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 CONSTELLATION DE SATELLITES 

  • LE 28.04.2020: Actualité de l'astronomie / Starlink : SpaceX place en orbite 60 satellites supplémentaires pour débuter des tests d'ici juillet

    Starlink : SpaceX place en orbite 60 satellites supplémentaires pour débuter des tests d'ici juillet

     

     

    Fabrice Auclert

    Journaliste

     

    La société d'Elon Musk a désormais placé 420 satellites en orbite, et c'est le minimum pour lancer une première bêta privée prévue d'ici trois mois. 

    On est encore loin des 42.000 satellites espérés par Elon Musk, mais SpaceX en a mis en orbite 60 de plus dans la nuit de mercredi à jeudi. Il s'agissait de la septième vague de déploiement, et si vous faites les calculs, vous constaterez qu'il y a désormais 420 mini satellites dans la constellation Starlink, tous placés à 550 km d'altitude.

    Cela ne représente que 1% du total visé, mais c'est déjà un exploit, et c'est surtout le minimum pour entamer des tests. Ainsi Elon Musk, après s’être félicité de ce nouveau déploiement, a répondu à des questions sur Twitter, et annoncé qu'une période de tests privés débuterait d'ici trois mois. Et si tout se passe bien, dans six mois, la première bêta publique sera ouverte. D'ici là, le nombre de satellites pourrait avoir au moins doublé si SpaceX tient son objectif de 35 à 38 lancements dans le courant de l'année.

    SpaceX✔@SpaceX

    Successful deployment of 60 Starlink satellites confirmed

    Vidéo intégrée

    34,5 k

    21:47 - 22 avr. 2020

    Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité

    6 383 personnes parlent à ce sujet

    Les régions en "haute latitude " desservies en premier

    Ambitieux projet d'Internet par satellite, Starlink couvrira d'abord le nord des États-Unis et le Canada en 2020, avant de s'étendre au reste de la planète en 2021. Plus précisément, Musk a parlé de régions dans les « hautes latitudes », et à un internaute qui lui demandait si l'Allemagne en faisait partie, le milliardaire a répondu par l’affirmative.

    Toutefois, la mise en service de cet Internet à haut débit et à bas coût doit encore franchir d'autres obstacles que la mise en orbite de milliers de satellites. Il faut ainsi rappeler que Starlink doit obtenir l'aval des régulateurs de chaque pays couvert, équivalents de l'ARCEP en France, et à titre d'exemple, le Canada ne le répertorie toujours pas comme « fournisseur d'accès à Internet ».

    POUR EN SAVOIR PLUS

    SpaceX : des astronomes veulent porter plainte contre la constellation Starlink

    Un groupe d'astronomes professionnels envisage de porter plainte contre Starlink devant la Cour de Justice internationale pour atteinte au patrimoine mondial en invoquant la gêne lumineuse occasionnée par les milliers de satellites qui viendront interférer avec les télescopes scientifiques.

    Publié le 06/02/2020 par Céline Deluzarche

    SpaceX est-il en train de détruire notre beau ciel étoilé ? C'est en tout cas la conviction d'un groupe d'astronomes professionnels italiens qui envisage de porter plainte pour réclamer l'arrêt des mégaconstellations. Starlink, actuellement déployée par SpaceX, a ainsi déjà lancé 180 satellites et compte en mettre à terme 42.000 en orbite. « Avec plus de 50.000 nouveaux satellites de télécommunications planifiés en moyenne et basse orbite, la densité moyenne de ces objets sera supérieure à 1 satellite par degré carré, ce qui nuira inévitablement à l'observation astronomique », s'alarment les astronomes des trois associations dans un long article publié sur le site scientifique arXiv le 3 février.

    À peine 172 étoiles dans le ciel sont plus brillantes que les satellites Starlink

    Or, ces milliers de nanosatellites sont particulièrement brillants : ils ont une magnitude apparente comprise entre 3 et 7, suffisante pour être visible à l’œil nu. « À peine 172 étoiles dans le ciel sont plus brillantes que les satellites Starlink », se désolent les auteurs qui s'inquiètent également du risque d'interférences des ondes radio elles aussi utilisées pour l'observation spatiale.

