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LE 30.04.2020: Actualité de l'astronomie / Sur Terre ou dans l'espace, la microgravité a des effets positifs sur le cœur.
- Par dimitri1977
- Le 30/04/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Sur Terre ou dans l'espace, la microgravité a des effets positifs sur le cœur
Emma Hollen
Journaliste scientifique
ublié le 29/04/2020
Deux études récentes révèlent que la microgravité, dans des proportions mesurées, pourrait avoir un effet positif sur la régénération des cellules cardiaques. Mieux encore, il semblerait qu'un voyage dans l'espace ne soit pas forcément nécessaire pour observer ces bénéfices.
La vie dans l'espace peut avoir bien des impacts sur le fonctionnement corporel : atrophie musculaire, fièvre, douleurs articulaires et autres surprises. Plus récemment, les astronautes à bord de la Station spatiale internationale (ISS) se sont penchés sur les conséquences d'un séjour spatial sur les cellules souches cardiaques. Cultivées sur terre, celles-ci ont été emmenées à bord de la station afin d'y étudier leur évolution.
Cellules cardiaques dans l'espace
Les cellules souches cardiaques, ou cellules progénitrices cardiaques, sont multipotentes. Cela signifie qu'elles sont encore indifférenciées et peuvent évoluer en différents types de cellules cardiovasculaires, et participer à la multiplication de ces dernières. C'est du moins ce qu'il se passe en théorie, car deux nouvelles études, publiées dans les revues npj Microgravity et Stem Cells Development, révèlent qu'il en va autrement dans l'espace.
La microgravité impacte en effet la communication entre les cellules, leur développement, et même certaines de leurs propriétés centrales. En temps normal, la voie Hippo, nécessaire au développement cardiaque, est active chez les adultes et inhibe l'expression de la protéine YAP1, qui régule la survie cellulaire et stimule leur prolifération. Or, les expériences menées à bord de l'ISS et en clinostat (un appareil utilisant la rotation pour annuler les effets de la gravité) sur Terre démontrent que la microgravité est responsable d'une expression accrue de YAP1. Ce phénomène résulte en une prolifération importante des cellules cardiovasculaires qui, si elle est correctement régulée, offre de saines possibilités de régénération.
L'astronaute Peggy Whitson menant des expériences sur les cellules souches cardiaques. © Nasa
Des bénéfices d'un séjour spatial
Si un long voyage vers Mars risque de causer une prolifération cellulaire trop importante, résultant en l'apparition de cancers, un séjour de durée plus respectable à bord de l'ISS peut avoir de véritables bénéfices pour le cœur des astronautes. Mary Keams-Jonker, chercheuse à l'université de médecine Loma Linda, explique qu'un épisode de microgravité permet une expression accrue de YAP1 sur le court terme, favorisant la régénération cardiovasculaire sans risque de prolifération incontrôlée. Élevée durant la période néonatale, l'expression de la protéine décroît une fois celle-ci terminée, et, avec elle, les possibilités de régénération. Grâce à ces études, les chercheurs révèlent les potentielles implications thérapeutiques que pourrait avoir la microgravité sur des cellules n'exprimant plus YAP1 dans les mêmes proportions qu'au stade néonatal.
Microgravité sur Terre et dans l'espace
Autre découverte importante : le travail de l'auteur principal Jonathan Baio et de son équipe a permis de démontrer que la microgravité simulée en clinostat affecte les cellules de la même façon que la microgravité à bord de l'ISS. « C'est important, souligne le chercheur Victor Camberos, car peu de laboratoires ont l'opportunité de mener des recherches dans l'espace. »
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LE 30.04.2020: Actualité de l'astronomie / Une étoile géante rouge a survécu à un trou noir en devenant naine blanche.
- Par dimitri1977
- Le 30/04/2020
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Une étoile géante rouge a survécu à un trou noir en devenant naine blanche
Laurent Sacco
Journaliste
L'observation des émissions de rayons X par les trous noirs permet bien souvent de découvrir ce qu'il se passe dans leur voisinage. Celles associées au trou noir supermassif de la galaxie GSN 069 sont remarquablement quasi-périodiques, ce qui suggère la présence d'une naine blanche, reste d'une géante rouge, qui survit aux forces de marée du trou noir.
Avec la détection sur Terre des ondes gravitationnelles, les observations de l'Event Horizon Telescope et celles de la mission Planck, l'astrophysique et la cosmologie relativiste sont plus importantes que jamais pour décrire notre univers observable. C'est une belle revanche des pionniers du début des années 1960, tel Kip Thorne, qui ont dû aller à contrecourant du paradigme de l'époque, reléguant les étoiles relativistes solutions des équations de la relativité générale et les univers en expansion de type Big Bang comme de simples curiosités mathématiques, sans véritable signification physique, surtout lorsqu'il s'agissait de prendre au sérieux ce que nous appelons des trous noirs.
Presque 60 ans plus tard, les choses ont bien changé et aujourd'hui, les études sur les trous noirs supermassifs au cœur des galaxies sont courantes depuis déjà quelques décennies grâce à l'essor de l'astronomie X avec des instruments dans l'espace comme Chandra et XMM Newton, respectivement de la Nasa et de l'ESA, rejoints récemment par Spektr-RG, le Hubble des rayons X russe de Pockocmoc.
Les yeux dont s'est doté l'humanité permettent notamment de mettre en évidence et d'étudier un scénario examiné en mars 1982 par Jean-Pierre Luminet et Brandon Carter dans un article publié dans le journal Nature. Ils y montraient qu'une étoile pénétrant dans la zone définie par le rayon de marée d'un trou noir supermassif devait d'abord être aplatie comme une crêpe par les forces de marée, puis dans un second temps, du fait de ces forces, être le lieu de l'allumage de réactions thermonucléaires tellement violentes qu'elles conduisaient à une détonation capable de disloquer l'étoile.
Présenté par Hubert Reeves et Jean-Pierre Luminet, Du Big bang au vivant est un projet TV-Web-cinéma qui couvre les plus récentes découvertes dans le domaine de la cosmologie. © Dubigbangauvivant, YouTube
Des flashs quasi périodiques de rayons X dans un disque d'accrétion
Il semble toutefois que ce scénario, déjà observé, ne s'applique pas toujours si l'on en croit une publication d'Andrew King de l'université de Leicester au Royaume-Uni. Le chercheur y explique en effet, dans l'article à consulter sur arXiv, qu'une étoile, en orbite autour du trou noir super massif au cœur de la galaxie GSN 069, a échappé au destin qui aurait dû la transformer en crêpe stellaire juste avant de mourir.
Cela fait déjà quelque temps que les astrophysiciens avaient repéré des flashs quasi-périodiques de rayons X toutes les 9 heures environ au centre de GSN 069 avec le satellite XMM Newton. Cette galaxie est située à environ 250 millions d'années-lumière de la Voie lactée et on a de bonnes raisons de penser que ces flashs qui voient les émissions de rayons X multipliées par 100 se produisent à proximité d'un trou noir supermassif léger de seulement 400.000 masses solaires, pas loin de la limite qui en ferait un trou noir de masse intermédiaire -- rappelons que le trou noir supermassif de notre Galaxie contient 4 millions de masses solaires.
Voici les variations quasi-périodiques des émissions en rayon X de la galaxie GSN 069 observées par XMM Newton.© G. Miniutti and M. Giustini - Centro de Astrobiología (CAB, CSIC-INTA), Madrid, Spain
Les observations de XMM Newton ont été confirmées par Chandra et selon Andrew King ; une bonne façon de les interpréter serait la suivante. Au départ, une étoile en phase géante rouge se serait approchée si près du trou noir géant de GSN 069 que les forces de marée qu'elle a commencées à subir sont devenues capables de lui arracher de la matière de ses couches supérieures dilatées. L'étoile étant sur une orbite particulièrement elliptique, c'est au moment où elle est au plus proche de l'astre compact que ce phénomène se produirait.
Il aurait finalement mis à nu le cœur de la géante rouge qui est dans un état où la matière est devenue « dégénérée », comme on dit en physique quantique, c'est-à-dire que ce qui reste de l'étoile est tout simplement une naine blanche. Le transfert de masse continuerait toutes les 9 heures environ et il se produirait dans le disque d'accrétion entourant le trou noir super massif, toutes les fois que la naine blanche est au plus près, mais pas encore à moins 15 fois le rayon de l'horizon des événements du trou noir selon les estimations d'Andrew King. Au-delà, le trou noir avalerait l'étoile.
C'est à l'occasion de ce transfert de matière périodique dans le disque d'accrétion que les flashs de lumière X seraient produits.
Une présentation de la découverte faite avec le trou noir de GSN 069. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Chandra X-ray Observatory
Une population cachée d'étoiles autour des trous noirs supermassifs ?
Cette situation va se prolonger mais, sous l'effet des ondes gravitationnelles émises par la naine blanche et du fait de ses pertes de masses, son orbite va tendre à se circulariser tout en augmentant de rayon, de sorte que les pertes de masses de l'étoile vont aller en diminuant (la naine blanche contiendrait actuellement 0,21 masse solaire).
« Elle s'efforcera de s'échapper, mais il n'y a pas d'échappatoire. Le trou noir la mangera de plus en plus lentement, mais ne s'arrêtera jamais », précise King, tout en ajoutant qu'« en principe, cette perte de masse se poursuivra jusqu'à ce que et même après que la naine blanche ait vu sa masse diminuer jusqu'à atteindre celle de Jupiter, dans environ un milliard d'années. Ce serait un moyen remarquablement lent et alambiqué pour que l'univers fasse une planète ! ». En effet, en se refroidissant, une naine blanche cristallise.
Pour le chercheur, les flashs de rayons X ne sont suffisamment intenses pour pouvoir être détectés par nos instruments que pendant une période d'environ 2.000 ans. C'est très court à l'échelle de temps du cosmos, de sorte que pour avoir eu la chance de le surprendre, ce type de scénario doit être très fréquent autour des trous noirs supermassifs.
Andrew King estime enfin que l'étoile est suffisamment proche pour qu'un effet de précession de Schwarzschild se produise, effet que l'on pourra peut-être observé dans un futur proche si son scénario est correct.
Un diagramme montrant une orbite presque complète de la naine blanche autour du trou noirGSN 069 au centre de la figure. La naine blanche est représentée en bleu. Si elle était dessinée à l'échelle, la naine blanche serait trop petite pour être vue. Le trou noir est entouré d'un disque de matière (représenté en orange et rouge). Chaque fois que la naine blanche s'approche du trou noir, du gaz est transféré de l'étoile dans le disque, provoquant les flashs de rayons X observés par Chandra et XMM-Newton. Un effet de la relativité générale provoque une précession. © Nasa/CXC/M.Weiss
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LE 29.04.2020: Actualité de l'astronomie / La comète Borisov a dégazé 230 millions de litres d’eau extrasolaire.
- Par dimitri1977
- Le 29/04/2020
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La comète Borisov a dégazé 230 millions de litres d’eau extrasolaire
Laurent Sacco
Journaliste
Le dégazage de la comète interstellaire 2I/Borisov a été observé par une batterie d'instruments, notamment le télescope en orbite Swift de la Nasa. Il a permis aux chercheurs d'estimer la quantité d'eau extrasolaire libérée lors de son passage dans le Système solaire.
Le monde des exoplanètes nous fascine mais, malheureusement, même si une fraction de l'Humanité est occupée à développer un projet de sonde interstellaire via le projet Breakthrough Starshot, une nanovoile photonique propulsée par des faisceaux laser à destination des étoiles les plus proches du Soleil dans le système d'Alpha du Centaure, Homo sapiens en est encore à faire ses premiers pas hors de son berceau, la Terre, dans le Système solaire.
Pourtant, de la matière issue d'un autre système planétaire est à sa portée depuis l'identification des premiers objets interstellaires traversant le Système solaire. Il y a d'abord eu le désormais légendaire 'Oumuamua qui n'était pas sans faire penser au scénario du roman d'Arthur Clarke Rendez-vous avec Rama et dont on pense qu'il est peut-être né au voisinage d'une naine rouge. Il y a maintenant la comète interstellaire 2I/Borisov.
Une mission est envisagée pour tenter dans un avenir proche d'observer de plus près ces visiteurs interstellaires, et, pourquoi pas, en prélever des échantillons. Dans le cas de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, l'astrochimiste, exobiologiste et planétologue Olivier Poch, nous a récemment expliqué que son étude jetait une lumière nouvelle sur l'origine de l'azote sur Terre, azote que la vie utilise de façon cruciale dans les protéines et l'ADN. Une mission à destination d'une cousine de 2I/Borisov pourrait donc se révéler très bavarde sur l'exobiologie et nous aider à comprendre à quel point la vie sur Terre est une rare occurrence dans une galaxie, ou non.
Une présentation des découvertes faites avec Swift concernant 2I/Borisov. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Nasa Goddard
Swift, des sursauts gamma aux comètes
En attendant, les instruments dont s'est déjà dotée la noosphère du géochimiste Vladimir Vernadsky et du géologue et paléontologue Pierre Teilhard de Chardin, l'esprit collectif en quelque sorte des Homo sapiens, nous permettent déjà de sonder les arcanes de la formation des systèmes planétaires et de la chimie prébiotique qu'ils hébergeraient en plongeant dans la composition de la coma de 2I/Borisov. Ce fut le cas ces derniers mois avec le télescope Hubble, le réseau de radiotélescope Alma et on l'apprend maintenant via une publication d'un article dans The Astrophysical Journal et que l'on peut consulter en ligne sur arXiv, avec l'observatoire Neil Gehrels Swift de la Nasa.
Comme le rappelle la vidéo ci-dessous, Swift a été développé pour étudier les sursauts gamma, les explosions parmi les plus lumineuses de l'Univers. Mais il s'est avéré par la suite que les instruments qui équipaient ce satellite de la Nasa, et en particulier son télescope ultraviolet/optique (Uvot), pouvaient être utilisés dans d'autres domaines de l'astrophysique. Le planétologue états-unien Dennis Bodewits de l'Université Auburn en Alabama s'en sert depuis quelques années pour étudier les comètes.
Avec ses collègues, notamment Zexi Xing en thèse à l'Université Auburn, il a donc obtenu du temps de télescope avec Swift pour prendre plusieurs clichés en ultraviolet de 2I/Borisov. Les chercheurs étaient notamment sur la trace des radicaux hydroxyles OH, des produits de la photodissociation des molécules d'eau dégazées de la comète par le rayonnement ultraviolet du Soleil. Rappelons que selon le fameux modèle de la « boule de neige sale » proposé par l'astronome Fred Whipple au début des années 1950, les comètes sont des petits corps célestes glacés contenant de la matière primordiale datant des premiers temps de la formation d'un système planétaire. Dans le cas du Système solaire, des centaines de milliards seraient « au congélateur » dans la ceinture de Kuiper et le nuage d’Oort à des milliards de kilomètres du Soleil.
Une présentation des découvertes faites avec Swift. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Nasa Goddard
230 millions de litres d’eau extrasolaire dégazés
En tant que comète, 2I/Borisov devait également contenir de la glace d'eau, mais aussi en plus faible quantité de dioxyde de carbone (CO2). Récemment, Hubble a permis de détecter également la présence en quantité atypique de monoxyde de carbone (CO) dans la chevelure de la comète à l'occasion de son dégazage sous l'effet du rayonnement chaud du Soleil, en particulier au plus proche de notre étoile. En combinant toutes les observations, on arrive finalement aujourd'hui à un premier portrait de 2I/Borisov que résume une déclaration de Zexi Xing : « Borisov ne s'intègre parfaitement dans aucune classe de comètes du Système solaire, mais elle ne se distingue pas exceptionnellement d'elles. Il existe des comètes connues qui partagent au moins une de ses propriétés ».
Swift a permis de suivre la perte d'eau de la comète qui avait débuté à son approche à 370 millions de kilomètres du Soleil alors que 2I/Borisov fonçait à environ 161.000 kilomètres par heure sur une orbite hyperbolique sans retour à travers le Système solaire. Les astrophysiciens ont ainsi vu une augmentation de 50 % de la quantité d'hydroxyle - et donc d'eau - produite par Borisov entre le 1er novembre et le 1er décembre, à sept jours seulement de son passage au périhélie. Au pic de son dégazage, la perte d'eau s'élevait à 30 litres par seconde. Cumulée sur tout son temps d'activité la comète aurait libéré dans le Système solaire l'équivalent de 230 millions de litres d'eau extrasolaire. Toutefois alors qu'elle s'éloignait du Soleil, la perte d'eau de Borisov a chuté plus rapidement que n'importe quelle comète précédemment observée. Pour Zexi Xing, cela pourrait avoir été causé par une variété de facteurs comme un changement de rotation de la comète et même sa fragmentation qui a été mise en évidence fin mars.
Toujours est-il que la perte d'eau a permis de préciser la taille de la comète dont on estime qu'elle est d'environ 0,74 kilomètre. Par contre, c'est au moins 55 % de sa surface qui se sublimait sous l'action des rayons du Soleil, ce qui est 10 fois la surface impliquée dans la majorité des comètes du Système solaire. Borisov leur ressemble néanmoins partiellement du point de vue chimique car Uvot a permis d'identifier des molécules comme C2 et l'amidogène dans environ 25 % à 30 % de toutes les comètes du Système solaire.
Comète 2l/Borisov : quel est cet objet interstellaire ? Dans ce petit film, nous vous racontons l’histoire de la comète interstellaire 2I/Borisov. Une histoire qui débute, pour nous Terriens, fin août 2019 quand nous l’avons croisée du regard pour la première fois, mais qui a commencé il y a des dizaines ou des centaines de millions d’années, voire même plus… car nous ne connaissons pas encore l'âge de cet objet venu d’ailleurs.
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LE 29.04.2020: Actualité de l'astronomie / Vénus : le mystère de la super-rotation de son atmosphère enfin résolu ? Laurent Sacco Journaliste.
- Par dimitri1977
- Le 29/04/2020
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Vénus : le mystère de la super-rotation de son atmosphère enfin résolu ?
Laurent Sacco
Journaliste
Publié le 27/04/2020
Vénus tourne sur elle-même en 243 jours terrestres alors que son atmosphère n'en met que 4. Cette super-rotation peut s'expliquer par des effets de marée thermiques et c'est bien ce que semblent confirmer des observations menées avec la sonde japonaise Akatsuki.
La planète Vénus a presque la même taille et la même masse que la Terre. Il n'est donc pas difficile de comprendre qu'elle ait alimenté un temps des spéculations concernant l'existence de formes de vie à sa surface quand on a réalisé qu'elle était recouverte d'une atmosphère, et cachée par des nuages que les astronomes de jadis interprétaient comme un signe probable d'un climat humide et chaud, avec des océans et des marécages.
On doit la découverte de cette atmosphère au polymathe russe, Mikhaïl Vassilievitch Lomonossov, lorsqu'il fit l'observation du transit de Vénus devant le Soleil en 1761 depuis l'observatoire de Saint-Pétersbourg. Son existence était déduite de la mise en évidence d'un effet de réfraction de la lumière solaire à ce moment-là qui ne pouvait s'expliquer que par la présence d'une épaisse atmosphère... pour le malheur des astronomes et des planétologues car il fallut en effet attendre le début des années 1960 pour que des informations sur sa surface soient enfin obtenues à l'aide d'ondes radar capables de percer cette atmosphère par des chercheurs états-uniens.
