Articles de dimitri1977
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LE 1.06.2020: Actualité de l'astronomie / Mars : ce que le rover Curiosity a découvert sur le climat passé de la Planète rouge.
- Par dimitri1977
- Le 01/06/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Mars : ce que le rover Curiosity a découvert sur le climat passé de la Planète rouge
Journaliste scientifique
Grâce à l'étude des éléments chimiques présents sur Mars de nos jours, les chercheurs sont capables de reconstituer l'histoire climatique de la planète. Une fois de plus, leurs résultats confirment que la vie sur la Planète rouge, passée ou présente, n'est pas impossible.
Grâce à l'assistance du rover Curiosity, les chercheurs ont su considérablement approfondir leur connaissance de la planète Mars. Vestiges d'anciens lacs, traces de composés organiques et canaux ayant un jour accueilli de l'eau sont autant d'éléments qui encouragent les scientifiques à y poursuivre la recherche de vie extraterrestre. Néanmoins, en dépit de ces nombreux indices, d'autres questions demeurent encore ouvertes : l'atmosphère martienne fut-elle à un moment suffisamment épaisse pour permettre à la planète de conserver des températures hospitalières ? Ces composés organiques sont-ils des indices laissés par des formes de vie ou le simple produit de procédés chimiques dans les roches ? De nouvelles pièces viennent progressivement compléter ce puzzle que nous tentons de résoudre à une distance de plusieurs centaines de millions de kilomètres.
SAM, à la recherche de vie sur Mars
Un récent rapport paru dans la revue Nature Astronomy compile les nombreuses années de recherches menées par SAM (Sample Analysis at Mars), une série d'instruments situés à l'avant du rover Curiosity et destinés à analyser les éléments jugés déterminants dans l'apparition et la préservation de la vie sur Mars. Parmi ces derniers, des minéraux découverts dans le cratère Gale ont particulièrement attiré l'attention des chercheurs. Ceux-ci auraient en effet pu se former dans un lac glacé lors d'une période froide située entre deux périodes chaudes, ou bien après que Mars ait perdu la majeure partie de son atmosphère et se destinait à devenir définitivement froide.
Représentation du cycle du carbone martien. © Lance Hayashida / Caltech
Candidat idéal pour la recherche de traces de vie, le cratère Gale présente les cicatrices irrévocables d'anciens lacs, depuis la présence de dépôts argileux à d'épaisses couches de sédiments atteignant plusieurs centaines de mètres. Grâce à ces derniers, les scientifiques peuvent postuler que l'eau aurait coulé en abondance au cœur de ces reliefs durant des millions, voire des dizaines de millions d'années chaudes et humides. D'autres éléments indiquent par contraste des périodes de glaciation.
« À un moment donné, la surface de l'environnement martien a dû connaître une transition depuis une chaleur humide vers un froid sec tel qu'il le connaît maintenant ; quant à déterminer quand et comment cela s'est produit, le mystère reste entier », commente Heather Franz, géochimiste au Goddard Space Flight Center de la Nasa, et directrice de SAM. Selon elle, des variations de l'activité volcanique de la planète et de son obliquité auraient pu contribuer à cette alternance de périodes chaudes et froides, immortalisées dans la roche.
Un cycle du carbone martien
Durant son travail d'analyse, SAM a par ailleurs détecté du dioxyde de carbone et de l'oxygène dans 13 de ses échantillons. La présence de ces gaz suggère l'existence d'un cycle du carbone sur Mars. Bien que celui-ci soit très différent de celui que nous connaissons sur Terre. « Il nous montre que Mars est une planète dynamique où circulent les éléments constituants les blocs essentiels à la vie telle que nous la connaissons », s'enthousiasme Paul Mahaffy, directeur de la division de la Nasa dédiée à l'exploration du Système solaire.
CE QU'IL FAUT RETENIR
- Dans son périple au cœur du cratère Gale, le rover Curiosity découvre des indices du passé de Mars.
- D’abord des roches enrichies en sels minéraux qui montrent que de l’eau a coulé là il y a plusieurs milliards d’années.
- Puis des sédiments qui semblent marquer un changement majeur d’environnement.
- Comme les traces des dernières étendues d’eau sur la planète rouge.
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LE 31.05.2020: Actualité de l'astronomie / La Chine va lancer sa première mission d'exploration de Mars en juillet.
- Par dimitri1977
- Le 31/05/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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La Chine va lancer sa première mission d'exploration de Mars en juillet
Futura avec l'AFP-Relaxnews
La Chine investit des milliards d'euros dans son programme spatial et vise la Planète rouge avec une première mission baptisée « Tianwen ». Elle prévoit d'envoyer, en juillet, une sonde
La Chine prévoit de lancer en juillet une sonde et un petit robot téléguidé vers Mars, sa première mission en direction de la Planète rouge, a annoncé le promoteur du projet. Le pays investit des milliards d'euros dans son programme spatial : il lance des satellites, prévoit d'envoyer des Hommes sur la Lune, et vient courant mai de lancer un nouveau vaisseau.
« Notre objectif était d'envoyer la sonde vers Mars courant 2020, a indiqué la China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC). Ce grand projet avance comme prévu et nous visons un lancement en juillet », a-t-elle souligné dimanche dans un communiqué.
L'atterrisseur du rover martien de la Chine testé dans des conditions simulant la gravité martienne. © Andy Wong, AP, SIPA
Tianwen, la première mission chinoise à destination de Mars
Il faudrait sept mois pour parcourir la distance Terre-Mars et la sonde chinoise n'arrivera pas à destination avant 2021. La distance change constamment mais est au minimum de 55 millions de kilomètres. Baptisée Tianwen (Questions au ciel), la mission chinoise a trois objectifs : placer en orbite martienne une sonde, la faire atterrir sur la Planète rouge, puis téléguider à la surface un robot pour y mener des analyses. La Chine a déjà réalisé une opération similaire sur la Lune, où elle a déposé dès 2013 un petit « rover » téléguidé à roues (baptisé Lapin de jade), puis son successeur en janvier 2019 (sur la face cachée de l'astre lunaire, une première mondiale).
VOIR AUSSIVie sur Mars : des microbes pourraient vivre dans les lacs salés sous la surface
Le pays asiatique n'est pas le seul sur le créneau des missions martiennes. Les États-Unis, qui ont déjà envoyé quatre véhicules exploratoires sur Mars, doivent lancer entre juin et août leur cinquième (nommé Perseverance). Il devrait arriver vers février 2021. Les Émirats arabes unis vont lancer le 15 juillet la première sonde arabe en direction de la Planète rouge, depuis le Japon. Par contre, la mission russo-européenne ExoMars, victime de difficultés techniques aggravées par l'épidémie de Covid-19 et qui espérait lancer cet été un robot vers Mars, a été reportée à 2022.
POUR EN SAVOIR PLUS
La Chine dévoile des informations inédites sur sa mission martienne de 2020
Article de Rémy Decourt, publié le 26 août 2016
Après le lancement d'un satellite qui embarque un système de communication quantique, la Chine a profité de cette exposition médiatique internationale pour lever le voile sur sa première mission martienne. Quelques images de synthèse et une brève présentation d'un des responsables de la mission ont suffi pour susciter un vif intérêt en raison d'objectifs scientifiques passionnants et à la clé une course avec la Nasa qui s'ouvre...
La Chine qui depuis son premier vol habité réalisé en octobre 2003 est devenue une puissance spatiale de premier plan s'éloigne encore plus de la Terre. Après la Lune en 2013, elle met le cap à destination de Mars et vise un atterrissage en 2021. On rappellera que la République populaire de Chine a d'abord tenté de rejoindre la Planète rouge à bord de la sonde russe Phobos-Grunt sur laquelle se trouvait l'orbiteur chinois Yinghuo-1. Malgré un lancement parfait le 8 mars 2011, cette sonde n'a jamais réussi à quitter l'orbite terrestre pour rejoindre Mars. En janvier 2012, elle est retombée dans l'océan Pacifique.
A présent, la Chine vient de publier quelques images de synthèse de cette future mission martienne qu'elle compte lancer en 2020. Ces clichés, au-delà de l'aspect ludique, nous renseignent sur le profil et l'architecture de la mission. À cela s'ajoute qu'en marge de cette publication, Zhang Rongqiao, un des responsables de la mission, a profité de l'occasion pour donner quelques détails intéressants que nous synthétisons ci-dessous.
Pour une première mission à destination de Mars, avec un orbiteur, un atterrisseur et un rover, la première puissance économique mondiale n'a pas vraiment choisi la simplicité. Si la mission ExoMars 2016 de l'Agence spatiale européenne a la même architecture, la Nasa, qui lance une mission à chaque fenêtre de tir a pris le parti de lancer soit un orbiteur, soit un engin de surface (lander ou rover). Bien que la Chine ait réussi à poser avec succès un petit rover sur la Lune (décembre 2013), atterrir sur Mars est autrement plus difficile. Sans surprise, le site d'atterrissage se situera près de l'équateur, là où les conditions atmosphériques pour se poser sont les plus favorables.
Courte vidéo qui résume le voyage du rover chinois, de son départ de la Terre à ses premiers tours de roue sur la planète Mars. © CCTV America
2020, grande année de lancements à destination de Mars
Cette mission martienne sera lancée lors lors de la fenêtre de tir de 2020, à l'été en vue d'un atterrissage au printemps 2021. Cette fenêtre de tir verra également le décollage des rovers Mars 2020 de la Nasa et d'ExoMars 2020 de l’Esa ainsi que de la mission Hope des Émirats arabes unis. Il s'agit d'un orbiteur dédié à la météorologie martienne qui viendra compléter les données de la sonde Maven, de la Nasa.
Compte tenu d'un grand nombre d'instruments, les objectifs scientifiques sont nombreux et variés. Les plus excitants sont ceux qui font le pari de rechercher des signes de vie possibles ou des processus biologiques qui accréditeraient cette hypothèse. Le rover (200 kg environ) emportera 13 instruments qui lui permettront, entres autres, de photographier, d'étudier la composition du sol et de fournir des informations sur l'environnement proche et l'atmosphère. Il recherchera également des traces d'eau à l'état solide, voire gazeux ou liquide et un radar sondera le sous-sol afin d'obtenir des indices sur le passé de la planète. Quant à l'orbiteur, il se focalisera notamment sur l'atmosphère martienne et le méthane qui peut s'y trouver.
Battre la Nasa sur le fil
Alors qu'on doit aux Russes et aux Américains la plupart des grandes premières spatiales, la mission de retour d’échantillons martiens se fait toujours attendre. Et si la Nasa, qui a cet objectif en point de mire depuis plusieurs années, se faisait souffler la vedette ?
Vu la vitesse à laquelle la Chine rattrape son retard technologique, il y a fort à parier que vient de s'engager une course entre ces deux agences spatiales. La Nasa comme la CNSA visent toutes les deux le début de la décennie 2030. Avec sa mission Mars 2020, la Nasa devrait prendre un peu d'avance. En effet, elle prévoit de déposer dans des conteneurs quelques précieux grammes du proche sous-sol martien. Quant aux Chinois, cette première mission martienne leur servira à démontrer un certain nombre de technologies nécessaires à ce retour d'échantillons sur Terre.
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LE 28.05.2020: Actualité de l'astronomie / SpaceX : le lancement de Crew Dragon est reporté à samedi à cause de la météo.
- Par dimitri1977
- Le 28/05/2020
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SpaceX : le lancement de Crew Dragon est reporté à samedi à cause de la météo
Rémy Decourt
Journaliste
Les conditions météorologiques, très incertaines, ont gâché la fête au Centre spatial Kennedy. Elles ont contraint les responsables de la mission à reporter le lancement du Crew Dragon qui marque le retour des vols habités américains. Une décision qui s'imposait pour la sécurité du vol. Prochaine tentative, samedi soir.
SpaceX : Crew Dragon ouvre une nouvelle ère du transport spatial SpaceX ouvre un nouveau chapitre dans l'histoire du transport spatial en relançant les vols habités américains ! Elle devient en même temps la première société privée à envoyer des Hommes dans l'espace... Une nouvelle ère s'ouvre, à découvrir en vidéo !
Ce n'est que partie remise ! Moins de 17 minutes avant le décollage du Crew Dragon, des conditions météorologiques défavorables ont contraint la Nasa et SpaceX à reporter le lancement de la mission à ce week-end avec deux fenêtres de lancement fixées ce samedi 30 à 21 h 22, et dimanche 31 mai à 21 h 00. Pour ces deux jours, les conditions météorologiques sont attendues en amélioration et favorables à 60 %.
En raison de la position orbitale de la Station spatiale, de celle du Centre spatial Kennedy et des performances du lanceur Falcon 9, les opportunités de lancement en direction du complexe orbital sont limitées à quelques jours chaque mois. Cela explique pourquoi le lancement du Crew Dragon doit se faire à un instant précis sans quoi le véhicule spatial de SpaceX n'arrivera pas à rejoindre la Station spatiale internationale.
Tout au long de la journée d'hier, les responsables de la mission et les contrôleurs au sol ont oscillé entre optimisme et pessimisme, selon que le temps se dégageait ou devenait trop incertain pour permettre un lancement en toute sécurité ou que pouvait se profiler la formation d'une tornade sur une partie de la Floride où se trouve le Centre spatial Kennedy de la Nasa !
Ce report, s'il est contrariant pour le public qui s'est déplacé pour assister au lancement, est un aléa fréquent dans le domaine des lanceurs qui ont besoin de conditions optimales pour décoller et réaliser leur mission sans risque. Ce report n'impactera pas la mission du Crew Dragon. Les deux astronautes et les équipes de SpaceX et de la Nasa vont profiter de ce « temps libre » pour débriefer cette journée.
Les astronautes Bob Behnken et Doug Hurley, à bord du Crew Dragon et son cockpit futuriste, devront attendre quelques jours de plus avant de décoller à destination de la Station spatiale internationale. © SpaceX, Nasa
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LE 27.05.2020: Actualité de l'astronomie / Une très rare galaxie « anneau de feu » découverte aux confins de l'univers.
- Par dimitri1977
- Le 27/05/2020
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Une très rare galaxie « anneau de feu » découverte aux confins de l'univers
Emma Hollen
Journaliste scientifique
Les astronomes ont récemment immortalisé une galaxie des plus rares. Décrite comme « un cercle de feu cosmique », cette galaxie à anneau est située à 11 milliards d'années-lumière du Système solaire.
Si vous n'êtes pas familiers avec les galaxies à anneau, vous serez émerveillés de découvrir l'objet de Hoag (image ci-dessous) : un splendide cercle argenté constellé d'étoiles, portant en son cœur l'éclat doré d'un noyau d'étoiles jaunes. Véritable bijou cosmique, l'objet de Hoag est aussi époustouflant qu'il est rare. C'est pourquoi l'enthousiasme des astronomes devait être à son comble avec la découverte de R5519, une galaxie en anneau âgée de 11 milliards d'années, récemment observée sous toutes ses coutures.
L'objet de Hoag, un joyau cosmique aux allures mystérieuses © Nasa, Hubble Heritage Team
Vestiges d'une rencontre cosmique
D'une masse avoisinant celle de notre propre Voie lactée, mais bien plus étendue, R5519 se distingue par ses dimensions hors du commun. L'espace vide en son centre mesure plus de deux milliards de fois la distance Terre-Soleil. « Elle fabrique des étoiles à un taux 50 fois supérieur à celui de la Voie Lactée, commente l'auteure principale Tiantian Yuan, du centre australien ASTRO 3D. La majeure partie de cette activité se déroule dans son anneau - c'est donc véritablement un cercle de feu ». Grâce à des analyses spectroscopiques, la chercheuse et son équipe ont pu identifier les composantes de cette étonnante structure. « C'est un étrange objet, tel que nous n'en avons jamais vu auparavant », constate-t-elle.
Leurs travaux, publiés dans la revue Nature Astronomy, dévoilent qu'il s'agit là d'une galaxie à anneau dite collisionnelle, la première jamais repérée dans les plus distantes régions de l'Univers, et l'un des types de galaxies les plus rares qui soient. Les astronomes postulent que celles-ci apparaissent lorsqu'une petite galaxie passe au travers d'une plus grande. Les galaxies étant en majeure partie composées de vide, ce n'est pas tant la collision entre leurs étoiles respectives qui créerait cette forme d'anneau si distinctive, mais plutôt les perturbations gravitationnelles résultant de cette rencontre. Celles-ci permettraient l'émergence d'une onde qui amènerait les étoiles à se déplacer vers la bordure extérieure de la galaxie la plus grande.
La galaxie à anneau R5519, capturée à 11 milliards d'années-lumière du Système solaire, nous en apprend plus sur l'apparition des galaxies spirales durant la jeunesse de l'Univers. © James Josephides, Swinburne Astronomy Productions
La genèse des galaxies spirales
Mais R5519 ne nous en apprend pas seulement plus sur les galaxies en anneau : elle pourrait également aider les chercheurs à déterminer à quel moment les galaxies spirales, telles que la Voie lactée, sont apparues. La forme d'une galaxie à anneau collisionnelle implique que celle-ci comportait un disque fin avant que la collision n'ait lieu. Composé d'un mélange de gaz, de poussière et d'étoiles, ce disque possède en son centre un bulbe plus épais, principalement composé d'étoiles. Étape essentielle dans la formation des galaxies spirales, ces disques sont apparus progressivement après le Big bang, à mesure que la matière s'agençait selon des formes de plus en plus définies.
« Dans le cas de cette galaxie à anneau, nous observons l'Univers il y a 11 milliards d'années, à une époque où les disques fins commençaient tout juste à s'assembler, commente Kenneth Freeman, coauteur de l'étude. Par comparaison, le disque fin de notre Voie lactée à commencé à s'assembler il n'y a que neuf milliards d'années environ. Cette découverte indique que la formation des disques des galaxies spirales s'est déroulée sur une période plus étendue que nous ne le pensions auparavant ».
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LE 27.05.2020: Actualité de l'astronomie / SpaceX : gros plan sur les deux astronautes du vol historique de Crew Dragon.
- Par dimitri1977
- Le 27/05/2020
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SpaceX : gros plan sur les deux astronautes du vol historique de Crew Dragon
Nathalie Mayer
Journaliste
Événement ce mercredi soir 27 mai : un lanceur Falcon 9 développé par la société privée SpaceX va emporter dans l'espace deux astronautes de la Nasa. Le premier vol habité lancé depuis les États-Unis depuis l'arrêt du programme navettes spatiales, en juillet 2011. L'occasion pour le pays de retrouver son indépendance spatiale perdue depuis près de dix ans. Rencontre avec ces hommes qui s'apprêtent à entrer dans l'histoire.
SpaceX : Crew Dragon ouvre une nouvelle ère du transport spatial SpaceX ouvre un nouveau chapitre dans l'histoire du transport spatial en relançant les vols habités américains ! Elle devient en même temps la première société privée à envoyer des Hommes dans l'espace... Une nouvelle ère s'ouvre, à découvrir en vidéo !
Ce mercredi 27 mai 2020, il sera exactement 22 h 33, heure de Paris, lorsque le Crew Dragon, véhicule habité développé par SpaceX, décollera du mythique pas de tir 39A du Centre spatial Kennedy (États-Unis). Celui qui, il y a plus de 50 ans, voyait partir vers la Lune, les missions Apollo. À bord, deux astronautes expérimentés de la Nasa choisis dès 2018. Leur mission : profiter du voyage vers la Station spatiale internationale (ISS) pour valider en vol, l'ensemble des systèmes de l'engin.
Robert Behnken sera l’un des astronautes à bord du Crew Dragon qui décollera ce 27 mai du Centre spatial Kennedy (États-Unis). © Nasa
Astronaute depuis la sélection de l'an 2000, Robert Behnken -- dit Bob --, diplômé en physique et en mécanique, sera le commandant des opérations conjointes. Il a déjà effectué deux vols dans l'espace -- toujours à bord de la navette Endeavour -- et plusieurs sorties extravéhiculaires -- 37 heures au total. Cette fois, il sera responsable du rendez-vous avec l'ISS, de l'amarrage et du désamarrage ainsi que des activités qui doivent se dérouler pendant que le Crew Dragon sera amarré à la station.
Douglas Hurley sera l’autre astronaute à bord du Crew Dragon qui décollera ce 27 mai du Centre spatial Kennedy (États-Unis). © Nasa
Douglas Hurley -- dit Doug --, également astronaute depuis la sélection de l'an 2000, sera le commandant de la mission baptisé Demo-2. Il sera responsable du lancement, de l'atterrissage et de la récupération. Il a déjà effectué deux vols spatiaux. Il était notamment le pilote du dernier vol de la navette Atlantis, en 2011. Avant de rejoindre la Nasa, il était pilote de chasse et d'essai dans l'US Marine Corps.
Prêts au lancement
Robert Behnken et Douglas Hurley seront accueillis à bord de l'ISS, le temps d'effectuer quelques tests supplémentaires sur le Crew Dragon. Et de participer aux opérations scientifiques à bord. La durée de leur mission -- probablement entre un et quatre mois -- sera déterminée une fois le véhicule amarré, en fonction notamment de la date prévue pour le prochain lancement.
Si tout se passe bien, la première mission opérationnelle du Crew Dragon pourrait en effet être lancée avant la fin 2020. Le véhicule pourra dès lors transporter jusqu'à sept astronautes.
À terme, le Crew Dragon sera capable de rester en orbite pendant 210 jours au moins.
Le saviez-vous ?
Pour assurer un lancement tel que celui du Crew Dragon, il faut en général mobiliser des dizaines de personnes. En cette période de pandémie de Covid-19, la Nasa a bien sûr choisi de protéger ses équipes. Contrôles de température, distanciation physique, ouverture de plusieurs pièces, fenêtre en plexiglas entre les postes, désinfection des locaux.
Depuis le 13 mai, Robert Behnken et Douglas Hurley sont en quarantaine — une procédure classique avant un voyage dans l’espace — et ils seront testés deux fois avant le grand départ. Tous ceux qui devront entrer en contact avec eux porteront masques et gants.
La Nasa et Space X demandent également au public, « pour le bien de tous » de ne pas se réunir aux abords du Centre spatial Kennedy. En 2011, les Américains avaient été plus d’un million à se rassembler sur les plages de Cape Canaveral pour assister au départ décollage d’une navette de la Nasa !
Notez que des aléas météorologiques pourraient bien venir gâcher la fête. Et reporter le lancement. Selon le responsable météo de l'opération, à ce jour, il y aurait tout de même quelque 40 % de risques pour que des précipitations et des nuages viennent repousser le lancement du Crew Dragon. Deux autres créneaux sont d'ores et déjà bloqués : samedi 30 mai ou dimanche 31 mai 2020, respectivement à 21 h 22 et à 21 h 00.
Le lancement du Crew Dragon est à suivre en direct sur Nasa TV ce mercredi 27 mai, dès 18 h 15, heure de Paris et jusqu'à son amarrage à la Station spatiale internationale (ISS) à 17 h 29, jeudi 28 mai 2020.