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Une équipe de l’Université de Pennsylvanie (USA) a analysé les données de la Dark Energy Survey et a réussi à identifier plus de 300 objets transneptuniens provenant des données. Leur nouvelle approche méthodologique pourra permettre de trouver des objets similaires dans le futur.
Une nouvelle méthodologie pour traquer les corps transneptuniens
Comme l'étude sur l'énergie sombre (DES) n'avait pas pour premier objectif de traquer ce type d'objet, les scientifiques ont dû développer une nouvelle méthode adaptée à l'observation de corps transneptuniens. Pour ce faire, ceux-ci ont pris les quatre premières années de données de l'étude et en ont ressorti le nombre pharaonique de sept milliards de points. Étaient compris dans cette somme tous les objets possibles situés au-dessus de l'arrière-plan de l'image. Ensuite, pour écrémer, les scientifiques ont enlevé tous les objets apparaissant chaque nuit et ne pouvant donc pas être des objets transitoires puisque fixes. Cela nous ramène au nombre considérable - quoique extrêmement moins élevé - de 22 millions d'objets. Enfin, ils ont cherché à relier les différents points entre eux et ont regardé lesquels sont susceptibles d'apparaitre les nuits suivantes. Lors de toutes ces étapes, ils sont passés de sept milliards d'objets à 400 candidats observables durant au moins six nuits. Et pour finir, les chercheurs ont vérifié leurs résultats et cherché d'autres images des candidats retenus. Ceux-ci sont souvent présents dans d'autres observations mais n'ont pas été retenus car pas catégorisés comme OTN lors du filtrage.
Notons qu'un des chercheurs a également mis au point une technique permettant d'améliorer la netteté des images en superposant plusieurs clichés.
Pour vérifier que leur méthode fonctionnait bien, les chercheurs ont recherché des OTN déjà connus afin de voir si ceux-ci étaient bien détecté par leur méthode. Ils ont également introduit de faux objets dans les données pour tester la résistance de cette méthode face aux éventuelles erreurs. Cette nouvelle méthode pourra être appliquée aux données que nous fournira le nouvel observatoire américain "Vera Rubin" dont la construction au Chili devrait se terminer en 2020.
Se rapprocher de la découverte de la fameuse planète 9
Ce répertoire d'objets transneptuniens, en plus de venir enrichir nos connaissances sur le système solaire, permettra aussi d'essayer de déterminer ou ces objets se sont formés puisque l'on sait que les objets qui se forment près du Soleil sont supposés avoir une couleur différente de ceux s'étant formés dans des régions plus éloignées et plus froides.
Peut-être pourra-t-on même espérer se rapprocher de la découverte de la fameuse planète 9, une planète de la taille de Neptune encore jamais observée mais qui pourrait expliquer la perturbation de l'orbite de plusieurs corps transneptuniens.
Les récentes variations d'éclat de Bételgeuse, l'étoile supergéante de la constellation d'Orion, intriguent depuis quelque temps car on sait qu'elle finira un jour « prochain » par exploser en supernova. L'astrophysicienne Sylvie Vauclair nous avait proposé plusieurs explications possibles dont l'une vient peut-être d'être rendue un peu plus crédible sans que le débat ne soit tranché. Elle fait intervenir de la poussière précédemment éjectée par l'étoile.
Depuis plusieurs mois, on assiste à une véritable saga d'articles consacrés à la supergéante rouge Bételgeuse dans la constellation d'Orion. On ne sait pas encore très précisément quelle est sa distance au Système solaire mais c'est certainement moins de 1.000 années-lumière dans la Voie lactée. En effet, on a commencé à avoir une idée de la taille de Bételgeuse dès 1921 quand les astronomes Michelson et Pease utilisèrent la technique de la synthèse d'ouverture, imaginée par Hippolyte Fizeau, pour déterminer le diamètre réel des étoiles par des méthodes interférométriques. Cette supergéante rouge fut ainsi la première étoile dont le diamètre a été déterminé. Il était voisin de celui de l'orbite de Mars. Cette taille absolue conduisait alors à lui attribuer, en raison de son diamètre apparent, une distance au Soleil de l'ordre de 430 années-lumière. Mais par la suite, on est arrivé par d'autres méthodes à une distance d'environ 640 années-lumière. Du coup, le diamètre de Bételgeuse a fait un bond lui aussi et on pense maintenant qu'il est de l'ordre de la taille de l'orbite de Jupiter. Mais des incertitudes subsistent.
Or, toutes nos connaissances sur les supergéantes rouges du genre de Bételgeuse et sur l'étoile elle-même nous indiquent qu'elle devrait « bientôt » exploser en donnant une supernova, c'est-à-dire d'ici environ 100.000 ans. L'explosion dans un avenir rapproché est certaine mais personne ne peut faire mieux que donner cet ordre de grandeur (pas de date précise) basé en partie sur notre estimation de la masse de Bételgeuse, environ 15-20 masses solaires, sa vitesse de rotation et le temps de vie d'une dizaine de millions d'années que lui prédisent en conséquence nos modèles de la structure et de l'évolution des étoiles.
Plusieurs scénarios pour expliquer la baisse de luminosité de Bételgeuse
Comme on assistait depuis la fin de l'année 2019 à une baisse de sa luminosité qui a fini par diminuer d'environ de 35 %, du jamais-vu depuis au moins 150 ans, certains se sont mis à craindre que l'explosion soit en fait imminente. De plus, lorsque l'on décompte les supernovae dans les autres galaxies sur une année, tous types confondus (SN II et SN Ia, notamment), on est conduit à estimer qu'en moyenne trois à quatre supernovae par siècle devraient se produire dans notre Voie lactée. Elles ne sont pas toutes visibles car les nuages de poussières dans notre Galaxie les dérobent à notre regard. Mais selon certaines estimations, on a de bonnes chances d’en voir une avant 2050, au moins sous la forme d'une bouffée importante de neutrinos.
Ces derniers mois, beaucoup d'astrophysiciens ont tout de même déclaré qu'il était beaucoup trop tôt pour s'alarmer et que même en explosant en supernova, Bételgeuse n'était très probablement pas une menace en raison de sa distance, comme nous l'expliquait dans le précédent article, ci-dessous, l'astrophysicienne Sylvie Vauclair. Elle nous rappelait de plus que la supergéante rouge est une étoile variable et que pour cette raison nous n'étions peut-être, et même probablement, que face à un de ses multiples cycles de variation et pas du tout en face des prémisses de son explosion.
Sylvie Vauclair avançait aussi une autre explication, mais moins probable selon elle : « Bételgeuse, qui émet en permanence de forts vents stellaires, aurait émis une bouffée de gaz et de poussières particulièrement importante, qui la cacherait partiellement avant de s'évaporer complètement ».
Cette hypothèse était aussi avancée récemment par l'astronome Miguel Montargès et son équipe qui ont eu recours au VLT implanté au sommet du Cerro Paranal au Chili pour étudier Bételgeuse. Dans un communiqué de l’ESO, il expliquait que « Nous travaillons actuellement sur deux scenarii : l'un repose sur un refroidissement de la surface généré par une activité stellaire exceptionnelle, l'autre sur l'éjection de poussière le long de la ligne de visée. Bien sûr, notre connaissance des supergéantes rouges demeure aujourd'hui encore incomplète. Des études sont en cours, une surprise est donc toujours susceptible de se présenter ».
Si l'on en croit une publication dans Astrophysical Journal Letters, et disponible sur arXiv, faite par les astronomes Emily Levesque de l'université de Washington et Philip Massey de l'Observatoire Lowell, leurs observations font pencher la balance en faveur de l'hypothèse de l'éjection de poussière qui n'est pas favorable à une baisse de luminosité causée par un refroidissement de sa surface.
Emily Levesque et Philip Massey ont combiné leurs forces pour mesurer la température moyenne de surface de Bételgeuse en utilisant les raies d'absorption liées à des molécules d'oxyde de titane. Ces molécules peuvent se former et s'accumuler dans les couches supérieures et relativement fraîches des atmosphères des grandes étoiles. Des physiciens spécialistes de ces atmosphères, comme l'était le regretté Jean-Claude Pecker, peuvent tirer de nombreuses informations de l'étude des raies dans les atmosphères stellaires (température, composition, champ magnétique, etc.).
Une baisse de luminosité qui n'est pas liée à une baisse de température
Levesque et Massey ont alors découvert que la température effective de Bételgeuse était d'environ 3.325 degrés Celsius soit seulement 50-100 degrés Celsius de moins que la précédente mesure, faite en 2004 par une équipe d'astronomes incluant déjà Massey et Levesque, et alors que Bételgeuse ne montrait encore aucun signe atypique.
Il semble donc que l'on ne puisse pas attribuer à la baisse significative de luminosité de la supergéante rouge une baisse de sa température qui le serait tout autant, et selon les deux chercheurs cela ne rend pas crédible l'hypothèse qu'un refroidissement s'est produit en rapport avec la convection de l'étoile.
On sait que lorsque l'on fait chauffer de l'eau dans une casserole, des cellules de convection apparaissent parce que l'eau plus chaude, et donc plus dilatée et légère, monte pour se refroidir et replonger ensuite. On observe ces cellules de convection sur notre Soleil où elles sont nombreuses, quelques millions, et relativement petites (tout de même à peu près de la taille de la France). Celles de Bételgeuse sont considérablement moins nombreuses, une dizaine et donc gigantesques. Mais il semble donc que l'explication de sa baisse de luminosité ne puisse pas être attribuée à la montée d'une bulle de plasma chaud dans une de ces cellules qui se serait ensuite refroidie. On constaterait une baisse de température beaucoup plus importante entre 2004 et 2020.
Pour Levesque et Massey, il est clair que l'hypothèse faisant intervenir un nuage de poussière absorbant une partie de la lumière de Bételgeuse est maintenant très favorisée par rapport à la précédente basée sur un refroidissement. Emily Levesque explique ainsi dans un communiqué de l'université de Washington que : « Les supergéantes rouges perdent occasionnellement du matériel de leurs surfaces, qui se condensera autour de l'étoile sous forme de poussière. En se refroidissant et en se dissipant, les grains de poussière absorbent une partie de la lumière se dirigeant vers nous et bloquent notre vue. Nous voyons cela tout le temps avec des supergéantes rouges, et c'est une partie normale de leur cycle de vie ».
Et l'astronome de poursuivre en déclarant que : « Les supergéantes rouges sont des étoiles très dynamiques. Plus nous en saurons sur leur comportement normal - fluctuations de température, poussière, cellules de convection - mieux nous pourrons les comprendre et reconnaître quand quelque chose de vraiment unique, comme une supernova, pourrait se produire ».
POUR EN SAVOIR PLUS
Bételgeuse : sa baisse de luminosité décryptée par Sylvie Vauclair
L'éclat de Bételgeuse, l'étoile star de la constellation d'Orion, fluctue depuis quelques semaines. Sa baisse de luminosité n'est pas nouvelle, elle est tout de même plus faible que jamais. L'astrophysicienne Sylvie Vauclair décrypte pour nous ce qui se cache derrière les caprices de la géante rouge Bételgeuse.
Depuis début décembre, Bételgeuse, une étoile rouge-orangé visible dans Orion, intrigue les astronomes. En effet, sa luminosité a baissé significativement ces dernières semaines, au point qu'elle ne se distingue presque plus des autres étoiles de la constellation. Les spéculations sur les raisons de cette perte d'éclat vont bon train sans grandes certitudes. Sylvie Vauclair, astrophysicienne à l'Institut de recherches en astrophysique et planétologie (Irap) et spécialiste des étoiles, partage avec nous son avis sur le cas Bételgeuse et sa future explosion en supernova.
Futura : L'éclat de Bételgeuse diminue ces derniers temps, est-ce habituel pour cette étoile ?
Sylvie Vauclair : Bételgeuse est l'une des étoiles les plus connues du ciel nocturne, très brillante, l'un des angles du fameux trapèze d'Orion. Il est frappant de constater en ce moment à l'œil nu sa baisse d'éclat spectaculaire, en comparaison des autres étoiles de la constellation. Bételgeuse est une étoile supergéante rouge, énorme comparée au Soleil. Si elle se trouvait au centre de notre Système solaire, son rayon dépasserait celui de la ceinture d'astéroïdes, située entre Mars et Jupiter. En réalité, il s'agit d'une étoile variable. Elle se dilate et se contracte, et son éclat varie en suivant plusieurs cycles, qui se conjuguent au cours du temps. La baisse actuelle de sa luminosité est nettement plus forte que d'habitude. Il est donc légitime de s'en préoccuper.
Existe-t-il une explication à ce phénomène ?
Il y a plusieurs théories avancées, aucune avec certitude. La plus simple est qu'il s'agit d'une fluctuation exceptionnelle, conjugaison des effets de plusieurs cycles habituels. Si c'est le cas, elle retrouvera bientôt sa brillance passée. Une autre théorie suggère qu'il s'agit d'un phénomène particulier, sur le long terme, une baisse constante de l'énergie lumineuse émise par l'étoile, précurseur d'une évolution ultime, catastrophique, son explosion. Enfin, une autre idée intéressante est que Bételgeuse, qui émet en permanence de forts vents stellaires, aurait émis une bouffée de gaz et de poussières particulièrement importante, qui la cacherait partiellement avant de s'évaporer complètement.
Personnellement la première idée d'une fluctuation particulière d'éclat liée à la conjugaison de plusieurs cycles me semble la plus réaliste. Dans tous les cas, nous restons à l'affût pour déceler ou non une éventuelle remontée de la luminosité de Bételgeuse !
Connaît-on d'autres étoiles dans le même cas ?
Il existe beaucoup de supergéantes rouges dans l'Univers, certaines encore plus grosses que Bételgeuse. Il y en a certainement qui présentent ce type de comportement, mais elles sont trop loin de nous pour que nous puissions les observer comme nous le faisons avec Bételgeuse. C'est la seule visible par nous à l'œil nu !
Une étude postule que Bételgeuse fut un jour une étoile binaire. Est-ce lié à son éclat fluctuant ?
Les étoiles doubles sont très fréquentes dans l'espace. Si l'une des deux étoiles est très massive, elle évolue rapidement et devient supergéante. Elle peut alors facilement englober la deuxième, restée petite. Cela arrive souvent. Si c'était le cas de Bételgeuse, ce ne serait pas un scoop. L'idée est évoquée pour expliquer sa rotation plus rapide que ce qu'on attendrait normalement pour une étoile de ce type. C'est tout à fait possible, mais cela n'a rien à voir avec le problème actuel de la décroissance lumineuse de Bételgeuse.
Va-t-elle exploser prochainement ? Cela affectera-t-il la Terre ?
D'après les connaissances de l'évolution stellaire, elle a de fortes chances d'exploser « prochainement », à condition d'employer ce terme dans des conditions astronomiques ! Ce n'est peut-être pas avant 100.000 ans, ou même plus, une paille en comparaison de l'âge de l'Univers mais une éternité à notre échelle ! Si elle explose, son éclat pourra devenir aussi fort que celui de la Pleine Lune. Elle émettra alors des vents radioactifs très dangereux. Le problème de l'impact possible sur la Terre dépend de sa distance précise. Compte tenu de sa variabilité, cette distance est difficile à mesurer. Les valeurs données varient entre 500 et 700 années-lumière. D'après les mesures avec le satellite Gaia, ce serait plutôt de l'ordre de 700 années-lumière. De toute manière, avec une telle distance nous ne devrions pas être touchés par ces vents.
Starlink, la mégaconstellation de SpaceX, a soulevé les inquiétudes des astronomes qui craignent que l'observation astronomique n'en soit gênée, quand d'autres scientifiques voient dans le déploiement de ces milliers de satellites une atteinte au ciel nocturne, ce « patrimoine de toutes les nations du monde. » Elon Musk s'est voulu rassurant tout en maintenant ses positions face aux critiques.
Elon Musk a écarté lundi les inquiétudes des astronomes à propos de sa constellation géante de satellites Starlink qui pourrait, selon certains scientifiques, gêner l'observation du ciel, mais dont le patron de Space X a prédit qu'elle n'aurait « pas la moindre incidence sur les découvertes astronomiques ». Le projet Starlink doit permettre de fournir internet à des utilisateurs depuis l'espace. Quelque 300 satellites ont déjà été placés en orbite, et ce nombre doit rapidement augmenter, potentiellement jusqu'à 42.000.
Un vent de panique avait soufflé après le lancement des 60 premiers satellites en mai dernier, qui avaient formé une chaîne de 60 points brillants laissant craindre une pollution visuelle qui gâche à terme les observations au télescope. « Je suis persuadé que nous ne causerons pas le moindre impact sur les découvertes astronomiques. Zéro, a déclaré le fondateur de Space X lors d'une conférence de presse à Washington. C'est ma prédiction, nous prendrons des mesures correctives si c'est au-dessus de zéro ».
Il a affirmé que le problème se posait uniquement lorsque les satellites étaient en train de prendre de l'altitude pour se placer en orbite, et n'existait plus lorsqu'ils avaient atteint leur position finale. M. Musk a dit malgré tout que son entreprise travaillait avec la communauté scientifique pour réduire leur brillance, par exemple en peignant certaines parties en noir plutôt qu'en blanc.
La constellation devrait être mise en marche pour le nord des États-Unis et le Canada dans l'année, avec une couverture mondiale prévue pour 2021. Elon Musk n'a pas donné de détails sur le futur prix de son service. La puissance sera suffisante pour regarder sans problème des films en haute définition ou jouer à des jeux vidéo sans temps de latence sensible.
Le terminal permettant de recevoir le signal ressemblera à « un ovni sur un bâton », a-t-il dit, assurant que son installation serait très facile. « Le coffret contiendra uniquement deux instructions, qui pourront être suivies dans n'importe quel ordre : pointez vers le ciel, et branchez. » L'antenne s'alignera alors automatiquement avec un des satellites.
Le service vise en priorité le marché de niche des utilisateurs vivant dans des régions isolées, ce qui ne menace donc pas les entreprises de télécommunications traditionnelles, selon Elon Musk, qui espère à terme gagner 3 à 5 % du marché mondial de l'internet, une part évaluée à 30 milliards de dollars par an.
SpaceX : les 42.000 satellites de Starlink font polémique
SpaceX qui a reçu le feu vert de la Commission fédérale américaine des communications pour lancer 12.000 satellites de sa constellation Starlink en orbite a récemment fait une demande pour en lancer jusqu'à 30.000 de plus. Une décision qui suscite de nombreuses controverses en raison des risques avérés qu'ils pourraient faire peser sur l'activité des satellites en orbite basse.
La décision de SpaceX d'augmenter de 30.000 le nombre de satellites pour son projet de méga-constellation Starlink, qui en comptait déjà 12.000, a plongé bon nombre d'experts de l'activité spatiale dans l'expectative. Ces 30.000 futurs satellites seront exploités en orbite terrestre basse à des altitudes comprises entre 328 kilomètres et 580 kilomètres.
Avec cette constellation, SpaceX souhaite fournir un accès à Internet haut débit et des nouveaux services associés, liés notamment à la connectivité. S'il n'est pas encore certain que tous les satellites annoncés soient effectivement lancés en orbite, pour les raisons évoquées brièvement précédemment, il ne fait aucun doute que ces milliers de satellites laissent présager de nombreux problèmes en orbite.
Quoi qu'en dise Elon Musk, convaincu que sa constellation se fondra dans le paysage, l'encombrement de l'orbite basse et le risque de collisions sont les deux principaux problèmes déjà identifiés. Sur les 60 premiers satellites Starlink lancés en mai 2019, trois ont été perdus et sont devenus des débris incontrôlables ! Bien que SpaceX affirme qu'elle possède des dispositifs pour désorbiter les satellites en panne de façon à éviter toute collision avec d'autres satellites, elle ne peut évidemment rien pour ceux dont le contact ou le contrôle a été perdu. Rappelons que début septembre, l'Agence spatiale européenne (ESA) a dû effectuer une manœuvre d'évitement d'Aeolus, un de ses satellites d'observation de la terre, afin d'empêcher une collision avec l'un des 60 satellites de la constellation Starlink.
Toujours est-il que la gestion du trafic ne sera pas simple malgré des distances entre chaque satellite de plusieurs centaines de kilomètres. Chaque alerte de collision imposera le déplacement d'un satellite, une opération qui risque de générer autant de nouveaux problèmes qu'elle en résout. Cette modification de l'orbite peut en effet présenter un risque pour les satellites situés à l'avant et à l'arrière dans le même plan du satellite. Autre souci, le risque est encore faible mais si tous les projets de constellations se concrétisaient, il faudra littéralement slalomer entre les satellites en orbite basse pour rejoindre les orbites plus hautes !
Un permis de conduire spatial ?
De nombreux experts s'interrogent sur la nécessité d'édicter un code de la route pour organiser le trafic spatial, comme c'est le cas sur Terre pour le trafic aérien et maritime par exemple. Il est aussi envisagé de saisir le bureau de l'ONU en charge des questions spatiales et l'Union internationale des télécommunications pour fixer de nouvelles règles et des normes plus strictes sur les projets de méga-constellations comme ceux de Starlink et OneWeb. Pour l'heure, la seule règle à peu près bien suivie par les agences et très peu par les opérateurs privés de la nouvelle économie du spatial, est celle dite des 25 ans qui impose que tout satellite en orbite basse soit rentré dans l'atmosphère avant un quart de siècle. Mais cette règle n'a pas force de loi.
Enfin, ces satellites sont aussi une gêne significative pour les astronomes qui craignent que tous ces points brillants dans la nuit ne gâchent les observations de leurs télescopes. Conscient de ce problème, Elon Musk a annoncé avoir demandé à ses équipes de réduire l'albédo des prochains satellites Starlink.
L'ESA et Roscosmos ont annoncé que la mission ExoMars et son rover Rosalind Franklin ne partiront pas cet été à destination de Mars. Les deux agences partenaires ont été contraintes de reporter de deux ans le lancement en raison de difficultés techniques et de l'épidémie de coronavirus. Nos explications.
Les agences spatiales ESA et Roscomos, respectivement européenne et russe, ont reporté de deux ans le lancement de la mission ExoMars 2020 et de son rover Rosalind Franklin en raison de difficultés techniques et de l'épidémie de coronavirus. Prévue cet été, cette mission devait décoller à bord d'un lanceur russe Proton à destination de Mars dans l'espoir de trouver des traces de vie éteinte, voire en activité. Son lancement, toujours à bord d'un Proton, est maintenant prévu lors de la prochaine de fenêtre de tir qui aura lieu entre août et octobre 2022.
En 2016, les deux agences avaient déjà été contraintes de reporter le lancement d'ExoMars, alors prévu en mai 2018. À l'époque, pour justifier ce report, elles avaient évoqué des retards dans les activités industrielles européennes et russes, ainsi que dans les livraisons relatives à la charge utile scientifique.
Pour certains, l'annonce d'aujourd'hui n'est pas vraiment une surprise. Déjà cet été, il était question à demi-mot d'un risque de report. Les équipes étaient alors empêtrées dans la mise au point des parachutes, dont on apprenait plus tard que la taille et la complexité s'expliquaient par l'atterrisseur russe doté d'un système rétro-propulsif pas assez puissant. L'ESA et Roscosmos rencontraient aussi des problèmes concernant des équipements électroniques et l'écriture du logiciel de bord.
Alors que les responsables de la mission étaient confiants en fin d'année 2019 pour tenir les délais et le planning de qualification, ces derniers jours, ils ont dû se rendre à l'évidence et accepter, malgré des cadences de travail très élevées des équipes en 3 x 8, ne pas pouvoir être prêts à lancer cet été. L'aggravation de l'épidémie de Covid-19 en Europe, n'a évidemment pas arrangé les affaires d'un projet très international avec des usines et des sites d'assemblage et de construction répartis en Espagne, en Angleterre, en France, en Italie et en Russie principalement. L'épidémie a fortement compliqué la tâche des équipes du fait de l'interdiction de se rendre en Italie et les périodes de quarantaine imposées aux citoyens français par la Russie par exemple.
Il faut aussi savoir que la participation russe à la mission n'a pas été au niveau attendu. Ainsi, la firme russe NPO Lavotchine, qui réalise la plateforme d'atterrissage Kazachok, a perdu beaucoup de compétence d'ingénierie du fait d'une activité très ralentie. La façon de travailler des équipes russes était également très en décalage avec celles des autres partenaires du projet, ce qui a été un facteur de ralentissement, malgré la bonne volonté des équipes russes.
Sans surprise, ce deuxième report entraînera des coûts supplémentaires qui porteront le budget total du programme au-delà des deux milliards d'euros ! Une rallonge qui ne sera évidemment pas simple à trouver d'autant plus qu'ExoMars n'étant pas une mission obligatoire dans le jargon de l'ESA, son financement dépend du bon vouloir des États membres qui souhaitent la financer. À suivre donc.
L'ESA et Roscosmos ont annoncé que la mission ExoMars et son rover Rosalind Franklin ne partiront pas cet été à destination de Mars. Les deux agences partenaires ont été contraintes de reporter de deux ans le lancement en raison de difficultés techniques et de l'épidémie de coronavirus. Nos explications.
Les agences spatiales ESA et Roscomos, respectivement européenne et russe, ont reporté de deux ans le lancement de la mission ExoMars 2020 et de son rover Rosalind Franklin en raison de difficultés techniques et de l'épidémie de coronavirus. Prévue cet été, cette mission devait décoller à bord d'un lanceur russe Proton à destination de Mars dans l'espoir de trouver des traces de vie éteinte, voire en activité. Son lancement, toujours à bord d'un Proton, est maintenant prévu lors de la prochaine de fenêtre de tir qui aura lieu entre août et octobre 2022.
En 2016, les deux agences avaient déjà été contraintes de reporter le lancement d'ExoMars, alors prévu en mai 2018. À l'époque, pour justifier ce report, elles avaient évoqué des retards dans les activités industrielles européennes et russes, ainsi que dans les livraisons relatives à la charge utile scientifique.
Pour certains, l'annonce d'aujourd'hui n'est pas vraiment une surprise. Déjà cet été, il était question à demi-mot d'un risque de report. Les équipes étaient alors empêtrées dans la mise au point des parachutes, dont on apprenait plus tard que la taille et la complexité s'expliquaient par l'atterrisseur russe doté d'un système rétro-propulsif pas assez puissant. L'ESA et Roscosmos rencontraient aussi des problèmes concernant des équipements électroniques et l'écriture du logiciel de bord.
Alors que les responsables de la mission étaient confiants en fin d'année 2019 pour tenir les délais et le planning de qualification, ces derniers jours, ils ont dû se rendre à l'évidence et accepter, malgré des cadences de travail très élevées des équipes en 3 x 8, ne pas pouvoir être prêts à lancer cet été. L'aggravation de l'épidémie de Covid-19 en Europe, n'a évidemment pas arrangé les affaires d'un projet très international avec des usines et des sites d'assemblage et de construction répartis en Espagne, en Angleterre, en France, en Italie et en Russie principalement. L'épidémie a fortement compliqué la tâche des équipes du fait de l'interdiction de se rendre en Italie et les périodes de quarantaine imposées aux citoyens français par la Russie par exemple.
Il faut aussi savoir que la participation russe à la mission n'a pas été au niveau attendu. Ainsi, la firme russe NPO Lavotchine, qui réalise la plateforme d'atterrissage Kazachok, a perdu beaucoup de compétence d'ingénierie du fait d'une activité très ralentie. La façon de travailler des équipes russes était également très en décalage avec celles des autres partenaires du projet, ce qui a été un facteur de ralentissement, malgré la bonne volonté des équipes russes.
Sans surprise, ce deuxième report entraînera des coûts supplémentaires qui porteront le budget total du programme au-delà des deux milliards d'euros ! Une rallonge qui ne sera évidemment pas simple à trouver d'autant plus qu'ExoMars n'étant pas une mission obligatoire dans le jargon de l'ESA, son financement dépend du bon vouloir des États membres qui souhaitent la financer. À suivre donc.