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LE 27.05.2020: Actualité de l'astronomie / La comète Swan passe au plus près du Soleil le 27 mai. Comment l'observer ?
- Par dimitri1977
- Le 27/05/2020
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La comète Swan passe au plus près du Soleil le 27 mai. Comment l'observer ?
Nathalie Mayer
Journaliste
Ces derniers mois, il a beaucoup été question de la comète Atlas de laquelle on attendait un beau spectacle. Espoir déçu après la rupture de son noyau. Mais une autre comète, la comète Swan, traverse actuellement la même région du ciel. Lot de consolation ou véritable féérie céleste ? Affaire à suivre...
Une nouvelle comète à observer à l'aube ! Découverte en avril, cette comète qui fait sans doute sa première visite dans le Système solaire interne où gravite la Terre, pourrait offrir un merveilleux spectacle céleste ces prochains jours alors qu’elle se rapproche du Soleil.
Par essence, les comètes sont des objets imprévisibles. Et la comète Swan le rappelle une fois de plus à ceux qui l'auraient oublié. Début mai, elle semblait bien partie pour devenir visible à l'œil nu. Elle était d'ailleurs observable dans l'hémisphère sud. Sa longue queue de gaz mesurait quelque 15 fois la taille apparente de la Lune. Elle devenait de plus en plus brillante. Entre le 10 avril et le 10 mai 2020, elle était passée d'une magnitude d'environ 9 à une magnitude proche de 5 !
Mais la tendance s'est ensuite inversée. Finalement, l'éclat de la comète Swan avait stagné un moment autour d'une magnitude 6. Avant qu'une nouvelle baisse de sa luminosité soit enregistrée. Et les observations les plus récentes laissent craindre un destin semblable à celui connu par sa cousine, la comète Atlas : une fragmentation ou même une désintégration. Des images semblent en effet montrer un noyau allongé présentant un double cœur.
La courbe de luminosité de la comète Swan de mi-avril à fin mai 2020. © COBS
La Comet Observation Database (COBS), comprenez base de données d'observation des comètes, fixe aujourd'hui la magnitude de la comète Swan à 7,5. Dans ces conditions, elle pourrait devenir de plus en plus difficile à observer.
It is not easy to see the comet C/2020 F8 (SWAN) from north hemisphery. Currently in Triangulum Constellation with magnitude 5,5-6 very low in dawn horizon in a dark skies.
This wonderful image was taken weeks ago by Gerald Rhemann in Southern hemisphere.204 personnes parlent à ce sujet
La comète Swan en direct sur internet
Sachez toutefois que le 12 mai dernier, la comète Swan est passée au plus près de la Terre. Le 27 mai 2020, elle passera au plus près du Soleil. Soit à 64,4 millions de kilomètres de notre étoile. Sans doute l'une des plus belles opportunités pour son observation. Même si son pic de luminosité était prévu pour le 21 mai.
À l'heure actuelle, l'observation de la comète Swan reste délicate. Il faudrait qu'elle gagne deux magnitudes pour apparaître vraiment à l'œil nu. Et sa position proche de l'horizon dans le ciel de l’aube n'aide pas. Le 2 juin prochain, elle sera en revanche assez facilement repérable, car elle passera à proximité de Capella, dans la constellation du Cocher. Elle sera, depuis quelques jours déjà, visible également dans le ciel du soir.
Plusieurs applications peuvent permettre de repérer la position de la comète Swan dans le ciel à l'aide de son smartphone. Elle se trouve actuellement du côté de la constellation de Persée. Et pour être sûr de ne pas la manquer, il reste la possibilité de l'observer en ligne grâce à un télescope virtuel qui émettra en direct ce 27 mai à partir de 21 heures, heure de Paris.
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LE 26.05.2020: Actualité de l'astronomie / Pourquoi l'atmosphère de Vénus se déplace beaucoup plus vite que la planète elle-même.
- Par dimitri1977
- Le 26/05/2020
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Pourquoi l'atmosphère de Vénus se déplace beaucoup plus vite que la planète elle-même
Par Franck Daninos le 26.05.2020 à 10h00
Sur Vénus, notre plus proche voisine qu’on appelle aussi l’étoile du Berger, l’atmosphère se déplace beaucoup plus vite – 60 fois ! – que la planète elle-même. Unique au sein des huit planètes du Système solaire, ce phénomène trouve enfin une explication solide.
Photographie de Vénus prise en 2016 par Akatsuki.
JAXA
Vénus est considérée comme la jumelle maléfique de la Terre. Située par moments à “seulement” 40 millions de kilomètres, notre plus proche voisine a été formée dans la même région du Système solaire et possède quasiment la même composition, la même taille et la même densité que notre planète. Mais les similitudes s'arrêtent là. La température atteint en effet 470°C en surface, une véritable fournaise ! Et la pression atmosphérique est littéralement écrasante, puisqu'elle dépasse 90 bars (essentiellement du dioxyde de carbone), l'équivalent de ce qu'on ressentirait sous l'eau à 900 mètres de profondeur. Une autre différence remarquable concerne la vitesse des vents et la circulation de l'atmosphère. Sur Vénus, cette dernière se déplace en effet beaucoup plus vite que la planète elle-même. Il ne lui faut ainsi que 4 jours terrestres pour effectuer un tour complet, alors que la surface en met 243 !
Un phénomène identifié dès les années 1960
Dénommé “super-rotation”, “ce phénomène ne s’observe chez aucune autre planète du Système solaire”, rappelle Sébastien Lebonnois, chercheur au Laboratoire de météorologie dynamique à Sorbonne Université. “Sur Terre, des vents comme les alizés soufflent certes dans un sens ou un autre en fonction des latitudes, mais le mouvement global est quasiment nul, détaille l’expert. L’atmosphère terrestre se déplace ainsi de 1 à 1,5% plus vite que la surface, sans commune mesure avec ce qu’on observe sur Vénus.” Identifiée dès les années 1960, le phénomène de super-rotation résistait cependant à la sagacité des scientifiques. “Aucun modèle, aucun canevas théorique n’arrivait à le décrire et l’expliquer complètement”, explique Sébastien Lebonnois.
La pièce manquante du puzzle
Les chercheurs buttaient, en particulier, sur les mécanismes permettant de transporter de grandes quantités d’énergie au niveau de l’équateur, où l’atmosphère est propulsée à très grande vitesse d’est en ouest. Il manquait ainsi une pièce au puzzle, mais laquelle ? Elle a été fournie par la sonde japonaise Akatsuki, qui orbite autour de Vénus depuis 2015 et scrute son atmosphère avec des caméras infrarouges et un imageur ultraviolet notamment. Et ces instruments ont permis de décrire, au sommet des nuages à 70 kilomètres d’altitude, les vents et les transports d’énergie avec une précision jamais atteinte auparavant.
La sonde japonaise Akasuki qui orbite autour de Vénus depuis 2015.
Le côté “jour” de Vénus
Fort de ces nouvelles informations, une équipe dirigée par Takeshi Horinouchi, de l’université d’Hokkaido au Japon, a mis en évidence un élément clé : la preuve que les “marées thermiques” jouaient un rôle essentiel et jusqu’ici insoupçonné dans la super-rotation. Les marées thermiques sont des ondulations générées dans l’atmosphère lorsque le Soleil chauffe le côté “jour” de Vénus. Or les chercheurs japonais ont découvert que ces ondulations transportaient l’énergie des vents, non seulement de manière verticale, des hautes vers les basses altitudes comme certains modèles le suggéraient, mais surtout horizontalement des pôles vers les régions équatoriales, ce qui était totalement inattendu. Au sommet des nuages, là où les vents sont les plus rapides, les marées thermiques participent donc fortement à l’accélération des vents à l’équateur, qui atteignent ainsi 400 km/h. “Il reste encore à mesurer et analyser ce qui se passe au-dessous des plus hauts nuages, inaccessible aux « yeux » d’Akatsuki et qui nécessiterait une sonde de rentrée atmosphérique, précise Sébastien Lebonnois. Mais grâce à ces travaux, une étape cruciale a été franchie.”
Les différents mécanismes et contributions qui maintiennent la super-rotation de Vénus.
Source: sciencesetavenir.fr
Source: https://www.sciencesetavenir.fr/espace/planetes/la-super-rotation-de-venus-enfin-expliquee_144562 -
LE 26.05.2020: Actualité de l'astronomie / SpaceX ouvre une nouvelle ère du transport spatial avec Crew Dragon.
- Par dimitri1977
- Le 26/05/2020
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SpaceX ouvre une nouvelle ère du transport spatial avec Crew Dragon
Rémy Decourt
Journaliste
En seulement vingt ans, Elon Musk et SpaceX ont révolutionné l'accès à l'espace. Après avoir ouvert un nouveau chapitre de l'histoire des lanceurs avec son Falcon 9 en 2017, neuf ans après le retrait des navettes spatiales en juillet 2011, SpaceX s'apprête à relancer les vols habités américains et devenir la première société privée capable d'envoyer des Hommes dans l'espace ! Une nouvelle ère s'ouvre.
Mercredi soir, SpaceX lancera sa première mission habitée à destination de la Station spatiale internationale. Vendredi dernier, la Nasa a donné son feu vert à ce vol habité, avec à son bord les astronautes Bob Behnken et Doug Hurley. Le décollage est donc prévu le 27 mai à 22 h 33 (heure de Paris) depuis le pas de tir 39A du Centre spatial Kennedy, d'où partaient les missions Apollo du programme lunaire de la Nasa. Ce deuxième vol de démonstration, après le premier réalisé en mars 2019, doit qualifier ce système de transport que la Nasa compte ensuite utiliser régulièrement pour la rotation des équipages de la Station.
Ce lancement sera historique à plus d'un titre. Il rendra aux États-Unis la capacité de réaliser des vols habités en toute autonomie. Une autonomie perdue en 2011 lors du retrait de sa navette spatiale décidé après la perte d'un second engin (Columbia en 2003). Depuis lors, la Nasa et ses partenaires internationaux étaient contraints d'utiliser le système de transport russe Soyouz pour envoyer leurs astronautes à bord de la Station spatiale internationale. En devenant la première société privée à réaliser des vols habités, SpaceX ouvre une nouvelle ère pour le transport et les vols spatiaux habités seulement trois ans après avoir ouvert un nouveau chapitre de l'histoire des lanceurs, avec son lanceur Falcon 9, capable de réutiliser plusieurs fois son étage principal.
VOIR AUSSIAvec son Falcon 9, SpaceX ouvre un nouveau chapitre de l'histoire des lanceurs
Le véhicule habité Crew Dragon au sommet de son lanceur. On aperçoit clairement la capsule habitée et le module du service autour duquel sont installés les panneaux solaires. © SpaceX
Le pari gagnant de la réutilisabilité
Fondée en 2002 par Elon Musk, SpaceX est devenu un acteur majeur de l'accès à l'espace en dépit des nombreuses critiques qui ont fusé à l'encontre d'Elon Musk. Il faut se rappeler qu'Elon Musk était moqué lorsqu'il annonçait vouloir mettre au tapis tous les opérateurs de lancement, pris pour un fou lorsqu'il expliquait comment vouloir coloniser Mars avec une ville sur la Planète rouge dès 2050. Quant à SpaceX, la société était un sujet de plaisanterie dans l'industrie spatiale bien établie. Aujourd'hui, SpaceX et Elon Musk sont pris bien plus au sérieux qu'ils ne l'étaient au début des années 2010. Cette entreprise a fait progresser la technologie spatiale et changer l'économie de cette industrie comme aucune autre ces trente dernières années. De Falcon 1 à Falcon 9, SpaceX est passé de statut de start-up à celui d'industriel de l'aérospatial qui donne le « la » en matière d'innovations et d'avancées industrielles avec des développements les plus rapides dans l'histoire de l'aérospatial.
Le saviez-vous ?
Alors que les opérateurs de service de lancements américains n’étaient plus devenus concurrentiels, préférant se focaliser sur les lancements gouvernementaux, essentiellement ceux de la Nasa et du Département de la Défense, ils ont laissé à Arianespace et son lanceur Ariane 5 le leadership de nombreux marchés de lancement, dont le lucratif marché de l’orbite géostationnaire. SpaceX a cassé le quasi-monopole d’Arianespace grâce à la réutilisation, une réduction significative des coûts de lancement et une augmentation de la cadence.
Une success-story qui doit beaucoup au soutien financier du gouvernement américain à travers la Nasa et le ministère de la Défense. La mise à disposition de capacités développées par la recherche publique, la signature de contrats de développement et les commandes publiques de lancements ont offert un environnement économique et technologique qui a grandement facilité la tâche de SpaceX. Mais pas seulement. Musk et SpaceX ont tout misé sur la réutilisation, une innovation de rupture, devenue depuis le nouveau standard technologique contraignant ses concurrents à s'en inspirer.
Au-delà de la Station spatiale internationale
Le Crew Dragon ne sera pas seulement utilisé pour les rotations des équipages de la Station spatiale pour le compte de la Nasa. La société d'Elon Musk vise la desserte des futures infrastructures spatiales privées, telles qu'hôtels et stations spatiales privées, et sa commercialisation auprès d'autres clients que la Nasa a déjà débutée. Deux contrats de transport ont déjà été formalisés.
En février 2020, SpaceX et Space Adventures ont officialisé un accord qui permet au tour-opérateur spécialisé dans le tourisme spatial de commercialiser le système de lancement habité de SpaceX. Un premier contrat a été signé et prévoit le transport de quatre passagers fin 2021 dans le cadre d'une mission de cinq jours au-delà de l'orbite de la Station spatiale internationale (environ 410 kilomètres). L'idée est de battre le record mondial d'altitude pour des vols spatiaux privés et de voir la planète Terre comme personne ne l'a fait depuis le programme Gemini de la Nasa, précurseur des missions Apollo.
Le second contrat a été signé avec Axiom Space. Cette société a été sélectionnée par la Nasa pour construire et commercialiser un module qui sera installé sur le port 2 de la Station spatiale en 2024. Axiom Space utilisera les services de transport de SpaceX pour ravitailler son module et amener à son bord scientifiques et touristes qui auront acheté un séjour. Chaque mission emportera trois personnes pour un séjour à bord des complexes orbitaux d'une durée de dix jours.
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LE 24.05.2020: Actualité de l'astronomie / L’événement de Toungouska aurait été déclenché par un astéroïde qui a rebondi dans l’espace.
- Par dimitri1977
- Le 24/05/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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L’événement de Toungouska aurait été déclenché par un astéroïde qui a rebondi dans l’espace
Nathalie Mayer
Journaliste
Un éclair bleu parcourant le ciel. Puis une puissante explosion. C'est ainsi qu'une poignée de témoins décrit l'événement de Toungouska. Il s'est produit par une fraîche matinée d'été, en 1908, dans le nord de la Sibérie. Des chercheurs imaginent aujourd'hui qu'il pourrait avoir été le fait d'un astéroïde qui aurait ensuite rebondi vers l'espace.
Le 30 juin 1908, il s'est produit à Toungouska, dans le nord de la Sibérie, une explosion mémorable. Un souffle d'une centaine de fois la puissance de la bombe d’Hiroshima. Une explosion qui a renversé plus de 80 millions d'arbres, laissant une région de plus de 2.000 km2 totalement dévastée. Mais peu d'indices concernant son origine. Pas même un cratère qui signerait la chute d’une météorite.
Le saviez-vous ?
En plus de 100 ans, de nombreuses études ont tenté de comprendre ce qu'il s’est passé à Toungouska, le 30 juin 1908. Des plus loufoques comme l’hypothèse extra-terrestre, ou celle d’un trou noir entrant en collision avec la Terre, aux plus réalistes comme l’hypothèse de l’explosion d’un astéroïde ou le passage d’une comète. Ou même l’explosion d’une poche de gaz.
Pourquoi pas une explosion dans l'atmosphère d'un astéroïde, alors ? Cela s'est déjà produit en février 2013, à Tcheliabinsk, toujours en Sibérie. Mais dans ce cas, des fragments de l'astéroïde ont été retrouvés sur Terre. Or, du côté de Toungouska, rien. Pas la moindre trace.
Pour expliquer cela, des chercheurs de l'Institut de physique de Krasnoïarsk (Russie) avancent aujourd'hui une théorie surprenante. Si aucun fragment de l'astéroïde responsable de l'événement de Toungouska n'a été retrouvé, ce serait parce que l'astéroïde en question... n'a pas explosé.
Les modèles des chercheurs de l’Institut de physique de Krasnoïarsk (Russie) montrent que la pression aérodynamique colossale subie par l’astéroïde à son entrée dans l’atmosphère aurait désagrégé un objet composé de roche ou de glace. L’astéroïde en question devait donc être composé de fer. © Евгений Леонидович Кринов, Wikipedia, Domaine public
Une hypothèse qui cadre avec les faits
L'événement de Toungouska serait dû à un astéroïde qui aurait traversé l’atmosphère de notre Terre avant de rebondir vers l'espace, sur une orbite quasi solaire. Un peu comme cela a été observé du côté de l'Utah et du Wyoming, en 1972. Un événement connu sous le nom de Great Daylight Fireball. Un rocher de la taille d'un camion avait alors traversé l'atmosphère supérieure.
Mesurant pas loin de 200 mètres de diamètre, l'astéroïde de Toungouska aurait survolé la surface de notre Planète sur environ 3.000 km et à une altitude la plus basse de 10 à 15 km. Le tout à une vitesse incroyable de 20 km/s. Et en perdant la moitié de sa masse, soit pas moins de 30 millions de tonnes.
À l'approche de la Terre, l'astéroïde aurait subi une évaporation telle que la formation d'un plasma à haute température aurait créé une onde de choc semblable à celle d'une explosion. Et qui a été ressenti un peu partout dans le monde : au Royaume-Uni, aux États-Unis ou encore en Indonésie. Les incendies qui se sont déclenchés à l'épicentre du phénomène pourraient tout à fait être le résultat de l'élévation de température de l'astéroïde, jusqu'à plus de 10.000 °C à sa plus basse altitude.
POUR EN SAVOIR PLUS
La Nasa dresse le portrait-robot de l'astéroïde de l'événement de la Toungouska
Des scientifiques de la Nasa ont étudié en détail l'événement de Tcheliabinsk, survenu en février 2013, afin de mieux comprendre l'explosion de la Toungouska, en 1908, et de déterminer les principales caractéristiques de l'objet à l'origine de cet événement. Ils ont aussi réévalué à plusieurs millénaires, et non plus siècles, l'intervalle moyen entre des impacts d'astéroïdes de ce type avec la Terre.
Article de Rémy Decourt paru le 30/06/2019
Il y a 111 ans, le 30 juin 1908 à 0 h 14 TU, a eu lieu en Sibérie centrale, dans la région de la Toungouska, l'une des plus puissantes explosions enregistrées de l'histoire. Selon certaines sources, elle aurait été 1.000 fois plus importante que celle causée par la bombe d'Hiroshima 37 ans plus tard. La terre a tremblé jusqu'à l'observatoire magnétique d'Irkoutsk (magnitude 5), à plus de 1.000 km du site de la déflagration autour duquel 60 millions d'arbres se sont couchés sur une surface de 2.000 km2. Seul un mort a été recensé tant la région concernée est isolée.
L'événement Toungouska a cela d'intéressant qu'il est le plus grand impact jamais observé par l'Homme moderne. Il est caractéristique du type d'impact contre « lequel nous aurons probablement à nous protéger à l'avenir », tient à préciser David Morrison, chercheur en sciences planétaires au Centre Ames de la Nasa.
Depuis cette date, plusieurs études ont été engagées pour savoir ce qu'il s'était passé. La première a eu lieu avec une expédition scientifique envoyée sur place en 1927, soit 19 ans après l'événement. À cette époque, aucune trace de météorite n'avait été décelée et beaucoup de scientifiques avaient alors favorisé l'hypothèse de l'impact d'une comète, après avoir écarté d'autres suppositions telles que des événements volcaniques ou miniers. Depuis cette date, les scientifiques ont acquis la quasi certitude que le bolide qui avait percuté la Terre était une météorite et non pas une comète.
Comme les cas d'observations sont heureusement rares, notre compréhension des processus qui déterminent comment des astéroïdes se disloquent et explosent lorsqu'ils entrent dans l'atmosphère en est limitée. Néanmoins, des progrès récents dans la modélisation et l'analyse d'événements comme Tcheliabinsk et autres phénomènes météorologiques, contribuent à améliorer cette connaissance afin de mieux évaluer les menaces potentielles d'astéroïdes dans le futur.
Trace de la trajectoire de la météorite de Tcheliabinsk. © M. Ahmetvaleev, Droits réservés
L'événement de Tcheliabinsk est survenu il y a six ans, le 15 février 2013, à l'est de l'Oural, en Russie. Ce jour-là, un astéroïde de 19 mètres a explosé dans le ciel provoquant une onde de choc qui fit jusqu'à 1.500 blessés et des dégâts matériels très importants. Cette boule de feu très documentée a permis aux chercheurs d'appliquer des techniques modernes de modélisation informatique pour expliquer ce qui était vu, entendu et ressenti. Il a ainsi été possible de déterminer avec précision la taille du bolide, sa trajectoire et sa vitesse d'entrée dans l'atmosphère terrestre. L'interprétation qui en résulte est que Tcheliabinsk était très probablement un astéroïde pierreux de la taille d'un immeuble de cinq étages qui s'est brisé à une quinzaine de kilomètres du sol. Cela a généré une onde de choc équivalente à une explosion de 550 kilotonnes. À la différence de l'explosion de la Toungouska, cette explosion n'a pas été suffisante pour arracher des arbres ou faire tomber des structures en dur. D'après les connaissances actuelles de la population d'astéroïdes, un objet tel que le météore de Tcheliabinsk peut percuter la Terre tous les 10 à 100 ans en moyenne.
S'appuyant sur cette méthode de travail et la technique d'analyse utilisée pour l'événement de Tcheliabinsk, une étude, menée par le Centre Ames de la Nasa et parrainée par le Planetary Defense Coordination Office, a conclut que l'explosion de la région de la Toungouska provenait d'un objet massif entré en collision avec la Terre. L'objet était un corps tellurique et non pas glacé, mesurant entre 50 et 80 mètres de diamètre. Il est entré dans l'atmosphère terrestre à environ 55.000 km/h et s'est désintégré en libérant l'équivalent d'une quantité d'énergie entre 10 à 30 mégatonnes. Rappelons que la puissance de l'explosion d'Hiroshima a été évaluée à 15 kilotonnes.
Le risque d’un impact similaire repoussé aux calendes grecques
De nouvelles recherches menées par la Nasa indiquent que les collisions d'astéroïdes de ce gabarit avec la Terre sont moins fréquentes qu'on ne le pensait auparavant. Ces études ont été combinées aux estimations les plus récentes de la population d'astéroïdes et les chercheurs ont conclu que l'intervalle moyen entre de tels impacts était de l'ordre de plusieurs millénaires, et non siècles, comme supposé précédemment, sur la base d'estimations antérieures et de tailles plus petites.
Cela dit, si le risque d'un impact potentiellement dévastateur s'éloigne, nous devons rester conscients de ce danger et nous y préparer. Des astéroïdes ont frappé la Terre et d'autres frapperont encore.
Le mystère de l'explosion de la Toungouska enfin percé ?
Article de Delphine Bossy, publié le 29/06/2013
Il aura fallu attendre plus d'un siècle pour lever l'incertitude sur l'origine de l'explosion de la Toungouska, l'une des plus importantes de l'histoire. La déflagration, qui s'est propagée sur un rayon d'un millier de kilomètres, est survenue des suites d'une collision avec une météorite, d'après une nouvelle étude. Cette révélation définit l'événement comme la plus grosse explosion de météorite de mémoire d'humain.
Une « cascade de feu », un souffle des centaines de fois plus puissant que celui de la bombe qui a dévasté Hiroshima. Le 30 juin 1908, une mystérieuse explosion a embrasé la forêt sibérienne. La déflagration s'est propagée sur un rayon de plus de 1.000 km, où le panache de fumée a atteint 20 km d'altitude. La terre a tremblé, et 60 millions d'arbres ont été couchés. L'événement s'est produit au centre de la Sibérie, dans la région de la Toungouska où seuls les Toungouzes, peuple nomade d'éleveurs de rennes, foulent la taïga.
Depuis maintenant 105 ans, le mystère plane sur l'origine de l'événement. La région est une taïga, vaste tourbière peu habitée, les témoignages sont donc rares. L'explosion aurait pu être provoquée par une météorite, une comète ou par la foudre. Certains envisageaient aussi la possibilité d'un largage soudain de méthane issu de conduites volcaniques, parmi des théories plus absurdes. La première expédition n'est intervenue qu'en 1927, soit 19 ans après l'événement. À cette époque, aucune trace de météorite n'avait été décelée et beaucoup de scientifiques avaient alors favorisé l'hypothèse de l'impact d'une comète.
L'hypocentre de l'événement de la Toungouska est pointé en rouge sur la carte. Le disque bleu désigne la superficie sur laquelle la déflagration a été ressentie. © Denys, Wikipédia, GNU 1.2
Une comète est principalement constituée de glace, elle est donc parfaitement capable de provoquer une explosion de cette ampleur sans laisser de traces. Par ailleurs, le chercheur Andrei Zlobin a récemment découvert des regmaglyptes qui suggéraient que ces roches avaient traversé l'atmosphère. La densité des roches, voisine de celle de la comète de Halley, appuyait l'hypothèse de l'impact d'une comète. Mais voilà qu'une nouvelle étude, publiée dans la revue Planetary and Space Science, veut trancher la question : selon eux, la catastrophe de la Toungouska a été provoquée par une météorite.
La plus grosse explosion de météorite au monde
L'équipe de scientifiques, menée par le chercheur Victor Kvasnytsya de la National Academy of Sciences d'Ukraine, a collecté des fragments de roche microscopiques piégés dans la tourbe, et plus précisément dans une couche de végétation partiellement décomposée datant de 1905. Ils ont trouvé des agrégats de diamant, de lonsdaléite et de graphite. Ces trois minéraux sont des allotropes du carbone, c'est-à-dire différentes formes cristallines. La lonsdaléite est connue pour se former de façon soudaine sous l'effet d'une onde de choc créée par une explosion, par exemple provoquée par l'impact d'une météorite.
Ces microéchantillons, étudiés en microscopie électronique à balayage (MEB) et en transmission (MET), révèlent même que la lonsdaléite contient de petites incursions de sulfures de fer, d'alliages de nickel et de fer, de troïlite et de taenite, minéraux caractéristiques d'objets célestes tels que les astéroïdes.
Le témoignage des autochtones brossait un tableau de l'explosion des plus apocalyptiques. La boule de feu a traversé le ciel, la déflagration a tout détruit sur son passage et l'onde de choc a mis sur les genoux tout être de la région qui se tenait debout. Les arbres étaient nus et pointaient vers l'extérieur par rapport au point d'impact. Aujourd'hui, c'est officiel, l'ex
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LE 23.05.2020: Actualité de l'astronomie / Hygiea, l’astéroïde qui réveille la bataille de Pluton .
- Par dimitri1977
- Le 23/05/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Hygiea, l’astéroïde qui réveille la bataille de Pluton
La découverte d’une probable planète naine de seulement 430 km de diamètre relance le débat sur la définition de ces objets trop gros pour être considérés comme des astéroïdes et trop petits pour être rangés parmi les planètes. Une polémique née en 2006, avec l’exclusion de Pluton du rang des planètes.
En octobre 2019, l’équipe française de Pierre Vernazza (LAM) annonce la découverte de la forme sphérique d’Hygiea. Cet astéroïde de 430 km, situé entre Mars et Jupiter, a été observé en détail avec le Very Large Telescope au Chili. « Sur la base de ces images, Hygiea peut désormais être qualifié de “planète naine la plus petite du Système solaire” », affirme Pierre Vernazza. Un propos surprenant, car Hygiea est vraiment un « poids plume » : sa taille est la moitié de celle de Cérès, la plus petite planète naine connue, et sa masse équivaut au tiers seulement de celle de l’astéroïde Vesta.
Hygiea, planète naine par la forme
Hygiea pourrait réveiller chez les astronomes un débat vieux de 2006. Cette année-là, l’assemblée générale de l’UAI (Union astronomique internationale) décide que Pluton n’est plus une planète — comme la Terre, Mars ou Jupiter — mais appartient à une nouvelle catégorie : les planètes naines. En effet, pour l’UAI, une planète répond désormais à trois conditions : c’est un astre en orbite autour du Soleil, de forme sphérique, et seul sur son orbite. Les corps qui remplissent les deux premières conditions, mais non la troisième sont désormais qualifiés de « planètes naines ». Comme Pluton.
Alors, Hygiea, une planète naine ? Son aspect semble répondre au deuxième critère, dont la formulation précise est : « Le corps céleste doit avoir une masse suffisante pour que sa gravité l’emporte sur les forces de cohésion du corps solide et le maintienne en équilibre hydrostatique, sous une forme (quasi) sphérique. » Mais sa petite taille pose la question de la limite basse pour la catégorie des planètes naines. « Ce deuxième critère correspond à une caractéristique facile à quantifier : la forme. Elle doit permettre de statuer sur Hygiea, ainsi que sur d’autres objets », note Pierre Vernazza.
« Il me semble en effet qu’Hygiea est une planète naine », estime Hal Weaver, directeur scientifique de la sonde New Horizons. Même réponse pour Alain Lecavelier des Étangs : « La définition de l’UAI ne fixe pas de limite inférieure. On peut imaginer qu’un objet ait une forme sphérique produite par sa propre gravité, mais soit plus petit ou moins massif qu’un objet non sphérique de composition différente. La définition se fonde sur la structure de l’astre, et non pas sur sa taille. Pour moi, c’est un très bon critère ; il traduit notre compréhension de la physique des objets », considère ce chercheur à l’IAP.
Une limite basse pour les planètes naines
Mark Sykes, du Planetary Science Institute en Arizona, est moins affirmatif. Il connaît bien Hygiea pour avoir proposé de lancer une mission spatiale vers lui, avant que le projet ait été modifié pour devenir la mission... [...]
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