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LE 6.06.2020: Actualité de l'astronomie / Le halo de la Voie lactée surprend à nouveau les chercheurs.
- Par dimitri1977
- Le 06/06/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Le halo de la Voie lactée surprend à nouveau les chercheurs
Emma Hollen
Journaliste scientifique
Le halo galactique de la Voie lactée serait bien plus chaud que les scientifiques ne l'avaient estimé par le passé. Ces nouveaux résultats pourraient aider les astronomes à mieux comprendre le processus de formation des galaxies.
Les galaxies sont des objets... flous. Bien qu'il nous arrive souvent de nous les représenter comme des disques, des globes ou des sombreros aux contours bien dessinés, leurs frontières sont en réalité bien plus diffuses que les vues d'artistes ne le laissent percevoir. À la périphérie de ces géantes cosmiques, on trouve en effet un ensemble d'étoiles anciennes et erratiques, de gaz et, théoriquement, de matière noire, constituant ce que l'on appelle un halo galactique.
Un halo très, très chaud
La transition entre le corps des galaxies et leur halo est imprécise. Il arrive même que certaines étoiles de la périphérie s'offrent un voyage à travers le centre du disque, animées par un mouvement propre. De façon plus générale, les halos eux-mêmes sont des objets encore relativement flous et incompris pour les chercheurs, qui tentent encore d'expliquer comment ceux-ci influent sur la vitesse de rotation aux bordures de leurs galaxies. Certaines théories postulent même l'existence de Machos et de Wimps (mauviettes en anglais) dans le halo, respectivement des objets compacts et sombres. Mais aujourd'hui, c'est sa température qui nous intéresse.
Une étude de l'université d'État de l'Ohio avait déjà contesté les premières estimations pour la température du halo de notre Voie Lactée, faisant monter le thermomètre à 10 millions de degrés Kelvin pour les régions les plus extrêmes. Néanmoins, de nouveaux résultats semblent suggérer que ces températures élevées pourraient être trouvées dans l'ensemble du halo. « Nous ne pouvons pas affirmer avec certitude qu'il en est ainsi partout, car nous n'avons pas analysé halo en entier », explique Smita Mathur, chercheuse principale de l'étude et de celle qui l'a précédée. « Mais nous savons désormais que les températures que nous avons observées dans la première étude ne sont pas exceptionnelles, et c'est très excitant. »
L'observatoire XMM, développé par l'Esa © ESA
Retracer l'histoire des galaxies
Le halo galactique détient de nombreuses informations qui peuvent renseigner les chercheurs sur le processus de formation et l'évolution des galaxies. Il constitue en quelque sorte le chaînon manquant entre sa galaxie et le reste de l'Univers. Cette découverte constitue donc une nouvelle étape dans la compréhension de notre nébuleuse entité. Les données analysées par l'équipe de Mathur proviennent de l'observatoire spatial XMM-Newton, développé par l'Esa et destiné à la collecte de rayons X, qui nous informent sur la formation des étoiles, des galaxies, la distribution de la matière noire ou encore l'existence des trous noirs supermassifs. Afin de compléter ces informations, la chercheuse Anjali Gupta s'est également penchée sur les données du satellite japonais Suzaku, qui ont permis de confirmer que l'observatoire n'avait pas simplement enregistré une aberration. L'observation de NGC 3221, similaire à notre Voie lactée, a donné des températures similaires, suggérant que les chiffres pourraient être revus à la hausse pour plus d'une galaxie dans l'Univers.
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LE 6.06.2020: Actualité de l'astronomie / Mars serait périodiquement entourée d'anneaux depuis des milliards d'années.
- Par dimitri1977
- Le 06/06/2020
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Mars serait périodiquement entourée d'anneaux depuis des milliards d'années
Laurent Sacco
Journaliste
Un cycle de formation et de destruction de lunes et d'anneaux autour de Mars serait à l'œuvre depuis des milliards d'années. C'est ce que suggèrent des simulations numériques et les caractéristiques des orbites de Phobos et Deimos, les lunes de la Planète rouge.
Les anneaux de Saturne ont été les premiers anneaux planétaires découverts. C'était il y a quatre siècles et il faudra attendre la fin du XXe siècle pour que l'on fasse la découverte des anneaux des planètes géantes, notamment de Neptune par le regretté André Brahic. Les planètes rocheuses, comme Mercure ou la Terre, en sont dépourvues. La Terre se signale toutefois par l'importance de son satellite, la Lune, au point que l'on parle parfois de ces derniers comme d'un exemple de planète binaire.
Mars a aussi deux lunes mais elles sont beaucoup plus petites. On a avancé pendant un temps l'hypothèse qu'elles soient des astéroïdes capturés par la Planète rouge. Mais plusieurs des caractéristiques de Phobos et Deimos plaident pour une autre origine. En 2016, en particulier, plusieurs équipes de chercheurs, notamment celles du planétologue français Sébastien Charnoz, de l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP), avaient publié des résultats de travaux montrant que ces deux petits corps célestes pouvaient être le produit de l'accrétion de matériaux éjectés de la surface de Mars par un impacteur géant il y a plusieurs milliards d'années. Plusieurs lunes auraient même été formées à partir du disque de débris résultant de cet impact et des processus de migrations de ces lunes se seraient également produits.
Un scénario similaire a également été étudié l'année suivante par les planétologues états-uniens David Minton et Andrew Hesselbrock. Il sert de base à un nouvel article publié aujourd'hui dans Astrophysical Journal Letters par Minton en compagnie de Matija Ćuk, chercheur à l'Institut SETI, et que l'on peut consulter librement sur arXiv.
Dans leur article de 2017, publié dans Nature Geoscience, David Minton et Andrew Hesselbrock avançaient l'existence d'un cycle d'anneaux autour de Mars en se basant sur des simulations numériques. En effet, actuellement, Phobos subit des forces de marée de la part de Mars dont il se rapproche. D'après les calculs des deux planétologues, dans environ 70 millions d'années, Phobos sera détruit par ces forces de marée en donnant un anneau autour de Mars. Toutefois, 80 % des débris produits finiront leur vie sur Mars alors que les 20 % restant donneront une nouvelle lune par accrétion, lune qui s'éloignera ensuite de Mars.
Une présentation de Phobos et Deimos. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Dreksler Astral
Un cycle anneau-lune à l'origine de Phobos et Deimos
Ce scénario se serait en fait répété depuis des milliards d'années à partir, là aussi, d'un anneau de matière initialement produit par un impact géant sur Mars. Ainsi, entre trois et sept cycles d'anneau-satellite au cours des 4,3 milliards d'années passées peuvent expliquer Phobos et Deimos tels qu'ils sont observés aujourd'hui avec, à chaque fois, une production de plusieurs lunes autour de Mars.
Mais comment tester vraiment cette hypothèse ? On pourrait par exemple imaginer identifier, au cours des prochaines explorations géologiques massives de Mars par des colons, des dépôts de matériaux annulaires importants sur sa surface, plus précisément certains dépôts sédimentaires anormaux pouvant être liés à ces épisodes périodiques de dépôts en anneau.
Mais, en attendant ce jour, Matija Ćuk et David Minton nous expliquent qu'ils ont trouvé un argument en sa faveur en étudiant plus attentivement les caractéristiques d'une autre lune de Mars : Deimos. Son plan orbital est incliné de seulement 2 % par rapport au plan équatorial de Mars, cela peut sembler insignifiant mais ça ne l'est pas si l'on considère que Deimos, tout comme Phobos, se sont formés dans un disque d'accrétion autour de Mars, nécessairement dans son plan équatorial d'après les lois de la mécanique céleste.
Un scénario de la formation des lunes de Mars. © Université Paris Diderot / Labex UnivEarthS
L'orbite actuelle de Deimos s'explique bien si elle a subi l'influence dans le passé d'une autre lune s'éloignant de Mars. Mais pour qu'elle s'éloigne de Mars, il faudrait qu'elle subisse l'influence gravitationnelle d'un anneau plus interne justement. Tous calculs pris en considération, les deux planétologues arrivent aux conclusions suivantes.
Il y a environ 3 milliards d'années, à un moment du cycle des anneaux martiens considéré, une lune nouvellement accrétée, et qui peut avoir été jusqu'à 20 fois plus massive que Phobos, se serait éloignée de Mars selon un scénario similaire à celui montré dans la vidéo ci-dessus en raison de l'existence d'anneaux. Une résonance orbitale se serait alors produite avec Deimos, ce qui aurait conduit son plan orbital à s'incliner des 2 % observés. Deimos existerait dans ce scénario depuis des milliards d'années mais deux autres cycles anneau-lune se seraient produits entretemps.
Phobos serait l'une des lunes dernièrement formées et elle ne serait âgée que de 200 millions d'années environ. On pourrait tester ce scénario en étudiant des échantillons rocheux en provenance de Phobos et aussi de Deimos. Une mission en ce sens de la Jaxa pour Phobos, MMX, est prévue avec un lancement à l'horizon 2029.
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LE 6.06.2020: Actualité de l'astronomie / L'éruption d'un trou noir stellaire filmée par Chandra.
- Par dimitri1977
- Le 06/06/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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L'éruption d'un trou noir stellaire filmée par Chandra
Laurent Sacco
Journaliste
MAXI J1820+070 est un trou noir stellaire dans la Voie lactée dont on peut inférer l'existence parce qu'il émet copieusement des rayons X en accrétant de la matière. Il a été observé à plusieurs reprises par Chandra à ces longueurs d'ondes ; les images prises par ce satellite de la Nasa permettent maintenant de voir un time-lapse d'une éruption s'accompagnant de l'émission de jets de matière faussement transluminiques.
La collaboration Event Horizon Telescope nous a déjà émerveillés en dévoilant la première image d’un trou noir, en l'occurrence M87*. Ses membres nous laissent espérer que l'on aura bientôt une image similaire montrant Sgr A* qui lui est situé au cœur de notre Voie lactée. Mieux, des films de l'activité autour du trou noir supermassif de notre Galaxie seraient possibles.
En attendant, le satellite Chandra de la Nasa nous a déjà livré en rayons X des images montrant cette activité dans le cas d'un trou noir stellaire situé à seulement 10.000 années-lumière du Système solaire. Ce n'est pas un inconnu et il a déjà fait parlé de lui car il s'agit de l'astre compact et source de rayons X dénommé MAXI J1820+070. Avec ses 8 masses solaires, il arrache par son champ de gravité de la matière à son étoile compagne contenant environ une demi-masse solaire. Il est donc entouré d'un disque d'accrétion. Des processus magnétohydrodynamique complexes associés à l'espace-temps courbe d'un trou noir de Kerr en rotation et au plasma généré dans ce disque le conduisent à émettre des jets de matière. Des instabilités associées à l'accrétion y sont également la cause de flashs intermittents d'ondes électromagnétiques.
Une équipe d'astrophysiciens menés par Mathilde Espinasse, de l'Université de Paris, a en effet étudié MAXI J1820+070 au cours de quatre campagnes d'observations en novembre 2018 puis, février, mai et juin 2019. Les images obtenues et leurs analyses font l'objet d'un article publié dans The Astrophysical Journal Letters mais que l'on peut également consulter librement sur arXiv.
Des jets de trous noirs faussement transluminiques
Les chercheurs en ont fait une sorte de time-lapse montrant des éjections de paquets de particules dans deux jets diamétralement opposés. Ces jets donnent lieu à l'existence d'une illusion d'optique bien connue depuis des décennies avec notamment les quasars. Une analyse naïve des observations laisse en effet initialement penser que l'on observe parfois des particules dans ces jets qui vont à des vitesses supraluminiques donc qui semblent aller plus vite que la lumière. Les jets du trou noir supermassifs M87* sont d'ailleurs un bon exemple de ce phénomène qui ne viole pas en réalité la théorie de la relativité restreinte puisque les particules vont en fait moins vite que la lumière.
En arrière plan, on voit une image obtenue dans le visible et l'infrarouge de la galaxie de la Voie lactée prise avec le télescope PanSTARRS à Hawaï. L'emplacement de MAXI J1820 + 070 est indiqué au-dessus du plan de la galaxie par une croix. L'encart montre un film qui fait défiler les quatre observations de Chandra, où « jour 0 » correspond à la première observation le 13 novembre 2018, environ quatre mois après le lancement d'un jet de matière. MAXI J1820 + 070 est la source de rayons X brillante au milieu de l'image et des sources de rayons X peuvent être vues s'éloigner du trou noir avec en haut un jet vers le nord et en bas un autre vers le sud. MAXI J1820 + 070 est normalement une source ponctuelle de rayons X, mais elle semble être plus grande qu'une source ponctuelle car elle est beaucoup plus lumineuses que les sources dans les jets. Le jet sud est trop faible pour être détecté dans les observations de mai et juin 2019. © rayons X NASA / CXC / Université de Paris / M. Espinasse et al. ; visible / infrarouge : PanSTARRS
L'illusion de vitesses transluminiques se produit lorsque les jets d'un trou noir sont presque parallèles à la direction d'observation depuis la Terre. Dans le cas des images prises par Chandra, le jet émis au pôle sud de MAXI J1820 + 070 se rapproche de nous alors que celui émis au pôle nord s'éloigne. On a alors l'impression que le premier traduit des vitesses de l'ordre de 60 % de la vitesse de la lumière pour la matière alors que le second jet semble formé de particules se déplaçant à 160 % de la vitesse de la lumière. La vitesse réelle des particules dans les deux jets est en réalité supérieure à 80 % de la vitesse de la lumière mais lui reste inférieure.
Un trou noir laboratoire pour comprendre les jets relativistes
De plus amples précisions sur ces jets ont été obtenues en étudiant MAXI J1820 + 070 dans le domaine des ondes radios avec en particulier le célèbre Karl G. Jansky Very Large Array (le « Très grand réseau Karl-G.-Jansky ») ou VLA, un réseau de radiotélescopes permettant de faire de la synthèse d'ouverture, comme si on disposait d'un seul instrument de très grande taille. C'est d'ailleurs avec le VLA qu'avaient initialement été mis en évidence des mouvements supraluminiques apparents avec MAXI J1820 + 070.
Les données fournies ont permis aux astrophysiciens d'estimer à mille comètes de Halley, ou environ 500 millions de fois la masse de l'Empire State Building, la quantité de matière éjectée par le trou noir en quelques heures en 2018 et que l'on retrouve finalement dans les jets observés.
La matière dans les jets s'est ensuite ralentie en pénétrant dans le milieu interstellaire après avoir créé l'équivalent des ondes de chocs d'un avion supersonique. La combinaisons des données dans le domaine radio et X va permettre aux astrophysiciens relativistes de mieux comprendre les jets des trous noirs et indirectement leurs effets sur l'évolution des galaxies quand ils sont produits par des trous noirs supermassifs.
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LE 1.06.2020: Actualité de l'astronomie / Les astronomes ont découvert une nouvelle classe d’explosions cosmiques.
- Par dimitri1977
- Le 01/06/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Les astronomes ont découvert une nouvelle classe d’explosions cosmiques
Nathalie Mayer
Journaliste
En 2018, l'observation d'un flash très lumineux à quelque 200 millions d'années-lumière de la Voie lactée avait dérouté les astronomes. Un phénomène transitoire qui semblait isolé. Mais des chercheurs viennent d'en identifier deux semblables. De quoi former une nouvelle classe d'explosions cosmiques.
L'histoire commence en juin 2018, au moment où des astronomes sont les témoins d'une surprenante explosion cosmique à quelque 200 millions d'années-lumière de la Voie lactée. Baptisé AT2018cow et rapidement surnommé « the Cow » -- « la vache » --, cet étrange phénomène transitoire est observé depuis le sol et depuis l'espace. Il est plus brillant qu'une supernova. Et sa courbe de lumière évolue différemment. Un mystère.
Depuis, les astronomes ont découvert deux autres phénomènes transitoires similaires. Le premier, également observé en 2018, s'est produit à quelque 3,4 milliards d'années-lumière. Il est surnommé « le Koala » -- et plus scientifiquement, ZTF18abvkwla. Son émission radio apparaît aussi puissante que celle d'un sursaut gamma.
Il nous a fallu deux ans pour comprendre.
Le deuxième phénomène transitoire semblable à « the Cow » a été surpris quelques années auparavant, en 2016, dans une galaxie à environ 500 millions d'années-lumière, et les chercheurs l'appellent CSS161010. « Il était tellement inhabituel qu'il nous a fallu deux ans pour comprendre », raconte Raffaella Margutti, chercheuse à l'université Northwestern, dans un communiqué du National Radio Astronomy Observatory (NRAO, États-Unis). Il a en effet propulsé dans l'espace, une quantité « inattendue » de gaz et de particules à plus de 55 % de la vitesse de la lumière.
Les astronomes connaissent des phénomènes capables d'éjecter de la matière à une vitesse proche de celle de la lumière. Les sursauts gamma et les collisions d'étoiles à neutrons. Mais toujours en très faible quantité. De l'ordre d'un millionième de la masse du Soleil. « Ici, il est question de 1 à 10 % de la masse de notre Soleil », remarque Deanne Copejans, chercheuse à l'université Northwestern, dans un communiqué. La preuve, selon les chercheurs, que nous avons là affaire à une nouvelle classe d'explosions cosmiques baptisée Fast Blue Optical Transients (FBOTs) -- « phénomène optique transitoire bleu » -- pour rendre compte de la rapidité du phénomène, quelques jours, et de son pic de luminosité atteint dans le domaine des longueurs d'onde bleues.
Sur cette vue d’artiste, les différences pointées par les astronomes entre l’explosion d’une supernova à effondrement de cœur, un sursaut gamma et la nouvelle classe d’explosions cosmiques : les Fast Blue Optical Transients (FBOTs). © Bill Saxton, NRAO, AUI, NSF
Des étoiles en fin de vie dans des galaxies naines
Les astronomes pensent qu'au point de départ des FBOTs, il y a une étoile massive en fin de vie. Rappelons que l'explosion d'une supernova à effondrement de cœur produit une onde sphérique de matière qui se propage dans l'espace. Si un disque de matière se forme autour de l'étoile à neutron ou du trou noir né de l'explosion -- « l'ingrédient clé » selon les chercheurs -- et qu'il propulse des jets de matériaux étroits à une vitesse proche de celle de la lumière, ces jets peuvent être à l'origine de ce que les astronomes qualifient de sursaut gamma. Pour désigner ce disque et ces jets de matière, les chercheurs parlent de « moteur ».
Et les FBOTs semblent également disposer d'un tel « moteur ». Mais constitué d'un matériau épais, perdu par l'étoile avant son explosion. Peut-être du fait d'une compagne binaire. Ce serait donc lorsque ce matériau se voit frappé par l'onde de l'explosion que la luminosité du phénomène atteint son paroxysme. De même concernant l'émission dans le domaine radio.
Une illustration de l’origine des émissions des FBOTs. © Bill Saxton, NRAO, AUI, NSF
Les astronomes pensent que les étoiles à l'origine de ces explosions cosmiques d'un genre nouveau sont différentes de celles qui produisent des sursauts gamma. Et comme les trois phénomènes de ce type observés jusqu'alors sont localisés dans des galaxies naines, ils imaginent que ce sont ces galaxies naines qui permettent ce type d'évolution stellaire. Les étoiles pauvres en éléments autres que l'hydrogène et l'hélium -- comme on en trouve dans ce type de galaxies -- perdent en effet moins de matière au cours de leur vie. Elles sont donc susceptibles de produire des explosions plus massives lorsque arrive leur fin.
Les chercheurs préviennent aussi que le phénomène pourrait résulter d'étoiles déchiquetées par des tours noirs de taille moyenne. Pour en avoir le cœur net, il faudra observer un peu plus de FBOTs.
Le phénomène ne serait pas si rare. Les astronomes soupçonnent que d'autres FBOTs se cachent dans leurs données. « Nous avons pu les reconnaître comme quelque chose de différent, des supernovae un peu bizarres, mais comme nous ne disposions que d'observations à faible cadence et dans le domaine de l'optique... », remarque Raffaella Margutti, dans le communiqué de l'université Northwestern. En effet, le côté éphémère du phénomène impose des observations à haute cadence, balayant de grandes étendues de ciel. Et si le domaine de l'optique peut renseigner sur les particules se déplaçant « lentement » -- à quelque 10.000 km/s tout de même --, il faut avoir recours aux rayons X ou aux ondes radio pour espérer former une image plus complète de ces puissantes explosions.
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LE 1.06.2020: Actualité de l'astronomie / Thomas Pesquet sera le premier Européen à prendre place à bord de Crew Dragon.
- Par dimitri1977
- Le 01/06/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Thomas Pesquet sera le premier Européen à prendre place à bord de Crew Dragon
Futura avec l'AFP-Relaxnews
Comme tous les passionnés, l'astronaute Thomas Pesquet aura les yeux rivés au ciel, ce soir, et « croise les doigts » pour que le lancement du Crew Dragon par SpaceX se déroule bien. Il sera le prochain astronaute européen à voler vers la Station spatiale internationale (ISS) à bord du nouveau véhicule américain, le premier réalisé par une entreprise privée.
L'astronaute français Thomas Pesquet « croise les doigts » pour que le premier lancement d'astronautes américains par SpaceX se passe bien ce mercredi 27 mai, car il sera le premier Européen à voler à bord d'un véhicule américain pour atteindre la Station spatiale internationale (ISS) en 2021, a-t-il confié à l'AFP depuis le centre de la Nasa où il s'entraîne.
VOIR AUSSISpaceX : suivez en direct le vol historique de la Nasa de ce soir
L'astronaute Thomas Pesquet sera le prochain astronaute européen à retourner dans l'espace. Ici, lors d'une conférence de presse à Tokyo, le 19 septembre 2018. © Martin Bureau, AFP, Archives
SpaceX va lancer deux Américains à bord de sa nouvelle capsule Crew Dragon. Qu'attendez-vous de ce vol en tant qu'astronaute de l'Agence spatiale européenne (ESA), qui doit vous envoyer pour une deuxième mission l'an prochain ?
Thomas Pesquet : Je croise les doigts pour que ça se passe bien ce soir. Pour nous, Européens, l'enjeu est assez énorme car, traditionnellement, on accédait à l'espace avec les fusées russes Soyouz. On va passer aux nouveaux véhicules américains, donc si le vol de SpaceX marche, tant mieux pour moi qui suis a priori le prochain en lice, côté européen, à aller dans l'espace, quelque part au milieu de l'année 2021 ; il n'y a pas de remise en cause de l'agenda.
Je suis content de retourner dans l'espace de manière différente. Ce sera soit sur une capsule Crew Dragon de SpaceX, soit sur le Starliner, son équivalent chez Boeing ; c'est du 50/50 pour l'instant.
Après l'échec de l'essai de Starliner en décembre, avez-vous davantage confiance dans SpaceX ?
Thomas Pesquet : J'ai confiance dans les deux. SpaceX aussi a connu des échecs lors de tests et c'est plutôt bien d'ailleurs que les essais ne soient pas parfaits, sinon on risque de baisser la garde.
Ma première semaine d'entraînement sur le véhicule de SpaceX doit démarrer en juin -- pour Boeing, je n'ai pas encore de visibilité. Même si on a du mal à avoir accès à l'information, j'ai déjà pu comparer les deux en assistant à des ateliers sur la conception des vaisseaux : avec ses écrans tactiles à 100 %, Crew Dragon n'offre pas la même ergonomie.
La capsule Crew Dragon au sommet de la fusée Falcon 9 de SpaceX, le 24 mai 2020 au centre spatial Kennedy. © SpaceX, AFP
Chez Boeing, c'est une interface à laquelle on est plus habitué, avec des commandes manuelles... Ça ressemble à un cockpit d'avion et c'est sûr que tous les pilotes du monde auront plus confiance si vous leur donnez un joystick que si vous leur donnez un iPad !
Mais il est certain que SpaceX représente un saut technologique intéressant, une image très moderne, que tout le monde connaît. Ils ont cherché à casser les codes, allant jusqu'à écrire noir sur blanc qu'il fallait soigner l'esthétique de leurs scaphandres. C'est la première fois que je vois ça !
Comment se passe votre entraînement au centre de la Nasa à Houston (Texas), dans ce contexte de pandémie de Covid-19 ?
Thomas Pesquet : À mon arrivée, le 9 mai, j'ai été mis en quatorzaine mais j'avais déjà commencé l'entraînement à distance. Maintenant, on s'entraîne avec précaution : masque chirurgical, marquages au sol, distanciation... On ne veut pas prendre le risque d'infecter les équipages.
D'habitude, à la Nasa, il y a beaucoup de monde, mais là, on est la plupart du temps seul avec l'instructeur. Ça fait drôle mais globalement ça se passe bien et au final, je trouve que le système est assez résilient. Qu'on arrive à lancer des gens à l'heure, c'est impressionnant.