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LE 23.07.2020: Actualité de l'astronomie / SpaceX : le retour sur Terre de Crew Dragon avec les deux astronautes sera le 1er août.
- Par dimitri1977
- Le 23/07/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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SpaceX : le retour sur Terre de Crew Dragon avec les deux astronautes sera le 1er août
Rémy Decourt
Journaliste
Amarrée à la Station spatiale internationale depuis le 31 mai, la capsule Crew Dragon de SpaceX devrait quitter le complexe orbital le 1er août avec ses astronautes, Doug Hurley et Bob Behnken, à son bord. Si ce retour se passe bien et comme prévu, la première mission commerciale de SpaceX, avec un équipage de 4 astronautes pourrait être lancée à destination du complexe orbital dès la mi-septembre.
La Nasa a annoncé que les astronautes de SpaceX (et non pas de la Nasa car sous contrat avec SpaceX), Doug Hurley et Bob Behnken, quitteront la Station spatiale internationale le 1er août et reviendront sur Terre le lendemain après une mission pleinement réussie de 64 jours.
Contrairement à la capsule Soyouz, qui se pose sur la terre ferme, le Crew Dragon atterrira en pleine mer, dans une zone de l'océan Atlantique (à l'est de Cap Canaveral et de Jacksonville) ou du golfe du Mexique (au sud de Pensacola, en Floride). Cette zone d'amerrissage sera choisie quelques heures avant la manœuvre, en fonction des conditions météorologiques et de l'état de la mer. Ce sera la première fois que la capsule Crew Dragon effectuera le voyage de retour sur Terre avec des hommes à bord. L'an dernier, en mars, lors de son premier vol de démonstration, elle avait réalisé cette mission à vide et sans incident particulier.
Les astronautes de SpaceX, Doug Hurley (au premier plan) et Bob Behnken, lors du débriefing de leur vol à bord du Crew Dragon. © Nasa
Expériences scientifiques et sorties dans l'espace pour les astronautes de SpaceX
Le séjour des deux astronautes, qui sont arrivés à bord du complexe orbital le 31 mai 2020, ne devait pas durer aussi longtemps. La Nasa a profité de leur présence à bord pour renforcer l'équipage en poste. Elle leur a octroyé divers travaux d'intérêts généraux mais aussi la réalisation de quelques expériences scientifiques. Bob Behnken, qui avait réalisé auparavant six sorties dans l'espace, a pu en effectuer deux de plus avec l'astronaute de la Nasa, Chris Cassidy.
Enfin, SpaceX et la Nasa ont souhaité vérifier la capacité de la capsule Crew Dragon à accueillir quatre astronautes lors des vols de rotation des équipages. Il y a quelques jours, quatre astronautes se sont donc installés à bord de Crew Dragon pour tester son ergonomie, sa fonctionnalité et différentes configurations, notamment celle où les quatre astronautes pourraient être amenés à dormir lors d'un vol plus long que prévu.
Si ce retour sur Terre se passe bien, SpaceX devrait lancer la mission USCV-1 (US Crew Vehicle-1) dès la mi-septembre. Cette mission sera la première des six missions commerciales que doit réaliser SpaceX d'ici 2024 dans le cadre d'un contrat signé avec la Nasa -- la mission actuelle est une mission de démonstration. Elle amènera à bord de la Station spatiale internationale les astronautes de la Nasa Michael S. Hopkins, Victor J. Glover et Shannon Walker ainsi que l'astronaute japonais de la Jaxa, Soichi Noguchi.
Le Crew Dragon de SpaceX amarré à la Station spatiale internationale à côté du cargo HTV japonais le 1er juillet 2020. © Nasa
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LE 23.07.2020: Actualité de l'astronomie / Première image d’un système multiplanétaire autour d’une étoile comme le Soleil.
- Par dimitri1977
- Le 23/07/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Première image d’un système multiplanétaire autour d’une étoile comme le Soleil
Rémy Decourt
Journaliste
L'instrument Sphere, installé au VLT de l'ESO à Paranal au Chili, a réussi un bel exploit technique et scientifique en acquérant la toute première image d'une jeune étoile de type Soleil accompagnée de deux exoplanètes géantes. Les explications de Jean-Luc Beuzit, concepteur de l'instrument et directeur du Laboratoire d'astrophysique de Marseille.
Une équipe de scientifiques, utilisant l'instrument Sphere, installé sur le Very Large Telescope (VLT) de l'European Southern Observatory (ESO) depuis 2014, a acquis la toute première image d'une jeune étoile de type Soleil accompagnée de deux exoplanètes géantes grâce à des méthodes de détection directe. C'est aussi la première fois que des astronomes observent de manière directe plus d'une planète en orbite autour d'une étoile semblable au Soleil ! Il faut savoir que l'imagerie directe de deux ou plusieurs exoplanètes orbitant autour de la même étoile est encore plus rare. Seuls deux systèmes de ce type ont fait l'objet d'observations directes à ce jour mais autour d'étoiles nettement différentes de notre Soleil.
L'instrument a vu un système planétaire autour d'une étoile de type Soleil, située à quelque 300 années-lumière de la Terre et baptisée TYC 8998-760-1. Cette étoile, âgée de 17 millions d'années seulement, se trouve dans la constellation australe de la Mouche. Alexander Bohn, doctorant à l'université de Leiden aux Pays Bas, auteur principal de l'étude, souligne que ce système planétaire « offre un aperçu d'un environnement particulièrement semblable à notre Système solaire, bien que situé à un stade beaucoup plus précoce de son évolution » et que son étoile est telle une « version très jeune de notre propre Soleil ».
Sur cette image capturée par l’instrument Sphere du VLT de l’ESO figure l’étoile TYC 8998-760-1 entourée de deux exoplanètes géantes. C’est la toute première fois que les astronomes parviennent à observer directement plus d’une planète en orbite autour d’une étoile semblable au Soleil. Cette image a été acquise au moyen d’un coronographe. Ce dispositif permet de bloquer la lumière en provenance de la jeune étoile de type Soleil (située dans l’angle supérieur gauche), et donc de détecter la présence de planètes de luminosité moindre. Les anneaux brillants et foncés qui couvrent la surface de l’étoile sont des artéfacts optiques. Les deux planètes figurent sous l’aspect de deux points brillants situés l’un au centre, l’autre dans l’angle inférieur droit de l’image. © ESO, Bohn et al.
Sur l'image de Sphere, les deux planètes figurent tels deux points brillants distants de leur étoile hôte située dans l'angle supérieur gauche du cliché. Les deux géantes gazeuses orbitent autour de leur étoile hôte à des distances voisines de 160 et 320 fois la distance Terre-Soleil. Elles sont donc situées sur des orbites nettement plus éloignées de leur étoile que ne le sont Jupiter et Saturne du Soleil, qui sont respectivement distantes de notre Soleil de cinq et dix fois la distance Terre-Soleil. En outre, l'équipe a découvert que les deux exoplanètes sont dotées de masses nettement supérieures à celles de Jupiter et Saturne : l'une avoisine en effet 14 fois la masse de Jupiter, l'autre - la plus externe - six fois la masse de Jupiter.
À proprement parler, Sphere n'a pas pris un seul cliché de ce système planétaire mais toute une série d'images au cours de l'année passée qui, combinées à l'utilisation de données datées de moins de trois ans, a permis à l'équipe de confirmer l'appartenance des deux planètes au même système stellaire.
VOIR AUSSISphere découvre sa première exoplanète en la photographiant
Des technologies optiques de pointe, toutes à la limite de l’état de l’art
L'acquisition de ces images a été possible grâce aux performances élevées de l'instrument Sphere qui, avec « des résolutions angulaires sans précédent, que ce soit au sol ou dans l'espace », est capable de détecter le signal d'une planète jusqu'à un million de fois plus faible que celui de son étoile hôte. Une performance remarquable qui n'étonne pas Jean-Luc Beuzit, le concepteur de l'instrument et directeur du Laboratoire d'astrophysique de Marseille. Il précise que « Sphere a été conçu pour détecter et caractériser, au moyen de l'imagerie directe, des exoplanètes gazeuses et des disques de poussières autour d'étoiles proches du Soleil ». Et comme l'instrument « n'a pas été poussé à ses limites », les astronomes devraient être capables de voir des planètes « encore plus proches de leur étoile parent ». Des simulations réalisées, avant la mise en service de l'instrument, ont montré que Sphere pourrait détecter des « planètes de masse comparable ou supérieure à celle de Jupiter et situées à plus ou moins 10 UA de leur étoile parent dans les cas les plus favorables ».
L’instrument Sphere (SpectroPolarimetric High contrast ExoplanetResearch), dédié à la détection directe des planètes autour d’autres étoiles, a été installé début 2014 au Very Large Telescope (VLT) de l’European Southern Observatory (ESO) au Chili au foyer d’un des quatre télescopes de 8,20 mètres. L’instrument Sphere inclut bien sûr une optique adaptative extrême mais également des optiques très spéciales pour la coronographie stellaire qui atténue la lumière de l’étoile centrale. © Sphere, Onera, J.-F Sauvage
Le saviez-vous ?
Le VLT de l’ESO fut également le tout premier télescope à imager directement une exoplanète. C’était en 2004. Il captura alors un point lumineux autour d’une naine brune, une étoile en fin de vie.
Pour faire de l'imagerie directe à haut contraste, Sphere est équipé d'un système d'optique adaptative extrême qui « met en œuvre des concepts et des composants parmi les plus avancés à ce jour », dont le « miroir déformable qui corrige plusieurs centaines de fois par seconde, et à une échelle nanométrique, les effets de la turbulence atmosphérique ». Avec ce système, Sphere vise une correction de 90 % de la turbulence atmosphérique contre de 50 à 60 % pour les systèmes d'optique adaptative classiques. La correction apportée permet « d'acquérir des images d'une qualité presque identique à celles d'un télescope spatial de même diamètre ».
Notez que sans cette optique adaptative, les miroirs de 8,2 mètres du VLT ne feraient guère mieux, en matière de résolution angulaire, qu'un télescope de seulement 50 centimètres de diamètre. Corriger la turbulence atmosphérique ne suffit pas pour observer un système planétaire. Encore faut-il que la lumière de l'étoile n'éblouisse pas l'instrument. Sphere est donc doté de plusieurs coronographes qui éliminent les photons provenant de l'étoile, « soit en les bloquant physiquement à l'aide d'une pastille opaque, soit en créant des interférences destructives au niveau du plan focal de l'instrument ». En bloquant ainsi le « flux de lumière en provenance de l'étoile », cela a pour effet de « révéler la lumière des planètes orbitant autour ».
Enfin, trois détecteurs vont analyser la « lumière résiduelle non bloquée par les coronographes afin d'en extraire une information pertinente sur l'environnement de l'étoile observée ». On compte une caméra d'imagerie fonctionnant dans l'infrarouge, un spectromètre infrarouge et un polarimètre imageur dans le visible qui « vont permettent d'observer la scène dans différentes longueurs d'onde et obtenir ainsi des informations complémentaires sur les objets présents ».
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LE 23.07.2020: Actualité de l'astronomie / Tianwen-1 : lancement réussi de l'ambitieuse mission chinoise vers Mars.
- Par dimitri1977
- Le 23/07/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Tianwen-1 : lancement réussi de l'ambitieuse mission chinoise vers Mars
Rémy Decourt
Journaliste
La Chine a lancé ce matin la mission Tianwen-1 à destination de la planète Mars qu'elle atteindra en février 2021.
Tôt ce matin, la sonde chinoise Tianwen-1 a été lancée en direction de la planète Mars pour un voyage long de sept mois. La sonde a décollé à bord d'un lanceur Long March 5 du centre spatial de Wenchang, située sur l'île de Hainan à 06 h 41, heure de France. Tianwen-1 doit arriver autour de Mars en février 2021 et s'installer sur une orbite elliptique avec un périgée à 265 kilomètres et un apogée à quelque 12.000 kilomètres. L'atterrissage du rover est prévu en avril dans d'Utopia Planitia, une vaste plaine de l'hémisphère Nord de Mars où des observations radar ont indiqué la présence de vastes quantités de glace sous la surface.
Cette seconde mission martienne de la Chine est très ambitieuse car elle prévoit l'atterrissage d'un rover et la mise en orbite autour de la planète d'une sonde. Neuf ans plus tôt, la sonde russe Phobos-Grunt, qui embarquait le petit orbiter chinois Yinghuo-1, avait raté son départ de Terre. L'orbiteur, qui embarque sept instruments, est conçu pour fonctionner pendant au moins une année martienne, soit deux ans. Quant au rover, il devrait rouler sur la planète pendant au moins 90 jours et dispose de six instruments.
Une mission scientifique annoncée comme ambitieuse
Tianwen-1 bénéficie de l'héritage technique du programme d'exploration lunaire chinois avec trois sondes et deux rovers sur la Lune, dont un est actuellement en activité sur la face cachée. Cela dit, malgré d'indéniables avancées technologiques et une politique cohérente de rattrapage dans les technologies spatiales, les Chinois ont tout de même été contraints de solliciter une assistance étrangère pour le bon déroulement de la mission et la fourniture d'instruments scientifiques. Il faut se rappeler que sur la quarantaine de missions lancées vers la Planète rouge depuis le début de la conquête spatiale, plus de la moitié ont échoué. Un peu d'aide de spécialistes étrangers n'est donc pas une si mauvaise idée que cela.
Comme pour la sonde Hope des Émirats arabes unis, les objectifs scientifiques de la mission sont annoncés comme élevés et focalisés sur une grande variété thématique (morphologie, géologie, structure interne minéralogie, eau, atmosphère, environnement spatial).
POUR EN SAVOIR PLUS
La Chine part à la conquête de Mars avec le rover Tianwen-1 demain
Article de Emma Hollen publié le 22/07/2020
L'été 2020 s'annonce particulièrement propice aux lancements des missions martiennes. Ce jeudi, c'est la mission chinoise Tianwen-1 qui prévoit de quitter le plancher des vaches pour rejoindre la Planète rouge.
Le rover Hope des Émirats arabes unis et celui baptisé Perseverance par la Nasa ne seront pas les seuls à se rendre sur Mars ce mois-ci. La Planète rouge se trouvera en effet en opposition avec la Planète bleue vers la fin de l'année : elle, la Terre et le Soleil seront alors dans le même alignement, et Mars sera au plus proche de la Terre. Leurs positions respectives permettront par ailleurs aux missions de suivre une trajectoire optimale pour se rendre sur place. Les orbites asynchrones de la Terre et de Mars impliquent que les fenêtres de tir avantageuses sont rares, généralement espacées de deux ans. Mais l'année 2020 offre des conditions particulièrement propices pour les agences spatiales, qui ne connaîtront pas de nouvelle chance comme celle-ci avant 2033.
Trajectoire typique d'une mission vers Mars (ici, la mission Insight, lancée en 2018). © Phoenix7777, Wikipedia
La Chine se lance sur Mars
C'est pourquoi la première mission martienne entièrement conçue en Chine devrait se joindre au mouvement ce jeudi si tout se déroule comme prévu. Baptisée Tianwen-1 (un nom tiré d'un poème du VIe siècle avant notre ère, et signifiant littéralement « questions adressées au paradis »), elle se compose d'une sonde, d'un atterrisseur et d'un rover. Les appareils devraient se placer en orbite martienne en février 2021, avant que l'atterrisseur et le rover ne soient envoyés à la surface, dans la plaine Utopia Planitia, deux à trois mois plus tard.
L'ESA, le Cnes, et les agences spatiales argentine (Conae) et autrichienne (FFG) ont apporté leur soutien au lancement de la mission Tianwen-1. © CNSA
Rendez-vous dans l'Utopia Planitia
La région sélectionnée par l'Agence spatiale chinoise possède plusieurs avantages notables pour le bon fonctionnement de la mission. Premièrement, l'atterrisseur devra traverser une plus grande couche d'atmosphère avant d'atteindre le fond du cratère d'impact formant Utopia Planitia (jusqu'à cinq kilomètres de profondeur), bénéficiant ainsi d'un temps supplémentaire pour ralentir sa chute. Deuxièmement, la zone possédera une exposition au Soleil suffisante pour alimenter les batteries du rover. Enfin, le terrain plat offrira une zone d'exploration idéale au robot, qui sera en opération pendant 90 jours martiens, équivalent chacun à 24 heures et 37 minutes sur Terre. Au programme : étude de la géologie martienne, analyse des sols et de la distribution d'eau glacée, mesure de l'ionosphère et des champs gravitationnels et magnétiques.
La Chine va lancer sa première mission d'exploration de Mars en juillet
Article de l'AFP-Relaxnews, publié le 25 mai 2020
La Chine investit des milliards d'euros dans son programme spatial et vise la Planète rouge avec une première mission baptisée « Tianwen ». Elle prévoit d'envoyer, en juillet, une sonde et un petit robot pour y mener des analyses.
La Chine prévoit de lancer en juillet une sonde et un petit robot téléguidé vers Mars, sa première mission en direction de la Planète rouge, a annoncé le promoteur du projet. Le pays investit des milliards d'euros dans son programme spatial : il lance des satellites, prévoit d'envoyer des Hommes sur la Lune, et vient courant mai de lancer un nouveau vaisseau.
« Notre objectif était d'envoyer la sonde vers Mars courant 2020, a indiqué la China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC). Ce grand projet avance comme prévu et nous visons un lancement en juillet », a-t-elle souligné dimanche dans un communiqué.
L'atterrisseur du rover martien de la Chine testé dans des conditions simulant la gravité martienne. © Andy Wong, AP, SIPA
Tianwen, la première mission chinoise à destination de Mars
Il faudrait sept mois pour parcourir la distance Terre-Mars et la sonde chinoise n'arrivera pas à destination avant 2021. La distance change constamment mais est au minimum de 55 millions de kilomètres. Baptisée Tianwen (Questions au ciel), la mission chinoise a trois objectifs : placer en orbite martienne une sonde, la faire atterrir sur la Planète rouge, puis téléguider à la surface un robot pour y mener des analyses. La Chine a déjà réalisé une opération similaire sur la Lune, où elle a déposé dès 2013 un petit « rover » téléguidé à roues (baptisé Lapin de jade), puis son successeur en janvier 2019 (sur la face cachée de l'astre lunaire, une première mondiale).
VOIR AUSSIVie sur Mars : des microbes pourraient vivre dans les lacs salés sous la surface
Le pays asiatique n'est pas le seul sur le créneau des missions martiennes. Les États-Unis, qui ont déjà envoyé quatre véhicules exploratoires sur Mars, doivent lancer entre juin et août leur cinquième (nommé Perseverance). Il devrait arriver vers février 2021. Les Émirats arabes unis vont lancer le 15 juillet la première sonde arabe en direction de la Planète rouge, depuis le Japon. Par contre, la mission russo-européenne ExoMars, victime de difficultés techniques aggravées par l'épidémie de Covid-19 et qui espérait lancer cet été un robot vers Mars, a été reportée à 2022.
La Chine dévoile des informations inédites sur sa mission martienne de 2020
Article de Rémy Decourt, publié le 26 août 2016
Après le lancement d'un satellite qui embarque un système de communication quantique, la Chine a profité de cette exposition médiatique internationale pour lever le voile sur sa première mission martienne. Quelques images de synthèse et une brève présentation d'un des responsables de la mission ont suffi pour susciter un vif intérêt en raison d'objectifs scientifiques passionnants et à la clé une course avec la Nasa qui s'ouvre...
La Chine qui depuis son premier vol habité réalisé en octobre 2003 est devenue une puissance spatiale de premier plan s'éloigne encore plus de la Terre. Après la Lune en 2013, elle met le cap à destination de Mars et vise un atterrissage en 2021. On rappellera que la République populaire de Chine a d'abord tenté de rejoindre la Planète rouge à bord de la sonde russe Phobos-Grunt sur laquelle se trouvait l'orbiteur chinois Yinghuo-1. Malgré un lancement parfait le 8 mars 2011, cette sonde n'a jamais réussi à quitter l'orbite terrestre pour rejoindre Mars. En janvier 2012, elle est retombée dans l'océan Pacifique.
A présent, la Chine vient de publier quelques images de synthèse de cette future mission martienne qu'elle compte lancer en 2020. Ces clichés, au-delà de l'aspect ludique, nous renseignent sur le profil et l'architecture de la mission. À cela s'ajoute qu'en marge de cette publication, Zhang Rongqiao, un des responsables de la mission, a profité de l'occasion pour donner quelques détails intéressants que nous synthétisons ci-dessous.
Pour une première mission à destination de Mars, avec un orbiteur, un atterrisseur et un rover, la première puissance économique mondiale n'a pas vraiment choisi la simplicité. Si la mission ExoMars 2016 de l'Agence spatiale européenne a la même architecture, la Nasa, qui lance une mission à chaque fenêtre de tir a pris le parti de lancer soit un orbiteur, soit un engin de surface (lander ou rover). Bien que la Chine ait réussi à poser avec succès un petit rover sur la Lune (décembre 2013), atterrir sur Mars est autrement plus difficile. Sans surprise, le site d'atterrissage se situera près de l'équateur, là où les conditions atmosphériques pour se poser sont les plus favorables.
Courte vidéo qui résume le voyage du rover chinois, de son départ de la Terre à ses premiers tours de roue sur la planète Mars. © CCTV America
2020, grande année de lancements à destination de Mars
Cette mission martienne sera lancée lors lors de la fenêtre de tir de 2020, à l'été en vue d'un atterrissage au printemps 2021. Cette fenêtre de tir verra également le décollage des rovers Mars 2020 de la Nasa et d'ExoMars 2020 de l’Esa ainsi que de la mission Hope des Émirats arabes unis. Il s'agit d'un orbiteur dédié à la météorologie martienne qui viendra compléter les données de la sonde Maven, de la Nasa.
Compte tenu d'un grand nombre d'instruments, les objectifs scientifiques sont nombreux et variés. Les plus excitants sont ceux qui font le pari de rechercher des signes de vie possibles ou des processus biologiques qui accréditeraient cette hypothèse. Le rover (200 kg environ) emportera 13 instruments qui lui permettront, entres autres, de photographier, d'étudier la composition du sol et de fournir des informations sur l'environnement proche et l'atmosphère. Il recherchera également des traces d'eau à l'état solide, voire gazeux ou liquide et un radar sondera le sous-sol afin d'obtenir des indices sur le passé de la planète. Quant à l'orbiteur, il se focalisera notamment sur l'atmosphère martienne et le méthane qui peut s'y trouver.
Battre la Nasa sur le fil
Alors qu'on doit aux Russes et aux Américains la plupart des grandes premières spatiales, la mission de retour d’échantillons martiens se fait toujours attendre. Et si la Nasa, qui a cet objectif en point de mire depuis plusieurs années, se faisait souffler la vedette ?
Vu la vitesse à laquelle la Chine rattrape son retard technologique, il y a fort à parier que vient de s'engager une course entre ces deux agences spatiales. La Nasa comme la CNSA visent toutes les deux le début de la décennie 2030. Avec sa mission Mars 2020, la Nasa devrait prendre un peu d'avance. En effet, elle prévoit de déposer dans des conteneurs quelques précieux grammes du proche sous-sol martien. Quant aux Chinois, cette première mission martienne leur servira
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LE 22.07.2020: Actualité de l'astronomie / Opposition de Saturne : c'est le meilleur moment pour observer le « seigneur des anneaux »
- Par dimitri1977
- Le 22/07/2020
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Opposition de Saturne : c'est le meilleur moment pour observer le « seigneur des anneaux »
Julie Kern
Rédactrice scientifique
Si les yeux des astronomes amateurs n'en ont que pour la comète Neowise ces dernières semaines, d'autres perles du ciel nocturne méritent aussi d'être observées. C'est le cas de Saturne et de ses anneaux.
Ce 20 juillet 2020, elle est en opposition, c'est-à-dire alignée avec la Terre et le Soleil. C'est donc la meilleure période pour la découvrir ou la redécouvrir.
#Saturn at opposition from #Johannesburg 2020.07.21 captured with an Orion USB eyepiece camera II, 2 x barlow and Celestron 8" #Astrophotography
12:50 AM · 21 juil. 2020 depuis Johannesburg, South Africa
I got this RGB shot of Saturn very early this morning with the C8/ASI290MM/filter wheel. Enjoy!
La géante gazeuse se détache de l'horizon sud-est, entre la constellation du Capricorne et du Sagittaire, vers 21 h 30 TU (soit 23 h 30, heure de Paris). Dès lors, elle est visible toute la nuit, juste à côté d'une autre géante du Système solaire, Jupiter (en opposition il y a une semaine). Si son éclat est visible à l'œil nu, il faudra un télescope pour admirer pour ses superbes anneaux.
Saturne se trouve en ce moment au plus près de la Terre, à 1,3 milliard de kilomètres (9 fois la distance Terre-Soleil), ce qui rend son observation encore plus aisée. Néanmoins, comme pour Jupiter, elle reste assez basse au-dessus de l'horizon.
Saturne vue par le télescope spatial Hubble lorsqu'elle était au plus de la Terre le 20 juin 2019. © NASA, ESA, A. Simon (Goddard Space Flight Center), et M.H. Wong (University of California, Berkeley)
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LE 22.07.2020: Actualité de l'astronomie / En vidéo : revivez les premiers pas de l'Homme sur la Lune en 4K
- Par dimitri1977
- Le 22/07/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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En vidéo : revivez les premiers pas de l'Homme sur la Lune en 4K
la rédaction de Futura
[EN VIDÉO] Apollo 11 : les premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune en 4K Le 21 juillet 1969 pour les Européens et les peuples vivant plus à l'est, le 20 juillet pour les Américains, deux hommes foulaient le sol lunaire. C'était il y a cinquante ans... Découvrez une version améliorée en 4K grâce à l'IA de ce grand moment historique.
Le 21 juillet 1969 pour les Européens et les peuples vivant plus à l'est, le 20 juillet pour les Américains, deux hommes foulaient le sol lunaire. C'était il y a cinquante et un ans...
Neil Armstrong et Buzz Aldrin n'ont pas dormi depuis longtemps. Ils sont en train de finir de s'équiper à l'intérieur du petit module lunaire Eagle. Quelques heures auparavant, le LM s'était posé dans un nuage de poussière quelque part dans la Mer de la Tranquillité, cette zone bien lisse que l'on repère facilement à l'œil nu en regardant la Lune.
Vue de près, la région est plus accidentée qu'il n'y paraît depuis la Terre. Aux commandes du LM à l'alunissage, Armstrong a évité de justesse un cratère empli de cailloux. Il a dû prolonger la descente en se posant un peu plus loin. L'engin était déjà un peu plus haut que prévu et les spécialistes du centre de contrôle de Houston ont mis plus un quart d'heure pour déterminer le point de posé exact.
« C'est très beau et sans couleur, décrit Aldrin. C'est gris et gris très clair vers le Soleil, et c'est d'un gris considérablement plus foncé quand vous regardez à 90° du Soleil. Quelques-uns des rocs qui ont été cassés ou bousculés par le réacteur sont enveloppés de cette lumière gris clair à l'extérieur. Mais quand ils ont été cassés, on voit un intérieur sombre, très sombre, et cela ressemble à du basalte. »
Juste après l'alunissage, Armstrong et Aldrin ont commencé par préparer le LM pour le décollage. L'engin doit être prêt. Le départ peut être précipité. Il n' y a pas d'urgence, l'équipage a quatre heures d'avance sur l'horaire prévu. Ils ne se sont pas reposés...
Il faudra ensuite trois heures et demie aux hommes pour s'équiper complètement. Entre le PLSS (Portable Life Support System), qui contient ce que l'on appelle le support vie (oxygène, climatiseur...) et les énormes bottes venant recouvrir les chaussures du scaphandre (et à qui on doit sans doute la mode des Moon Boots), l'équipement est complexe et encombrant. Au fil des missions ultérieures, il se perfectionnera et, en particulier, s'assouplira. La première version, inaugurée par la mission Apollo 11, ne permet guère de plier les genoux.
Neil Armstrong dans le LM, sur la Lune. L'équipage a peu dormi et le module lunaire, dépourvu de cabinet de toilette, ne permet pas de se laver ni de se raser. © Nasa
Un homme fait un pas et l'humanité le regarde
Le LM (Lunar Module) ne possède pas de sas. Pour sortir, les deux astronautes ouvrent une vanne qui évacue dans le vide l'atmosphère intérieure. Il a été décidé que c'est Armstrong qui descendrait en premier, parce que, dit-on, il est un civil, alors qu'Aldrin est un militaire, et que, symboliquement, ce voyage est une mission de paix. C'est donc le pilote d'essai (tout de même ancien pilote militaire durant la guerre de Corée) qui descend à reculons l'échelle du LM. Fixée à l'extérieur, une caméra doit le filmer en noir et blanc. Armstrong tire une manette pour déclencher la prise de vue.
Parmi tous les créateurs de récits de science-fiction racontant la découverte d'autres mondes, aucun n'avait osé imaginer cette situation : un homme seul descend une échelle et, grâce à la caméra, à la liaison radio les transmettant vers la Terre et aux réseaux de télévision, des centaines de millions de spectateurs le regardent.
Neil Armstrong, filmé par la caméra fixée sur le LM, descend l'échelle. © Nasa
Partout sur la planète, quelle que soit l'heure locale, des femmes, des hommes et des enfants sont les témoins médusés de la lente descente de cette silhouette humaine tremblotante (à cause des images, pas à cause de Neil Armstrong, l'homme qui ne perd jamais son calme). Les images ne sont pas nettes. Elles sont aussi extraordinairement contrastées.
Les ombres sont obscures et les zones illuminées sont éclatantes de blancheur. Ce n'est pas un défaut de la caméra. La Lune n'a pas d'atmosphère pour diffuser la lumière solaire. Les zones à l'ombre ne peuvent donc recevoir que celle réfléchie dans la bonne direction par les objets proches. Hors des endroits éclairés, c'est la nuit noire. Sur la Lune, un rayon de Soleil à travers un volet n'éclaire pas une pièce. Cette caractéristique gênera beaucoup les astronautes.
Personne ne sait vraiment ce qu'Armstrong va rencontrer au bas de l'échelle. De la poussière, sûrement. Mais de quelle dureté ? Certains craignent qu'il ne s'enfonce profondément. Risque-t-il de perdre l'équilibre ? Les simulations n'ont pas permis de recréer parfaitement la marche d'un être humain qui pèse six fois moins mais conserve sa masse.
Armstrong saute les 90 derniers centimètres, sans barreau, et atterrit sur le pied du LM, en forme de large coupelle. Armstrong décrit tout ce qu'il fait et tout ce qu'il voit. « Les pieds du LM se sont enfoncés de seulement un ou deux pouces » explique-t-il. Le sol est donc relativement ferme. Il remarque ce que tous les marcheurs lunaires constateront après lui et ce qui est aujourd'hui le cauchemar des ingénieurs qui préparent le retour vers la Lune. « La surface paraît faite de grains très, très fins, quand on s'en approche, on dirait de la poudre. »
Six cents millions de Terriens attendent la suite. On suit ses mouvements centimètre par centimètre. Armstrong allonge la jambe gauche (oui, la gauche, retiendra l'Histoire) et tâte le sol du pied. La Moon Boot ne semble pas s'enfoncer. « Je vais maintenant faire un pas hors du LM ». Sur Terre, un séisme n'aurait pas dérangé les téléspectateurs.
« It's one small step for (a) man but a giant leap for mankind ». Voilà. C'est fait. C'est dit. Il est 3 h 56 à Paris. Mais personne ne regarde l'heure. L'Homme a marché sur la Lune. ON a marché sur la Lune. Tout le monde a marché sur la Lune à cet instant précis. Dans sa phrase destinée à être gravée dans le marbre, Armstrong a un peu escamoté le a. C'est donc un petit pas pour un homme mais un bond de géant pour l'humanité. Et c'est ainsi que le ressentent les humains d'alors.
Aldrin photographie son pied. Parfois, le déclenchement intempestif d'un appareil photo d'amateur produit involontairement ce genre d'images. Mais celle-ci est historique... © Nasa
On a réussi !
Plus tard, Michael Collins racontera (il le rapporte dans le superbe documentaire Dans l'ombre de la Lune) combien il a été frappé, par la suite, par le sentiment collectif ressenti par tous les gens qu'il a rencontrés. « Partout, en Europe, en Asie, en Afrique, ils ne disaient pas "les Américains ont marché sur la Lune", ou "les États-Unis sont allés sur la Lune", ils disaient "on a réussi". Ce ON était formidable, c'était un sentiment d'unité très beau, éphémère peut-être mais très beau. » Merci à Hergé, au passage, pour avoir, lui aussi et si longtemps avant, titré ainsi son second opus de la saga lunaire de Tintin et de ses amis.
Armstrong n'a toujours pas lâché l'échelle du LM. Il trace un sillon dans le sol, comme un enfant sur le sable d'une plage. Il finit par lâcher l'échelle et fait quelques pas. « La surface est fine et poudreuse. Je peux la faire voler avec la pointe de mon pied. Elle adhère en couches fines, comme de la poussière de charbon. Je ne m'enfonce que d'une fraction de pouce, peut-être un huitième de pouce [un astronaute d'un autre pays aurait pu dire environ trois millimètres], mais je peux voir les empreintes de mes bottes ».
Il marche. « Il semble qu'il n'y ait aucune difficulté à se déplacer. C'est même peut-être plus facile que pendant les simulations. » Il se retourne, regarde son ami Buzz par la fenêtre du LM et se baisse pour ramasser immédiatement quelques pierres et les range dans une poche (sur la jambe gauche, précise l'Histoire). Si un retour d'urgence s'imposait, la mission ramènerait au moins cela.
Armstrong est seul sur le sol pendant dix-neuf minutes. Il s'éloigne du LM mais très peu. Aldrin le rejoint. Armstrong le filme en train de descendre l'échelle. Durant toute la sortie de cette EVA (Extra-Vehicular Activity, sortie extra-véhiculaire), c'est Armstrong qui dispose d'une caméra. C'est pourquoi toutes les images montrent Aldrin. Armstrong doit aussi s'occuper de celle qui, fixée sur le LM, continue de transmettre des images. Il la fait tourner pour offrir un panorama mais, comme tant de cinéastes amateurs, il bouge trop vite et Houston doit lui demander de recommencer.
Des symboles, de la politique et de la science
Les deux hommes, ensemble, effectuent un premier travail, symbolique. Ils dévoilent une plaque, apposée sur l'un des pieds du LM (donc sur le premier étage qui restera sur la Lune), expliquant que des hommes, ici, un jour de juillet 1969 AD (Anno Domini), sont venus en paix. Ils planteront ensuite un drapeau américain, maintenu par des tubes et enfoncé à la va-vite (c'est le seul travail qu'ils n'avaient pas répété).
Armstrong et Aldrin apprennent alors... à marcher. Rien n'est comme sur Terre. Le poids est plus faible. On se sent léger et on peut sauter facilement. Mais gare, la masse est toujours là et avec elle l'inertie. Si l'on court, on s'arrête moins facilement qu'on ne le pense. Quant à la lumière, elle est trompeuse. Près de la direction du Soleil, c'est l'éblouissement. Caméras et appareils photo, réglés pour une lumière violente, en effacent les étoiles. À l'ombre, c'est quasiment l'obscurité. En l'absence de repères connus, des arbres par exemple, dans la grisaille générale et avec un horizon plus proche, les distances et les pentes sont difficiles à évaluer.
Un réflecteur, dirigé vers la Terre, renverra vers elle les faisceaux laser que l'on pointera sur cette zone, permettant de mesurer avec une précision inégalée la distance entre notre planète et notre satellite. On met ainsi en évidence l'éloignement progressif de la Lune. © Nasa
Aldrin a une mission particulière : tester la mobilité du scaphandre. Alors il s'essaie à différents mouvements et tente le saut à pieds joints. D'autres astronautes s'amuseront à cela aussi mais la méthode ne semble pas la bonne. Aldrin adopte une marche un peu chaloupée et rapide. Par la suite, les marcheurs lunaires disposant de scaphandres plus souples retrouveront les sensations d'Aldrin et adopteront facilement la course plutôt que la marche.
Ils doivent s'interrompre... à cause d'un coup de téléphone. Ce n'est autre que Richard Nixon, président des États-Unis, expliquant qu'il leur parle du Bureau ovale, à la Maison Blanche. « C'est certainement le coup de fil le plus historique qu'on y ait jamais passé », affirme-t-il.
Le travail est loin d'être fini. Les deux hommes doivent installer deux instruments scientifiques, remisés dans les coffres du LM. Un sismomètre transmettra à la Terre les tremblements éventuels du sol lunaire. Un réflecteur permettra de renvoyer une partie d'un faisceau laser envoyé depuis la Terre. Il est orienté à 5° près vers notre planète et composé d'une centaine de petits miroirs en « coin de cube », en quartz, qui ont la propriété de renvoyer une lumière incidente dans la direction d'où elle vient, après trois réflexions, sur chacune des faces. De tels miroirs, déposés également par d'autres missions Apollo mais aussi par des missions soviétiques, permettront dans les années et les décennies suivantes de mesurer, par télémétrie, la distance entre la Terre et la Lune avec une précision centimétrique.
La poussière lunaire, nouvelle ennemie des explorateurs de la Lune
Armstrong laisse Aldrin seul et s'éloigne (de soixante mètres !) en direction du « Petit cratère de l'ouest » (Little West Crater), survolé juste avant l'alunissage. Le terme ouest indique qu'il se situe dans la partie ouest de la zone prévue pour l'alunissage. Il prend quelques photographies et revient vers Aldrin.
Il reste encore à récolter des cailloux... Les deux hommes en ramassent 21,7 kg et retournent vers le LM. Ils abandonnent du matériel sur la Lune, pour alléger au maximum leur engin.
La sortie extravéhiculaire aura duré 2 h 31 et les deux premiers marcheurs lunaires auront parcouru 250 mètres...
Photographié par Collins, le second étage du LM Eagle s'approche de Columbia pour un rendez-vous en orbite lunaire, avant le retour sur Terre. © Nasa
Armstrong et Aldrin se débarrassent de leurs combinaisons et constatent que cette damnée poussière, « qui sent la poudre à canon », dira Aldrin, colle à tout. Les études ultérieures et les explorations lunaires suivantes montreront pourquoi. Constituée de minuscules scories hérissées de pointes, elle s'accroche à n'importe quoi. Elle est puissamment corrosive mais aussi allergène. Pour couronner le tout, elle flotte au-dessus de la surface lunaire à cause de forces électrostatiques.
Armstrong et Aldrin, pour la première fois depuis longtemps... se reposent. Le premier grimpe sur un capot moteur, l'autre se recroqueville par terre et Houston les laisse tranquilles.
Au réveil commencent les préparatifs du décollage. Aldrin se met à bricoler. En enfilant sa combinaison, il a cassé le poussoir d'un disjoncteur, servant à la mise à feu du moteur de remontée. Sans lui, pas de décollage. Il choisit un stylo, en retire le capuchon et constate que le diamètre correspond bien à celui du poussoir. Aujourd'hui encore, il affirme avoir toujours ce stylo sur lui...
21 heures et 36 minutes après l'alunissage, le moteur du second étage de Eagle soulève le vaisseau en un décollage parfait et le propulse vers l'espace où l'attend le module de commande Columbia, en orbite à 110 kilomètres, laissant sur le sol le premier étage du LM. Il faut deux tours de Lune au module lunaire pour rejoindre le vaisseau mère. Collins s'occupe du rendez-vous et accroche Eagle. Il élève la pression d'air dans Columbia de sorte que, à l'ouverture du sas entre les deux engins, l'air du module lunaire, chargé de poussière et d'on ne sait quoi, ne puisse pénétrer dans le module de commande.
Michael Collins retrouve ses deux compagnons. Le second étage de Eagle est alors décroché. Son orbite l'amènera à s'écraser sur la Lune. Le moteur de Columbia est allumé. Le vaisseau quitte l'orbite lunaire et s'inscrit sur une trajectoire de retour vers la Terre.
Principale mission assignée aux trois hommes pour les jours à venir : se reposer.