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ASTÉROÏDE

  • LE 6.05.2020: Actualité de l'astronomie / Cet astéroïde est passé à 1.200 km d'un satellite le 28 avril !

    Cet astéroïde est passé à 1.200 km d'un satellite le 28 avril !

     

    Nathalie Mayer

    Journaliste

     

    Publié le 05/05/2020 à 16h45

    Le 27 avril dernier, le Panoramic Survey Telescope and Rapid Response System (Pan-STARRS) de la Nasa observait un nouvel astéroïde à proximité de la Terre. Risques de collision : 10 %. Moins d'une heure plus tard, le Xingming Observatory (Chine) fournissait des données quant à sa position, son mouvement et sa luminosité. L'observatoire de Tautenburg en Allemagne (ESA) se mettait lui aussi en alerte. Même si la taille de l'astéroïde -- entre 4 et 8 mètres -- ne laissait pas réellement craindre de dommages.

    L’astéroïde 2020 HS7, découvert le 27 avril, s’est approché de l’orbite géostationnaire dès le lendemain. © ESA

    L’astéroïde 2020 HS7, découvert le 27 avril, s’est approché de l’orbite géostationnaire dès le lendemain. © ESA 

    L'événement a finalement joué le rôle de test grandeur nature des capacités de détection, de suivi, de caractérisation et de mobilisation des observatoires du monde entier.

    L’astéroïde 2020 HS7 observé par l’observatoire de Tautenburg, le 28 avril 2020. © S. Melnikov, C. Hoegner, B. Stecklum, Observatoire de Tautenburg, ESA

    L’astéroïde 2020 HS7 observé par l’observatoire de Tautenburg, le 28 avril 2020. © S. Melnikov, C. Hoegner, B. Stecklum, Observatoire de Tautenburg, ESA 

    Celui que les astronomes appellent désormais 2020 HS7 s'est tout de même approché de l'orbite géostationnaire de notre Planète, à une distance de 42.745 km du centre de notre Terre. C'était le 28 avril dernier. Et il a approché un satellite à seulement 1.200 km. Lui permettant d'entrer dans le top 50 des astéroïdes s'étant le plus rapproché de nous.

    C’est le Panoramic Survey Telescope and Rapid Response System (Pan-STARRS) de la Nasa (États-Unis) qui a le premier détecté le nouvel astéroïde dans le ciel. © Rob Ratkowski, ESA

    C’est le Panoramic Survey Telescope and Rapid Response System (Pan-STARRS) de la Nasa (États-Unis) qui a le premier détecté le nouvel astéroïde dans le ciel. © Rob Ratkowski, ESA 

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/breves/asteroide-cet-asteroide-passe-1200-km-satellite-28-avril-2499/?fbclid=IwAR398NUYFRpxgCk5iNper1Qx575ypek9V8U-X0W2sn0LA2iLbR161T0z3Q4#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 2.03.2020: Actualité de la météo,de l'astronomie et de la science/ Le grand astéroïde Vesta a eu une activité volcaniqu.

    Le grand astéroïde Vesta a eu une activité volcanique durant 30 millions d'années

     

     

    Journaliste

     

    De nouvelles mesures concernant des météorites en provenance de l'astéroïde Vesta laissent penser que de nombreuses coulées de lave y étaient produites par des volcans pendant au moins les 30 premiers millions d'années de son existence. C'est plus long que ce que prévoyaient des modèles et incite à repenser l'histoire du volcanisme précoce dans le Système solaire il y a plus de 4,5 milliards d'années.

    Lorsque l'astronome allemand Heinrich Olbers a découvert le 29 mars 1807 l'astéroïde Vesta, il ne pouvait pas se douter qu'il serait un jour visité par un émissaire de l'Humanité, la sonde Dawn de la Nasa qui l'a étudié de près, de juillet 2011 à août 2012, avant de partir en direction de la planète naine Cérès. Dawn a révélé une surface fortement cratérisée pour ce corps céleste qui est devenu le plus grand des astéroïdes de la ceinture principale du Système solaire entre Mars et Jupiter. Ce titre était autrefois détenu par Cérès avant qu'on ne le requalifie en planète naine.

    Olbers ne pouvait pas savoir non plus qu'avec une taille moyenne d'environ 530 kilomètres, Vesta serait considéré au XXe siècle comme un représentant fossile des planétésimaux, ces petits corps célestes dont les tailles sont grossièrement comprises entre 10 et 1.000 kilomètres et qui ont été introduits dans les théories cosmogoniques des planètes, d'abord par Chamberlin et Moulton, et surtout par la suite par Viktor Safronov. C'est en entrant en collision sous l'effet de leurs forces d'attraction gravitationnelle que les planétésimaux ont donné naissance aux embryons de planètes puis aux planètes elles-mêmes. On saisit donc tout l'intérêt de l'étude de Vesta par Dawn pour comprendre plus finement la genèse du Système solaire il y a environ 4,56 milliards d'années.

    Une animation en 3D de la surface de Vesta. © Nasa Visualization Technology Applications and Development (VTAD)

     

    Des météorites analogues aux basaltes sur Terre

    Dawn a confirmé par ses analyses spectrales de la composition minéralogique de la surface de Vesta ce que l'on savait déjà à partir d'instruments similaires équipant les télescopes terrestres depuis des décennies, à savoir la présence de roches ignées témoins d'une activité volcanique et magmatique passée. Mieux, les spectres obtenus sont très semblables à ceux d'un groupe de trois types de météorites achondrites bien connues sur Terre depuis longtemps et dont la provenance, en raison notamment de la similarité des spectres, était déjà attribuée à Vesta, les météorites HED (pour Howardites-Eucrites-Diogénites).

    Les eucrites sont très similaires aux basaltes que l'on peut trouver sur Terre, par exemple sous la forme des coulées de lave des volcans hawaïens. Elles sont essentiellement constituées de petits cristaux de pyroxène et de plagioclase, ce qui implique un refroidissement rapide alors que les diogénites, également constituées de pyroxène et de plagioclase, avec un peu d'olivine, ont des cristaux de taille nettement supérieure. Ce qui implique un refroidissement bien plus lent et suggère donc que les diogénites proviennent des profondeurs de Vesta et qu'elles ont été excavées par de très violents impacts, ceux-là mêmes qui ont formé les grands cratères à la surface de Vesta. Les howardites sont, elles, des brèches composées de fragments d'eucrites et de diogénites, avec parfois quelques chondres carbonés.

    Les météorites HED (howardites-eucrites-diogénites) sont un grand groupe de météorites qui proviendraient de Vesta, une hypothèse qui est cohérente avec les observations actuelles de Dawn. Les eucrites sont des laves cristallisées qui ont la composition du basalte, le type de lave le plus courant sur Terre. Les eucrites QUE 97053 (à gauche) et EET 90020 (à droite), illustrées ici, ont été récupérées en Antarctique. Ces images sont de fines tranches de météorites vues au microscope polarisant. Les barres blanches des images, d'une longueur de 2,5 mm chacune, indiquent l'échelle. Lorsque la lumière polarisée passe à travers de fines tranches de roche, les minéraux ont des couleurs différentes. Des eucrites comme celles-ci représentent une partie de la surface de Vesta. Leurs compositions peuvent être comparées aux observations de divers instruments à bord de Dawn. © Nasa

    Les météorites HED (howardites-eucrites-diogénites) sont un grand groupe de météorites qui proviendraient de Vesta, une hypothèse qui est cohérente avec les observations actuelles de Dawn. Les eucrites sont des laves cristallisées qui ont la composition du basalte, le type de lave le plus courant sur Terre. Les eucrites QUE 97053 (à gauche) et EET 90020 (à droite), illustrées ici, ont été récupérées en Antarctique. Ces images sont de fines tranches de météorites vues au microscope polarisant. Les barres blanches des images, d'une longueur de 2,5 mm chacune, indiquent l'échelle. Lorsque la lumière polarisée passe à travers de fines tranches de roche, les minéraux ont des couleurs différentes. Des eucrites comme celles-ci représentent une partie de la surface de Vesta. Leurs compositions peuvent être comparées aux observations de divers instruments à bord de Dawn. © Nasa 

    Les eucrites ont donc été émises par une activité volcanique importante puisqu'une bonne partie de la surface de Vesta en est couverte. Complétées par l'étude du champ de gravité de Vesta par Dawn, toutes ces données indiquent que l'astéroïde est un corps différencié, comme la Terre, possédant un noyau dense de nickel et de fer dont le diamètre serait compris entre 214 et 226 kilomètres, un manteau et une croûte. On peut donc considérer que Vesta a conservé figé un aperçu de la façon dont les corps planétaires rocheux, y compris la Terre, se refroidissaient, se solidifiaient et se formaient au cours des premières dizaines de millions d'années de l'histoire du Système solaire.

    Maintenant, il faut savoir qu'on a de bonnes raisons de penser que bien des planétésimaux au début de l'histoire du Système solaire ont été chauffés fortement et rapidement, au point de développer des volcans, essentiellement par la désintégration d'un isotope de l'aluminium à courte durée de vie, l'aluminium 26. Il aurait été produit par l'explosion d'une étoile en supernova, dont l'onde de choc aurait provoqué l'effondrement de la nébuleuse protosolaire qui allait devenir le jeune Soleil entouré d'un disque protoplanétaire, dans lequel se retrouvait l'isotope radioactif de l'aluminium. Plus le contenu en 26Al des corps rocheux était important, donc leur taille, plus la production de chaleur était importante.

    Une coupe de l'eucrite Northwest Africa 1836 trouvée au Maroc. © Meteorites Australia, www.meteorites.com.au.

    Une coupe de l'eucrite Northwest Africa 1836 trouvée au Maroc. © Meteorites Australia, www.meteorites.com.au

     

    Des poches survivantes d'un océan de magma

    Des planétologues cosmochimistes de l'Université Curtin en Australie-Occidentale viennent de faire parler des eucrites trouvées en Antarctique en les datant plus précisément par spectrométrie de masse au moyen des abondances des isotopes 40Ar/39Ar, une méthode de datation radiométrique dite Argon-Argon, qui affine la méthode de datation par le potassium-argon. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Geochimica et Cosmochimica Acta.

    Le professeur Fred Jourdan, de l'école des sciences de la Terre et des planètes de l'Université Curtin, explique certains des résultats en ces termes dans un communiqué de l'Université :

    « Les données ont révélé que Vesta était volcaniquement active pendant au moins 30 millions d'années après sa formation initiale, qui s'est produite il y a 4.565 millions d'années. Bien que cela puisse sembler court, c'est en fait beaucoup plus long que ce que la plupart des autres modèles numériques prédisaient, c'était inattendu pour un si petit astéroïde. »

    Pour cette raison, Fred Jourdan ajoute : « Considérant que tous les éléments radioactifs fournissant de la chaleur se seraient complètement désintégrés à ce moment-là, nos recherches suggèrent que des poches de magma devaient avoir survécu sur Vesta, et étaient potentiellement liées à un océan de magma partiel en refroidissement lent situé à l'intérieur de la croûte de l'astéroïde. »

    Trudi Kennedy, collègue de Fred Jourdan, ajoute également : « Nos données consolident l'hypothèse selon laquelle les premières coulées de lave des éruptions sur Vesta ont été enfouies profondément dans sa croûte par des coulées de lave plus récentes, essentiellement en se superposant les unes sur les autres. Elles ont ensuite été "cuites" par la chaleur du manteau de la protoplanète, modifiant les roches... C'est très excitant pour nous, car nos mesures apportent de nombreuses nouvelles informations sur les 50 premiers millions d'années environ de l'histoire ancienne de Vesta, que tous les futurs modèles devront désormais prendre en compte. Cela laisse également penser maintenant que si le volcanisme pouvait durer plus longtemps qu'on ne l'imaginait sur une protoplanète, alors peut-être que le volcanisme sur la Terre primitive elle-même aurait pu être plus énergétique que nous ne le croyons actuellement. »

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/vesta-grand-asteroide-vesta-eu-activite-volcanique-durant-30-millions-annees-50146/?fbclid=IwAR2T2HZxtXzN32SWkwk6g7K1D9udVq2Z5iiLo7WOtOx6-n79MrWWEXauYSM#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 15.02.2020: Actualité de la météo,de l'astronomie et de la science/ Les étoiles mourantes détruisent les astéroïdes grâce à leur seule lumière.

     

    Les étoiles mourantes détruisent les astéroïdes grâce à leur seule lumière

     

    Journaliste

    L'intense rayonnement lumineux dégagé par les étoiles lors de leur fin de vie fait tournoyer les astéroïdes jusqu'à ce qu'ils se brisent en fragments. Un phénomène appelé « effet Yorp ». C'est ce qu'il adviendra sans doute des astéroïdes de notre Système solaire lorsque le Soleil sera transformé en géante rouge.​

    Dans le classique jeu d'arcades Asteroids, le vaisseau spatial doit détruire les astéroïdes à l'aide d'un rayon laser. Lorsqu'il est touché, l'astéroïde se divise en deux blocs, lesquels peuvent à leur tour être détruits. Remplacez le rayon laser par la lumière d'une étoile, et vous obtenez ce qui se passe pour de vrai dans l'univers.

    Deux chercheurs américains viennent de décrire avec précision ce scénario, dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society. Voici comment cela se passe. Lorsqu'une étoile arrive à court d'hydrogène, son carburant principal, elle se dilate jusqu'à devenir des centaines de fois plus grosse avant de s'effondrer en naine blanche. Durant cette phase de « géante rouge », sa luminosité est multipliée par 10.000 et son rayonnement est tellement intense qu'il est absorbé par les astéroïdes aux alentours. Cette énergie lumineuse est redistribuée à l'intérieur de l'astéroïde, créant un déséquilibre de couple entre la gravitation et la force centrifuge qui met l'astéroïde en rotation. D'abord très lente, la vitesse de rotation s'accélère de plus en plus jusqu'à atteindre une rotation complète toutes les deux heures (par comparaison la Terre met 24 heures à tourner sur elle-même). Ce phénomène est connu sous le nom d'effet Yorp, du nom de quatre scientifiques (Yarkovsky, O'Keefe, Radzievskii, Paddack) qui l'ont découvert.

    Plus de 10 divisions successives

    L'effet de couple devient alors tellement puissant que l'astéroïde finit par se briser en deux sous l'action de sa propre force centrifuge. Chaque morceau restant est ensuite soumis au même phénomène, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que des débris suffisamment petits pour ne pas être affectés. D'après les calculs des chercheurs, il peut se produire ainsi plus de 10 fissions successives. Au final, il ne reste plus que des débris métalliques, formant un disque de poussières autour de la naine blanche. « Plus d'un quart des naines blanches contiennent des débris métalliques observables provenant de la désintégration des astéroïdes », décrit Dimitri Veras, physicien à l'université de Warwick.

    Une géante rouge dégage un rayonnement lumineux tellement puissant qu’il met en rotation les astéroïdes jusqu’à ce qu’ils se brisent en deux successivement. © Nasa

    Une géante rouge dégage un rayonnement lumineux tellement puissant qu’il met en rotation les astéroïdes jusqu’à ce qu’ils se brisent en deux successivement. © Nasa 

    Un effet ultra-puissant qui s’étend jusqu’à 100 unités astronomiques de distance

    Ce destin est celui qui attend notre propre ceinture d'astéroïdes, située entre Mars et Jupiter. Bien que tournant à une distance comprise entre 300 et 500 millions de kilomètres du Soleil, ils seront pourtant irrémédiablement pulvérisés par la lumière de ce dernier, lorsqu'il sera transformé en géante rouge dans 6 milliards d'années. Mais des astéroïdes encore plus lointains seront touchés. « L'effet Yorp peut briser des astéroïdes à des centaines d'UA (unités astronomiques), bien au-delà de Neptune ou Pluton, atteste Dimitri Veras. C'est un phénomène très violent et très rapide, de l'ordre d'un million d'années. Il devient quasi inexistant une fois que l'étoile est devenue une naine blanche ». Seuls seront épargnés les plus petits astéroïdes (entre 1 et 100 mètres de diamètre) et les très grandes planètes comme Jupiter dont la cohésion interne est suffisamment forte pour résister au couple infernal s'exerçant sur les objets.

    L'effet Yorp a été observé à de rares occasions, comme pour l'astéroïde 2000 PH5 (Lire ci-dessous). Il pourrait aussi être à l'origine des « fausses comètes », comme dans le cas de l'astéroïde P/2010 A2 : l'accélération de sa rotation lui fait perdre une partie de sa surface qui s'étale derrière lui sous forme de queue.

    CE QU'IL FAUT RETENIR

    • Le rayonnement lumineux dégagé par les géantes rouges est suffisamment puissant pour les détruire.
    • Soumis à un puissant effet de couple, l’astéroïde se met à tourner de plus en plus vite sur lui-même jusqu’à ce qu’il se brise en deux sous l’action de sa propre force centrifuge.
    • Dans notre système solaire, ce phénomène appelé effet Yorp pourrait toucher des astéroïdes distants de 100 unités astronomiques.

    POUR EN SAVOIR PLUS

    Quand la lumière accélère la rotation des astéroïdes : l'effet Yarkovsky

    Article de Laurent Sacco publié le 10/03/2007

    AOn l'avait déjà observé par des mesures radars avec l'astéroïde 6489 "Golevka", l'effet Yarkovsky vient d'être directement mis en évidence, avec des télescopes optiques cette fois, dans le cas de l'astéroïde 2000 PH5 ! La confirmation de cet effet sur un petit corps céleste proche de la Terre devrait aider à prévoir les risques présentés par les géocroiseurs.

    Découvert il y a 7 ans, l'astéroïde 2000 PH5 est de petite taille, seulement 114 m, mais il tourne si rapidement sur lui-même qu'un "jour" sur lui ne dure que 12 minutes ! Il n'a pas fallut longtemps aux astronomes pour réaliser qu'ils tenaient là un candidat idéal pour vérifier une théorie datant du tout début du XX ième siècle.

    Les observations

    Pendant plus de quatre ans Stephen Lowry, Alan Fitzsimmons et leurs collègues ont surveillé très attentivement les variations de luminosité et de trajectoire de 2000 PH5. Plusieurs télescopes de part le monde ont été mis à contribution , le VLT de l'ESO, Calar Alto en Espagne, Hawaï etc... Parallèlement, Patrick Taylor et Jean-Luc Margot de l'Université Cornell se sont servis des radiotélescopes d'Arecibo à Puerto Rico, et de Goldstone en Californie, pour reconstruire précisément la forme de 2000 PH5. Les mesures ont donné exactement ce qu'ils attendaient, la vitesse de rotation sur lui-même de l'astéroïde ne cesse de s'accélérer, comme on peut le voir sur le schéma ci-dessous.

    Accélération de la rotation de 2000 PH5 en raison de l'Effet Yarkovsky ( Crédit :ESO).

    Accélération de la rotation de 2000 PH5 en raison de l'Effet Yarkovsky ( Crédit :ESO). 

    Ils était partis à la recherche de l'effet Yarkovsky et l'avaient trouvé !

    Mais qu'est-ce que cet effet ?

    Déjà il faut savoir que la lumière, tout comme la matière en mouvement, possède une impulsion. Ce qui veut dire que lorsqu'un corps reçoit ou émet de la lumière, cela peut le mettre en mouvement. L'effet est très faible, bien sûr, mais néanmoins il existe. Si donc on considère un corps céleste, et en rotation, éclairé par le Soleil, son sol sera plus chaud en fin de "journée" qu'en début de "matinée". La quantité de lumière émise ne sera pas la même partout à sa surface et le calcul montre que sa rotation peut alors être lentement, mais sûrement, accélérée.

    Effet Yarkovsky (Crédit : Charles A. Breiterman).

    Effet Yarkovsky (Crédit : Charles A. Breiterman). 


    C'est en fait à proprement parler l'effet Yarkovsky-O'Keefe-Radzievskii-Paddack ou effet YORP. Le terme effet YarkovsKy désignant l'influence générale sur le mouvement d'un petit corps céleste de la quantité de lumière émise par sa surface avec des différences de températures.

    En étudiant la réflectivité et la forme de 2000 PH5, l'équipe d'astronomes a pu construire un modèle informatique intégrant l'effet YORP. L'évolution de la vitesse de rotation a été exactement ce à quoi ils s'attendaient, validant ainsi leur modèle.

    En utilisant celui-ci, ils ont arrivés à la conclusion que, dans 35 millions d'années, ce n'est pas en douze minutes mais en 20 secondes que l'astéroïde tournera sur lui-même ! Cette vitesse est critique pour un tel objet, il pourrait alors se fragmenter en deux parties sous l'action de sa propre force centrifuge ! C'est une bonne façon d'expliquer les cas d'astéroïdes en couple.

    Plus généralement, sur de longues périodes, des conséquences de l'effet Yarkovsky devraient se faire sentir sur l'orbite même de l'astéroïde. Appliqué à d'autres corps, de tailles similaires et orbitant entre Mars et Jupiter, il pourrait même les transformer en géocroiseurs !

    Source: https://www.futura-sciences.com/

    Lien: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/asteroide-etoiles-mourantes-detruisent-asteroides-grace-leur-seule-lumiere-10495/?fbclid=IwAR2Fty-7kGgL9ndwlVTYzh7yprzEyFhNbcfemGINbvUXQMGTrNes-ZjIaMI#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 12.02.2020: Actualité de la météo,de l'astronomie et de la science/ 'Oumuamua: notre premier visiteur interstellaire.

    'Oumuamua: notre premier visiteur interstellaire

     

    `` Oumuamua a traversé le système solaire intérieur en 2017, révélant à quel point nous en savons peu sur les systèmes planétaires au-delà du nôtre.

    Par Alison Klesman  | Publication: mercredi 5 février 2020

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    Sur la base de la lumière réfléchie au fil du temps, les astronomes ont déterminé que «Oumuamua, le premier visiteur interstellaire identifié de notre système solaire, est de couleur rouge et plusieurs fois plus longue que large.

    Ron Miller pour l' astronomie

    Vers 1837, un objet étrange a passé un marqueur de mille cosmique invisible: 1 000 unités astronomiques du Soleil. (Une unité astronomique, ou AU, est la distance moyenne Terre-Soleil.) Pendant plus d'un siècle, elle a continué sans être détectée vers notre étoile. Enfin, le 19 octobre 2017, les humains ont remarqué le visiteur.   

    Cette nuit-là, une mince séquence mince est apparue sur une image de 45 secondes capturée par le télescope Pan-STARRS1 de l'Université d'Hawaï à Maui. Le lendemain matin, le chercheur postdoctoral Robert Weryk a repéré la séquence et l'a comparée à une image prise la veille. L'objet était là aussi. Il se déplaçait régulièrement dans le ciel, couvrant environ 6,2 ° chaque jour. 

    Le 22 octobre, deux choses étaient claires: l'objet était sur une orbite hyperbolique, ce qui signifie qu'il ne se rapproche de notre Soleil qu'une seule fois et puis repart, sans jamais revenir. Et, sur la base de son orbite, il ne venait pas du tout de notre système solaire, mais provenait plutôt d'un autre système stellaire.

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    Le vaisseau spatial Rosetta a pris cette superbe image de dégazage sur la comète 67P / Churyumov – Gerasimenko en mai 2015. Des jets comme ceux-ci auraient pu être responsables de l'étrange accélération d'Oumuamua alors qu'elle s'éloignait du soleil.

    ESA / Rosetta / NAVCAM

    C'était notre premier visiteur interstellaire connu. Officiellement nommé 1I / 2017 U1, l'objet est également connu sous le nom de 'Oumuamua (oh-MOO-uh-MOO-uh), qui signifie "un messager venu de loin en premier" en hawaïen. Après sa découverte, 'Oumuamua se déplaçait si vite que les astronomes avaient à peine quatre mois pour l'observer. Après cela, l'objet s'était retiré trop loin du Soleil, s'effaçant devant notre capacité à le suivre. En peu de temps, 'Oumuamua nous a donné un aperçu d'où cela venait - mais cela nous a laissé de nombreuses questions sans réponse.

    Étrange rock spatial

    Weryk a repéré 'Oumuamua moins d'une semaine après son approche la plus proche de la Terre, alors qu'elle était arrivée à 0,16 UA de notre planète, soit plus de 60 fois la distance jusqu'à la Lune. Il avait dépassé le périhélie - son point le plus proche du Soleil - plus d'un mois auparavant, volant à moins de 0,25 UA de notre étoile le 9 septembre 2017. 'Oumuamua était entré dans le système solaire en se déplaçant à environ 16 miles (26 kilomètres) par seconde et s'était balancé autour du Soleil à près de 55 miles (88 km) par seconde. Même le télescope spatial Hubble perdrait la capacité de le repérer après janvier 2018.

    Entre octobre et janvier, les astronomes se sont précipités pour observer 'Oumuamua avec autant de télescopes que possible. Au total, plus de 800 observations ont été faites. Les chercheurs ont commencé par mesurer la lumière qu'elle réfléchissait, ce qui leur a permis au fil du temps de créer une courbe de lumière qui montrait comment elle tourne dans l'espace, ainsi que des indices sur sa taille et sa forme.

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    «Oumuamua a plongé dans le système solaire intérieur par le dessus du plan dans lequel les planètes orbitent. Il n'était visible que pendant quelques mois, accélérant à mesure qu'il se retirait du Soleil. Sur la base de l'accélération observée, les astronomes ont calculé qu'au moment où il atteignait la distance de l'orbite de Jupiter en mai 2018, `` Oumuamua était à environ 62000 miles (100000 km) d'avance sur ce qu'il serait si seule la gravité dictait son mouvement. Les planètes sont présentées ici telles qu'elles sont apparues le 19 octobre 2017.

    Astronomie : Roen Kelly

    La luminosité de la lumière réfléchie d'Oumuamua a changé de plus d'un facteur 10 sur des intervalles réguliers, indiquant qu'elle tournait en vol. D'après la façon dont sa lumière a plongé et s'est élevée, les chercheurs ont déterminé que `` Oumuamua mesure environ 330 à 1310 pieds (100 à 400 mètres) de long, avec une forme allongée environ 6 à 10 fois plus longue que large. Il ressemble probablement à un cigare ou à un ovale aplati. Les objets les plus allongés que les astronomes ont trouvés dans notre propre système solaire sont, au plus, trois fois plus longs que larges, ce qui rend 'Oumuamua extrême selon nos normes - et difficile à expliquer, sur la base de notre image actuelle de la façon dont les objets dans notre solaire évoluer. 

    «La lumière réfléchie d'Oumuamua a également montré qu'elle dégringolait dans l'espace, tournant sur son axe le plus court toutes les 8,7 heures et tournant sur son axe le plus long toutes les 54,5 heures. Ce type de mouvement est courant chez les petits astéroïdes du système solaire, en particulier ceux de la taille d'Oumuamua, mais les astronomes ne peuvent pas dire si l'objet tourne comme ça depuis qu'il a quitté sa maison ou si la rotation complexe est plus récente.

    Sa surface est rouge, ce qui est typique de plusieurs classes d'objets dans notre système solaire, y compris les comètes; Les astéroïdes de type D, qui se trouvent dans la ceinture principale extérieure ou partagent l'orbite de Jupiter; et les corps devant Neptune, connus sous le nom d'objets trans-neptuniens. Mais «la couleur d'Oumuamua révèle peu de choses frustrantes sur sa composition car plusieurs facteurs peuvent virer le corps au rouge: des taches de matière organique, y compris les tholines qui colorent des mondes comme Arrokoth; dépôts de fer à la surface; ou l'altération spatiale, dans laquelle l'exposition à des facteurs tels que les micrométéorites et la lumière du soleil modifie les propriétés d'un corps au fil du temps.


    Migration de jets

    Certains calculs ont montré que le dégazage normal des comètes au rythme nécessaire pour correspondre au mouvement d'Oumuamua le ferait en fait tourner trop rapidement et finalement voler en morceaux. Mais cette énigme a été résolue dans une étude de mai 2019 publiée dans The Astrophysical Journal Letters dirigée par Darryl Seligman de l'Université de Yale, qui proposait que «Oumuamua avait des« jets de migration ». par le Soleil se déplacerait. Si seulement cette zone chauffée par le soleil produisait un jet, alors cela ferait «Oumuamua basculer doucement d'avant en arrière comme un pendule sur un axe alors que la région subissant le dégazage se déplaçait. Un tel mouvement, a calculé l'équipe, pourrait produire la courbe de lumière observée par les astronomes. En effet, souvent, de nombreux types de mouvements différents peuvent créer le même type de courbe de lumière, ce qui rend difficile la distinction entre les scénarios possibles sans plus d'informations. Le travail de Seligman a suggéré que si 'Oumuamua est une comète, elle a probablement perdu environ 10 pour cent de sa masse totale à cause du dégazage lors de son voyage à travers notre système solaire.


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    «Oumuamua apparaît comme un point faible dans cette image composite, créée à partir de plusieurs expositions distinctes prises avec le Very Large Telescope de l'Observatoire européen austral et le Gemini South Telescope. Les étoiles de fond apparaissent sous forme de stries parce que les télescopes ont été réglés pour suivre l'astéroïde, se déplaçant à une vitesse différente.

    ESO / K. Meech et al.

    Astéroïde ou comète?

    Les astronomes s'attendaient à ce que le premier visiteur interstellaire identifié soit une comète. En effet, les comètes, pour leur taille, sont plus brillantes que les astéroïdes, ce qui les rend plus faciles à repérer. Dans notre système solaire - et probablement dans d'autres - les comètes entrantes proviennent loin du Soleil, où elles sont plus faciles à assommer à mesure que la gravité de l'étoile décroît avec la distance.

    De nombreuses comètes ont également des orbites très excentriques. Une orbite parfaitement circulaire a une excentricité de 0, les orbites elliptiques se situent entre 0 et 1, et les orbites avec des excentricités supérieures à 1 sont hyperboliques ou ne reviennent pas. `` Oumuamua a plongé dans le système solaire au-dessus du plan écliptique dans lequel les planètes orbitent avec une excentricité de 1,2, ce qui signifie qu'il passerait à travers le système solaire et ne reviendrait jamais. La comète du système solaire la plus excentrique, C / 1980 E1, a une excentricité de près de 1,058 - elle a été libérée de la gravité du Soleil par une rencontre avec Jupiter. Mais l'excentricité d'Oumuamua était tellement plus élevée, cela indiquait que l'objet ne venait pas de la ceinture de Kuiper ou du nuage d'Oort, mais d'une autre étoile entièrement. 

    Le Minor Planet Center a initialement classé `` Oumuamua comme une comète de courte période le 20 octobre '', explique Karen Meech de l'Institut d'astronomie de l'Université de Hawai'i, membre de l'équipe qui a découvert et étudié pour la première fois 'Oumuamua. Le 24 octobre, avec plus d'informations orbitales, la classification d'Oumuamua a été mise à jour en C / 2017 U1 - une comète à longue période. Mais 'Oumuamua avait déjà tourné autour du Soleil au moment où il a été découvert sans queue en vue. L'équipe de Meech a contacté le Minor Planet Center, qui a ensuite reclassé `` Oumuamua le 26 octobre en A / 2017 U1, en utilisant la désignation A indiquant une orbite de comète à longue période, mais pas de coma ou de queue, dit Meech. Finalement, la communauté astronomique a développé un nouveau système de dénomination pour les objets interstellaires, baptisant la découverte 1I - le premier objet interstellaire. 

    Ensuite, un article sur la nature de juin 2018 dirigé par Marco Micheli du Centre de coordination des objets proches de la Terre de l'Agence spatiale européenne à Frascati, en Italie, a rapporté que `` Oumuamua ne bougeait pas comme un astéroïde le devrait. Au lieu de cela, la trajectoire d'Oumuamua a indiqué une «accélération non gravitationnelle vraiment forte», explique Meech, qui est également co-auteur du document. Cela signifiait que la gravité n'était pas la seule chose qui dictait la motion d'Oumuamua. Quelque chose l'accélérait alors qu'il quittait le système solaire.

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    Une courbe de lumière enregistre la luminosité au fil du temps. Il peut informer les astronomes de la taille, de la forme et de la rotation d'un objet. Cette courbe de lumière montre la luminosité de 'Oumuamua pendant trois jours en octobre 2017; chaque couleur représente des mesures prises dans un filtre différent, qui ne visualise que des longueurs d'onde spécifiques de la lumière visible ou infrarouge. Les grandes baisses de luminosité indiquent aux astronomes que «Oumuamua est long mais maigre, plus comme un cylindre qu'une balle. La ligne pointillée représente la courbe de lumière d'un objet modèle qui est 10 fois plus longue que large.

    Astronomie : Roen Kelly, d'après Olivier Hainaut (ESO) / K. Meech et al.

    «L'accélération d'Oumuamua était dans la direction opposée au Soleil; il était également lié à sa distance du Soleil, s'affaiblissant à mesure que leur séparation augmentait. «Il y avait un certain nombre de choses qui peuvent provoquer une accélération dans cette direction», explique Meech. L'équipe a enquêté sur huit de ces causes, y compris la friction ou la traînée modifiant sa trajectoire, la possibilité que `` Oumuamua soit en fait deux ou plusieurs objets tirant l'un sur l'autre, un fort champ magnétique à l'intérieur '' Oumuamua interagissant avec le vent solaire et la pression des photons solaires poussant sur 'Oumuamua pour l'accélérer.

    Un par un, ils ont exclu ces scénarios. La friction ou la traînée le tireraient vers le Soleil, pas l'accéléreraient dans la direction opposée. Les images d'Oumuamua ne montraient aucun objet supplémentaire suffisamment grand pour affecter son mouvement de la manière dont les astronomes le voyaient. Et même un champ magnétique élevé ne provoquerait pas suffisamment d'interaction avec les particules chargées du Soleil pour pousser Oumuamua comme observé. Pour que les photons solaires poussent suffisamment Oumuamua, la roche spatiale aurait besoin d'une densité incroyablement faible, comme celle de l'aérogel, une substance qui peut être jusqu'à 900 fois moins dense que l'eau. Ou, spéculent Shmuel Bialy et Abraham Loeb du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, 'Oumuamua pourrait être incroyablement mince avec une grande surface - comme une voile solaire. 

    Bien que l'idée qu'Oumuamua soit un vaisseau spatial extraterrestre ou une technologie extraterrestre abandonnée soit certainement excitante, Meech et d'autres soutiennent qu'il est extrêmement improbable physiquement, d'autant plus qu'une explication que l'équipe a enquêtée a très bien fonctionné: «La seule chose qui restait, qui était le plus logique, c'est que c'est du dégazage », dit Meech. 

    Le dégazage est la fuite de gaz et de poussière sous forme de glaces à la surface d'une comète sublimée, passant directement d'un solide à un gaz à mesure que l'objet s'approche du Soleil et se réchauffe. Le gaz qui s'échappe donne à la comète une poussée supplémentaire dans la direction opposée. «C'était le même niveau de force que vous verriez généralement dans les comètes», explique Meech à propos de l'accélération d'Oumuamua, si elle perdait environ 2,2 livres (1 kilogramme) de matériau chaque seconde. D'après ce que nous savons des comètes du système solaire, ce n'est pas inhabituel. Et, après tout, les astronomes s'étaient attendus à ce qu'Oumuamua soit une comète en premier lieu.

    Mais 'Oumuamua n'avait toujours pas de queue, même dans les observations les plus profondes. Meech faisait partie d'une équipe à la recherche de gaz s'échappant d'Oumuamua, comprenant du CN, du CO, du CO2 et du H2O. Le gaz CN, qui est brillant et facile à repérer, est entraîné par les comètes dans notre système solaire lorsque l'eau quitte la surface, dit Meech. Il peut être utilisé comme indicateur indirect de l'eau, qui est plus difficile à observer. L'équipe s'attendait également à un peu de CO et de CO2 car, comme 'Oumuamua s'est éloigné du Soleil, les températures ont chuté et l'eau est devenue plus difficile à sublimer depuis la surface. 

    Les chercheurs ont suivi 'Oumuamua pendant 30 heures avec le télescope spatial Spitzer infrarouge, mais rien ne s'est révélé. C'était étrange, car ils s'attendaient à ce que «un peu» de gaz, en particulier de l'eau - et donc du CN - s'échappe si «l'accélération d'Oumuamua était due au dégazage», dit Meech.

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    'Oumuamua est-il moelleux?

    L'un des scénarios possibles pour l'accélération d'Oumuamua est la pression de rayonnement. La lumière du soleil est constituée de photons, qui peuvent exercer une force. Mais dans le cas d'Oumuamua, les photons ne pouvaient exercer suffisamment de punch que si l'objet avait une densité extrêmement faible par rapport à sa taille - environ 1/100 000 de la densité de l'eau. Amaya Moro-Martín du Space Telescope Science Institute a proposé, dans un article de février 2019 publié dans The Astrophysical Journal Letters, que «Oumuamua pourrait être un« agrégat moelleux »de particules de poussière glacées. Ce type de structure, qui pourrait avoir une si faible densité, indiquerait `` Oumuamua s'est formé au-delà de la ligne de neige de son étoile hôte - la région au-delà de laquelle l'eau ne se trouve que sous forme de glace - et, selon l'étude, fournit une fenêtre unique sur la façon dont le blocs de construction de planètes se forment. 

    Pourtant, l'article de Moro-Martín conclut: «Il y a de nombreuses questions ouvertes qui doivent être abordées afin d'évaluer la viabilité de ce scénario», telles que la façon dont un tel objet poreux pourrait survivre non seulement à l'éjection de son système solaire, mais aussi à son voyage à travers l'espace interstellaire. Et l'équipe de Meech a jugé cela peu probable: «Nous n'avons aucun exemple de quelque chose comme ça dans le système solaire. Bien que théoriquement plausible à l'échelle mathématique, ce n'est pas physiquement sensible », explique Meech.

    NASA

    Mais malgré leurs mesures sensibles, «aucun CN n'a été vu. Et cette limite supérieure était suffisamment forte pour que s'il y avait autant d'eau qui s'échappe, cela indique que cette comète est également inhabituelle, chimiquement », dit-elle. Après tout, les comètes de notre système solaire peuvent être assez abondantes dans l'eau.

    «Il est toujours un peu difficile d'interpréter trop de ne pas voir quelque chose», prévient-elle. Mais quand même, «ce n'est pas tout à fait comme une comète typique». 

    Lorsque le gaz s'échappe d'une comète, il emporte généralement avec lui de la poussière de surface; plus le dégazage est fort, plus les grains de poussière qu'il libère sont gros. L'équipe de Meech a également cherché de la poussière, mais n'en a repéré aucune. Mais même cela ne tue pas la théorie de la comète - Meech dit que même si la comète était dépourvue de petites poussières, de grosses poussières auraient pu sortir de la surface. Les grosses poussières sont plus difficiles à voir aux longueurs d'onde visibles, là où elles regardaient.

    Elle et ses collègues concluent que «Oumuamua est une comète, quoique inhabituelle, avec une chimie différente de celle des comètes que nous voyons dans notre système solaire. "Mais cela n'a rien de surprenant", dit Meech. "Cela vient d'un système stellaire différent."

    Que nous dit Oumuamua?

    Avec tant d'inconnus, il peut sembler qu'il y a peu de choses que Oumuamua puisse nous apprendre. Certes, «Oumuamua est un échantillon d'un seul. Mais même un objet peut en dire beaucoup aux astronomes, surtout par rapport à leurs attentes quant à ce que serait le premier visiteur interstellaire.

    «'Oumuamua est probablement un planétésimal éjecté ou un élément constitutif du processus de naissance des planètes», dit Meech. En tant que telle, sa découverte a des implications sur le nombre de ces objets que nous pouvons trouver. C'est parce que Pan-STARRS, qui a découvert 'Oumuamua, a commencé ses opérations scientifiques complètes en mai 2010 et ne devrait voir que peu ou pas d'objets interstellaires de plus de 0,6 mile (1 km) après 10 ans de fonctionnement. Les chercheurs espéraient principalement limiter le nombre d'objets interstellaires traversant notre système solaire, en particulier les plus petits comme 'Oumuamua.

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    Certains chercheurs spéculent que l'étrange courbe de lumière d'Oumuamua et son accélération pourraient signifier qu'elle est grande, mince et d'origine artificielle - une voile solaire étrangère. Cependant, la plupart des astronomes ne croient pas que ce soit le cas.

    Marshall Space Flight Center de la NASA

    Le grand télescope synoptique de 8,4 mètres, qui devrait commencer à observer en 2022 et produira environ 20 téraoctets de données chaque nuit, devrait repérer environ un objet interstellaire par an. Meech dit que s'il avait été opérationnel en 2017, il aurait pu apercevoir 'Oumuamua fin juillet, trois mois avant que Pan-STARRS ne l'ait vu (et à temps pour les astronomes de le regarder voler à travers le périhélie en septembre). Mais le fait que le télescope Pan-STARRS1 de 1,8 mètre ait repéré 'Oumuamua pourrait signifier l'une des deux choses: soit il y a beaucoup plus d'objets interstellaires que nous ne le pensions, soit' Oumuamua n'est pas un membre normal de la population interstellaire attendue par les astronomes. 

    Au fur et à mesure que de plus en plus de levés mettent les yeux sur le ciel, les astronomes sont en mesure d'estimer, en fonction de la quantité de ciel couvert et de la vitesse à laquelle ils s'attendent à ce que les corps soient éjectés des autres étoiles, combien et quel type d'entrelaceurs interstellaires nous devrions voir . 

    Mais les nombres attendus dépendent de plusieurs facteurs, de la taille d'un objet - `` Oumuamua est plus petit que notre première découverte attendue - à la vitesse à laquelle les blocs de construction planétaires sont jetés hors de leurs systèmes domestiques. Ce dernier dépend encore plus de facteurs, tels que la taille du système, le nombre de planètes géantes disponibles pour disperser les objets, et si d'autres étoiles sont passées assez près pour pousser les objets hors des orbites lointaines autour de leurs soleils. 

    Ce qu'Oumuamua a révélé, c'est que, selon sa vitesse et sa trajectoire, il est probablement jeune et ne voyage entre les étoiles que depuis environ 2 milliards d'années, soit moins de la moitié de l'âge de notre système solaire. Coryn Bailer-Jones de l'Institut Max Planck pour l'astronomie à Heidelberg, en Allemagne, a calculé la piste d'Oumuamua - qui provenait de la direction de Lyra la Harpe - avant qu'elle n'entre dans le système solaire. Ses calculs ont remonté l'horloge de plusieurs millions d'années pour comparer la trajectoire d'Oumuamua aux positions passées de 7 millions d'étoiles dans la Voie lactée mesurées par le satellite Gaia. Parce que les étoiles se déplacent dans la galaxie au fil du temps, il a dû rembobiner leurs orbites, en plus de celles d'Oumuamua, pour rechercher des endroits où les deux pourraient se chevaucher raisonnablement.

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    Le télescope Pan-STARRS1 au sommet de Haleakala, Maui, a repéré 'Oumuamua, notre premier intrus interstellaire reconnu, en octobre 2017.

    Rob Ratkowski

    Il a trouvé quatre candidats possibles qui sont passés assez près de la piste de rembobinage de la motion d'Oumuamua pour qu'ils soient son lieu de naissance. «Assez près», dit Meech, signifie que Bailer-Jones a identifié des étoiles dans un rayon de 1 à 2 nuages ​​d'Oort - 100 000 à 200 000 UA - du chemin d'Oumuamua. Mais une rencontre rapprochée ne signifie pas nécessairement que l'étoile est le point d'origine d'Oumuamua. De plus, les rencontres ont montré qu'Oumuamua aurait été éjecté de son système d'origine à une vitesse élevée, entre environ 6 et 16 miles (10 et 25 km) par seconde. «Il est assez difficile d'obtenir des vitesses d'éjection aussi élevées juste à partir d'un planétésimal se rapprochant trop des planètes géantes [dans le même système]», dit Meech. Ce processus aurait envoyé Oumuamua à quelques kilomètres par seconde. Et aucune des quatre étoiles n'a connu de planètes. 

    La vitesse élevée serait plus probable, dit-elle, si 'Oumuamua venait d'un système d'étoiles binaires. Mais aucun des quatre candidats n'est binaire. «Alors, alors que c'étaient nos meilleurs candidats, aucun d'eux ne s'est démarqué en disant:« C'est ça! C'est le système domestique! " elle dit. La prochaine publication de données Gaia - prévue fin 2021 - pourrait aider, permettant aux astronomes de retracer les mouvements d'étoiles encore plus et éventuellement de trouver de meilleurs candidats. «Ce serait formidable de revoir cela dans quelques années», déclare Meech, lorsque davantage de données sont disponibles. Mais pour l'instant, les astronomes sont incapables de déterminer d'où vient Oumuamua.



    Pourquoi n'avons-nous pas vu 'Oumuamua plus tôt? 

    Si 'Oumuamua est entré dans le système solaire il y a près de deux siècles, pourquoi a-t-il fallu si longtemps aux astronomes pour le voir? 

    «La trajectoire d'Oumuamua l'a fait descendre du dessus du plan du système solaire. C'est un endroit inhabituel et inattendu pour rechercher des objets proches de la Terre, ce qui est exactement ce à quoi le télescope Pan-STARRS1 a été chargé lorsqu'il a repéré l'intrus. Peu de temps avant sa découverte, 'Oumuamua venait juste de sortir de la conjonction solaire, quand il était caché derrière notre étoile. «Il faudrait que vous dirigiez vos télescopes très près du Soleil», pour l'avoir vu, dit Meech, «ce que vous ne faites pas.» 

    De plus, 'Oumuamua est petit - et donc faible. Avant la conjonction solaire, il était simplement indétectable par n'importe quel télescope, y compris Hubble. Bien qu'une image pré-découverte prise par le Catalina Sky Survey le 14 octobre montre `` Oumuamua, dit Meech, même alors, il est trop faible pour être sélectionné sans savoir qu'il est déjà là. «Si vous savez qu'il y a quelque chose là-bas, alors vous pouvez réellement le voir. Vous pouvez le voir bouger, et il bouge au bon rythme dans la bonne direction, mais vous ne l'auriez jamais ramassé tout seul », dit-elle.


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    La comète 2I / Borisov est le deuxième visiteur interstellaire connu à entrer dans notre système solaire. Imaginé par le télescope spatial Hubble le 12 octobre 2019, Borisov montre une queue claire, contrairement à son prédécesseur, 'Oumuamua. Les astronomes espèrent que la nouvelle comète révélera mieux la chimie des objets formés autour d'autres étoiles.

    NASA, ESA et D. Jewitt (UCLA)

    Que le début

    Depuis les dernières observations de Hubble en janvier 2018, `` Oumuamua est hors de portée des astronomes. Selon Meech, «Oumuamua devrait atteindre la ceinture de Kuiper vers 2024 et passer son bord à la fin de 2025.» Oumuamua passera à l'endroit le plus éloigné atteint par les Voyagers vers 2038. En 2196, il sera à nouveau à 1 000 AU du Soleil. , bien que notre nuage Oort devrait s'étendre au-delà de 100 000 UA. Ainsi, quand «Oumuamua passe vraiment le« bord »du système solaire, dit-elle, cela dépend de l'endroit où vous définissez ce bord.

    Bien qu'il soit parti de la vue, il n'est pas hors de l'esprit. Les astronomes du monde entier continuent de spéculer sur les mystères qui subsistent. «Nous voulions vraiment savoir de quoi ['Oumuamua] était fait. Nous voulions connaître sa chimie. Et cette expérience ne pouvait pas être bien menée », dit Meech. «Mais finalement, pour 'Oumuamua, il avait cette forme allongée très étrange. Et pour moi, c'était l'une des plus grandes énigmes que nous n'avons pas pu résoudre. » 

    Maintenant, il apparaît que «Oumuamua n'est pas seul. Le 30 août 2019, l'astronome amateur Gennady Borisov à l'observatoire MARGO à Nauchnij, en Crimée, a repéré une nouvelle comète se déplaçant dans le ciel. Désigné 2I / Borisov, il se déplaçait à 93 000 mph (150 000 km / h), plus vite que prévu pour un objet à une distance d'environ 2,8 UA du Soleil. Sur la base de sa vitesse fulgurante et de sa trajectoire, ce qui le montre plonger dans le système solaire intérieur sous un angle de 40 ° par rapport au plan écliptique sur une orbite avec une excentricité stupéfiante de 3,7, il ne provient pas non plus de notre propre système solaire. 

    Contrairement à 'Oumuamua, Borisov a une queue claire, la marquant immédiatement comme une comète. Et il est toujours en route vers le Soleil, qui devrait osciller autour du périhélie le 8 décembre 2019, à une distance d'environ 2 UA de notre étoile. Cela signifie qu'il va devenir plus lumineux avant qu'il ne faiblisse à nouveau, atteignant potentiellement la magnitude 15 au moment où il passe le plus près de la Terre le 28 décembre. C'est une ampleur amateur de plus grande taille que 10 pouces peut atteindre dans d'excellentes conditions de visualisation. Même une fois qu'il aura disparu des yeux des amateurs, les observatoires professionnels pourront suivre Borisov jusqu'en octobre 2020. 

    L'équipe de Meech a déjà observé l'objet et estime sa taille entre 1,2 et 10 miles (2 et 16 km). Ils ont déjà repéré du gaz CN qui sortait de sa surface, bien que la comète était encore trop faible en octobre 2019 pour détecter d'autres gaz, dit-elle. Mais «avec 2I, nous avons une très longue période d'observation d'un an», explique Meech. Cela permettra aux astronomes d'explorer sa chimie - contrairement à `` Oumuamua - même si, dit-elle, le gaz et la poussière de la comète peuvent entraver les tentatives de maîtriser la forme et la taille de son noyau. Mais finalement, "[2I] ressemble à une comète, et elle est rouge, et elle a le CN."
    Cela signifie qu'elle ressemble beaucoup à une comète du système solaire typique - et peint une image très différente d'un voyageur interstellaire que 'Oumuamua. Mais ces différences sont précieuses pour les astronomes qui essaient d'en savoir plus sur la formation des autres systèmes solaires, qu'ils soient semblables ou non aux nôtres. 

    Quel que soit le nombre d'entrelaceurs que nous voyons finalement parcourir notre système solaire, «Oumuamua sera toujours le premier. Et même si cela laisse aux astronomes des questions en suspens, cela représente également le début d'une ère dans laquelle nous pourrons enfin débloquer de nombreux mystères derrière la façon dont les étoiles forment leurs planètes et ce qui arrive aux pièces qu'ils perdent en cours de route.

    Source: http://www.astronomy.com
    Lien:  http://www.astronomy.com/magazine/2020/02/our-first-interstellar-visitor?utm_source=asyfb&utm_medium=social&utm_campaign=asyfb&fbclid=IwAR2li4hFLzr0oQLgSaBC7SRUsc5KBB4z2A9xifz1ZXctEYAZkgAuAnaXCV0

  • LE 30.01.2020: Actualité de la météo,de l'astronomie et de la science/ Une maladie sur la terre.

    Une maladie sur la terre

     

    Collage par Astronomy : Chuck Braasch

    Pourquoi les scientifiques croient ce qu'ils font et pourquoi le public ne suit pas trop souvent.
    Par David J. Eicher

    Il y a une maladie sur la terre. Cela ne peut pas, comme l'ont fait les plaies bibliques, tuer qui que ce soit. Mais cela corromp des millions de personnes avec une vision déformée et déformée de l'univers qui les entoure.

    Toutes les heures, tous les jours, toutes les semaines et tous les mois, la qualité des informations partagées entre les personnes semble empirer, entachée d'inexactitudes, d'exagérations, de réactions excessives et de mensonges. Cela arrive dans les journaux, dans les magazines, à la télévision, sur Internet, et surtout sur les réseaux sociaux, de plus en plus, apparemment, au fil du temps.

    C'est une déformation grossière de la science, le processus de pensée rationnelle qui nous permet d'interpréter le monde.

    Et cela ne montre absolument aucun signe d'arrêt. En fait, il semble s'accélérer avec le temps.

    "Le Big Bang n'est jamais arrivé!"

    "Les OGM sont mauvais pour vous et il y a une énorme conspiration pour les pousser vers les consommateurs." 

     "Le réchauffement climatique n'existe pas." 

    «Les vaccins tuent des enfants.» 

    Dans bien trop de médias, sans parler d'écrits et de publications individuelles, les sentiments anti-scientifiques en gros semblent l'emporter.

    Pourquoi, exactement, est-ce?

    Illustration par l' astronomie : Chuck Braasch

    Qu'est-ce que la science, de toute façon?

    Vous ne connaissez peut-être pas le terme d' épistémologie , mais il est en vigueur depuis les premiers jours de l'humanité. C'est l'investigation de ce qui détermine la vérité; comment savons-nous quels sont les faits sur les choses et les événements qui nous entourent? Cette théorie de la connaissance régit ce que nous croyons et comment nous percevons la réalité.

    Vous rentrez chez vous après une longue journée de travail et constatez que la boîte à outils avec votre marteau, spécifiquement réservée à un projet cette nuit-là, est manquante. Pourquoi est-ce? Votre processus de pensée vous dit, peut-être avec une enquête, ce qui s'est probablement passé, et vous croyez que c'est la vérité.

    Il existe plusieurs méthodes pour déterminer la vérité. Mais pour les besoins de l'argumentation, nous pouvons examiner les «quatre grands», les modes de raisonnement les plus courants que la plupart des gens utilisent tous les jours sous une forme ou une autre.

    La première est l' intuition , équivalente à l'imagination, à la spéculation et à la révélation. Ce processus de pensée le plus primitif utilise un raisonnement a priori, est très dogmatique, et implique des hypothèses et même la clairvoyance et la perception extrasensorielle. C'est très émotif et personnel. («Je sais que Frank a pris ma boîte à outils parce que j'en rêvais», pourrait représenter ce genre de pensée.)

    La deuxième méthode, légèrement meilleure que l'intuition, est l' autoritarisme . Nous avons tous beaucoup utilisé celui-ci dans nos vies, que nous le voulions ou non. C'est ainsi que les écoles, les gouvernements et les organisations fonctionnent généralement. Vous croyez que quelque chose est la vérité parce que les parents, les enseignants, le clergé, les médecins, les politiciens ou les célébrités vous le disent. Un tel témoignage public est particulièrement facilement accepté par ceux qui ont un niveau d'éducation moindre et par les traditionalistes philosophes qui résistent au changement, à l'innovation et à la critique. («Je sais que Susie a pris ma boîte à outils parce que Frank me l'a dit.»)

    La troisième méthode, appelée pensée rationnelle , est meilleure que les deux premières. Cette approche comprend les mathématiques et la logique, et est basée sur la stochastique (probabilités), l'heuristique (invention) et les analogies (comparaisons). Les définitions et la sémantique deviennent très importantes dans ce mode. Les règles de logique prévalent; par exemple, si A = B, alors A ÷ B = 1. Les statistiques, qui reposent sur ce type de raisonnement, il faut le noter, ne sont valables que lorsqu'elles sont basées sur de grands échantillons. («Je sais que Herb a pris ma boîte à outils parce que je pense qu'il était le seul à avoir eu le temps et l'opportunité de le faire.»)

    Le quatrième et meilleur mode de détermination de la vérité, selon les scientifiques, est l' empirisme . C'est la base, en fait, de la science. Les méthodes empiriques reposent sur des observations fortuites et sur l'accord des personnes éduquées. Ils ne sont pas contraints et s'appuient sur de multiples sources d'informations. Ils impliquent l'expérimentation, les mesures, la répétition, l'analyse et la prédiction. («Je sais que John a pris ma boîte à outils parce que la caméra de surveillance nous montre qu'il l'a fait, et quand il a montré les images, il l'a admis.»)

    Dans le film classique de 1960 Hériter du vent , la science rencontre la tradition dans une interprétation dramatique du «Monkey Trial» Scopes de 1925 qui s'est produit à Dayton, Tennessee. En réalité, l'instituteur John T. Scopes a été jugé pour avoir enseigné l'évolution comme un fait dans les écoles du Tennessee, ce qui à l'époque violait la loi de l'État. Dans le film, les systèmes de croyances personnelles des acteurs se sont inversés: le catholique conservateur Spencer Tracy a représenté l'avocat libéral Henry Drummond (sur le modèle de Clarence Darrow), tandis que l'Unitariste libéral Fredric March a joué l'avocat conservateur et candidat présidentiel Matthew Harrison Brady, sur le modèle de William Jennings Bryan.
    Youtube

    L'aube de la science

    L'utilisation de ce spectre de façons de penser ce qui est réalité, ce qui constitue la vérité, de manières conflictuelles, est un problème depuis l'aube de l'humanité. Dans la Grèce antique, les philosophes géraient l'éducation, les prêtres servaient la religion et les rois contrôlaient le gouvernement, tandis que plus de 95% de la population était analphabète. Et pourtant, ces sages ont entrepris une recherche de classe mondiale de la vérité. Leur titre mûrement réfléchi, philosophe, vient du philosophe grec , qui signifie amoureux de la connaissance.

    Thales of Miletus, généralement crédité d'être le premier philosophe à la pensée scientifique, est illustré dans cette gravure sur bois des Chroniques de Nuremberg , publiée en 1493.
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    La route vers une pensée véritablement scientifique était, bien sûr, longue. Thales of Miletus ( c . 624 BC - c . 546 BC) a écarté la mythologie en faveur de l'étude de la nature. Les érathosthènes de Cyrène ( vers 276 avant JC - vers 195/194 avant JC) ont déterminé que la Terre était une sphère et ont mesuré sa circonférence avec un degré de précision surprenant. Claude Ptolémée d'Alexandrie ( c . 90- c . 168) a produit le premier catalogue grand étoiles (basé sur des travaux antérieurs de Hipparque), qui a influencé la société pendant un millénaire.

    Au Moyen Âge, les premiers grands établissements d'enseignement voient le jour. Les universités de Paris, d'Oxford et de Cambridge ont toutes été fondées à quelques décennies d'intervalle à partir du milieu du XIIe siècle. Le dominicain italien Thomas d'Aquin (1225-1274) a mélangé l'intuition à l'autorité et au rationalisme dans ses œuvres majeures. Le franciscain anglais Guillaume d'Ockham ( v . 1287–1347) a proposé la loi de la parcimonie (mieux connue sous le nom de rasoir d'Ockham), un aliment de base de la science à venir, que les explications les plus courtes et les hypothèses les plus simples étaient probablement correctes. ("Les explications ne doivent pas être multipliées inutilement.") En 1440, l'imprimeur allemand Johannes Gutenberg ( c. 1398–1468) produit ses premières œuvres sur papier à caractères mobiles. Cela a créé une révolution dans le partage de l'information qui a considérablement avancé l'enseignement.

    Et puis vint la Renaissance. L'italien Léonard de Vinci (1452–1519) a caractérisé les processus de pensée révolutionnaires de cette période et est devenu l'un des plus grands expérimentateurs scientifiques indépendants. L'astronome polonais Nicolas Copernic (1473-1543) a commencé une révolution pour comprendre la place de la Terre dans le cosmos avec son modèle qui plaçait le Soleil au centre du système solaire. Pourtant, au cours de la même période, l'astrologue et voyant français Nostradamus (Michel de Nostredame, 1503-1566) est devenu la quintessence de la pensée anti-scientifique, écrivant plus de 6000 prophéties, la plupart sans descriptions, emplacements et délais précis. Son record de précision de 5% aurait pu être égalé par n'importe qui.

    La percée de Galileo

    Et puis vint le mathématicien et astronome italien Galileo Galilei (1564-1642). Avec la création de son télescope et le changement, une nuit, de regarder le clocher de l'église près de sa maison de Padoue à une vue de la Lune, Galileo a déclenché une nouvelle révolution plus puissante. Ses 10 thèses, basées sur ses observations télescopiques et publiées dans Sidereus Nuncius («Starry Messenger») en 1610, ont secoué le monde. Ils étaient:

    Le mathématicien et astronome italien Galileo Galilei (1564-1642) a commencé l'ère moderne de l'astronomie en déplaçant son télescope d'un clocher d'église pour voir la Lune, déclenchant une énorme ère de découverte. Ce portrait de Justus Sustermans a été rendu en 1636.
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    1. La Lune n'est pas lisse, mais contient des «montagnes» et des «mers».
    2. La Lune a du soleil sur ses zones lumineuses et du soleil sur ses parties sombres.
    3. Le terminateur de la Lune est incurvé, prouvant que la Terre est une sphère. (Cette observation a également été faite à partir de vues antérieures d'éclipse lunaire.)
    4. La période de la Lune autour de la Terre et sa rotation sont à peu près les mêmes, de sorte que le même côté de la Lune fait toujours face à la Terre.
    5. La Voie lactée est une voie dense d'étoiles.
    6. Les taches du Soleil se déplacent dans la même direction, prouvant que le Soleil tourne.
    7. Les planètes sont des disques, prouvant qu'elles sont plus proches que les étoiles.
    8. Vénus montre des phases indiquant qu'elle tourne autour du Soleil.
    9. Saturne a des particularités (anneaux).
    10. Jupiter a ses propres satellites (lunes).

    Galileo a poussé l'Église catholique trop loin avec son Dialogue concernant les deux systèmes mondiaux en chef , publié en 1632, dans lequel il a usurpé la compréhension pré-copernicienne du cosmos, ce qui lui a valu une accusation d'hérésie. Galileo a été assigné à résidence pendant toutes ses années restantes. En 1992, le pape Jean-Paul II a exprimé ses regrets pour la gestion de l'affaire Galileo, déclarant que Galileo avait été "condamné par erreur", quelque 350 ans après la mort du scientifique italien.

     

     

    La méthode scientifique émerge

    Le travail de Galileo, même s'il lui a coûté sa liberté, a posé la pierre angulaire de ce qui est devenu la méthode scientifique moderne. Les bases de la méthode scientifique sont simples: tout d'abord, les scientifiques font des observations. Ils observent tout ce qu'ils peuvent, de toutes les manières possibles. Les observations scientifiques doivent être simples, pertinentes, fiables, précises, cohérentes et complètes. Les scientifiques utilisent ensuite les observations pour créer une hypothèse , qui est une supposition éclairée sur ce qu'ils ont vu, et cela peut être vrai ou faux. C'est ce que beaucoup de gens appellent à tort une «théorie», ce qui est différent pour les scientifiques. (Cependant, même de nombreux scientifiques ont souvent utilisé ces termes à mauvais escient. Einstein et Darwin ont appelé leurs hypothèses «théorie» dans leurs premières publications.)

    Les hypothèses doivent être testées, revues et affinées pour être crues. Les scientifiques font des mesures et des classifications, et plus le nombre d'observations est grand, plus l'hypothèse acquiert de la crédibilité. En revanche, une loi scientifique est un fait accepté, dont l'application est spécifique et qui a été testée ad nauseam. Celles-ci incluent la loi de Boyle pour le comportement des gaz, la loi de Newton de la gravitation universelle et bien d'autres.

    Enfin, pour les scientifiques, une théorie est un vaste ensemble de principes acceptés en l'absence d'informations contradictoires. Une théorie peut être rejetée ou révisée à mesure que de nouvelles observations se produisent. Des exemples sont la théorie géocentrique du cosmos de Ptolémée remplacée par la théorie héliocentrique de Copernic et la théorie du phlogiston de Stahl remplacée par la théorie de l'oxydation de Lavoisier en chimie.

    Le polymathe anglais William Whewell (1794-1866), représenté ici au début des années 1860, inventa les termes science et scientifique et fit de nombreuses contributions à la science et à la philosophie.
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    Au fil du temps, les théories reçoivent un examen incroyable, en particulier à l'ère moderne avec des millions de scientifiques faisant des observations, et doivent se lever universellement afin de continuer à être l'idée maîtresse du fonctionnement d'un fait scientifique. Et pourtant, les théories avec des preuves écrasantes les soutenant reçoivent souvent peu de soutien de ceux qui n'ont pas été éduqués en tant que scientifiques - mais plus à ce sujet plus tard.

    Le concept de science et de scientifiques est une chose moderne. Ce fut le polymathe anglais William Whewell (1794-1866) qui, en 1833, inventa les termes science et scientifique . Et pendant de nombreux siècles auparavant, ils étaient inextricablement enfermés dans un amalgame de religion et de philosophie afin que la science et la religion ne puissent jamais être séparées proprement, comme Whewell le prévoyait.

    Le cours régulier de Charles Darwin

    Le naturaliste anglais Charles Darwin (1809–1882) était bien sûr l'un de ceux qui sont venus symboliser la divergence entre la science et la religion, à un moment critique de l'histoire du monde. Membre des célèbres familles Darwin et Wedgwood, Charles a grandi dans un manoir avec jardins, vergers, fermes, serres, écuries, ateliers, musées et bibliothèques. Il a étudié la théologie, la médecine, la géologie, l'histoire, la botanique et la zoologie.

    Le biologiste évolutionniste anglais Charles Darwin (1809–1882) est venu symboliser la lutte de la science contre les anciennes traditions; ce portrait a été réalisé vers 1874 par Leonard Darwin.
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    En 1831, Darwin a rejoint le HMS Beagle pour une croisière d'un an en Amérique du Sud, et il n'est revenu qu'en 1836! En tant que scientifique pendant le voyage, Darwin a visité de nombreuses terres et étudié les gens, le climat, la géographie, la minéralogie, les plantes et les animaux. Darwin a renvoyé 3 907 spécimens et a rédigé 1 529 rapports détaillés, après avoir travaillé et finalement publié 13 livres, dont le légendaire L'Origine des espèces et La descente de l'homme .

    Darwin est devenu un expert en morphologie et évolution comparées. Il a décrit comment la variation est une caractéristique de toutes les espèces. Il a noté que plus d'organismes sont produits que ce qui peut survivre en raison des limites de l'environnement. Il a souligné qu'il existe toujours une concurrence réelle et involontaire pour les ressources. Et il a démontré comment se produisent la transmission des variations et des adaptations, qui dépendent des lois de l'hérédité.

    Longtemps après l'époque de Darwin, les débats ont éclaté en se concentrant sur l'évolution. Célèbre, en 1925 à Dayton, dans le Tennessee, le Scopes «Monkey Trial» a opposé l'arc conservateur William Jennings Bryan au libéral Clarence Darrow, comme dramatisé dans le film populaire Inherit the Wind . Il était assez étonnant que de tels arguments aient lieu 60 ans après la publication de l'étude de Darwin. Pourtant, malgré les preuves accablantes à l'appui de la théorie de l'évolution, le débat se poursuit encore aujourd'hui, 90 ans plus tard, car un sondage Gallup de 2014 a montré que 42% des États-Unis croient au créationnisme, l'idée que l'univers et la vie sur Terre sont originaires des actes divins par un être suprême.

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    Science et religion

    Le sondage a également montré que 31% croient en l'évolution guidée par un être suprême, tandis que seulement 19% croient en l'évolution humaine sans aucune sorte d'interférence pieuse. C'est intéressant, car beaucoup a été écrit sur la séparation philosophique entre la science et la religion. J'ai donné des conférences à l'Observatoire du Vatican à Castel Gandolfo et j'ai eu des conversations avec George Coyne et José Funes, deux astronomes du Vatican et de merveilleux messieurs, et leurs collègues. Beaucoup dont l'esprit est profondément religieux et qui poursuivent également la science, gardent leur science et leur foi dans des conteneurs séparés, semble-t-il, et n'ont aucun conflit avec l'intersection des deux. Et ça va.

    Taille des principaux groupes religieux, 2010. Les pourcentages correspondent à la population mondiale.
    Centre de recherche Pew

    Pour beaucoup, la croyance en la science ne signifie pas nécessairement une incrédulité en Dieu, ou vice versa. J'ai beaucoup d'amis et d'associés qui appartiennent à diverses religions, et certains qui sont athées ou agnostiques. Mais pour moi, je vois la science comme un exercice purement empirique pour connaître la vision la plus claire et la plus nette de la vérité, et je veux des preuves de ce que je crois. C'est un point de vue purement scientifique dans mon esprit, et je le poursuis donc jusqu'à la conclusion logique.

    J'ai des preuves d'atomes, de matière, d'énergie, des innombrables découvertes de la science, de la Terre, des étoiles et des galaxies, et j'adore la nature avec les preuves qui existent. Le spiritisme, dans mon esprit, peut exister comme un pur amour et une préoccupation pour les autres membres de la race humaine - et pour tous les êtres vivants sur notre planète. Pour moi, c'est ça l'esprit. Je n'ai plus besoin de rien.

    La guerre contre la pensée scientifique

    Quelle que soit la religion, l'écart entre les découvertes scientifiques et l'acceptation généralisée du public est étonnant. Les «gens ordinaires» comprennent certainement les propriétés scientifiques des choses de tous les jours comme les tables et les chaises, les fermes et les villes, les chats et les chiens, les adultes et les enfants. Ils vivent avec les fruits de la science appliquée d'innombrables fois par jour, peut-être le plus souvent lorsqu'ils sortent leur téléphone portable.

    Mais ils ne comprennent pas si bien les autres domaines que les scientifiques étudient - les atomes et les molécules, les électrons et les quarks, les gènes et les nucléotides, les galaxies et la matière noire. Ces sujets peuvent susciter de l'inquiétude et même de la peur chez certaines personnes qui n'ont pas été scolarisées dans ces régions. Pourtant, le manque de connaissances n'empêche pas des opinions fortes. Certaines personnes craignent l'inconnu, résistent au changement ou ont tendance à se sentir à l'aise dans des modes réactionnaires philosophiquement conservateurs.

    Presque tout le monde croit aux sciences appliquées lorsqu'ils sont allongés dans un lit d'hôpital. Pourquoi pas le reste du temps?

    Les scientifiques diraient que si les gens étaient mieux éduqués, ils embrasseraient la science et la comprendraient beaucoup mieux. Les enseignants demandent souvent: «L'éducation a-t-elle été un échec en raison de l'ignorance ou de l'apathie?» Les gens qui ne voient pas la valeur de l'éducation répondent par: «Je ne sais pas et je m'en fiche!» 

    Le comédien américain George Carlin (1937-2008) l'a résumé ainsi: «Pensez à quel point la personne moyenne est stupide et réalisez que la moitié d'entre eux sont encore plus stupides que cela.» 

    Nous devons tous nous engager dans une éducation plus générale. C'est un grave problème qui limite ce que nous, les humains, pouvons accomplir.

    Avec plus d'éducation, nous pouvons empêcher le type de mouvement décrit dans une histoire de couverture du National Geographic en mars 2015 , comme «La guerre contre la science». Une histoire de l' écrivain scientifique du Washington Post , Joel Achenbach, décrit correctement comment «nous vivons à une époque où toutes des connaissances scientifiques - de la sécurité du fluorure et des vaccins à la réalité du changement climatique - fait face à une opposition organisée et souvent furieuse. » 

    Pour diverses raisons - le manque de dévouement à l'enseignement supérieur, les flux ridicules constants de divertissement et bien d'autres - les Américains sont particulièrement pris dans un réseau de désinformation. Il existe des mouvements entiers dans lesquels les factions pensent que les atterrissages sur la Lune (et le récent survol de Pluton aussi!) Ont été truqués. Plutôt que de comprendre les bases de la génétique et le fait que les organismes ont été génétiquement modifiés en gros pendant des éons par l'élevage traditionnel, 57 pour cent des adultes américains pensent que les organismes génétiquement modifiés sont dangereux à manger (contre 11 pour cent des scientifiques), selon un 2014 Étude du Pew Research Center.

    La science du changement climatique, d'introduire plus de dioxyde de carbone dans l'atmosphère terrestre et de voir une augmentation correspondante des températures moyennes (et le chaos qui en résulte), est relativement fondamentale. L'ensemble du domaine des climatologues s'accorde sur le réchauffement climatique en tant que problème d'origine humaine, à quelques exceptions près. Pourtant, selon une autre étude récente du Pew Research Center, seulement 40% des Américains pensent que le réchauffement climatique a été affecté par la combustion de combustibles fossiles, contrairement aux 97% des scientifiques qui le croient.

    L'un des grands anti-scientifiques de la Renaissance, le Français Michel de Nostradame (1503-1566), mieux connu sous le nom de Nostradamus, a fait d'innombrables prédictions astrologiques et surnaturelles, des «prophéties», et environ 5% d'entre elles se sont réalisées, plus ou moins. Si vous faites des milliers de prévisions très généralisées, vous pouvez vous aussi «prédire l'avenir» avec une précision d'environ 5%.
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    Les récents flaps sur le lien présumé entre les vaccins et l'autisme, un feu de joie allumé par des célébrités comme l'actrice Jenny McCarthy, sont légendaires. Le mouvement anti-vaccin a décollé à la suite d'un article publié en 1998 dans la revue médicale britannique The Lancet qui aurait lié un vaccin à l'autisme. Mais l'étude a été rapidement rétractée et discréditée. L'idée que les vaccins provoquent l'autisme a néanmoins pris son envol avec la minorité vocale et a pris de l'ampleur depuis. Des enfants sont morts à cause de ce genre de fausses informations.

    Et le même fossé énorme existe entre les scientifiques et le grand public dans mille autres domaines. Ce sondage Gallop de 2014 a montré que plus du tiers des Américains croient que les êtres humains ont existé comme ils le sont depuis le début des temps. La programmation de la télévision scientifique montre autant de couverture des fantômes, des OVNIS, des voyages dans le temps et des créatures mythologiques, et comme tout ce qui pourrait réellement commencer à ressembler à la science dans un laboratoire.

    Et ce ne sont que quelques exemples de désinformation qui se produisent chaque jour à la télévision et sur Internet, et même dans les bureaux de presse des institutions et des universités. Affamés de faire le plus d'éclat possible avec leur dernier communiqué de presse afin de maintenir le financement, ces gens franchissent souvent la ligne, exagérant l'importance des études. Il arrive au point où presque tous les articles scientifiques sur le point d'être publiés sont salués comme réinitialisant ce que nous savons sur une petite partie particulière d'un domaine de recherche.

    Ce genre d'hyperbole galopante et de vœux pieux pour l'ampleur des résultats scientifiques est désastreux. C'est contaminer et abrutir l'esprit d'un nombre incalculable de lecteurs chaque jour. Malheureusement, les publications scientifiques sautent souvent directement dans le train en marche, incapables ou peu désireuses d'avoir suffisamment d'expertise sur le personnel pour mettre ces affirmations en contexte. Ils sonnent l'alarme pour que de nombreuses découvertes chaque semaine et chaque mois réécrivent radicalement ce que nous savons. C'est souvent loin, devant la réalité.

    Dans le monde actuel du journalisme scientifique, dans d'innombrables blogs, journaux et magazines, presque tout se déroule comme un moment eureka.

    Mais la science est un processus lent, progressif et autocorrecteur d'accumulation d'informations pour formuler ces hypothèses et éventuellement ces lois et théories.

    Tout espoir est-il perdu?

    La cause de la vraie compréhension scientifique est-elle perdue? Comme je l'ai mentionné, il semble que le divertissement et les communications poussent actuellement à l'envers la compréhension qu'a la moyenne des gens de la science. Mais faut-il être pessimiste quant à l'avenir de la science dans la société? Tout dépend de l'échelle de temps dans laquelle vous regardez.

    Si nous remontons un demi-millénaire, à l'an 1500, la personne moyenne était encore bien pire pour comprendre le monde qui l'entourait. La première montre portable venait de sortir dans les rues. Copernic n'avait pas encore dévoilé la théorie héliocentrique. Magellan était sur le point de partir pour le tour du monde. Érasme se préparait à tester la libre volonté de l'église. La maladie était endémique et la vie était dure. La compréhension de la vie sur Terre et des cieux plus grands autour de nous était coincée dans un état relativement primitif.

    Il y a de l'espoir pour l'avenir. Aujourd'hui, 500 ans plus tard, près de la moitié des Américains, dans certains contextes, comprennent et adhèrent aux vrais principes de la science. (Même le sondage Gallop a montré que seulement 28% des 18 à 29 ans aux États-Unis croient au créationnisme plutôt qu'à l'évolution.) Mais devrions-nous espérer une compréhension plus universelle de la science et une meilleure éducation pour un plus grand pourcentage de la population tout autour de?

    À tout le moins, 10 milliards de milliards d'étoiles existent dans le cosmos. L'univers, en fait, peut être infini. Nous voyons maintenant des planètes autour d'un grand nombre d'étoiles près de nous dans la galaxie de la Voie lactée. Je me demande parfois, assis dehors sous les étoiles la nuit, s'il existe des planètes où la plupart des êtres sont des croyants en sciences et en mathématiques - le langage et les lois régissant l'univers. Peut-être qu'il n'y en a que quelques-uns, hein?

    Je sais que la connaissance doit évoluer dans le bon sens au fil du temps. Mais en ce moment, nous sommes dans un triste état, dans lequel la volonté de séparer les mauvaises informations des bonnes est minée par la soif de clics et de revenus, et dans un marché numérique très ouvert où tout le monde peut jouer expert.

    Je suis généralement optimiste. Mais quand je ne le suis pas, quand je suis dans l'un de ces états bas-bas, je ne peux que regarder dans le ciel des étoiles lointaines et penser à ces mots d'Eric Idle, du célèbre "Galaxy Song:" "Et priez qu'il y a une vie intelligente quelque part dans l'espace / Parce qu'il y a du bougre ici sur Terre. » 

    David J. Eicher est rédacteur en chef de l' astronomie , auteur de 21 livres sur la science et l'histoire, membre du conseil d'administration du Starmus Festival et président de la Fondation de l'astronomie.

     

    Source: http://www.astronomy.com
    Lien: http://www.astronomy.com/bonus/pseudo?utm_source=asyfb&utm_medium=social&utm_campaign=asyfb&fbclid=IwAR2oWD9mc-Vm1DFLtVjOkZFhVW9KoMTvSVi_OyYDLu2kUhjMDJNzCLAEAR0

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