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L'annonce de la découverte d'une nouvelle super-Terre est toujours un peu excitante. Car parmi les exoplanètes connues, il n'y en a pas tant que ça. Et la dernière en date se place en plus sur une orbite terrestre. Découverte grâce à un effet de microlentille gravitationnelle, elle pourrait aussi être l'exoplanète la plus éloignée trouvée à ce jour.
Selon les conclusions des astronomes, cette superterre présente une masse d'environ quatre fois celle de notre planète. Soit une masse comprise entre celle de notre Terre et celle de Neptune. Et son orbite se situe aux alentours de 0,63 à 0,72 unité astronomique. Soit à une distance de son étoile hôte située quelque part entre l'orbite autour du Soleil de notre Terre et celle de Mercure. Sur cette superterre, l'année dure environ 617 jours.
Cette nouvelle exoplanète orbite par ailleurs autour d'une étoile naine -- possiblement même d'une naine brune dont la masse est estimée à quelque 10 % celle de notre Soleil -- située à près de 25.000 années-lumière de la Terre. Du côté du centre de la Voie lactée. Ce qui en ferait l'exoplanète la plus distante découverte à ce jour.
Une superterre découverte par effet de microlentille gravitationnelle
Autre particularité : cette superterre a été découverte grâce à un effet de microlentille gravitationnelle. Un phénomène rare puisque les chercheurs estiment que seulement une étoile sur un million est affectée dans notre Galaxie à un instant donné. Et qu'il n'est pas répétitif d'où la difficulté de détecter ainsi une planète.
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La lumière d'une étoile de fond était amplifiée de manière particulière.
L'événement dont il s'agit ici -- baptisé OGLE-2018-BLG-0677 -- s'est produit en 2018. Il a été détecté à la fois par le projet Ogle (Optical Gravitational Lensing Experiment) à l'aide d'un télescope basé au Chili et par le réseau coréen de microlentilles (KMTNet) à l'aide de trois télescopes identiques au Chili, en Australie et en Afrique du Sud. « Ces expériences détectent environ 3.000 événements de microlentille gravitationnelle chaque année. Mais cette fois, la lumière d'une étoile de fond était amplifiée d'une manière particulière », témoigne Herrera Martin, astronome, dans le communiqué.
Cinq jours de données ont été passés au crible pour isoler seulement cinq heures d'observations pertinentes. Et après des mois d'analyse informatique et de vérification pour écarter de possibles biais, les astronomes sont arrivés à la conclusion que cet événement singulier est bien le résultat d'un système étoile-planète et non d'une simple étoile solitaire.
Une neuvième planète se cacherait dans le Système solaire Des astronomes en sont convaincus : il existe une neuvième planète dans les confins du Système solaire. C'est ce qu'indiquent, selon eux, les orbites particulières de plusieurs objets de la ceinture de Kuiper et aussi de la planète naine Sedna, au-delà de Neptune. Les calculs lui donnent une masse comprise entre 5 et 10 fois celle de la Terre. Ce serait une géante de glace, à l’instar de Neptune. Elle serait actuellement dans la région de son orbite très elliptique la plus éloignée du Soleil. Il lui faudrait entre 10.000 et 20.000 ans pour boucler son orbite autour du Soleil.
On se souvient de la petite bombe que deux astronomes du célèbre Caltech, Mike Brown et Konstantin Batygin, ont fait « exploser » dans un article de The Astronomical Journal en janvier 2016. Les deux chercheurs faisaient savoir qu'en analysant les caractéristiques des orbites d'objets transneptuniens, ils en avaient déduit la présence d'une planète géante comparable en masse et en taille à Neptune, à plus de 30 milliards de kilomètres du Soleil. Il pourrait s'agir d'une exoplanète capturée par le Soleil ou d'un corps qui se serait formé, comme les autres, à l'aube de l'histoire du Système solaire et aurait ensuite migré. C'est le champ de gravité de cette géante qui aurait perturbé les orbites des petits corps célestes.
Jusqu'à présent, il a été impossible de découvrir cette neuvième planète dans le Système solaire et ce n'est guère étonnant car elle serait si loin du Soleil qu'en raison d'une des lois de Kepler son mouvement est nécessairement très lent et si on ajoute une luminosité très faible, cela en fait un astre très difficile à identifier sur la voûte céleste. Cela autorise donc toutes sortes d'hypothèses comme celle de l'inexistence de cette nouvelle planète. Mais il faut alors rendre compte des perturbations gravitationnelles qui semblent bien réelles et avoir conduit aux orbites exotiques des objets transneptuniens.
Un disque de petits corps produit par les migrations planétaires ?
C'est précisément cette voie qu'a choisi d'explorer depuis quelque temps Ann-Marie Madigan, une astrophysicienne de l'université du Colorado à Boulder. Notamment avec son étudiant en thèse Alexander Zderic, la chercheuse a déposé récemment sur arxiv deux articles en cours de publication sur ce sujet. Avec ses collègues, elle montre via des simulations numériques de type N corps en mécanique céleste qu'il est possible de rendre compte des observations en postulant l'existence d'un disque annulaire constitué de millions de petits corps glacés qui se serait mis en place il y a plus de 4 milliards d'années, au tout début de l'histoire du Système solaire.
Ce disque contiendrait l'équivalent de 20 fois la masse de la Terre environ mais comme il serait très dispersé, son influence gravitationnelle serait faible et comme elle se serait exercée pendant des milliards d'années, elle aurait fait évoluer lentement mais sûrement les paramètres orbitaux des transneptuniens qui intriguaient Mike Brown et Konstantin Batygin. Ce disque se serait mis en place à cause des migrations planétaires du genre de celles envisagées avec le fameux Modèle de Nice. Ces migrations auraient expulsé sur des orbites lointaines les petits corps célestes dont les restes seraient aujourd'hui dans le disque postulé.
Toujours est-il que Brown et Batygin ne sont pas encore convaincus par ce travail ni par les déclarations de Madigan qui pense que selon le rasoir d'ockham, son hypothèse est la plus probable. Batygin explique ainsi que, selon lui, un tel disque aussi distant du Soleil, à savoir bien au-delà de Pluton, et qui se serait mis en place très tôt dans l'histoire du Système solaire, aurait dû être déstabilisé par les étoiles sœurs du Soleil qui étaient encore relativement proches de lui après sa naissance.
Mais Ann-Marie Madigan a montré que le disque postulé pouvait s'être mis en place suffisamment tardivement malgré tout pour que ces étoiles nées dans le même amas ouvert que le Soleil, il y a plus de 4,5 milliards d'années, aient eu le temps de s'éloigner suffisamment pour laisser le disque de débris glacé relativement stable depuis les derniers milliards d'années.
Mais selon Scott Tremaine, célèbre astrophysicien à l'Institute for Advanced Study de Princeton, il faudrait tout de même qu'au début de son histoire le disque ait contenu environ 20 masses solaires, ce qui n'est en rien évident selon le chercheur. Affaire à suivre donc, en espérant que des instruments comme l'Observatoire Vera-C.-Rubin (Vera C. Rubin Observatory), anciennement nommé Large Synoptic Survey Telescope (LSST, en français « Grand Télescope d'étude synoptique ») nous aideront au cours de cette décennie à y voir plus clair.
Tout comme, en son temps, les anomalies de l'orbite d'Uranus avaient conduit à la découverte de Neptune, deux astronomes ont déduit, de la théorie des perturbations gravitationnelles en mécanique céleste, qu'une neuvième planète d'environ cinq fois la masse de la Terre devait exister à plusieurs centaines d'unités astronomiques du Soleil.
Il s'agirait de l'équivalente des superterres que l'on observe à foison dans la Voie lactée et qui aurait migré loin du Soleil, tôt dans l'histoire du Système solaire.
On pourrait faire sa découverte d'ici 2030. Mais selon d'autres astronomes, des simulations numériques soutiennent la thèse que les perturbations gravitationnelles, qui suggèrent sa présence, pourraient être dues à un disque de petits corps glacés bien au-delà de Pluton.
Sommes-nous certains que la vie ne peut vraiment se développer que dans une atmosphère dominée par l'azote et l'oxygène comme c'est le cas sur la Terre ? Des expériences en laboratoire prouvent que, même sur des exoplanètes avec des atmosphères dominées par l'hydrogène moléculaire, des micro-organismes terrestres peuvent prospérer sans problème. Futura a demandé des précisions à ce sujet à l'astrophysicien Franck Selsis.
On reproche parfois aux exobiologistes d'être dans la situation de l'homme qui, ayant perdu ses clés dans une soirée en ville, les cherche sous un réverbère au motif que c'est seulement sous sa lumière qu'il a une chance de les retrouver ! Transposée à la recherche de la vie ailleurs, cette idée pourrait nous aveugler et nous conduire à penser que seules des formes de vie ressemblant beaucoup à celles qui nous sont familières sur Terre, et dans des environnements très répandus, sont possibles.
Le risque est réel mais d'un certain côté, ce qui nous intéresse vraiment, c'est de savoir à quel point des formes de vie similaires à celles qui sont connues sont répandues dans le monde des exoplanètes ; d'un autre côté, on envisage tout de même des formes de vie extrêmophiles et on spécule même sur des formes jamais vues, par exemple, basées peut-être sur le concept d’azotosome. De même, cela n'a pas empêché des biochimistes, à l'instar d'Isaac Asimov -- qui n'était pas seulement qu'un des plus célèbres auteurs de science-fiction --, de spéculer sur des formes de vie qui ne seraient pas basées sur l'eau liquide, notamment comme dans l'essai qu'il a écrit en 1962, Not as We Know It .
Aujourd'hui, c'est l'astronome et planétologue canado-américaine, Sara Seager, bien connue pour ses travaux sur l'étude des exoplanètes et de leurs atmosphères, qui tente de repousser avec ses collègues dans un article publié dans Nature Astronomy, les frontières du paradigme des recherches d'une vie extraterrestre.
L'atmosphère de la Terre est dominée depuis un peu plus de deux milliards d'années par l'azote et l'oxygène mais il y a plus de 4 milliards d'années, on trouvait plutôt un mélange de vapeur d'eau, de dioxyde de carbone et d'azote. Plus tôt au début de l'Hadéen, les choses sont moins claires mais si l'on pense aux atmosphères des géantes gazeuses formées directement à partir du gaz du disque protoplanétaire, on peut penser que d'importantes quantités d'hydrogène et d'hélium étaient présentes avant de rapidement quitter notre Planète, son champ de gravité étant trop faible pour garder ces gaz légers.
Toutefois, il existe des superterres avec donc des champs de gravitation plus intenses et on connait aussi plusieurs scénarios astrochimiques qui pourraient conduire à l'existence d'atmosphère contenant d'importantes quantités d'hydrogène moléculaire H2, comme l'expliquent Sara Seager et ses collègues dans l'introduction de leur article dans Nature Astronomy.
Ainsi, beaucoup de dihydrogène pourrait avoir été produit par des réactions entre de l'eau et d'importantes quantités de fer apportées par un bombardement météoritique de matériaux primitifs riches en fer (par exemple, comme les météorites chondritiques EH). Enfin, on sait que le rayonnement ultraviolet des étoiles peut photo-dissocier des molécules d'eau en donnant des molécules H2 et O2. Si le champ de gravité d'une superterre est suffisamment important et si elle possède un bouclier magnétique capable de la protéger, dans une certaine mesure de l'érosion de son atmosphère par l'activité de son étoile hôte, alors il est possible d'avoir là aussi une atmosphère contenant beaucoup d'hydrogène.
De même, des calculs laissent penser qu'une exoplanète de quelques masses terrestres situées au-delà d'environ 2 UA de son soleil et de son rayonnement destructeur X et ultraviolet peut maintenir une atmosphère H2-He primordiale héritée de son disque protoplanétaire et sous une pression de 1 à 100 bars, à condition que la planète ait un champ magnétique protecteur.
Sara Seager et ses collègues ont donc voulu savoir si des formes de vie pouvaient prospérer dans des atmosphères riches en dihydrogène et pour cela, ils ont tout simplement fait des expériences avec des micro-organismes bien connus sur Terre, la fameuse bactérie Escherichia coli, un simple procaryote, et la levure, un eucaryote plus complexe, qui n'avaient pas été étudiées dans des environnements dominés par l'hydrogène.
Ces organismes unicellulaires ont donc été placés dans un bouillon nutritif surmonté dans des bouteilles par des équivalents de différentes atmosphères d'exoplanètes avec, respectivement, de l'hydrogène pur, de l'hélium pur, un mélange de 80 % d'azote et 20 % de dioxyde de carbone, et un dernier jeu de bouteilles avec l'air de la Terre. Régulièrement, les chercheurs ont retiré des échantillons de certains de ces organismes avec une aiguille hypodermique pour compter combien étaient vivants. Ils ont constaté que tous se sont répliqués dans toutes les atmosphères testées.
Bien sûr, c'est exactement ce à quoi les biologistes pouvaient s'attendre car il est bien connu que E.coli et les levures peuvent se développer sur Terre en l'absence d'oxygène mais, en l'occurrence, les expériences montraient de façon claire, et donc plus susceptible d'aider à changer un paradigme, que l'on pouvait ne pas se limiter à chercher des formes de vie dans des atmosphères similaires à celle de la Terre actuelle.
C'est d'autant plus vrai que des atmosphères dominées par de l'hydrogène peuvent s'étendre beaucoup plus loin au-dessus de la surface d'une exoplanète, ce qui rend sa détection et son analyse bien plus faciles pour la prochaine génération d'instruments, en particulier le télescope spatial James Webb. Enfin, les chercheurs ont constaté qu'en se développant les Escherichia coli ont produit de l'ammoniac, du méthanethiol et de l'oxyde nitreux, ce qui est inspirant pour définir des biosignatures possibles de formes de vie.
La difficile question des biosignatures avec des exoplanètes
La question des biosignatures n'est pas triviale. Rappelons ce que l'astrophysicien Franck Selsis, qui étudie les atmosphères planétaires et l'exobiologie au Laboratoire d'astrophysique de Bordeaux, nous avait répondu et ce qu'il avait expliqué à Futura, dans un précédent article, dans lequel nous lui demandions s'il est possible de détecter la vie en étudiant la composition d'une atmosphère :
« Vaste question sur laquelle je suis extrêmement prudent. Comme Carl Sagan, je pense que, à une affirmation extraordinaire, il faut une preuve extraordinaire. Pour vous répondre, il faudrait avoir une définition convaincante de ce que doit être une biosignature -- j'écarte ici la question d'une technosignature qui est une autre question. Avec le télescope James Webb, ou à plus long terme avec le futur télescope géant européen (l'E-ELT, European Extremely Large Telescope), nous pourrons peut-être détecter des constituants de l'atmosphère d'exoplanètes telluriques tempérées, dont certaines sont en lien avec le caractère habitable de la Terre ou avec l'activité biologique (eau, oxygène, ozone, méthane, dioxyde de carbone).
Mais, pourra-t-on affirmer pour autant la présence d'une forme de vie si, par exemple, la teneur en oxygène est similaire à celle de l'atmosphère de la Terre ?
Peut-être, mais cela impliquerait de nombreuses observations complémentaires et beaucoup de temps. Je me suis précisément posé la question de ce que devrait être une bonne biosignature dans mon travail de thèse. Prenons l'exemple d'une planète qui serait aussi massive que Vénus et initialement riche en eau. Le rayonnement de son étoile pourrait avoir dissocié les molécules d'H2O laissant partir dans l'espace les molécules de H2 mais retenant dans l'atmosphère les molécules d'O2, du fait de sa gravité. On aurait donc une atmosphère riche en oxygène et pour autant, son origine ne serait pas biologique -- incidemment, l'oxygène de Vénus semble, probablement, avoir migré dans son manteau.
Plus généralement, qu'est-ce qui pourrait nous assurer que des molécules généralement associées à la vie n'ont pas été produites par des processus abiotiques (sans intervention du vivant) ? Pour tenter d'éviter ce problème, j'ai proposé de chercher à détecter tout à la fois des molécules d'ozone, de gaz carbonique et d'eau. Mais, d'une part, c'est une signature terrestre très spécifique et le vivant pourrait générer d'autres compositions. Et, d'autre part, ce n'est pas parce que je ne suis pas parvenu à obtenir par simulation des atmosphères d'exoplanètes avec cette signature par des processus non biologiques que ce n'est pas possible. Rien ne dit que mon exploration des phénomènes possibles est exhaustive.
Je pense donc qu'il faudra attendre d'avoir analysé et bien compris les atmosphères d'un très grand nombre d'exoplanètes avant de pouvoir raisonnablement se dire capable de reconnaître de façon indiscutable une atmosphère transformée par la vie ».
Que pense aujourd'hui Franck Selsis de la publication de Sara Seager ? Nous lui avons demandé et voici ses commentaires.
Futura-sciences : Comment peut-on justifier le choix fait par Sara Seager de faire des expériences avec des atmosphères d'hydrogène ?
Franck Selsis : La première raison est que, dans ce type d'atmosphères, il y a des réactions chimiques conduisant à une chimie du carbone très riche et pouvant produire des molécules servant de briques au vivant. Outre les nombreuses observations astronomiques qui le démontrent, la fameuse expérience de Miller-Urey au début des années 50 a illustré ce phénomène en produisant des bases azotés et des acides aminés dans un mélange gazeux de méthane (CH4), ammoniac (NH3), hydrogène H2 et eau H2O, soumis à des décharges électriques. Urey et Miller postulaient alors que ce devait être la composition de l'atmosphère primitive terrestre. Si l'on a très peu de contraintes sur la composition primordiale de notre atmosphère, ce scénario ne semble plus pertinent bien que l'hydrogène a pu être un constituant, minoritaire mais important, de cette atmosphère.
La deuxième raison poussant à considérer des atmosphères dominées par H2 vient du fait qu'avec une molécule aussi légère, ces atmosphères sont épaisses et s'étendent loin de la surface des exoplanètes. Cela facilite grandement l'analyse de la composition de l'atmosphère d'exoplanètes lors de transits. Aujourd'hui, les seules atmosphères d'exoplanètes que nous pouvons analyser sont dominées par l'hydrogène moléculaire, surtout pour des planètes géantes et chaudes mais, avec le télescope James Webb, nous pourrons tenter l'analyse d'atmosphères de planètes plus terrestres, en particulier celles de l'étoile TRAPPIST-1.
Enfin, on sait aussi que des atmosphères d'hydrogène avec des pressions comprises entre 10 et 100 bars, soit entre 10 et 100 fois celles de l'atmosphère terrestre, permettent l'existence d'eau liquide sur une exoplanète pourvu que l'insolation de la planète soit très faible. L'hydrogène moléculaire étant un gaz à effet de serre très efficace à haute pression, il permet même de considérer le cas d'exoplanètes habitables loin de leurs étoiles hôtes.
Franck Selsis : Nous sommes certains du contraire puisque la vie prédate l'accumulation d'oxygène dans l'atmosphère.
Futura-sciences : On peut penser que d'importantes quantités d'hydrogène et d'hélium étaient présentes avant de rapidement quitter notre Planète, son champ de gravité étant trop faible pour garder ces gaz légers.
Franck Selsis : La Terre s'est formée en environ 100 millions d'années. Le disque protoplanétaire ne persiste pas au-delà de 10 millions d'années. Donc, la Terre n'a pas pu accréter du gaz de la nébuleuse. Les planètes géantes, elles, se forment très vite, d'une façon encore mal comprise. Pour qu'une superterre possède une atmosphère épaisse d'hydrogène capturée à la nébuleuse, il faut qu'elle se forme également très vite. Ce qui est possible : elles pourraient se former comme une géante mais son grossissement est avorté pour une raison ou une autre : par exemple, la dissipation du disque.
Futura-sciences : Les travaux publiés dans Nature astronomy apportent-ils quelque chose de nouveau ?
Franck Selsis : Pas vraiment, cela fait longtemps que l'on a fait des expériences similaires avec des micro-organismes sous des atmosphères différentes. On a constaté d'ailleurs que ces micro-organismes pouvaient s'adapter en changeant de métabolisme à partir du moment où ils disposaient d'eau et de sources de nourriture. On ne sait pas vraiment s'il s'agit d'une mémoire de l'histoire primitive de l'apparition de la vie, une hypothèse tout de même peu probable car on ne voit pas bien, étant donné la façon dont fonctionne l'évolution, comment ces capacités auraient pu perdurer pendant des milliards d'années alors que les conditions d'apparitions de la vie sur la Terre primitive ont disparu. Cette capacité de changer de métabolisme pourrait donc être héritée des divers environnements possibles sur la Terre actuelle.
Dans les expériences qui ont été faites, les micro-organismes sont mis en culture donc avec de l'eau, ce qui veut dire qu'on ne doit pas en fait considérer des atmosphères purement d'hydrogène moléculaire. Il doit aussi y avoir de la vapeur d'eau.
Une équipe de scientifiques a mis le doigt sur un système de six planètes orbitant dans une configuration très proche de ce qu’on appelle une chaîne de résonances orbitales. Une découverte qui permet d’approfondir nos connaissances sur la formation des systèmes planétaires.
Vue d'artiste du sytème de TRAPPIST-1, lui aussi dans une configuration proche de ce qu’on appelle une résonance orbitale.
NASA/JPL-CALTECH
Située dans la constellation du dragon, l’étoile répondant au nom d’HD 158 259 et autour de laquelle gravite le fameux système a été observée pendant sept ans par le spectrographe SOPHIE de l’Observatoire de Haute Provence.
Autour d’elle gravitent six planètes, cinq "mini-Neptunes" et une "super-Terre". Les "mini-Neptunes" sont des planètes dont la taille est sensiblement inférieure à la huitième planète de notre système solaire mais qui possèdent des caractéristiques communes avec elle, comme une épaisse atmosphère. Le système découvert est très compact, c’est-à-dire que les planètes sont toutes très proches de leur étoile, et les unes des autres. Pour donner un ordre d’idée, la planète la plus éloignée d’HD158 259 est trois fois plus proche de son étoile que Mercure ne l’est de notre Soleil.
La résonance orbitale, un phénomène singulier
Autre particularité : les planètes sont dans une configuration proche de ce qu’on appelle une résonance orbitale. Ce phénomène se produit lorsque plusieurs planètes se retrouvent périodiquement dans la même configuration après avoir effectué un nombre d’orbites potentiellement différent.
Pour comprendre ce phénomène, comme le suggèrent Nathan Hara et Jean-Baptiste Delisle, - respectivement premier auteur et co-auteur de l’étude - l’on peut envisager une situation idéale où le phénomène de résonance serait "parfait", avec par exemple une résonance de rapport 2/1. Dans ce cas, la planète interne (la plus proche de l'étoile) effectue exactement deux tours autour de l'étoile pendant que l'externe en fait exactement un. Ainsi, le système se retrouve exactement dans la même configuration de manière périodique (après deux tours de l'interne et un tour de l'externe).
À cause de cette périodicité, après un grand nombre d'orbites, les perturbations entre planètes ne s'annulent pas, comme c’est le cas dans un système non résonant, mais au contraire s'accumulent de manière systématique dans une direction spécifique.
Les interactions entre deux planètes résonantes génèrent donc sur le long terme des perturbations bien plus importantes de leurs orbites. "On dit parfois de manière informelle que les planètes "se parlent", elles ont de l’influence l'une sur les l'autre", nous expliquent Nathan Hara et Jean-Baptiste Delisle.
En réalité, les deux corps ne se retrouvent pas exactement dans la même position, et l’on parle de résonance lorsque les planètes sont suffisamment proches de cette situation idéale. Par exemple, les périodes de Pluton et Neptune sont suffisamment proches d’un rapport 3/2 pour que l’on parle de résonance entre ces deux corps. Des planètes peuvent aussi être proches d’une résonance, sans l'atteindre. Cette situation se produit communément chez les exoplanètes, ce qui appuie certains scénarios de formation planétaire.
L’exemple célèbre de TRAPPIST-1...
On connaît plusieurs systèmes planétaires dits en chaîne de proche-résonance, où toutes les planètes sont proches de la résonance avec leurs plus proches voisines. Les sept planètes du système TRAPPIST-1 en sont un exemple célèbre. Lorsque la planète la plus proche de l’étoile fait huit orbites, la deuxième en fait cinq. On parle de résonance 8/5. Lorsque la deuxième fait cinq orbites, la troisième en fait trois (résonance 5/3). La chaîne continue avec des résonances 3/2, 3/2, 4/3, 3/2. Ici, les planètes ont toutes une influence importante les unes sur les autres. "On dit aussi que TRAPPIST-1 est compact. Selon les auteurs et la question scientifique traitée, compact peut être défini de manière un peu différente, détaillent Nathan Hara et Jean-Baptiste Delisle. Il peut s’agir de systèmes où le rapport de période de deux planètes consécutives est toujours inférieur à deux, ou de systèmes où toutes les planètes sont proches de leur étoile. L’idée générale est bien résumée par le mot compact: toutes les planètes sont groupées les unes près des autres et proches de leur étoile. Quelle que soit la définition précise que l’on adopte, il apparaît dans les systèmes planétaires connus une sous-classe de systèmes compacts et proche d'une chaîne de résonance, dont HD 158259 fait partie." [...]
Grâce au VLT, la zone des disques protoplanétaires où se forment les planètes rocheuses a pu être observée.
Les disques protoplanétaires imagés grâce au VLT.
JACQUES KLUSKA ET AL.
Dans l'Univers, la plupart des étoiles sont accompagnées, comme le Soleil, d'un cortège de planètes. Ces astres se forment au sein des disques protoplanétaires, des structures composées de matières et de gaz entourant les jeunes étoiles peu après leur naissance. C'est à l'intérieur de ces disques, qui sont des structures éphémères dont la durée de vie ne dépasse pas les dix millions d'années (c'est très court comparé aux milliards d'années d'existence d'une étoile), que de la matière va s'agréger petit à petit pour former des planétoïdes puis finalement des exoplanètes.
Une zone mal connue
D'après les astrophysiciens, les planètes rocheuses comme notre Terre se formeraient dans les régions internes des disques protoplanétaires, à moins de 5 unités astronomiques (cinq fois la distance Terre-Soleil) de l'étoile autour de laquelle le disque s'est formé. Or c'est une zone de disques qui sont très difficiles à imager même avec les plus grands télescopes disponibles qui ont pourtant réussi à obtenir de saisissantes images de ces structures. Pour améliorer la précision des images, une équipe internationale d'astronomes a eu recours à une technique d'observation complètement différente : l'interférométrie à infrarouge. À l'aide de l'instrument PIONIER de l'ESO, ils ont combiné la lumière collectée par les quatre télescopes du VLT et procédé à une reconstitution des images grâce à un procédé similaire à celui qui a été utilisé pour obtenir la première image d'un trou noir. "Distinguer les détails à l'échelle des orbites des planètes rocheuses équivaut à pouvoir voir un humain sur la Lune ou à de distinguer un cheveu à une distance de 10 km", souligne dans un communiqué Jean-Philippe Berger de l'Université Grenoble-Alpes, chercheur principal sur l'instrument PIONIER.
Le disque protoplanétaire de l'étoile HD45677 avec les orbites de la Terre et de Jupiter représentés. Crédit : Jacques Kluska et al.
Irrégularités notables
Les images ainsi obtenues font l'objet d'une publication dans la revue Astronomy & Astrophysics. Elles révèlent des irrégularités, des régions plus brillantes que d'autres qui pourraient trahir des instabilités à l'intérieur du disque. Instabilités qui peuvent donner naissance à des tourbillons où des grains de poussières s'accumulent. Ce sont les prémisses des futures planètes. Il reste à comprendre les mécanismes à l'origine de ces tourbillons pour appréhender le tout début du processus de formation planétaire. La même équipe envisage déjà de réaliser de nouvelles observations pour tenter, cette fois, d'observer un astre à une phase de consolidation plus avancée.
De telles protoplanètes ont déjà été observées au cœur des disques circumstellaires au VLT à l'aide de SPHERE, un autre instrument qui utilise l'optique adaptative (une méthode qui permet de corriger les effets de la turbulence atmosphérique). Il avait permis d'obtenir la première image d'une exoplanète en formation autour de l'étoile PDS 70.