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LE 5.05.2020: Actualité de l'astronomie / La Nasa retient ces trois projets d'atterrisseurs lunaires.
- Par dimitri1977
- Le 05/05/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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La Nasa retient ces trois projets d'atterrisseurs lunaires
Rémy Decourt
Journaliste
Les projets d'atterrisseurs lunaires de Blue Origin, SpaceX et Dynetics (avec Thales Alenia Space) ont été retenus par la Nasa. Les trois sociétés ont jusqu'au mois de février 2021 pour affiner leur proposition. À cette date, la Nasa sélectionnera le système d'atterrissage retenu et donnera son feu vert à la fabrication des deux premières unités de vol desservant les missions de 2024 et 2026.
La Nasa, qui a pour objectif de retourner sur la Lune dès 2024, a dévoilé les trois sociétés retenues pour présenter un projet abouti de leur système d'atterrissage pour transporter des équipages entre l'orbite lunaire et la surface de la Lune dans le cadre du programme Artemis. Ce futur véhicule doit permettre à un équipage de deux à quatre astronautes d'atteindre la surface lunaire, de vivre et d'opérer au sol pendant au moins une semaine, puis de rejoindre l'orbite lunaire.
Il s'agit de Blue Origin, de SpaceX et de Dynetics. Thales Alenia Space sera partenaire de Dynetics et sera en charge de la conception de la cabine pressurisée, lieux de vie de l'équipage comprenant la structure primaire, l'écoutille et la porte d'accès aux activités extravéhiculaires, les fenêtres et les protections thermiques et antimicrométéorites. Le projet d'atterrisseur lunaire de Boeing, en partenariat avec Vivace, n'a pas été retenu. Un nouveau revers pour Boeing qui n'a pas non plus décroché de contrat pour la réalisation d'éléments de la petite station lunaire (le Gateway).
En février 2021, la Nasa passera en revue chaque projet et en retiendra un ou plusieurs. Compte tenu des délais très courts d'ici à 2024, date prévue de la première mission habitée, l'atterrisseur le plus susceptible d'être prêt à cette date sera sélectionné a indiqué la Nasa. Cependant, la Nasa n'exclut pas de sélectionner une des deux autres sociétés, voire les deux, pour développer des atterrisseurs plus aboutis et mieux adaptés aux missions ultérieures qui pourraient durer jusqu'à 45 jours.
Concepts d'atterrisseurs lunaires à l'étude pour le compte de la Nasa. De gauche à droite, le projet de Blue Origin, de Dynetics (auquel participe Thales Alenia Space) et celui de SpaceX. © Blue Origin, Dynetics, SpaceX, Nasa
Incertitude sur le sort de la petite station lunaire
Aucune des trois sociétés sélectionnées n'a proposé d'utiliser le Space Launch System (SLS) que développe Boeing pour le compte de la Nasa et dont l'avenir s'assombrit. Blue Origin utilisera son lanceur New Glenn ou le Vulcan d'ULA, dont elle fournira le moteur de l'étage principal. Dynetics utilisera également le Vulcan d'ULA tandis que SpaceX, sans surprise, utilisera le Super Heavy. Si la Nasa s'est voulue rassurante sur l'avenir du SLS, en soulignant qu'il sera utilisé pour lancer le véhicule Orion et des missions robotiques, son utilité pourrait être remise en cause. Ce programme accuse plusieurs années de retard, des dépassements de coûts significatifs et un coût d'utilisation annoncé comme très supérieur à ceux des autres lanceurs américains en développement, également capables de lancer une capsule habitée.
VOIR AUSSINasa : la Station lunaire internationale aura du retard
La Nasa a également précisé que, pour les deux premières missions habitées de retour sur la Lune, en 2024 et 2026, le Gateway ne sera pas prêt. Le scénario initial qui prévoyait d'utiliser le Gateway comme un poste avancé, où viendraient s'amarrer le véhicule Orion et l'atterrisseur lunaire, est donc abandonné au profit d'une manœuvre incertaine de transfert d'équipage en orbite. Initialement, les équipages devaient rejoindre cette petite station avant d'embarquer à bord de l'atterrisseur lunaire. Dans ce nouveau scénario, qui s'inspire des missions Apollo, le transfert des équipages, du véhicule Orion à l'atterrisseur lunaire, sera réalisé en orbite à proximité de la Lune.
Bien que la Nasa soit convaincue de l'utilité du Gateway, qu'elle présente comme « d'une importance critique » pour les phases suivantes de l'exploration lunaire, son intérêt, comme celui du SLS, pourrait être remis en question alors que les États-Unis vont devoir financer un plan massif de relance de l'économie, durement frappés par la pandémie de coronavirus. À suivre donc.
POUR EN SAVOIR PLUS
La Nasa annonce une nouvelle étape "majeure" dans le programme lunaire Artemis
Article de Futura avec l'AFP Relaxnews publié le 23/07/2019
Ce lundi 22 juillet, l'agence spatiale américaine a demandé au secteur aérospatial de lui proposer des projets détaillés de véhicules pour faire atterrir deux astronautes sur la Lune d'ici 2024, objectif réaffirmé par les États-Unis lors du 50e anniversaire de la mission Apollo 11.
La Nasa a annoncé une nouvelle étape « majeure » dans le programme lunaire, baptisé Artemis, avec la publication de documents expliquant en détail ce qu'elle attend du secteur spatial. L'objectif est de poser deux astronautes, dont une femme, sur le sol lunaire en 2024, au pôle Sud, où ils resteraient six jours et demi, selon l'un de ces documents.
Onze sociétés avaient été sélectionnées en mai par la Nasa pour mener des études de faisabilité et développer des prototypes d'ici six mois, dont des géants traditionnels du secteur (Boeing, Lockheed Martin, Northrop Grumman) et de nouveaux venus comme SpaceX et Blue Origin, la firme du patron d'Amazon Jeff Bezos, qui a déjà présenté un projet d'atterrisseur.
Jim Bridenstine✔@JimBridenstine
On the heels of the 50th Anniversary of #Apollo11, we’ve just issued a draft solicitation asking U.S. companies to help us develop the 21st century human landing system that will land the first woman and next man on the Moon in 2024. WE ARE GOING. https://go.nasa.gov/2GovZpx #Artemis
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La Nasa passe à la vitesse supérieure
Cette fois, la Nasa passe une étape supérieure, avec des dizaines de pages de prérequis pour l'électronique embarquée, les communications et jusqu'aux combinaisons spatiales. N'importe quelle société peut répondre.
« Au lendemain du 50e anniversaire d'Apollo 11, nous venons de publier un projet de sollicitation aux entreprises américaines pour qu'elles nous aident à développer le système d'atterrissage humain du XXIe siècle qui permettra de faire alunir la première femme et le prochain homme sur la Lune en 2024 », a tweeté l'administrateur de la Nasa, Jim Bridenstine. « Nous y allons », a-t-il ajouté en lettres capitales.
Ce n'est que dans plusieurs mois que la Nasa, après avoir reçu des réponses des firmes spatiales, décidera qui le construira et comment. Cet atterrisseur sera l'équivalent du module lunaire qui avait emmené Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune. Une différence importante toutefois : le véhicule sera amarré à une mini-station en orbite autour de la Lune, « Gateway », qui servira de point d'étape entre la Terre et la Lune, notamment pour être réutilisée et ravitaillée en carburant.
Pour l'instant, le programme Artemis est en retard, principalement à cause des délais de construction du lanceur lourd SLS.
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LE 26.04.2020: Actualité de l'astronomie / Voici la carte géologique la plus complète et détaillée de la Lune.
- Par dimitri1977
- Le 26/04/2020
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Voici la carte géologique la plus complète et détaillée de la Lune
Nathalie Mayer
Journaliste
Des cratères, des chaînes de montagne, des mers, des failles. Notre Lune est riche en caractéristiques géologiques. Et des chercheurs nous en offrent aujourd'hui, une toute première carte complète incroyablement détaillée.
La Lune. Depuis la nuit des temps, elle fascine l'humanité. Et la Nasa se prépare à y renvoyer des astronautes d'ici 2024. Pour soutenir l'Agence spatiale américaine dans ce projet ambitieux, l'USGS, l'Institut d’études géologiques des États-Unis vient de publier la première carte géologique de l'ensemble de la surface de la Lune.
Cette carte en couleurs et à l'échelle 1:5.000.000 - c'est-à-dire qu'un millimètre de la carte représente cinq kilomètres de la Lune - montre des détails incroyables. Elle est le fruit de multiples relevés géologiques de la surface de notre satellite naturel. Des relevés qui remontent jusqu'à l'époque de la mission Apollo. Et qui inclus des observations de Kaguya - également appelée Selene -, une sonde de la Jaxa, l'Agence spatiale japonaise, qui a notamment recueilli des données très détaillées de la topographie et de la composition du sol de la Lune entre 2007 et 2009.
Téléchargez la carte en très haute résolution ici. © Nasa, GSFC, USGS
Un projet de plusieurs décennies
Les cartes les plus anciennes ont été redessinées en tenant compte des données les plus récentes. Une manière de préserver aussi les premières observations et interprétations. En parallèle, les chercheurs de l'USGS ont développé une description unifiée de la stratigraphie - comprenez, de la succession des différentes couches géologiques - de la Lune. Objectif : corriger quelques incohérences de noms, de descriptions et d'âges des roches.
« Cette carte est l'aboutissement d'un projet de plusieurs décennies, raconte le géologue Corey Fortezzo, dans le communiqué de l’USGS. En capitalisant à la fois sur des données anciennes et plus récentes, elle fournit des informations capitales aux scientifiques ». Et à ceux qui se préparent à lancer de nouvelles missions humaines vers la Lune.
Une animation qui montre le globe lunaire en rotation. © Nasa, GSFC, USGS
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Histoire géologique de la Lune L’histoire géologique de la Lune est dévoilée dans toute sa splendeur grâce à cette vidéo publiée par la Nasa.
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LE 14.03.2020: Actualité de l'astronomie / Origine de la Lune : le problème de l'oxygène avec le scénario de l'impact résolu ?
- Par dimitri1977
- Le 14/03/2020
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Origine de la Lune : le problème de l'oxygène avec le scénario de l'impact résolu ?
Laurent Sacco
Journaliste
Comprendre l'origine de la Lune consiste en quelque sorte à résoudre un puzzle combinant des considérations de cosmochimie et de mécanique céleste. Elles ont mené à l'hypothèse d'une collision entre la jeune Terre et une petite planète appelée Théia, il y a environ 4,5 milliards d'années mais des difficultés avec ce scénario subsistent. L'une d'elles, avec les isotopes de l'oxygène, vient peut-être de disparaître.
Les clés de l'univers : la mystérieuse naissance de la Lune L’origine de la Lune est entourée de mystère. Séparation à partir d’une autre planète, création simultanée avec le Système solaire ou encore collision avec la Terre, plusieurs hypothèses quant à sa formation ont été avancées au cours du temps. Discovery Science s’est penché sur la question au cours de cet épisode des Clés de l'univers.
L'année dernière, la Nasa avait annoncé à l'occasion des 50 ans du premier alunissage des missions Apollo qu'elle allait sortir de leur hibernation, si l'on peut dire, des échantillons de roches lunaires ramenés par ces missions mais qui avaient été volontairement laissés intacts et isolés à ce moment-là. L'idée était de laisser ces échantillons aux cosmochimistes et planétologues du XXIe siècle, mieux à même de les analyser avec des technologies plus avancées, mais nécessitant que les échantillons soient vierges de toutes tentatives pour ne pas altérer leurs mémoires.
Mais même des échantillons déjà exploités il y a des décennies peuvent révéler des informations sur l'histoire du Système solaire et en l'occurrence sur l'origine de la Lune, si l'on en croit une publication dans Nature Geoscience de trois chercheurs de l'University of New Mexico à Albuquerque (États-Unis). En utilisant des spectromètres de masses du Center for Stable Isotopes, ils ont revisité les mesures des abondances en isotopes de l'oxygène (16O,17O,18O) de nombreux échantillons de roches lunaires conservés au Centre spatial Lyndon B. Johnson, en les comparant ensuite aux mêmes abondances déterminées avec les mêmes instruments dans des roches terrestres (on peut trouver les échantillons lunaires utilisés sur une archive de la Nasa).
Une présentation des archives des roches lunaires. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © PBS NewsHour
Dans le premier cas, il s'agissait de basaltes, anorthosites, norites et verres volcaniques (le fameux sol orange d'Apollo 17), alors que dans le second on trouvait également des basaltes mais aussi des gabbros et des péridotites. Dans tous ces cas, l'ensemble des échantillons devait permettre de se faire une idée de la composition moyenne silicatée des deux astres et donc d'accéder à celles en isotopes de l'oxygène qui se trouvent dans les manteaux lunaires et terrestres.
Des signatures isotopiques différentes en accord avec un impact géant
Les résultats obtenus ont surpris les chercheurs, ils ont découvert des variations entre les abondances des échantillons lunaires et celles des échantillons terrestres qui avaient jusqu'ici échappé à leurs prédécesseurs. Pour la première fois, on découvrait qu'il y avait bien une différence entre la signature isotopique de l'oxygène du manteau lunaire et celle du manteau de la Terre. Or, cette différence était attendue si le fameux scénario de l'impact géant entre la proto-terre et une petite planète de la taille de Mars et baptisée Théia - en souvenir de la divinité grecque mère d'Hélios (le Soleil) et de Séléné (la Lune) - était bien la bonne explication de l'origine de la Lune, comme Futura l'expliquait dans le précédent article ci-dessous.
Une des roches lunaires utilisées par les chercheurs. Sa référence pour la mission Apollo 11 est 10044. © Nasa
Rappelons rapidement que les simulations de capture de la Lune par la Terre ne sont pas très favorables à une capture gravitationnelle en douceur mais implique plutôt une collision. De plus, les premières analyses des roches lunaires montraient des abondances en certains isotopes très proches, voire justement identiques dans le cas de l'oxygène entre ces roches et celles de la Terre, indiquant une origine commune. Or, les modèles de la formation du Système solaire et ce que l'on sait de la composition des météorites, dont certaines sont des roches martiennes, nous indiquent que selon leur lieu d'origine les planètes rocheuses ne peuvent pas avoir des compositions aussi proches.
On pouvait résoudre presque toutes les énigmes en supposant que Théia en entrant en collision avec la Terre avait arraché une partie de son manteau. Les éjectas produits se seraient alors mélangés aux restes de Théia en orbite autour de la Terre qui, par accrétion, auraient donné la Lune.
Le problème, c'est que les abondances des isotopes de l'oxygène, en particulier, étaient bien trop proches, ce qui suggérait soit que Théia s'était formée très proche de la Terre dans le disque protoplanétaire, ce qui était difficile à comprendre et à justifier mais pas impossible, soit il fallait faire intervenir des processus d'homogénéisation et de mélange entre les matériaux de la proto-Terre et de Théia qui n'allaient pas de soi.
Les nouvelles mesures aujourd'hui annoncées semblent donc résoudre pour la première fois les contradictions ou pour le moins les difficultés, de sorte que le scénario de l'impact géant en sort renforcé.
Une autre des roches lunaires utilisées par les chercheurs. Sa référence pour la mission Apollo 15 est 15426. © Nasa
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LE 12.02.2020: Actualité de la météo,de l'astronomie et de la science/ Cataclysme dans les premiers systèmes solaires.
- Par dimitri1977
- Le 12/02/2020
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Cataclysme dans les premiers systèmes solaires
Les astronautes d'Apollo ont rassemblé des roches qui laissaient entendre que de gros objets avaient frappé les planètes intérieures il y a environ 4 milliards d'années. Maintenant, les scientifiques ne sont pas si sûrs.
Par Nola Taylor Redd | Publication: mercredi 5 février 2020
Pendant des décennies, les astronomes ont pensé que le taux d'impacts dans le système solaire interne avait atteint un pic il y a environ 3,9 milliards d'années, à peu près au moment où un objet massif s'est écrasé sur la Lune (à droite) et a formé le bassin géant de l'Imbrium.
Ron Miller pour l' astronomie
Les astronautes d'Apollo ont ramené sur Terre 842 livres (382 kilogrammes) de roches lunaires - un trésor qui transportait les secrets de la formation lunaire. Parmi les nombreuses idées que les scientifiques ont tirées de ces échantillons, il y avait l'âge auparavant inconnu des cratères lunaires. Les roches laissaient entendre que le satellite de la Terre avait subi un bombardement massif - une pointe de la quantité de matériel s'écrasant sur la Lune et, vraisemblablement, la Terre. Cette catastrophe est devenue connue sous le nom de bombardement lourd tardif (LHB) parce que les chercheurs pensaient qu'elle s'était produite relativement tard dans la vie lunaire, quelques centaines de millions d'années après la formation de la Lune, lorsque le chaos du premier système solaire avait commencé à se calmer.
Maintenant, de nouveaux résultats dans plusieurs domaines de l'astronomie amènent beaucoup de personnes à remettre en question l'existence de cette pointe. Certains scientifiques affirment que le LHB n'est peut-être pas arrivé si tard. Au lieu d'une vague d'impacts, les corps terrestres - y compris la Lune et la Terre - ont probablement subi un déclin plus général des collisions alors qu'ils balayaient les derniers morceaux de débris planétaires.
L'idée d'un bombardement lourd tardif est née des roches que les astronautes d'Apollo ont ramenés sur Terre. Les échantillons de six sites ostensiblement divers semblaient tous remonter à environ 3,9 milliards d'années. Maintenant, de nombreux scientifiques soupçonnent que les roches retournées proviennent toutes de l'impact qui a creusé Mare Imbrium.
NASA / GSFC / Arizona State University
«Depuis l'ère Apollo, le débat a été de savoir si le bombardement lourd tardif n'est qu'une décroissance de la population d'impacts sur la Lune et ailleurs dans le système solaire, ou simplement une sorte de pointe», explique David Nesvorny, qui modélise la formation planétaire au Southwest Research Institute (SwRI) à Boulder, Colorado.
Une explosion soudaine de collisions
Avant que les astronautes d'Apollo n'atterrissent sur la Lune, les astronomes ne pouvaient mesurer que les âges relatifs des cratères pour déterminer lesquels venaient en premier et lesquels étaient les plus récents. Le système solaire a environ 4,5 milliards d'années, et si la Lune s'est formée à ce moment - ou peu de temps après - alors les plus anciens cratères devraient avoir à peu près le même âge. Mais les roches lunaires ont révélé des âges plus proches de 3,8 milliards et 3,9 milliards d'années. Et il semblait que l'un des plus grands bassins d'impact de la Lune, Mare Imbrium, avait à peu près le même âge qu'un autre grand bassin, Mare Orientale. «C'était vraiment surprenant», explique Nesvorny.
D'autres rapports ont initialement suggéré qu'il n'y avait aucune preuve d'impacts lunaires plus anciens que les échantillons lunaires retournés. Pour expliquer pourquoi la Lune aurait subi au moins deux collisions massives - les estimations placent l'impacteur Imbrium à 150 miles (240 kilomètres) de diamètre, la taille d'un embryon planétaire - si tard dans sa vie, les scientifiques des années 1970 ont évoqué la possibilité d'un cataclysme ou pointe. Quelque chose a dû remuer les roches lâches du système solaire et les envoyer voler vers la Lune.
Mare Imbrium s'étend sur 710 miles (1 145 km) d'un bord à l'autre. La cicatrice presque circulaire s'est formée lorsqu'un embryon planétaire d'environ 240 km (150 miles) a percuté la Lune il y a environ 3,9 milliards d'années. Plusieurs centaines de millions d'années plus tard, la lave suintait par des fissures dans le fond du bassin, conférant à la jument un éclat grisâtre.
NASA / GSFC / Arizona State University
Exactement ce qui a fait l'agitation est resté un débat de plusieurs décennies. Puis, en 2005, le modèle niçois (du nom de la ville française où les chercheurs l'ont développé) a commencé à attirer l'attention. Selon la nouvelle théorie, les planètes du système solaire externe ne sont pas nées dans leurs orbites actuelles, mais se sont déplacées à la place. Dans certaines versions, Neptune et Uranus ont finalement changé de place. Ces mouvements ont bousculé les roches glacées de la ceinture de Kuiper, qui se trouvaient à la périphérie du système solaire, et en ont projeté certaines dans le système solaire interne. Soudain, les scientifiques ont eu un moyen viable de produire un bombardement relativement tard dans l'histoire du système solaire.
Un autre facteur clé à l'appui de la LHB était la quantité relative d'éléments hautement sidérophiles ou aimant le fer (HSE). Le fer et les éléments avec lesquels il se lie ont tendance à s'enfoncer dans le cœur d'un monde, ce qui fait que le corps se différencie et laisse une surface relativement appauvrie en ces substances. Mais les collisions ultérieures avec des objets plus petits et indifférenciés peuvent fournir une nouvelle source de ces éléments à la surface. Les scientifiques s'attendaient à ce que la Terre soit 20 fois plus abondante dans les HSE que la Lune, simplement en fonction de leur taille relative. Au lieu de cela, notre planète contient environ 1 000 fois plus de HSE que son satellite, pour des raisons qui sont restées longtemps mystérieuses.
Échantillons lunaires
Bien que les échantillons d'Apollo aient permis aux scientifiques de déterminer l'âge des roches lunaires individuelles, la question de leur source persistait. Les astronautes ont ramassé la plupart des matériaux au sol, mais les roches ne se sont pas nécessairement formées là où elles ont été trouvées. Sur Terre, les roches peuvent se détacher des flancs des montagnes ou être emportées par les rivières, les glaciers ou le vent. Bien que la Lune ne se soit jamais vantée d'eau liquide et qu'aucun vent n'altère le paysage lunaire, elle avait une autre méthode pour déplacer les roches - les impacts.
Lorsqu'un objet volant dans l'espace s'écrase sur notre satellite, il creuse suffisamment de la croûte pour former un cratère. Le matériel excavé doit aller quelque part. Avec la faible gravité de surface de la Lune, la majeure partie de celle-ci tend à se retrouver dans l'espace. Mais cette même faible gravité permet aux débris de voler beaucoup plus loin sur la surface lunaire que sur Terre. Ces dernières années, certains scientifiques ont commencé à se demander si la plupart des échantillons provenaient de la même source - l'impact massif de l'Imbrium. Cela expliquerait les similitudes des âges des échantillons.
Mare Orientale se trouve sur le bord ouest de la Lune vu de la Terre et n'a pas été révélée dans sa pleine gloire jusqu'à l'ère spatiale. Comme Mare Imbrium, Orientale s'est formée il y a environ 3,9 milliards d'années. Le Lunar Reconnaissance Orbiter a capturé cette vue du bassin de 300 km de large.
NASA / GSFC / Arizona State University
Un développement clé est survenu lorsque la NASA a envoyé un géologue sur la Lune sur Apollo 17. L'astronaute Harrison «Jack» Schmitt n'était pas satisfait de ramasser des roches à la surface. Au lieu de cela, il a retiré un échantillon d'un gros rocher dans la région Taurus-Littrow à l'angle sud-est de Mare Serenitatis. «Jack savait ce qu'il cherchait», explique Bill Bottke, un scientifique lunaire à SwRI. L'échantillon a révélé un âge compris entre 3,8 milliards et 3,9 milliards d'années.
Mais la roche massive de Schmitt n'était peut-être pas la matière première. Selon Bottke, au cours de la dernière décennie, les scientifiques ont commencé à se demander si ce rocher venait à l'origine de Serenitatis ou s'il a survolé l'impact de l'Imbrium. «C'est une entreprise délicate», explique Bottke.
Des engins spatiaux plus récents ont contribué à améliorer notre compréhension de l'histoire de la cratérisation lunaire. Des missions telles que le Lunar Reconnaissance Orbiter et le Gravity Recovery and Interior Laboratory ont permis aux enquêteurs de réévaluer comment les impacts ont affecté la Lune au fil du temps. «Les cratères non visibles à l'œil nu sont visibles [pour le vaisseau spatial]», explique Nicolle Zellner, astronome du Albion College du Michigan. Certaines de ces cicatrices d'impact cachées sont énormes, jusqu'à 185 miles (300 km) de diamètre, bien qu'elles se soient érodées. La présence de ces premiers cratères géants signifie que des objets massifs ont bombardé le système solaire plus longtemps que prévu, ce qui affecte notre image de la façon dont les collisions se sont déroulées au fil du temps.
Les partisans d'un taux de bombardement en baisse lente pointent non seulement vers les cratères plus jeunes mais aussi vers l'émergence progressive de preuves pour des impacts plus anciens. À mesure que les instruments sont devenus plus précis, ils peuvent mesurer des quantités de plus en plus petites d'éléments qui aident les chercheurs à dater les échantillons rocheux. "Tant dans les échantillons d'Apollo que dans les météorites lunaires, nous voyons des preuves d'impacts datant de plus de 3,9 milliards d'années", explique Zellner. «Ce type de sensibilité améliorée dans les instruments nous permet d'affiner également notre interprétation des données. Lorsque vous réunissez tous ces éléments, ils indiquent quelque chose qui n'a pas été un bombardement cataclysmique en très peu de temps. »
L'astronaute et géologue Harrison Schmitt ébrèche un morceau d'un rocher géant au cours de la troisième excursion lunaire que lui et Gene Cernan ont faite lors d'Apollo 17. L'échantillon de roche qu'ils ont ramené était daté entre 3,8 et 3,9 milliards d'années.
NASA
La Lune s'est probablement formée lorsqu'un embryon planétaire de la taille de Mars a percuté la Terre il y a environ 4,5 milliards d'années. La collision a creusé une partie de notre planète, qui s'est mélangée au matériau de l'impacteur oblitéré pour former un grand satellite. Alors que les deux corps se solidifiaient, les éléments aimant le fer à l'intérieur d'eux s'installaient dans leurs noyaux respectifs. Les astronomes soupçonnent que des impacts ultérieurs ont livré tous les HSE, tels que l'or et l'iridium, trouvés dans les croûtes et les manteaux des objets aujourd'hui.
Basé sur les roches lunaires et les météorites lunaires, notre satellite semble avoir beaucoup moins de ces éléments précieux qu'il ne devrait. Un pic d'impacts est l'une des raisons avancées pour expliquer ce déficit. De nouvelles recherches suggèrent qu'un tel cataclysme pourrait ne pas être nécessaire. Les chercheurs ont simulé des impacts à différentes vitesses et ont découvert que la Lune retient moins efficacement les matériaux des grands impacteurs que ceux des petits corps en collision. Cela signifie que notre satellite perdrait davantage de ces éléments qui aiment le fer avant de pouvoir s'accumuler à sa surface. Les scientifiques ont conclu que la Lune contenait probablement un tiers de plus de matériaux riches en HSE que ce qui avait été estimé précédemment.
De plus, ils soupçonnent qu'environ la moitié de ce matériau a coulé dans le cœur avant la cristallisation du manteau de notre satellite. Parce que le manteau terrestre s'est cristallisé plus rapidement, la croûte de notre planète a conservé un pourcentage plus élevé d'éléments aimant le fer. «Le renversement de cristallisation tardive séquestre les HSE», explique Alessandro Morbidelli, astronome à l'Observatoire de la Côte d'Azur, en France. «En raison de la séquestration tardive, il est clair que nous n'avons pas besoin d'un pic d'impact il y a 4 milliards d'années.»
Comme la Lune, Mars conserve un record d'impacts géants des premiers jours du système solaire. Dans cette vue topographique, les bleus et les violets représentent des zones basses. Les scientifiques ont daté le bassin Borealis (en haut) à 4,5 milliards d'années, tandis que le plus petit bassin Hellas (en bas à droite) et le bassin Argyre (en bas à gauche) ont entre 3,8 milliards et 4,1 milliards d'années.
Université d'Arizona / LPL / SwRI
Cicatrices rouges
La surface de la Lune n'est pas le seul endroit capable de préserver l'empreinte du passé du système solaire. Mars est également une cible relativement immuable. Bien qu'elle ait probablement abrité des océans d'eau, la planète rouge a perdu la majeure partie de ce liquide au début de sa vie, laissant une surface sèche avec peu d'eau pour éroder son histoire de bombardements. Mars manque également de tectonique des plaques, qui efface les signatures d'impact sur Terre. «Si nous voulons comprendre les impacts sur la Lune, nous devons résoudre Mars simultanément», explique Bottke.
Alors que ni les vaisseaux spatiaux ni les astronautes n'ont renvoyé des échantillons de Mars sur Terre, la planète rouge a obligatoirement expédié certaines de ses roches dans notre monde sous la forme de météorites. La météorite Afrique du Nord-Ouest 7034, surnommée «Black Beauty», provient des hautes terres du sud et est unique parmi les météorites martiennes. Black Beauty est la seule brèche connue, une roche composée de fragments minéraux liés. «Il s'agit d'un collage de fragments soudés de roches provenant de différents endroits sur Mars, tous cimentés ensemble», explique Desmond Moser de l'Université Western du Canada à London, en Ontario.
Moser et ses collègues ont récemment étudié les minuscules zircons - minéraux qui se forment lorsque la lave refroidit - ainsi que la baddeleyite minérale cachée à l'intérieur de Black Beauty. Des études sur les cratères de météorites sur Terre, les scientifiques savent que la chaleur et la pression d'un impact remodèlent rapidement la plupart des roches. Les zircons, en revanche, réagissent incroyablement lentement au changement. "Une fois que quelque chose les affecte, ils ont vraiment des souvenirs incroyables de ces événements", dit Moser. La baddeleyite, en revanche, change de façon prévisible lorsqu'elle est exposée à des pressions élevées.
Le bassin de Caloris sur Mercure s'étend sur environ 960 miles (1 550 km). Les scientifiques qui cherchent à comprendre l'histoire de l'impact des planètes intérieures et de la Lune doivent examiner tous ces mondes terrestres et pas seulement le satellite voisin de la Terre.
NASA / JHUAPL / CIW
Lorsqu'un grand corps s'écrase sur une planète, des vagues de pression et de chaleur balayent le paysage, voyageant plus loin, plus l'impact est important. Mais Black Beauty ne montre aucun signe des changements qui accompagneraient de tels impacts, suggérant que les bombardements cataclysmiques sur Mars sont pratiquement inexistants depuis que la roche s'est formée il y a 4,48 milliards d'années. En même temps, le rocher a réussi à échapper aux effets de l'impact qui l'a fait sauter de la surface martienne, probablement parce que les ondes de choc se sont annulées fortuitement. «Nous sommes tellement chanceux d'obtenir cet échantillon qui n'a pas été modifié par le processus d'éjection de Mars», explique Moser.
Bien que Bottke soit d'accord avec la plupart des conclusions de Moser, il n'est pas complètement convaincu que les zircons inchangés de Black Beauty signifient la fin du bombardement sur la planète rouge. "Mars est un grand monde, beaucoup plus grand que la Lune", dit-il. Il est possible que des impacts importants se soient produits mais que leurs ondes de pression et de température aient évité de toucher Black Beauty.
Une danse de géants
Au cours des dernières années, le modèle niçois a continué d'évoluer. Le modèle original, qui était axé sur la naissance de géantes de glace dans le système solaire externe, était lié au LHB par le biais de la synchronisation. Alors qu'Uranus et Neptune exécutaient une danse complexe dans le système solaire externe, Neptune a bulldozé à travers la jeune ceinture de Kuiper, qui était à l'origine beaucoup plus grande qu'elle ne l'est aujourd'hui. La planète en maraude a projeté certains de ces corps cométaires hors du domaine du Soleil tout en en projetant d'autres dans le système solaire interne. En plus d'entrer en collision avec la Lune et les planètes rocheuses, le matériau cométaire peut avoir remué la ceinture d'astéroïdes, envoyant également certains de ces objets rocheux vers l'intérieur. «Vous avez à la fois des astéroïdes et des comètes», explique Kathryn Volk de l'Université de l'Arizona, une scientifique planétaire qui étudie les petits corps dans le système solaire externe. «Cela a toujours mélangé l'histoire.
La météorite martienne désignée Afrique du Nord-Ouest 7034 et surnommée «Black Beauty» ne pèse que 11 onces (320 g), mais les scientifiques pensent qu'elle vaut son pesant d'or. Les chercheurs qui étudient ses zircons intégrés ont conclu que Mars n'a subi aucun bombardement cataclysmique au cours des 4,5 milliards d'années écoulées.
NASA
Selon Morbidelli, qui était l'un des auteurs originaux du modèle niçois, les chercheurs ne voulaient pas attacher le modèle au LHB. La raison était simple: bien que Nice puisse expliquer le LHB, ce n'était pas nécessaire. En fait, pour que Nice s'intègre au LHB, il a fallu retarder la danse des géants de la glace pendant environ 700 millions d'années, une idée qui a mis certains scientifiques mal à l'aise.
"Dynamiquement, je n'avais jamais été très satisfait de cette instabilité tardive", explique Sean Raymond, modeleur planétaire au Laboratoire d'Astrophysique de Bordeaux. «Si les choses vont mal tourner, ils le font tout de suite.» Parfois, des choses inhabituelles se produisent, mais les scientifiques préfèrent ne pas se fier à de rares exceptions comme explications.
Nesvorny a décrit ses préoccupations un peu plus concrètement. Si vous placez une pièce sur le bord d'une table, il est relativement facile de la placer pour qu'elle tombe immédiatement. "Il est difficile de le mettre sur le bord afin qu'il tombe dans une heure à partir de maintenant", dit-il. Mais c'est ce qu'un modèle Nice déclenchant le LHB semblait suggérer.
Nesvorny a commencé à rechercher des moyens d'estampiller la danse planétaire. Les astronomes pensent que la ceinture de Kuiper est responsable non seulement des débris glacés auxquels elle se rattache aujourd'hui et des comètes à courte période qui se précipitent périodiquement à la périphérie du système solaire, mais aussi des lunes irrégulières autour de certaines des planètes géantes et des astéroïdes troyens de Jupiter. . Ce dernier groupe comprend des milliers d'objets en orbite autour du Soleil dans des endroits stables positionnés à 60 ° devant et derrière la géante du gaz. Sur les plus de 7 000 chevaux de Troie que les scientifiques ont identifiés, environ 25 font plus de 100 km de large. Deux d'entre eux forment la paire binaire de Patrocle et de Menoetius.
Patroclus et Menoetius - cibles de la mission Lucy de la NASA vers les chevaux de Troie de Jupiter en 2033 - orbitent l'un sur l'autre à une distance de 415 miles (670 km). Les scientifiques soupçonnent que la paire s'est réunie dans la ceinture de Kuiper au cours des 10 premiers millions d'années du système solaire, puis a voyagé vers l'intérieur lorsque les choses sont devenues instables. Mais combien de temps ont-ils passé dans la ceinture de Kuiper avant de se lancer dans leur voyage? Pour le savoir, Nesvorny a modélisé le temps qu'il faudrait à la paire pour se séparer lors des interactions de la ceinture de Kuiper pré-Nice. Plus le binaire était assis dans la ceinture, plus il aurait enduré de collisions, rompant leur connexion. Nesvorny et ses collègues voulaient savoir quelles étaient les chances que 1 binaire sur 25 reste stable.
Le plus grand et le plus ancien élément d'impact de la Lune est le bassin du pôle Sud-Aitken, qui s'étend sur environ 1550 miles (2500 km) du pôle sud lunaire au cratère Aitken de 130 km de large. Les scientifiques veulent désespérément obtenir des échantillons du bassin pour déterminer son âge.
NASA / GSFC / Arizona State University
«C'est vraiment un pistolet fumant», dit Nesvorny. "Il exclut le modèle de Nice comme source du bombardement lourd tardif."
Une instabilité précoce a du sens. Selon Raymond, le déclencheur le plus naturel du mouvement planétaire a été la perte du disque de gaz dans lequel ils sont nés. En environ 10 millions d'années, la majeure partie du gaz avait été emportée par les planètes ou dispersée par le Soleil. Le gaz aurait eu un effet d'amortissement. Une fois qu'il était parti, les planètes pouvaient plus facilement se tirer mutuellement par gravité, changeant leurs orbites. Les 100 millions d'années de Nesvorny étaient une limite supérieure, avec les circonstances qu'il modélisait parmi les plus optimistes.
Cela ne signifie pas nécessairement qu'il n'y avait pas de LHB - seulement que s'il y en avait un, le réarrangement des géants de glace ne l'a pas déclenché. Cependant, le modèle de Nice était le meilleur argument pour provoquer un LHB, donc la disparition de cette connexion fait encore un autre argument contre l'hypothèse.
Pas prêt à abandonner
Le bavardage parmi la communauté scientifique donne l'impression que le temps est écoulé pour le LHB. Peut-être n'y avait-il pas eu une augmentation soudaine de matériaux percutant les planètes terrestres après tout, seuls les derniers débris qui avaient construit les planètes étant lentement balayés par les collisions. Affaire classée, non?
Bottke n'est pas complètement vendu. «Il y a encore des choses dont il faut s'inquiéter», dit-il. Il veut savoir pourquoi Mare Imbrium et Mare Orientale, deux immenses bassins, se sont formés en bout de ligne. Statistiquement, les plus gros rochers auraient dû entrer en collision le plus tôt, laissant les plus petits objets plus nombreux pour faire les cicatrices finales. Des impacts plus importants à la fin peuvent provenir d'un pic de collisions, d'un changement dans les caractéristiques de la population en collision ou simplement de la malchance. "Quelles sont les chances de deux des plus grandes [collisions] à la fin de la ligne?", Demande-t-il. "Je pense que ça va être un nombre de probabilité très faible."
Le bassin du pôle Sud-Aitken, le plus grand et le plus ancien élément d'impact sur la Lune, est un autre endroit à l'âge mystérieux. Selon Bottke, les estimations varient de 4,1 milliards à 4,5 milliards d'années. Clouer son âge serait «un gros problème», dit-il. S'il n'a que 4,1 milliards d'années, pourquoi ne voyons-nous pas des signes des cratères qui auraient dû se former plus tôt dans l'histoire lunaire? Bien que plusieurs chercheurs aient suggéré qu'un processus ait effacé les cratères les plus anciens, il n'est pas convaincu. «Il ne suffit pas de se débarrasser des rebords de bassin», dit-il. "Vous devez vous débarrasser des signaux gravitationnels et de toutes les différences de composition que vous avez." Il n'est pas certain que ces changements apparaissent sur la Lune.
Enfin, il signale des préoccupations concernant les météorites. Les météorites de la Lune et de la ceinture d'astéroïdes montrent que leur corps parent a perdu du gaz à la suite d'ondes de choc d'impact dans deux épisodes - l'un il y a environ 4,5 milliards d'années et l'autre entre 3,5 milliards et 4 milliards d'années - mais reste étrangement silencieux entre Il y a 4 milliards et 4,5 milliards d'années. Bottke dit que cela pointe vers deux composantes du bombardement du système solaire intérieur.
«Je ne suis pas tout à fait prêt à abandonner», dit-il.L'un des meilleurs moyens de régler le débat sur la question de savoir si la Terre et la Lune ont souffert d'une augmentation des collisions au début de leur vie serait de retourner sur la Lune pour obtenir plus d'échantillons. La NASA n'a pas sélectionné les sites d'atterrissage d'Apollo dans le but de clouer les âges des cratères, mais cela pourrait peut-être être une considération clé lors du prochain voyage. À l'heure actuelle, la NASA considère le bassin du pôle Sud-Aitken comme le premier choix pour les futurs sites de débarquement. Confirmer l'âge du bassin pourrait aider à percer une partie du mystère entourant l'histoire du bombardement lunaire.
«Si nous pouvons être plus sélectifs et prudents sur les sites de débarquement qui nous donnent des échantillons du bassin d'impact, ils peuvent nous aider à répondre à certaines des questions que nous avons encore», explique Zellner.
Avec ces âges en main, les scientifiques seront peut-être en mesure de comprendre ce qui s'est passé au début du système solaire, révélant le jeu final de la formation des planètes et révélant peut-être quand la vie aurait pu surgir pour la première fois sur Terre et, peut-être, sur Mars.
«C'est une période passionnante de confusion», dit Morbidelli. "Restez à l'écoute."
Source: http://www.astronomy.com
Lien: http://www.astronomy.com/magazine/2020/02/cataclysm-in-the-early-solar-system?utm_source=asyfb&utm_medium=social&utm_campaign=asyfb&fbclid=IwAR0hhAN8RuZCvemh-tDtEXFtaA5kq0eA6XjPO5XlYtulMFRSBqpRyH9nZcQ -
LE 23.01.2020: Actualité de la météo,de l'astronomie et de la science/ Pour la colonisation de la Lune, l’ESA teste une centrale à oxygène.
- Par dimitri1977
- Le 23/01/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Pour la colonisation de la Lune, l’ESA teste une centrale à oxygène
Nathalie Mayer
Journaliste
Être capable de produire de l'oxygène à partir de ressources naturellement présentes sur la Lune semble indispensable à la future colonisation de notre satellite. Et des ingénieurs de l'Agence spatiale européenne (ESA) annoncent aujourd'hui être sur la bonne voie. Grâce à leur centrale test, ils sont capables d'extraire l'oxygène contenu dans le régolithe lunaire.
Sur la Lune, les impacts de météorites ont laissé derrière eux une couche de poussières que les astronomes appellent le régolithe. Il a tendance à provoquer toutes sortes de problèmes techniques aux engins qui se posent sur notre satellite. Il pourrait aussi causer des problèmes de santé aux astronautes qui doivent retourner prochainement sur la Lune. Mais les ingénieurs l'envisagent aujourd'hui surtout comme une ressource naturelle abondante.
Il y a quelques mois, ils imaginaient construire avec, les briques des futures bases lunaires. Et pourquoi ne pas en extraire l’oxygène nécessaire aux prochains explorateurs de notre satellite ? L'Agence spatiale européenne (ESA) annonce même avoir installé, au cœur de son Centre européen de technologie spatiale (Pays-Bas), une centrale prototype destinée à montrer la faisabilité de ce dernier projet.
Les échantillons de régolithe que de précédentes missions ont ramenés de la Lune confirment que le matériau est composé de 40 à 45 % d'oxygène en poids. L'ennui, c'est que, dans le régolithe, l'oxygène apparaît sous forme d'oxydes, chimiquement lié à d'autres éléments. Et donc, non disponible.
À gauche, un petit tas de régolithe lunaire. Ou du moins, de régolithe lunaire tel que reconstitué par les ingénieurs de l’ESA. À gauche, le même tas de régolithe après extraction de son oxygène. On y discerne les alliages métalliques produits dans l’opération. © Beth Lomax, Université de Glasgow
Une centrale à oxygène pilote, dès le milieu des années 2020
Ainsi, pour extraire l'oxygène du régolithe lunaire, les ingénieurs de l'ESA comptent sur une technique appelée l'électrolyse en milieux de sels fondus. Le régolithe est placé dans une enceinte en métal contenant du chlorure de calcium (CaCl2) fondu. Le tout est chauffé à 950 °C. Le régolithe demeure solide. Mais lorsque l'on y fait passer un courant, l'oxygène est extrait et migre à travers le sel pour être collecté du côté de l'anode. En parallèle, le restant de régolithe est également converti en alliages métalliques.
D'autres techniques existent. Mais elles se révèlent moins rentables ou demandent de monter à des températures de plus de 1.600 °C. Cette technique semble la plus prometteuse. Elle est d'ailleurs déjà exploitée industriellement. Mais pas pour la production d'oxygène qui, dans ce cas, fait plutôt figure de sous-produit indésirable. Il a donc fallu, aux ingénieurs de l'ESA, imaginer un tuyau d'échappement pour permettre de libérer l'oxygène en un point donné. Dans les prochaines évolutions, il est prévu, bien sûr, que l'oxygène soit stocké en sortie de process.
“
Extraire 96 % de l’oxygène du régolithe
Comme l'objectif est de renvoyer des Hommes sur la Lune dans les années à venir, pour y demeurer, cette fois, l'idée est bien de peaufiner la technologie. Pour en réduire la température de fonctionnement, par exemple. Et pour faire la démonstration d'une usine pilote d'ici le milieu des années 2020. Pour l'heure, les ingénieurs de l'ESA affirment être capables d'extraire 96 % de l'oxygène du régolithe en 50 heures d'opération. Mais déjà 75 % en seulement 15 heures.
CE QU'IL FAUT RETENIR
- Bientôt, des êtres humains partiront pour coloniser la Lune.
- Pour préparer l’expédition, l’Agence spatiale européenne (ESA) a construit une centrale à oxygène du côté des Pays-Bas.
- Objectif : montrer qu’il est possible d’extraire de l’oxygène du régolithe lunaire. Et suffisamment pour subvenir aux besoins des futurs colons.
POUR EN SAVOIR PLUS
Colonisation de la Lune : une méthode prometteuse pour y produire de l'oxygène
Le régolithe lunaire contient des oxydes métalliques en abondance et l'on sait depuis des décennies que l'on pourrait extraire d'importantes quantités d'oxygène de ce sol. Une méthode particulièrement prometteuse par électrochimie a finalement été mise au point, fournissant en bonus des alliages métalliques. Elle sera peut-être utilisée par les futurs colons lunaires.
Article de Laurent Sacco paru le 14/10/2019
Une vue du cratère Shorty lors de la mission Apollo 17. © Nasa
Une base lunaire aurait bien des avantages. Le champ de gravité de la Lune étant plus faible que celui de la Terre, l'extraction de matériaux permettant de construire les fameuses colonies spatiales de Gerard O'Neill y serait plus aisée. Avec une biosphère en réduction, elle permettrait de tester certains des concepts nécessaires à l'établissement d'une base permanente et autonome pour des colons martiens. Mais pour cela, il faudrait pouvoir faire vivre une population humaine non négligeable et cela implique de pouvoir disposer de ressources en oxygène et en eau.
Nous avons de bonnes raisons de penser qu'il existe des ressources en eau dans certains cratères lunaires aux pôles. Mais nous ne savons pas en pratique si elles seront vraiment adaptées à la colonisation.
En ce qui concerne l'oxygène, nous savons depuis les travaux de pionniers, dans les années 1960, qu'il est possible de l'extraire du sol lunaire. En effet, le régolithe et les roches sur la Lune contiennent beaucoup d'oxygène sous forme d’oxyde métallique de fer, de titane et bien sûr de silicium, formant des minéraux. Au cours des décennies qui ont suivi le programme Apollo, une vingtaine de processus physico-chimiques ont été proposés pour produire de l'oxygène sur la Lune.
Une présentation des études faites par l'ESA sur le régolithe lunaire. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © European Space Agency, ESA
Des procédés pour extraire l'oxygène du sol lunaire avec l'énergie solaire
Parmi les plus étudiés, avec diverses variantes, on trouve ceux consistant à utiliser une sorte de four solaire avec des miroirs concentrant les rayons du Soleil pour porter à des températures élevées (entre 700 et 1 000 °C) du régolithe ou des roches, éventuellement collectés et amenés dans le four par des robots. Certains minéraux - comme l'ilménite de formule FeTiO3 - peuvent alors réagir avec de l'hydrogène ou du méthane pour produire presque directement de l'oxygène ou du monoxyde de carbone et de l'hydrogène. À plus basse température, le monoxyde de carbone et l'hydrogène donnent alors du méthane et de l'eau que l'on peut électrolyser pour obtenir de l'oxygène et de l'hydrogène. Méthane ou hydrogène, selon la réaction de départ, peuvent donc être réutilisés pour boucler un cycle de production d'oxygène. Il faudrait bien sûr apporter suffisamment de méthane ou d'hydrogène en provenance de la Terre pour amorcer un tel cycle.
Une autre grande classe de processus repose, elle, sur l'électrolyse d'un bain de roches lunaires silicatées fondues. Dans les deux cas de figure, on a besoin d'énergie solaire pour chauffer et produire de l'électricité, ce qui ne devrait pas poser de problème sur la Lune. L'électricité pourrait, de plus, servir à alimenter des sortes de catapultes magnétiques qui permettraient d'envoyer dans l'espace, aussi bien des réserves d'oxygène liquide, pour des colonies spatiales ou pour la propulsion de vaisseaux en orbite destinés à exploiter les astéroïdes, que des matériaux issus de l'industrie lunaire, par exemple les métaux produits indirectement par l'extraction de l'oxygène.
Un schéma de la méthode basée sur le procédé FFC permettant de passer du régolithe en poudre (powdered regolith) à la poudre de métaux. © Lomax et al., Planetary and Space Science, 2019
L'ESA vient de faire savoir qu'une nouvelle technique d'électrolyse très prometteuse venait d'être découverte par une chimiste de l'université de Glasgow, Beth Lomax, dont les recherches doctorales ont été soutenues par l'agence européenne. Beth Lomax et ses collègues ont d'ailleurs publié leurs travaux à ce sujet dans un article du journal Planetary and Space Science.
L'idée derrière la nouvelle méthode électrochimique est une variante de celle développée depuis sa découverte en 1996-1997 à l'université de Cambridge par George Chen, Derek Fray and Tom Farthing. Elle est pour cette raison connue sous le nom de procédé FFC et ses découvreurs ont vendu le brevet à des entrepreneurs canadiens et britanniques, James Reimer et Ray Power, qui ont fondé une entreprise pour exploiter son potentiel : Metalysis. Le procédé FFC permet d'exploiter des composés métalliques solides, en particulier des oxydes, qui sont réduits de manière cathodique en métaux ou alliages respectifs à partir de sels fondus.
Beth Lomax a conduit ses recherches aussi en association avec Metalysis. Les échantillons de roches lunaires étant trop précieux pour ce genre d'expérience d'extraction de l'oxygène à partir des oxydes métalliques du régolithe lunaire (rappelons que celui-ci contient de 40 à 45 % de son poids en oxygène), c'est du sol lunaire artificiel qui a été utilisé. Nous pouvons avoir confiance dans la fidélité de ce sol simulé puisque justement les centaines de kilogrammes d'échantillons lunaires rapportés par le programme Apollo nous ont permis de bien connaître le régolithe lunaire.
Sur le côté gauche de cette image se trouve un tas de régolithe lunaire simulé ; à droite, le même tas de sol lunaire après l'extraction de la quasi-totalité de l'oxygène que ces minéraux contiennent, ce qui laisse un mélange d'alliages métalliques. L'oxygène et le métal pourraient être utilisés par des colons sur la Lune. © Beth Lomax, University of Glasgow
De l'oxygène mais aussi des métaux pour les colons lunaires
Dans le procédé mis au point par Beth Lomax, un courant électrique parcourt un mélange d'une poudre de régolithe simulé dans du chlorure de calcium fondu à 950 °C de sorte que le régolithe demeure solide. La chimiste précise d'ailleurs à ce sujet que : « C'est le premier exemple de traitement direct "poudre à poudre" du régolithe lunaire solide simulé capable d'en extraire la quasi-totalité de l'oxygène. Les méthodes alternatives d'extraction de l'oxygène lunaire permettent d'obtenir des rendements nettement inférieurs ou nécessitent la fusion du régolithe à des températures extrêmes, supérieures à 1 600 °C. »
Le nouveau procédé semble vraiment efficace et prometteur. Pour s'en convaincre, on peut déjà dire qu'il suffit de 50 heures pour extraire 96 % de l'oxygène contenu dans un échantillon de régolithe, mais seulement 15 heures pour en extraire déjà 75 %.
En ce qui concerne les applications pour la métallurgie, on obtient trois groupes d'alliages principaux (parfois mélangés à de petites quantités d'autres métaux) à savoir deux alliages fer-aluminium et le fer-silicium et un autre de type calcium-silicium-aluminium. Surtout, ces alliages se présentent comme des phases facilement séparables, ce qui est favorable à des processus de raffinement permettant d'obtenir du fer, de l'aluminium et du calcium à l'état pur in fine.
En bonus, il n'y a pas de raison pour que la méthode utilisée ne soit pas transposable au régolithe martien.
Une photo montrant le régolithe lunaire lors de la mission Apollo 17. © Nasa/JSC/ALSJ
Produire de l'oxygène sur la Lune
Article de Rémy Decourt publié le 19/06/2005
Dans le cadre de la Nouvelle Vision de l'Espace, un ambitieux projet initié par le président Bush d'exploration spatiale, qui prévoit de retourner sur la Lune avant d'aller sur Mars, la NASA vient d'octroyer un contrat portant sur le développement de technologies capables de produire de l'oxygène à partir du régolite lunaire, cette couche poussiéreuse qui recouvre la surface de notre satellite naturel.
Les bénéficiaires de ce contrat sont Florida Tech, British Titanium, l'université de Cambridge et le Centre spatial Kennedy de la NASA.
L'oxygène est l'élément le plus abondant des roches lunaires mais un processus d'extraction est nécessaire avant d'envisager son utilisation. La NASA est engagée dans plusieurs projets qui visent tous à mettre au point un appareil capable de transformer la poussière lunaire en oxygène. L'Université de Cambridge et son laboratoire de Science des matériaux et métallurgie sont en pointe dans ce domaine d'où l'intérêt que leur porte la NASA.
Ce contrat vise à produire de l'oxygène à partir d'un processus mis au point par l'Université de Cambridge et connu sous le nom de Fray-Farthing-Chen (FFC) Cambridge qui utilise la réduction électrochimique d'oxydes métalliques dans un électrolyte de sel en fusion. L'utilisation de cette technologie est prometteuse parce qu'elle offre des possibilités intéressantes d'extraction de tout l'oxygène contenu dans le régolite à des températures plus basses que des processus concurrents qui apparaissent bien moins performants.
Une des clés de la réussite du retour de l'homme sur la Lune et de l'installation de base humaine lunaire, étape préalable à l'exploration de mondes plus lointains, comme Mars est la capacité qu'auront les astronautes de demain à utiliser au mieux les ressources naturelles de façon à les traiter industriellement pour répondre à leurs propres besoins.
Or, l'oxygène liquide est le composant principal de tout carburant de fusée. Il peut représenter jusqu'à 85 % de son poids total. Sa production sur la Lune permettrait ainsi de réduire la masse de tout véhicule à destination de la Lune, de réduire hautement les risques techniques afférents au transport de carburant.
A plus long terme, l'oxygène serait utilisé par les vaisseaux pour se ravitailler en vue de voyages bien plus loin, vers Mars , à la rencontre d'astéroïdes et au-delà, mais d'ici une petite centaine d'années.
Source: https://www.futura-sciences.com/
Lien: https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/univers-colonisation-lune-esa-teste-centrale-oxygene-6475/?fbclid=IwAR03NIAiv9q0uc6k621e88kdvFo-TCae9wPYnNdlJAt1YQGWKskF-oXRFDA#utm_content=futura&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=futura