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  • LE 6.05.2020: Actualité de l'astronomie / La Nasa publie des images détaillées de l'étrange surface d'Europe, lune glacée de Jupiter.

    La Nasa publie des images détaillées de l'étrange surface d'Europe, lune glacée de Jupiter

     

    Emma Hollen

    Journaliste scientifique

     

    En vue de la mission Europa Clipper qui débutera d'ici quelques années, les scientifiques explorent en détail les photographies de la lune jovienne collectées par la sonde Galileo il y a 20 ans. Celles-ci révèlent le délicat relief des lignes qui strient sa surface.

    De longues avenues vides sillonnent des étendues de silicate. Durant près de huit ans, de 1995 à 2003, la sonde Galileo a arpenté le système jovien, survolant par 11 fois Europe, l'une des quatre spectaculaires lunes galiléennes de la géante de gaz. Au cours de son survol du 26 septembre 1998, la sonde a pu capturer des images détaillées de sa surface craquelée, images aujourd'hui revisitées par les scientifiques en prévision de la future mission Europa Clipper.

    Magnifiques détails de cette région chaotique à la surface d'Europe. Image retravaillée prise par Galileo en 1998. © Nasa, JPL-Caltech, SETI Institute

    Magnifiques détails de cette région chaotique à la surface d'Europe. Image retravaillée prise par Galileo en 1998. © Nasa, JPL-Caltech, SETI Institute 

    Une géologie atypique

    Les trois images de Galileo actuellement étudiées par les chercheurs de la Nasa ont originellement été capturées en noir et blanc, puis minutieusement colorisées par des techniciens à l'aide de photos basse résolution de ces mêmes régions. Les couleurs sont exagérées afin de permettre aux géologues planétaires d'analyser en détail la composition chimique des roches à la surface. Tandis que les zones claires indiquent la présence d'eau glacée, les stries rougeâtres comportent une plus grande diversité de matériaux, dont des silicates.

    Ce treillis géologique raconte l'histoire de la formation de cette surface jeune de seulement 40 à 90 millions d'années. (La lune elle-même aurait pris forme avec le Système solaire, il y a 4,6 milliards d'années.) Les lignes, ou lineae, qui marbrent Europe s'étendent sur plusieurs milliers de kilomètres, mais ne s'élèvent guère qu'à quelques centaines de mètres. Les chercheurs présument qu'elles seraient le résultat de l'étirement de la surface sous l'influence de l'attraction gravitationnelle de Jupiter. D'autres régions, qualifiées de « terrain de chaos », présentent des blocs de roches aux configurations étranges. Comme les pièces d'un puzzle que l'on aurait mélangées, ceux-ci se sont inclinés ou ont changé de direction avant de geler dans leur nouvelle position, de telle sorte que la continuité des motifs qu'ils présentent est comme brisée d'un bloc à l'autre.

    Détails de la région d'Agenor Linea à la surface d'Europe, à 40,7° de latitude sud et 142,4° de longitude est. La résolution est de 222 mètres par pixel. © Nasa, JPL-Caltech, Seti Institute

    Détails de la région d'Agenor Linea à la surface d'Europe, à 40,7° de latitude sud et 142,4° de longitude est. La résolution est de 222 mètres par pixel. © Nasa, JPL-Caltech, Seti Institute 

    Europa Clipper, retour vers la lune

    « Nous n'avons vu qu'une infime partie de la surface d'Europe à cette résolution pour l'instant », explique Cynthia Phillips, géologue planétaire au Jet Propulsion Laboratory de la Nasa. C'est alors que Europa Clipper entre en scène. Destinée à un lancement en 2023-2025, la sonde spatiale effectuera plusieurs dizaines de survols d'Europe afin d'étudier l'océan que l'on devine sous son épaisse croûte glacée, et son interaction avec la surface, la plus lisse du Système solaire.

    Trois régions d'Europe, revisitées par les chercheurs du JPL, le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa. © Nasa, JPL-Caltech

    Trois régions d'Europe, revisitées par les chercheurs du JPL, le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa. © Nasa, JPL-Caltech 

     

     

    POUR EN SAVOIR PLUS

    Saisissante image d'Europe, satellite de Jupiter

    Article de Xavier Demeersman, publié le 29 novembre 2014

    Ce portrait d'Europe par Galileo a été retravaillé à partir d'anciennes photographies pour lui donner un aspect comparable à ce qu'un œil humain pourrait découvrir en se rendant sur place. Gravitant autour de Jupiter, cette lune découverte en 1610 par Galilée se présente comme un monde fascinant émaillé de fractures. Sous sa surface gelée se cacherait un immense océan d'eau liquide salée considéré comme potentiellement habitable.

    Dans notre Système solaire, de nombreux scientifiques estiment que la Terre ne serait pas le seul monde habitable. L'un des candidats les plus sérieux, présentant des conditions potentiellement favorables à la vie, n'est autre que l'intrigant Europe, satellite galiléen de 3.121 km de diamètre, gravitant à quelque 671.000 km de Jupiter et distant de plusieurs centaines de millions de kilomètres de notre douce biosphère.

    Après de premières approches par de nombreuses sondes spatiales, notamment Voyager I et II (en 1979) dont les images et les données ont éveillé la curiosité des chercheurs, la planète géante et ses principales lunes reçurent la visite exclusive de la mission Galileo, entre 1995 et 2003. Celle-ci survola plusieurs fois Europe et fit découvrir aux habitants de la Terre, ébahis, la diversité de ses terrains, un monde glacé, loin d'être lisse et figé comme l'ont démontré les fractures qui zèbrent sa surface laquelle arbore des paysages et des caractéristiques géologiques insoupçonnées. Mais que cache son épaisse banquise qui se brise régulièrement, en proie, semble-t-il, à une tectonique des glaces, à l'instar d'Encelade (petit satellite de Saturne) ? Vraisemblablement un océan d'eau liquide, répondent les chercheurs. En tout cas, les indices sont nombreux. Aussi, s'interrogent-ils sur son habitabilité, car, en effet, tous les ingrédients (énergie, eau liquide, nutriments) y seraient réunis...

    Nouveau point de vue sur Europe

    Cette image « remastérisée » (en haut de l'article) pour notre plus grande joie était à l'origine une mosaïque de clichés en basse résolution capturée par l'instrument SSI (Solid-State Imaging) de la sonde spatiale américaine, au cours de son premier survol en 1995 et du quatorzième, en 1998. Ce portrait d'Europe a été retraité afin d'apparaître tel qu'un œil humain le verrait dans la réalité, si il avait la chance de s'en approcher. La résolution augmentée est à présent de 1,6 km par pixel. Cette retouche inclut un remplissage des lacunes qui tient compte des couleurs et terrains de l'environnement.

    Le pôle Nord de la deuxième lune galiléenne est ici présenté à droite. Nous avons donc au centre, de haut en bas, la ceinture équatoriale qui, comme on peut le constater, est émaillée d'innombrables lignes tortueuses rouges et ocre -- celles-ci semblent accumuler des matériaux issus des profondeurs --, au contraire des deux pôles dominés par des couleurs plus froides. Le bleu témoigne d'une glace d'eau pure alors que le rouge reflète plutôt son absence et une densité importante d'éléments non aqueux. La taille et la densité des grains ou blocs de glace semblent expliquer les dégradés du bleu au blanc, du pôle vers l'équateur pour chaque hémisphère.

    Mosaïque d’images d’origine d’Europe, l’un des plus grands satellites naturels de Jupiter, réalisée à partir du premier et du quatorzième survol de Galileo, respectivement en 1995 et 1998. Les photographies ont été prises à travers des filtres vert, violet et proche infrarouge, et les couleurs ont été volontairement exagérées pour mettre en évidence les contrastes géologiques et les différents matériaux qui s’accumulent dans ces fissures caractéristiques. Lors de sa publication en 2001, une étude estimait l’âge de sa surface à environ 30 millions d’années. La visite de la sonde Juice, à l’horizon 2030, permettrait de « renifler » les jets de vapeur et de mieux caractériser cette lune potentiellement habitable. © Nasa, JPL, University of Arizona

    Mosaïque d’images d’origine d’Europe, l’un des plus grands satellites naturels de Jupiter, réalisée à partir du premier et du quatorzième survol de Galileo, respectivement en 1995 et 1998. Les photographies ont été prises à travers des filtres vert, violet et proche infrarouge, et les couleurs ont été volontairement exagérées pour mettre en évidence les contrastes géologiques et les différents matériaux qui s’accumulent dans ces fissures caractéristiques. Lors de sa publication en 2001, une étude estimait l’âge de sa surface à environ 30 millions d’années. La visite de la sonde Juice, à l’horizon 2030, permettrait de « renifler » les jets de vapeur et de mieux caractériser cette lune potentiellement habitable. © Nasa, JPL, University of Arizona 

    Juice, un projet européen de mission vers Europe

    Au vu de ses reliefs variés qui ne sont que la partie émergée de l'iceberg (enfin d'Europe...), les scientifiques rêvent bien sûr d'une mission entièrement dédiée à son exploration. En orbite et, mieux encore, au sol et dans ses abysses, terra incognita du XXIe siècle. Mais cela reste une opération complexe et très coûteuse qui va nous obliger à patienter quelques décennies.

    Réjouissons-nous cependant, car nous avons appris, ce 27 novembre 2014, que Juice (JUpiter ICy moons Explorer) a reçu le feu vert de l'agence spatiale européenne (Esa) pour la prochaine étape de son développement. Si tout va bien, la sonde spatiale devrait s'élancer de la Terre en 2022 pour atteindre Jupiter en 2030 et procéder à l'étude, entre autres, des trois lunes glacées Europe, Ganymède et Callisto. De son côté, la Nasa lance un appel à idées et réfléchit à un atterrisseur (vous pouvez lire la présentation, en anglais, de Europa Lander et également voir Europa Ocean World, une vidéo de la Nasa -- en anglais -- sur les bonnes raisons d'explorer Europe).

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/europe-nasa-publie-images-detaillees-etrange-surface-europe-lune-glacee-jupiter-56223/?fbclid=IwAR3GaOq3bPiKoTN1dUyWYNKHP2J4h4yRD9vnxXwLnTMUy7_EcgsVaL8flUs#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 6.05.2020: Actualité de l'astronomie / Cet astéroïde est passé à 1.200 km d'un satellite le 28 avril !

    Cet astéroïde est passé à 1.200 km d'un satellite le 28 avril !

     

    Nathalie Mayer

    Journaliste

     

    Publié le 05/05/2020 à 16h45

    Le 27 avril dernier, le Panoramic Survey Telescope and Rapid Response System (Pan-STARRS) de la Nasa observait un nouvel astéroïde à proximité de la Terre. Risques de collision : 10 %. Moins d'une heure plus tard, le Xingming Observatory (Chine) fournissait des données quant à sa position, son mouvement et sa luminosité. L'observatoire de Tautenburg en Allemagne (ESA) se mettait lui aussi en alerte. Même si la taille de l'astéroïde -- entre 4 et 8 mètres -- ne laissait pas réellement craindre de dommages.

    L’astéroïde 2020 HS7, découvert le 27 avril, s’est approché de l’orbite géostationnaire dès le lendemain. © ESA

    L’astéroïde 2020 HS7, découvert le 27 avril, s’est approché de l’orbite géostationnaire dès le lendemain. © ESA 

    L'événement a finalement joué le rôle de test grandeur nature des capacités de détection, de suivi, de caractérisation et de mobilisation des observatoires du monde entier.

    L’astéroïde 2020 HS7 observé par l’observatoire de Tautenburg, le 28 avril 2020. © S. Melnikov, C. Hoegner, B. Stecklum, Observatoire de Tautenburg, ESA

    L’astéroïde 2020 HS7 observé par l’observatoire de Tautenburg, le 28 avril 2020. © S. Melnikov, C. Hoegner, B. Stecklum, Observatoire de Tautenburg, ESA 

    Celui que les astronomes appellent désormais 2020 HS7 s'est tout de même approché de l'orbite géostationnaire de notre Planète, à une distance de 42.745 km du centre de notre Terre. C'était le 28 avril dernier. Et il a approché un satellite à seulement 1.200 km. Lui permettant d'entrer dans le top 50 des astéroïdes s'étant le plus rapproché de nous.

    C’est le Panoramic Survey Telescope and Rapid Response System (Pan-STARRS) de la Nasa (États-Unis) qui a le premier détecté le nouvel astéroïde dans le ciel. © Rob Ratkowski, ESA

    C’est le Panoramic Survey Telescope and Rapid Response System (Pan-STARRS) de la Nasa (États-Unis) qui a le premier détecté le nouvel astéroïde dans le ciel. © Rob Ratkowski, ESA 

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/breves/asteroide-cet-asteroide-passe-1200-km-satellite-28-avril-2499/?fbclid=IwAR398NUYFRpxgCk5iNper1Qx575ypek9V8U-X0W2sn0LA2iLbR161T0z3Q4#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 6.05.2020: Actualité de l'astronomie / Étoiles filantes : observez cette nuit les débris de la comète de Halley.

    Étoiles filantes : observez cette nuit les débris de la comète de Halley

     

    Nathalie Mayer

    Journaliste

     

    Après avoir traversé l'essaim d’étoiles filantes des Lyrides il y a quelques jours, notre Terre voyage actuellement parmi les débris laissés par la comète de Halley. L'occasion d'admirer le spectacle des Êta Aquarides. Une pluie d'étoiles filantes qui doit son nom à une étoile de la constellation du Verseau (Aquarius) située à quelque 170 années-lumière de la Terre.

    Les Êta Aquarides sont visibles du 19 avril au 28 mai. Mais leur pic d'activité se jouera dans la nuit du 5 au 6 mai 2020. Avec possiblement jusqu'à 40 étoiles filantes à observer par heure. De préférence dans les heures qui précèderont l'aube, du côté de l'est. D'autant qu'alors, la Lune sera basse dans le ciel.

    Nathalie Mayer@NatMayer33

    Meteor showers as seen from space: https://www.meteorshowers.org/view/Eta-Aquariids … via @iwebst

    Eta-Aquariids meteor shower from space

    Watch as Earth flies through clouds of meteors from the Eta-Aquariids meteor shower.

    meteorshowers.org

    3

    13:50 - 4 mai 2020

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    Car la mauvaise nouvelle, c'est que la Lune sera elle aussi au rendez-vous. Avec une Pleine Lune ce 7 mai, la lumière renvoyée par notre satellite naturel pourrait bien gâcher le spectacle.

    Le meilleur endroit pour observer les Êta Aquarides reste l'hémisphère sud. Là où ces étoiles filantes monteront le plus haut au-dessus de l'horizon.

    Les Êta Aquarides sont ce qui reste des derniers passages à proximité de notre Soleil de la légendaire comète de Halley. © NSSDC, Nasa

    Les Êta Aquarides sont ce qui reste des derniers passages à proximité de notre Soleil de la légendaire comète de Halley. © NSSDC, Nasa 

     

    POUR EN SAVOIR PLUS

    La pluie d'étoiles filantes des Êta Aquarides

    Article de Xavier Demeersman, publié le 06/05/2019

    Étoile filante dans le ciel du Japon, le 28 avril 2019. © Kouji Ohnishi, Spaceweather

    Étoile filante dans le ciel du Japon, le 28 avril 2019. © Kouji Ohnishi, Spaceweather 

    Il n'est pas trop tard pour surprendre les météores des Êta Aquarides dans le ciel ! Cette pluie d'étoiles filantes assaille la Terre entre le 19 avril et le 28 mai, avec un pic d'activité entre le 4 et le 6 mai. Pour en savoir plus, voir article-ci-dessous.


     

    Étoiles filantes : ne manquez pas les Êta Aquarides !

    Article de Xavier Demeersman, publié le 04/05/2019

    Moins connues que les Perséides estivales ou les Géminides en décembre, les Êta Aquarides sont pourtant l'une des plus belles pluies d’étoiles filantes de l’année. On peut surprendre plusieurs d'entre elles fendre le ciel de leur éclat lumineux les nuits entre le 19 avril et le 28 mai. Mais le meilleur moment pour en observer un maximum -- pic d'activité --, c'est maintenant, autour du 6 mai. Et cette année, nous sommes plutôt gâtés, car en effet ce week-end, il n'y aura point de Lune pour nous gêner (la nouvelle Lune est le 4 mai). C'est surtout en fin de nuit, deux à trois heures avant l'aube, que les météores sont les plus nombreux. Il peut alors en pleuvoir 25 à 30 par heure, voire plus, plongeant tous dans l'atmosphère à une vitesse moyenne de 66 km/h. Des spécialistes prévoient que l'activité de l'essaim météoritique culmine en 2019 entre le 4 et le 6 mai. Ce qui tombe bien, c'est le week-end. Réglez vos réveils !

    Le radiant de l'essaim météoritique des Êta Aquarides est proche de la jarre dans la constellation du Verseau (Aquarius). C'est dans cette direction, deux à trois heures avant le lever du Soleil, que vous pourrez voir le plus d'étoiles filantes ce week-end. En l'absence de la Lune, et dans un site dénué de pollution lumineuse, les conditions sont optimales pour les observer, sous réserve de la météo. © SkySafari

    Le radiant de l'essaim météoritique des Êta Aquarides est proche de la jarre dans la constellation du Verseau (Aquarius). C'est dans cette direction, deux à trois heures avant le lever du Soleil, que vous pourrez voir le plus d'étoiles filantes ce week-end. En l'absence de la Lune, et dans un site dénué de pollution lumineuse, les conditions sont optimales pour les observer, sous réserve de la météo. © SkySafari 

    L'origine de ces météores sont les débris laissés par la fameuse comète de Halley lors de ses passages dans les parages de la Terre il y a plusieurs siècles. La pluie d’étoiles filantes doit son nom à la proximité de son radiant d'Eta Aquarii, une étoile de la constellation du Verseau, située à environ 170 années-lumière de nous. Bonne observation !

    VOIR AUSSIEspace : les grands rendez-vous astronomiques en 2019

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/breves/essaim-meteores-etoiles-filantes-observez-cette-nuit-debris-comete-halley-638/#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 5.05.2020: Actualité de l'astronomie / Mars Helicopter devient Ingenuity, le premier engin volant dans le ciel de Mars.

    Mars Helicopter devient Ingenuity, le premier engin volant dans le ciel de Mars

     

    Nathalie Mayer

    Journaliste

     

     

    Il sera le premier engin à tenter un vol motorisé au-dessus d'une autre planète que la Terre. L'hélicoptère martien de la Nasa (États-Unis) vient d'être baptisé. Il s'appellera Ingenuity. L'idée d'une jeune élève de l'Alabama, Vaneeza Rupani retrouvée parmi celles soumises pour nommer le rover Perseverance.

     

    L’hélicoptère martien s’appellera Ingenuity. © Nasa, YouTube

     

    « L'ingéniosité, c'est ce qui permet aux gens d'accomplir des choses incroyables. Elle nous permet d'élargir nos horizons aux confins de l'Univers », explique la jeune fille dans son essai pour justifier son choix.

    « Le terme "ingéniosité" résume bien les valeurs de notre technologie, confirme Jim Bridenstine, administrateur de la Nasa dans un communiqué. Il a fallu beaucoup de travail pour développer cet hélicoptère et pouvoir l'attacher sur le ventre du rover Perseverance. Il en faudra encore pour mener sa mission à bien ».

     

    L’hélicoptère Ingenuity devrait arriver sur Mars en février 2021. © Nasa, YouTube

    Pendant le voyage, Ingenuity -- un engin solaire de deux kilos seulement -- sera protégé par une housse. Arrivé à destination, il sera déployé pour se tenir debout et fonctionner ensuite seul au-dessus de la surface de Mars. L'engin a déjà complété avec succès son programme d'essais en vol dans la chambre de simulation de la Nasa. La prochaine opération se fera sur la planète rouge. Objectif : montrer la faisabilité d'un vol propulsé sur Mars.

    L’hélicoptère martien de la Nasa a un nom : Ingenuity. © Nasa, JPL/Caltech

    L’hélicoptère martien de la Nasa a un nom : Ingenuity. © Nasa, JPL/Caltech 

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/breves/mars-mars-helicopter-devient-ingenuity-premier-engin-volant-ciel-mars-2488/?fbclid=IwAR34u1bPv8UEdI8J2ZHvsAT0gmJ9z-YFnc_QGg9OwvwjIcpBgBOP54WkDok#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 5.05.2020: Actualité de l'astronomie / Découverte de molécules organiques azotées dans une météorite venant de Mars.

    Découverte de molécules organiques azotées dans une météorite venant de Mars

     

    Laurent Sacco

    Journaliste

     

    Publié le 04/05/2020

    Une équipe de chercheurs japonais a donné la première démonstration solide de l'existence de molécules organiques azotées présentes sur Mars il y a 4 milliards d'années. C'est une bonne nouvelle pour l'apparition de la vie à cette époque sur la Planète rouge.

    Dans l'idéal, la recherche d'une vie sur Mars nécessiterait de pouvoir disposer de tous les outils d'analyse nécessaires pour mettre en évidence au moins des traces de vie passée sur la Planète rouge. Ce n'est pas possible et c'est pour cette raison qu'il faudrait pouvoir rapporter sur Terre des échantillons de son sol, échantillons par exemple obtenus avec une série de forages prévue pour la mission Mars 2020 de la Nasa. Le rover Perseverance, qui reprend l'architecture du rover Curiosity, devrait ainsi prélever des dizaines de carottes dans les sédiments martiens sur des sites que l'on pense avoir été favorables à l'apparition ou pour le moins le développement de formes de vie.

    Ces sites pourraient notamment appartenir à l'époque géologique de Mars que l'on appelle le Noachien (du nom de Noachis Terra) et qui correspond aux terrains les plus anciens depuis la formation de la planète, remontant à au moins 3,5-3,7 milliards d'années, alors que la Planète rouge avait encore sans doute une atmosphère épaisse générant un effet de serre permettant l'existence de grandes quantités d'eau liquide. Les carottes de Perseverance attendraient ensuite une autre mission destinée à les rapporter sur Terre.

    Une présentation des hommes et des femmes derrière la mission du rover Perseverance. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Nasa 360

    Plus de 200 météorites martiennes sur Terre

    Toutefois, nous disposons déjà d'échantillons de roches martiennes, environ 200 météorites qui se répartissent pour l'essentiel entre trois grandes classes appelées du nom des villages à proximité desquels des Hommes ont assisté à leur chute. Il y a ainsi eu la chute observée près du village français de Chassigny en 1815, celle de Shergotty en Inde (1865) et celle de Nakhla en Égypte (1911). 

    Souvent, ce sont des roches ignées qui se sont formées à partir du refroidissement d'un magma, par exemple sous forme de laves à la surface de Mars mais aussi dans son manteau. L'impact d'un petit corps céleste aurait à chaque fois été assez puissant pour éjecter dans l'espace des fragments de Mars portant ces roches, la faible gravité de la planète aidant. Dans certains cas, on a ainsi trouvé des bulles de gaz piégées dans ces fragments trouvés sur Terre dont la composition était proche de celle de l'atmosphère martienne connue depuis les missions Viking, ce qui a grandement aidé à préciser la provenance de ces météorites.

    Une météorite en particulier a fait beaucoup parler d'elle, Allan Hills (ALH)84001, du nom de la région de l'Antarctique où elle a été découverte en 1984, comme Futura le rappelait dans le précédent article ci-dessous. En 1996, les chercheurs de la Nasa croyaient en effet avoir repéré des fossiles de nanobactéries ne pouvant pas être d'origine terrestre, ou produits par des processus purement géochimiques sur Mars, reproduisant des structures biologiques sans en être vraiment. Ils avaient dû déchanter mais aujourd'hui des chercheurs japonais reviennent sur le cas de Allan Hills (ALH)84001 dans un article publié dans Nature Communications.

    La fameuse météorite martienne ALH84001. © Nasa

    La fameuse météorite martienne ALH84001. © Nasa 

    Des molécules organiques azotées dans des carbonates

    Allan Hills 84001 est une orthopyroxénite, c'est-à-dire une roche magmatique, presque exclusivement constituée de pyroxènes, qui a cristallisé à l'intérieur de Mars il y a semble-t-il environ 4,1 milliards d'années, donc pendant le Noachien. C'est l'une des plus anciennes météorites martiennes connues à ce jour. Elle contient des nodules de carbonates qui précipitent généralement dans des eaux souterraines, ce qui dès le départ plaide pour un environnement chaud et humide au début de l'histoire de Mars et donc favorable à la vie.

    On trouve dans ces minéraux carbonatés des molécules organiques mais toute la question était de savoir dans un premier temps si ces molécules s'étaient formées il y a plus de 4 milliards d'années sur Mars ou résultaient d'une contamination bien terrestre et récente. Des arguments déjà plutôt convaincants avaient été donnés pour la première hypothèse il y a plus de 10 ans, comme Futura l'expliquait dans le précédent article ci-dessous. L'équipe de chercheurs japonais a voulu aller plus loin et pour cela elle a préparé des échantillons de ALH84001, de manière à être encore plus sûr qu'il n'y avait pas de contamination, notamment en détectant pour la première fois la présence d'azote dans les molécules organiques présentes. Rappelons que l'azote (N) est un composant essentiel des acides aminés et aussi de l'ADN et de l'ARN, les molécules de la vie.

    Les astrochimistes ont ainsi utilisé un ruban argenté dans une salle blanche pour arracher de minuscules grains de carbonate de la largeur d'un cheveu humain, de la météorite ALH84001. Ils ont ensuite préparé ces grains pour éliminer les contaminants de surface possibles avec un faisceau d'ions focalisé provenant d'un microscope électronique à balayage. Une technique de spectroscopie d'absorption des rayons X leur a permis de détecter l'azote présent en très petites quantités et la forme.

    Un fragment de roche de la météorite martienne ALH84001 (à gauche). Une zone agrandie (à droite) montre des grains de carbonate de couleur orange. © Koike et al. (2020) Nature Communications

    Un fragment de roche de la météorite martienne ALH84001 (à gauche). Une zone agrandie (à droite) montre des grains de carbonate de couleur orange. © Koike et al. (2020) Nature Communications 

    Les minéraux ignés à proximité des minéraux carbonatés ne donnant pas d'azote détectable, cela montrait que les molécules organiques azotées ne se trouvaient que dans les nodules de carbonates, ce qui ne peut pas s'expliquer par une contamination. Les chercheurs n'ont également pas trouvé de nitrates comme ceux qui rendent le sol martien très oxydant et peu propice aux formes de vie en surface, laissant penser qu'au Noachien ils n'existaient pas encore, soit une raison supplémentaire de croire à l'habitabilité de Mars il y a 4 milliards d'années environ.

    Par contre, il reste difficile de savoir si ces molécules azotées sont le produit de processus abiotiques, par exemple provenant de comètes et de météorites, ou au contraire de forme de vie. Dans les deux cas, cela indique que la chimie martienne de l'époque était de toute façon favorable à la vie.

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronomie-decouverte-molecules-organiques-azotees-meteorite-venant-mars-13896/?fbclid=IwAR31q8U1Rt8a4dNshPDKUaxiHnrqFLnLaIEYkMSw815tN5BYck2W2Uwi7wg#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura