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Articles de dimitri1977

  • LE 10.04.2020: Actualité de l'astronomie / La sonde BepiColombo, en route vers Mercure, va frôler la Terre à l'aube

    La sonde BepiColombo, en route vers Mercure, va frôler la Terre à l'aube

     

    Rémy Decourt

    Journaliste

     

     

     

    En pleine épidémie de Covid-19, l'Agence spatiale européenne se prépare au survol de la Terre par la sonde BepiColombo en route vers Mercure. Les explications d'Agnès Montagnon, manager française à l'ESA et responsable des Opérations de vol de BepiColombo vers Mercure au Centre européen des opérations spatiales à Darmstadt de l'ESA (Esoc).

    C'est dans le contexte particulier de l'épidémie du Covid-19, qui contraint l'Agence spatiale européenne à réduire au strict minimum les équipes de contrôle et d'ingénieurs du Centre européen des opérations spatiales à Darmstadt de l'ESA (Esoc) - afin de respecter les règles de distanciation sociale - que la sonde BepiColombo s'apprête à survoler la Terre à seulement 12.700 kilomètres de distance. Ce passage au plus près de la Terre est prévu demain vendredi, à 6 h 25, heure de Paris.

    Lancée en octobre 2018, cette sonde européano-japonaise réalisera vendredi 10 avril sa « première des neuf assistances gravitationnelles nécessaires pour rejoindre la planète et s'insérer en orbite autour », nous explique Agnès Montagnon, responsable des Opérations de vol de BepiColombo vers Mercure au Centre européen des opérations spatiales à Darmstadt de l'ESA (Esoc). Bien que couramment utilisée, cette « manœuvre est toujours délicate à réaliser ». La sonde doit passer au « point de passage prévu, à une distance de seulement 12.700 km de la Terre, nécessaire pour modifier sa vitesse et courber sa trajectoire vers le centre du Système solaire à destination de Vénus ». Ce passage au-dessus de la Terre va « ralentir la sonde de près de quatre kilomètres par seconde ».

    Agnès Montagnon, manager française à l’ESA et responsable des Opérations de vol de BepiColombo vers Mercure au Centre européen des opérations spatiales à Darmstadt de l’ESA (ESOC). © ESA

    Agnès Montagnon, manager française à l’ESA et responsable des Opérations de vol de BepiColombo vers Mercure au Centre européen des opérations spatiales à Darmstadt de l’ESA (ESOC). © ESA  

    Habituellement, les manœuvres d'assistance sont plutôt utilisées pour accélérer des sondes à destination d'objets lointains du Système solaire. Mais, comme nous le rappelle Agnès Montagnon, elles peuvent être également utilisées « pour changer le plan d'inclinaison des satellites ou, comme c'est le cas pour BepiColombo, ralentir ». En fait, tout dépend des caractéristiques du survol et de la mission.

    La nécessité de ralentir la sonde plusieurs kilomètres par seconde

    Or, du fait de la gravité considérable exercée par le Soleil et plutôt que de prendre une trajectoire directe et embarquer une très grande quantité de carburant, jusqu'à plus de 50 % de la masse du véhicule, l'Agence spatiale européenne a préféré allonger le voyage de la sonde, en matière de distance et de temps, avant d'arriver à destination. Concrètement au lieu de parcourir les 90 millions de kilomètres qui séparent Mercure de la Terre en seulement quelques mois, BepiColombo s'astreint à un voyage de sept ans, de près de 9 milliards de kilomètres à parcourir et neuf assistances gravitationnelles ! Des contraintes fortes mais nécessaires. Pour atteindre la « vitesse requise afin d'être capturée en orbite par la gravité de Mercure, la sonde devra perdre 7,7 km/s », ce qui est énorme. Ce freinage représente sept fois la poussée nécessaire pour rejoindre Mars ! L'énergie pour la mise en orbite autour de Mercure est même bien plus élevée que pour expédier une sonde jusqu'à Pluton, pourtant située entre 4,4 et plus de 7 milliards de kilomètres. BepiColombo réussira ce ralentissement en « effectuant un total de neuf manœuvres d'assistances gravitationnelles ». Après le survol, suivront deux manœuvres autour de Vénus et six autour de Mercure.

    La sonde BepiColombo. Notez les deux boucliers thermiques de la mission : au premier plan, Mosif, qui sera installé sur le dessus de la sonde pour protéger l'orbiteur japonais MMO et, déjà installé sur l'orbiteur européen MPO, le bouclier (de couleur verdâtre) qui le protégera du flux thermique et des rayonnements infrarouges. © Rémy Decourt

    La sonde BepiColombo. Notez les deux boucliers thermiques de la mission : au premier plan, Mosif, qui sera installé sur le dessus de la sonde pour protéger l'orbiteur japonais MMO et, déjà installé sur l'orbiteur européen MPO, le bouclier (de couleur verdâtre) qui le protégera du flux thermique et des rayonnements infrarouges. © Rémy Decourt  

    « Pendant la phase de survol de la Terre, nous avons besoin d'être en contact quotidien avec la sonde. » C'est pourquoi, les trois antennes de 35 mètres du réseau de l’espace lointain de l'ESA, situées à Malargüe (Argentine), New Norcia en Australie et à Cebreros en Espagne, seront utilisées. Elles resteront en « contact permanent avec la sonde jusqu'au 13 avril pour s'assurer que tout s'est bien passé, c'est-à-dire que la sonde soit sur la bonne trajectoire en direction de Vénus » où auront lieu les deux « prochaines manœuvres d'assistances gravitationnelles pour ajuster la trajectoire de la sonde en direction de Mercure et continuer à freiner la vitesse de BepiColombo ».

    Le saviez-vous ?

    Après Mariner 10 dans les années 1970 et Messenger (2010-2015), BepiColombo est la troisième mission, et la première européenne, vers Mercure, la plus petite planète et la moins explorée de notre Système solaire. « La moins explorée non pas parce qu'elle n'est pas intéressante mais parce qu'elle est difficile d'accès », explique Álvaro Giménez, directeur du programme scientifique de l’ESA. Avec BepiColombo, l'ESA et la Jaxa se sont donné les moyens de faire progresser notre « connaissance de Mercure, progrès qui bénéficiera des succès de Messenger et des découvertes pionnières de Mariner 10 », précise François Leblanc, planétologue au Latmos.

    Lors de ce survol, les scientifiques de la mission prévoient d'utiliser huit des dix instruments embarqués à bord de l'orbiteur MPO. Pour rappel, la sonde BepiColombo se compose du module de transfert MTM (Mercury Transfert Module), de l'orbiteur MPO dédié à la planète (Mercury Planetary Orbiter), du bouclier thermique, pour protéger l'engin des quelque 350 °C au voisinage de Mercure et de l'orbiteur MMO d'étude de la magnétosphère (Mercury Magnetospheric Orbiter), fourni par le Japon.

    Pour les scientifiques, il s'agit de réaliser des mesures techniques et de calibration de façon à s'assurer de leur bon fonctionnement. Comme le souligne l'ESA, il ne faut donc pas s'attendre à des données avec le niveau de qualité espéré lorsque ces mêmes instruments seront mis en service autour de Mercure. La caméra principale ne pouvant pas être mise en route, l'ESA utilisera les trois caméras de type GoPro, situées sur le module de transfert, pour prendre des photos du système Terre-Lune qui passera dans leur champ de vision. Environ 300 images seront acquises 24 heures avant et 24 heures après le passage de la sonde au plus près de la Terre.

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/mercure-sonde-bepicolombo-route-vers-mercure-va-froler-terre-aube-80491/#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 8.04.2020: Actualité de l'astronomie / La comète Atlas est-elle en train de se désintégrer sous nos yeux ?

    La comète Atlas est-elle en train de se désintégrer sous nos yeux ?

     

    Nathalie Mayer

    Journaliste

     

     

    On l'attendait comme la comète de l'année, voire de la décennie. Mais depuis quelques nuits, la comète Atlas semble montrer quelques signes de faiblesse. Des observations qui suggèrent qu'elle pourrait bien être en train de se désintégrer.

    Atlas pourrait être la comète de l’année voire de la décennie !  Au cours de ce printemps 2020, une comète risque fort de faire sensation : C/2019 Y4 (Atlas). Venue des confins du Système solaire, elle arrive dans les parages de la Terre et du Soleil. 

    La comète C/2019 Y4 Atlas -- plus simplement connue sous le nom de comète Atlas -- a été découverte fin 2019. Depuis quelque temps, sa luminosité augmentait plus vite que les astronomes l'avaient initialement imaginé. Laissant même espérer que nous pourrions bientôt l'observer à l'œil nu. Sa luminosité était même annoncée comme atteignant celle de Vénus, d'ici le mois de mai. Un spectacle grandiose allait venir égayer notre confinement. Mais, revirement de situation ces dernières nuits. La comète Atlas pourrait bien être sur le point de se désintégrer.

    David Hanrahan@uchroniaUtopia

    Astronomers believe that Comet Atlas, which in one month has grown 4,000 times brighter than when it was first spotted, has the potential to become “the comet of a generation” if it maintains its composition.

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    124

    12:01 - 31 mars 2020

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    Dès le 15 mars, Karl Battams, chercheur au Naval Research Lab de Washington DC (États-Unis), déclarait : « je ne serai pas surpris de voir la comète Atlas commencer à s'estomper rapidement et peut-être même à se désintégrer avant d'atteindre le Soleil. » Et en effet, une baisse de luminosité a été notée ces derniers jours.

    Con Stoitsis@vivstoitsis

    Qicheng Zhang (Caltech) reports the possible disintegration of comet C/2019 Y4 (ATLAS), image from the (NEXT) Telescope.
    on April 6. An elongated pseudo -nucleus as seen below, could be evidence of a major destructive event in the nucleus. Is it RIP Comet ATLAS?

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    100

    23:17 - 6 avr. 2020

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    Un allongement du noyau révélateur ?

    Plus récemment encore, des images prises par le télescope de l'observatoire de Xinjiang (Chine) ont montré un allongement du noyau de la comète Atlas de trois secondes d'arc, selon une direction semblable à celle de sa queue. Une morphologie en totale cohérence avec le déclin soudain de la production de poussière. Un signe, selon les chercheurs, d'une rupture du noyau de la comète. La désintégration de la comète Atlas pourrait aussi expliquer les anomalies de trajectoires également observées depuis quelques jours.

    Gideon van Buitenen@giddgvb

    Comet C/2019 Y4 (ATLAS) appears to be breaking up!

    Where I was still optimistic a day earlier, my iTelescope images from this morning showed the core to be elongated with a duplicate brightness peak.

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    153

    22:21 - 6 avr. 2020

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    « L'orbite de la comète est maintenant influencée par des forces "non gravitationnelles". Ces forces résultent de gaz qui se détachent du noyau d'Atlas et provoquent un léger déplacement de ce noyau dans la direction opposée. La plupart des comètes actives en font l'expérience dans une certaine mesure, mais pour la comète Atlas, les forces "non gravitationnelles" se sont déclenchées très brusquement et sont assez fortes. Cela soutient le récit d'un petit noyau poussé très fortement par un dégazage extrême, éventuellement accomp

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/comete-comete-atlas-elle-train-desintegrer-sous-nos-yeux-79752/?fbclid=IwAR2g6zmqFB1fvAUI69hbXAuIjvb3NNaqDsXZrsyO-F4v3ccj2E36r6MFyGQ#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 8.04.2020: Actualité de l'astronomie / Cet astéroïde qui a rebondi sur l'atmosphère terrestre fonce sur Jupiter.

    Cet astéroïde qui a rebondi sur l'atmosphère terrestre fonce sur Jupiter

     

    Céline Deluzarche

    Journaliste

     

    Lorsqu'elles entrent dans l'atmosphère, la plupart des météorites se désintègrent, ou ralentissent et s'écrasent au sol. Mais dans de très rares cas, elles repartent vers le ciel en prenant un nouvel élan. C'est ce qui est arrivé à un astéroïde aperçu dans le ciel australien en juillet 2017.

    Le 7 juillet 2017 à 0 h 33, une étrange boule de feu a traversé le ciel australien, illuminant le ciel d'un flash lumineux de 90 secondes. Un phénomène lié à l'entrée dans l'atmosphère d'une météorite fonçant à une vitesse de 15 kilomètres par seconde vers la surface terrestre. Sauf que malgré sa masse imposante (environ 60 kg et 30 cm), aucune trace d'impact n'a jamais été trouvée. Et pour cause : après s'être partiellement consumée dans l'atmosphère, la météorite est repartie vers l'espace et fonce aujourd'hui tout droit vers Jupiter.

    Lorsqu'une météorite pénètre dans l'atmosphère à grande vitesse, elle s'échauffe et brûle sous l'effet du frottement de l'air. Les plus petites se consument entièrement, mais celles qui ont une masse suffisante (généralement supérieure à plusieurs kilogrammes), atteignent la surface de la Terre. À de très rares occasions, il arrive pourtant que ni l'un ni l'autre de ces phénomènes ne se produise : lorsque l'angle d'entrée dans l'atmosphère est très bas par rapport à l'horizon, la météorite pénètre plus ou moins profondément puis repart vers l'espace interplanétaire en déviant son angle de direction. L'objet « rebondit » en quelque sorte sur l'atmosphère comme un caillou faisant un ricochet sur un lac. C'est ce que l'on appelle un « bolide rasant ».

    Le Météore de 1860, tableau de Frederic Edwin Church illustrant le passage de la météorite du 20 juillet 1960. © Judith Filenbaum Hernstadt, Nasa

    Le Météore de 1860, tableau de Frederic Edwin Church illustrant le passage de la météorite du 20 juillet 1960. © Judith Filenbaum Hernstadt, Nasa 

    De rares phénomènes rapportés dans l’histoire

    De rares exemples ont été recensés dans l'histoire. Le plus ancien connu est celui du grand météore de 1860, qui s'est produit le 20 juillet 1860. Signalé à plusieurs endroits à travers les États-Unis, il a été immortalisé par le peintre américain Frederic Edwin Church dans son tableau Le Météore de 1860 et évoqué par le poète Walter Whitman. D'autres probables bolides rasants ont été décrits en 1913 au-dessus du Canada et des Bermudes, en 1972 dans l'Utah, puis le 13 octobre 1990 au-dessus de la Tchécoslovaquie et de la Pologne. D'autres phénomènes de ce type ont été rapportés dans la littérature scientifique, mais la plupart des objets étaient trop petits et se sont totalement désintégrés.

    Un bref passage de 90 secondes avant de repartir vers l’espace

    Ce dernier bolide rasant de 2017 est certainement un de ceux qui sont restés le plus longtemps dans l'atmosphère et le mieux étudié, grâce au Desert Fireball Network (DFN), le plus grand réseau d'observation de météorites au monde, couvrant environ un tiers du ciel australien. L'objectif premier de ce réseau est de détecter le point de chute des météorites, mais dans ce cas aucun impact n'a été signalé. Après s'être engouffrée dans l'atmosphère à plus de 58,5 kilomètres de profondeur et avoir parcouru 1.300 kilomètres à l'intérieur, la météorite en est ressortie pour repartir vers l'espace. Son observation vient de faire l'objet d'un article prépublié sur la plateforme ArXiv par Patrick Shober et ses collègues du DFN.

    Observation à longue exposition du passage de la météorite nommée DN170707_01. L’événement a duré plus de 90 secondes et s'est étendu sur quatre images de 30 secondes (A, B, C, D). La boule de feu a d'abord été observée à 85 km d'altitude, puis s’est enfoncée à 58 km avant de s'échapper de l'atmosphère terrestre. Sa vitesse initiale était de 16,1 km/s, et sa vitesse de sortie d'environ 14,6 km/s, à droite (d'ouest en est). © Patrick Shober et al, ArXiv, 2020

    Observation à longue exposition du passage de la météorite nommée DN170707_01. L’événement a duré plus de 90 secondes et s'est étendu sur quatre images de 30 secondes (A, B, C, D). La boule de feu a d'abord été observée à 85 km d'altitude, puis s’est enfoncée à 58 km avant de s'échapper de l'atmosphère terrestre. Sa vitesse initiale était de 16,1 km/s, et sa vitesse de sortie d'environ 14,6 km/s, à droite (d'ouest en est). © Patrick Shober et al, ArXiv, 2020 

    En triangulant sa position depuis plusieurs endroits, les chercheurs ont pu retracer sa trajectoire exacte. Et celle-ci est plutôt déroutante. Provenant de la ceinture d'astéroïdes entre Mars et Jupiter, la météorite a regagné de la vitesse grâce à la poussée orbitale terrestre, à l'instar des sondes spatiales qui utilisent l’assistance gravitationnelle des planètes pour leur donner un « booster » et économiser du carburant. D'après leurs calculs, DN170707_01 est aujourd'hui repartie vers Jupiter, qu'elle devrait atteindre entre janvier et mars 2025. Elle devrait alors tournoyer autour de la géante gazeuse avec une orbite de plus en plus incertaine. « Après de nombreuses rencontres avec Jupiter, la météorite sera probablement éjectée du Système solaire ou placée sur une orbite transneptunienne », concluent les auteurs.

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/meteorite-cet-asteroide-rebondi-atmosphere-terrestre-fonce-jupiter-80432/?fbclid=IwAR22kJJfHdlGE-PAylN6VZDeuL_2yHz64JoCybCn1ck1vhexl4N6KcHaeNQ#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 8.04.2020: Actualité de l'astronomie / Le télescope spatial James Webb déploie pour la première fois son miroir en conditions quasi réelles.

    Le télescope spatial James Webb déploie pour la première fois son miroir en conditions quasi réelles

     

    Rémy Decourt

    Journaliste

     

    Alors que la Nasa et l'Agence spatiale européenne s'apprêtent à fêter les 30 ans du télescope spatial Hubble, le 24 avril, son successeur, l'observatoire spatial James Webb qui aurait dû le remplacer il y a déjà une dizaine d'années, est toujours au sol ! La préparation de son lancement, prévu en mars 2021 à bord d'un lanceur Ariane 5 depuis le Centre spatial guyanais, se poursuit.

    Il y a quelques jours, les équipes de la Nasa et celles de Northrop Grumman Space Systems ont testé pour la première fois le déploiement complet du miroir principal du télescope dans une configuration identique à celle qui sera la sienne lorsqu'il sera dans l'espace. Ce test a nécessité l'utilisation d'un équipement particulier de compensation de gravité. Il a été fixé au télescope pour simuler l'environnement sans gravité dans lequel les mécanismes de déploiement des trois parties du miroir devront fonctionner pour former un miroir d'un seul tenant de 6,5 mètres de diamètre.

    Ce miroir sera le plus grand  jamais envoyé dans l'espace. Il est composé de 18 segments hexagonaux. Ce choix s'explique par le fait qu'il est impossible de lancer d'un seul tenant un miroir d'une aussi grande taille. Le plus grand miroir lancé de cette façon a été celui d'Herschel en 2009 (3,5 mètres) et aucun lanceur en service n'a une coiffe capable d'embarquer une charge utile de plus de 6,5 mètres de diamètre, d'où la nécessité de plier le télescope pour le loger dans le lanceur.

    Ce test a été réalisé dans la salle blanche de Northrop Grumman Space Systems à Redondo Beach, en Californie. Il s'agissait du dernier test majeur avant que la Nasa emballe l'observatoire et l'envoi en Guyane, sur son site de lancement.

     

    Le miroir primaire de l'observatoire spatial James Webb, lors d'un test de déploiement en gravité zéro simulée. © Nasa, Sophia Roberts

    Le miroir primaire de l'observatoire spatial James Webb, lors d'un test de déploiement en gravité zéro simulée. © Nasa, Sophia Roberts 

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/breves/astronautique-telescope-spatial-james-webb-deploie-premiere-fois-son-miroir-conditions-quasi-reelles-1097/?fbclid=IwAR30RG4DWLlcyS10W9RM99Bw8T2sKBVuDbx65uUCh0bOltsOG7w9tuIZZcw#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 7.04.2020: Actualité de l'astronomie / La comète interstellaire 2I/Borisov s'est fragmentée !

     

    La comète interstellaire 2I/Borisov s'est fragmentée !

     

    la rédaction de Futura

     

     

     

    De récentes observations montrent que le noyau de 2I/Borisov, comète interstellaire découverte en 2019, s'est fragmenté en plusieurs morceaux.

    Depuis sa découverte en 2019, 2I/Borisov a été suivie avec attention par les astronomes. Un sursaut d'activité détecté début mars laissait penser que la comète interstellaire pourrait être en train de se fragmenter. Des observations effectuées fin mars avec Hubble ont permis de confirmer que c'est effectivement le cas.

    Les images continues du télescope spatial Hubble de l’objet interstellaire 2I/Borisov montrent un changement d’aspect distinct. © Jewitt et al. (2020)

    Les images continues du télescope spatial Hubble de l’objet interstellaire 2I/Borisov montrent un changement d’aspect distinct. © Jewitt et al. (2020)  

    Fragmentation du noyau : de découverte en découverte

    Le 2 avril, David Jewitt et ses collègues ont annoncé la découverte d'un fragment situé à 0,1 seconde d'arc du noyau principal, soit 180 kilomètres. Ce fragment, absent des photographies du 23 mars, est visible sur celles des 28 et 30 mars. Qicheng Zhang et ses collègues rapportent le 6 avril que, sur les images obtenues le 3 avril, seul le noyau principal est visible et que le fragment a laissé la place à une structure diffuse.

    Le 3 avril, Bryce T. Bolin et ses collègues révélèrent, pour leur part, avoir repéré un autre fragment situé, lui, à 0,3 seconde d'arc du noyau. Ce fragment, dont la taille est estimée à moins de 100 mètres, n'était pas présent sur les photographies du 24 février mais est visible sur celles des 23, 28 et 30 mars. Il aurait été éjecté le 7 mars, à peu près quand la comète a eu un sursaut de 0,7 magnitude observé depuis le sol. Les observations postérieures au sursaut d'activité montrent par ailleurs deux nouveaux jets.

    Photographies de la comète 2I/Borisov, prises par Hubble le 3 avril. © Nasa/ESA Hubble Space Telescope

    Photographies de la comète 2I/Borisov, prises par Hubble le 3 avril. © Nasa/ESA Hubble Space Telescope 

    Si le premier fragment a été éjecté le 23 mars, sa vitesse par rapport au noyau serait de 0,3 mètre par seconde. La vitesse minimale du second fragment est, elle, estimée à 0,5 mètre par seconde. De telles vitesses de séparation sont typiques pour les comètes du Système solaire se fragmentant et comparables à la vitesse de libération du noyau sub-kilométrique de 2I/Borisov.

    Ces fragments s'ajoutent à ʻOumuamua et au noyau principal de 2I/Borisov, comme autant d'objets interstellaires supplémentaires connus dans le Système solaire.

    POUR EN SAVOIR PLUS

    La comète interstellaire Borisov serait en train de se fragmenter

    Article de Nathalie Mayer, publié le 20 mars 2020

    Depuis sa découverte en 2019, la comète interstellaire Borisov a beaucoup fait parler d'elle. Aujourd'hui, elle revient sur le devant de la scène avant de tirer sa révérence. Des astronomes pensent en effet qu'elle est sur le point se de désintégrer.

    La comète interstellaire Borisov a été observée pour la première fois fin août 2019 -- même si les astronomes en ont retrouvé, après coup, des images datant de 2018. En décembre dernier, elle était passée à son périhélie, comprenez au point de sa trajectoire le plus proche de notre Soleil. Depuis, elle avait repris la direction des confins de notre Système solaire. Mais des chercheurs de l'université de Cracovie (Pologne) continuent à la suivre. Et ils ont noté récemment, deux augmentations de sa luminosité.

    Dans une note publiée ce 12 mars 2020, ils rapportent « une augmentation totale de luminosité d'environ 0,7 magnitude entre le 4 et le 9 mars ». Le résultat, semble-t-il, de deux explosions cométaires. « Ce comportement est fortement indicatif d'une fragmentation continue du noyau », remarquent les chercheurs.

    Les augmentations de luminosité observées par les chercheurs de l’université de Cracovie (Pologne) avaient été annoncées comme les signes d’une prochaine désintégration de la comète interstellaire Borisov. Ici, deux photos de l’objet prises en fin d’année dernière par le télescope spatial Hubble. © Nasa, ESA, D. Jewitt (UCLA)

    Les augmentations de luminosité observées par les chercheurs de l’université de Cracovie (Pologne) avaient été annoncées comme les signes d’une prochaine désintégration de la comète interstellaire Borisov. Ici, deux photos de l’objet prises en fin d’année dernière par le télescope spatial Hubble. © Nasa, ESA, D. Jewitt (UCLA) 

    En apprendre plus sur la comète interstellaire Borisov

    Le phénomène, toutefois, n'étonne pas réellement les astronomes. Les analyses qu'ils ont pu mener classaient en effet la comète interstellaire Borisov dans la catégorie des comètes à longue période. Or, il est connu que les comètes de ce type sont jusqu'à dix fois plus susceptibles de se désintégrer que les comètes dont la période orbitale n'excède pas les 200 ans. La raison probable : une résistance structurelle plus faible mise à l'épreuve par leur passage à proximité du Soleil ou, en l'occurrence, d'autres étoiles.

    Et finalement, cette désintégration progressive apporte aux astronomes de nouvelles informations relatives à la composition chimique du cœur de la comète interstellaire Borisov. Une occasion de déterminer à quel point cet objet est semblable ou différent de ceux qui sont originaires de notre Système solaire. Voire de découvrir si les ingrédients nécessaires à l'émergence de la vie sont communs dans la Voie lactée.

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/comete-interstellaire-comete-interstellaire-2i-borisov-fragmentee-80210/?fbclid=IwAR3F89Ld_Lq2K_5gbLWUHBGuL5pqMJbancJJgFZwK2Bxq62y0Q5BNEuEbPk#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura