MÉTÉORITE
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LE 15.05.2020: Actualité de l'astronomie / Les plus anciens fluides moléculaires du Système solaire sont-ils à l'origine de la vie ?
- Par dimitri1977
- Le 15/05/2020
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Les plus anciens fluides moléculaires du Système solaire sont-ils à l'origine de la vie ?
Emma Hollen
Journaliste scientifique
Une récente analyse de la météorite du lac Tagish indique que les plus anciens matériaux à l'origine du Système solaire auraient pu permettre l'émergence de la vie.
Dans une nouvelle étude, une équipe internationale de chercheurs dirigée par le Musée royal de l'Ontario voyage au cœur des atomes et de l'histoire du Système solaire. Grâce à la tomographie par sonde atomique, une technique de microscopie analytique tridimensionnelle de haute résolution, ils ont été en mesure d'analyser atome par atome la composition de la météorite du lac Tagish, tombée le 18 janvier 2000 en Colombie-Britannique, au Canada.
Soupe moléculaire
Depuis sa rencontre avec la Terre il y a 20 ans, la météorite du lac Tagish attire continuellement l'attention des scientifiques. Reliquat d'une époque primitive, elle contient ce qui pourrait être les composants du nuage de poussière à l'origine de notre Système solaire. Au cœur de sa structure, l'équipe du Dr. Lee White a fait une découverte fortuite et particulièrement encourageante : des précipités d'eau dans lesquels les framboïdes de la météorite auraient pu se former. « Nous savons que l'eau était abondante dans notre Système solaire », explique White, « mais il existe très peu de preuves tangibles de la composition ou de l'acidité de ces liquides, bien qu'ils eussent été primordiaux dans la formation et l'évolution d'acides aminés, et, à terme de la vie microbienne. » Grâce à cette nouvelle étude, les chercheurs détiennent enfin la preuve de l'existence de ces fluides riches en sodium, suggérant que les plus anciennes soupes moléculaires du Système solaire auraient pu voir naître la vie.
« Les acides aminés sont des blocs essentiels de la vie sur Terre ; pourtant, nous avons encore tant à apprendre sur leur formation dans notre Système solaire », complète Beth Kymer, coautrice. En obtenant plus de variables, telles que le pH ou la composition des éléments formant la météorite du lac Tagish, explique-t-elle, il est alors possible de se rapprocher d'une explication quant à la façon dont ces molécules ont pu évoluer et basculer de la chimie vers la vie organique, jusqu'à donner les créatures complexes qui arpentent la Terre aujourd'hui.
Framboïdes observés sur la météorite du lac Tagish. © Chi Ma
Au cœur de la matière
La tomographie par sonde atomique offre aux scientifiques un regard sans précédent sur la matière, plongeant jusque dans les plus fins détails de son architecture. « [Elle] nous donne l'opportunité de réaliser de fantastiques découvertes sur des morceaux de matériau plusieurs milliers de fois plus fins qu'un cheveu humain », s'enthousiasme White. Grâce à ces outils, les chercheurs espèrent développer de nouveaux protocoles d'analyse des matériaux rapportés par des sondes, comme dans le cas de la mission Osiris-Rex de la Nasa, ou pour un futur voyage sur la Lune ou sur Mars. « Les missions spatiales ne peuvent ramener que de minuscules échantillons », poursuit-elle, « ce qui rend ces techniques d'autant plus importantes dans leur capacité à nous en apprendre plus sur le Système solaire, tout en préservant ces matériaux pour les générations futures. »
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LE 28.04.2020: Actualité de l'astronomie / Premières preuves d'une personne tuée par une météorite !
- Par dimitri1977
- Le 28/04/2020
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Premières preuves d'une personne tuée par une météorite !
Éléonore Solé
Rédactrice scientifique
Des légendes circulaient. Et les preuves sont tombées. En fouillant dans les archives d'État de la présidence de la République de Turquie, des chercheurs ont révélé trois manuscrits ottomans relatant pour la première fois une collision mortelle entre un être humain et une météorite. L'histoire est racontée dans Meteoritics & Planetary Science.
Les faits se sont déroulés le 22 août 1888 à Sulaymaniyah, dans l'Irak actuel. Une boule de feu a embrasé le ciel d'une ville voisine. Sans doute a-t-elle explosé dans la haute atmosphère avant de percuter une colline de Sulaymaniyah. Au mauvais endroit, au mauvais moment, un homme y perd la vie. Tandis qu'un autre demeure paralysé. Durant une dizaine de minutes, une pluie de météorites fend le ciel. Mais aucune autre victime n'est déplorée.
Toutefois, certaines cultures et certains champs sont ravagés par l'objet d'origine extraterrestre. Dont un échantillon devait accompagner l'un des manuscrits. Introuvable. De nouvelles recherches, parmi les millions de textes anciens numérisés, pourraient détailler davantage l'événement, stipule un communiqué. Ou en dévoiler de nouveaux.
On estime à 10.000 tonnes la masse de micrométéorites et météorites tombant sur Terre par an. © Aliaksandr Marko, Adobe Stock
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LE 8.04.2020: Actualité de l'astronomie / Cet astéroïde qui a rebondi sur l'atmosphère terrestre fonce sur Jupiter.
- Par dimitri1977
- Le 08/04/2020
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Cet astéroïde qui a rebondi sur l'atmosphère terrestre fonce sur Jupiter
Céline Deluzarche
Journaliste
Lorsqu'elles entrent dans l'atmosphère, la plupart des météorites se désintègrent, ou ralentissent et s'écrasent au sol. Mais dans de très rares cas, elles repartent vers le ciel en prenant un nouvel élan. C'est ce qui est arrivé à un astéroïde aperçu dans le ciel australien en juillet 2017.
Le 7 juillet 2017 à 0 h 33, une étrange boule de feu a traversé le ciel australien, illuminant le ciel d'un flash lumineux de 90 secondes. Un phénomène lié à l'entrée dans l'atmosphère d'une météorite fonçant à une vitesse de 15 kilomètres par seconde vers la surface terrestre. Sauf que malgré sa masse imposante (environ 60 kg et 30 cm), aucune trace d'impact n'a jamais été trouvée. Et pour cause : après s'être partiellement consumée dans l'atmosphère, la météorite est repartie vers l'espace et fonce aujourd'hui tout droit vers Jupiter.
Lorsqu'une météorite pénètre dans l'atmosphère à grande vitesse, elle s'échauffe et brûle sous l'effet du frottement de l'air. Les plus petites se consument entièrement, mais celles qui ont une masse suffisante (généralement supérieure à plusieurs kilogrammes), atteignent la surface de la Terre. À de très rares occasions, il arrive pourtant que ni l'un ni l'autre de ces phénomènes ne se produise : lorsque l'angle d'entrée dans l'atmosphère est très bas par rapport à l'horizon, la météorite pénètre plus ou moins profondément puis repart vers l'espace interplanétaire en déviant son angle de direction. L'objet « rebondit » en quelque sorte sur l'atmosphère comme un caillou faisant un ricochet sur un lac. C'est ce que l'on appelle un « bolide rasant ».
Le Météore de 1860, tableau de Frederic Edwin Church illustrant le passage de la météorite du 20 juillet 1960. © Judith Filenbaum Hernstadt, Nasa
De rares phénomènes rapportés dans l’histoire
De rares exemples ont été recensés dans l'histoire. Le plus ancien connu est celui du grand météore de 1860, qui s'est produit le 20 juillet 1860. Signalé à plusieurs endroits à travers les États-Unis, il a été immortalisé par le peintre américain Frederic Edwin Church dans son tableau Le Météore de 1860 et évoqué par le poète Walter Whitman. D'autres probables bolides rasants ont été décrits en 1913 au-dessus du Canada et des Bermudes, en 1972 dans l'Utah, puis le 13 octobre 1990 au-dessus de la Tchécoslovaquie et de la Pologne. D'autres phénomènes de ce type ont été rapportés dans la littérature scientifique, mais la plupart des objets étaient trop petits et se sont totalement désintégrés.
Un bref passage de 90 secondes avant de repartir vers l’espace
Ce dernier bolide rasant de 2017 est certainement un de ceux qui sont restés le plus longtemps dans l'atmosphère et le mieux étudié, grâce au Desert Fireball Network (DFN), le plus grand réseau d'observation de météorites au monde, couvrant environ un tiers du ciel australien. L'objectif premier de ce réseau est de détecter le point de chute des météorites, mais dans ce cas aucun impact n'a été signalé. Après s'être engouffrée dans l'atmosphère à plus de 58,5 kilomètres de profondeur et avoir parcouru 1.300 kilomètres à l'intérieur, la météorite en est ressortie pour repartir vers l'espace. Son observation vient de faire l'objet d'un article prépublié sur la plateforme ArXiv par Patrick Shober et ses collègues du DFN.
Observation à longue exposition du passage de la météorite nommée DN170707_01. L’événement a duré plus de 90 secondes et s'est étendu sur quatre images de 30 secondes (A, B, C, D). La boule de feu a d'abord été observée à 85 km d'altitude, puis s’est enfoncée à 58 km avant de s'échapper de l'atmosphère terrestre. Sa vitesse initiale était de 16,1 km/s, et sa vitesse de sortie d'environ 14,6 km/s, à droite (d'ouest en est). © Patrick Shober et al, ArXiv, 2020
En triangulant sa position depuis plusieurs endroits, les chercheurs ont pu retracer sa trajectoire exacte. Et celle-ci est plutôt déroutante. Provenant de la ceinture d'astéroïdes entre Mars et Jupiter, la météorite a regagné de la vitesse grâce à la poussée orbitale terrestre, à l'instar des sondes spatiales qui utilisent l’assistance gravitationnelle des planètes pour leur donner un « booster » et économiser du carburant. D'après leurs calculs, DN170707_01 est aujourd'hui repartie vers Jupiter, qu'elle devrait atteindre entre janvier et mars 2025. Elle devrait alors tournoyer autour de la géante gazeuse avec une orbite de plus en plus incertaine. « Après de nombreuses rencontres avec Jupiter, la météorite sera probablement éjectée du Système solaire ou placée sur une orbite transneptunienne », concluent les auteurs.
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LE 10.03.2020: Actualité de l'astronomie / Une météorite a détruit l’un des premiers villages sédentaires.
- Par dimitri1977
- Le 10/03/2020
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Une météorite a détruit l’un des premiers villages sédentaires
Journaliste
Quelque part en Syrie, dans un site aujourd'hui noyé sous un lac artificiel, se trouvent les traces de l'un des tout premiers villages humains. Et des chercheurs affirment qu'il a dû être détruit par l'impact d'une météorite. C'était il y a quelque 13.000 ans.
Le site de Tell Abu Hureyra (Syrie) a été fouillé dans les années 1970. Avant qu'il soit noyé par le lac el-Assad. Il porte les traces d'une occupation humaine qui témoigne d'une époque à laquelle nos ancêtres ont commencé à domestiquer des animaux et à cultiver des terres. Il y a environ 12.800 ans. Un tournant dans l'histoire culturelle et environnementale de notre Terre.
Aujourd'hui, des chercheurs de l'université de Californie à Santa Barbara (États-Unis) révèlent avoir découvert dans les matériaux collectés sur place, des morceaux de verre fondu. Du verre fondu dont les caractéristiques suggèrent qu'il s'est formé à des températures très élevées. Au moins 1.200 °C et peut-être même jusqu'à plus de 2.200 °C. Des températures provoquées par un phénomène « extrêmement violent, de haute énergie et de grande vitesse ». En d'autres mots : l'impact d’une météorite.
Fire from the sky : @ucsantabarbara researchers find evidence of cosmic impact
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LE 4.03.2020: Actualité de la météo,de l'astronomie et de la science/Une protéine d'origine extraterrestre découverte dans une météorite.
- Par dimitri1977
- Le 04/03/2020
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Une protéine d'origine extraterrestre découverte dans une météorite
Céline Deluzarche
Journaliste
« C'est la première protéine jamais découverte dans une météorite extraterrestre », s'enthousiasment les trois chercheurs qui viennent de publier leur trouvaille sur le site ArXiv. Les scientifiques, de l'université Harvard, de la biotech Plex Corporation et de Bruker Scientific ont analysé la météorite Acfer 086, trouvée en Algérie il y a 30 ans, grâce à la spectrométrie de masse.
Ils ont identifié une molécule comprenant des chaînes de glycine et d'hydroxyglycine terminées par des atomes de fer, d'oxygène et de lithium. La molécule, que les chercheurs ont baptisée hémolithine, possède une structure semblable à d'autres protéines terrestres connues, avancent les chercheurs.
Des acides aminés ont déjà été découverts dans des météorites, mais n'ayant pas de chaîne suffisamment longue pour être considérés comme des protéines complètes. Les résultats, qui demandent encore à être confirmés, appuient la thèse de l’origine extraterrestre de la vie sur Terre. Mais d'autres chercheurs penchent plutôt vers l'hypothèse de protéines formées à partir d’ARN et d'éléments organiques déjà présents sur Terre.
Une protéine inconnue sur Terre a été identifiée dans une météorite. © Astrowoosie, Flickr