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Actualité de l'astronomie du 31.01.2021 / La solution de l'énigme de l'allumage des quasars aurait été trouvée.
- Par dimitri1977
- Le 31/01/2021
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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La solution de l'énigme de l'allumage des quasars aurait été trouvée
Laurent Sacco
Journaliste
Publié le 27/01/2021
Modifié le 31/01/2021
[EN VIDÉO] Les collisions de galaxies dans l’univers Les collisions de galaxies ne sont pas rares dans l’univers. C’est même l’un des processus de croissance des galaxies. Ainsi, dans quelques milliards d’années, la Voie lactée entrera en collision avec celle d’Andromède. Cette vidéo provient du projet Du Big Bang au vivant, qui regroupe une dizaine de scientifiques. © Groupe ECP, www.dubigbangauvivant.com
Depuis environ une décennie et grâce aux observations conjointes, notamment de Hubble et du satellite XMM-Newton de l'Esa, on a découvert que ce ne sont pas les collisions entre galaxies qui sont responsables de l'immense majorité des allumages des quasars, contrairement à ce que l'on pouvait prévoir. Aujourd'hui, une solution à cette énigme est proposée sur la base de simulations numériques.
Découverts au début des années 1960 initialement sous forme de quasi-stellar radio sources, les quasars -- selon la dénomination proposée en 1964 par l'astrophysicien d'origine chinoise Hong-Yee Chiu -- sont des exemples de ce que l'on appelle des noyaux actifs de galaxies (Active Galactic Nuclei ou AGN, en anglais). Nous avons toutes les raisons de penser que leur prodigieuse énergie provient de l'accrétion de la matière par des trous noirs supermassifs de Kerr en rotation, pouvant contenir des milliards de masses solaires comme M87* récemment imagé par les membres de la collaboration Event Horizon Telescope.
Les quasars se présentaient initialement comme des sources radio mais, quand Maarten Schmidt, un astronome néerlandais, a fait l'analyse spectrale de la contrepartie dans le visible d'une source radio puissante nommée 3C 273, elle se présentait comme une étoile mais avec un décalage spectral vers le rouge indiquant qu'elle se trouvait à plus de 2,4 milliards d'années-lumière de la Voie lactée, ce qui veut dire que, pour être observable à une telle distance proprement cosmologique, elle devait être d'une luminosité absolument prodigieuse, équivalente à celle de 1.000 fois les centaines de milliards d'étoiles de notre Voie lactée.
Dans cet extrait de la plateforme TV-Web-cinéma, Du Big Bang au Vivant, qui couvre des découvertes dans le domaine de l'astrophysique et de la cosmologie, Jean-Pierre Luminet nous parle des quasars. © Jean-Pierre Luminet
Des convertisseurs géants d'énergie gravitationnelle en « lumières »
Un tel torrent d'énergie ne pouvait s'expliquer qu'en faisant intervenir le processus d'accrétion gravitationnelle par un astre massif et compact, comme un trou noir justement, car il libère alors du rayonnement électromagnétique sous diverses formes de lumière par conversion de l'énergie potentielle gravitationnelle bien plus efficacement que les réactions thermonucléaires faisant briller les étoiles. On sait, en effet, qu'un tel mécanisme permet de convertir l'équivalent de 10 % de la masse d'un objet en rayonnement contre, par exemple, les 0,7 % de la réaction proton-proton dans le Soleil, co-découverte par Carl Friedrich von Weizsäcker.
Mais, pour cela, il faut bien évidemment un apport tout aussi spectaculaire en matière et, pour cette raison, bien des astrophysiciens avaient avancé que l'allumage des quasars se produisait à l'occasion de collisions entre galaxies, entraînant un apport massif de gaz frais.
Malheureusement, comme l'expliquait Futura dans le précédent article ci-dessous, les progrès des observations à la fin des années 1990 et au début des années 2000 allaient montrer que la majorité des quasars n'étaient pas associés à des collisions galactiques.
Depuis environ une décennie, les observations et les modélisations ont finalement imposé un autre paradigme où l'existence d'AGN et, a fortiori, de quasars -- tout autant d'ailleurs que les processus de croissance des trous noirs supermassifs et des galaxies qui les hébergent -- résultait de courants froids de matière baryonique, comme l'avait expliqué à Futura le cosmologiste Romain Teyssier.
Vue d’artiste du gaz chassé d’un noyau galactique sous l'effet d'une collision entre deux galaxies. Le trou noir supermassif visible au cœur de l'image avec son disque d'accrétion ne serait alors pas alimenté abondamment en matière, pendant quelques millions d'années au moins. © Yohei Miki, The University of Tokyo
Des collisions qui soufflent le gaz dans les galaxies
Un groupe de chercheurs japonais de l'université de Tokyo vient de publier un article en accès libre sur arXiv dans le célèbre journal Nature Astronomy. En combinant des modèles analytiques avec des modèles numériques dont les algorithmes sont implémentés sur un superordinateur, ils proposent aujourd'hui un début de solution à l'énigme de l'allumage des quasars comme l'explique dans un communiqué de cette université, Yohei Miki : « Depuis que les astronomes ont exploré les collisions galactiques, on a supposé qu'une collision fournirait toujours du carburant sous forme de matière pour un trou noir supermassif au centre d'une galaxie, et que ce carburant alimenterait le trou noir, augmentant considérablement son activité, ce que trahirait de la lumière ultraviolette et des rayons X entre autres. Cependant, nous avons maintenant de bonnes raisons de croire que cette séquence d'événements n'est pas inévitable et qu'en fait, le contraire peut parfois être vrai ».
En effet, paradoxalement, sous certaines conditions, en particulier à l'occasion de collisions frontales, les simulations numériques montrent en fait que, parfois, l'effet de la collision serait de chasser le gaz entourant un trou noir supermassif central, le privant donc de carburant et rendant impossible l'allumage en mode quasar.
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Actualité de l'astronomie du 31.01.2021 / Nasa : voici les neuf femmes astronautes candidates pour marcher sur la Lune.
- Par dimitri1977
- Le 31/01/2021
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Nasa : voici les neuf femmes astronautes candidates pour marcher sur la Lune
Nathalie Mayer
Journaliste
Publié le 31/01/2021
[EN VIDÉO] Les neuf femmes astronautes candidates pour le programme lunaire Artemis Qui sera la première femme à marcher sur la Lune au cours de la décennie ? La Nasa n'a pas encore tranché mais voici toutes celles qui ont été sélectionnées. On vous les présente en vidéo.
Il y a plus de 50 ans maintenant que les Hommes n'ont pas posé le pied sur la Lune. L'objectif de la Nasa est de rééditer l'exploit d'ici 2025. L'Agence spatiale américaine s'est engagée à ce que le premier à remarcher sur la Lune soit... une première ! Une femme qui sera choisie parmi les neuf sélectionnées que nous vous présentons ici.
La Nasa l'a annoncé il y a plusieurs mois déjà : le prochain Homme à (re)marcher sur la Lune sera... une femme ! Si certains ont envisagé un instant que l'heureuse élue pourrait être une « rookie » -- comprenez, une débutante --, la publication, en décembre dernier, de la liste des 18 astronautes qui formeront l’équipe Artemis, « les héros qui nous porteront sur la Lune et au-delà », a un peu plus réduit le champ des possibles. Parmi les 18 heureux élus, en effet, figurent neuf femmes.
Kayla Barron © Nasa
Qui est Kayla Barron ?
Sélectionnée par la Nasa pour intégrer le corps des astronautes en 2017, Kayla Barron -- née en septembre 1987 -- est toujours dans l'attente d'une affectation de vol dans l'espace.
Dans la vidéo de présentation produite par la Nasa, cette ingénieure spécialisée dans le nucléaire raconte comment elle a été marquée par les attentats du 11 septembre 2001. Et comment l'événement lui a donné envie de se consacrer à quelque chose « de grand » et de s'engager pour son pays. C'est ainsi qu'elle a rejoint la Navy.
Plus tard, lorsqu'elle a rencontré Kathryn Hire -- une astronaute de la promotion 1994 --, qui lui a raconté comment elle a participé à la construction de la Station spatiale internationale, « une sorte de sous-marin dans l'espace », elle a eu le déclic pour ce métier auquel elle n'avait même jamais songé pour elle auparavant. Elle a postulé. Et la voilà aujourd'hui en passe de devenir, peut-être, la première femme à poser le pied sur la Lune !
Christina Koch © Nasa
Qui est Christina Koch ?
Pour devenir la première femme à marcher sur la Lune, Christina Koch -- née en janvier 1979 -- apparaît comme l'une des favorites. Elle a intégré le corps des astronautes de la Nasa en 2013. Depuis, elle a effectué plusieurs missions à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Au total, elle a ainsi passé 328 jours dans l'espace. Elle a aussi pris part à 42 heures et 15 minutes de sorties extravéhiculaires. Parmi lesquelles la toute première « spacewalk » 100 % féminine. Une femme d'expérience !
« L'humanité est faite pour explorer », raconte-t-elle dans la vidéo de présentation produite par la Nasa. « Et lorsque nous travaillons ensemble, nous pouvons tout réussir. » Mais n'y voyez pas un excès d'orgueil. Car ce que cherche vraiment la jeune femme, c'est à ressentir dans l'infinité de l'espace, la place toute modeste qu'elle occupe.
Christina Koch a toujours voulu être astronaute. Elle qualifie aujourd'hui le moment où le rêve est devenu réalité de « moment le plus exquis » de sa vie, un moment où tout ce qu'elle avait appris au fil des années se réunissait pour prendre sens. « Réaliser vos rêves ? Vous aussi, vous pouvez y arriver. Il suffit de travailler dur. »
La Lune viendra-t-elle comme une cerise sur son gâteau ?
Nicole Mann © Nasa
Qui est Nicole Mann ?
Comme Christina Koch, Nicole Mann -- née en juin 1977 -- a intégré le corps des astronautes de la Nasa en 2013. Depuis, elle a travaillé au développement du Space Launch System (SLS), le lanceur le plus puissant de tous les temps. Celui qui, justement, devrait emmener les astronautes du programme Artemis vers la Lune.
VOIR AUSSILe Space Launch System, le lanceur le plus puissant de la Nasa
« Mes plus grands héros, ce sont mes parents. Ils m'ont appris la persévérance et la discipline », explique Nicole Mann dans la vidéo de présentation produite par la Nasa. Ils lui ont donné les bases nécessaires à réaliser ses rêves. Parmi lesquels, devenir pilote de chasse pour le United States Marine Corps. Et celui un peu fou de devenir astronaute.
« Artemis, ce n'est plus de la science-fiction. C'est la réalité. Nous allons retourner sur la Lune. Et j'espère que cela inspirera les générations futures », conclut celle qui pourrait bien prochainement rentrer dans l'histoire comme la première femme à marcher sur la Lune.
Anne McClain © Nasa
Qui est Anne McClain ?
Anne McClain -- née en juin 1979 --, est la deuxième favorite pour devenir la première femme à poser le pied sur la Lune. Astronaute à la Nasa depuis 2013, elle totalise 204 jours dans l'espace, à bord de la Station spatiale internationale (ISS) et 13 heures et 8 minutes de sorties extravéhiculaires.
« Je n'écoute jamais cette petite voix qui dit que je ne peux pas réussir. Seulement celle qui dit : "si quelqu'un doit réussir, ça pourrait bien être toi". » Voilà ce que la jeune ingénieure en mécanique et en aéronautique issue d'un milieu modeste raconte dans la vidéo de présentation produite par la Nasa. « Et lorsque je regarde ce que j'ai accompli dans ma vie, je pense surtout aux personnes avec lesquelles j'ai accompli ces belles choses. Ces personnes qui vous aident à avoir toujours plusieurs coups d'avance. »
Pour elle, son attachement fort à la Terre est à mettre en parallèle avec sa volonté d'exploration de l'espace. « Pour voir ce qu'il y a plus loin. » Peut-être en commençant par la Lune...
Jessica Meir © Nasa
Qui est Jessica Meir ?
Jessica Meir -- née en juillet 1977 --, ce ne sont pas moins de 205 jours passés à bord de la Station spatiale internationale (ISS) et 21 heures et 44 minutes de sortie extravéhiculaire. Comme Christina Koch avec laquelle elle a participé à la première « spacewlak » 100 % féminine, elle a rejoint le corps des astronautes de la Nasa en 2013.
La jeune femme a toujours rêvé de devenir astronaute. À tel point qu'on la surnommait « space girl ». Mais elle se passionne aussi pour la biologie animale. Et pour le monde sous-marin. « Comme dans l'espace, lorsque vous êtes sous l'eau, vous vous déplacez dans un autre monde. Vous devez faire confiance à votre matériel et à votre équipe », explique-t-elle dans la vidéo de présentation produite par la Nasa.
Lorsqu'on lui a demandé, à l'âge de cinq ans, ce qu'elle voulait faire quand elle serait grande, elle a dessiné... un astronaute sur la Lune à côté du drapeau américain. Une vision du futur ?
Jasmin Moghbeli © Nasa
Qui est Jasmin Moghbeli ?
Jasmin Moghbeli -- née en juin 1983 -- est toujours dans l'attente d'une affectation de vol dans l'espace. Il faut dire qu'elle n'a été sélectionnée par la Nasa pour intégrer le corps des astronautes qu'en 2017. Et avoue dans la vidéo de présentation produite par la Nasa qu'elle a toujours un peu de mal à y croire.
« Enfant, je me pensais capable de tout et j'ai eu beaucoup de chance d'être entourée par des personnes qui m'ont toujours encouragée. Avoir des doutes, c'est naturel. L'important, c'est la façon dont vous vous comportez face à vos doutes. Ils doivent vous pousser à aller plus loin. »
Si cette ingénieure en aérospatiale veut aller sur la Lune, c'est d'abord... par curiosité ! Mais aussi comme une première étape vers Mars. Croisons les doigts pour elle.
Kate Rubins © Nasa
Qui est Kate Rubins ?
Kate Rubins -- née en octobre 1978 -- est astronaute à la Nasa depuis 2009. Elle totalise 115 jours à bord de la Station spatiale internationale (ISS) et 12 heures et 46 minutes de sorties extravéhiculaires.
Petite, Kate Rubins voulait être astronaute et biologiste. Alors, lors de ses missions à bord de l'ISS, elle a surtout étudié le comportement du corps humain dans l'espace. Elle est ainsi la première à avoir séquencé de l'ADN dans l'espace.
« Une fois que vous êtes allez dans l'espace, vous n'avez qu'une hâte : y retourner. Et la Lune apparaît comme une destination incroyable, commente Kate Rubins dans la vidéo de présentation produite par la Nasa. Y retourner pourrait apporter de la motivation et tout simplement de la joie aux habitants de la Terre ».
« Être un astronaute est un honneur et je le garde toujours à l'esprit. » Mais sans doute que devenir la première femme à marcher sur la Lune serait pour Kate Rubins un honneur encore plus grand !
Jessica Watkins © Nasa
Qui est Jessica Watkins ?
N'ayant été sélectionnée par la Nasa pour intégrer le corps des astronautes qu'en 2017, Jessica Watkins -- née en mai 1988 -- est dans l'attente d'une affection de vol dans l'espace.
La jeune femme apparaît comme une experte en géologie et en sciences de l'environnement. Elle a notamment étudié des phénomènes qui se produisent à la surface de Mars. La planète rouge : une passion pour elle. Et ce qui lui plait le plus dans son travail, nous explique-t-elle dans la vidéo de présentation produite par la Nasa, c'est « de réunir les pièces d'un puzzle pour écrire une histoire. » Un peu comme elle raconte être parvenue à atteindre ses rêves, « en mettant chaque jour, un pied devant l'autre. »
Ce que Jessica Watkins met avant tout en avant, c'est le travail d'équipe. Elle l'a appris en pratiquant le rugby, un sport dans lequel chacun met ses qualités et ses expériences différentes au service du groupe. « Allez sur Lune, ça ne se fait pas tout seul. Nous aurons besoin les uns des autres pour y parvenir. » Un bel état d'esprit pour celle qui deviendra peut-être la première femme à poser le pied sur la Lune.
Stéphanie Wilson © Nasa
Qui est Stephanie Wilson ?
Stephanie Wilson -- née en septembre 1966 -- est la doyenne de l'équipe. Elle a intégré le corps des astronautes de la Nasa en 1996.
Ingénieure de formation, elle a participé à plusieurs missions d'assemblage et de réapprovisionnement de la Station spatiale internationale (ISS) pour une durée totale de présence dans l'espace de plus de 40 jours.
« Chaque vol est une expérience spéciale, confie Stephanie Wilson dans la vidéo de présentation produite par la Nasa. Et le plus incroyable, c'est la sensation que nous avons depuis là-haut, d'une planète apaisée et d'une humanité unifiée ».
Ce qu'elle cherche avant tout, c'est à résoudre les problèmes qui se posent à elle. De manière à ce que tout le monde puisse en profiter. À partager son expérience avec les plus jeunes. Mais au moment crucial, elle deviendra peut-être la première femme à marcher sur la Lune.
Laquelle d'entre ces femmes entrera bientôt dans l'histoire ? Les paris sont ouverts...
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Actualité de l'astronomie du 24.01.2021 / Cette exoplanète « barbe à papa » remet en question les conceptions des astronomes.
- Par dimitri1977
- Le 24/01/2021
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Cette exoplanète « barbe à papa » remet en question les conceptions des astronomes
Nathalie Mayer
Journaliste
Publié le 23/01/2021
[EN VIDÉO] Interview : les exoplanètes sont-elles habitées ? Il pourrait y avoir au moins 100 milliards de planètes simplement dans notre galaxie. Difficile d’imaginer qu’aucune ne puisse abriter la vie. Le Cnes a interviewé Michel Viso, responsable des programmes d’exobiologie, afin qu’il nous parle des conditions d'apparition de la vie dans l'univers.
En observant notre Système solaire, les astronomes se sont fait une idée de la manière dont les planètes se forment. Ainsi, pensaient-ils, les planètes géantes doivent s'appuyer sur un cœur solide relativement massif. Pensaient-ils... car des observations réalisées sur une exoplanète baptisée Wasp-107b viennent aujourd'hui remettre cette conclusion en question.
En 2019, des chercheurs annonçaient avoir détecté de la vapeur d’eau dans l’atmosphère d’une exoplanète. Aujourd'hui, l'un de ces chercheurs, Caroline Piaulet, astronome à l’université de Montréal (Canada), dévoile des travaux étonnants concernant une autre exoplanète : Wasp-107b. La masse de son cœur serait bien plus faible que ce que pensait la communauté.
Rappelons que Wasp-107b est une planète atypique. Elle a été découverte en 2017, à environ 212 années-lumière de notre Terre, dans la constellation de la Vierge. Elle est presque aussi grande que Jupiter, mais sa masse est largement inférieure. Wasp-107b est ce que les astronomes appellent une planète « barbe à papa ». Et son orbite est par ailleurs proche de son étoile, seize fois plus que notre Terre l'est du Soleil. Elle en fait le tour en 5,7 de nos jours seulement. Si bien qu'elle a du mal à retenir son atmosphère.
Grâce aux données obtenues à l'observatoire Keck (Hawaï), les chercheurs de l'université de Montréal ont pu mesurer avec précision le mouvement d'oscillation de son étoile hôte en raison de l'attraction gravitationnelle de Wasp-107b. Ils ont ainsi établi sa masse à environ le dixième de celle de Jupiter.
Hubble has been used to detect helium in the atmosphere for 1st time ever on a world outside of our solar system! Exoplanet WASP-107b is 1 of the lowest density planets known. While it is about the same size as Jupiter, it has only 12% of Jupiter’s mass: https://t.co/9ngmXQdfeWpic.twitter.com/S8BPXdMHUr
— Hubble (@NASAHubble) May 2, 2018
Un noyau incroyablement peu massif
Les astronomes ont ensuite effectué une analyse pour déterminer la structure interne de la planète. Leur conclusion : la masse du noyau solide de Wasp-107b ne doit pas dépasser quatre fois celle de la Terre. Ainsi donc, plus de 85 % de la masse de la planète se situerait dans l'épaisse couche de gaz qui entoure ce noyau. C'est étonnant. Car il faut savoir que Neptune, par exemple -- dont la masse se rapproche de celle de Wasp-107b -- ne présente pas plus de 15 % de sa masse dans cette couche de gaz.
Jusqu'ici, les chercheurs pensaient qu'un noyau relativement massif était indispensable à la formation de géantes gazeuses. Une condition sans laquelle la planète ne pourrait pas retenir autant de couches de gaz. Mais cette découverte concernant Wasp-107b laisse penser que les planètes géantes se forment beaucoup plus facilement que ne le pensaient les astronomes. Celle-ci en particulier pourrait s'être formée à distance de son étoile -- où le gaz est suffisamment froid pour faciliter l'accrétion -- avant de migrer jusqu'à sa position actuelle.
Le saviez-vous ?
Les chercheurs ont également découvert une compagne à Wasp-107b : Wasp-107c. Sa masse est le tiers de celle de Jupiter et elle fait le tour de son étoile en trois de nos années. Sur une orbite particulièrement excentrique qui laisse supposer un passé chaotique. Et conforte l’idée d’une migration de Wasp-107b vers son étoile hôte.
D'autres questions restent encore en suspens concernant Wasp-107b. L'atmosphère de ce type de planète, par exemple, devrait être riche en méthane. Or les observations de Hubble, réalisées en 2018, semblent montrer le contraire. Les chercheurs comptent désormais analyser de nouveau ces résultats à la lumière de leurs nouvelles conclusions concernant la répartition de la masse de l'exoplanète. Et peut-être découvrir quel mécanisme pourrait expliquer une telle destruction de méthane.
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Actualité de l'astronomie du 24.01.2021 / Le CubeSat d’un laboratoire français s’envole avec SpaceX et 90 autres.
- Par dimitri1977
- Le 24/01/2021
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Le CubeSat d’un laboratoire français s’envole avec SpaceX et 90 autres
Rémy Decourt
Journaliste
Publié le 23/01/2021
[EN VIDÉO] Découvrez le nanosatellite UVSQ-SAT L’équipe UVSQ-SAT vient de livrer son premier petit satellite conçu, assemblé et testé au LATMOS, à la PIT et au CNES et à l’ONERA (Toulouse). © UVSQ
Le Laboratoire « Atmosphères et Observations Spatiales » a conçu son propre CubeSat scientifique dédié à l'étude du bilan radiatif de la Terre et l'influence de l'éclairement solaire sur le climat. UVSQ-SAT, c'est son nom, sera lancé aujourd'hui par un lanceur Falcon 9, lors de la première mission de lancement partagé de SpaceX.
Pour sa première mission de lancement partagé, un Falcon 9 de SpaceX décollera aujourd'hui depuis la base américaine de Cap Canaveral en Floride. À bord, plus de 90 microsatellites et nanosatellites à lancer sur une orbite héliosynchrone pour le compte de clients commerciaux et gouvernementaux. Parmi ces très petits satellites, le nanosatellite UVSQ-SAT, conçu par le Laboratoire « Atmosphères et Observations Spatiales ». D'une durée de vie de un à quatre ans, il sera placé à environ 600 km d'altitude sur une orbite héliosynchrone.
Reporté pour des raisons météorologiques, initialement prévu le 21, puis le 22, le lancement est finalement prévu à 15 h 39 et il est à suivre en direct depuis : https://youtu.be/g0tgJ2I376Y, dès 13 h.
Ce nano-satellite, d'une taille de 10 x 10 x 10 cm, est dédié à l'étude du bilan radiatif de la Terre et à son déséquilibre énergétique ainsi qu'à l'influence de l'éclairement solaire sur la variabilité du climat régional. Pour cela, UVSQ-SAT mesurera, durant au moins une année, le flux infrarouge émis par la Terre et le flux solaire qu'elle réfléchit. La communauté scientifique a besoin de ces mesures pour consolider les études sur le climat et les relations Soleil-Terre.
Le Cubesat UVSQ-SAT est dédié à l'étude du bilan radiatif de la Terre et à son déséquilibre énergétique ainsi qu'à l’influence de l’éclairement solaire sur la variabilité du climat régional. © Latmos
Des enjeux technologiques et scientifiques
Pour le Latmos, la mission UVSQ-SAT permettra de valider le principe de la technologie miniaturisée pour la mission, notamment les détecteurs ultraviolet s(UV) et infrarouges (IR) ainsi qu'un nouvel accéléromètre/gyroscope/boussole à 3 axes. En effet, si la mission démontre l'intérêt du concept et une certaine maturité dans son fonctionnement en orbite, le Latmos pourrait développer une constellation hétérogène de petits satellites pour mesurer avec encore plus de précision le déséquilibre énergétique de la Terre et l'orientation future du climat. Du point de vue scientifique, l'enjeu est également de taille avec les mesures et validations scientifiques attendues en prévision de la mise en œuvre de cette future constellation de petits satellites.
À l'ère du New Space, c'est-à-dire une ère bénéficiant des progrès technologiques de la miniaturisation et des coûts raisonnables pour accéder à l'espace, cette mission montre que des laboratoires et des instituts peuvent se passer des agences spatiales -- toutes proportions gardées bien sûr -- pour réaliser leurs propres projets spatiaux grâce à l'utilisation de technologies sur étagères, mais aussi nouvelles, pour des objectifs scientifiques ambitieux.
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Actualité de l'astronomie du 20.01.2021 / Des planètes rocheuses existaient déjà il y a 10 milliards d'années.
- Par dimitri1977
- Le 20/01/2021
- Dans Actualité de la météo,de l'astronomie et de la sciences à la une du jour
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Des planètes rocheuses existaient déjà il y a 10 milliards d'années
Nathalie Mayer
Journaliste
Publié le 18/01/2021
[EN VIDÉO] Les exoplanètes Qu'est-ce qu'une exoplanète, où les trouve-t-on et pourquoi sont-elles si intéressantes ? Réponse en vidéo !
Elle a été baptisée TOI-561b et elle est l'une des exoplanètes rocheuses les plus vieilles jamais découvertes. Une preuve que notre Univers a commencé à former des planètes bien plus tôt que l'imaginaient jusqu'alors les astronomes.
TOI-561. Avec près de 10 milliards d'années au compteur, c'est l'une des étoiles les plus anciennes de la Voie lactée. Elle se situe dans son disque épais. Des astronomes de l’université de Californie (États-Unis) viennent de lui découvrir un système planétaire. Un système planétaire qui fait aujourd'hui l'actualité parce que l'une des exoplanètes qui le composent -- les deux autres sont des planètes géantes --, TOI-561b, apparaît particulière à bien des égards.
D'abord parce que cette planète -- rocheuse et 50 % plus grande et trois fois plus lourde que notre Terre -- fait un tour complet autour de son étoile en seulement un demi de nos jours terrestres. Il faut dire que TOI-564b se situe sur une orbite extrêmement proche de son étoile hôte. De quoi faire régner sur la surface exposée à l'étoile, des températures moyennes supérieures à 2.200 °C !
Le disque épais de la Voie lactée dans lequel se situe TOI-561b se trouve au-dessus du plan galactique. Il est presque exclusivement composé d’étoiles vieilles et pauvres en éléments lourds. © Gaba p, Wikipedia, CC by-SA 3.0
De nombreuses planètes encore à découvrir
Autre surprise pour les astronomes : la densité de cette exoplanète est semblable à celle de la Terre. Étonnant pour une planète extrêmement ancienne. L'une des plus anciennes planètes rocheuses jamais découvertes. Car plus une exoplanète est âgée, moins elle devait disposer d'éléments lourds au moment de sa formation. D'autant que l'étoile hôte de TOI-561b appartient à une population rare d'étoiles particulièrement pauvres en éléments lourds tels que le fer et le magnésium.
« Cette exoplanète montre que notre Univers formait déjà des planètes presque au moment de sa création, souligne Lauren Weiss, chercheur à l'université d'Hawaï (États-Unis), dans un communiqué. Par ailleurs, les données récoltées sur l'intérieur d'une planète nous permettent de savoir si sa surface est habitable. Celle-ci ne l'est probablement pas, mais elle suggère que de nombreuses planètes rocheuses pourraient être à découvrir autour des plus anciennes étoiles de la Galaxie », ajoute Stephen Kay, planétologue à l'université de Californie.