    Les satellites Starlink sont clairement visibles sur cette mosaïque d’images astronomiques. © NSF’s National Optical-Infrared Astronomy Research Laboratory/NSF/AURA/CTIO/DELVE

    Les satellites Starlink sont clairement visibles sur cette mosaïque d’images astronomiques. © NSF’s National Optical-Infrared Astronomy Research Laboratory/NSF/AURA/CTIO/DELVE 

    Une atteinte au patrimoine culturel

    Le groupe d'astronomes a lancé une pétition et envisage de porter plainte devant la Cour de Justice internationale en invoquant le préambule de la Convention du patrimoine mondial qui stipule que « la détérioration ou la disparition d'un élément du patrimoine culturel ou naturel constitue un appauvrissement nuisible du patrimoine de toutes les nations du monde ». Il se dit aussi prêt à intenter une action auprès de la Federal Communications Commission (FCC), qui délivre les autorisations de lancement de satellites aux États-Unis. Des recours qui cependant ont peu de chances d'aboutir, selon Chris Johnson, conseiller juridique auprès de Secure World Foundation, une organisation à but non lucratif qui milite pour le « développement durable » de l'espace. De son côté, SpaceX a déjà répondu aux critiques en recouvrant ses futurs satellites d'un revêtement obscurcissant. Insuffisant pour les astronomes, qui rappellent que les panneaux solaires, représentant 75 % de la surface du satellite, ne peuvent eux pas être recouverts. La guerre entre astronomes et opérateurs ne fait que commencer.

    Source:  https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/observation-ciel-starlink-spacex-place-orbite-60-satellites-supplementaires-debuter-tests-ici-juillet-79491/?fbclid=IwAR1Q7ISryIqBwIoVwIY2p25HO0-z-2kixweYluidvMubgSr_7LkrvkgRUr8#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 14.03.2020: Actualité de l'astronomie / Pour Elon Musk, les satellites de Starlink ne sont pas un problème pour les astronomes.

    Pour Elon Musk, les satellites de Starlink ne sont pas un problème pour les astronomes

     

    Journaliste

    Starlink, la mégaconstellation de SpaceX, a soulevé les inquiétudes des astronomes qui craignent que l'observation astronomique n'en soit gênée, quand d'autres scientifiques voient dans le déploiement de ces milliers de satellites une atteinte au ciel nocturne, ce « patrimoine de toutes les nations du monde. » Elon Musk s'est voulu rassurant tout en maintenant ses positions face aux critiques.

     

    Elon Musk a écarté lundi les inquiétudes des astronomes à propos de sa constellation géante de satellites Starlink qui pourrait, selon certains scientifiques, gêner l'observation du ciel, mais dont le patron de Space X a prédit qu'elle n'aurait « pas la moindre incidence sur les découvertes astronomiques ». Le projet Starlink doit permettre de fournir internet à des utilisateurs depuis l'espace. Quelque 300 satellites ont déjà été placés en orbite, et ce nombre doit rapidement augmenter, potentiellement jusqu'à 42.000.

    VOIR AUSSISpaceX : des astronomes veulent porter plainte contre la constellation Starlink

    Un vent de panique avait soufflé après le lancement des 60 premiers satellites en mai dernier, qui avaient formé une chaîne de 60 points brillants laissant craindre une pollution visuelle qui gâche à terme les observations au télescope. « Je suis persuadé que nous ne causerons pas le moindre impact sur les découvertes astronomiques. Zéro, a déclaré le fondateur de Space X lors d'une conférence de presse à Washington. C'est ma prédiction, nous prendrons des mesures correctives si c'est au-dessus de zéro ».

    Capture d'écran de la traînée des 60 satellites Starlink de SpaceX, filmée le 24 mai 2019 par l'astronome néerlandais Marco Langbroek. © Marco Langbroek, AFP

    Capture d'écran de la traînée des 60 satellites Starlink de SpaceX, filmée le 24 mai 2019 par l'astronome néerlandais Marco Langbroek. © Marco Langbroek, AFP  

    Elon Musk prédit zéro souci

    Il a affirmé que le problème se posait uniquement lorsque les satellites étaient en train de prendre de l'altitude pour se placer en orbite, et n'existait plus lorsqu'ils avaient atteint leur position finale. M. Musk a dit malgré tout que son entreprise travaillait avec la communauté scientifique pour réduire leur brillance, par exemple en peignant certaines parties en noir plutôt qu'en blanc.

    La constellation devrait être mise en marche pour le nord des États-Unis et le Canada dans l'année, avec une couverture mondiale prévue pour 2021. Elon Musk n'a pas donné de détails sur le futur prix de son service. La puissance sera suffisante pour regarder sans problème des films en haute définition ou jouer à des jeux vidéo sans temps de latence sensible.

    Le terminal permettant de recevoir le signal ressemblera à « un ovni sur un bâton », a-t-il dit, assurant que son installation serait très facile. « Le coffret contiendra uniquement deux instructions, qui pourront être suivies dans n'importe quel ordre : pointez vers le ciel, et branchez. » L'antenne s'alignera alors automatiquement avec un des satellites.

    Le service vise en priorité le marché de niche des utilisateurs vivant dans des régions isolées, ce qui ne menace donc pas les entreprises de télécommunications traditionnelles, selon Elon Musk, qui espère à terme gagner 3 à 5 % du marché mondial de l'internet, une part évaluée à 30 milliards de dollars par an.

    SpaceX : les 42.000 satellites de Starlink font polémique

    Article de Rémy Decourt, publié 26 octobre 2019

    SpaceX qui a reçu le feu vert de la Commission fédérale américaine des communications pour lancer 12.000 satellites de sa constellation Starlink en orbite a récemment fait une demande pour en lancer jusqu'à 30.000 de plus. Une décision qui suscite de nombreuses controverses en raison des risques avérés qu'ils pourraient faire peser sur l'activité des satellites en orbite basse.

    La décision de SpaceX d'augmenter de 30.000 le nombre de satellites pour son projet de méga-constellation Starlink, qui en comptait déjà 12.000, a plongé bon nombre d'experts de l'activité spatiale dans l'expectative. Ces 30.000 futurs satellites seront exploités en orbite terrestre basse à des altitudes comprises entre 328 kilomètres et 580 kilomètres.

    Avec cette constellation, SpaceX souhaite fournir un accès à Internet haut débit et des nouveaux services associés, liés notamment à la connectivité. S'il n'est pas encore certain que tous les satellites annoncés soient effectivement lancés en orbite, pour les raisons évoquées brièvement précédemment, il ne fait aucun doute que ces milliers de satellites laissent présager de nombreux problèmes en orbite.

    Quoi qu'en dise Elon Musk, convaincu que sa constellation se fondra dans le paysage, l'encombrement de l'orbite basse et le risque de collisions sont les deux principaux problèmes déjà identifiés. Sur les 60 premiers satellites Starlink lancés en mai 2019, trois ont été perdus et sont devenus des débris incontrôlables ! Bien que SpaceX affirme qu'elle possède des dispositifs pour désorbiter les satellites en panne de façon à éviter toute collision avec d'autres satellites, elle ne peut évidemment rien pour ceux dont le contact ou le contrôle a été perdu. Rappelons que début septembre, l'Agence spatiale européenne (ESA) a dû effectuer une manœuvre d'évitement d'Aeolus, un de ses satellites d'observation de la terre, afin d'empêcher une collision avec l'un des 60 satellites de la constellation Starlink.

    Les 60 premiers satellites de la constellation Starlink. Ils sont ici vus sur leur dispenser, quelques instants avant qu'ils soient libérés dans l'espace. © SpaceX

    Les 60 premiers satellites de la constellation Starlink. Ils sont ici vus sur leur dispenser, quelques instants avant qu'ils soient libérés dans l'espace. © SpaceX 

    Toujours est-il que la gestion du trafic ne sera pas simple malgré des distances entre chaque satellite de plusieurs centaines de kilomètres. Chaque alerte de collision imposera le déplacement d'un satellite, une opération qui risque de générer autant de nouveaux problèmes qu'elle en résout. Cette modification de l'orbite peut en effet présenter un risque pour les satellites situés à l'avant et à l'arrière dans le même plan du satellite. Autre souci, le risque est encore faible mais si tous les projets de constellations se concrétisaient, il faudra littéralement slalomer entre les satellites en orbite basse pour rejoindre les orbites plus hautes !

    Un permis de conduire spatial ?

    De nombreux experts s'interrogent sur la nécessité d'édicter un code de la route pour organiser le trafic spatial, comme c'est le cas sur Terre pour le trafic aérien et maritime par exemple. Il est aussi envisagé de saisir le bureau de l'ONU en charge des questions spatiales et l'Union internationale des télécommunications pour fixer de nouvelles règles et des normes plus strictes sur les projets de méga-constellations comme ceux de Starlink et OneWeb. Pour l'heure, la seule règle à peu près bien suivie par les agences et très peu par les opérateurs privés de la nouvelle économie du spatial, est celle dite des 25 ans qui impose que tout satellite en orbite basse soit rentré dans l'atmosphère avant un quart de siècle. Mais cette règle n'a pas force de loi.

    Enfin, ces satellites sont aussi une gêne significative pour les astronomes qui craignent que tous ces points brillants dans la nuit ne gâchent les observations de leurs télescopes. Conscient de ce problème, Elon Musk a annoncé avoir demandé à ses équipes de réduire l'albédo des prochains satellites Starlink.

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/spacex-elon-musk-satellites-starlink-ne-sont-pas-probleme-astronomes-78095/#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

     

  • LE 8.03.2020: Actualité de l'astronomie / Les constellations de satellites comme Starlink menacent-elles le travail des astronomes ?

    Les constellations de satellites comme Starlink menacent-elles le travail des astronomes ?

     

     

    Journaliste

     

    Les astronomes ont récemment fait part de leurs inquiétudes à propos des milliers de micro-satellites que s'apprêtent à lancer Space X ou OneWeb. Certains envisagent même de porter plainte contre Starlink devant la Cour de Justice internationale. Pour en avoir le cœur net, l'ESO a commandé une étude scientifique sur leur impact, qui vient d'être publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics. L'organisation, qui gère trois des plus grands sites d'observation dans la région chilienne, révèle que ses grands télescopes opérant dans les domaines visible et infrarouge seront modérément impactés : les expositions de courte durée ne seront affectées qu'à hauteur de 0,5 % tandis que 3 % des expositions de plus longue durée (plus de 1.000 secondes) seront « inexploitables » à l'aube ou durant le crépuscule.

    Les quatre antennes du Atacama Large Millimeter/submillimeter Array (ALMA) regardent vers le ciel nocturne étoilé​​​​​​. © José Francisco Salgado, ESO

    Les quatre antennes du Atacama Large Millimeter/submillimeter Array (ALMA) regardent vers le ciel nocturne étoilé​​​​​​. © José Francisco Salgado, ESO 

    Les observations effectuées à d'autres moments de la nuit seront moins concernées, les satellites se trouvant alors dans l'ombre de la Terre et ne bénéficiant d'aucun éclairement. L'impact pourrait donc être réduit en modifiant le planning d'exploitation des télescopes de l'ESO, ce qui représente tout de même un coût non négligeable, note l'ESO. Les mégaconstellations gêneront beaucoup plus les autres grands télescopes. « 30 à 50 % des expositions effectuées par l'Observatoire Vera C. Rubin de la National Science Foundation aux États-Unis seraient "sévèrement impactées" selon l'époque de l'année, l'heure de la nuit », est-il expliqué dans l'étude.

    Ce télescope, capable de scanner rapidement de vastes portions du ciel, est chargé de détecter des phénomènes de courte durée comme des explosions de supernovae ou des astéroïdes potentiellement dangereux. Et il ne dispose pas des mêmes possibilités d'adaptation que l'ESO, soulignent les chercheurs. L'organisation compte d'ores et déjà commander une nouvelle étude d'impact sur les observatoires opérant dans les domaines radio, millimétrique et submillimétrique tels que l’ALMA.

    Les zones du ciel les plus affectées par les constellations de satellites sont les plus périphériques. © ESO

    Les zones du ciel les plus affectées par les constellations de satellites sont les plus périphériques. © ESO 

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/breves/observation-ciel-constellations-satellites-comme-starlink-menacent-elles-travail-astronomes-2089/?fbclid=IwAR0rRmZmG6NDU1BRTYh7Un2qqWHWo85_hOHCmEcFxCAv_rSZg2h4WWV2TIw#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 19.02.2020: Actualité de la météo,de l'astronomie et de la science/ Kinéis : une constellation de nanosatellites 100 % française d’ici 2022

    Kinéis : une constellation de nanosatellites 100 % française d’ici 2022

     

     

    Céline Deluzarche

    Journaliste

    La start-up toulousaine Kinéis ambitionne de devenir le premier opérateur européen d'une constellation de nanosatellites. Son directeur général, Alexandre Tisserant, nous explique les avantages de sa technologie « unique au monde ».


     

    D'ici 2022, les 25 nano-satellites de Kinéis viendront s'ajouter aux milliers d'autres satellites de télécommunications orbitant autour de la Terre. Mais cette constellation sera 100 % française et s'appuie sur une technologie différente qui lui permet de proposer ses services à un coût modique.

    Spin-off de CLS, leader mondial en télémétrie et observation de la Terre par satellite avec ses célèbres balises Argos, la start-up toulousaine Kinéis vient de lever 100 millions d'euros pour financer son développement. Son atout : partir d'un système qui a fait ses preuves, à savoir le système Argos déjà déployé sur 7 satellites. Kinéis s'appuie par ailleurs sur des partenaires de référence : Thales Alenia Space et Syrlinks s'occuperont du système embarqué et des stations au sol, tandis que la PME toulousaine Héméria construira les nano-satellites. À première vue, cette constellation n'impressionne guère par rapport aux milliers de nanosatellites que veulent déployer SpaceX ou OneWeb. Mais elle offre pourtant des réels avantages, comme nous l'explique son président, Alexandre Tisserant.

    Alexandre Tisserant, le directeur général de Kinéis. © Kinéis

    Alexandre Tisserant, le directeur général de Kinéis. © Kinéis 

    Comment va fonctionner le système de communication de Kinéis ?

    Alexandre Tisserant : Kinéis s'appuie sur le système Argos, avec des balises au sol qui envoient des informations vers les nanosatellites. Ces derniers, positionnés à 850 km d'altitude, reçoivent les informations et les retransmettent vers le sol en temps quasi réel (10 à 15 minutes), ce qui est largement suffisant pour la plupart des applications que nous visons. Par rapport aux satellites Argos actuels, nous allons multiplier les capacités par 100 et diviser les prix par 50 ! Le système pourra communiquer avec 2 millions de balises au lieu de 20.000 aujourd'hui, et un module reviendra à 15 ou 20 euros contre plus de 1.000 euros actuellement.

    Les 25 nanosatellites permettent une couverture complète de la Planète avec une mise à jour en temps quasi réel (toutes les 10 à 15 minutes). © Kinéis

    À qui s’adresse votre service de communication ?

    Alexandre Tisserant : Nous visons de manière générale l’Internet des objets, mais aussi les applications scientifiques, comme le suivi des animaux sauvages, la logistique pour le suivi des conteneurs ou la surveillance des bateaux. Nous opérons par exemple pour le compte des autorités en Afrique de l'Ouest et en Asie pour vérifier que les bateaux de pêche artisanaux (les pirogues) respectent bien les zones de pêche. Nos balises intéressent également les bateaux de plaisance. Savez-vous que ces derniers passent 90 % de leur temps au port où ils se font souvent voler leur moteur ? En intégrant une balise dedans, il est possible de tracer sa position quand il est volé. Notre technologie peut aussi aider à l'intégration industrielle, en permettant le suivi des différentes pièces d'un appareil provenant d'endroits variés. Enfin, nous avons passé un partenariat avec Bouygues Telecom pour desservir les zones non couvertes par le réseau le réseau terrestre LoRa, avec des balises hybrides.

    Logistique, missions scientifiques, surveillance de bateaux de pêche, Internet bas débit… Kinéis vise de nombreux marchés. © Kinéis

    Quel est l’avantage de votre technologie par rapport aux autres systèmes comme le GPS, Galileo ou Starlink ?

    Alexandre Tisserant : Notre but n'est pas de concurrencer les systèmes haut débit nécessitant une communication en temps réel, comme pour une voiture autonome par exemple. En revanche, le bas débit permet de faire passer beaucoup plus de données et de proposer nos services à moindre coût. Les balises peuvent ainsi transmettre différents types d'information, non seulement la position, mais aussi des paramètres comme la température, la lumière, etc. La grande différence se situe surtout au niveau du terminal : les signaux envoyés par les satellites de communication sur les appareils nécessitent une grosse consommation d’énergie pour être traités. Ce n'est pas un problème pour un smartphone qui peut être rechargé tous les jours. Mais si votre balise est intégrée dans le collier d'un ours polaire, vous comprenez bien qu'elle doit tenir plusieurs mois !

    Une autre startup que vous auriez pu créer ?

    Alexandre Tisserant : En tant que grand amateur de jazz (d'ailleurs, j'en joue), je dirais une plateforme de musique type Soundcloud, pour partager de la musique et des chansons.

    La technologie du futur selon vous ?

    Alexandre Tisserant : La lutte contre réchauffement climatique est clairement la priorité. Il nous faut donc trouver le moyen de produire de l'énergie propre, comme la fusion nucléaire, ou une autre technologie qui reste à inventer.

    Après la levée de fonds de 100 millions d'euros, le calendrier devrait s'accélérer pour Kinéis. Les nanosatellites, qui seront lancés par grappe de cinq (soit 150 kg au total), devraient être en orbite d'ici l'été 2022. La start-up, qui a déjà réalisé un chiffre d'affaires de 5 millions d'euros en 2019 avec Argos et la vente de matériel, vise 10 millions en 2023 avec sa nouvelle constellation et 100 millions dans 10 ans. Qui sait, peut-être aurons-nous un jour un vrai champion français du spatial privé ?

    Portrait Kinéis

    • Domaine : espace ;
    • Date de création : juin 2019 ; 
    • Fondateurs : CLS (Kinéis est une spin off de CLS, qui est devenu actionnaire majoritaire depuis la levée de fonds) ;
    • Montant des levées de fonds : 100 millions d'euros ;
    • Effectif : 30 salariés (45 d'ici fin 2020).

    POUR EN SAVOIR PLUS

    Kinéis, la première constellation européenne de nanosatellites pour l’Internet des objets

    Article de Rémy Decourt publié le 12/09/2018

    Évoquée lors de la conférence 2017 World Satellite Business Week d'Euroconsult, la constellation de satellites qui pourrait succéder au système Argos à l'horizon 2021 a été officialisée il y a quelques jours. Constituée de 20 nanosatellites, elle sera réalisée par Kinéis, une nouvelle filiale de Collecte Localisation Satellites (CLS) créée avec le soutien du Centre national d'études spatiales (Cnes). Et elle ne se contentera pas uniquement de suivre la migration des animaux.

    L'Internet des objets est une des révolutions industrielles attendues ces prochaines années, avec environ 30 milliards d'objets connectables en circulation d'ici 2020. Or, 90 % de la surface du globe est non connectée. Pour offrir une couverture mondiale à ces objets, CLS (les balises Argos), avec le soutien du Cnes, vient d'annoncer la création de Kinéis.

    Cette start-up française (cocorico !), nouvel acteur du New Space, fait le pari de permettre à tous ces objets de dialoguer ou échanger des données entre eux en réalisant une constellation de nanosatellites inédite. Celle-ci doit succéder au système Argos, et elle ne se contentera pas de suivre uniquement la migration des animaux.

    Elle utilisera une technologie de communication inédite, développée sur mesure pour les objets connectés. Elle sera conçue par Thales Alenia Space, qui s'appuiera sur Nexeya pour la fabrication des plateformes des nanosatellites et sur Syrlinks pour son support dans la conception et la construction de l'instrument. Elle sera placée en orbite à l'horizon 2021.

    Prototype du nanosatellite Angels, du Cnes, sur lequel s'appuieront Thales Alenia Space et ses partenaires pour réaliser les satellites de la constellation Kinéis. © Kinéis

    Prototype du nanosatellite Angels, du Cnes, sur lequel s'appuieront Thales Alenia Space et ses partenaires pour réaliser les satellites de la constellation Kinéis. © Kinéis 

    Démocratiser l'Internet des objets

    Comme le souligne Alexandre Tisserant, directeur du projet, Kinéis « fournira une connectivité unique, universelle, entièrement dédiée à l'industrie des objets connectés. Chaque objet équipé d'un modem Kinéis pourra être localisé et transmettre des données où qu'il se trouve, quelles que soient les conditions. La connectivité Kinéis est simple à intégrer, basse consommation, fiable et proposée à un coût très compétitif la rendant accessible à tous ».

    Le principal objectif de Kinéis est donc de démocratiser l’Internet des objets. Celle-ci doit permettre, d'ici 2030, à plusieurs millions d'objets, dont les actuelles et futures balises Argos, d'être connectés où qu'ils se situent à la surface du globe.

    Enfin, cette constellation se veut complémentaire des acteurs existant dans le domaine des télécommunications, qu'ils soient terrestres ou satellitaires. Il faut savoir qu'aujourd'hui, 90 % de la surface du globe est non connectée ou connectée à des coûts souvent prohibitifs, sans mentionner la complexité d'usage.

    Les besoins sont pourtant déjà présents. Voici quelques exemples. Un conteneur est perdu : comment le retrouver ? Il convoie des produits périssables : comment maîtriser sa température à distance ? Un bateau de pêche artisanale connaît une avarie moteur : comment lui permettre d'émettre un SOS et comment le localiser pour le secourir ? Un randonneur au Népal souhaite partager son itinéraire complet, en temps réel, avec sa communauté : comment peut-il publier son parcours ? Logistique, pêche, agriculture ou encore loisirs de plein air sont autant de secteurs demandeurs d'une connectivité mondiale abordable.

    Source: https://www.futura-sciences.com/

  • LE 9.02.2020: Actualité de la météo,de l'astronomie et de la science/ SpaceX : des astronomes veulent porter plainte contre la constellation Starlink

    SpaceX : des astronomes veulent porter plainte contre la constellation Starlink

     

    Journaliste

     

     

     

    Un groupe d'astronomes professionnels envisage de porter plainte contre Starlink devant la Cour de Justice internationale pour atteinte au patrimoine mondial en invoquant la gêne lumineuse occasionnée par les milliers de satellites qui viendront interférer avec les télescopes scientifiques.

     

    SpaceX est-il en train de détruire notre beau ciel étoilé ? C'est en tout cas la conviction d'un groupe d'astronomes professionnels italiens qui envisage de porter plainte pour réclamer l'arrêt des mégaconstellations. Starlink, actuellement déployée par SpaceX, a ainsi déjà lancé 180 satellites et compte en mettre à terme 42.000 en orbite. « Avec plus de 50.000 nouveaux satellites de télécommunications planifiés en moyenne et basse orbite, la densité moyenne de ces objets sera supérieure à 1 satellite par degré carré, ce qui nuira inévitablement à l'observation astronomique », s'alarment les astronomes des trois associations dans un long article publié sur le site scientifique arXiv le 3 février.

    À peine 172 étoiles dans le ciel sont plus brillantes que les satellites Starlink

    Or, ces milliers de nanosatellites sont particulièrement brillants : ils ont une magnitude apparente comprise entre 3 et 7, suffisante pour être visible à l’œil nu. « À peine 172 étoiles dans le ciel sont plus brillantes que les satellites Starlink », se désolent les auteurs qui s'inquiètent également du risque d'interférences des ondes radio elles aussi utilisées pour l'observation spatiale.

    Les satellites Starlink sont clairement visibles sur cette mosaïque d’images astronomiques. © NSF’s National Optical-Infrared Astronomy Research Laboratory/NSF/AURA/CTIO/DELVE

    Les satellites Starlink sont clairement visibles sur cette mosaïque d’images astronomiques. © NSF’s National Optical-Infrared Astronomy Research Laboratory/NSF/AURA/CTIO/DELVE 

    Une atteinte au patrimoine culturel

    Le groupe d'astronomes a lancé une pétition et envisage de porter plainte devant la Cour de Justice internationale en invoquant le préambule de la Convention du patrimoine mondial qui stipule que « la détérioration ou la disparition d'un élément du patrimoine culturel ou naturel constitue un appauvrissement nuisible du patrimoine de toutes les nations du monde ». Il se dit aussi prêt à intenter une action auprès de la Federal Communications Commission (FCC), qui délivre les autorisations de lancement de satellites aux États-Unis. Des recours qui cependant ont peu de chances d'aboutir, selon Chris Johnson, conseiller juridique auprès de Secure World Foundation, une organisation à but non lucratif qui milite pour le « développement durable » de l'espace. De son côté, SpaceX a déjà répondu aux critiques en recouvrant ses futurs satellites d'un revêtement obscurcissant. Insuffisant pour les astronomes, qui rappellent que les panneaux solaires, représentant 75 % de la surface du satellite, ne peuvent eux pas être recouverts. La guerre entre astronomes et opérateurs ne fait que commencer.

    Source: https://www.futura-sciences.com/
    Lien: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/observation-ciel-spacex-astronomes-veulent-porter-plainte-constellation-starlink-79491/?fbclid=IwAR3KeCLrH-M-sS1y8F5bUhvkV7iJFiK6O9p26WKy6000oouCy4O4BPs56Tw#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura