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Prévention sécheresse et risques d' incendies

RISQUES MAJEURS

COMMENT ANTICIPER L’INCENDIE DE FORÊT ?

 

Pourquoi me protéger de l’incendie de forêt ?

En préalable, toujours avoir à l’esprit :
- Que le feu peut se déclarer chez moi et se propager autour en faisant d’importants dégâts avant d’être maîtrisé ;
- Que le feu peut se propager jusque chez moi et mettre en danger ma famille et mes biens ;
- Que lorsque l’incendie est déclaré, je dois pouvoir me débrouiller seul car il y a des circonstances particulières où il n’est pas possible de bénéficier d’une aide extérieure ;
- Que pendant l’incendie, un bâtiment solide et bien protégé constitue le meilleur abri surtout si je m’y suis préparé.

 

Attention : des arrêtés préfectoraux et communaux peuvent définir des obligations qu’ils vous appartient de connaître et de respecter. Si votre commune fait l’objet d’un plan de prévention des risques naturels incendie de forêt (PPRIF), le règlement de celui-ci prime. Les consignes qui suivent ne peuvent en aucun cas s’y substituer ou justifier d’une application laxiste des règles officielles. Il s’agit essentiellement de recommandations à appliquer avec bon sens.

Connaître les incendies

D’une manière générale, les incendies de forêts se concentrent dans la trentaine (1) de départements situés au sud d’une ligne entre La Rochelle et Briançon et au total plus de 6 000 communes sont concernées par le risque incendie de forêts. 
L’été est la saison privilégiée des incendies mais ils peuvent également se produire en hiver du fait de la sécheresse de cette saison dans certaines régions.
Cette situation peut être fortement influencée par les conditions météorologiques ou une sécheresse exceptionnelle. Les incendies peuvent alors avoir une ampleur et une intensité inhabituelles y compris dans des régions ou à des altitudes d’ordinaire indemnes d’incendies.

(1) le code forestier identifie 32 départements à risque d’incendie : Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Ardèche, Ariège, Aude, Aveyron, Bouches du-Rhône, Charente, Charente-Maritime, Corse-du-Sud, Haute-Corse, Deux-Sèvres, Dordogne, Drôme, Gard, Gers, Gironde, Haute-Garonne, Hérault, Landes, Lot, Lot-et-Garonne, Lozère, Pyrénées-Atlantiques, Pyrénées-Orientales, Hautes-Pyrénées, Tarn, Tarn-et-Garonne, Var, Vaucluse, Vienne

Le comportement local du feu est dominé par trois facteurs principaux : 
- La météorologie à travers les températures, l’humidité, les précipitations et surtout la direction et la vitesse du vent ;
- La végétation dont la sécheresse, la quantité et la taille des éléments combustibles sont les paramètres prédominants ; des végétaux secs et fins en grande quantité s’allument plus facilement, brûlent plus rapidement en produisant une chaleur plus intense et émettent des particules incandescentes qui favorisent la propagation du feu ;
- La topographie notamment la pente dont l’effet est similaire à celui du vent ; un feu montant une pente ressemble à un feu attisé par le vent.

Les constats réalisés, appelés « retours d’expérience », sur des maisons endommagées ou détruites par le feu montrent 3 modes de propagation différents :
- Par contact, le feu se propage de proche en proche jusqu’aux constructions ;
- Par rayonnement, dans certains cas particulier, l’embrasement simultané de la végétation, produit un « flash thermique » suffisant pour faire des dégâts importants voire incendier un bâtiment ;
- Par projection, le transport par les airs d’éléments incandescents (brandons, flammèches, …) peut transmettre le feu à plusieurs dizaines voire centaines de mètres du front de flammes pour peu que le site de réception puisse prendre feu et qu’il y ait du vent (phénomène de « saute de feu »).


Protéger mon habitat et mes biens

Il est de la responsabilité des propriétaires et des résidents d’être vigilants et de mette en œuvre des mesures individuelles de réduction de la vulnérabilité. C’est ce que l’on appelle la mitigation. Celle-ci vient en complément des mesures collectives de prévention et de lutte mises en place localement.

Les mesures individuelles ont plusieurs buts :
- Réduire l’intensité de l’incendie aux abords des habitations ;
- Empêcher qu’il se communique aux bâtiments ;
- Rendre les constructions moins sensibles au feu.


Débroussailler


Pourquoi ?

Un feu de forêt prend naissance au sol dans les herbes sèches et s’étend de proche en proche aux buissons, aux branches basses et à la cime des arbres. Sa propagation est d’autant plus violente que les végétaux sont abondants et secs. Le but du débroussaillement est de créer une discontinuité du couvert végétal. Même s’il n’empêche pas le feu de traverser une propriété, il réduit fortement l’intensité du feu et les dégâts occasionnés.

Le débroussaillement aux abords de votre maison constitue votre meilleure protection contre le feu :
- Il ralentit sa propagation ;
- Il diminue sa puissance et sa chaleur ;
- Il évite que les flammes n’atteignent directement votre maison ;
- Il favorise l’intervention des pompiers avec plus d’efficacité et moins de risques ;
- Il permet de limiter le développement d’un départ de feu accidentel depuis chez vous.

Par ailleurs, en réduisant l’intensité de l’incendie, le débroussaillement peut éviter de concentrer tous les moyens de lutte contre le feu sur les zones habitées en laissant la forêt sans protection.


L’article L321-5-3 du code forestier définit le débroussaillement comme « les opérations dont l'objectif est de diminuer l'intensité et de limiter la propagation des incendies par la réduction des combustibles végétaux en garantissant une rupture de la continuité du couvert végétal et en procédant à l'élagage des sujets maintenus et à l'élimination des rémanents de coupes. » Il précise en outre que « le représentant de l'État dans le département arrête les modalités d'application du présent article en tenant compte des particularités de chaque massif ».

Pour connaître vos obligations, renseignez-vous auprès de votre mairie et auprès de la préfecture (adresse des sites des préfectures sous la forme www.departement.pref.gouv.fr).


Par qui ?

L’article L322-3 du code forestier précise que « les travaux sont à la charge des propriétaires des constructions pour la protection desquelles la servitude [de débroussaillement] est établie, ou de leurs ayants droit ». Les propriétaires ont donc l’obligation de débroussailler et de maintenir en l’état débroussaillé, les terrains situés en zone boisée ou à moins de 200 mètres d’un massif forestier, de landes garrigues ou maquis.

En zone « non urbaine » (définie par les documents d’urbanisme consultables en mairie), vous avez obligation de débroussailler :
- Dans un rayon de 50 mètres autour de votre habitation, même dans le cas où cette distance dépasse les limites de votre propriété ; le maire peut porter ce rayon jusqu’à 100 m ;
- Une bande de 10 mètres de profondeur de part et d’autre de la voie d’accès.

En zone « urbaine » (définie par les documents d’urbanisme consultables en mairie) ou en zone spécifique précisée par arrêté préfectoral, vous avez l’obligation de débroussailler l’intégralité de votre parcelle avec ou sans bâtiment


Comment ?

Un débroussaillement sélectif, bien conduit, crée un cadre de vie adapté et agréable dans les zones soumises au risque d’incendie de forêt. En plus d’assurer votre sécurité et de protéger votre maison, c’est la possibilité de sauvegarder un îlot de verdure après le passage d’un incendie. En aucun cas, débroussailler ne veut dire couper tous les arbres ou supprimer toute la végétation.
Le débroussaillement a notamment pour but d’interrompre la continuité végétale favorable à la propagation de l’incendie. La mise à distance des houppiers limite la transmission du feu d’arbre en arbre. L’élagage limite la transmission du feu du sol vers les cimes. Le nettoyage de la litière et l’élimination des débris combustibles limite l’intensité de l’incendie. 

Le principe d’un débroussaillement efficace, consiste à :
- Couper et éliminer tous les bois morts, les broussailles et les herbes sèches ;
- Elaguer les branches basses des arbres (on conseille au moins 2 mètres ou la moitié de la hauteur) ;
- Espacer les arbres et les arbustes situés dans la zone à débroussailler pour éviter que le feu ne se propage d’arbre en arbre ;
- Interrompre la continuité des plantations d’alignement avec les constructions ou les espaces naturels, par exemple en supprimant l’extrémité d’une haie qui touche une habitation ou un boisement, ou en coupant la forêt autour de celle-ci ;
- Eliminer les arbustes sous les grands arbres pour éviter que le feu ne propage vers la cime des arbres ;
- Enlever les branches et les arbres situés à proximité d’un mur ou surplombant le toit d’une construction (distance conseillée au moins 3 mètres) ;
- Toujours se débarrasser des végétaux coupés par compostage, par évacuation en décharge autorisée ou par incinération en respectant la réglementation sur le brûlage (consultez les règles applicables en mairie) ;
- Entretenir régulièrement la zone débroussaillée, tous les 2 ou 3 ans maximum sur le pourtour, tous les ans à proximité de l’habitation.


Vous pouvez réaliser vous-même les travaux de débroussaillement en respectant les consignes de sécurité ou faire appel à une entreprise compétente et déclarée. Au besoin faites-vous conseiller.

Chaque arrêté préfectoral précise les opérations ainsi que les distances minimales à respecter. Celles présentées ci-dessus ne sont qu’indicatives et en aucun cas elles justifient de ne pas respecter celles de l’arrêté préfectoral.

Et si je ne fais rien ?

Outre la possible sanction du feu, le non respect de l’obligation de débroussailler constitue une infraction sanctionnée par une contravention. 
En cas de non réalisation, la loi autorise la commune ou l’État à exécuter d’office les travaux aux frais de la personne soumise à l’obligation. 
Après incendie celui dont la négligence est constatée à l’issue d’enquêtes administrative et judiciaire, peut se trouver tenu d’indemniser le préjudice subi par les tiers. Dans les cas les plus graves, la responsabilité pénale peut être recherchée.
En outre, le code des assurances, dans son 
article L122-8 prévoit que, l'assureur peut, s'il est établi que l'assuré n’a pas respecté ses obligations en matière de débroussaillement, pratiquer une franchise supplémentaire d'un montant maximum de 5 000 euros sur les dommages garantis au titre de l’incendie.

Organiser et gérer les abords de la maison

Indépendamment du débroussaillement, l’agencement de l’espace et des aménagements autour de la maison ainsi que la gestion des abords doivent être organisés en tenant compte du risque incendie de forêt. 
La végétation 

L’implantation des végétaux autour d’une habitation doit intégrer le risque incendie. Si les règles de débroussaillement ont été appliquées, la végétation autour des habitations subira un rayonnement moins intense mais restera confrontée au risque de projection de particules enflammées. Si ces particules incandescentes sont en contact avec de la végétation vivante et verte, les risques d’inflammation sont moindres. Mais certaines régions connaissent un déficit en eau accompagné de restrictions d’arrosage. Qu’en est-il chez vous ? Quelles espèces choisir ? Quelle répartition ?


Voici quelques principes à garder à l’esprit dans les zones à risque d’incendie : 
- La végétation ne doit pas assurer la propagation de l’incendie tant dans votre jardin qu’au sein de l’urbanisation ; en 2003 des haies ont propagé le feu sur plusieurs centaines de mètres à l’intérieur de lotissements pourtant éloignés du front d’incendie ;
- A la plantation d’un végétal, bien envisager sa croissance et ses conséquences sur la continuité végétale qu’elle va engendrer au sol et en l’air ;
- Organisez votre jardin en vous inspirant des règles de débroussaillement ; les arbustes proches de la maison (> 3 mètres) ne brûlent pas quand les 50 m du débroussaillement ont été respectés ;
- Les bouquets d’arbres devront être espacés de 5 mètres ;
- Privilégiez les plantations de végétaux dont la hauteur n’excèdera pas 50 cm ; 
- Compartimentez par des allées ou des éléments minéraux les surfaces herbacées trop importantes ; un muret de clôture 40 cm de haut suffit à empêcher la transmission d’un feu au sol ;
- Les haies non séparatives, seront assimilées à des bouquets, doivent être distantes d’au moins 3 m des constructions et des autres ligneux et d’une longueur maximum de 10 m d’un seul tenant ;
- Les haies séparatives, doivent être limitées en hauteur (2m) et distantes d’au moins 3 mètres des constructions ;
- Toutes les plantations et les haies en particulier, vont nécessiter au cours de l’été, un arrosage pour maintenir leur teneur en eau élevée ; pourrez-vous assurer un arrosage suffisant pour les maintenir « vertes » diminuer le risque d’incendie lorsque l’usage de l’eau sera restreint ?
- Les végétaux doivent être débarrassés de toutes leurs parties mortes et des éléments secs accumulés au pied

Quelques constats :
- Les plantes grasses (de type Yuka, figuier de Barbarie, griffes de sorcières…) ainsi que les plantes d’ornement comme les iris brûlent difficilement et peuvent être implantées très près des habitations (0,30 m) ;
- Les plantes grimpantes sur façade, vignes et lierres, sont peu sensibles au feu. Évitez néanmoins la végétation autour des fenêtres ; 
- Les plantes aromatiques de type romarin, thym, lavande présentent en été des parties très sèches et sont sensibles au feu ; ne pas les planter à moins 2 m des bâtiments ; une plantation en bouquet est préférable à une plantation linéaire ;
- Le pyracanthe, fréquemment utilisé en haie, présente un haut pouvoir d’inflammabilité. Il est fortement déconseillé dans les zones sensibles aux incendies ;
- La haie de cyprès est très répandue, l’expérience montre que dans nombreux cas elles n’ont pas résistée au feu ; il faut les planter à plus de 50 m d’un front de feu potentiel et pouvoir les arroser ;
- La haie de thuya doit être implantée comme la haie de cyprès mais la présence d’éléments fins et secs la rendent plus inflammable ;
- La haie de lauriers doit garder une teneur en eau élevée pour ne pas s’enflammer au contact des particules incandescentes ; ne pas les planter à moins de 80 m d’un front potentiel et les arroser suffisamment ;
- Les haies de cannisses sont très inflammables ;
- Pour les arbres, si les feuillus (peupliers, érables, chênes verts, oliviers, …) sont préférables aux résineux comme les pins, certaines essences comme le mimosa par exemple brûlent très bien et sont à éviter à proximité des habitations ;
- Les pins sont souvent implantés préalablement à la construction, beaucoup font corps avec les habitations et ils sont difficiles à tailler ; ils sont au premier rang des végétaux vecteurs de propagation de l’incendie ; la transmission de l’incendie se fait par la cime et par inflammation des coulées de sève ; il faut éliminer les sujets qui mettent en danger les habitations.


 

Exemple de sensibilité et d’inflammabilité de quelques végétaux d’ornement

Espèce    Indice de risque/incendies
Pyracanthe important
Laurier amande important
Eleagnus ebbingei important
Laurier rose grand
Cyprès de Leyland moyen
Cyprès bleu de l’Arizona faible
Thuya géant faible



Un mur d’enceinte d’au moins 2 mètres de hauteur autour de la propriété protège la végétation arbustive d’un jardin du rayonnement et limite le contact d’un incendie extérieur. A l’opposé, un tel mur peut contrarier l’action des sapeurs pompiers soit dans la lutte, soit dans la protection des habitations. Dans ce cas, il faut que l’extérieur du lotissement soit accessible aux moyens de lutte (piste et voie périmètrale).


Les aménagements et les équipements

A l’extérieur des habitations, les aménagements et les équipements sont souvent des relais de combustibles jusqu’aux bâtiments. En aucun cas, ils ne doivent être en contact direct avec les constructions mais en retrait d’une dizaine de mètres. Ils doivent également être éloignés de la bordure du massif forestier, une quarantaine de mètres dans le cas d’un débroussaillement à 50 mètres. On évitera leur positionnement dans l’axe du vent le plus fréquent.

- Mobiliers de jardin et de piscine : principalement fabriqué en PVC ou équivalent, ils sont très sensibles au contact du feu, à la chaleur et à la projection de brandons incandescents. Les mobiliers en bois, présentent une moindre sensibilité. Les jours à risque, ils devront être débarrassés des accessoires inflammables (coussins, nappe, serviettes, …). Hors utilisation, ils seront remisés dans un abri ou dans un espace sans combustible, ni végétation à moins d’une dizaine de mètres, une terrasse minérale par exemple. Les mobiliers type ciment ou en métal ne présentent aucun risque.


- Stockage de bois (bois de feu, bricolage...) : véritable « poudrière » quand le stock touche l’habitation, le dépôt de bois doit être éloigné de l’habitation d’une dizaine de mètres. Comme le mobilier de jardin, il devra être couvert par un toit en matériaux incombustibles le protégeant des projections. Pour éviter une propagation du feu par la végétation basse, le bois sera entreposé sur une dalle minérale en pierre ou ciment sans contact avec la végétation.


- Parking de voiture, bateau, caravane : dans certains cas la propagation du feu de forêt aux voitures stationnées contre les habitations a entraîné l’incendie des maisons. Pour cette raison, il faut éloigner les véhicules des bâtiments en particulier les jours à risques. Le remisage d’un véhicule se fera systématiquement loin de l’habitation et en dehors du couvert forestier, si possible dans un garage fermé résistant au feu. L’aire de stationnement la plus appropriée sera située sur un sol incombustible pour éviter à un feu de sol de courir jusqu’au véhicule et éloignée d’environ 20 mètres de toute végétation dont la hauteur est supérieure à 50 cm. Dans tous les cas, les portes et les vitres du véhicules doivent être fermées pour empêcher qu’une particule incandescente n’y pénètre.

- Constructions diverses en bois : le bois utilisé dans les palissades, escaliers, clôtures, abri de jardin devra être « ignifugé ». L’usage de bois de récupération (traverses de chemin de fer et autres poteaux téléphoniques ou électriques) sera restreint aux secteurs exempts de végétation car les traitements du bois pour ne pas pourrir favorisent, en contre-partie, sa combustibilité. Comme les haies, le bois ne sera pas utilisé en continuité de la végétation ou des habitations. 

- Produits inflammables (peintures, solvants, carburants…) : ils seront systématiquement dans un local intra muros protégé du feu. Soyez vigilant à ne pas oublier dans un lieu qui pourrait brûler des récipients contenant des produits inflammables ainsi que des bouteilles ou des cartouches de gaz inemployés. Rappelez vous qu’une bouteille de gaz exposée au feu se comporte comme une bombe et qu’une bouteille presque vide explose plus rapidement qu’une bouteille pleine.

- Citernes de gaz : les citernes de gaz ou de fioul peuvent présenter un danger supplémentaire et provoquer des sur-accidents en cas d’incendie de forêt. Les citernes de gaz sont équipées de soupapes qui évitent leur explosion mais qui laissent le gaz s’échapper. Celui-ci peut s’enflammer soit en nappe, soit en torchère. En conséquence, les citernes constituent une menace permanente pour les secours qui doivent pouvoir les repérer aisément. Les citernes doivent être systématique éloignées de la végétation environnante et ne doivent pas pouvoir être au contact des flammes. Ici également, une citerne vide ou presque est plus dangereuse qu’une citerne pleine. Si vous n’en avez plus l’usage, assurez-vous auprès de l’entreprise qui l’entretien qu’elle est vide et inerte et faites la enlever. Certaines réglementation notamment les plans de prévention des risques naturels obligent à les enterrer. Renseignez-vous en mairie.


La construction


Rendre les constructions moins sensibles au feu : ayez toujours à l’esprit que votre maison constitue votre meilleure protection contre le feu si certains principes sont respectés.


Choisir la localisation et l’orientation des bâtiments : avant de construire, vos choix d’implantation doivent également tenir compte du risque d’incendie de forêt. Votre habitation doit être positionnée par rapport à la topographie des lieux, la proximité de la forêt et les moyens d’accès. 
Le feu aura tendance à monter les versants boisés, il faut privilégier une implantation en retrait d’une dizaine de mètres de la pente ou au pied de la pente qui sont des situations moins vulnérables qu’en pleine pente ou en bordure haute de la pente. Une maison isolée en forêt ou en lisière forestière est plus vulnérable car plus proche d’un front de flammes potentiel. Un chemin d’accès en impasse est dangereux car il n’a qu’une seule issue qui peut être coupée vous interdisant de partir ou en empêchant les pompiers d’intervenir.


Architecture et matériaux de construction : les formes massives cubiques ou parallélépipédiques sont les plus adaptées. Les décrochés, les structures apparentes, les profils angulaires… facilitent la propagation d’un incendie. 

L’extérieur du bâtiment devra être incombustible : our les murs, les matériaux de revêtement les plus résistants au feu sont la pierre, la brique, le stuc, le béton... A l’opposé, le bois, à un degré moindre s’il est ignifugé, et surtout les matières plastiques, sont inflammables. On évitera les crépis et les peintures à base de résine synthétique qui peuvent produire des combustions lentes. En complément, un pourtour minéral d’un mètre de large évitera qu’un feu de végétation basse vienne en contact de la maison.


La toiture est souvent le point faible des habitations en zone d’incendie. Sa résistance au feu doit être similaire au reste de l’habitation. Les toits à forte pente sont préférables aux toits plats. Outre sa résistance au feu, la couverture doit également assurer une très bonne isolation thermique. A ce titre une couverture en tuiles scellées est préférable à une couverture métallique ou en fibro-ciment. Les éléments en bois apparent sont à proscrire pour éviter la transmission du feu à la charpente. Pour empêcher les étincelles de s’introduire sous le toit, fermez les corniches et les trous d’aération avec un grillage dont la maille est inférieure à 1 cm². Les gouttières et les descentes d’eau seront systématiquement en métal. Parce qu’ils sont inflammables, n’utilisez pas de matériaux synthétiques ou de matières plastiques pour la couverture de la véranda.

Au moins une fois par an, avant la saison à risque d’incendie, vérifiez et nettoyez toitures et gouttières. Périodiquement, retirez les débris secs (brindilles, feuilles, aiguilles de pin…) accumulées qui pourraient s’enflammer au contact de projections incandescentes.

Les cheminées seront équipées de pare-étincelles en bon état et d’un volet d’obturation du conduit (trappe de tirage) manœuvrable depuis l’intérieur.

Les surfaces vitrées sont fragiles lorsqu’elles sont soumises à la chaleur intense d’un incendie. Si elles sont cassées, des flammèches peuvent pénétrer dans la maison. Pour limiter ce risque, il faut privilégier le double vitrage qui, d’expérience, résiste mieux. Même en cas de fêlure ou de bris du premier vitrage, le second continuera à assurer l’étanchéité aux projections et aux fumées. Elles seront protégées par des volets résistants au feu.

Toutes les ouvertures doivent pouvoir être obturées et résister au feu. Le PVC est à proscrire, seuls le bois et le métal peuvent jouer ce rôle. Portes et volets en bois seront massifs et sans ouvertures (pas de persiennes). Ils devront avoir au moins 3 cm d’épaisseur et seront traités avec des vernis ou des peintures ignifuges. 

Les vérandas, patios et avancées de toit seront conçus pour ne pas propager le feu à l’habitation. Leur structure ou charpente sera indépendante des éléments de structure de la maison elle-même. 

Les cannisses et les auvents en tissus ne doivent pas pouvoir communiquer le feu à l’habitation.

La brumisation commence à équiper des résidences essentiellement pour des raisons de confort en période de forte chaleur. Ce système, en favorisant une humidité de l’air, peut avoir un effet positif en cas d’incendie s’il peut continuer à fonctionner sans électricité. Néanmoins, il ne peut suffire à protéger la maison.


L’emploi du feu : brûlage, barbecue

L’usage du feu mal maîtrisé est une cause fréquente de départ de feux. Ainsi, les mises à feu accidentelles sont à l’origine de la moitié des causes connues des incendies de forêt. En conséquence, l’emploi du feu est très souvent réglementé : renseignez-vous systématiquement sur la réglementation locale auprès de la mairie.

- Le brûlage : dans les espaces sensibles (massifs forestiers et zones situées à moins de 200 m de ces massifs) il est soumis à la réglementation. En générale, l’emploi du feu est soumis à trois conditions : 
- Les périodes d’autorisation et d’interdiction qui sont définies par arrêté préfectoral ;
- La réglementation municipale qui peut être plus restrictive que les règles départementales ;
- La météo, il faut s’abstenir par temps de vent fort.


- Le barbecue : l’emploi du barbecue peut être réglementé. Dans certains cas le barbecue doit être fixe, en dur et attenant à l’habitation (mur, terrasse…), en dehors de toute végétation. Vous devez disposer à proximité d’un dispositif autonome permettant l’attaque et l’extinction d’un feu naissant (extincteur, tuyau d’arrosage sous pression…). Préférez les barbecues à gaz à ceux à bois ou charbon de bois qui produisent des flammèches. Les barbecues et autres « planchas » à gaz doivent être entreposés dans un endroit abrité du feu ou avoir leur bouteille démontée et à l’abri.


S’équiper pour agir

La plupart des incendies en zones périurbaines commencent accidentellement. Avec un minimum d’équipement vous pouvez maîtriser un début d’incendie avant qu’il ne dégénère, à condition d’agir rapidement. Ayez à portée de main pelles, râteaux, seaux… qui vous seront utiles.

Disposez également d’un tuyau d’arrosage assez long pour faire le tour de la propriété (au moins 40 m) et d’une échelle pour accéder au toit afin d’arroser les murs, les portes, les fenêtres et le toit. En l’absence de tuyau, utilisez tous les récipients à votre disposition (seaux, bassines, …).

La mise en place d’asperseurs, comme ceux habituellement utilisés pour l’arrosage, est efficace pour augmenter le taux d’humidité du bâtiment à l’approche d’un incendie et réduire sa vulnérabilité. Vous pouvez en installer plusieurs autour de la maison pour en arroser les murs mais également sur le toit.

Il est essentiel d’avoir un point d’eau à proximité. Un simple réservoir de 200 litres placé sous une gouttière est déjà une réserve d’eau utile. Si vous disposez d’une piscine, il peut être intéressant de vous équiper d’une moto-pompe et des tuyaux d’incendie adaptés. Choisissez un matériel à moteur thermique car l’électricité peut être coupée pendant un incendie. Certaines collectivités subventionnent cette acquisition, renseignez vous pour savoir si vous pouvez bénéficier d’une aide.

Apprenez à utiliser votre matériel. Vérifiez-le et testez-le au moins une fois par an avant la saison des feux pour ne pas être pris au dépourvu en cas de problème. Le cas échéant, rapprochez-vous du centre d’incendie et de secours dont vous dépendez pour être conseillé et éventuellement formé à l’utilisation du matériel.

Entretenez votre chemin d’accès (hauteur 4m et largeur 3,5 m) afin que les pompiers y accèdent facilement car les camions ont une taille importante. Assurez-vous que la piscine est également accessible.

Attention aux coupures de courant : l’électricité est systématiquement coupée lors d’un incendie. Dans ce cas tous les appareils électriques deviennent inopérants. C’est notamment le cas des volets et des portails électriques qui ne peuvent plus s’ouvrir ou se fermer. C’est aussi le cas de pompes électriques et des électrovannes qui commandent l’alimentation en eau des canalisations. Assurez-vous que vous pouvez actionner à la main tous les volets et les portails. Vérifiez leur bon fonctionnement manuel avant la saison des feux. Assurez-vous que le tuyau d’arrosage peut être mis en pression même sans électricité.

 

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Commentaires

  • http://www.linux.org
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