ETOILE À NEUTRONS
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LE 10.05.2020: Actualité de l'astronomie / Les ondes gravitationnelles pourraient révéler la présence du quagma dans les étoiles à neutrons.
- Par dimitri1977
- Le 10/05/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Les ondes gravitationnelles pourraient révéler la présence du quagma dans les étoiles à neutrons
Journaliste
Lors de la fusion de deux étoiles à neutrons les pressions et les températures atteintes pourraient conduire les quarks et les gluons confinés dans les protons et les neutrons à se transformer en un plasma appelé parfois quagma. Cette transition de phase produirait des ondes gravitationnelles caractéristiques prouvant son occurrence.
L'Univers observable est un laboratoire de physique des hautes énergies où la nature mène en quelque sorte pour nous des expériences que nous ne pouvons pas mener sur Terre ou difficilement. Cela fait, par exemple, des décennies que les astrophysiciens relativistes échangent des idées avec les physiciens nucléaires pour mieux comprendre tout à la fois la physique des étoiles à neutrons et celle des noyaux sur Terre dans des conditions de températures et de pressions extrêmes qui régnaient aussi au moment du Big Bang.
Pour ces chercheurs, l'ouverture de l'ère de l'astronomie gravitationnelle, avec la détection directe sur Terre des ondes gravitationnelles par les membres des collaborations Ligo et Virgo, a été une formidable nouvelle. Leur excitation a sans doute été à son comble quand ces mêmes membres ont annoncé la détection de la source GW170817, car il est rapidement devenu clair qu'il s'agissait d'une collision d'étoiles à neutrons produisant une kilonova.
Des kilonovae aux quarks
En effet, ces astres sont transparents aux ondes gravitationnelles qu'ils émettent, elles portent codées en elles de nombreuses informations sur leur structure et leur composition. Extrêmement compacts, d'un diamètre de quelques dizaines de kilomètres, ils sont si denses qu'une cuillerée à café de leur matière peut peser jusqu'à un milliard de tonnes environ. Pour les décrire on doit donc aussi bien utiliser les équations de la relativité générale et des modèles d'astrophysique relativiste - on peut les trouver dans le fameux ouvrage Gravitation que le prix Nobel de physique Kip Thorne avait coécrit et publié en 1973 avec ses collègues John Wheeler et Charles Misner - que des modèles décrivant ce que l'on appelle l'équation d'état de la matière nucléaire. Les étoiles à neutrons deviennent alors une sorte de banc d'essai où tester la théorie de la relativité générale d’Einstein et obtenir des précisions sur l'équation d'état de la matière nucléaire et la physique qui la détermine.
La saga de la détection de GW170817. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Science vs Cinema
En l'occurrence, cette physique repose sur la théorie des quarks proposée indépendamment par George Zweig et Murray Gell-Mann en 1964. Cette théorie a ensuite été complétée au début des années 1970 par Gell-Mann et Harald Fritzsch, alors que les données expérimentales commençaient à fournir des preuves incontestables de la structure en quarks des protons et des neutrons en particulier, et plus généralement de ce que l'on appelle des hadrons. En effet, en 1972, les deux physiciens ont fini par découvrir les équations de la QCD (la chromodynamique quantique) qui gouverne les forces nucléaires entre les quarks en introduisant des cousins du photon, les gluons.
L'année suivante, en 1973, Gross, Politzer et Wilczek découvrent aussi la liberté asymptotique découlant de ces équations et impliquant que les forces entre quarks ne font qu'augmenter si l'on essaie de les séparer, tant et si bien que l'énergie utilisée pour tenter de le faire provoque la formation de nouveaux quarks qui se lient rapidement en donnant des hadrons.
Cela va mettre fin aux doutes sur la théorie des quarks car, curieusement dans les expériences, ces nouvelles particules ne pouvaient pas être isolées ni observées séparément comme c'est le cas pour les composants des atomes, électrons et nucléons. Les collisions d'hadrons, supposés être formés de quarks, ne donnaient jamais que des hadrons.
Une présentation du quagma. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Fermilab
Des quarks et des gluons confinés dans des hadrons
Toutefois, la QCD nous dit aussi que dans un gaz de protons et de neutrons comprimé et porté à une température 100.000 fois plus élevée que celle régnant à l'intérieur du Soleil, ces nucléons vont tout de même « fondre ». Le résultat sera un liquide ultradense dans lequel les quarks et les gluons se comporteront comme s'ils étaient libres. Mais dès que la température va descendre en dessous d'environ mille milliards de degrés, ce plasma de quarks-gluons, parfois appelé quagma ou encore QGP, se condensera en une myriade d'hadrons généralement instables, au sein desquels quarks et gluons seront à nouveau confinés.
Les physiciens étudient depuis quelques décennies ce quagma dont ils ont démontré l'existence, notamment dans des expériences menées au Cern avec le LHC. Ils peuvent de cette façon remonter à une période de l'histoire de l'Univers observable où celui-ci était âgé de moins d'un millionième de seconde. Cette phase de la matière n'a pas encore livré tous ses secrets et elle devrait permettre de remonter plus loin dans le passé du Cosmos. On compte justement sur l'étude des étoiles à neutrons pour cela.
Cette simulation montre la densité de la matière ordinaire (principalement des neutrons) en rouge-jaune. Peu de temps après la fusion des deux étoiles, le centre extrêmement dense devient vert, représentant la formation du plasma quark-gluon. © Lukas R. Weih & Luciano Rezzolla (2019)
Aujourd'hui, un groupe de physiciens de l'université Goethe de Francfort et du Frankfurt Institute for Advanced Studies vient de publier un article dans Physical Review Letters, que l'on peut consulter sur arXiv, dans lequel ils annoncent avoir obtenu un résultat intéressant concernant justement le quagma et les étoiles à neutrons en utilisant des superordinateurs.
En effet, les chercheurs ont simulé non seulement la fusion d'étoiles à neutrons et le produit de la fusion pour explorer les conditions dans lesquelles une transition de phase des hadrons pouvait mener à un plasma de quarks-gluons, mais aussi comment ce phénomène pourrait affecter l'émission d'ondes gravitationnelles, accompagnant la fusion des deux astres compacts au point d'y laisser une signature.
Les résultats obtenus ont été présentés en ces termes par l'un des auteurs de l'article, le professeur Luciano Rezzolla de l'université Goethe : « Par rapport aux simulations précédentes, nous avons découvert une nouvelle signature dans les ondes gravitationnelles qui est nettement plus claire à détecter. Si cette signature se produit dans les ondes gravitationnelles que nous recevrons des futures fusions d'étoiles à neutrons, nous aurons une preuve claire de la création du plasma de quarks-gluons dans l'Univers actuel ».
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LE 12.03.2020: Actualité de l'astronomie / 11 kilomètres ! C’est le rayon d’une étoile à neutrons.
- Par dimitri1977
- Le 12/03/2020
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11 kilomètres ! C’est le rayon d’une étoile à neutrons
Nathalie Mayer
Journaliste
11 kilomètres, c'est à peu près le rayon d'une ville de taille moyenne. Mais c'est aussi, à en croire des chercheurs allemands, celui d'une étoile à neutrons standard. Une conclusion qu'ils tirent de modèles théoriques et d'observations d'une collision entre deux d'entre elles.
Deux étoiles à neutrons fusionnent en un trou noir Dans cette animation (ce n'est pas une observation), la Nasa montre ce que l'on pense être la collision de deux étoiles à neutrons qui formaient un couple, l'une tournant autour de l'autre. Résultant de l'effondrement d'une grosse étoile, ces astres sont extrêmement denses. Quand les deux corps se rapprochent trop, les forces de marée commencent à les déchirer. Les zones rouges montrent les régions de plus faible densité. La fusion donne un corps si dense qu'il devient un trou noir. Ce scénario a été validé en octobre 2017 par l'analyse d'ondes gravitationnelles repérées par Ligo et Virgo en août 2017 issues de la source baptisée GW170817. © Nasa
1,4 fois la masse de notre Soleil dans une boule de seulement 11 kilomètres de rayon, l'équivalent d'une ville moyenne. C'est presque inimaginable. Pourtant des chercheurs du Max Planck Institute for Gravitational Physics (Allemagne) l'affirment aujourd'hui : le rayon d'une étoile à neutrons standard est compris entre 10,4 et 11,9 kilomètres ! Une information capitale pour ceux qui cherchent à comprendre comment la matière se comporte à des densités extrêmes.
Le saviez-vous ?
Une étoile à neutrons, c’est un objet incroyablement compact et ce qu'il reste de l’explosion en supernova d’une étoile massive. Mais d’étoile, elle n’a plus que le nom. Elle n’est le siège d’aucune réaction nucléaire. Et elle est composée d’une matière extrêmement dense et riche en neutrons.
Ce résultat, d'une précision remarquable -- deux fois supérieure à celle des précédentes mesures et c'est ça, la réelle nouveauté ici --, les scientifiques l'ont obtenu en étudiant la fusion de deux étoiles à neutrons qui a été observée en août 2017. L'événement s'est produit dans la galaxie NGC 4993. C'est un signal d'ondes gravitationnelles nommé GW170817 et détecté par les collaborations Ligo et Virgo qui l'a trahi. « Les collisions d’étoiles à neutrons sont des mines d'informations », commente Collin Capano, auteur principal de l'étude, dans un communiqué du Max Planck Institute.
« C'est un peu ahurissant ! Cette collision entre deux objets de la taille d'une ville s'est produite il y a 120 millions d'années. À cette époque, les dinosaures régnaient encore sur notre Terre. Cela s'est produit dans une galaxie à un milliard de milliards de kilomètres. Et cela nous donne un aperçu de ce qu'est la physique subatomique des conditions extrêmes. »
.@maxplanckpress has published a news item on the precise neutron star radius determination, too: https://www.mpg.de/14575466/how-big-is-a-neutron-star?c=2249 …. https://twitter.com/mpi_grav/status/1237045482037358592 …
Neutron star with eleven kilometres radius
Researchers determine the size of neutron stars more precisely than ever before.
mpg.de
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Les collisions d’étoiles à neutrons, des mines d’informations
À partir des modèles qui décrivent le mieux les observations faites sur GW170817, dans le champ des ondes gravitationnelles, mais aussi du spectre électromagnétique, les chercheurs ont abouti à la mesure la plus précise à ce jour du rayon d'une étoile à neutrons standard. Une mesure qui devra encore se confronter à l'étude d'autres événements du même type avant de pouvoir être réellement validée.
Ce que les travaux des chercheurs permettront en revanche assurément à l'avenir, c'est de distinguer, à partir des seules ondes gravitationnelles enregistrées par des instruments de type Ligo ou Virgo, les événements de fusion d'étoiles à neutrons des événements de fusion de trous noirs.
Concernant les événements mixtes, ceux qui impliquent un trou noir et une étoile à neutrons, les chercheurs du Max Planck Institute avancent que, dans la plupart des cas, l'étoile à neutrons se verra complètement engloutie par le trou noir. Ce n'est que dans le cas de trous noirs très petits ou en rotation rapide que l'étoile à neutrons pourrait se voir d'abord disloquée. Et ce n'est que dans ce cas précis qu'il serait possible aux astronomes d'observer, en provenance de ce type d'événement, autre chose que des ondes gravitationnelles.
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Actualités,Articles Astronomie du 27.06.2017
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- Le 27/06/2017
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