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Actualité Météorologie, Astronomie

Demain 162

  • Le 28.09.2017 Demain : arrivée d’une perturbation sur la Bretagne

     

    Demain : arrivée d’une perturbation sur la Bretagne

     

     

     

    Une nouvelle perturbation rentre par l’ouest avec un temps gris et pluvieux par la Bretagne. En revanche, partout ailleurs les conditions ensoleillées prédominent toujours et surtout sur le sud-ouest, avec de la chaleur qui persiste.

     

    FRANCE

     

    L’anticyclone persiste au sud avec une nouvelle journée quasi-estivale. Le soleil domine et la chaleur se maintient une journée de plus entre les Landes et la Méditerranée. Sur la moitié nord, les nuages sont plus nombreux et en alternance avec quelques éclaircies. Là aussi les températures sont au-dessus des valeurs de saison, mais dans une moindre mesure en comparaison au sud. Le bémol de la journée concerne la Bretagne, avec une nouvelle perturbation rentrant donc par l’ouest et progressant jusqu’à la Normandie au cours de la journée.

     

     

    REGIONS

     

    De la Bretagne à la Normandie, le ciel est de plus en plus nuageux au cours de la journée avec de la pluie faible à modérée qui progresse du Finistère à la Normandie en cours de journée.

    Des Pays de la Loire aux Hauts-de-France, la matinée commence avec peu de nuages et des éclaircies. Au cours de l’après-midi, les nuages se font de plus en plus nombreux et denses à mesure que la perturbation se rapproche de ces régions.

    De la Nouvelle-Aquitaine à la Bourgogne-Franche-Comté, le ciel est voilé du matin jusqu’au soir par des nuages d’altitude mais le temps reste sec et majoritairement ensoleillé, avec une nouvelle journée chaude surtout sur le sud-ouest.

    De l’Auvergne-Rhône-Alpes à la région PACA, le voile nuageux est fin et peu impactant. Le soleil domine et la chaleur se met en place sur l’arrière-pays méditerranéen.

     

    TEMPERATURES

     

    En première partie de journée, la douceur est présente sur une large moitié ouest du territoire avec souvent 14 à 17°C de la Normandie à la Nouvelle-Aquitaine. Au cours de l’après-midi, les températures plafonnent rapidement à 18°C sur la Bretagne avec de nombreux nuages et quelques gouttes. Partout ailleurs, avec moins de nuages les températures passent au-dessus des valeurs de saison avec 22°C à Saint-Dizier, 24°C à Paris et 25°C à Châteauroux. La chaleur est plus significative dans le sud-ouest et vers la Méditerranée avec 26°C à Toulouse et 27°C à Nîmes.

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  • Le 27.09.2017 Brume ou brouillard ?


    Avec l'arrivée de l'automne, brumes et brouillards matinaux font leur retour. Quelle est la différence entre ces 2 phénomènes météorologiques ?

     

    En réalité, brume et brouillard sont un seul et même phénomène : on parle de brume lorsque la visibilité est comprise entre 1 et 5 kilomètres, de brouillard lorsqu'elle est inférieure à 1 kilomètre.

    Il s'agit de la suspension dans l'atmosphère de très petites gouttelettes d'eau réduisant la visibilité au sol. Les gouttelettes d'eau sont maintenues en suspension par les mouvements turbulents de l'air. Ainsi, la brume ou le brouillard sont en fait un nuage dont la base touche le sol.

    Pour que le brouillard (ou la brume) se forme, le taux d'humidité de l'air doit être suffisamment élevé et le vent ne doit pas être trop fort.

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Le 27.09.2017 Quel temps pour cette fin de semaine ?

    Jusqu'à vendredi, les conditions resteront très agréables au sud, avec beaucoup de soleil et des températures en journée parfois estivales. En revanche, les régions du nord seront soumises à des conditions plus mitigées, avec un temps temporairement pluvieux. Le week-end prochain, les conditions perturbées devraient s'étendre au sud. En moyenne sur la France, les derniers jours de septembre seront doux pour la saison, ce qui ne devrait toutefois pas empêcher le mois de septembre de présenter un déficit thermique global de près d'un degré par rapport à la normale*.

     

    Ce mercredi, grande douceur en journée

    Après une matinée grise et brumeuse au nord, avec des brouillards parfois denses, les éclaircies l'emporteront l'après-midi. Les régions sud connaîtront des conditions très ensoleillées et chaudes. Le temps deviendra pluvieux sur la Bretagne. Mis à part en Bretagne, les températures maximales afficheront des valeurs 2 à 5 degrés au-dessus des normales de saison, la palme de la douceur revenant à Auch avec 28 °C.

     

    Jeudi : mitigé au nord, chaud et ensoleillé au sud

    Au nord de la Loire, les nuages l'emporteront avec un temps passagèrement pluvieux. Au sud de la Loire, on retrouvera progressivement de plus en plus de soleil, et la journée sera même très ensoleillée sur un tiers sud du pays. Les températures, parfois en légère baisse au nord sous la pluie, resteront d'un excellent niveau pour la saison au sud, avec des valeurs situées 4 à 6 degrés au-dessus de la normale dans le Sud-Ouest. Il est ainsi prévu 19 °C à Paris et Brest, 22 °C à Besançon, 26 °C à Lyon, 28 °C à Bordeaux et Biarritz, 29 °C à Agen.

     

    Animation du modèle CEP développé en partenariat avec Météo-France du mercredi 27 septembre à 12 h UTC à dimanche 1er octobre 2017 à 18 h UTC : nébulosité basse simulée (en ocre), pression atmosphérique réduite au niveau de la mer (en isolignes noires) et précipitations simulées en 6 heures.

     

    Vendredi : passage pluvieux au nord-ouest, estival ailleurs

    En Bretagne, Normandie, et dans l'ouest des Hauts de France, le temps sera pluvieux avec le passage d'un front froid. Partout ailleurs, les conditions seront très agréables, ensoleillées et douces voire chaudes en journée, avec une moyenne de 28 °C de températures maximales dans le sud, ce qui correspond à une journée normale du cœur de l'été...

     

    Samedi : passage pluvieux

    Le front froid de la veille s'enfoncera davantage vers l'est et le sud. On le retrouvera à la mi-journée de l'Aquitaine à l'Alsace, avec des pluies temporairement soutenues. Un temps plus frais mais avec des éclaircies reviendra sur un large tiers nord-ouest du pays, alors que les régions méditerranéennes conserveront un temps assez lumineux et encore doux. 

     

    Dimanche : nouvelle perturbation au nord-ouest

    De nouvelles pluies toucheront les régions d'un vaste tiers nord-ouest du pays avec un renforcement du vent. Ailleurs, quelques éclaircies resteront possibles avant une dégradation plus nette en début de semaine prochaine. 

     

    *Normales calculées sur la période 1981-2010.

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  • Sécheresse : situation sur l'été 2017

    Pluviométrie : un déficit exceptionnel durant l'été sur les régions méditerranéennes

     

    Sur l'ensemble de l'été (*), la pluviométrie devrait être proche de la normale à l'échelle nationale, contrairement à l'été 2016 durant lequel le déficit pluviométrique avait en moyenne dépassé 20 %. Toutefois les disparités géographiques sont importantes.

    Les précipitations durant le mois d'août ont été plutôt excédentaires sur le Nord-Ouest et localement en Rhône-Alpes. Sur le reste du pays, la pluviométrie a été déficitaire, avec des cumuls de précipitations encore extrêmement faibles en Provence-Alpes-Côte d'Azur, Languedoc-Roussillon et en Corse. 

    Depuis avril, la Corse comme la région PACA ont connu un déficit de précipitations proche des records. 

     

    (*) été météorologique : juin-juillet-août

     

    Rapport à la moyenne saisonnière des cumuls de précipitations en France - Été 2016Rapport à la moyenne saisonnière des cumuls de précipitations en France - Été 2017

    Rapport à la moyenne saisonnière de réfèrence 1981-2010 des cumuls des précipitations sur la France, à gauche été 2016, à droite été 2017


    Des sols superficiels extrêmement secs dans le Sud-Est

     

    Ainsi la sécheresse des sols superficiels, qui a débuté au printemps, s'est atténuée sauf sur les régions méditerranéennes. Les précipitations du mois d'août ont contribué à une nette amélioration de la situation de la Bretagne et de la Basse-Normandie au Loir-et-Cher et aux Ardennes. Le déficit pluviométrique persistant a en revanche accentué la sécheresse sur la région PACA et en Corse. Des valeurs records y ont été atteintes suite à la très faible pluviométrie associée à des températures caniculaires début août.

     

    Etat du sol superficiel au 23 août 2017

    Des effets toujours sensibles du déficit de précipitations durant la période de recharge 

     

    La période de recharge (septembre à mars) contribue de façon prépondérante à l'alimentation des nappes phréatiques. De septembre 2016 à mars 2017, la pluviométrie a été déficitaire en moyenne de 20 % sur la France. Seuls le Massif central, les régions méditerranéennes et la Corse ont bénéficié d'une pluviométrie conforme à la saison. Les précipitations qui se sont ensuite produites n'ont pas permis d'améliorer la situation. Ainsi, une sécheresse hydrologique (**) perdure sur de nombreuses régions.

     

    Rapport à la moyenne des cumuls de précipitations en France - Saison de recharge septembre 2015 à mars 2016Rapport à la moyenne des cumuls de précipitations en France - Saison de recharge septembre 2016 à mars 2017

    Rapport à la moyenne saisonnière de réfèrence 1981-2010 des cumuls des précipitations sur la France, à gauche saison de recharge septembre 2015 à mars 2016, à droite saison de recharge septembre 2016 à mars 2017 


    Une situation différente de celle de 2016

     

    En 2016, la pluviométrie durant la période de recharge de septembre 2015 à mars 2016 avait été conforme à la normale contrairement à 2017. En revanche, durant l'été 2016, la sécheresse des sols superficiels avait été nettement plus marquée avec un déficit de précipitations supérieur à 25 % sur la saison. Toutefois, contrairement à 2017, cette situation avait eu beaucoup moins d'impact sur la ressource en eau du fait de la période de recharge satisfaisante.

     

     

    ** On distingue plusieurs types de sécheresses 

     

    • La sécheresse météorologique correspond à un déficit prolongé de précipitations.
    • La sécheresse des sols, dite "agricole", se caractérise par un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour altérer le bon développement de la végétation. Elle dépend des précipitations et de l'évapotranspiration des plantes. Cette notion tient compte de l'évaporation des sols et de la transpiration des plantes (l'eau puisée par les racines est évaporée au niveau des feuilles). La sécheresse agricole est donc sensible aux précipitations, à l'humidité et à la température de l'air, au vent mais aussi à la nature des plantes et des sols.
    • La sécheresse hydrologique se manifeste enfin lorsque les lacs, rivières ou nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas. Elle dépend des précipitations mais aussi de l'état du sol influant sur le ruissellement et l'infiltration. Le réseau hydrographique et les caractéristiques des nappes déterminent les temps de réponse aux déficits de précipitations observés sur différentes périodes.

    Ces "différentes" sécheresses peuvent intervenir à différents moments, non forcément concomitants et ne sont pas forcément systématiques.

     

     

     

     

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  • Le 25.09.2017 Vague de chaleur aux USA et Québec : les ouragans responsables ?

     

    L'été 2017 s'est montré mitigé au Canada, et notamment sur le Québec. A Montréal cet été, seules 2 journées ont connu des températures supérieures à 30°C contre 9 par an en moyenne. Mais l'été se rattrape avec une vague de chaleur qui a débuté jeudi dernier et qui se maintient jusqu'à mercredi prochain.

    Cette vague de chaleur est exceptionnelle car c'est la 1ère de l'année et elle survient pendant les 1ers jours de l'automne. Les maximales dépassent 30°C et les minimales plus 17°C trois jours d'affilée, constituant bien le critère de canicule pour les villes de Montréal, Ottawa, Québec au Canada et Chicago et Détroit aux Etats-Unis.

     

     

     

    Pourquoi cette vague de chaleur ?

    Cette vague de chaleur tardive s'explique par la remontée d'une masse d'air tropicale depuis les Caraïbes et le golfe du Mexique. Elle a envahi tout l'est des États-Unis et atteint le Québec et l'Ontario. Elle provoque des températures très élevées, jusqu'à 32°C d'Ottawa à Montréal et même 35°C à Chicago et Détroit aux États-Unis. Au soleil le ressenti avoisine 40. Cette vague de chaleur se prolonge jusqu'à mercredi, avant une chute des températures pour le dernier week-end de septembre.

    Cette vague de chaleur est d'autant plus étonnante qu'elle survient après un mois d'août mitigé sur l'est des Etats-Unis et le Canada avec des températures inférieures de 1°C aux normales alors qu'à l'échelle du monde, ce mois d'août 2017 se situe au 3ème rang des plus chauds depuis 1880.

     

    Un lien avec les ouragans actuels ?

    Depuis la fin août, les ouragans frappent les États-Unis, avec Harvey puis Irma. Actuellement, l'ouragan José stationne au large de New-York. Ces ouragans sont propulsés, du sud au nord, par cet air très chaud qui remonte du golfe du Mexique et des Caraïbes. Ces forts vents du sud tropicaux expliquent pourquoi ces ouragans atteignent des latitudes assez élevées mais aussi cette vague de chaleur exceptionnelle qui concerne l'est des États-Unis, le Québec et l'Ontario.

     

     

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  • Le 23.08.2017 Normales et extrêmes de l’automne

    Sur les calendriers, l'automne a débuté vendredi 22 septembre, jour de l'équinoxe. Pour les météorologues, l'automne a commencé … le 1er septembre et il s'achèvera le 30 novembre. Comme le printemps, l'automne est en général une saison de contrastes : les journées froides et parfois humides, de plus en plus nombreuses, alternent avec des journées encore douces, parfois orageuses, au gré de la position des anticyclones et des dépressions, et donc des flux dominants sur l'Hexagone.

    Petit tour d'horizon des « normales » et des « extrêmes » de la saison automnale.

    Côté température

    En moyenne, sur l'Hexagone, la température normale* est de 13,1°C.

    Depuis 1900, c'est l'automne 2006 qui a été sans conteste le plus chaud, avec une température moyenne de 15,5 °C, soit 2,4 degrés au-dessus la normale. Il est talonné par l'automne 2014 (moyenne de 15,4 °C, soit 2,3 degrés au-dessus la normale). L'automne 1912 s'est révélé être le plus froid avec une température moyenne de 10,1 °C, soit 3,0 degrés sous la normale.

    Les quatre automnes les plus chauds (2006, 2014, 2011 et 2009) se sont tous produits au cours de la dernière décennie.

     Écart à la moyenne saisonnière de l'indicateur de température moyenne en automne en France de 1900 à 2016
    Écart à la moyenne saisonnière de référence 1981-2010 de l'indicateur de température moyenne* en automne en France 

    Côté pluie

    Il tombe en moyenne** sur l'Hexagone environ 268 mm*** de précipitations chaque automne. Depuis 1959, l'automne 1960 a été le plus pluvieux avec plus de 414 mm, soit une anomalie de près de 55 % par rapport à la normale**. L'automne le plus sec a eu lieu en 1978, avec moins de 81 mm, soit une anomalie de -70 % environ par rapport à la normale.

    Rapport à la normale du cumul de précipitations en automne en France depuis 1959
    Rapport à la normale** du cumul de précipitations en automne en France depuis 1959 

     

    * : Moyenne saisonnière de référence 1981-2010 de l'indicateur de température moyenne. Cet indicateur thermique est constitué de la moyenne de la température saisonnière de 30 stations métropolitaines représentatives.
    ** : Moyenne saisonnière de référence 1981-2010 des cumuls de précipitations, calculée par la méthode Aurelhy
    *** : 1 mm = 1 L/m2

     

  • Enorme inondation à Vaison la Romaine le 22 Septembre 1992 il y à 25 ans

    L'inondation de Vaison-la-Romaine en septembre 1992 est un phénomène de submersion, dû à de forts cumuls de pluie, qui s'est produit les lundi 21 et mardi  à Vaison-la-Romaine, dans le Vaucluse. Elle a causé 47 morts et 34 disparus, dans quatre communes.

     

    Historique

     

    Les inondations de Vaison-la-Romaine sont dues à un phénomène météorologique de grande envergure, sur la région sud-est de la France, touchant plusieurs départements : le , de fortes pluies se déversent sur les départements de l'Hérault, du Gard, de la Lozère et de l'Ardèche, notamment sur les montagnes cévenoles. La commune du Caylar reçoit 448 mmde précipitations en 24 heures, ce qui reste un record pour le département de l'Hérault1. Ces pluies font suite à une météorologie au-dessus des normes pour la région, la moyenne des températures ayant été supérieure aux températures normales, doublée d'une zone de basse pression dans le golfe de Gascogne2.

    Le lendemain, les pluies continuent sur le Gard notamment en matinée où les régions de Sommières et Nîmes sont balayées par un bref et violent orage accompagné de violentes rafales de vent ainsi qu'une partie de l'Ardèche, puis le front pluvieux traverse le Rhône, pour toucher les départements du Vaucluse et de la Drôme1. Les averses du 22 septembre sont la résultante d'un front orageux de flux ouest/est bloqué sur le flanc ouest du mont Ventoux à partir de l'après midi 3. La commune d'Orange, au nord-ouest du département du Vaucluse, reçoit 51 mm de cumul de pluies, celle de Carpentras, au sud des Dentelles de Montmirail, 212 mm.

     

    Chronologie des évènements

     

     

     

    Le premier bulletin d'alerte de Météo-France, auprès du Ministère de l'intérieur, puis des autorités locales, date du . Le soir même, le préfet de Vaucluse relaye cet état d'alerte, pour la mise en place des services de sécurité et protection4.

    Le , deux autres messages de Météo France à Marignane, en fin de nuit et début de matinée, confirment l'alerte, en annonçant des orages d'une rare violence. Malgré tout, la pluie, alors forte sur Vaison-la-Romaine en milieu de matinée, cesse vers midi. Les services de secours de la ville doivent faire face à plusieurs difficultés : les évènements se déroulent un mardi, jour de marché hebdomadaire, et d'affluence accrue ; les demandes d'évacuation faites auprès des clients et touristes (alors nombreux en cette fin de saison estivale) du camping municipal, situé en amont du pont romain, n'ont que peu d'effet4. La première averse, modérée (17,8 mm) est tombée entre 10 heures et midi. Elle fut suivie, en début d'après midi, d'une seconde beaucoup plus violente (182,7 mm) qui dura jusqu'à 15 h 153.

    Les instituteurs de l'école Jules Ferry, alors située près du cours de l'Ouvèze, mettent en sécurité les élèves, au premier étage du bâtiment le plus éloigné de la rivière4. Le cumul de pluies, à Entrechaux, est de 300 mm (300 litres d'eau au mètre carré) en six heures (peut-être un peu plus localement...). À titre de comparaison, la moyenne annuelle de précipitations, à Paris, est de 637 mm. Durant cet évènement météorologique, près de 1 320 km2 ont reçu plus de 100 mm de précipitations5. L'orage, d’une violence inouïe, stagne sur les pentes du mont Ventoux pendant plusieurs heures. Il déverse 215 mm d'eau à Malaucène, 179 mm à Vaison, et 143 mm à Buis-les-Baronnies 6. Les fortes pluies en amont de Vaison-la-Romaine sont telles, qu'une coulée de boue, d'environ 50 cm, envahit et recouvre complètement le camping municipal vers 15h00. Une hauteur d'eau de 10 cm recouvre déjà les rues de la ville basse4.

    Camping À Cœur Joie au nord de Vaison emporté le 22 septembre 1992

    L'Ouvèze redevenue étale le 24 septembre 1992 à Vaison-la-Romaine

    Les premières nouvelles arrivent, il y a des morts au camping du Moulin de César7. La partie réservée au camping associatif À cœur joie — 450 emplacements — a été emportée. On apprend qu'il y a de nombreuses victimes au lotissement du quartier Théos, situé sur la rive droite, qui a été submergé par les flots6.

    Dans le même temps, un torrent de boue balaye le camping municipal, emportant tout sur son passage : caravanes, véhicules et campeurs. Dans les minutes qui suivent, au niveau du pont romain, dont le tablier se situe à moins d'une vingtaine de mètres de la normale de la rivière, l'eau atteint 17 mètres, soit 15 de plus que son cours normal4. Les images de caravanes s'écrasant contre le pont romain se gravent dans les mémoires8. La caserne des pompiers, située près du lit de l'Ouvèze, se trouve alors inondée, bâtiment, comme matériel de secours. Le Plan ORSEC est déclenché à 17 h 0. La décrue ne commença qu'après 22 heures4.

     

    Une crue centennale

     

     

     

    Inondation du 22 septembre 1992 à Sarrians

    Plus tard, on apprit que le même phénomène s'était déjà produit, au moins une fois, à Vaison. Dans les archives municipales de la ville, est transcrite une délibération datée d’août 1616 indiquant que « le conseil de ville devait faire réparer le parapet du pont romain détruit par une inondation qui avait aussi emporté plusieurs maisons ». Il n'est fait état d'aucune victime. Au xviie siècle, les Vaisonnais vivaient dans la ville haute, et autour de la cathédrale, recouvrant les ruines de l'antique Vasio, il n’y avait que des jardins6.

    Des études scientifiques ont été faites sur la crue centenale de 1992. Elles donnent les raisons de l'importance des dégâts. Dans le secteur du torrent de la Salette, affluent du Brégoux, lui-même affluent de l'Ouvèze, au cœur des Dentelles de Montmirail, il est tombé 200,5 millimètres de pluie en l'espace de cinq heures. Les chiffres sont connus grâce à la station des Bernardins, à Beaumes-de-Venise. Ce qui a représenté un volume de 4,2 millions de mètres cubes d'eau tombée dans le bassin versant de ce torrent qui a une superficie de seulement 28 km23.

    L'Ouvèze est une rivière de 123 km, prenant sa source à Montauban-sur-l'Ouvèze, dans le département de la Drôme, et se jetant dans le Rhône, à Sorgues, après avoir arrosé 28 communes. De nombreux cours d'eau sont confluents de l'Ouvèze, notamment le Toulourenc, entre Mollans-sur-Ouvèze et Entrechaux9. Sur les 820 km2 du bassin versant de l'Ouvèze, 580 km2 se situe en amont de Vaison-la-Romaine

     

    Le bilan

     

    220px vaison la romaine

     

    Cette tragédie du 22 septembre causa la mort de plus de 40 personnes qui furent emportés par l'Ouvèze ou ses affluents6. Le chiffre des victimes avancé le plus généralement fait état de 46 morts8, plus un à Beaumes-de-Venise, régulièrement oublié des statistiques3. Trente-huit personnes ont perdu la vie ce jour-là dans le Haut-Vaucluse, dont 34 à Vaison-la-Romaine10. Parmi elles, quinze habitants du lotissement Theos6 et onze résidents, au moins, du camping du Moulin de César7. Cette crue hors norme frappa de nombreux villages en aval de Vaison, causant aussi des morts : trois à Séguret10; un vieil agriculteur parti chercher sa vache à Gigondas, elle fut retrouvée vivante6 ; quatre campeurs emportés par les flots du Brégoux à Aubignan10; un piéton qui voulut traverser le pont emporté par la crue de la Salette à Beaumes-de-Venise3 ainsi que quatre disparus dont un bébé de six mois10. Neuf mois après, en 1993, un corps a été retrouvé sur la commune de Roaix par un pompier maître-chien de Vaison6.

    Sans le courage d'un pompier qui sauva 36 personnes avec une barque d’emprunt, le bilan des décès aurait été beaucoup plus lourd. La décrue amorcée, le matin du 23 septembre, les tractopelles et les camions purent s'activer dans les rues pour évacuer les carcasses de véhicules recouvertes du limon de la rivière et tous les déchets qu'elle avait transportés. Pour éviter tout pillage le secteur inondé fut bouclé par l'armée, les militaires surveillant les entrées de la ville et des principaux villages touchés et patrouillant devant les maisons6.

    Au cours des cinq premières années qui suivirent la catastrophe, l'enquête s'enlisa. Seul fut mis en cause, en 1995, le préfet de Vaucluse qui exerçait en 1965. Le juge clôtura son instruction au début de l'année 1998, après avoir ordonné de nouvelles investigations sur les études réalisées pour les permis de construire7. Celles-ci « ont clairement mis en cause le bétonnage systématique des zones à risques, en particulier des bassins naturels d'expansion des fleuves et rivières ». En dépit de ce constat, les professionnels de l'immobilier continuèrent à vouloir construire dans ces zones11. Certains rescapés à Vaison ont pu réaménager au clos d'Ariston, un terrain acheté et viabilisé par la commune. Peu d'entre eux ont quitté la ville, puisque les assurances les ayant bien remboursé, d'autres ont pu acheter de l'ancien7.

     

     

  • Le 22.09.2017 Ouragan Maria : Porto Rico découvre l'ampleur des dégâts

    Un peu plus de 24 heures après le passage de l'ouragan Maria, Porto Rico découvre les dégâts causés par le vent et par les pluies diluviennes.

     

    Après le passage de l'ouragan Maria, Porto Rico fait le bilan. Selon Donald Trump, l'île serait anéantie. L'objectif désormais est d'évacuer au plus vite les personnes âgées et les familles. Entassés à l'arrière de ces camions, ils sont des centaines à être mis à l'abri. 24 heures après le passage de l'ouragan Maria, un autre danger les guette : les inondations provoquées par les nouvelles pluies diluviennes attendues ce week-end.

    "On va devoir recommencer à zéro"

    Quelques familles désemparées tentent quand même de récupérer ce qu'ils peuvent avant de se remettre à l'abri. "On est venu voir, mais on a tout perdu. L'ouragan a pris notre maison, c'est dur. On va devoir recommencer à zéro", témoigne une mère de famille. À Porto Rico, l'ouragan Maria a provoqué des dégâts considérables. Plus d'eau, plus d'électricité et des infrastructures anéanties. Bilan provisoire : un mort et plusieurs disparus.

     

    L’ouragan Maria fait trois morts à Haïti pourtant éloigné de sa trajectoire

    Les sols, déjà saturés par la saison pluvieuse et le passage de l’ouragan Irma, ne peuvent absorber les pluies torrentielles.

     

    L’ouragan Irma avait déjà inondé la ville de Fort-Liberté, à Haïti, le vendredi 8 septembre.

    Alors que l’ouragan Maria se trouvait à environ 250 km au nord-est du pays, trois personnes ont été tuées, jeudi 21 septembre en Haïti, selon le premier bilan établi par le ministère de l’intérieur.

    Un homme de 45 ans est mort noyé à Limbé, commune du département du Nord, alors qu’il tentait de traverser une rivière en crue. Deux autres personnes, une femme d’une vingtaine d’années et un homme dans la cinquantaine, ont été mortellement foudroyées à Cornillon, une petite localité à 40 km à l’est de la capitale, précise le communiqué officiel.

    Dès la mi-journée, les autorités ont enregistré des inondations dans plusieurs localités à la suite de la montée des eaux de rivières. Dans trois des dix départements que compte le pays, une trentaine d’abris provisoires sont déjà ouverts pour permettre aux habitants vivant dans les zones à risques de s’y réfugier.

     Lire aussi :   Harvey, Irma, Maria : « Les impacts des catastrophes naturelles peuvent être réduits s’ils sont anticipés »

    Risques importants d’inondations

    Eloignée de la trajectoire directe de l’ouragan, rétrogradé en catégorie 3, la moitié nord de Haïti n’en reste pas moins en alerte niveau orange en raison de l’extrême vulnérabilité du pays. Les sols, déjà saturés par trois mois de saison pluvieuse et le passage de l’ouragan Irma il y a moins de deux semaines, ne peuvent absorber les pluies torrentielles et les canaux d’évacuation des eaux sont trop peu entretenus pour écarter les risques d’inondations.

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    « L’ouragan avance à une vitesse très lente. Du coup, nous allons recevoir beaucoup plus de pluie, ce qui signifie beaucoup plus de risques d’inondations dans la soirée et la nuit, a déclaré Guillaume Albert Moléon, porte-parole du ministère de l’intérieur, en début de soirée. Le danger est que les gens se fassent surprendre pendant la nuit, en pensant que le plus gros des intempéries est passé alors que cela ne fait que commencer. »

    Devant les risques d’inondations et de glissements de terrain, les autorités haïtiennes appellent la population « à la vigilance, à suivre les consignes de sécurité et à ne pas attendre le dernier moment pour se rendre en lieu sûr ».