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LE 16.05.2020: Actualité de l'astronomie / La superterre la plus éloignée jamais découverte est exceptionnelle
- Par dimitri1977
- Le 16/05/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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La superterre la plus éloignée jamais découverte est exceptionnelle
Nathalie Mayer
Journaliste
L'annonce de la découverte d'une nouvelle super-Terre est toujours un peu excitante. Car parmi les exoplanètes connues, il n'y en a pas tant que ça. Et la dernière en date se place en plus sur une orbite terrestre. Découverte grâce à un effet de microlentille gravitationnelle, elle pourrait aussi être l'exoplanète la plus éloignée trouvée à ce jour.
À ce jour, plus de 4.000 exoplanètes ont été découvertes par les astronomes. La dernière en date est particulière à plus d'un titre. Elle est d'abord présentée par des chercheurs de l’université de Canterbury (Australie) comme étant l'une des rares exoplanètes dont à la fois la taille et l'orbite sont comparables à celle de notre Terre.
Selon les conclusions des astronomes, cette superterre présente une masse d'environ quatre fois celle de notre planète. Soit une masse comprise entre celle de notre Terre et celle de Neptune. Et son orbite se situe aux alentours de 0,63 à 0,72 unité astronomique. Soit à une distance de son étoile hôte située quelque part entre l'orbite autour du Soleil de notre Terre et celle de Mercure. Sur cette superterre, l'année dure environ 617 jours.
Cette nouvelle exoplanète orbite par ailleurs autour d'une étoile naine -- possiblement même d'une naine brune dont la masse est estimée à quelque 10 % celle de notre Soleil -- située à près de 25.000 années-lumière de la Terre. Du côté du centre de la Voie lactée. Ce qui en ferait l'exoplanète la plus distante découverte à ce jour.
Une superterre découverte par effet de microlentille gravitationnelle
Autre particularité : cette superterre a été découverte grâce à un effet de microlentille gravitationnelle. Un phénomène rare puisque les chercheurs estiment que seulement une étoile sur un million est affectée dans notre Galaxie à un instant donné. Et qu'il n'est pas répétitif d'où la difficulté de détecter ainsi une planète.
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La lumière d'une étoile de fond était amplifiée de manière particulière.
L'événement dont il s'agit ici -- baptisé OGLE-2018-BLG-0677 -- s'est produit en 2018. Il a été détecté à la fois par le projet Ogle (Optical Gravitational Lensing Experiment) à l'aide d'un télescope basé au Chili et par le réseau coréen de microlentilles (KMTNet) à l'aide de trois télescopes identiques au Chili, en Australie et en Afrique du Sud. « Ces expériences détectent environ 3.000 événements de microlentille gravitationnelle chaque année. Mais cette fois, la lumière d'une étoile de fond était amplifiée d'une manière particulière », témoigne Herrera Martin, astronome, dans le communiqué.
Cinq jours de données ont été passés au crible pour isoler seulement cinq heures d'observations pertinentes. Et après des mois d'analyse informatique et de vérification pour écarter de possibles biais, les astronomes sont arrivés à la conclusion que cet événement singulier est bien le résultat d'un système étoile-planète et non d'une simple étoile solitaire.
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LE 15.05.2020: Actualité de l'astronomie / Nouveaux indices que de l'eau jaillit de la surface d'Europe, lune de Jupiter.
- Par dimitri1977
- Le 15/05/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Nouveaux indices que de l'eau jaillit de la surface d'Europe, lune de Jupiter
Nathalie Mayer
Journaliste
La surface glacée d'Europe, l'une des principales lunes de Jupiter, est épaisse de plusieurs kilomètres. En dessous, un océan d'eau. Depuis longtemps, les chercheurs soupçonnent que des panaches d'eau puissent s'en échapper. Sans pouvoir solidement le démontrer. Mais de nouveaux indices viennent d'être découverts dans d'anciennes données de la sonde Galileo.
Des panaches jaillissent parfois de la surface d'Encelade, l'une des principales lunes de Saturne. La mission Cassini en a pris des images saisissantes. Les astronomes imaginent qu'un phénomène similaire peut se produire du côté d'Europe, la lune de Jupiter. Que des panaches d'eau peuvent jaillir de l'océan prisonnier de l'immense banquise glacée qui recouvre sa surface. Mais il leur manque toujours des preuves réellement solides.
VOIR AUSSICassini plonge dans les geysers d'Encelade
Plusieurs équipes de chercheurs ont avancé des indices indépendants. Lors d'un survol d'Europe par la sonde Galileo il y a 20 ans, le magnétomètre a par exemple montré des écarts dans le champ magnétique de Jupiter. Des écarts qui pourraient être dus à l'occurrence de tels panaches. Plus récemment -- voir article ci-dessous --, l'observation de vapeur d’eau sur la lune de la planète géante semblait aussi confirmer indirectement l'existence de ces panaches.
Cette fois, des chercheurs de l’Agence spatiale européenne, l'ESA, ont travaillé sur d'autres données envoyées par la sonde Galileo : celles du détecteur de particules énergétiques (EPD). L'instrument a, entre autres, enregistré la distribution des protons de haute énergie piégés dans le champ magnétique de Jupiter. Europe orbitant autour de la planète géante à l'intérieur de ce champ magnétique 20 fois plus fort que celui de la Terre, les chercheurs pensaient observer, près de la lune, un certain nombre de ces protons. Cela n'a pas tout à fait été le cas.
En 2013, le télescope spatial Hubble découvrait des panaches de vapeur d’eau du côté du pôle sud d’Europe, l’une des principales lunes de Jupiter. Ici, une vue d’artiste combinant les images dans le domaine des ultraviolets de Hubble et des images dans le domaine du visible. © M. Kornmesser, Nasa, ESA
Une confirmation attendue de la mission Juice
Les astronomes ont d'abord pensé qu'Europe avait malencontreusement obstrué la détection de ces protons par l'instrument. Mais les chercheurs de l'ESA ont analysé la situation à l'aide de simulations informatiques. Ils ont modélisé le mouvement des protons de haute énergie pendant le survol de Galileo. Leur objectif : reproduire les données enregistrées par l'EPD.
Et ils n'ont obtenu de résultat probant que dans l'hypothèse où un panache d'eau projeté vers l'espace était impliqué. Ce panache aurait en effet perturbé la mince atmosphère d'Europe et les champs magnétiques de la région. Ce faisant, il aurait modifié le comportement et la prévalence des protons à haute énergie sur la zone. Mais les chercheurs reconnaissent que de grandes incertitudes demeurent quant à ces conclusions.
Pour en avoir le cœur net, il faudra peut-être attendre 2022 et le départ d'une nouvelle mission en direction de Jupiter et de ses lunes. La mission Juice arrivera sur place en 2029. Elle sera équipée d'instruments qui lui permettront non seulement de détecter des panaches d'eau à distance, mais aussi d'échantillonner les particules qu'ils contiennent. Des données qui informeront les chercheurs sur l'habitabilité de l'océan caché d'Europe.
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LE 15.05.2020: Actualité de l'astronomie / Les plus anciens fluides moléculaires du Système solaire sont-ils à l'origine de la vie ?
- Par dimitri1977
- Le 15/05/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Les plus anciens fluides moléculaires du Système solaire sont-ils à l'origine de la vie ?
Emma Hollen
Journaliste scientifique
Une récente analyse de la météorite du lac Tagish indique que les plus anciens matériaux à l'origine du Système solaire auraient pu permettre l'émergence de la vie.
Dans une nouvelle étude, une équipe internationale de chercheurs dirigée par le Musée royal de l'Ontario voyage au cœur des atomes et de l'histoire du Système solaire. Grâce à la tomographie par sonde atomique, une technique de microscopie analytique tridimensionnelle de haute résolution, ils ont été en mesure d'analyser atome par atome la composition de la météorite du lac Tagish, tombée le 18 janvier 2000 en Colombie-Britannique, au Canada.
Soupe moléculaire
Depuis sa rencontre avec la Terre il y a 20 ans, la météorite du lac Tagish attire continuellement l'attention des scientifiques. Reliquat d'une époque primitive, elle contient ce qui pourrait être les composants du nuage de poussière à l'origine de notre Système solaire. Au cœur de sa structure, l'équipe du Dr. Lee White a fait une découverte fortuite et particulièrement encourageante : des précipités d'eau dans lesquels les framboïdes de la météorite auraient pu se former. « Nous savons que l'eau était abondante dans notre Système solaire », explique White, « mais il existe très peu de preuves tangibles de la composition ou de l'acidité de ces liquides, bien qu'ils eussent été primordiaux dans la formation et l'évolution d'acides aminés, et, à terme de la vie microbienne. » Grâce à cette nouvelle étude, les chercheurs détiennent enfin la preuve de l'existence de ces fluides riches en sodium, suggérant que les plus anciennes soupes moléculaires du Système solaire auraient pu voir naître la vie.
« Les acides aminés sont des blocs essentiels de la vie sur Terre ; pourtant, nous avons encore tant à apprendre sur leur formation dans notre Système solaire », complète Beth Kymer, coautrice. En obtenant plus de variables, telles que le pH ou la composition des éléments formant la météorite du lac Tagish, explique-t-elle, il est alors possible de se rapprocher d'une explication quant à la façon dont ces molécules ont pu évoluer et basculer de la chimie vers la vie organique, jusqu'à donner les créatures complexes qui arpentent la Terre aujourd'hui.
Framboïdes observés sur la météorite du lac Tagish. © Chi Ma
Au cœur de la matière
La tomographie par sonde atomique offre aux scientifiques un regard sans précédent sur la matière, plongeant jusque dans les plus fins détails de son architecture. « [Elle] nous donne l'opportunité de réaliser de fantastiques découvertes sur des morceaux de matériau plusieurs milliers de fois plus fins qu'un cheveu humain », s'enthousiasme White. Grâce à ces outils, les chercheurs espèrent développer de nouveaux protocoles d'analyse des matériaux rapportés par des sondes, comme dans le cas de la mission Osiris-Rex de la Nasa, ou pour un futur voyage sur la Lune ou sur Mars. « Les missions spatiales ne peuvent ramener que de minuscules échantillons », poursuit-elle, « ce qui rend ces techniques d'autant plus importantes dans leur capacité à nous en apprendre plus sur le Système solaire, tout en préservant ces matériaux pour les générations futures. »
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LE 15.05.2020: Actualité de l'astronomie / SpaceX : essayez de vous amarrer à la Station spatiale avec le simulateur du Crew Dragon.
- Par dimitri1977
- Le 15/05/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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SpaceX : essayez de vous amarrer à la Station spatiale avec le simulateur du Crew Dragon
Marc Zaffagni
Journaliste
Le 27 mai prochain, la Nasa et SpaceX devraient réaliser le premier vol habité lancé à partir des Etats-Unis avec un vaisseau américain, une première depuis la fin du programme des navettes spatiales en 2011. Les astronautes de la Nasa Robert Behnken et Douglas Hurley rejoindront l'ISS à bord du Crew Dragon de SpaceX pour une mission de démonstration dont la durée reste à déterminer. Si la procédure d'amarrage à l'ISS sera entièrement automatisée, les deux astronautes se sont évidemment entrainés à un pilotage manuel sur simulateur pour pouvoir prendre la main en cas de besoin.
SpaceX vous invite à vous glisser dans la combinaison spatiale des astronautes de la Nasa. © SpaceX
Et justement, SpaceX vous propose de vous glisser dans leur siège en prenant les commandes du simulateur Crew Dragon pour tenter de vous amarrer à la Station spatiale. « Ce simulateur vous familiarisera avec les commandes de l'interface réelle utilisée par les astronautes de la Nasa pour piloter manuellement les véhicules SpaceX Dragon 2 vers la Station spatiale internationale », explique SpaceX.
Vous constaterez rapidement que s'aligner au module d'amarrage de l'ISS tout en corrigeant la trajectoire et l'orientation du Crew Dragon requiert patience et beaucoup de doigté ! Le simulateur est d'un réalisme exceptionnel et l'expérience vraiment bluffante. Ferez-vous aussi bien que Jim Bridenstine, l'administrateur de la Nasa, qui a déclaré avoir réussi l'amarrage à l'ISS dès son premier essai sur le simulateur de SpaceX ?
Le simulateur d’amarrage à l’ISS du vaisseau Crew Dragon. Cette interface est la même que celle qu’utilisent les astronautes de la Nasa pour s’entrainer. © SpaceX
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LE 14.05.2020: Actualité de l'astronomie / Un impact géant sur la Lune a porté les roches à plus de 2.000 °C
- Par dimitri1977
- Le 14/05/2020
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Un impact géant sur la Lune a porté les roches à plus de 2.000 °C
Journaliste
La Terre a conservé peu de traces de son histoire avant 4 milliards d'années. Ce n'est pas le cas de la Lune et les échantillons lunaires des missions Apollo peuvent être bavards à cet égard. Une nouvelle étude de l'un d'entre eux montre qu'il y a 4,3 milliards d'années des impacts portaient les roches à de hautes températures.