Toutefois, dès 1958, des radioastronomes avaient capté des signaux provenant de l'atmosphère de Vénus y suggérant une température de l'ordre de 600 kelvins, proche du point de fusion du plomb. Peu de temps après, le jeune Carl Sagan montra que, sur Vénus, un effet de serre, du fait de la forte concentration en CO2 de son atmosphère, devait bien y produire des températures infernales. L'hypothèse a été confirmée par les premières sondes spatiales à s'approcher de la planète, à savoir Mariner 2 (USA) et Venera 4 (URSS), respectivement en 1962 et 1967. Aujourd'hui, la pression au sol est estimée à environ 90 atmosphères (90 fois celle de la Terre, donc) et la température à quelque 750 kelvins (soit environ 480 °C) pour les régions les plus chaudes.
Vénus, notre mystérieuse voisine. Une planète étrange où le soleil se lève à l'ouest et se couche à l'est et où une journée dure quasiment une année terrestre. La mission Vénus Express de l'ESA (Agence spatiale européenne) a passé les huit dernières années à collecter des données pour permettre à la science d'en savoir plus sur l'atmosphère et le climat de la planète. © European Space Agency, ESA
Un jour vénusien qui dure presque une année vénusienne
Mais ce sont les Russes, grâce au légendaire génie et au talent de leurs ingénieurs, qui vont fournir les premières images de la surface de Vénus à l'occasion en particulier des missions Venera 9, 10, 13 et 14 ; malheureusement, celles-ci n'ont pas résisté longtemps aux conditions infernales de la surface de Vénus, comme on s'en doutait. Les images montraient clairement des sols volcaniques. Cette conclusion n'a été que renforcée par la première cartographie radar complète à relativement haute résolution de l'étoile du Berger, dressée à l'aide de la sonde Magellan de la Nasa, à partir de 1990 et pendant les quelques années de sa mission qui a pris fin en 1994.
L'étude de l'atmosphère de Vénus s'est révélée tout aussi surprenante pendant cette période lorsque l'on a découvert à partir des années 1960 qu'elle était dans un état dit de super-rotation. L'Homme s'en est rendu compte lorsque la vitesse de rotation de Vénus sur elle-même a été déterminée au radar depuis la Terre. Elle est particulièrement lente : un jour vénusien dure environ 243 jours terrestres (l'année vénusienne dure 225 jours terrestres).
Or, les missions spatiales ont permis de mesurer les vitesses des vents dans son atmosphère. Ces derniers dépassent les 300 km/h, l'atmosphère fait ainsi le tour de Vénus en environ quatre jours terrestres, bien plus rapidement que ne tourne sur elle-même la planète, ce qui explique le terme de super-rotation utilisé pour qualifier son état.
Mentionnons également que la rotation de Vénus n'est pas simplement surprenante parce qu'elle est lente, elle l'est aussi parce qu'elle est dans le sens des aiguilles d'une montre, ce qui est à l'inverse de toutes les autres planètes du Système solaire ou presque (Uranus est aussi dans ce cas).
Vénus sous l’œil de la caméra UV1 de la sonde Akatsuki. Image traitée par Damia Bouic. Les pôles sont plus calmes que les régions tropicales. © Jaxa, Isas, Darts, Damia Bouic
On cherche à comprendre l'origine de la super-rotation de l'atmosphère de Vénus depuis des décennies et, aujourd'hui, une équipe internationale de chercheurs dirigée par Takeshi Horinouchi de l'Université d'Hokkaido vient de publier dans le célèbre journal Science un article où une solution à cette énigme est proposée. Elle se base sur des observations et des mesures rendues possibles par la sonde japonaise Akatsuki qui, avec ses yeux sur orbite autour de Vénus, l'étudie dans l'infrarouge et l'ultraviolet depuis 2015. Les instruments utilisés ont ainsi permis de suivre les mouvements des nuages et de mesurer les vitesses de vents de façon précise comme jamais auparavant.
Des forces de marée thermiques
Les chercheurs japonais sont arrivés à la conclusion que les données de leur sonde soutenaient une hypothèse déjà avancée pour rendre compte de la grande vitesse de rotation de l'atmosphère de Vénus qui nécessite un transfert de moment cinétique pour la maintenir malgré des forces de frottements avec la surface de la planète dont la rotation est ralentie par les forces de marée exercées par le Soleil qui tentent d'établir une rotation synchrone pour Vénus.
Effet de marée thermique exercé par le Soleil sur Vénus. © J. Laskar, IMCCE/CNRS, Observatoire de Paris
Il s'agit là aussi de faire intervenir ces forces de marée mais sous une forme un peu particulière que l'on appelle des forces de marée thermique. Elles résultent du fait que, face au Soleil et à son rayonnement, l'atmosphère de Vénus tend à se dilater alors que c'est le contraire pour sa face nocturne. Il se produit des transferts de chaleurs entre les deux faces et surtout un réajustement des pressions de sorte que l'atmosphère se renfle presque perpendiculairement à la direction du Soleil. C'est sur ce renflement que les forces de marée du Soleil vont agir avec, comme effet final, de maintenir par le couple qu'elle exerce la super-rotation de l'atmosphère comme le montre le schéma ci-dessus.
« Notre étude pourrait aider à mieux comprendre les systèmes atmosphériques sur des exoplanètes en rotation synchrone à cause des forces de marées, dont un côté fait toujours face à leurs étoile et qui, comme Vénus, ont une très longue journée solaire », conclue Takeshi Horinouchi.
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LE 29.04.2020: Actualité de l'astronomie / Starship : SpaceX pressurise le prototype SN4 sans le faire exploser !
- Par dimitri1977
- Le 29/04/2020
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Starship : SpaceX pressurise le prototype SN4 sans le faire exploser !
Rémy Decourt
Journaliste
Après trois pressurisations ratées qui ont toutes conduit à la destruction des trois premiers prototypes précurseurs d'un démonstrateur du Starship, SpaceX a réussi celle du prototype SN4. Un très court « vol » d'essai de... 150 mètres d'altitude pourrait avoir lieu dans le courant du mois de mai.
Dans la nuit de dimanche à lundi, SpaceX a réussi la pressurisation du quatrième prototype d'un démonstrateur du Starship. Les réservoirs d'oxygène liquide (LOX) et de méthane liquide (CH4), après un test avec de l'azote gazeux, ont été remplis d'azote cryogénique et ont subi une mise en pression bien maîtrisée. Après trois déconvenues, le sourire est de rigueur à Boca Chica qui se prépare maintenant à l'étape suivante avec l'installation d'un moteur Raptor. Un tir statique sera réalisé en fin de semaine et s'ensuivra un très court vol d'essai qui consistera en un bond de 150 mètres d'altitude. Un essai qui n'est pas sans rappeler celui du Starhopper, réalisé en août 2019 également avec un moteur Raptor mais avec un étage très différent du SN4.
Les équipes de SpaceX travaillent aussi sur le prototype suivant, le SN5 qui, selon Elon Musk, sera équipé de trois moteurs Raptor et d'un cône de nez assez représentatif en matière de forme et de géométrie de celui du Starship.
Trois prototypes et trois explosions
Les trois prototypes précédents, le MK1, le SN1 et SN3 ont tous explosé ou implosé au sol lors de la pressurisation des réservoirs ou d'essais statiques. Des ratés qui devraient néanmoins aider au développement du Starship pour la raison qu'en période de développement, les échecs sont préférables aux réussites immédiates parce qu'on voit mieux où sont les axes d'amélioration tandis que des réussites sont susceptibles de cacher des défauts de conception.
En juillet 2019, le Starhopper, un prototype suborbital a pris feu pendant un test moteur. En novembre 2019, le prototype MK1 a fortement été endommagé, lors d'une explosion au sol, le rendant inutilisable pour des essais. Fin février, le SN1 qui devait réaliser des vols suborbitaux a été détruit lors d'un test de pression au sol. Enfin, en début de mois, SN3 a également explosé au sol lors d'un essai de mise à feu de son moteur, en raison d'un défaut de pressurisation.