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LE 10.07.2020: Actualité de l'astronomie / Mars : la sonde Hope des Émirats arabes unis est prête à décoller.
- Par dimitri1977
- Le 10/07/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Mars : la sonde Hope des Émirats arabes unis est prête à décoller
Rémy Decourt
Journaliste
Tandis que le lancement d'ExoMars 2020 a été reporté à 2022 et que la date de lancement de Perseverance est incertaine, les responsables de la mission Mars des Émirats arabes unis ont le sourire. Leur sonde Hope est prête et décollera le 14 juillet à destination de Mars.
Fortunes diverses pour quatre missions à destination de Mars... Alors que l'Agence spatiale européenne a été contrainte de reporter à 2022 le lancement de sa mission à destination de Mars (ExoMars 2020) et que la Nasa ne cesse d'annoncer des reports de lancement à l'intérieur de la fenêtre de tir de cette année, les agences spatiales chinoises et émiraties ont le sourire. Les deux ont confirmé le lancement en juillet de leur mission martienne. La mission chinoise Tianwen-1 sera lancée à bord d'un Long March 5 entre le 20 et le 25 juillet tandis que le lancement de la sonde Hope de la Mission Mars des Émirats arabes unis (EMM) est prévu le 14 juillet à 22 h 51 (heure française)depuis le Centre spatial Tanegashima dans la préfecture de Kagoshima, au sud-ouest du Japon, à bord d'une fusée Mitsubishi MH-IIA.
L'arrivée de Hope autour de Mars est prévue en février 2021, année du 50e anniversaire des Émirats arabes unis qui sont devenus une nation indépendante le 2 décembre 1971. La sonde sera installée sur une orbite elliptique de 22.000 x 44.000 km et la durée de sa mission primaire est de deux ans. Elle aura pour principal objectif de suivre l'évolution du climat martien tout au long d'une année martienne.
Bref résumé de la mission de la sonde Hope (Mission Mars des Émirats arabes unis, EMM), de son lancement à son activité autour de la planète Mars. © Centre Spatial Mohammed Bin Rashid (Mohammed Bin Rashid Space Centre - MBRSC)
Le premier tableau complet du climat de Mars tout au long de l'année
D'une masse au lancement de 1.500 kilogrammes, et avec des dimensions de 2,37 mètres de large et 2,8 mètres de haut, cette sonde embarque une caméra ainsi que des spectromètres infrarouge et ultraviolet qui seront utilisés pour mieux comprendre l'atmosphère martienne, en se focalisant notamment sur les relations entre les couches supérieures et inférieures. Ces données serviront entre autres aux modèles climatiques qui tentent de comprendre pourquoi et comment la planète Mars est passée d'une planète chaude et humide au monde froid et sec observé aujourd'hui. La mission est prévue pour une durée minimale de deux ans.
Le but de l'équipe scientifique EMM est de générer le premier modèle véritablement holistique du système météorologique de la planète Mars. En améliorant la compréhension de l'atmosphère martienne, les chercheurs sont convaincus que cela peut nous aider à mieux comprendre l'atmosphère terrestre et les changements climatiques en cours qui affectent notre Planète. Ainsi, l'étude de l'érosion de l'atmosphère martienne et les gigantesques tempêtes de poussières de la Planète rouge peuvent nous aider à mieux comprendre le comportement des aérosols, encore mal connu, et des événements extrêmes dans les modèles atmosphériques.
POUR EN SAVOIR PLUS
Mars : la sonde Hope des Émirats arabes unis est en route pour le Japon
Article de Rémy Decourt publié le 25/04/2020
Après avoir marqué l'histoire en envoyant le premier astronaute émirati, Hazaa Al-Mansoori, à bord de la Station spatiale internationale en septembre 2019, les Émirats arabes unis s'apprêtent à lancer une sonde à destination de Mars. Hope, c'est son nom, a quitté Dubai et va rejoindre le Japon d'où elle sera lancée le 14 juillet prochain.
Malgré la pandémie mondiale du coronavirus (SARS-CoV-2), trois sondes seront lancées cet été à destination de la planète Mars. On compte l'Américaine Mars 2020 et son rover Perseverance, la Chinoise Huoxing-1 et Hope des Émirats arabes unis. Manquent à l'appel la mission ExoMars 2020 et son rover Rosalind Franklin que l'Agence spatiale européenne et l'agence spatiale russe Roscosmos ont été contraintes d’annuler faute de délais suffisants pour tenir la date de lancement. Rendez-vous en 2022 pour cette mission.
L'incertitude entourant l'état de préparation de la sonde Hope des Émiratis, qui faisait craindre un report de lancement à la fenêtre de tir de 2022, a été levée avec l'annonce de son transfert au Japon, d'où elle sera lancée à bord d'un lanceur H2A. Hope sera propulsée le plus tôt possible à l'intérieur d'une fenêtre de tir de trois semaines qui s'ouvrira le 14 juillet. Son arrivée autour de Mars est prévue au printemps 2021, pour coïncider avec le 50e anniversaire de la fondation des Émirats Arabes Unis (1971). Hope sera installée sur une orbite elliptique de 22.000 x 44.000 kilomètres et la durée de sa mission primaire est de 2 ans.
Mieux comprendre l'atmosphère martienne
La pandémie a néanmoins contraint le responsable de la mission d'avancer de plusieurs semaines la date de départ de la sonde du centre spatial Bin Rashid (MBRSC) situé à Dubai. Une décision qui se comprend dans ce contexte de pandémie mais qui n'est pas sans conséquence sur la préparation de la sonde. Des tests jugés secondaires n'ont pas pu être réalisés. Les ingénieurs et techniciens préférant se focaliser sur les tests jugés les plus critiques.
VOIR AUSSIVie sur Mars : comment les rovers vont rechercher les traces ?
D'une masse au lancement de 1.500 kilogrammes, et avec des dimensions de 2,37 mètres de large et 2,8 mètres de haut, cette sonde embarque une caméra ainsi que des spectromètres infrarouge et ultraviolet qui seront utilisés pour mieux comprendre l'atmosphère martienne. Ses données serviront aux modèles climatiques qui tentent de comprendre pourquoi et comment la planète Mars est passée d'une planète chaude et humide au monde froid et sec observé aujourd'hui. La mission est prévue pour une durée minimale de deux ans.
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LE 10.07.2020: Actualité de l'astronomie / Vols habités : l'ESA a fait le choix de la coopération internationale.
- Par dimitri1977
- Le 10/07/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Vols habités : l'ESA a fait le choix de la coopération internationale
Rémy Decourt
Journaliste
À la suite du vol habité de SpaceX, le directeur d'Arianespace et le directeur général de l'Agence spatiale européenne ont déclaré que l'Europe devrait développer ses propres vols habités au départ du Centre spatial guyanais. Didier Schmitt, coordonnateur de la proposition pour le Conseil ministériel de l'ESA pour l'exploration robotique et humaine, nous explique la position de l'Agence spatiale européenne.
Le lancement historique de la capsule Crew Dragon de SpaceX avec, à son bord, deux anciens astronautes de la Nasa, à destination de la Station spatiale internationale relance le débat sur la nécessité de doter l'Europe d'un programme habité. Mais, comme l'explique Didier Schmitt, coordonnateur de la proposition pour le Conseil des ministres de l'ESA pour l'exploration robotique et humaine, « l'Europe pourrait parfaitement acquérir une capacité autonome de vols habités, mais ce n'est pas la priorité ».
Aujourd'hui, le contexte géopolitique est à « la coopération internationale plutôt qu'au repli sur soi », ce qui explique le choix de l'ESA de « coopérer plutôt que développer sa propre infrastructure de transport spatial habité ». À cela s'ajoute qu'avec un budget environ quinze fois moindre que celui de la Nasa, le programme d'exploration de l'ESA ne « peut évidemment pas tout faire et doit faire des choix » dont cette « internationalisation du transport spatial habité » bien que l'Europe se soit illustrée dans ce domaine par plusieurs réalisations majeures telles que ARD, ATV, IXV entre autres. Il faut aussi garder à l'esprit que les budgets affectés aux vols habités le seraient nécessairement au détriment d'autres programmes.
VOIR AUSSIExploration : trois vols d’astronautes de l’ESA entre 2025 et 2030 à bord du Gateway
Pourtant, une voie alternative fut explorée dans les années 1980 au travers du projet d'un avion spatial, Hermès, dont l'abandon en 1992, signa la fin de l'ambition européenne en matière de vol habité autonome. Lancé par Ariane 5, il aurait été capable de ravitailler en orbite la station autonome européenne Colombus, également abandonnée au profit d'un module scientifique qui sera amarré à la Station spatiale internationale. Depuis cette date, l'ESA a amorcé plusieurs programmes susceptibles de déboucher sur la réalisation d'un véhicule habité mais, aucun n'est arrivé à son terme. Le dernier en date, présenté lors du salon du Bourget 2009, prévoyait d'adapter l'ATV en véhicule de retour de charge utile (ARV) qui aurait ensuite préfiguré un véhicule habité.
Le véhicule Orion de la Nasa et son module de service fourni par l'Agence spatiale européenne. Ce module a pour fonction de propulser la capsule Orion, d'assurer son contrôle thermique et de lui fournir la puissance électrique nécessaire à son bon fonctionnement, en plus de stocker les réserves d'eau, d'oxygène et d'azote. © ESA, D. Ducros
Le saviez-vous ?
Les industriels des Etats membres de l’Agence spatiale européenne disposent de toutes les briques technologiques nécessaires à la réalisation d’un système de transport spatial habité. Depuis 1992, l’Agence spatiale européenne a financé des programmes qui ont permis d’effacer les verrous technologiques qui avaient conduit à l’abandon d’Hermes
L'Europe débattra en 2022 de l'intérêt de se doter de son propre véhicule spatial
Cela dit, si un programme européen de vol habité devait voir le jour, il serait « judicieux d'y impliquer l'UE car il y a une dimension politique évidente à une telle initiative ». Mais, soyons réaliste. Compte tenu du calendrier de la Commission européenne, aucune initiative de la sorte ne peut se décider avant au mieux 2024, date à laquelle débuteront les « discussions sur le prochain programme cadre pluriannuel de l'EU, pour une implémentation en 2028 ».
L'actuel programme de recherche Horizon Europe, pour la période 2021 à 2027, est « figé et n'a justement plus de budget spécialement réservé au spatial ». Les programmes Copernicus (observation de la Terre des variables climatiques) et Galileo (navigation et de positionnement par satellite), qui rappelons le sont une référence mondiale dans leur domaine, « restent aujourd'hui la priorité de l'UE ». Celle-ci se focalise sur les seuls programmes d'intérêts et de services aux citoyens tels que Galileo et Copernicus donc mais aussi Egnos, et sur la surveillance de l'espace (SSA) ainsi que sur l'accès à des télécommunications sécurisées par satellite (Govsatcom) pour les autorités nationales. Cela dit, la question des vols habités pourra de nouveau être débattue lors du prochain Conseil de l'ESA au niveau ministériel fin 2022.
L'Agence spatiale européenne ne s'interdit donc rien. Des études de prospectives « abordent cet aspect de l'exploration et, à l'avenir, tout est envisageable » et parmi les scenarii et les stratégies d'exploration à l'étude, figure le « lancement de vols habités depuis le centre spatial guyanais ». Une hypothèse jugée « techniquement crédible » et que pousse Arianespace, mais pour laquelle il sera nécessaire d'obtenir un très large consensus politique au sein des États membres de l'Agence spatiale européenne. Un consensus qui « sera difficile à trouver » et qui dépendra du niveau « d'indépendance dont veut disposer l'Europe dans ce domaine ». D'où la nécessiter de réaliser à intervalles réguliers « des études techniques à ce sujet afin de proposer des choix à nos décideurs le moment venu », conclut Didier Schmitt.
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LE 9.07.2020: Actualité de l'astronomie / Mars : magnifique survol du cratère Korolev, empli de glace
- Par dimitri1977
- Le 09/07/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Mars : magnifique survol du cratère Korolev, empli de glace
Xavier Demeersman
Journaliste
[EN VIDÉO] Mars : survolez le cratère Korolev ! Survolez le cratère englacé Korolev, situé près de la calotte polaire de Mars, comme si vous y étiez !
Des images sublimes qui nous ramènent un peu en hiver. D'ailleurs, c'est en décembre 2018, à l'occasion des 15 ans de la mission Mars Express, que l'Agence spatiale européenne dévoilait des images du cratère Korolev.
Cette fois, l'ESA nous invite à survoler les « basses terres », aux pieds d'un champ de dune qui borde la calotte polaire nord appelé Olympia Undae, où se situe le cratère d'impact. On le dirait couvert de neige mais il est en réalité rempli de glace. Profond de deux kilomètres pour un diamètre de 82 kilomètres, il est un véritable « piège à froid » qui favorise une accumulation de glace d’eau au centre qui résiste aux étés martiens. Son épaisseur mesurée est de 1,8 kilomètre.
La vidéo offre une magnifique reconstitution du paysage à travers les mises en perspective crées à partir des cinq images et des données topographiques collectées par l'instrument HRSC (High Resolution Stereo Camera).
Le cratère a été baptisé en l'honneur de Sergei Korolev, connu pour être le père du programme d'exploration spatiale de l'ancienne Union soviétique.
© ESA, DLR, FU Berlin, CC by-sa 3.0 IGO
Le cratère Korolev photographié par la sonde Mars Express. © ESA, DLR, FU Berlin, CC by-sa 3.0 IGO
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LE 9.07.2020: Actualité de l'astronomie / Comment une étoile binaire comme Eta Carinae accélère les particules cosmiques.
- Par dimitri1977
- Le 09/07/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Comment une étoile binaire comme Eta Carinae accélère les particules cosmiques
Nathalie Mayer
Journaliste
[EN VIDÉO] Comment une étoile binaire comme Eta Carinae accélère les particules cosmiques Des chercheurs ont observé, en provenance d’Eta Carinae, une émission de rayonnements gamma à de très hautes énergies. Le résultat de l’accélération de particules cosmiques dans la région où les vents stellaires des deux composantes du système binaire se rencontrent.
Des chercheurs ont observé, en provenance d'Eta Carinae, une émission de rayonnements gamma à de très hautes énergies. Le résultat de l'accélération de particules cosmiques dans la région où les vents stellaires des deux composantes du système binaire se rencontrent.
À quelque 7.500 années-lumière de notre Terre, Eta Carinae est un système binaire composé de deux étoiles géantes bleues. En 2009, déjà, des astronomes avaient remarqué qu'Eta Carinae émettait des rayons gamma à haute énergie, pouvant aller jusqu'à 10 gigaélectronvolts (GeV). Aujourd'hui, des chercheurs du synchrotron allemand à électrons (Desy) rapportent avoir enregistré à l'aide du High Energy Spectroscopic System (HESS), en provenance du système, des rayons gamma allant jusqu'à 400 GeV. C'est 100 milliards de fois plus que la lumière visible !
Le saviez-vous ?
Les étoiles géantes bleues sont des étoiles très chaudes, très brillantes et très massives. Celles qui composent le système binaire Eta Carinae sont 30 et 100 fois plus massives que notre Soleil. Elles tournent l’une autour de l’autre en 5,5 années, sur des orbites très excentriques. Au point que la distance qui les sépare peut varier de la distance Soleil-Mars à la distance Soleil-Uranus. Et les rayons gamma de très hautes énergies enregistrés par les chercheurs allemands l’ont été juste avant et juste après le moment où elles se trouvaient le plus proche l’une de l’autre.
D'où viennent exactement ces rayons gamma incroyablement énergétiques ? De la région où les vents stellaires des deux géantes bleues se rencontrent car rappelons que l'une d'entre elles a tendance à perdre l'équivalent de la masse de notre Soleil tous les 5.000 ans. Et que l'autre éjecte des particules de vent stellaire à des vitesses d'environ 11 millions de km/h. De quoi chauffer la matière à quelque 50 millions de degrés Celsius. Pas assez toutefois pour la faire émettre dans le domaine des rayons gamma.
« Les régions dans lesquelles se forment de tels fronts de chocs correspondent généralement à des régions dans lesquelles les particules subatomiques sont accélérées par de forts champs électromagnétiques », explique Stefan Ohm, physicien, dans un communiqué du Desy. Et accélérées aussi rapidement, elles peuvent émettre un rayonnement gamma.
Pour chercheurs du synchroton allemand à électrons (Desy), l’artiste multimédia Carsten Nicolai, alias Alva Noto, a interprété en sons, les rayons gamma qu’ils ont enregistrés en provenance d’Eta Carinae. Résultat : une animation fascinante. © Desy, YouTube
Un nouveau type d’accélérateur de particules
Les rayonnements gamma enregistrés jusqu'à des énergies de 400 GeV pour Eta Carinae sont difficiles à expliquer par des électrons accélérés car ceux-ci sont constamment déviés par les champs magnétiques, ce qui leur fait perdre de l'énergie. C'est l'intervention de noyaux atomiques accélérés qui cadre finalement le mieux avec les données recueillies par les chercheurs. « Cela ferait des régions où les vents stellaires entrent en collision, un nouveau type d'accélérateur de particules pour les rayons cosmiques », commente Ruslan Konno, physicien, dans le communiqué du Desy.
Les astronomes comptent désormais sur les instruments de nouvelle génération comme le Cherenkov Telescope Array (CTA), en construction du côté du Chili, pour étudier le phénomène plus en détail. Et découvrir bien sûr, plus de sources de ce genre.
En attendant, les physiciens du Desy ont souhaité « rendre tangible [leur] fascination pour la recherche scientifique » en créant une animation vidéo qui explique le phénomène. Une animation réalisée par des professionnels du genre et qui colle à la réalité parce que basée sur des paramètres fournis par les astronomes. Elle profite d'une bande-son spécialement imaginée par un artiste multimédia -- Carsten Nicolai : nom de scène Alva Noto -- pour nous emmener dans un voyage extraordinaire à 7.500 années-lumière de notre Terre !
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LE 28.06.2020: Actualité de l'astronomie / Lune : pourquoi sa face cachée et sa face visible sont si différentes.
- Par dimitri1977
- Le 27/06/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Lune : pourquoi sa face cachée et sa face visible sont si différentes
Journaliste scientifique
Pourquoi la face cachée de la Lune est-elle si différente de sa face visible ? Les scientifiques découvrent un nouvel élément de réponse dans les roches qui la composent.
Les origines de la Lune demeurent à ce jour entourées de mystères, bien que les théories à ce sujet abondent. La plus répandue de nos jours est que notre satellite serait le fruit d'une collision entre notre Planète, alors dans ses jeunes années, et un autre corps d'une taille approximant celle de Mars. La Terre, plus massive, aurait été capable de conserver suffisamment de chaleur pour avoir sa propre activité tectonique, tandis que le menu astre lunaire aurait refroidi jusqu'à devenir géologiquement inactif, caractérisé par une faible quantité d'eau et une activité tectonique quasi nulle. Néanmoins, les données collectées au fil des décennies, en conjonction avec de tout nouveaux résultats, semblent défier cette hypothèse en soulignant la dichotomie entre la face visible et celle cachée de la Lune.
Cette carte créée grâce à la spectrométrie gamma révèle la répartition de l'élément thorium sur la Lune, démontrant clairement que celui-ci est plus abondant sur sa face visible. © Nasa
Mers lunaires et volcanisme
L'asymétrie entre les deux faces de la Lune est notable. Du côté visible, les maria, ou mers lunaires, constellent la surface de taches sombres, observables à l'œil nu. Ne vous laissez pas tromper par leur nom cependant : si les astronomes les prenaient pour de vastes étendues d'eau par le passé, nous savons aujourd'hui qu'elles sont les vestiges de coulées volcaniques provoquées par l'impact de météorites massives.
Formant 31 % du paysage lunaire côté Terre, ces reliefs caractéristiques sont néanmoins quasiment absents de la face cachée de la Lune, constituant à peine 1 % de sa surface. Cette asymétrie ne manqua pas de surprendre les scientifiques lorsque, dans les années 1950 et 1960, les premières images de « l'arrière » du satellite furent collectées par des missions russes.
Grâce aux avancées récentes de la science, une combinaison d'observations, de manipulations et de modélisation informatique a permis aux chercheurs d'y voir enfin un peu plus clair quant à l'origine de cette différence notable et, par extension, l'origine de la Lune elle-même. Les maria se distinguent par une signature rocheuse spécifique baptisée Kreep, acronyme des principaux éléments qui la constituent : potassium (K), terres rares (« Rare Earth Elements ») et phosphore (P). Or, il se trouve que le potassium, l'uranium et le thorium présents dans ce type de roches sont tous les trois radioactifs, une particularité non négligeable lorsqu'il s'agit d'expliquer les mécanismes sous-tendant la géodynamique lunaire.
Radioactivité sur la Lune
La chaleur produite par la radioactivité de ces éléments est suffisante pour faire fondre la roche qui les contient et même faire baisser sa température de fusion. Ce phénomène permettrait alors de justifier l'existence d'un volcanisme lunaire, alimenté par des processus à l'échelle atomique et non tectonique. Des expériences menées en laboratoire ont permis d'explorer les implications de ce fonctionnement et de mieux cerner la chronologie des événements volcaniques survenus sur la Lune par le passé.
« Du fait de l'absence relative de processus d'érosion, la surface de la Lune porte encore les vestiges des événements qui ont marqué le Système solaire dans sa jeune histoire, explique Matthieu Laneuville, coauteur de l'étude parue dans la revue Nature Geoscience. En particulier, les régions de la face visible présentent des concentrations d'éléments radioactifs comme l'uranium et le thorium supérieures à toute autre partie de la Lune. Comprendre l'origine de ces zones riches en U et Th peut nous aider à élucider les premières étapes de la formation de la Lune et, par là même, les conditions sur Terre lorsque celle-ci était encore jeune. »