En 1969, le programme Apollo touchait au but avec le premier alunissage d'Homo sapiens sur la Lune. Apollo 11 marquait donc les premiers pas de la Noosphère en dehors du berceau de l'Humanité, un événement prophétisé par Constantin Tsiolkovski des décennies auparavant. D'autres missions lunaires allaient prolonger ces premiers pas les années suivantes, déposant sur la Lune divers instruments destinés à étudier par exemple les séismes lunaires ou à effectuer des tirs lasers sur des réflecteurs lunaires pour tester la théorie de la relativité générale.
Les roches lunaires d'Apollo 17
L'héritage de ces missions lunaires est bien vivant comme le prouve un article publié dans la revue Nature Astronomy et qui fait état de nouvelles analyses d'une célèbre roche lunaire rapportée sur Terre à la suite de la mission Apollo 17 en 1972. 76535 (51) Troctolite, c'est son petit nom, est un échantillon lunaire découvert et collecté dans la vallée de Taurus-Littrow. Il a une masse d'environ 156 grammes et mesure environ cinq centimètres de diamètre à son point le plus large. Il s'apparente aux roches plutoniques et mafiques découvertes sur Terre et qui se sont donc refroidies à partir d'un magma, donnant en l'occurrence une roche qui se compose essentiellement d'olivine et de plagioclases calciques avec une faible présence de pyroxènes. Elle a été récoltée par le géologue et astronaute Harrison Schmitt à qui l'on doit aussi la découverte du fameux « sol orange » au bord du cratère Shorty .
Des images impressionnantes de la mission Apollo 17 sur la Lune. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Timeline, World History Documentaries
L'équipe internationale de chercheurs, dirigée par le Musée royal de l'Ontario (ROM) derrière la publication dans Nature, annonce que des minéraux dans Troctolite 76535, comme on l'appelle aussi, prouvent que cette roche s'est formée à des températures de plus de 2.300 °C. C'est ce qu'indique la présence du minéral connu sous le nom de baddeleyite qui est une phase stable d'un autre minéral formé à ces hautes températures, le dioxyde de zirconium. Les cristaux de baddeleyite auraient en fait pris naissance sous cette forme il y a environ 4,3 milliards d'années et les températures aussi élevées déduites de leur présence impliquent que leur origine n'est en fait ni volcanique ni plutonique mais doit être attribuée à la chaleur dégagée par un important impact d'un petit corps céleste. Pour l'obtenir, il faudrait même que cet impact ait conduit à la formation d'un cratère dont le diamètre est d'au moins plusieurs centaines de kilomètres.
Une photo de Troctolite 76535, peu après son arrivée sur Terre en 1972. © Nasa
Troctolite 76535, une clé de l'histoire primitive de la Lune et de la Terre
La découverte a été commentée par plusieurs de ses auteurs dans un communiqué du Musée royal de l'Ontario. Lee White, boursier postdoctoral Hatch au ROM explique ainsi que : « Les roches sur Terre sont constamment recyclées, mais la Lune ne présente pas de tectonique des plaques ni de volcanisme, ce qui permet de préserver les roches plus anciennes. En étudiant la Lune, nous pouvons mieux comprendre l'histoire primitive de notre Planète. Si de grands impacts surchauffés créaient des roches sur la Lune, le même processus se produisait probablement ici sur Terre ».
Sa collègue Ana Cernok, également boursière postdoctorale Hatch au ROM et coauteur de l'étude, précise quant à elle que : « Bien qu'il soit plus petit qu'un millimètre, le grain de baddeleyite qui a attiré notre attention était le plus gros que j'aie jamais vu dans les échantillons Apollo. Ce petit grain détient toujours les preuves de la formation d'un bassin d'impact qui avait des centaines de kilomètres de diamètre. C'est important, car nous ne voyons aucune preuve de ces anciens impacts sur Terre ».
Des images de la région où la mission Apollo 17 a aluni en 1972, vue par la sonde japonaise Kaguya de la Jaxa. © JAXA/NHK
James Darling, à l'université de Portsmouth, ajoute de son côté que « Ces impacts de météorite d'une violence inimaginable ont aidé à construire la croûte lunaire, non seulement à la détruire ». La découverte alimente donc les recherches sur l’origine des roches crustales lunaires qui déconcerte parfois les sélénologues tant les couches externes et internes de la Lune semblent avoir été mélangées. Nous n'en sommes encore finalement qu'au début de la compréhension de la géologie lunaire qui progressera certainement si l'humanité établit une colonie importante et permanente sur l