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Articles de dimitri1977

  • LE 9.03.2020: Actualité de l'astronomie / Mars : quel calendrier pour les colons Martiens ?

    Mars : quel calendrier pour les colons Martiens ?

     

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    Cette année 2020 est une année bissextile. Pour continuer à suivre le cycle des saisons, il lui est ajouté un jour, le 29 février. Mais qu'en sera-t-il lorsque nous serons établis sur Mars ? Comment parviendrons-nous à fixer un calendrier ? Certains ont déjà des réponses.

    Samedi dernier, notre calendrier marquait le 29 février. Une date qui n'arrive qu'une fois tous les quatre ans. Parce que pour faire un tour complet du Soleil, notre Terre ne met pas un nombre entier de jours. Il lui faut 365,2422 fois 24 heures. Ainsi chaque année civile se termine avec environ un quart de jour de retard. Un retard rattrapé, tous les quatre ans - les années divisibles par quatre, justement -, par l'ajout d'un jour à notre calendrier.

    Le saviez-vous ?

    Ajouter un jour à notre calendrier tous les quatre ans n’est pas une solution parfaite pour rester en phase avec le Soleil. Car 365,2422 jours, ce n’est pas exactement 365,25 jours ou 365 jours et quart. Il a donc été décidé au XVIe siècle que les années divisibles par 100 ne seraient pas bissextiles. Sauf si elles sont en même temps divisibles par 400. Ainsi l’an 2000 était bissextil, mais 1900 ne l’était pas. 2100 ne le sera pas non plus.

    Qu'en sera-t-il sur Mars ? Pour l'heure, deux solutions sont adoptées par les scientifiques qui travaillent en lien avec la Planète rouge. Certains comptent tout simplement les jours martiens écoulés depuis le début de la mission. D'autres gardent la trace de Mars sur son orbite à ce moment-là. Mais avec les projets de plus en plus nombreux d'établir des bases humaines sur Mars, se posera bientôt aussi la question de la forme que pourrait prendre un véritable calendrier martien.

    Rappelons que l'année martienne compte 668,6 jours. Là non plus, pas de compte rond. Et opter pour une année civile de 668 jours mènerait rapidement à un décalage avec les saisons. Mais les chercheurs ont déjà commencé à imaginer des solutions.

    Sur Terre, le 29 février que nous ajoutons tous les 4 ans nous aide à rester en phase avec le cycle des saisons. Sur Mars, il faudra trouver un système similaire. © NewFabrika, Adobe Stock

    Sur Terre, le 29 février que nous ajoutons tous les 4 ans nous aide à rester en phase avec le cycle des saisons. Sur Mars, il faudra trouver un système similaire. © NewFabrika, Adobe Stock 

    Plusieurs solutions de calendrier martien envisagées

    Dès 1985, Thomas Gangale, un expert en droit de l’espace, a proposé de découper l'année martienne en 24 mois de chacun 27 - tous les cinquièmes mois - ou 28 jours martiens. Il a même suggéré des noms à donner à ces mois, alternativement en latin ou en sanskrit : Sagittarius, Dhanus, Capricornus, Makara, etc. Et pour assurer la correspondance avec la course de Mars autour du Soleil, il envisage des années paires à 668 jours - sauf celles divisibles par dix - et des années impaires à 669 jours. Ce calendrier est connu sous le nom de calendrier darien.

    Un chercheur de la Nasa retraité, de son côté, Michael Allison, propose un calendrier martien divisé en 22 mois de 30 ou 31 jours. Pour plus de similitudes avec notre calendrier terrestre, il conserve nos douze mois et y ajoute un mois Johannes Kepler ou encore un mois Ray Bradbury. Au final, une année de 668 jours qui se verrait allongée de trois jours toutes les années divisibles par cinq.

    Des systèmes qui peuvent nous sembler compliqués, mais qui ne le sont en rien comparés aux difficultés que l'on pourrait rencontrer à établir des calendriers sur d'autres planètes de notre Système solaire. Sur Jupiter, la période de rotation dépend de la latitude à laquelle on se place. Et sur Vénus, le jour est plus long que l'année. Seule exception notable : Mercure. La planète tourne exactement trois fois sur elle-même pendant qu'elle fait deux tours du Soleil.

    CE QU'IL FAUT RETENIR

    • Sur Terre, les années bissextiles permettent de garder une cohérence entre le calendrier civil et le cycle des saisons.
    • Sur Mars, il faudra recourir au même type de subterfuge.
    • Car l’année martienne dure 668,6 jours.

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/mars-mars-calendrier-colons-martiens-79856/?fbclid=IwAR3kuizDYE7UxSeJ3p181wmY8LBu6a3TxbCqsuvvqDDfdLaWe7oz6EiLdoc#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 9.03.2020: Actualité de l'astronomie / Le puissant Falcon Heavy enverra Psyché vers l'astéroïde métallique.

    Le puissant Falcon Heavy enverra Psyché vers l'astéroïde métallique

     

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    En juillet 2022, le satellite Psyché ira inspecter l'astéroïde éponyme de la ceinture principale dont tout semble indiquer qu'il est métallique. Il sera lancé par le lanceur Falcon Heavy de SpaceX qui compte, à ce jour, seulement deux lancements. Un choix plutôt audacieux pour la Nasa qui montre aussi la relation de confiance instaurée avec SpaceX.

     

    Malgré seulement trois vols à son compteur, le lanceur lourd de SpaceX Falcon Heavy a remporté un beau contrat de lancement. La Nasa l'a en effet choisi pour lancer la sonde Psyché et les petits satellites EscaPADE ainsi que Janus. Le lancement est prévu en juillet 2022 depuis le pas de tir 39A du Centre spatial Kennedy de la Nasa.

    La mission Psyche décollera avec le lanceur Falcon Heavy. © Nasa

    La mission Psyche décollera avec le lanceur Falcon Heavy. © Nasa 

    Un astéroïde au bord externe de la ceinture principale

    Psyché n'arrivera qu'en 2030 à sa destination. Avec un diamètre de 213 kilomètres environ, 16-Psyché est apparemment constitué majoritairement de métaux car il réfléchit particulièrement bien les ondes radar et sa densité semble élevée. Si l'on se fie aux météorites métalliques trouvées sur Terre ainsi qu'à l'étude de l'intérieur de notre Planète, 16-Psyché devrait être le reste du noyau d'un petit corps céleste différencié, composé d'un alliage de fer et de nickel similaire au noyau de la Terre. Le manteau rocheux qui l'entourait aurait été arraché lors d'une collision violente entre deux petites planètes. À moins que des surprises dans les observations de la sonde contraignent à repenser radicalement l'origine des météorites métalliques.

    Quant à EscaPADE, il mesurera l'intensité et la topologie du champ magnétique ainsi que les effets du vent solaire dans la magnétosphère de Mars, ce qui donnera aux scientifiques de nouveaux indices sur le rôle du vent solaire dans l'évolution du climat de Mars au cours de l'histoire du système solaire. Janus, quant à lui, fournira des données sur les astéroïdes binaires que la sonde Psyché croisera sur sa route.

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/asteroides-puissant-falcon-heavy-enverra-psyche-vers-asteroide-metallique-79885/?fbclid=IwAR0fRsfTrBLTJCfXfbNpLC56t7ivD-QH_2ltnCTwBxoIngqFhskFfzwauFI#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 9.03.2020: Actualité de l'astronomie / Vie sur Mars : Curiosity a découvert des molécules organiques prometteuses.

    Vie sur Mars : Curiosity a découvert des molécules organiques prometteuses

     

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    Sur Mars, les analyses de Curiosity établissent de façon solide la présence de molécules organiques au sein de roches sédimentaires. Ces molécules organiques pourraient être des biosignatures de formes de vie mais leurs origines pourraient également être abiotiques. Des exobiologistes pensent maintenant que la première interprétation est légèrement plus probable avec les thiophènes, ce qui est encourageant.

    Il y a deux ans, la Nasa et une publication dans le journal Science faisaient savoir que le rover Curiosity, qui roule depuis le mois d'août 2012 sur les couches sédimentaires à l'intérieur d'un cratère martien dénommé Gale, avait détecté des molécules organiques dans des échantillons de roche prélevés avec une foreuse dans des blocs de mudstone, une fine roche sédimentaire argileuse cousine du limon.

    Développé par la Nasa avec une participation des laboratoires français Latmos et Lisa, Sam (Sample Analysis at Mars : analyse d'échantillons de Mars) est un ensemble d'instruments de mesure aptes à déterminer la composition chimique (moléculaire, élémentaire et isotopique) du sol martien, qui avait en effet identifié des composés thiophéniques, aromatiques et aliphatiques. Sur Terre, ces composés peuvent être associés à l'activité de forme de vie et comme on sait que les roches analysées se sont déposées il y a environ 3,5 milliards d'années dans le lac qui occupait le cratère Gale -- lac qui devait contenir une eau comparable à celle des océans terrestres à un moment --, la nouvelle était excitante.

    Une présentation des découvertes de molécules organiques sur Mars par Curiosity. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Nasa Goddard

    Biotique ou abiotique, telle est la question

    Malheureusement, ces molécules organiques pourraient aussi avoir été le résultat de processus chimiques abiotiques, donc avoir été synthétisées sans l'aide de formes de vie. Deux exobiologistes, Dirk Schulze Makuch de l'Université de l'État de Washington et Jacob Heinz de la Technische Universität de Berlin, viennent pourtant de publier un article dans la revue Astrobiology qui, sans trancher entre les deux interprétations, fait cependant légèrement pencher le balancier en direction de synthèses biologiques en ce qui concerne les thiophènes mis en évidence avec Sam.

    Comme leur nom l'indique, pour un chimiste, les thiophènes sont des composés organosulfurés que l'on trouve sur Terre dans le charbon et le pétrole brut, les stromatolites et les microfossiles. Mais sur Mars, ils pourraient avoir été amenés par des météorites ou résulter de la réduction thermochimique abiotique de sulfates portés à des températures élevés il y a des milliards d'années par l'activité volcanique martienne.

    Toutefois, Dirk Schulze Makuch explique dans un communiqué de l'Université de l'État de Washington : « Nous avons identifié plusieurs voies biologiques pour les thiophènes qui semblent plus probables que les voies chimiques, mais nous avons encore besoin de preuves » et le chercheur de citer un de ses célèbres et regrettés collègues : « Comme l'a dit Carl Sagan, des affirmations extraordinaires nécessitent des preuves extraordinaires ».

    Dirk Schulze Makuch et Jacob Heinz donnent donc dans l'article d'Astrobiology un bref résumé des voies imaginables pour la génération et la dégradation des thiophènes ainsi que leur potentiel pour représenter les biomarqueurs martiens de l'activité passée de bactéries ; ils fournissent des suggestions pour de futures investigations sur Mars et dans des laboratoires terrestres pour répondre à la question de savoir si les thiophènes martiens sont d'origine biologique ou non.

    Par exemple, pour des organismes vivants, il est moins coûteux en énergie d'utiliser des isotopes légers du carbone, de sorte que, dans des restes de molécules organiques directement liées à l'activité des formes de vie connue sur Terre, on trouve un enrichissement significatif en carbone 12 par rapport au carbone 13 plus lourd. Schulze Makuch et Heinz recommandent donc d'utiliser les données collectées par le prochain rover pour examiner les isotopes du carbone et du soufre. On ne devrait pas tarder à en savoir plus si les rovers Rosalind Franklin de l'Esa et Perseverance de la Nasa arrivent à bon port sur Mars.

    CE QU'IL FAUT RETENIR

    • Dans des roches sédimentaires datant d’environ 3,5 milliards d’années, le rover Curiosity a découvert plusieurs molécules organiques datant de cette même période. Or, ces roches se sont déposées dans un lac à une époque où la vie pouvait prospérer.
    • Curiosity a également observé des émanations saisonnières de méthane, plus fortes en été qu'en hiver. Sur Terre, ces suintements saisonniers peuvent être produits par des bactéries méthanogènes.
    • Cependant, ces observations peuvent s'expliquer par des processus abiotiques mais les thiophènes détectés s'expliquent un peu plus facilement par l'activité de bactéries il y a des milliards d'années.
    • Ces résultats sont encourageants pour la mission ExoMars 2020 de l’ESA qui sera capable d'identifier des marqueurs biochimiques sur des échantillons prélevés dans le sol.

    POUR EN SAVOIR PLUS

    Vie sur Mars : Curiosity et la Nasa découvrent d'intrigantes molécules organiques

    Article de Laurent Sacco publié le 08/06/2018

    Sur Mars, les analyses de Curiosity établissent de façon solide la présence de molécules organiques au sein de roches sédimentaires. Ses instruments confirment également la présence de variations saisonnières de méthane dans l'atmosphère autour de lui. Méthane et molécules organiques pourraient être des biosignatures de formes de vie mais leurs origines pourraient également être abiotiques. La découverte de la vie sur Mars n'est donc pas encore faite.

    La toile bruissait légèrement depuis quelques jours après l'annonce par la Nasa d'une conférence pour ce jeudi 7 juin 2018, présentant une découverte faite par le rover Curiosity. Rappelons qu'il roule depuis le mois d'août 2012 sur les couches sédimentaires à l'intérieur d'un cratère martien dénommé Gale (en l'honneur d'un astronome amateur australien du XIXe siècle). L'annonce avait été accueillie toutefois avec un brin de scepticisme, voire de lassitude, tant il est vrai que bien des annonces similaires de la Nasa avaient laissé espérer une découverte spectaculaire alors qu'il n'en fut rien. Cette fois, l'annonce de la Nasa est heureusement loin du flop qui pouvait être craint.

    Des biosignatures ambigües de vie martienne

    La biogéochimiste et géologue Jennifer Eigenbrode vient de révéler que Curiosity a détecté dans des roches sédimentaires datant d'environ 3,5 milliards d'années la présence incontestable de plusieurs molécules organiques datant de cette période. Plus précisément, il s'agit de composés thiophéniques, aromatiques et aliphatiques. Or, on sait que ces roches se sont déposées à cette époque dans un lac.

    La présence durant plusieurs années de Curiosity dans le cratère d'impact Gale a également permis de suivre les émanations de méthane, inexpliquées. Le fait est aujourd'hui avéré : elles sont cycliquement modulées par les saisons martiennes. Plus importantes en été, elles se réduisent en hiver. Sur Terre, ces suintements saisonniers peuvent être produits par des bactéries méthanogènes.

    Jennifer Eigenbrode a cependant d'entrée de jeu mis les points sur les « i ». Les molécules organiques repérées ainsi que les suintements de méthanes saisonniers ne sont pas nécessairement d'origine biologique. Des phénomènes abiotiques, donc découlant de processus physicochimiques, pourraient les expliquer. En l'état, les instruments de Curiosity ne permettent pas de trancher.

    Mais ces résultats sont tout de même très encourageants surtout pour la mission ExoMars 2020, de l'ESA, actuellement en préparation. Elle devrait déposer à la surface de la Planète rouge un rover de 300 kg doté d'une foreuse capable de ramener une carotte prélevée jusqu'à 2 mètres de profondeur. Un laboratoire capable d'analyser l'échantillon et d'identifier des marqueurs biochimiques prévu à bord de l'engin pourrait donc faire une découverte révolutionnaire.

    Une présentation du cratère Gale exploré par Curiosity. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © NASA Jet Propulsion Laboratory

    En attendant, on peut consulter les deux articles scientifiques publiés dans le journal Science et qui donnent plus de détails sur les découvertes faites par Curiosity. Elles ont été rendues possibles par Sam (Sample Analysis at Mars, soit analyse d'échantillons de Mars en français), un ensemble d'instruments de mesure aptes à déterminer la composition chimique (moléculaire, élémentaire et isotopique) de l'atmosphère de Mars et du sol martien, développé par la Nasa avec une participation des laboratoires français Latmos et Lisa.

    Les échantillons de roche étudiés ont été prélevés avec une foreuse dans des blocs de mudstone, une fine roche sédimentaire argileuse cousine du limon. Sam a donc détecté des molécules organiques présentes sous la surface de Mars. Les précédentes détections faites avec Curiosity étaient critiquables car ambigües. Ce n'est plus le cas avec le nouveau protocole d'utilisation des instruments de Sam mis en œuvre par les chercheurs.

    Cette image du 31 janvier 2015 montre le forage effectué pour un prélèvement par Curiosity dans une cible appelée « Mohave 2 ». Le site est l'affleurement de « Pahrump Hills », à la base du mont Sharp. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS

    Cette image du 31 janvier 2015 montre le forage effectué pour un prélèvement par Curiosity dans une cible appelée « Mohave 2 ». Le site est l'affleurement de « Pahrump Hills », à la base du mont Sharp. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS 

    Des molécules organiques et des kérogènes il y a 3,5 milliards d'années ?

    Ces molécules sont anciennes car elles se trouvent à l'intérieur de roches (notamment une baptisé Mohave 2) datant d'environ 3,5 milliards d'années. Mais, comme l'explique Jennifer Eigenbrode dans la première vidéo ci-dessus, ces molécules pourraient avoir été apportées sur Mars par des météorites comme les chondrites carbonées, riches en molécules biologiques, comme des acides aminés tels que l'adénine ou la guanine, mais qui sont le résultat de processus abiotiques. Ces molécules prébiotiques pourraient d'ailleurs avoir contribué à l'apparition de la vie sur Terre et peut-être sur Mars.

    VOIR AUSSISur Mars, un lac aurait bien existé dans le cratère Gale

    Malgré un bombardement météoritique qui apporte de 100 à 300 tonnes de matière par an depuis des milliards d'années, la surface ne semble pas fortement enrichie en ces molécules organiques, comme les exobiologistes et les planétologues l'ont découvert avec déception dans les années 1970 avec les missions Viking. Le sol martien s'est avéré très oxydant et conjointement avec le rayonnement UV qui n'est pas fortement atténué par une couche d'ozone, comme c'est le cas sur Terre, ces molécules organiques seraient donc rapidement détruites, dégradées en formes simples.

    Restes d'un lac vieux de 3,5 milliards d'années qui remplissait autrefois le cratère Gale. Les scientifiques de la Nasa ont conclu dès le début de la mission Curiosity que Mars était habitable il y a longtemps, en se basant sur l'étude des restes de mudstone comme ceux-ci. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS

    Restes d'un lac vieux de 3,5 milliards d'années qui remplissait autrefois le cratère Gale. Les scientifiques de la Nasa ont conclu dès le début de la mission Curiosity que Mars était habitable il y a longtemps, en se basant sur l'étude des restes de mudstone comme ceux-ci. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS 

    Les molécules découvertes par Sam auraient été conservées pendant des milliards d'années parce qu'elles étaient en profondeur dans les roches et aussi parce que celles-ci contenaient des composés soufrés qui aident à la conservation. Ces molécules, comme le benzène et le toluène, provenant d'échantillons portés à des centaines de degrés, pourraient être des fragments de molécules carbonées beaucoup plus longues fragmentées par la chaleur, comme des kérogènes.

    Sur Terre, il s'agit d'une matière intermédiaire entre des organismes morts dans des sédiments et le charbon ou le pétrole. Mais ces molécules pourraient tout aussi bien avoir été synthétisées sur Mars par des interactions entre les roches et de l'eau chaude dans des systèmes hydrothermaux.

    Large de 154 kilomètres de diamètre, le cratère Gale a été formé par l'impact d'un petit corps céleste il y probablement 3,7 milliards d'années, alors que Mars était encore un peu humide et probablement encore accueillante pour la vie. Il a été occupé par un lac il y a plus de trois milliards d'années, qui s'est asséché à plusieurs reprises, ce qui peut se lire dans l'empilement de couches de dépôts sédimentaires gardant des traces de cours d'eau et de dépôts éoliens. Au centre se trouve le mont Sharp, un mélange de dépôts lacustres et éoliens recouvrant sans doute un pic central formé par un rebond de la croûte martienne après l'impact. © Nasa

    Large de 154 kilomètres de diamètre, le cratère Gale a été formé par l'impact d'un petit corps céleste il y probablement 3,7 milliards d'années, alors que Mars était encore un peu humide et probablement encore accueillante pour la vie. Il a été occupé par un lac il y a plus de trois milliards d'années, qui s'est asséché à plusieurs reprises, ce qui peut se lire dans l'empilement de couches de dépôts sédimentaires gardant des traces de cours d'eau et de dépôts éoliens. Au centre se trouve le mont Sharp, un mélange de dépôts lacustres et éoliens recouvrant sans doute un pic central formé par un rebond de la croûte martienne après l'impact. © Nasa 

    Des clathrates ou des bactéries méthanogènes pour le méthane martien ?

    Venons en maintenant à la découverte des suintements saisonniers de méthane. Les modèles photochimiques de l'atmosphère martienne prédisent que ce gaz aurait une durée de vie d'environ 300 ans, donc toute détection implique une injection très récente dans l'atmosphère à l'échelle géologique. Des indications de la présence de méthane dans l'atmosphère de Mars existaient en fait depuis 2003 et ont notamment fait l'objet d'une publication dans Science de Thérèse Encrenaz et ses collègues qui avait repéré des traces de ce gaz à l'aide des instruments de la sonde européenne Mars Express.

    Il y a quelques années, Curiosity avait déjà détecté de faibles concentrations transitoires de méthane dans l'atmosphère martienne. Mais cela pouvait s'expliquer par un apport continuel de météorites possédant de la matière organique. Le méthane serait alors produit par la dégradation de cette matière sous l'effet de l'intense rayonnement UV à la surface de Mars.

    Sources et mécanismes de dégradation possibles du méthane martien : apport de matière organique par des météorites (cosmic dust) transformée ensuite en méthane par les UV, production par des micro-organismes enfouis (microbes), altération de l'olivine en présence d'eau liquide (water), stockage sous forme de clathrates (clathrate storage), transformation par les UV (photochemistry) en formaldéhyde et méthanol puis en CO2. © Nasa, JPL, SAM-GSFC, Univ. of Michigan

    Sources et mécanismes de dégradation possibles du méthane martien : apport de matière organique par des météorites (cosmic dust) transformée ensuite en méthane par les UV, production par des micro-organismes enfouis (microbes), altération de l'olivine en présence d'eau liquide (water), stockage sous forme de clathrates (clathrate storage), transformation par les UV (photochemistry) en formald&

  • LE 8.03.2020: Actualité de l'astronomie / Pourquoi le rover Mars 2020 s'appelle Perseverance ?

    Pourquoi le rover Mars 2020 s'appelle Perseverance ?

     

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    Plusieurs mois que nous l'attendions tous. Hier soir, la Nasa a enfin dévoilé le nom qu'elle a choisi de donner au rover qu'elle lancera vers la planète rouge l'été prochain. Après avoir été surnommé Mars 2020, il s'appelle désormais Perseverance.

     

    Jusqu'à hier, on l'appelait tout simplement Mars 2020. Le prochain rover de la Nasa à poser ses roues sur la Planète rouge a finalement été baptisé Perseverance.

    En août dernier, la Nasa avait lancé le concours Name the Rover Contest auquel quelque 28.000 jeunes Américains, de la maternelle au lycée, ont répondu à l'appel. Proposant non seulement un nom à donner au rover, mais aussi un texte court justifiant ce choix. 155 demi-finalistes avaient ensuite été sélectionnés par un jury de près de 4.700 bénévoles. Enfin, en janvier, la Nasa a annoncé les neuf finalistes : Clarity, Courage, Endurance, Fortitude, Ingenuity, Promise, Tenacity, Vision et Perseverance. Après 77.000 votes du public et l'expression des avis d'un panel d'experts, la Nasa a donc choisi de baptiser son rover Perseverance.

    Say hello to PERSEVERANCE!

    After months of sorting through 28,000+ possible names and 770,000 public votes for the #Mars2020 rover, we have a winner. Follow @NASAPersevere for the latest updates on our newest mission. https://t.co/vhZ7f45pLDpic.twitter.com/0ya6X1Gm5E

    — NASA JPL (@NASAJPL) March 5, 2020

    Ce nom, Alexander Mather, le collégien de Virginie qui l'a proposé, l'a justifié ainsi, hier soir, à l'occasion de l'annonce faite par la Nasa : « CuriosityInSightSpiritOpportunity [comprenez curiosité, perspicacité, esprit et opportunité, NDLR]. Si vous réfléchissez, tous ces noms d'anciens rovers martiens sont des qualités que nous possédons en tant qu'êtres humains. Nous sommes toujours curieux et cherchons des opportunités. Nous avons l'esprit et la perspicacité nécessaires pour explorer la Lune, Mars et au-delà. Mais, si les rovers doivent symboliser nos qualités dans cette course à l'espace, nous avons oublié la chose la plus importante. La persévérance ! »

     

    Pas d’exploration spatiale sans persévérance

    « Alexander a parfaitement compris l'esprit qui nous anime. Notre rover va faire des découvertes incroyables. Mais comme cela a été le cas de chacune de nos missions d’exploration, il va faire face à des défis. Il a déjà eu à surmonter de nombreux obstacles pour nous amener au point où nous en sommes aujourd'hui, presque prêts pour le lancement. Alexander et ses camarades de classe sont de la génération qui va franchir les prochaines étapes de l'exploration spatiale. De celle qui nous mènera sur Mars. Et cela exigera de la persévérance », a commenté Thomas Zurbuchen, administrateur associé de la Direction des missions scientifiques de la Nasa.

    Alexander Mather évoque la mission de Perseverance et pourquoi ce nom a été choisi par la Nasa. © Nasa, JPL-Caltech

    Pour John McNamee, chef de projet de la mission au Jet Propulsion Laboratory où le robot a été assemblé, il n'aurait pas pu être fait de meilleur choix : « en regardant autour de moi, toutes ces femmes et tous ces hommes qui, depuis des années, ont investi leurs connaissances et leurs savoir-faire pour construire la mission la plus avancée technologiquement de l'histoire, je crois que Perseverance est un nom dont nous pouvons être fiers ».

    Pour le rover, une fenêtre de lancement s'ouvrira entre le 17 juillet et le 5 août 2020. Son atterrissage sur Mars est prévu le 18 février 2021, dans le cratère Jezero. Pendant au moins une année martienne, il explorera les lieux à la recherche de traces d’une vie microbienne passée. Et pour la première fois de l'histoire, il préparera des échantillons de sol destinés à être ramenés sur Terre pour analyse par une prochaine mission.

    Le saviez-vous ?

    Dans un premier temps, la Nasa donnait à ses missions d’exploration des noms moins recherchés. Celles qui, entre 1966 et 1968, ont préparé l’arrivée sur la Lune de la mission Apollo ont ainsi été baptisées Surveyor, de 1 à 7. Puis les sondes Mariner, de 1 à 10, ont survolé Mars, Vénus et Mercure. Et deux Viking ont atterri sur Mars. Mais ce n’est qu’en 1997, avec Pathfinder, que la Nasa a commencé à soumettre à concours le nom de ses missions.

     

    CE QU'IL FAUT RETENIR

    • La Nasa a enfin choisi un nom pour son rover Mars 2020.
    • Appelez-le Perseverance.
    • C’est l’idée d’un jeune collégien de Virginie qui y a vu une qualité indispensable à l’exploration de l’espace.

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/exploration-martienne-rover-mars-2020-appelle-perseverance-79914/?fbclid=IwAR0fEEEFQPY8C4GGhfVjUTGKmvBBTJUAJMoNZndImyKH5KQmnS38cepVyhQ#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 8.03.2020: Actualité de l'astronomie / Les constellations de satellites comme Starlink menacent-elles le travail des astronomes ?

    Les constellations de satellites comme Starlink menacent-elles le travail des astronomes ?

     

     

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    Les astronomes ont récemment fait part de leurs inquiétudes à propos des milliers de micro-satellites que s'apprêtent à lancer Space X ou OneWeb. Certains envisagent même de porter plainte contre Starlink devant la Cour de Justice internationale. Pour en avoir le cœur net, l'ESO a commandé une étude scientifique sur leur impact, qui vient d'être publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics. L'organisation, qui gère trois des plus grands sites d'observation dans la région chilienne, révèle que ses grands télescopes opérant dans les domaines visible et infrarouge seront modérément impactés : les expositions de courte durée ne seront affectées qu'à hauteur de 0,5 % tandis que 3 % des expositions de plus longue durée (plus de 1.000 secondes) seront « inexploitables » à l'aube ou durant le crépuscule.

    Les quatre antennes du Atacama Large Millimeter/submillimeter Array (ALMA) regardent vers le ciel nocturne étoilé​​​​​​. © José Francisco Salgado, ESO

    Les quatre antennes du Atacama Large Millimeter/submillimeter Array (ALMA) regardent vers le ciel nocturne étoilé​​​​​​. © José Francisco Salgado, ESO 

    Les observations effectuées à d'autres moments de la nuit seront moins concernées, les satellites se trouvant alors dans l'ombre de la Terre et ne bénéficiant d'aucun éclairement. L'impact pourrait donc être réduit en modifiant le planning d'exploitation des télescopes de l'ESO, ce qui représente tout de même un coût non négligeable, note l'ESO. Les mégaconstellations gêneront beaucoup plus les autres grands télescopes. « 30 à 50 % des expositions effectuées par l'Observatoire Vera C. Rubin de la National Science Foundation aux États-Unis seraient "sévèrement impactées" selon l'époque de l'année, l'heure de la nuit », est-il expliqué dans l'étude.

    Ce télescope, capable de scanner rapidement de vastes portions du ciel, est chargé de détecter des phénomènes de courte durée comme des explosions de supernovae ou des astéroïdes potentiellement dangereux. Et il ne dispose pas des mêmes possibilités d'adaptation que l'ESO, soulignent les chercheurs. L'organisation compte d'ores et déjà commander une nouvelle étude d'impact sur les observatoires opérant dans les domaines radio, millimétrique et submillimétrique tels que l’ALMA.

    Les zones du ciel les plus affectées par les constellations de satellites sont les plus périphériques. © ESO

    Les zones du ciel les plus affectées par les constellations de satellites sont les plus périphériques. © ESO 

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/breves/observation-ciel-constellations-satellites-comme-starlink-menacent-elles-travail-astronomes-2089/?fbclid=IwAR0rRmZmG6NDU1BRTYh7Un2qqWHWo85_hOHCmEcFxCAv_rSZg2h4WWV2TIw#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura