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  • LE 21.07.2020: Actualité de l'astronomie / Il y a 26 ans, les astronomes observaient la violente collision d'une comète avec Jupiter.

    Il y a 26 ans, les astronomes observaient la violente collision d'une comète avec Jupiter

     

     

    Laurent Sacco

    Journaliste

     

     

     

    Publié le 17/07/2020

    Il y a 26 ans, les instruments de l'Humanité assistaient pour la première fois à un impact planétaire, en l'occurrence celui des 21 fragments de la comète Shoemaker-Levy 9 sur Jupiter. L'évènement a été déterminant dans la prise de conscience politique de la nécessité de protéger la Terre des impacts en détectant suffisamment à temps les géocroiseurs potentiellement dangereux.

    On fête en ce mois de juillet le 51e anniversaire de l'alunissage du module d'Apollo 11. En bonus, on célèbre aussi les 25 ans de l'impact de la comète Shoemaker-Levy 9 sur Jupiter. Officiellement désignée par D/1993 F2 et parfois abrégée en SL9, cette comète avait été repérée dans la nuit du 24 mars 1993 sur une photographie prise avec le télescope de Schmidt de l'Observatoire du Mont Palomar (Californie) par les astronomes américains Carolyn et Eugene Shoemaker, le Québécois David Levy et l'astronome français Philippe Bendjoya alors jeune étudiant (il est aujourd'hui professeur au Laboratoire J.-L. Lagrange à l'université Nice Sophia-Antipolis).

    La Nasa fête les 26 ans de l'impact de SL9 avec cette vidéo. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Nasa 360

    La découverte de SL9 a tout de suite été remarquable pour deux raisons. Les calculs issus de la mécanique céleste, que l'on doit à des grands noms des mathématiques tels Lagrange et Laplace, ont montré que la comète venait tout juste de se fragmenter lors d'un passage en juillet 1992 sous la limite de Roche de Jupiter. Ses forces de marée ont produit 21 débris dont certains ont jusqu'à deux kilomètres de diamètre. Or tout indiquait qu'ils allaient très bientôt entrer en collision frontale avec la géante gazeuse, ce qu'ils allaient effectivement faire du 16 au 22 juillet 1994 à une vitesse d'environ 60 kilomètres par seconde.

     

    La première collision planétaire en direct

    L'évènement allait être sans précédent et d'une grande importance. Le programme Apollo avait permis d'établir sans conteste possible la nature des cratères lunaires. Tous des cratères d'impacts, ou peu s'en fallait, et rarement des cratères ou des caldeiras d'origine volcanique. On avait donc pris la mesure de l'importance des impacts dans l'histoire du Système solaire et l'on savait désormais comment interpréter aussi ceux sur d'autres planètes comme Mars ou Mercure.

    Fragments de la comète Shoemaker-Levy 9 vus par Hubble le 17 mai 1994. Cette image comprend presque tout les 21 fragments et s'étend sur environ 1.140.000 kilomètres, soit environ trois fois la distance de la Terre à la Lune. Les fragments ont touché Jupiter en juillet 1994. © Nasa/ESA H. Weaver and E. Smith (STSci)

    Fragments de la comète Shoemaker-Levy 9 vus par Hubble le 17 mai 1994. Cette image comprend presque tout les 21 fragments et s'étend sur environ 1.140.000 kilomètres, soit environ trois fois la distance de la Terre à la Lune. Les fragments ont touché Jupiter en juillet 1994. © Nasa/ESA H. Weaver and E. Smith (STSci) 

    En fait, cette interprétation des cratères lunaires avait déjà reçu un soutien dès les années 1960 par les travaux d'Eugene Shoemaker dont la formation initiale était celle d'un géologue. Il avait montré notamment que le fameux Meteor crater en Arizona ne pouvait être d'origine volcanique et était bien un cratère d'impact. Shoemaker participa donc à l'entraînement des astronautes américains et il aurait dû être le premier géologue à marcher sur la Lune mais il échoua médicalement aux tests (décédé en juillet 1997, une partie de ses cendres fut tout de même apportée sur le sol lunaire par la sonde spatiale Lunar Prospector le 31 juillet 1999). Par la suite, en arrivant au Caltech en 1969, il entama une recherche systématique des géocroiseurs avec sa femme Carolyn qui les conduisit à découvrir des dizaines de comètes et des centaines d'astéroïdes.

    Au début des années 1990 donc, l'importance des impacts pour la planétologie et la cosmogonie du Système solaire ne fait plus de doute et ce d'autant plus que l'on vient de découvrir le cratère de Chicxulub. La collision de Shoemaker-Levy 9 avec Jupiter est perçue comme la première occasion d'étudier concrètement un tel phénomène cosmique et pas de le simuler en laboratoire ou de l'analyser théoriquement au moyen d'équations.

     

    Une collision suivie avec Hubble et Galileo

    Des yeux de l'Humanité ont tout de suite été mobilisés pour observer et étudier la collision, en particulier l'Infrared Telescope Facility (IRTF) de la Nasa (installé au sommet de Mauna Kea à Hawaï qui était destiné à accompagner les missions Voyager) mais aussi le télescope Hubble et les instruments de la mission Galileo déjà en route vers Jupiter et qui allaient se retrouver dans une position privilégiée pour assister vraiment au début des impacts, à 238 millions de kilomètres de distance.

    Impact d'un débris de comète sur le limbe de Jupiter observé dans l'infrarouge par le télescope Facility. © Nasa

    Impact d'un débris de comète sur le limbe de Jupiter observé dans l'infrarouge par le télescope Facility. © Nasa 

    La comète SL9, ou plus exactement ses fragments, allaient en effet entrer en contact avec l'atmosphère de Jupiter sur sa face cachée. Par contre, du fait de la rapidité de sa rotation sur elle-même, environ 10 heures, les effets de l'impact allaient rapidement être visibles avec les télescopes sur Terre. Ils ont stupéfié la communauté des astronomes, planétologues et spécialistes de l'atmosphère de Jupiter.

    L'étude de l'impact de Shoemaker-Levy 9 a aidé les scientifiques à renforcer leurs modèles de ce qui pourrait arriver si une comète ou un astéroïde venait à frapper la Terre. Surtout, l'évènement était tellement spectaculaire que le congrès américain a fini par prendre au sérieux la menace des impacts cométaires et astéroïdales pour la Planète bleue. En 1998, influencé par Eugene Shoemaker et d'autres scientifiques, il décida donc de lancer un programme pour le recensement des petits corps célestes susceptibles de croiser l'orbite de la Terre et pouvant représenter un danger potentiel.

    Le 16 juillet 1994, pendant six jours, la comète Shoemaker-Levy 9 s'écrasait sur Jupiter. Vingt-et-un fragments de la comète sont tombés sur la planète et ont explosé. Une collision que nous avons suivie jour après jour avec les astronomes depuis l'Observatoire du Pic du Midi. © Universcience

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronomie-il-y-26-ans-astronomes-observaient-violente-collision-comete-jupiter-19969/?fbclid=IwAR03snTSlTLT0q_an7KZykdhf_9qK6yzybDIRQViSMJ0O90Hs45k9yZH0nI#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 21.07.2020: Actualité de l'astronomie / Simulations 3D de collisions planétaires de jeunes planètes Terre en formation.

    Simulations 3D de collisions planétaires de jeunes planètes Terre en formation

     

     

    Emma Hollen

    Journaliste scientifique

     

     

    Publié le 19/07/2020

    Les collisions planétaires massives qui marquent les dernières étapes de la formation d'un nouveau système stellaire ont un impact important sur l'atmosphère des jeunes planètes, ainsi que le démontre une nouvelle simulation par superordinateur.

    Des chercheurs des universités de Durham et Glasgow ont récemment collaboré autour d'un projet destiné à révéler dans quelles proportions les collisions planétaires arrachent leur atmosphère aux jeunes planètes. Ils ont pour cela généré des simulations en 3D sur des planètes similaires à la Terre, à l'aide du superordinateur Cosma, situé au centre de recherche Dirac (Distributed Research using Advanced Computing), à Durham. Le centre est ainsi nommé en hommage au physicien Paul Dirac, considéré comme l'un des pères de la physique quantique.

     

    Impacts et planètes nues

    Leurs résultats, publiés dans la revue Astrophysical Journal, indiquent qu'un frôlement tel que celui qui aurait formé notre Lune serait bien moins coûteux pour l'atmosphère d'une planète qu'un impact plus direct. En fonction de l'angle et de la vitesse, entre autres variables, les impacts peuvent éroder jusqu'à l'intégralité de l'atmosphère, emportant même avec eux une partie du manteau planétaire. « Notre recherche montre comment différents impacts peuvent éjecter une toute petite partie comme la totalité d'une atmosphère à travers un éventail de mécanismes », commente Luis Teodoro, de l'université de Glasgow.

    Cette découverte est importante car elle permet aux chercheurs de mieux comprendre le processus de formation de notre Système solaire alors que celui-ci était encore jeune. « Ce travail pose les bases pour prédire l'érosion atmosphérique provoquée par n'importe quel impact géant, ce qui permettrait d'alimenter les modèles de formation des planètes dans leur ensemble. Subséquemment, ceci nous aidera à comprendre l'histoire de la Terre en tant que planète habitable, ainsi que l'évolution des exoplanètes autour d'autres étoiles », explique Jacob Kegerreis, auteur principal de l'étude.

    Animation 3D d'un impact direct et rapide, faisant figurer 100 millions de particules. © Jacob Kegerreis, Durham University

     

    Et la Terre dans tout ça ?

    La théorie la plus répandue actuellement concernant la formation de la Lune est que celle-ci serait issue de la collision entre notre jeune Terre et un objet de la taille de Mars. Nous ignorions jusqu'à présent quelle proportion de l'atmosphère terrestre avait été préservée suite à cette spectaculaire rencontre et, même, si une telle proportion serait retrouvée pour des incidents similaires. Grâce aux simulations des équipes de Durham et Glasgow, les chercheurs disposent enfin d'une réponse : la Terre aurait perdu entre 10 et 50 % de son atmosphère suite à la collision.

    « Nous savons que les collisions planétaires peuvent avoir un impact significatif sur l'atmosphère d'une planète, mais c'est la première fois que nous parvenons à étudier la diversité de ces événements violents dans le détail, poursuit Kegerreis. En dépit de l'incroyable diversité des conséquences qui peuvent faire suite à différents angles d'impacts et différentes vitesses, nous avons trouvé une méthode simple pour prédire combien d'atmosphère serait perdue. »

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/espace-simulations-3d-collisions-planetaires-jeunes-planetes-terre-formation-81986/?fbclid=IwAR0l4CIIRmpfXVqgJ4igiqyVLvuAUcw8ZuYHvDPp5xGCktu-zySl0ymkd0Y#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 21.07.2020: Actualité de l'astronomie / Lancement réussi ! La sonde Hope des Émirats arabes unis est en route vers Mars.

    Lancement réussi ! La sonde Hope des Émirats arabes unis est en route vers Mars

     

     

    Rémy Decourt

    Journaliste

    Publié le 20/07/2020

    Hope, première mission interplanétaire entreprise par une nation arabe, a été lancée avec succès cette nuit depuis le Centre spatial de Tanegashima. Développée par le Centre spatial Mohammed Bin Rashid à Dubaï, en partenariat avec plusieurs instituts étrangers, Hope étudiera l'atmosphère martienne avec des objectifs scientifiques inédits.

    Hope, la première des trois missions à être lancées cet été à destination de Mars, a décollé cette nuit à bord d'un lanceur Mitsubishi MHI-2A depuis le Centre spatial de Tanegashima dans la préfecture de Kagoshima, au sud-ouest du Japon. La sonde entame maintenant un voyage de 493.000.000 kilomètres pour atteindre et se mettre en orbite autour de la Planète rouge, avec une insertion en orbite martienne (MOI) prévue pour février 2021.

    Omran Sharaf, chef de projet pour la mission Mars des Émirats arabes unis au Centre spatial Mohammed bin Rashid (MBRSC), a déclaré : « Cela a été un moment décisif dans notre parcours de six ans pour construire et lancer la sonde Hope. L'équipe du Centre spatial Mohammed bin Rashid est ravie et se réjouit, évidemment, mais beaucoup de travail reste à faire. Nous sommes dans la phase de lancement et d'opérations préliminaires de la mission et commençons notre croisière de sept mois vers Mars. La sonde Hope s'est parfaitement comportée jusqu'à présent et nous sommes dans une très bonne situation ».

    Hope, la mission historique des Émirats arabes unis s'envole à destination de Mars. © Centre spatial Mohammed bin Rashid (MBRSC)

    Hope, la mission historique des Émirats arabes unis s'envole à destination de Mars. © Centre spatial Mohammed bin Rashid (MBRSC) 

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/mars-lancement-reussi-sonde-hope-emirats-arabes-unis-route-vers-mars-58196/?fbclid=IwAR3xihe9ZLRVOZGogJg-01IxO7FlJVkPYt428gMJelLza0-Tdbdz7f0gHvE#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 19.07.2020: Actualité de l'astronomie / Les astronomes ont découvert la plus grande structure de l’univers local.

    Les astronomes ont découvert la plus grande structure de l’univers local

     

     

    Nathalie Mayer

    Journaliste

     

    Publié le 16/07/2020

    Depuis l'Antiquité, les Hommes ont cherché à cartographier la Terre, et ce, avec de plus en plus de précision. Puis, des explorateurs d'un genre nouveau se sont lancés à l'assaut de l'Univers. Ils viennent de mettre au jour, dans la banlieue de la Voie lactée, une immense structure filamentaire jusqu'alors inconnue. La plus grande de l'univers local. Daniel Pomarède, astrophysicien au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), nous détaille la découverte.

     

    Un filament de matière long d'environ 1,4 milliard d'années-lumière. Des centaines de milliers de galaxies prisonnières de la gravité. C'est à se demander comment les astronomes ont pu, jusqu'ici, passer à côté d'une structure aussi gigantesque. D'autant qu'elle évolue dans la banlieue de la Voie lactée, à seulement 500 millions d'années-lumière de notre Terre.

    « C'est une surprise de découvrir un filament si grand et si proche », nous confirme Daniel Pomarède, astrophysicien à l'Institut de recherche sur les lois fondamentales de l’univers du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (Irfu, CEA - France). « Notre Terre est immergée dans le disque de la Voie lactée. De fait, ce filament nous est caché par des nuages moléculaires et de poussières. Notamment par un complexe de nuages dans la constellation du Caméléon. Mais aussi par les Nuages de Magellan, deux galaxies naines, satellites de la nôtre. »

    Une vidéo pour découvrir le Mur du Pôle Sud. © Daniel Pomarède, YouTube

     

    Mesurer la vitesse des galaxies

    Et c'est finalement une approche indirecte qui a permis aux chercheurs de percer ces nuages pour aller explorer pour la première fois la région du pôle Sud céleste. Ils ont analysé les mouvements de galaxies voisines. Les mouvements de quelque 18.000 de ces galaxies qui ont trahi la présence, dans cette région, d'une structure jusqu'alors inconnue. La plus grande de l'univers local. Cette structure, ils l'ont baptisée le Mur du Pôle Sud.

    Pour mieux comprendre, remontons aux années 1960 et à la découverte du fond diffus cosmologique. « Les cartes qui révèlent les infimes fluctuations de température -- de l'ordre de 10-5 K -- de ce fond diffus ont été largement diffusées. Mais, en réalité, la première chose que les chercheurs ont vue, lorsqu'ils ont découvert les images du fond diffus cosmologique, c'est une variation plus importante de température, de l'ordre de 10-3 K : une variation dipolaire, nous rappelle l'astrophysicien.  Celle-ci a montré que le groupe local dans lequel s'inscrit la Voie lactée se déplace dans l'Univers à une vitesse de 630 km/s, soit 2,3 millions de km/h. » Dès lors, les cosmologistes ont cherché à décrypter ce mouvement.

    La carte de notre univers local. Elle couvre une région d’un milliard d’années-lumière. En bleu, notre superamas de galaxies, Laniakea. En gris et en rouge, la structure de la toile cosmique et le Mur du Pôle Sud. En vert sombre semi-transparent sont représentés les vides cosmiques. © Daniel Pomarède, Irfu

    La carte de notre univers local. Elle couvre une région d’un milliard d’années-lumière. En bleu, notre superamas de galaxies, Laniakea. En gris et en rouge, la structure de la toile cosmique et le Mur du Pôle Sud. En vert sombre semi-transparent sont représentés les vides cosmiques. © Daniel Pomarède, Irfu 

     

    Voyage au cœur de la toile cosmique

    « Aujourd'hui, c'est l'objectif de la cosmographie, cette science qui cherche à cartographier l'Univers : comprendre quels sont les éléments de la toile cosmique qui participent à créer ce mouvement. » Car, rappelons que les fluctuations primordiales du champ de température de l'Univers ont mené à la constitution de régions plus ou moins denses que la moyenne.

    « La gravitation a fait couler la matière des régions les moins denses vers les régions les plus denses, précise Daniel Pomarède pour Futura. Il s'est alors formé une structure que les astronomes qualifient de toile cosmique, une structure comportant des filaments de matière noire et de matière lumineuse qui relie entre elles les régions les plus denses (que les cosmologistes appellent des nœuds) tout en séparant les régions les moins denses que l'on qualifie de vides. »

    Ainsi, parmi les éléments importants de la toile cosmique, il y a celui que les chercheurs appellent le Grand attracteur. Il a été localisé au milieu des années 1980, en analysant les mouvements de 400 galaxies, toutes attirées vers une région qui se situe du côté de l'amas du Centaure.

    À la fin des années 2000, les astronomes Hélène Courtois et Brent Tully lancent le programme Cosmicflows avec tout d'abord un catalogue des vitesses de 1.700 galaxies : Cosmicflows-1. Et quelques années plus tard, Cosmicflows-2 s'étend à plus de 8.000 galaxies. « Il nous a permis de découvrir Laniakea, notre superamas de galaxies. Comme un bassin d'attraction à l'intérieur duquel les courants cosmiques convergent vers le Grand attracteur. Nous avons vu apparaître une sorte de "sphère d'influence" en 3D nous permettant de définir le superamas de galaxie. Notre groupe local se trouve dans la lointaine périphérie. »

    Des procédures, développées par Romain Graziani et Yehuda Hoffman, physiciens des universités de Clermont-Auvergne (France) et de Jérusalem (Israël), appliquent aux vitesses des galaxies des méthodes d'analyse bayésienne qui produisent le modèle le plus probable des champs de densité et de vitesses. Des données d'entrées pour les logiciels de cartographie et de visualisation 3D de l’univers local et du Mur du Pôle Sud. © Daniel Pomarède, Irfu

     

    Une méthode puissante

    Cette découverte réalisée en 2014 est d'importance. Pourtant, Cosmicflows-2 souffrait d'un déficit de données du côté de l'hémisphère sud. Et c'est finalement la version 3 de Cosmicflows qui a permis aux chercheurs de mettre au jour le Mur du Pôle Sud. Elle intègre 18.000 mesures de vitesses de galaxies. Mais déjà, les astrophysiciens préparent un Cosmicflows-4 constitué d'environ 30.000 galaxies. Avec l'espoir d'en apprendre toujours plus sur la structure de la toile cosmique. 

     

    Le saviez-vous ?

    Il existe six méthodes principales qui permettent de mesurer les mouvements des galaxies.

    La plus utilisée s’appuie sur la loi empirique de Tully-Fisher qui relie la luminosité intrinsèque d’une galaxie spirale à sa vitesse de rotation. D’autres reposent sur les chandelles standards que sont les supernovae de type 1A ou les Céphéides ou encore sur les propriétés des étoiles géantes rouges.

    Le catalogue Cosmicflows-3 a été construit notamment grâce à la méthode dite du plan fondamental. Elle s’appuie sur trois variables observationnelles fournies par le 6df Galaxy Survey.

    Le défi des chercheurs : calibrer ces méthodes pour obtenir des catalogues homogènes.

    Peut-être de quoi préciser la taille réelle du fameux superamas de Vela, un superamas gigantesque découvert en 2016 et lui aussi presque totalement dissimulé derrière la Voie lactée. « La méthode est extrêmement puissante, mais elle nécessite un travail au long cours de collecte et d'analyse de données », conclut l'astrophysicien du CEA.

    Un travail qui en vaut la peine. Parce qu'au-delà de la simple curiosité cartographique, la découverte de ce type de structures gigantesques représente aussi une opportunité pour les cosmologistes de mettre à l'épreuve leur modèle standard. Et de tester l'adéquation entre théories et observations.

    La structure 3D en filaments découverte par l'équipe d'astronomes S'étendant sur plus de 200 millions d'années lumière, elle est la plus grande jamais découverte dans l'univers (Crédits : National Astronomical Observatory of Japan)

    La structure 3D en filaments découverte par l'équipe d'astronomes
    S'étendant sur plus de 200 millions d'années lumière, elle est la plus grande jamais découverte dans l'univers
    (Crédits : National Astronomical Observatory of Japan) 

     

     

     

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/univers-astronomes-ont-decouvert-plus-grande-structure-univers-local-9406/?fbclid=IwAR3aCcZFlj2l5zQSqKKf3FjoA0pqEfqkcTIy0NzLqcjCzFHiRlryTZKfqow#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 19.07.2020: Actualité de l'astronomie / Comment se passe l'entraînement de Thomas Pesquet pour sa prochaine mission ?

    Comment se passe l'entraînement de Thomas Pesquet pour sa prochaine mission ?

     

     

    Rémy Decourt

    Journaliste

     

     

    Alors que la date de la seconde mission de Thomas Pesquet à bord de la Station spatiale internationale n'a toujours pas été officiellement annoncée, Lionel Ferra, instructeur d'astronautes à l'Agence spatiale européenne, nous explique comment l'astronaute européen s'entraîne dans ce contexte inédit de crise sanitaire et comment il se prépare à voler à bord du Crew Dragon de SpaceX et du Starliner de Boeing.

    Fin janvier, l'Agence spatiale européenne annonçait que Thomas Pesquet réaliserait une seconde mission de longue durée à bord de la Station spatiale internationale. Depuis cette date, l'astronaute européen, de nationalité française, a débuté son entraînement au côté d'une équipe d'entraîneurs et d'instructeurs du Corps européen des astronautes, dont Lionel Ferra qui a bien voulu répondre à nos questions. Instructeur robotique, Lionel Ferra est spécialisé dans l'utilisation du bras robotique Canadarm2 et responsable de l'entraînement des astronautes européens à son maniement.

    Comme chaque astronaute européen, Thomas a suivi une formation de base de 18 mois qui lui a permis « d'acquérir les compétences interdisciplinaires essentielles aux vols spatiaux habités, avant d'être assigné à une mission ». En prévision de sa future mission, il suit un entraînement de « maintien de ses compétences ». Sa formation est « adaptée aux besoins de sa mission, dont le programme n'est pas complètement figé aujourd'hui ». La décision de retour en vol de Thomas Pesquet a été prise tard, de sorte que le Cnes et l'ESA n'ont pas encore validé le processus d'entraînement pour chacune des expériences qui seront réalisées. Cet exercice « scientifique », c'est-à-dire lié aux « expériences qui seront réalisées dans le cadre de sa mission n'a que partiellement débuté ». Certaines expériences se feront même que quelques semaines avant le départ de l'astronaute, notamment celles nécessitant des données médicales sur sa santé.

    Thomas se familiarise avec l’opération du Canadarm2 avec Lionel Ferra, entraîneur d’astronautes de l’ESA, à l’EAC, avant l'application des mesures sanitaires liées à l'épidémie de Covid-19. © SA-D.Ham

    Thomas se familiarise avec l’opération du Canadarm2 avec Lionel Ferra, entraîneur d’astronautes de l’ESA, à l’EAC, avant l'application des mesures sanitaires liées à l'épidémie de Covid-19. © SA-D.Ham 

     

    L'entraînement doit tenir compte de la Covid-19

    Cet entraînement doit tenir compte de la crise sanitaire dans laquelle le monde est plongé. Une situation qui contraint tout un chacun à « respecter les gestes barrières, la distanciation physique et le port du masque ». La préparation a donc été adaptée en conséquence avec un « nombre accru de sessions à distance », de façon à limiter les « entraînements physiques sur site aux seuls strictement nécessaires ». Il faut savoir qu'une « bonne partie des formations dispensées aux astronautes se déroulent en individuel en temps normal », ce qui en soit limite le risque d'exposition au virus. Concernant les exercices qui doivent se faire en groupe, des mesures « ont été prises pour qu'ils puissent se dérouler dans les conditions les plus sûres possible ».

    Lors de cette prochaine mission, Thomas Pesquet deviendra le « premier astronaute européen à voyager à bord d'un véhicule américain » : soit la capsule Crew Dragon de SpaceX, soit la Starliner de Boeing. Il s'envolera depuis Cap Canaveral en Floride et non pas du cosmodrome de Baïkonour au Kazakstan, comme en 2016. La date exacte de sa mission « n'a pas encore été déterminée » mais les négociations avec la Nasa portent sur « le deuxième ou le troisième vol commercial USCV ». Son entraînement est donc « organisé de façon à ce que Thomas soit prêt au plus tôt ». Si l'on se fie au calendrier de la Nasa, USCV-2 est prévu au premier trimestre 2021, en février, et USCV-3 au troisième trimestre 2021, vers la fin de l'été. Il y a quelques jours, nous avons annoncé que Thomas Pesquet commencerait sa mission en février 2021. Une information que l'intéressé et l'Agence spatiale européenne n'ont pas confirmée, ce qui laisse à penser qu'elle est fausse ou prématurée ! Cela dit, la décision de faire voler le Français à bord d'USCV 2 ou 3, si elle a déjà été prise, ne sera pas annoncée avant le retour sur Terre du Crew Dragon actuellement amarré à l'ISS (Demo-2), qui qualifiera définitivement le système de transport de SpaceX, voire après USCV-1.

    Quant à USCV-1, il pourrait avoir lieu cet automne, avec quatre astronautes et pour une durée de six mois. Cet équipage - constitué des Américains Michael Hopkins, Victor Glover et Shannon Walker, ainsi que du Japonais Soichi Noguchi - volera à bord d'une capsule Crew Dragon.

    Le Crew Dragon de SpaceX amarré à la Station spatiale internationale à côté du cargo HTV japonais (1er juillet 2020). © Nasa

    Le Crew Dragon de SpaceX amarré à la Station spatiale internationale à côté du cargo HTV japonais (1er juillet 2020). © Nasa 

    Le planning de rotation des équipages, comme le choix des véhicules, dépend de nombreux facteurs dont celui de la disponibilité des véhicules. Aujourd'hui, seule la capsule Crew Dragon est (quasi) qualifiée pour transporter des astronautes. Après le succès partiel du premier vol d’essai du Starliner, Boeing doit réaliser d'ici la fin de l'année un nouvel essai à vide de son véhicule. Si la Nasa certifie le véhicule à l'issue de ce vol, le Starliner pourrait transporter son premier équipage commercial dès USCV-3, voire USCV-2 ! Une situation qui peut surprendre mais s'explique par une stratégie de certification très différente de celle de SpaceX. En effet, le Starliner testé en fin d'année sera un véhicule opérationnel avec toute son avionique et son système de support vie, ce qui n'était pas le cas lors du premier vol à vide de la capsule Crew Dragon. Le Starliner pourrait revoler seulement un mois après son vol d'essai !

     

    À nouveaux véhicules, nouveaux entraînements

    D'ici quelques semaines, Thomas Pesquet devrait débuter son entraînement en Californie, pour Space X, et/ou à Houston, pour Boeing. Contrairement à la préparation nécessaire pour voler à bord des capsules Soyouz, la «  qualification pour voler à bord des véhicules américains sera moins longue et moins difficile à obtenir ». Une semaine tout au plus pour l'entraînement basique et quelques jours de plus pour obtenir le grade de pilote, voire celui de commandant de bord.

    VOIR AUSSISpaceX ouvre une nouvelle ère du transport spatial avec Crew Dragon

    Du fait de sa conception qui remonte à l'ère du début des vols habités, la capsule Soyouz nécessitait « la maîtrise parfaite du russe et des dizaines d'heures d'entraînement pour se familiariser avec son cockpit », d'une très grande fiabilité, mais dont l'ergonomie n'était pas le maître mot. À l'opposé, le niveau d'automatisation du Crew Dragon est si poussé « qu'il décharge l'équipage de très nombreuses tâches manuelles que les astronautes avaient l'habitude de réaliser à bord des capsules Soyouz ! » Quant au Starliner, Boeing a fait le choix d'une « interface avec des commandes plus classiques qui devrait plaire aux astronautes ».

    Contrairement au voyage à bord des capsules russes Soyouz, où seuls les cosmonautes russes pilotent le Soyouz, la règle sera peut-être moins stricte avec les véhicules spatiaux américains. Des astronautes étrangers pourraient ainsi être pilote ou commandant de bord. D'ailleurs, la « France et l'ESA font pression pour que Thomas ne soit pas un simple passager mais qu'il soit le pilote, voire le commandant de bord du véhicule qui le transportera ! »

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/spacex-passe-entrainement-thomas-pesquet-prochaine-mission-81228/?fbclid=IwAR3Hy3oq9TuptLEEW4C65PmaBySkPiav_a_cq-x7PIao5GISYq-WBgS_hdY#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura