GALAXIE MONSTRE

  • LE 2.05.2020: Actualité de l'astronomie / Comment les grosses galaxies deviennent encore plus grosses.

    Comment les grosses galaxies deviennent encore plus grosses

     

    la rédaction de Futura

    Le peintre Pieter Brueghel (1525-1569), connu pour son dessin « Les grands poissons mangent les petits », avait relevé, à juste titre, un phénomène constitutif de la nature et donc par extension de l'Univers : la prédation. Une modélisation vient de confirmer que les grandes galaxies grossissent en fusionnant avec les plus petites, au fil de leur évolution.

    Une nouvelle recherche révèle que les galaxies grossissent en mangeant leurs « petites voisines ». Le processus permettant aux galaxies massives d'atteindre leur taille est encore mal compris, notamment parce qu'il faut des milliards d'années pour atteindre la taille de certaines d'entre elles. Une combinaison d'observation et de modélisation de chercheurs, dirigée par le Dr Anshu Gupta de l'ARC (Astronomy Research center) a fourni un indice essentiel permettant de mieux appréhender le phénomène. Dans un article publié dans « Astrophysical Journal », les scientifiques ont combiné les données d'un projet australien appelé « MOSEL » (Multi-Object Spectroscopic Emission Line) avec un programme de modélisation cosmologique exécuté sur certains des plus grands supercalculateurs du monde afin d'apercevoir les forces en action qui contribuent à la création de ces antiques monstres galactiques.

    « La modélisation a montré que les jeunes galaxies ont eu moins de temps pour fusionner avec d'autres », a déclaré le Dr Gupta. Ici, des galaxies spirales en collision. © Debra Meloy Elmegreen (Vassar College) et al. et l'équipe Hubble Heritage (AURA, STScI, Nasa)

    « La modélisation a montré que les jeunes galaxies ont eu moins de temps pour fusionner avec d'autres », a déclaré le Dr Gupta. Ici, des galaxies spirales en collision. © Debra Meloy Elmegreen (Vassar College) et al. et l'équipe Hubble Heritage (AURA, STScI, Nasa) 

    Les grandes galaxies mangent les plus petites

    En analysant la façon dont les gaz se déplacent dans les galaxies, a déclaré le Dr Gupta, il est possible de découvrir la proportion d'étoiles fabriquées à l'intérieur, et la proportion d'étoiles « cannibalisées », provenant donc des petites galaxies phagocytées par les plus grosses. « Nous avons constaté que dans les galaxies massives éloignées (environ 10 milliards d'années-lumière de nous), les éléments bougent dans de nombreuses directions différentes, cela démontre que de nombreuses étoiles en leur sein ont été acquises de l'extérieur. En d'autres termes, les grandes galaxies mangent les plus petites. »

    Ceci dit, parce que la lumière prend du temps à voyager à travers l'Univers, les galaxies plus éloignées sont vues avec un décalage temporel, laissant entrevoir le début de leur existence. L'équipe du Dr Gupta a remarqué que l'observation et la modélisation de ces galaxies lointaines ne révèlent que très peu de variations dans leurs mouvements internes.

    « Nous avons dû comprendre pourquoi les grandes galaxies plus anciennes mais plus proches étaient tellement plus désordonnées que les plus jeunes et plus éloignées », a déclaré le Dr Kim-Vy Tran, basé à l'UNSW (University of New South Wales) de Sydney. « L'explication la plus probable est que pendant les milliards d'années qui se sont écoulées, les galaxies survivantes ont grossi en incorporant des galaxies plus petites. La modélisation a montré que les jeunes galaxies ont eu moins de temps pour fusionner avec d'autres », a déclaré le Dr Gupta.

    L'équipe de recherche - comprenant des scientifiques d'autres universités australiennes ainsi que des institutions aux États-Unis, au Canada, au Mexique, en Belgique et aux Pays-Bas - a effectué sa modélisation sur un ensemble de simulations spécialement conçu appelé « IllustrisTNG ». Il s'agit donc d'un projet international pluriannuel visant à construire une série de grands modèles cosmologiques de la formation des galaxies. Le programme est si important qu'il doit fonctionner simultanément avec plusieurs supercalculateurs les plus puissants du monde.

    Source: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/galaxie-grosses-galaxies-deviennent-encore-plus-grosses-80753/?fbclid=IwAR39r5hBA_MnwjxbePG7wooQ828yU8kYD6pHPXVjNC1cQ_7jB_oR8rnrKvc#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura

  • LE 7.02.2020: Actualité de la météo,de l'astronomie et de la science/ découverte dans la jeunesse de l’Univers surprend les astronomes.

    Cette galaxie « monstre » découverte dans la jeunesse de l’Univers surprend les astronomes

     

    Journaliste

    XMM-2599, c'est un peu à notre Univers ce que James Dean a été au cinéma. Un monstre de galaxie qui a vécu intensément avant de mourir dans la fleur de l'âge ! Pourquoi ? Les astronomes ne l'expliquent pas encore.

    L'observatoire W.M. Keck est situé sur le mont Mauna Kea, à Hawaï. Il est équipé d'un puissant spectrographe infrarouge surnommé Mosfire pour Multi-Object Spectrograph for Infrared Exploration. C'est grâce à lui que des astronomes ont découvert, à environ 12 milliards d'années-lumière de notre Terre, une galaxie monstre inhabituelle : XMM-2599.

    Cette galaxie a frénétiquement formé des étoiles puis est devenue inactive avant même que l’Univers atteigne 1,8 milliard d’années

    « Avant même que notre univers ait atteint les 2 milliards d'années, XMM-2599 avait déjà formé une masse de plus de 300 milliards de Soleils. De quoi la classer parmi les galaxies “ultra-massives” », explique Benjamin Forest, chercheur, dans un communiqué de l’université de Californie à Riverside (États-Unis). « Plus remarquable encore, nous montrons que cette galaxie a frénétiquement formé des étoiles lorsque l'univers avait moins de 1 milliard d'années pour devenir totalement inactive avant même qu'il ait atteint 1,8 milliard d'années. »

    Au cours de son pic d'activité, la galaxie monstre XMM-2599 formait ainsi plus de 1.000 masses solaires par an. La Voie lactée ne forme pas plus d'une étoile par an. Et bien que ce type de galaxie « ultra-massive » soit rare, les modèles prédisent leur existence. Mais ils prédisent aussi qu'à cette époque de la vie de notre Univers, elles devraient encore être activement en train de former des étoiles. Pourquoi XMM-2599 a cessé de donner naissance à des étoiles aussi tôt reste donc un mystère.

    De gauche à droite, l’évolution de la galaxie monstre XMM-2599 telle que l’imaginent les astronomes de l’université de Californie à Riverside (États-Unis) : une galaxie poussiéreuse qui se transforme en galaxie morte avant de peut-être finir comme la galaxie la plus brillante d’un amas. © NRAO/AUI/NSF/B. Saxton ; Nasa/ESA/R. Foley ; Nasa/StScI.

    De gauche à droite, l’évolution de la galaxie monstre XMM-2599 telle que l’imaginent les astronomes de l’université de Californie à Riverside (États-Unis) : une galaxie poussiéreuse qui se transforme en galaxie morte avant de peut-être finir comme la galaxie la plus brillante d’un amas. © NRAO/AUI/NSF/B. Saxton ; Nasa/ESA/R. Foley ; Nasa/StScI. 

    En apprendre plus sur l’évolution de cette galaxie « super-massive »

    Pour les astronomes de l'université de Californie, la galaxie monstre pourrait être la descendante d'une population de galaxies poussiéreuses. Des galaxies récemment découvertes par les derniers télescopes infrarouges, extrêmement lointaines - et anciennes - et qui forment des étoiles à un rythme effréné.

    Les astronomes de l'université de Californie ont observé XMM-2599 dans sa phase inactive et ils ignorent ce qu'elle a pu devenir depuis. Mais ils imaginent assez bien qu'elle constitue aujourd'hui l'élément central de l'un des  amas de galaxies les plus brillants et les plus massifs de l'univers local. Même si elle a aussi pu continuer à évoluer toute seule. Ou que la réalité se place peut-être quelque part entre ces deux extrêmes.

    Pour répondre à ces questions laissées en suspens, les chercheurs de l'université de Californie ont obtenu un peu plus de temps d'observation avec Mosfire. Un temps qu'ils comptent mettre à profit pour enfin comprendre comment les galaxies monstres se forment puis meurent.

    CE QU'IL FAUT RETENIR

    • XMM-2599 se situe à environ 12 milliards d’années-lumière de notre Terre.
    • Les astronomes ont découvert qu’elle avait frénétiquement formé des étoiles avant même que notre Univers ait atteint les 2 milliards d’années.
    • Et qu’elle apparaissait ensuite inactive.

    POUR EN SAVOIR PLUS

    Découverte par hasard, cette énorme galaxie pourrait être le chaînon manquant dans l’évolution des galaxies

    L'univers primitif était rempli de galaxies monstres. C'est du moins la conclusion à laquelle arrivent des astronomes après avoir découvert une galaxie géante en formation située à quelque 12,5 milliards d'années-lumière de notre Terre. Une sorte de yéti de l'espace...

    Article de Nathalie Mayer paru le 25/10/2019

    De nouvelles données de l’Atacama Large Millimeter/submillimeter Array (ALMA) ont révélé la présence d’une galaxie géante à 12,5 milliards d'années-lumière de notre Terre. © James Josephides, Université de l’Arizona

    De nouvelles données de l’Atacama Large Millimeter/submillimeter Array (ALMA) ont révélé la présence d’une galaxie géante à 12,5 milliards d'années-lumière de notre Terre. © James Josephides, Université de l’Arizona 

    La légende raconte qu'une créature anthropomorphe vit quelque part dans l'Himalaya. Un abominable homme des neiges. Le yéti. Et c'est en quelque sorte du yéti du cosmos que des chercheurs de l'université de l’Arizona (États-Unis) nous offrent aujourd'hui la toute première image. Celle d'une gigantesque galaxie en formation. Un type de galaxies qui -- un peu comme l'abominable homme des neiges -- avait jusqu'alors échappé à toutes les observations directes.

    C'est en étudiant de nouvelles données issues d'Alma, l'Atacama Large Millimeter/submillimeter Array, ce réseau de 66 radiotélescopes perdu dans le désert du Chili, que Christina Williams a perçu, tout à fait par hasard, comme une tache de lumière, signature potentielle d'une galaxie. Jusque-là, rien d'extraordinaire. Sauf que cette tache brillait dans une région du ciel dépourvu de toute galaxie connue. « Lorsque j'ai découvert que cette galaxie était invisible à toutes les autres longueurs d'onde, j'ai été très excitée. Cela ne pouvait que signifier que cette galaxie était très éloignée et cachée par des nuages de poussière », raconte l'astronome.

    Les chercheurs estiment aujourd'hui que la lumière observée par Christina Williams a mis pas moins de 12,5 milliards d'années à parvenir jusqu'à nous. Comme un témoin des premiers instants de notre univers. Selon les astronomes, l'émission observée est causée par la lueur chaude des particules de poussière chauffées par les étoiles en formation au cœur de cette jeune galaxie. Mais comme ces nuages de poussière cachent la lumière des étoiles elles-mêmes, la galaxie était, jusqu'alors, restée invisible.

    Ici, une vue d’artiste de ce à quoi pourrait ressembler la galaxie monstre en formation découverte par les astronomes de l’université de l’Arizona (États-Unis). Une galaxie qui connait une véritable explosion de formation d’étoiles, éclairant le gaz environnant. © James Josephides, YouTube, Université de l’Arizona

    Le chaînon manquant de l’évolution galactique

    Après étude, les astronomes pensent qu'il s'agit d'une galaxie monstre en formation. Qui contient environ autant d'étoiles que notre Voie lactée, mais qui déborde d'activité. Elle formerait des étoiles à un rythme cent fois plus important que celui de notre propre galaxie. Et elle pourrait surtout représenter le chaînon qui manquait aux chercheurs pour comprendre réellement l'évolution des galaxies.

    Des études récentes ont en effet montré que certaines des plus grandes galaxies de notre univers ont grandi extrêmement rapidement. Alors que notre univers n'affichait que 10 % de son âge actuel. Mais la théorie peine à expliquer le phénomène. D'autant que les galaxies en question semblent sortir de nulle part. Aucune d'entre elles n'avait pu être observée au stade de sa formation. Les petites galaxies primitives découvertes par le télescope spatial Hubble ne se développant pas assez vite pour résoudre le problème. Et les observations de galaxies monstres ont aussi été trop rares pour apporter une explication satisfaisante.

    Nous attendons beaucoup du télescope spatial James Webb

    « Notre galaxie pourrait être le chaînon manquant », suggère Christina Williams qui imagine que de tels objets sont finalement très répandus dans l'univers primitif. Sans quoi il aurait fallu une chance incroyable pour en détecter une seule dans une partie du ciel qui ne représente même pas un centième du disque de la pleine Lune. « Le télescope spatial James Webb - lancement prévu pour mars 2021 - sera capable de voir à travers les voiles de poussière. Nous pourrons alors déterminer la taille réelle de ces galaxies et à quelle vitesse elles grandissent afin de mieux comprendre pourquoi nos modèles échouent pour l'heure à les expliquer », conclut l'astronome.

    Source: https://www.futura-sciences.com/
    Lien: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/univers-cette-galaxie-monstre-decouverte-jeunesse-univers-surprend-astronomes-78045/#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura