?utm_content=buffera15e3&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura&fbclid=IwAR3x_nzr5OhtUwxrWmaWxaO2EGq7ybJCEXuoLCMtRnbpfVAQ4vL3n0fnb00

     

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